Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Toute personne ressent constamment des aspirations et prie : soit D., soit des forces 'naturelles' ."

[Rav Éliyahou Dessler - Mikhtav Mé'Éliyahou]

A nous d'en profiter pour les convertir en opportunités de se tourner vers D., et d'ainsi tisser des liens d'amour toujours plus solides.

"Ils prirent, et ils le jetèrent dans le puits. Et le puits était vide, il n'y avait pas d'eau." (Vayéchev 37,24)

Le puits ne contenait pas d'eau, mais seulement des serpents et des scorpions., nous apprend la guémara (Shabbath 22a).

Le Gaon de Vilna de dire qu'au-delà de la signification 1ere de cette explication, la guémara nous propose ici un regard approfondi sur la nature humaine.

Le prophète Yéchaya (55,1) s'exclame : "Vous qui avez soif, venez, voici de l'eau!"
La guémara (Baba Kama 82a) explique que "l'eau", c'est la Torah.

Les serpents et les scorpions symbolisent le côté le plus sombre de la nature humaine, ses tendances les plus grossières.

==> La guémara nous enseigne donc que, tout comme un puits ne peut contenir que 2 choses : soit de l'eau, soit des serpents ou des scorpions, de même une personne sans "l'eau" de la Torah pour raffiner son caractère, est rempli/fourmille "de serpents et de scorpions".

Une personne ne doit pas penser qu'elle peut être vide de Torah, tout en ayant par ailleurs d'innombrables qualités. La règle est que : s'il n’y a pas d’eau, de Torah, alors il y a naturellement des serpents et des scorpions, des défauts et des vices.

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-> Pourquoi est-ce que Réouven a proposé à ses frères de jeter Yossef dans un puits qui était à priori rempli de serpents?

Selon nos Sages, la punition pour celui qui parle du lachon ara est d'être mordu par les serpents.

Réouven voulait que ses frères constatent que bien que Yossef était dans un puits avec des serpents, les serpents ne le touchaient pas.
Il espérait qu'ainsi ses frères réaliseraient que Yossef n'avait pas commis la faute de lachon ara lorsqu'il parlait d'eux à Yaakov.

-> Pourquoi est-ce que la Torah insiste sur le fait que le puits était vide d'eau?

Il existe un serpent appelé : "arod" dont la morsure est mortelle.
Cependant, si une victime d'une morsure de ce serpent parvient à atteindre une source d'eau avant que le serpent n'y arrive, elle est sauvée et le serpent meurt instantanément.

S'il y avait de l'eau dans le puits, les frères de Yossef auraient pu se dire qu'il a été sauvé du arod grâce à l'eau présente.
Cependant, Yossef étant dans un puits sans eau, ainsi le fait d'y avoir survécu était la plus grande preuve qu'il n'avait prononcé aucun lachon ara.

[le Birkat Avraham]

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+ "Le puits était vide, il n'y avait pas d'eau"

=> Explication : Il n'y avait pas d'eau, mais il y avait des serpents et des scorpions.

-> Rabbi Zalman Sorotzkin (le Oznaïm laTorah) commente :
Ce verset vient nous apprendre que le puits dans lequel a été jeté Yossef avait une qualité et un défaut :
- la qualité = il n'y avait pas d'eau dedans ;
- et le défaut = il y avait dedans des serpents et des scorpions.
On remarquer tout le respect que témoigne la Torah à de l'inerte (un puits) = en effet, la qualité est exprimée ouvertement ("il n'y avait pas d'eau"), tandis que le défaut est caché, puisque déduit de la tournure du verset.

=> Le Oznaïm laTorah en conclut :
Si cela paraît évident quand il s'agit d'un puits, à plus forte raison d'un être humain : nous devons faire son éloge clairement, et si parfois il est nécessaire de révéler un défaut, efforçons-nous de le faire par allusion.

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+ "Le puits était vide, il n'y avait pas d'eau"

=> Explication : Il n'y avait pas d'eau, mais il y avait des serpents et des scorpions.

