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La recherche et la destruction du ‘hamets

+ La recherche et la destruction du 'hamets :

-> Rabbi Akiva Eiger (dans ses lettres [Mikhtavé n°12]) écrit :
"Il faut rappeler au sujet de la veille de Pessa'h qu'à l'époque où Israël résidait sur sa terre, ce jour était celui des réjouissances où l'on sacrifiait l'agneau pascal (korban Pessa'h) et où l'on récitait le Hallel.
Aujourd'hui, malheureusement, il faut tout au moins faire un rappel de cela, adopter une conduite en accord avec la sainteté de ce jour et être empreint de crainte de D. en s'adonnant toute la journée aux mitsvot de destruction et d'annulation du ‘hamets et de préparation du Séder."

Le rav Elimélé'h Biderman dit que cette lettre suggère les paroles de nos Sages : "Réjouissez-vous dans la crainte".
D’une part, il y a la joie et l’allégresse dues au sacrifice de Pessa’h, et d’autre part, la crainte qui doit nous accompagner lorsque nous faisons disparaître le 'hamets au sens propre et au sens figuré de destruction du yétser ara à l’intérieur de nos cœurs.

-> Le rav Yérouh'am Lévovitz de Mir enseigne :
"Est-ce que l'homme ne recherche au cours de cette vérification que le ‘hamets?
Nos Sages ont surnommé le yétser ara, le levain de la pâte. Il semble d'après cela que le ‘hamets représente donc le yétser ara. Par conséquent, on comprend bien toutes les prescriptions relatives au 'hamets : la défense d'en posséder et d'en conserver chez soi, la défense de manger un mélange qui en contiendrait même une quantité infime (tandis que pour les autres interdits, ceux-ci s'annulent dans une quantité 60 fois plus grande d'aliment permis).
On comprend également la recherche méticuleuse du 'hamets dans tous les trous et les recoins afin qu'il ne reste pas même une minuscule miette du "levain de la pâte".
Et de fait, la recherche du ‘hamets à elle-seule amène l'homme à une élévation spirituelle considérable, au point que l'on n'a aucune idée de la sainteté et de la pureté qu'acquiert un juif au cours de la recherche du ‘hamets le soir du 14 Nissan.

De même, lorsque l’on réfléchit à toutes les prescriptions relatives à la cuisson des matsot et à la vigilance extrême afin qu’elles ne fermentent pas ne fût-ce qu’un tant soit peu, on est saisi de frisson ...
En résumé, tout ce travail est destiné à se garder et à veiller à ce que même un soupçon de yétser ara ne s’introduise pas en lui et afin qu’il le fasse disparaître entièrement de son cœur.
Celui qui réfléchit aux mitsvot de la veille de Pessa’h constatera que la purification qu’elles opèrent sur chaque juif dépasse l’entendement humain.
Le juif de la veille de Pessa’h est déjà à un niveau tel qu’aucune créature ne peut l’approcher.
Personne ne peut connaître la valeur de ces mitsvot et l’influence que leur accomplissement produit En-Haut.
Le réveil dans le Ciel est fonction du réveil ici-bas.
Et si nous n’étions venus dans ce monde que pour accomplir les mitsvot de la veille de Pessa’h cela aurait suffi."

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-> Le Bat Ayin (Drouch léPessa'h - Métsora) écrit :
"On peut dire que c'est l’objet de la veille de Pessa'h à la 6e heure ... qui est le moment de l’annulation de tout. Et lorsqu'une personne revient en se repentant sincèrement vers Hachem et fait disparaître et annule de son cœur toutes ses mauvaises actions, cet instant est le temps le plus propice de toute l'année.
Et celui qui vient se purifier, on lui vient en aide."

-> Le rabbi Aharon de Tchernobyl dit :
"Au moment de brûler le 'hamets, il est possible d’annuler toutes sortes de mauvais et cruels décrets."

