Rabbi Lévi dit : "Tout le bien qui entre dans le monde ne vient que par le mérite de la nation juive.
Toute la pluie qui tombe est par leur mérite. Toute la rosée qui tombe est par leur mérite."
[midrach Béréchit rabba 66,2 ]
Lorsque la Cour céleste veut infliger une punition à une personne, elle lui retire d'abord sa confiance en D. (émouna).
Il est donc sage d'implorer Hachem de renforcer notre confiance en Lui.
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim ]
-> Cet enseignement reflète une idée 'hassidique centrale selon laquelle la foi en D., en tant qu'unique et véritable maître de la création, peut réellement attirer Ses bontés dans nos vies.
Tant qu'une personne croit totalement en la Providence d'Hachem, aucune autre force dans le monde ne peut lui nuire.
Ainsi, lorsque le Ciel cherche à punir quelqu'un, il lui retire d'abord cette confiance.
[non seulement notre émouna créée un bouclier protecteur, mais elle attire les bénédictions d'Hachem. Cela est tellement puissant, qu'on doit nous faire douter, nous retirer notre pleine émouna, pour pouvoir nous nuire! ]
Le Dégel Ma'hané Efraïm (parachat Ekev) ajoute à cet enseignement (au nom du Baal Shem Tov), qu'Hachem n'envoie jamais de souffrance à une personne, à moins qu'Il ne la plonge d'abord dans la tristesse.
[ainsi, émouna et joie sont des boucliers protecteurs! ]
Dans la 'hassidout, le mot "da'at" (connaissance), a également une connotation d'union mystique.
L'utilisation du mot da'at pour désigner l'union [intime] se trouve pour la première fois dans la Béréchit (4,1) : "Adam connut 'Hava, sa femme" (Adam yada 'Hava, ichto).
Et concernant les jours après la venue du machia'h, le verset dit : "La terre sera remplie de la connaissance d'Hachem, comme la mer est couverte d'eau" (ki maléa aarets déa ét Hachem - Yéchayahou 11,9), faisant référence à une connaissance directe et [d'une union intime] mystique d'Hachem dont toute l'humanité fera alors l'expérience.
La grandeur de servir Hachem alors que nous semblons être bas spirituellement
+ La grandeur de servir Hachem alors que nous semblons être bas spirituellement :
-> Le travail du peuple juif est de faire ressortir la sainteté dans les 49 niveaux de ce monde physique. Certains niveaux de ce monde se prêtent à la sainteté : il n'est pas si difficile de transformer une vache en téfillin, du blé en matsa, ou de faire une bénédiction sur de la nourriture.
Ce qui est plus difficile, c'est de faire ressortir la sainteté dans les niveaux les plus bas de ce monde.
Comment les juifs rendent-ils les niveaux les plus bas saints ?
C'est en luttant pour atteindre la sainteté alors qu'ils se trouvent à ces niveaux inférieurs [qu'ils sont bas spirituellement].
Cela explique pourquoi une personne peut se sentir piégée et même incapable de surmonter certaines fautes, peut-être même dans une épreuve incompatible avec le niveau général de son avodat Hachem.
La raison pourrait être que ce niveau [spirituel] particulièrement bas du monde n'est pas encore devenu [assez] saint, et que sa lutte pour surmonter son épreuve à ce niveau rend ce niveau bas saint.
En effet, il a été choisi pour être la personne qui rendra ce niveau saint.
Lorsque, et si, il réussit à saturer ce niveau de sainteté par ses tentatives de croissance à ce niveau, il sera autorisé à quitter ce niveau et libéré de ce défi halachique.
C'est peut-être la profondeur de la réponse d'Hachem à Moché lorsqu'il affirma que le peuple juif ne le croirait pas lorsqu'il arriverait en Egypte et annoncerait leur rédemption (guéoula) : "vé'én lo yaaminou li" (Chémot 4,1).
Moché craignait que, compte tenu de leur faible niveau spirituel, les juifs soient incapables de concevoir qu'ils étaient sur le point d'être délivrés. Hachem répondit en transformant le bâton de Moché en serpent, symbole du mal, et en lui donnant la tsaraat (sorte de lèpre), symbole de l'impureté.
Hachem envoyait à Moché le message que leur condition inférieure avait un but, et que leur séjour en Egypte devait les préparer à recevoir la Torah.
Le travail du peuple juif est de révéler Hachem dans toutes les dimensions de la réalité, et même la plus basse des dimensions doit devenir un conduit pour la révélation, même le 49e niveau d'impureté (sur 50, niveau atteint par les juifs en Egypte, ce qui ne les a pas empêchés d'être délivrés et de recevoir ensuite la Torah, avec le 49e niveau de pureté).