-> Le Séfer 'Hassidim signale que les initiales de : én bo (il n'y a pas dedans - אֵין בּוֹ) sont : Aval Né'hachim Vékravim Yéch Bo (mais il y a dedans des serpents et des scorpions).
[rapporté dans le Torat Bné Yissa'har]

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+ "Et ils le saisirent, et le jetèrent dans le puits. Le puits était vide, il n'y avait pas d'eau."

-> Selon une autre opinion, il y avait 2 puits. [C'est pourquoi les frères dirent : "Jetons-le dans un des [2] puits" (Vayéchev 37,20)].
Plus tard, le mur qui les séparait tomba, et ils ne formèrent plus qu'une et même fosse.
L'un de ces puits était pleins de pierres, et l'autre de serpents.
[...]
Le verset : "Le puits était vide, il n'y avait pas d'eau" ... = le mot "vide"] désigne les frères, car ils ne bénéficiaient pas de l'eau de la Torah. Ils ignoraient qu'un verset de la Torah énoncerait : "Celui qui aura enlevé un homme et l'aura vendu ... sera mis à mort" (Chémot 21,16).
S'ils avaient eu connaissance de cette loi, ils n'auraient jamais agi de la sorte.

Dans la Torah, le terme "vayiKa'houhou" (et ils le saisirent - וַיִּקָּחֻהוּ) est écrit sans la lettre "vav". [Comme la Torah ne comporte pas de voyelles, on peut également lire : "vayika'héhou" = et ils le prit]. Ceci sous-entend que seul un des frères jeta Yossef dans le puits, agissant au nom de tous les autres. Il s'agissait de Chimon.
[Plus tard, Yossef demandera que Chimon reste comme gage, alors que ses frères iront chercher Binyamin - cf. Mikets 42,24]
[Méam Loez - Vayéchev 37,24]

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"Les pères des tribus étaient occupés à la vente de Yossef, Yossef était affairé à son cilice et à son jeûne, Réouven était affairé à son cilice et à son jeûne, Yaakov était affairé à son cilice et à son jeûne, et Yéhouda était affairé à trouver une épouse.
Et [pendant ce temps], Hachem s’affairait à créer la lumière du machia’h."
[midrach Béréchit rabba 85,1]

-> Après que les tribus aient jeté Yossef dans un puits, ils l'en ressortirent pour le vendre.
Suite à cela, Réouven, qui était alors absent lors de la vente, revint pour sortir Yossef du puits et le ramener à son père, mais, il ne l'y trouva plus. Alors, il s'écria : "L'enfant n'est plus là, et moi où irai-je?" (Vayéchev 37,30).
Rachi (v.37,29) commente sur : "Réouven revint à au puits et voyant que Yossef n'y était plus, il déchira ses vêtements" : Il n’avait pas assisté à la vente, car c’était à son tour, ce jour-là, d’aller servir son père. Autre explication : Il était occupé, couvert d’un sac, à jeûner pour avoir mis le désordre dans la couche de son père.

Le midrach explique : "Où irai-je à cause de ma faute avec Bil'a?" = Réouven relia la disparition de Yossef avec sa faute avec Bil'a.
[Suite à la mort de Ra'hél, Yaakov a mis sa couche dans la tente de Bil'a. Réouven dont la mère est Léa, a pris parti pour sa mère en disant : "Si la sœur de ma mère a été la rivale de ma mère, faut-il que la servante de la sœur de ma mère soit aussi la rivale de ma mère? C’est alors qu’il s’est levé et a déplacé sa couche [celle de Yaakov, dans la tente de sa mère]" (guémara Shabbath 55b)]

=> Mais quel est le rapport entre la disparition de Yossef du puits et sa faute avec Bil'a?

-> Le midrach explique que Réouven sauva Yossef parce que quand il entendit que Yossef rêva de 11 étoiles qui se
prosternèrent devant lui, il en déduisit que lui aussi fait partie des étoiles. Malgré sa faute, il n'a donc pas été écarté des tribus. En gratitude vis à vis de Yossef qui lui fit réaliser une telle chose, il décida de le sauver.
Mais, à présent qu'il revint près du puits et que Yossef avait disparu, il pensa qu'il était mort et donc que le rêve de Yossef n'était pas un vrai rêve prophétique. Or, si ce rêve n'est pas authentique, si c'est un rêve futile, alors toute la preuve qu'il fait encore partie des tribus, des 11 étoiles, n'est plus valable.
=> C'est pourquoi, la disparition de Yossef lui raviva son inquiétude de ne pas avoir été pardonné de sa faute, et d'être écarté des tribus.