-> Rabbi Elimélé'h Biderman dit :
"Lorsque nous brûlons le 'hamets, le monde est nettoyé de ses impuretés, et les prières que nous disons à ce moment sont exaucées ...
Les tsadikim enseignent que la guerre de Gog et Magog, qui va annoncer la venue du machia'h, se tiendra la veille de Pessa'h, pendant les 3 heures où les gens sont en train de brûler le 'hamets".

[d'une certaine façon, plus nous allumons une lumière pour rechercher notre 'hamets intérieur, plus nous provoquons que la lumière du machia'h vienne.
L'idée est que le machia'h peut venir à chaque instant, pour peu que nous fassions téchouva, que nous brûlons notre 'hamets intérieur.]

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-> Selon le Pné Ména'hem, parfois une personne se dit : "Que puis-je faire? Hachem m'a donné ce yétser ara! Ce n'est pas de ma faute."
Mais nous devons répondre : "Des morceaux de pains sont placés dans notre maison, afin que nous les trouvions et que nous nettoyons notre maison d'eux.
De même, bien que le yétser ara nous a été donné, c'est notre travail de chercher à s'en débarrasser."

-> Nous faisons un bénédiction lorsque nous recherchons du 'hamets, mais n'en disons pas lorsque nous le brûlons.
Cela fait allusion à notre obligation d'essayer, de faire de notre mieux pour se débarrasser du 'hamets en nous.
Mais nous ne pouvons pas faire de bénédiction sur le résultat car cela n'est pas entre nos mains (cela vient de D.).
Nous avons l'obligation de faire de notre mieux, de se nettoyer de tout mal, et c'est tout ce que Hachem attend de nous.
En ce sens la guémara (Pessa'him 8a) dit que nous devons vérifier qu'il n'y a pas de 'hamets aussi loin que la main peut atteindre (ad chéyado maguiya).
Hachem attend que nous fassions de notre mieux, au maximum de nos capacités, mais il n'attend pas plus de nous. [c'est le yétser ara qui nous pousse sur ce terrain pour nous faire déprimer!]

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-> Le Beit Aharon écrit :
"La différence entre מצה et חמץ est un tout petit trait (le ח est un ה dans le mot : matsa).
Cela signifie une goutte de mal.
On doit se débarrasser de la goutte de mal qui est dans notre cœur, et la jeter dans les profondeur de la mer, et venir proche de la goutte de bien qui est en nous".

[Le rabbi Shlomo David de Slonim dit que le ה est un ח qui s'est brisé en haut à gauche (comme le cœur humain : il n'y a rien de plus entier qu'un cœur brisé!). Cela fait allusion à l'humilité.
La différence entre de la matsa et du 'hamets réside dans un cœur brisé [face à la grandeur d'Hachem], à l'humilité.
Cela nous enseigne également l'importance d'évoluer spirituellement pas à pas, et pas brusquement. Il vaut mieux être l'héro de tous les jours (la constance), plutôt que l'héro d'un jour.
La différence entre מצה et חמץ est un tout petit trait. Cela implique qu'une petite amélioration de nos midot, un petit pas régulier vers Hachem, ... peut faire la différence entre 'hamets et matsa, entre la sainteté et l'impureté.
Ce qui semble insignificatif à nos yeux peut générer au final une croissance spirituelle immense.
(c'est pour cela que nos Sages nous conseillent à Roch Hachana, Kippour, de prendre une petite résolution qu'on va tenir toute l'année, plutôt qu'une grande qu'on risque d'abandonner. Par exemple, de nombreuses personnes ont pu étudier des guémarot entières en utilisant 5 minutes de libres par çi et par là.)]

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-> Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne ironiquement :
Pourquoi est-ce qu'on enterre les morts? C'est parce qu'il ne proteste pas.
De même, si nous ne protestons pas, et que nous laissons le yétser ara faire ce qu'il veut de nous, alors nous serons enterrés vivant. [nous serons des morts vivants]
Nous devons protester, prendre le contrôle de notre vie, et se bagarrer contre notre yétser ara.
[il essaie de nous endormir en mettant de l'obscurité, en se cachant, mais à l'image de la recherche du 'hamets, nous devons sans cesse en rechercher toute trace pour qu'il ne s'installe pas en nous, et qu'il n'en vienne à nous dicter quoi faire, quoi penser, ...]