Les signes du serpent et de la tsaraat étaient un message indiquant que c'était leur avoda nécessaire à présent.
La dimension basse (spirituelle) dans laquelle ils se trouvaient (49e niveau d'impureté sur 50) avait besoin d'eux pour la rendre sainte. Hachem les envoya aux niveaux les plus bas du mal ... et en supprimant les niveaux élevés de la avoda (service divin), Hachem a limité leur avoda à celui-ci.
Une fois qu'ils eurent réussi à révéler la sainteté du 49e niveau, les juifs furent prêts à quitter l'Egypte et à recevoir la Torah.
Chaque circonstance que nous traversons est une opportunité de croissance.
Il n'y a rien qui ne puisse nous faire grandir, et parfois la croissance vient simplement du fait que nous donnons le meilleur de nous-mêmes (même si nous sommes bas, et qu'on pourrait préférer agir avec plus de grandeur spirituelle, mais c'est actuellement le lieu et le défi qu'Hachem souhaite que nous traversions).
On n'est pas un raté parce qu'on lutte. C'est exactement ce qu'il est censé faire.
[le résultat c'est Hachem qui le donne, nous doit faire les efforts d'aller de l'avant en faisant au mieux. ]
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701 (1940) ]
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-> "Mi yaalé béhar Hachem, oumi yakoum bim'kom kodcho" (Téhilim 24,3).
Le rav Kalonymos Kalman Shapira (Déré'h haMéléh - Vayigach) explique que certains ont pour tâche de s'élever (yaalé) sur la montagne d'Hachem, et d'autres ne sont pas sur la montagne mais ont pour tâche d'essayer de s'élever (yakoum), et ce faisant, de rendre cet espace qui est bas [spirituellement] un lieu saint (bimkom kodcho).
-> Ailleurs, le rav Shapira (dans Mévo haChéarim - chap.8) fait référence à la chute spirituelle (néfila), comme d'un type d'avodat Hachem lorsqu'elle est suivie d'une croissance (à comprendre évidemment dans le contexte ci-dessus).
[c'est la notion de "yérida létsoré'h aliya". Hachem nous fait descendre spirituellement pour libérer des étincelles de sainteté qui sont dans les bas niveaux, c'est descendre pour être encore plus fort, plus méritant ensuite.
A priori, on ne doit pas aller dans les bas fonds en se mettant en risque de ne pas se relever, de fauter. Mais une fois là-bas (à postériori), on ne doit pas déprimer de notre situation de bassesse, mais accepter qu'elle vient d'Hachem qui souhaite qu'on y passe.
C'est pas ce qu'on aurait imaginé/voulu de notre vie, mais on doit se renforcer et quand même faire la volonté de D. de notre mieux dans la joie.
(Parfois Hachem désire voir notre réaction face à une situation où l'on ne peut pas faire notre spiritualité comme on le voudrait. Rien que le fait d'accepter que cela vient d'Hachem, est déjà énorme!) ]
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-> b'h, voir également : même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur : https://todahm.com/2025/01/24/tov-meod-meme-de-notre-sommeil-echec-peut-resulter-de-la-grandeur
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+ L'apparente bassesse spirituelle de notre génération fait que nous amènerons le machia'h :
-> En se basant sur les juifs en Egypte, le rav Shapira (Déré'h haMélé'h - Shavouot) écrit que ce concept explique comment une génération modeste comme la nôtre peut être celle qui apportera machia'h.
Les générations précédentes, dont les niveaux spirituels étaient plus élevés, ont fait ressortir la sainteté dans les dimensions supérieures (de la spiritualité).
Nous, à travers nos luttes au niveau inférieur, pouvons faire ressortir la sainteté dans les niveaux inférieurs.
Lorsque tous les niveaux seront devenus saints, le machia'h viendra. Par conséquent, nous ne sommes pas moins indispensables à la venue du machia'h que les générations précédentes, malgré notre niveau spirituel inférieur et nos luttes souvent basiques.
-> Le Ohr Ha'Haïm haKadoch (Chémot 3,8) enseigne que c'est précisément parce que le peuple juif a atteint le 49e niveau d'impureté en Egypte qu'il était capable d'atteindre le 49e niveau de pureté avant d'obtenir la Torah (ce qui est le processus du compte du Omer).
Le Ohr Ha'Haïm écrit qu'avant la venue du machia'h, les juifs entreront dans le 50e niveau d'impureté. Il explique que c'est précisément ce qui leur permettra d'acquérir le 50e niveau de pureté lorsque machia'h viendra, un niveau encore plus élevé que celui de la génération qui a quitté l'Egypte.