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-> Le Sfat Emet explique que quand quelqu'un commet une faute, il doit s'attacher à un tsadik qui est irréprochable au niveau de cette faute, et cela contribuera à sa réparation.
En effet, quand quelqu'un s'attache et même s'efface devant un tsadik, il bénéficie par cela de la perfection et du travail de ce tsadik.

Or, la faute de Réouven concernait la sainteté de la vie conjugale, puisqu'il se mêla de l'intimité de son père.
Pour réparer sa faute, Réouven décida de s'attacher à Yossef, qui était déjà réputé pour se sanctifier à ce niveau-là. C'est d'ailleurs pour cela qu'il fut justement éprouvé, plus tard, avec la femme de Potifar, pour mettre à jour sa sainteté et son éloignement de cette faute.
=> Ainsi, en s'attachant à Yossef, Réouven espérait bénéficier de sa sainteté et ainsi, cela contribuera à réparer sa faute. Cependant, quand Réouven réalisa que Yossef avait disparu, il comprit qu'il ne pourrait pas profiter de sa perfection et craignit donc ne plus pouvoir réellement se nettoyer de sa faute.

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-> Le Birkat Pérets explique que quand quelqu'un commet une faute, son repentir consiste à prendre justement le contre-pied de cette faute. Ainsi par exemple, celui qui a profané le Nom d'Hachem, pour se repentir, il devra multiplier les actes où il sanctifiera Son Nom.

Quand Réouven troubla l'intimité et s’immisça dans la vie conjugale de son père, cela provoqua une grande peine et une grande contrariété à Yaacov. Réouven qui en avait conscience, pensa que sa réparation devait être d'entraîner à contrario une grande joie et une satisfaction importante à celui-ci.
Et quand on jeta Yossef dans le puits, Réouven imagina la douleur que son père ressentira en pensant que son cher fils est mort. En parallèle, Réouven savait quelle joie ressentirait son père s'il lui restitue Yossef : il en sera immensément heureux.
=> Par cette joie qu'il lui permettra de ressentir, Réouven pensa réparer la peine qu'il lui provoqua par sa faute.
Mais quand Réouven réalisa que Yossef avait disparu et qu'il ne pourrait donc plus le rapporter à son père, cela réactiva son inquiétude par rapport à sa faute, car il avait raté une excellente occasion de réparer son acte, en restituant Yossef à son père, avec toute la joie qui en aurait suivi.

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-> Le Panim Yafot fait remarquer que Réouven avait moins de 20 ans quand il commit sa faute. Or, nos Sages enseignent que le Tribunal Céleste ne punit pas quelqu'un qui a moins de 20 ans, ce qui rassura Réouven.
Malgré tout, celui-ci avait quand même un doute, car il se dit que peut-être que les hommes pieux et servant Hachem peuvent être punis par le Ciel même avant 20 ans. Et que ce sont les gens simples qui ne sont punis qu'à partir de 20 ans.

Quand Yossef fut jeté dans la fosse qui contenait, selon nos Sages des serpents et des scorpions, Réouven pensait que Yossef sera épargné. En effet, même si lui aussi avait fauté en rapportant des médisances sur ses frères à leur père, malgré tout il n'avait alors que 17 ans.
Ainsi, puisqu'il avait moins de 20 ans, Réouven pensait que Yossef allait être épargné par le Ciel.
En effet, ses grands mérites justifiaient qu'il bénéficie d'un miracle. De plus, Hachem ne lui tiendrait pas rigueur pour sa faute, car il avait moins de 20 ans.

Mais quand à son retour près du puits, Réouven ne trouva pas Yossef, il pensa que les serpents l'avaient dévoré. Il en conclut que Yossef avait été puni pour sa faute même s'il avait moins de 20 ans. C'est donc bien que les tsadikim peuvent être punis par le Ciel même avant 20 ans.
=> Cela réveilla son inquiétude par rapport à sa propre faute avec Bil'a, car même s'il avait lui aussi moins de 20 ans, il serait quand même considéré comme fautif par le Ciel.

