La nuit de Pessa'h est appelée "le Séder" pour nous dire que, tout comme il y a un séder, un ordre, dans la nature, il y a aussi un séder pour tous les miracles et les merveilles que Hachem a accomplis pour le peuple juif.
Il n'y a pas que les miracles et les merveilles, il y a aussi un séder pour l'exil et la douleur que le peuple juif traverse. Nous traversons le bon et le mauvais pendant le Séder de Pessah, car nous reconnaissons que tout cela fait partie du Séder ; tout cela fait partie du plan divin d'Hachem.
Nous devons remercier Hachem pour le maror, pour l'amertume, tout comme nous Le remercions pour le bien, car tout cela fait partie de Son plan, qui est tout à fait pour notre bien.
[Sfat Emet]
Le Zohar dit que le miracle de la nuit de Pessa'h a eu lieu à minuit (juif - 'hatsot laïla) exactement, ce qui est un eit ratson (un moment opportun), un moment où Hachem se rend habituellement au Gan Eden et se trouve avec les âmes des tsadikim dans le Ciel.
Cependant, cette nuit-là, Hachem n'a pas passé du temps avec les âmes des tsaddikim ; il est plutôt allé délivrer le peuple juif.
En cette nuit spéciale, chaque année, Hachem ne veut pas entendre les chants (chirot) des anges, mais Il veut entendre les chants et les louanges des juifs qui le font lors de leur Séder de Pessa'h.
Hachem nous écoute toujours, mais en cette nuit spéciale, Il nous cherche et attend notre avoda de la nuit.
[Tiféret Shlomo]
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-> Cette nuit sainte, la nuit de Pessa'h, vient des 7 jours de la Création du monde (chéchet yémé Béréchit) afin d'apporter la géoula au peuple juif, et de nombreux miracles ont été accomplis pour nos ancêtres au cours de cette nuit spéciale.
[Abarbanel]
Nétilat yadaïm
+ Nétilat yadaïm :
-> La guémara (Sotah 4,2) dit que quiconque ne prend pas soin de se laver les mains et traite (le nétilat yadaïm) sans respect, est déraciné du monde. (כׇּל הַמְּזַלְזֵל בִּנְטִילַת יָדַיִם נֶעֱקָר מִן הָעוֹלָם)
Nous savons que la bonté est toujours plus grande [que les mauvaises nouvelles], et donc celui qui prend soin de se laver les mains recevra une grande récompense pour cela.
[Ténoufa 'Haïm]
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-> La bénédiction de "al nétilat yadaïm" comporte 13 mots, ce qui correspond à la guématria de "אחד" (é'had - l'Unique), qui se réfère à Hachem, et 13 renvoie également à la mida de ra'hamim (attribut divin de miséricorde).
[Kaf ha'Haïm]
-> En se lavant les mains, on les fait passer d'un état d'impureté à un état de pureté, et nous utilisons donc un langage de "nétila" (élévation) [plutôt que "ré'hitsa" - nettoyer], selon lequel en se lavant les mains, nous élevons nos mains à un état de pureté [spirituelle].
Nous voulons insister sur le fait que lorsqu'on se lave les mains pour se préparer à manger, il s'agit d'un acte de création de sainteté.
[Nagid véNafik]
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-> Il est dit dans le Yalkout Chimoni (Bamidbar 23) que l'on doit être mékayem 10 mitsvot avec le pain avant de le manger, ce qui comprend les mitsvot du champ, les téroumot et les maasrot.
C'est pour cette raison que nous écartons nos 10 doigts [lorsque nous les lavons] pour dire que nous avons fait mékayem mitsvot, le nombre de doigts que nous écartons, et cela sert de mérite pour nous.
C'est pourquoi le langage est "nétilat yadaïm" (levée des mains) et non "ré'hitsat yadaïm" (lavage des mains), car nous levons nos 10 doigts [pour dire] que nous avons été mékayem 10 mitsvot.
Les amé haarets (les ignorants) sèchent leurs mains pendant qu'ils récitent la bénédiction. Ce n'est pas la bonne chose à faire. Lorsqu'une personne récite une bénédiction, elle n'est pas censée faire autre chose que de se concentrer sur la bénédiction.
[Mé ha'Hassed]
L’importance de faire la volonté de D. avec joie
+ L'importance de faire la volonté de D. avec joie :
-> Pourquoi Jérusalem a-t-elle été détruite?
C'est parce que le peuple juif n'a pas récité la Birkat HaTorah avant d'étudier la Torah.