Il explique que les juifs en Egypte n'auraient pas été en mesure d'atteindre le 50e niveau d'impureté, car ils n'avaient pas la Torah. Par conséquent, ils ont dû quitter l'Egypte pour éviter de tomber à ce niveau.
Nous, en revanche, sommes capables d'atteindre le 50e niveau, d'y survivre et d'en sortir grandis, puisque nous avons la Torah. La Torah nous rend capables de survivre et de rendre saint même le plus bas des royaumes.
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=> Nous voyons de là, que notre très faible niveau spirituel en comparaison des géants du passé ne doit pas nous pousser à déprimer, à baisser les bras. Au contraire, c'est exactement la volonté d'Hachem, qui veut que nous impactons la bassesse de ce monde matériel, pour en libérer les étincelles de sainteté.
Notre travail est aussi nécessaire que les générations précédentes qui ont élevé les hauteurs spirituelles de ce monde matériel.
D'une certaine façon nous avons encore plus de mérite car l'obscurité et la puanteur spirituelle dans les bassesses de ce monde est désagréable, peu valorisante.
Mais nous devons faire de notre mieux, dans la joie de faire ce que Hachem attend de nous, et nous provoquerons ainsi la venue du machia'h, avec tous les juifs réunis autour de leur papa Hachem!
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-> "Une fois avec de la souffrance (de l'effort) a plus de valeur que 100 fois sans souffrance."
[yafa paama a'hat bétsaar miméa péamim chélo bétsaar - Avot déRabbi Nathan 3,6]
["en fonction de l'effort sera la récompense" (léfoum tsaara agra - Pirlé Avot 5,23]
"Mais pour tout ce que nous ne pouvons pas saisir ['houka], nous devons renforcer notre émouna ...
Notre émouna est plus élevée que notre raison d'être [la émouna est au-dessus de ce monde physique de la raison d'être]. Par conséquent, lorsque nous nous attachons à Hachem dans une émouna complète, au-dessus de la justification, notre douleur, que nous ne pouvons pas comprendre, devient également adoucie (allégée, parce que nous avons transcendé ce monde, le lieu où réside la douleur, la souffrance, pour aller dans un monde supérieur où il n'y a pas de douleur)."
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701]
Comment savoir quelle décision prendre?
+ Comment savoir quelle décision prendre? :
-> "Tu M'as suivi dans un désert" (lé'htékh a'haraï bamidbar - לכתך אחרי במדבר - Yirmiyahou 2,2).
Si nous prenons le sens littéral (לכתך אחרי) les lettres qui composent le mot מדבר , voyons ce que nous obtenons après (a'haraï).
Après un מ il y a un נ ; après un ד un ה ; après un ב il y a un ג et après un ר il y a un ש. En additionnant la somme de ces 4 lettres (נ,ה,ג,ש 50 + 5 + 3 + 300), nous obtenons 358.
C'est aussi la guématria du mot משיח (machia'h).
C'est pourquoi ce verset nous fait allusion au fait qu'avec chaque décision que nous prenons, nous devons nous assurer qu'il s'agit d'une décision qui conduit à rapprocher le machia'h.
C'est le baromètre pour savoir si une certaine action doit être faite. Est-ce que cela nous rapprochera-t-il un peu plus de l'arrivée de machia'h?
[rav Yéhochoua Alt]
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=> On peut comprendre sous un autre angle la question qu'on nous posera après notre mort : "As-tu attendu la Délivrance (la venue du machia'h)?"
Cela implique : est-ce qu'à chaque moment tu as agi d'une manière à rapprocher la venue de la guéoula?
Accomplir les mitsvot comme Avraham
+ Accomplir les mitsvot comme Avraham :
"Parce qu'Avraham a obéi à Ma voix et gardé Mon observance, Mes commandements, Mes décrets et Mes enseignements" (Toldot 26,5)
-> Rachi explique qu'Avraham a observé les commandements de la Torah Ecrite et de la Torah Orale.
Comment cela est-il possible?
-> Le Dégel Ma'hané Efraïm (Tsav) écrit :
Nos Sages (guémara Nida 61b) disent que dans le futur, les commandements seront annulés.
J'ai entendu de mon grand-père (le Baal Shem Tov), en son nom ou au nom du Ramban, que dans l'avenir, les êtres humains feront l'expérience de la vitalité spirituelle qui réside dans chaque mitsva, et comment elle est la force vitale même de l'âme et de tous les mondes.
Telle est la signification du verset : "Si mon alliance n'est pas respectée jour et nuit, je n'ai pas établi les lois du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
"Mon alliance" fait référence à la Torah. Avraham a appréhendé toute la Torah par lui-même, non pas comme un commandement, car la Torah n'avait pas encore été donnée, mais il a compris comment la force vitale de chaque mitsva est la vitalité même de l'âme, et il a su qu'il devait les accomplir pour s'accrocher à la Vie de toutes les vies.