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-> "Réouven entendit et le sauva de leurs mains" (Vayéchev 37,21)

Quand Réouven vit que ses frères allaient tuer Yossef, il s'interposa et proposa de le jeter dans un puits plutôt que de le tuer. Son intention était de revenir par la suite le sortir du puits et le ramener à son père. Sur ce verset, le midrach enseigne que si Réouven savait que la Torah allait écrire à son propos : "Il le sauva de leurs mains", il l'aurait accompagné à son père sur ses épaules.
=> Ce midrach paraît étonnant. Réouven cherchait-il à obtenir les éloges de la Torah? Est-ce pour cela qu'il se serait encore plus empressé de sauver son frère? Mais cela manque d'authenticité!

-> Le Divré Yé'hezkel explique qu'en fait, suite à ce qui s'est passé avec Bil'a, Yaakov avait un peu repoussé Réouven et ne se comportait plus avec lui aussi chaleureusement qu'avant. Or, à présent, si Réouven restitue Yossef, le fils bien-aimé de son père, il est clair que Yaakov se montrera extrêmement reconnaissant vis-à-vis de
lui et recommencera de nouveau à le rapprocher et lui témoigner de la bienveillance comme avant. C'est justement cela que Réouven craignait.
En effet, ce qu'il cherchait à présent à faire, c'est de sauver Yossef. Il s'agissait là d'accomplir cette très grande mitsva. Et il voulait la réaliser avec le plus d'authenticité et avec l'intention la plus pure et la plus désintéressée possible. Et il craignait qu'au fond de lui, dans son subconscient, il ne cherche aussi un peu à récupérer l'amour et la considération de son père. Mais alors, sa mitsva de sauver Yossef ne serait pas la plus pure, car se mélangerait dans cet acte son intérêt personnel.

C'est pourquoi, il se méfia de trop s'empresser, soupçonnant que le zèle supplémentaire proviendrait de cet intérêt. Mais s'il savait que la Torah témoignerait sur lui qu'il le sauva des mains de ses frères, puisque la Torah est une Torah de vérité, cela signifierait donc qu'en vérité, sa seule intention était bien de le sauver. Et dans ce cas, il aurait était assuré qu'après avoir scruté son coeur, Hachem avait bien perçu la pureté totale de son acte. Il ne cherchait en rien son intérêt. Et de ce fait, il n'aurait plus hésité à se dépêcher et aurait porté son frère sur ses épaules pour le ramener à son père.

=> Nous apprenons de là qu'un homme doit constamment s'efforcer d'être le plus honnête avec soi-même. Et même, il convient de se suspecter de peut-être chercher un intérêt personnel dans notre comportement, ce qui l'entacherait de l'intérieur. Même quand on accomplit une mitsva, ne soyons pas trop emballé et convaincu de la perfection de notre acte. Car peut-être qu'au fond, plus que la mitsva, c'est notre intérêt que l'on cherche.
Aussi, l'homme doit tendre le plus possible à la pureté de son intention, de se concentrer essentiellement sur la réalisation de la Volonté d'Hachem.

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+ Lien entre Réouven et les lumières de 'Hanoucca :

-> "Réouven entendit et le sauva de leurs mains" (Vayéchev 37, 21).
Cela est étonnant car celui-ci conseilla à ses frères de jeter Yossef dans un puits rempli tout de même de serpents et de scorpions. Même si l’on suppose que Réouven ignorait la présence des serpents et des scorpions, pourquoi la Torah attribue-t-elle malgré tout le sauvetage de Yossef à Réouven plutôt qu’à Yéhouda, car en définitive c’est le conseil de Yéhouda qui a maintenu Yossef en vie?

