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Savoir donner toute sa valeur à notre Service d’Hachem

+ Savoir donner toute sa valeur à notre Service d'Hachem :

"Israël se prostitua à Baal Péor" (Balak 25,3)

-> Rachi : Péor (פְּעוֹר) = ainsi nommé parce qu’on se déshabillait (poarin - פּוֹעֲרִין) devant lui et que l’on déféquait. C’est en cela que consistait le culte qu’on lui rendait.

-> Dans les prophètes (Yéhochoua 22,17) il est écrit : "La faute de Péor dont nous ne nous sommes pas purifiés jusqu'à ce jour".
Le 'Hatam Sofer explique que la manière de servir cette idole consistait à rabaisser l'homme, en lui montrant ses instincts les plus bas et grâce à cela, à diminuer entièrement sa valeur à ses propres yeux au point qu'il pense être une créature misérable, indigne de servir un D. si Grand et Redoutable.
Ce genre de pensée constitue en réalité l'obstacle essentiel au Service d'Hachem. Car lorsque l'homme ignore la valeur immense de l'âme sainte qui est en lui, et qu'il s'imagine ne rien valoir du tout, il finit par tomber dans les plus profonds abîmes.

D'après cela, le 'Hatam Sofer explique que l'on peut comprendre pourquoi il est décrit au sujet de cette idolâtrie répugnante : "Ils s'unirent à Baal Péor " (Téhilim 106,28).
Les Bné Israël s'attachèrent à l'idole de Baal Péor avec une extrême proximité. En revanche, au sujet d'Hachem, il est écrit : "vous êtes attachés à Hachem votre D." (Vaét'hanan 4,4), le terme d'attachement qui est employé marque une proximité moins grande que le terme d'union utilisé au sujet de Baal Péor (cf. guémara Sanhédrin 64a).
=> Cela vient évoquer que ce qui entrave essentiellement la proximité d'un juif avec Hachem est l'attachement à Baal Péor, à savoir lorsqu'il se met à penser qu'il n'a pas une grande valeur. Car la pire des idolâtries est celle qui empêche l'homme de se hisser aux sommets et de progresser. En cela, [même de nos jours] "nous ne nous sommes pas (encore) purifiés" de Baal Péor.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La base de tout travail spirituel est que l'homme reconnaisse sa propre valeur, qu'il sache qu'Hachem (si l'on peut dire) l'observe et attend ses efforts pour Le servir. Il aura alors la force de surmonter toutes les épreuves.
L'humilité n'est dans cela pas à propos du tout, mais au contraire, une sainte fierté est requise, comme l'écrit le Yaavets (dans l'introduction à son rituel de prières) : "Du fait que le but de l'homme est d'aller dans les voies d'Hachem et de s'attacher à Lui, il cherchera même en cela à ressembler à Hachem : de même que le Créateur est fier et se revêt d'orgueil, nous également, bien qu'étant des êtres matériels, nous devons L'imiter dans cette voie".

Et même lorsqu'il chute, le juif devra se renforcer, comme le rapporte le 'Hidouché haRim dans notre paracha à propos du verset : "Il (Israël) se couche comme le lion" (Balak 24,9) : "c'est particulièrement dans les périodes où le juif se ''couche'', qu'il ressent une chute spirituelle, qu'il devra se renforcer comme le lion et remplir le rôle qui est le sien. Le lion demeure lion même lorsqu'il se couche. Néanmoins, il doit bien garder ce principe à l'esprit : on n'éprouve l'homme du Ciel que suivant ses forces. Et si on savait que l'épreuve est insurmontable, on ne l'aurait jamais éprouvé de la sorte.
Néanmoins, conclut le 'Hidouché haRim, il est évident que sans effort, l'homme ne peut arriver à rien.
Car si l'on pouvait parvenir à être tsadik et vertueux sans effort, chacun le désirerait et même le tanneur et le tailleur voudraient être droits et justes. L'essentiel est l'effort dans le Service d'Hachem afin de vaincre notre ennemi (le yétser ara) et d'accomplir ce qu'Hachem désire".

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