En ce qui concerne le monde futur, le verset dit : "La terre sera remplie de la connaissance d'Hachem, comme la mer est couverte d'eau" (Yéchayahou 11,9).
C'est aussi le sens du verset : "Tes yeux contempleront ton maître" (Yéchayahou 30,20). Car alors, tout sera révélé : la source des commandements et tous leurs secrets intérieurs, comment ils illuminent et vivifient les êtres humains et tous les mondes, et comment il est impossible d'atteindre la perfection humaine sans eux.
Alors, chacun comprendra le chemin de la vie, comme l'a fait notre Patriarche Avraham.
Les mitsvot nous délivrent de nos difficultés
+ Les mitsvot nous délivrent de nos difficultés :
-> Le rav Kalonymos Kalman Shapira (le rabbi de Piaseczno), dans son Aish Kodech (léItrou 'hag chel Pessa'h 5700) explique que les flux d'énergie spirituelle provenant du Ciel ont besoin d'un contenant physique pour les "contenir".
Sans un tel contenant, l'énergie ne peut pas entrer dans le monde physique/matériel et reste bloquée au Ciel.
Il explique que cela peut être le cas en ce qui concerne une yéchoua (délivrance, salut) d'une personne particulière pour la douleur qu'elle traverse. Il se peut que la yéchoua attende du Ciel un récipient.
L'un des moyens de créer ce récipient est d'accomplir des mitsvot.
En les accomplissant, nos actions deviennent des réceptacles de l'influence divine qui peuvent également "contenir" notre délivrance personnel.
Le rabbi Shapira dit que c'est la raison pour laquelle il a été ordonné aux juifs de manger de la matsa la nuit précédant leur départ d'Egypte (Bo 12,8), ce qui est en fait quelque peu difficile à comprendre, étant donné que la Haggadah dit (dans la section de "Rabban Gamliel haya omer kol chélo") que la mitsva de la matsa est due au fait que nos ancêtres ont quitté l'Egypte de manière précipitée, sans avoir suffisamment de temps pour que leur pâte devienne du levain (voir Bo 12,39).
Si c'est le cas, quelle est la raison pour laquelle Hachem a ordonné de manger de la matsa la nuit précédant leur départ (voir Ramban Bo 12,39) ?
Le rabbi Shapira explique que la réalisation de cette mitsva a permis de créer un récipient pour la Rédemption qui allait se produire le lendemain (où ils ont quitté l'Egypte).
Manger de la matsa les années suivantes commémore la sortie d'Egypte, alors que manger de la matsa cette année-là provoqua en fait la sortie d'Egypte (voir Ohr Ha'Haïm - Bo 12,15).
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-> Ainsi, l'augmentation de notre observance des mitsvot surtout pendant nos périodes de souffrance, de difficultés, peut créer un réceptacle pour contenir le salut, la délivrance de notre douleur.
Le rabbi de Shapira ajoute l'idée que : même si n'importe quelle mitsva peut devenir un réceptacle pour une yéchoua, lorsqu'une mitsva particulière a une corrélation avec une yéchoua spécifique alors elle peut avoir encore davantage d'effet.
Par conséquent, il écrit que les mitsvot de Pessa'h et du Séder ont une efficacité particulière pour nous apporter le salut parce qu'elles expriment le concept de géoula et de yéchoua.
-> L'idée est que toutes les mitsvot sont une manifestation de la volonté d'Hachem dans ce monde et, par conséquent, un récipient naturel par défaut.
Selon le Arvé Na'hal (Lé'h Lé'ha), nos actions peuvent devenir des récipients contenant l'influence divine.
[les mitsvot nous permettent de contenir le flux du salut, d'où l'importance d'essayer de les réaliser du mieux qu'on peut malgré les difficultés et douleur de la vie. ]
Il faut décider si les épreuves de notre vie seront un moyen pour atteindre de la grandeur ou bien une excuse pour ne jamais devenir grand.
[...]
La vie est faite de changements et de croissance. Se laisser dépasser par les circonstances, c'est choisir le confort plutôt que la croissance (spirituelle).
La croissance vient du fait que l'on pousse fort pour continuer [une vie selon la] Torah, même lorsque cela fait mal. Plus nous poussons, surtout quand cela fait mal, plus nous grandissons.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Yitro 5700]
Même une personne simple peut réussir à aimer Hachem en canalisant son amour pour son argent ou ses enfants vers Hachem, qui le lui a donné.
['Hozé de Lublin]