En réalité, le conseil de Réouven de jeter Yossef au puits, était porteur d’une certitude d’un point de vue spirituel, car aucun danger spirituel n’existait dans le puits. Même s’il y avait tout de même un danger d’un point de vue physique, ce danger restait incertain.
De plus, ce danger n’était que temporaire puisque Réouven avait envisagé cette solution seulement afin de calmer les esprits et de revenir plus tard au puits pour sauver définitivement son frère, et le ramener à son père. Par contre, Yéhouda a réellement exposé Yossef à un danger certain d’un point de vue spirituel, car il conseilla de le vendre à des Yichmaëlim qui voyageaient en Egypte, qui était le pays le plus imprégné de débauche.
C’est pour cette raison que la Torah attribue le sauvetage de Yossef à Réouven qui le sauva d’un danger spirituel certain et concret, et non à Yéhouda qui le sauva physiquement, mais qui l’exposa de façon certaine au pire des dangers.

A ‘Hanoucca, les ‘Hachmonaïm se sont battus avec don de soi (messirout néfech) pour défendre leur spiritualité (la Torah), menacée d’anéantissement par les Grecs, et non leur identité physique. Leur identité spirituelle avait beaucoup plus de signification pour eux que leur identité physique, tout comme Réouven.
C'est pourquoi sur le verset : "Les mandragores (doudaïm) répandent leur parfum, et à nos portes se trouvent toutes sortes de délices" (Chir haChirim 7,14), le midrach (Yalkout Réouvéni Vayetsé) enseigne : "Les mandragores ont donné leur parfum = il s’agit de Réouven ; et à nos portes se trouvent toutes sortes de délices = Il s’agit des bougies de ‘Hanoucca". [les mandragores citées ici désignent Réouven, car il en avait un jour cueilli pour sa mère Léa (voir Vayétsé 30,14-16)]
Ainsi, le midrach met en rapport Réouven (qui sauva Yossef du danger spirituel) avec les bougies de ‘Hanoucca, symbole de la victoire spirituelle de la Torah sur l’obscurantisme des Grecs.
On peut noter que les mandragores que donna Réouven à sa mère Léa furent cédées à Ra’hel en échange d’une nuit passée avec Yaakov (voir Béréchit 30, 14-18). L’union qui s’en suivit donna naissance à Yissa'har, "le pilier de Torah", symbolisé par la Ménora du Temple, objet du miracle de ‘Hanoucca.
[Kol Yéhouda]

"Comment puis-je faire ce grand mal, je fauterai vis-à-vis d’Hachem" (Vayéchev 39,9)

On peut se demander pourquoi Yossef a-t-il dit à la femme de Potiphar que : "Je fauterai". En effet, elle aussi allait fauter, et il aurait donc dû dire : "Nous fauterons".

En fait, Yossef voulait tellement s’éloigner de cette femme pour ne pas fauter avec elle qu’il s’efforça de ne pas s’inclure avec elle même par la parole.
Il ne souhaitait donc pas "s’isoler" avec elle même par des mots, en disant : "Nous fauterons".
C’est pourquoi, il se sépara d’elle radicalement et dit : "Je fauterai", moi seul, car je suis séparé de toi, même par la parole.
[Rabbi Bounam de Pchis'ha]

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-> Dans sa démarche de se protéger de la faute, Yosseph s'efforça de ne pas exprimer une parole qui l'unira avec cette femme même au niveau de la parole. S'il avait dit : "Nous fauterons", au pluriel, déjà par cette parole il se serait déjà "uni" avec elle. C'est pourquoi, il employa le singulier : "Je fauterai", moi et pas nous. Car il voulait se séparer et s'éloigner d'elle, même déjà au niveau de sa parole. En effet, la parole et les mots qu'on emploie ont une influence et un impact au niveau de son inconscient. Et, sans le savoir, cet impact pourra générer des comportements ou des attirances qu'on ne recherche pas, mais qui nous auront été provoqué par la suggestion d'une formule qu'on aurait employé.
Yossef craignait que s'il associait la femme de Potifar à lui à travers sa parole, cela suggérerait déjà un lien entre lui et elle et créerait une certaine proximité qui risquerait déjà de déboucher à la faute, D. préserve. Yossef souhaitait se prémunir de la faute de toutes ses forces. Aussi, il prit soin de créer une distanciation avec elle, même dans son langage.

=> Cela nous apprend combien la parole a de force. Une simple parole banale peut avoir de lourdes répercussions dans le psychique d'un individu, sans même qu'il ne s'en rende compte. Combien doit-on veiller à soigner son langage et se prémunir de toute suggestion susceptible d'agir sur l'inconscient et générer une déviance morale que l'on voudrait éviter.