Le rabbi de Satmar dit que la façon dont une matsa est faite représente l'idéal : cela nécessite un travail constant d'être en mouvement, à l'image du fait d'être toujours actif dans notre service Divin.
A l'inverse, laisser la pâte au repos, alors elle va fermenter, devenir 'hamets.
Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 459,2) énonce : "ne laisse pas la pâte seule sans la pétrir [donc en mouvement] même pas pendant un seul moment ... même si tu la pétrit toute la journée elle ne devient pas 'hamets. Par contre si tu la laisses au repos pendant 18 minutes alors elle devient du 'hamets."

[Selon le rav Yé'hia Benchétrit, l'expression "pierre qui roule n'amasse pas mousse", renvoie à cette idée que le fait d'être en mouvement empêche notre yétser ara de s'attacher à nous comme de la mousse à une pierre qui bouge constamment.]

-> Le rabbi de Kotzk disait : "Je n'attends pas de mes 'hassidim d'avoir le courage de ne jamais fauter. Mais j'attends d'eux de ne pas avoir le temps pour fauter".
[on doit être tellement occupé par faire de bonnes choses dans sa vie (assé tov), que par cela on a pas le temps à accorder à faire du mal, à fauter (sour méra).
[nos Sages enseignent que le yétser ara est tellement fort que sans l'aide d'Hachem on arriverait pas à le vaincre. Ainsi, on ne peut pas gagner à trop lui laisser de temps à discuter avec nous, car à la longue on ne peut pas gagner, il aura toujours le dernier mot. Ainsi, nous devons être en mouvement constamment pour ne pas lui laisser l'occasion de venir nous pousser petit à petit à la faute. (à l'image du levain dans la matsa qui devient 'hamets)]. ]

-> "Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (ézer kénegdo)" (Béréchit 2,18).
Le rav Yéchayahou Alt dit qu'on peut le comprendre ainsi :
- lo tov éyot haAdam lévado = "Il n'est pas bon que l'homme soit seul" = il n'est pas bon qu'un homme ne fasse rien ;
- "ééssé lo ézer kénegdo" = "faire une aide qui lui corresponde" = nous avons besoin de se créer des choses contre cela [l'inactivité], comme le travail, des amis, étudier la Torah, ...
Cela s'applique à tout moment, mais surtout à nos moments où l'on est moins bien, et si l'on n'est pas occupé alors le yétser ara s'en chargera (pour le mal).

Lorsque Yossef a été jeté dans le puits par ses frères, il est dit : "Le puits était vide, il n’y avait pas d’eau" (Vayéchev 37,24).
Selon Rachi : "Il n’y avait certes pas d’eau, mais il y avait des serpents et des scorpions".
Lorsqu'une maison est abandonnée, alors c'est le champ libre pour les mauvaises herbes, les insectes, les rats, ...
De même si l'on est vide, alors le yétser ara vient prendre les commandes de chez nous.

La guémara (Baba Kama 82a) dit que l'eau fait référence à la Torah.
Ainsi, dans le puits "én bo mayim" (il n’y avait certes pas d’eau) = le don de la Torah correspond à notre mariage avec la Torah, qui est donc notre partenaire (ézer kénegdo). Si nous n'entretenons pas notre relation de vie avec la Torah, alors "mais il y avait des serpents et des scorpions" = il y aura de mauvais traits de caractère qui se développeront en nous.
De plus, si nous réarrangeons les lettres de "én bo" (אֵין בּוֹ), on obtient : "ba Yavan" (la Grèce vient), puisque s'il n'y a pas de sainteté, le vide est forcément rempli par de l'impureté.

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