[guémara Nédarim 81a]
-> La guémara a besoin d'une explication, car est-ce vraiment la seule chose que le peuple juif a fait de mal que de ne pas réciter la Birkat HaTorah avant d'étudier la Torah?
De plus, bien que nous sachions qu'il est obligatoire de réciter une bénédiction avant d'étudier la Torah, ne pas le faire est-il une faute si grave que le Temple a été détruit parce qu'ils n'ont pas récité cette bénédiction?
En vérité, il n'y a pas un seul juif qui ne soit pas plein de mitsvot, comme le dit la guémara (Sanhédrin 37a), les fauteurs au sein du peuple juif sont remplis de mitsvot comme une grenade.
Le principal problème est qu'ils n'ont pas servi Hachem avec joie, car ils se sentaient obligés de le faire.
Lorsqu'ils remplissaient leur obligation et n'avaient plus à accomplir cette mitsva, ils étaient très heureux de l'avoir achevée et de ne plus avoir à la faire. Ils la considéraient comme un joug désagréable.
C'est là l'essentiel de la faute du peuple juif ; à cause de cela, nous nous trouvons dans un exil long et amer.
Hachem a créé le monde, pas parce qu'Il en a besoin, mais pour que nous accomplissions ses mitsvot et que nous en recevions la récompense. Si une personne ne réalise pas les mitsvot avec une attitude positive et joyeuse, c'est comme si elle était kofer le ikar (c'est un hérétique), comme si elle disait que Hachem "a besoin" de son service.
... Hachem n'a nullement besoin de ce que nous faisons, et donc, si nous accomplissons Ses ordres avec une grande joie, Hachem est content de nous.
Cependant, si une personne réalise les commandements rapidement parce qu'elle les considère comme un fardeau et veut s'en débarrasser le plus vite possible, alors Hachem sera en colère contre elle.
[le principal n'est pas la réalisation d'une mitsva, mais l'état d'esprit, les sentiments que l'on a : de loyauté, de fierté, de joie, ... de faire la volonté d'Hachem. ]
La bénédiction de Birkat HaTorah comprend les mots suivants : "acher ba'har banou mikol aamim vénatan lanou ét Torato" = nous bénissons Hachem parce qu'il nous a choisis parmi toutes les nations du monde pour nous offrir le cadeau le plus précieux, la Torah.
Si nous n'étudions pas la Torah et ne réalisons pas les paroles de la Torah avec joie, alors pourquoi le bénir de nous avoir donné la Torah?
Si nous la considérons comme un simple fardeau, il est évident que nous n'en voulons pas vraiment.
C'est comme réciter une béra'ha lévatala (une bénédiction vaine), car nous ne cherchons pas vraiment à Le bénir pour cela.
=> C'est la faute du peuple juif, qu'ils n'ont pas servi Hachem avec joie, et donc ils n'ont pas récité Birkat HaTorah parce qu'ils ne le voulaient pas vraiment. Ils considéraient cela comme un fardeau, même s'ils le faisaient.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yonathan - Ekev 11,13 ]
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[de même dans chaque bénédiction nous disons : "acher kédéchanou bémitsvotav" (qui nous a sanctifié par Ses mitsvot) = chaque mitsva est un cadeau d'Hachem, qui nous rend plus saint et proche de Lui, ...
Avons-nous vraiment conscience de ce que cela implique? Voulons-nous vraiment avoir une éternité au plus proche de papa Hachem?
Comment pouvons-nous voir les mitsvot comme un fardeau (et non un cadeau), comme une contrainte (je fais ce que D. a besoin!? ) ?
Notre yétser ara essaie de nous rendre prisonnier de la routine, pour enlever tout sentiment dans notre servir d'Hachem.
Ne pas servir Hachem avec joie, n'est pas facultatif, c'est grave au point de causer notre exil si long et dur! ]
+ "Exaltez Hachem avec moi" (gadélou l'Hachem iti - Téhilim 34,4)
-> Le terme "iti" (avec moi - אתי) est l'acronyme de : émouna (אמונה), Torah (תורה) et yira (יראה).
Les aspects les plus fondamentaux du judaïsme sont la confiance en Hachem (émouna), l'étude et le respect de la Torah, et la crainte d'Hachem (yirat).
[ rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm ]
L’obscurité de l’exil nous exempte du guéhinam
+ L'obscurité de l'exil nous exempte du guéhinam :
-> Il est dit dans le séfer Haguérouchin de rabbi Moché Cordevero que le sar (ange gardien) d'Egypte a été retiré de sa position élevée et est devenu l'ange gardien du Guéhinam.