"Et ils trempèrent la tunique dans du sang." (Vayéchev 37,31)

Rav El'hanan Wasserman écrit dans le Kovets Maamarim :
"Il est vraiment étonnant de voir combien le peuple juif a toujours souffert des accusations de meurtre rituel.
Il est pourtant de règle qu'un mensonge qui ne contient aucune part de vérité n'est pas crédible (Sota 35a ; Rachi ; Bamidbar 13,27).

Or, quoiqu'elles ne contiennent pas la moindre parcelle de vérité, ces diffamations ont persisté pendant des millénaires, à travers le monde entier, et ce jusqu'à ce jour même.
[n'est-il pas ridicule de penser que les juifs consommenent du sang humain?  - sachant par exemple qu'ils vérifient tout œuf avant utilisation, et que la moindre goutte de sang ne permet plus sa consommation!]

Voilà certainement de quoi s'étonner sur les accomplissements de la Providence divine.

Il ne fait aucun doute que ces fausses accusations constituent une punition, mesure pour mesure, pour un péché commis dans notre passé que nous devons payer génération après génération.

Bien que je n'en sois pas digne, je me permets de suggérer qu'elles sont là pour nous faire expier le péché d'avoir "trempé la tunique dans du sang", faute par laquelle les frères de Yossef ont fait passer aux yeux de leur père, du sang de bouc pour du sang humain. [et lui faire croire qu'une bête l'a dévoré]

Si je me trompe, veuille Hachem me pardonner."

Source (b"h) : "Talelei Oroth" du rav Rubin

"Va donc voir comment vont tes frères" (Vayéchev 37,14)

Le Rabbi de Pchis'ha de commenter :
"Essaie de voir ce qui va bien chez tes frères, leurs qualités et non leurs défauts.
Grâce à cela, tu éviteras la dispute."

Dans la prière du Rabbi Elimélé'h de Lizensk, il est dit :
"Puissions-nous voir les qualités de nos prochains et non leurs défauts."

Source (b"h) : "mayana chel Torah" du rav Friedman

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+ "Va donc voir comment vont tes frères et comment va le troupeau et ramène-moi des nouvelles"

-> "Ceux qui sont envoyés pour faire une mitsva ne subissent aucun dommage" (guémara Pessa'him 8a).

Nos Sages enseignent que celui qui veut aller au loin, que son ami lui donne une pièce de monnaie en lui disant : "Sois mon envoyé, et quand tu arriveras à destination, donne cette pièce à la tsédaka pour moi", et alors il s'appelle "chalia'h mitsva" envoyé pour faire une mitsva), et il ne risque rien en chemin.

Yaakov connaissait lui-même la lutte qui existait entre les frères, et il a eu peur pour Yossef, c'est pourquoi il l'a fait : "chalia'h mitsva" = "va voir comment vont tes frères", il voulait qu'il ait un statut de chalia'h mitsva pour revenir aussi, c'est pourquoi il lui a dit : "ramène-moi des nouvelles", pour que le retour aussi soit considéré comme une mitsva et qu'il ne lui arrive rien de mal.
[Séfer Tvouat Yonathan]

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=> Pourquoi Yossef, en tant que "chalia'h mitsva", n'a-t-il pas été protégé par la mitsva, comme le sont toujours ceux qui sont envoyés accomplir une mitsva?

-> D'après certains, il n'a effectivement pas été blessé et tout ce qui s'est passé s'est finalement avéré être une bénédiction.

-> D'après d'autres, Yossef en a fait plus que ce que son père lui avait demandé (il est allé plus loin que Chékhem et son voyage a duré plus qu'il n'aurait dû).

-> D'autres disent encore qu'après avoir miraculeusement échappé à des chiens et des flèches, Yossef se trouvait en terrain dangereux (chékhia'h hézéka) et aurait dû rebrousser chemin.

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=> Quelle relation relie la vente de Yossef à la durée de l’Exil d’Egypte?

-> Le Zohar (II 276a) enseigne que l’Exil d’Egypte a été causé par la vente de Yossef par ses frères

-> "II (Yaakov) l’envoya (Yossef vers ses frères) de la vallée (מֵעֵמֶק – MéEmek) de ’Hévron" (Vayéchev 37, 14).
Rachi commente : "C’est pour suivre le dessein profond (עמוקה – Amouka) annoncé à ce tsadik qui repose à ‘Hévron, afin de réaliser ce qui a été annoncé à Avraham lors de l’Alliance ‘entre les morceaux’ : ‘Ta descendance sera étrangère’ (Lé'h Lé'ha 15,13) : Yaakov savait que ce départ de Yossef allait marquer le commencement de l’Exil d’Israël (Targoum Yonathan ben Ouziel'.

Ainsi, on peut remarquer :
- "Emek (vallée - עמק) a pour valeur numérique 210, allusion aux 210 ans d’Exil d’Egypte - Baal Hatourim.
- Les premières et dernières lettres des motsּ מֵעֵמֶק חֶבְרוֹן ויַשְִּׁלחָהֵו (méEmek 'Hevron vayichla'héou) totalisent une valeur numérique de 210 [Mégalé Amoukot].

-> Les 10 fils de Yaakov (hormis Binyamin) séparèrent leur jeune frère Yossef de leur père durant une période de 22 années (voir Rachi sur Vayéchev 37,34).
Par ailleurs, Yossef n’avait que 17 ans lors de cette rupture, comme le précise le texte : "Yossef, âgé de 17 ans, menait paître les brebis avec ses frères" (Vayéchev 37,2).

Aussi, ces 2 indications chiffrées (22 années et 17 ans) informent-elles sur la raison pour laquelle l’Exil d’Egypte a duré 210 ans :
1°/ Selon le Yalkout Réouvéni : Chacun des 10 frères de Yossef a contribué à la séparation de Yossef d’avec son père durant 22 ans. Ainsi, de manière réciproque, Hachem a-t-il puni leurs descendants par un Exil [qui s’apparente aussi à une séparation] de durée égale à : 10x22 [220] moins 10 ans, correspondant à une année par Tribu, en raison de l’expiation causée par leur mort.

2°/ Les 10 Tribus ont "abîmé" le Nom divin ineffable [26]. C’est pourquoi ils ont mérité un Exil d’une durée de : 10x26 [260 ans] auquel Hachem a gracieusement retiré 50 ans en raison du mérite de leur acceptation de la Torah qui comporte "50 Portes de l’Intelligence". [Chaaré Chamaïm]

3°/ 17 années constituent exactement 210 mois (17x12 + 6 treizièmes mois supplémentaires d’Adar) en allusion aux 210 ans de l’Exil égyptien. [Mégalé Amoukot]

4°/ 17 années comportent 6205 jours, correspondant aux 6000 ans de ce Monde et aux 4 Exils [Babel, Madaï, Yavan et Edom : אדום בבל מדי יון dont les valeurs numériques totalisent 205] qui découlent de l’Exil d’Egypte et qui sont en allusion dans les 4 ventes de Yossef (du puits à Potiphar). [Mégalé Amoukot]

Pour les juifs, le but de la vie est …

+ Dans un article de Jonathan Rosenblum paru dans le Jerusalem Post, il écrit (extrait) :

"Pour les juifs, le but de la vie est de passer du : "Je veux", à un "Je dois".

Le mariage est ainsi la meilleure école pour s’améliorer, car il ne peut fonctionner tant que l’on ne prend pas en compte les besoins et les désirs de l’autre.

La Torah appelle son partenaire un : "ézèr kénégdo" = à la fois ézèr ( =une aide, un soutient) et kénégdo ( =un contre lui, une opposition).
[ces 2 termes semblent se contredire … ]

[La vision juif du mariage de dire : ] Parfois, la plus grande aide vient dans l’opposition (contre lui !). "

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Le rav Dessler (Mikhtav Mé’Elyahou) de dire :
"J’ai toujours dit aux couples à leur mariage les paroles suivantes : "Faites attention de toujours vouloir se donner de la joie et du plaisir l’un à l’autre, comme vous le faites actuellement.
Ayez conscience qu’à partir du moment où vous commencerez à faire des demandes/revendications l’un à l’autre, la joie va fuir de chez vous."