Je pense que la raison pour laquelle le sar d'Egypte a été démis de ses fonctions et placé comme sar sur le Guéhinam était qu'il ne régnerait pas sur le peuple juif. Il a été placé en tant qu'ange gardien sur le Guéhinam, car l'exil (avec ses difficultés, ses souffrances) exempte le peuple juif d'aller au Guéhinam, et donc le peuple juif ne serait pas là pour qu'il puisse régner sur eux.
[Chlah haKadoch]
10 plaies & 10 Paroles créatrices
Il existe un lien étroit entre les 10 Paroles avec lesquelles le monde a été créé, les 10 plaies et les 10 Commandements.
Hachem a créé le monde, et l'homme n'a pas su se montrer à la hauteur de son potentiel.
Il a recréé le monde pour ceux qui accepteraient et tiendraient compte de la Torah, le peuple juif.
Le nouveau monde a été créé pour ceux qui respecteraient les 10 Commandements.
La transition entre le monde précédent, créé à l'origine par les 10 Paroles créatrices du monde, et le nouveau monde, celui de ceux qui suivent les 10 Commandements, s'est faite à travers les 10 plaies.
Chaque plaie (en Egypte) était comme une destruction de ce qui avait été créé auparavant afin d'ouvrir une nouvelle perspective pour un nouveau monde.
[rav Its'hak Hutner - Pa'had Its'hak - Pessa'h 47 ]
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-> Le Sfat Emet écrit que la sortie d'Egypte amenda le monde. Par le biais des 10 plaies, les 10 paroles avec lesquelles Hachem créa le monde furent réparées et devinrent plus tard les 10 commandements.
C'est la raison pour laquelle nos Sages (Pessikta Rabbati - Esser Hadibrot) nous enseignent que les 10 commandements correspondent aux 10 plaies.
La coutume veut que l'on prenne un peu de vin de sa coupe en disant les mots "dam, vaéch, vétimrot assan", ainsi que lors de la récitation des 10 plaies (makot) et des simanim pour les makot (initiales des plaies).
La raison pour laquelle nous agissons ainsi est de démontrer que ce que Hachem a affligé aux égyptiens en Egypte n'était qu'une petite goutte d'eau par rapport à ce que Hachem fera dans la guerre de Gog et Magog, le signe avant-coureur de la venue du machia'h.
[Zé'her léPessa'h]
[nous devons développer avec beaucoup de détails les miracles énormes que nous a fait Hachem en Egypte, et ensuite on doit réaliser que cela n'est qu'une goutte par rapport à ce qu'on aura très rapidement lors de la guéoula finale. ]
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-> Qu'est-ce que Rabbi Yéhouda a ajouté établissant un simanim des plaies, en prenant les raché tévot.
Rabbi Yéhouda essayait de minimiser les 10 plaies, comme s'il voulait dire que bien qu'ils aient démontré une partie de la puissance de Hachem, ce n'était qu'une très petite démonstration de Sa puissance.
[même si on passerait toute notre vie à rapporter des grandeurs d'Hachem, cela ne sera qu'une goutte dans l'infinie de Sa grandeur! ]
-> Nous faisons tomber un peu de vin (pendant le passage des plaies du Séder) pour se rappeler que "étsba Elokim", c'est le doigt d'Hachem! [tout vient à 100% d'Hachem, du coup on peut s'attendre à tout (bien au delà de notre imagination actuelle)! ]
[Darké Moché]
La gématria de "גאולה" (guéoula) est la même que celle de "אדם" (adam - l'homme), ce qui nous indique que la guéoula est la réalisation de l'objectif de "אדם", tel qu'il était au début de la Création.
[Bat Ayin]
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[ Qui est appelé "Adam"? Seul Israël (les juifs) est appelé Adam et non les nations du monde. (guémara Yébamot 61a)]
Le dernier jour, on peut rectifier tous les jours
+ Le dernier jour, on peut rectifier tous les jours :
"Vous compterez pour vous-même à partir du lendemain du Shabbat ... jusqu'au lendemain du septième Shabbat, vous compterez cinquante jours" (Emor 23,16)
-> Le rabbi de Kobrin (rapporté dans le séfer Kitvé Ramam) explique :
Même si les 50 jours [du Omer] se sont écoulés et qu'une personne ne constate aucune amélioration en elle-même et qu'elle en est toujours au premier niveau [de son développement spirituel], il y a tout de même de l'espoir, car le lendemain du 7e Shabbat, on peut compter les 50 jours.
[A Shavouot,] on peut passer par tous les niveaux en une seule journée, comme si on avait utilisé tous les jours [propices du Omer] correctement.