Le désir de donner plutôt que de prendre est un indicateur qu’un amour sincère/authentique est présent.

"Tous les prophètes voyaient à travers un objectif qui n'était pas clair, mais Moché Rabbénou [notre Maître] voyait à travers un objectif clair."

[guémara Yébamot 49b]

Il est important de distinguer le niveau de prophétie de Moché de celui des autres prophètes (8e principe de foi du Rambam : "Moché est le maître de tous les prophètes").

Alors que les prophéties des autres servaient soit à transmettre un message soit à l'élévation du prophète, les prophéties de Moché étaient différentes : elles émanaient directement de D., étaient qualitativement plus pures, reçues alors qu'il était conscient et pouvaient intervenir quand il le désirait (Moché n’en était pas affecté physiquement).

Finalement, elles ont été qualifiées de Thora.

+ Supplément :
Le Rambam a écrit (commentaire de la michna Sanhédrin 10,1) :
"Moché s'éleva du rang d'homme au rang de prophète.
Il n'y avait aucun écran [entre D. et lui] qu'il ne pouvait déchirer ou pénétrer ; rien ne le retenait.
Il n'avait aucun défaut, petit ou grand.
Son pouvoir d'imagination, ses sens et ses perceptions étaient inexistantes, le pouvoir du désir lui était étranger. Il avait un intellect et une âme purs.
C'est la raison pour laquelle il est dit à son sujet qu'il pouvait parler à D., sans la médiation des anges."

"Tout celui qui créé la paix au sein de sa maison est considéré par la Torah, comme s’il avait fait la paix avec chacun des juifs.
Celui qui créé une atmosphère tendue et concurrentielle à la maison, c'est comme s'il agissait de même à l'égard de chacun des juifs."

[rabbi Chimon ben Gamliel - Avot de Rabbi Nathan 28,3]

La date de ‘Hanoucca dans la Torah …

+++ La date de ‘Hanoucca dans la Torah …

La fête de 'Hanoucca commence le 25e jour du mois de Kislev.

Le 25e mot de la Torah est le mot : "or" = lumière .

Le 25e lieu d’arrêt des Bnei Israël durant la traversée du désert, suite à la sortie d’Egypte, est : ‘hachmona. Cela rappel les : ‘Hachmona’im.

Le mois de Kislev est le 3e mois de l’année juive, et dans le 3e verset de la Torah, il est écrit : "Que la lumière soit, et la lumière fut ! "

Dans le verset suivant cette création de la lumière, il est écrit : "D. vit que la lumière était bonne".
Les mots : "la lumière" se disent en hébreu : "ét aor" (את האור), dont la valeur numérique est de 613, comme les 613 commandements de la Torah, notre lumière dans l'obscurité de ce monde ...

Il est écrit dans la Torah (paracha Noa’h 7,11-12) que le déluge commença "le 2e mois, au 17e jour du mois" (soit le 17 ‘Hechvan), et que : "la pluie fut sur la terre 40 jours et 40 nuits."
A quelle date, la pluie s'arrêta-t-elle?

D. mit fin aux souffrances du monde, en faisant que les eaux du déluge cessèrent le 25 Kislev !!

Ainsi, de même que les eaux du déluge cessèrent de se répandre le 25 Kislev, les influences dévastatrices des grecs prirent fin un 25 Kislev.

Tout comme il fallut encore un peu de patience et quelques batailles pour l’emporter définitivement sur la domination grecque, les eaux du déluge ne disparurent pas en un jour, mais progressivement. Il fallut pour cela un an.

Nous voyons ainsi que 'Hanoucca est l'expression du lien d'amour entre D. et Israël, et le fait que cette fête commence le jour du 25 Kislev n'est pas un hasard, mais bien l'expression de la volonté divine d'arrêter les souffrances de Son peuple à une date bien symbolique ...

 

Sources (b"h) : compilation/adaptation personnelle de dvar Torah du rav Benjamin Blech et du rav Mena'hem Berros.

La prière = notre alimentation spirituelle …

+ La prière = notre alimentation spirituelle …

"La prière est bénéfique pour l'âme comme les aliments nourrissent le corps.
La bénédiction de chaque prière accompagne l'individu jusqu'à la prière suivante, tout comme la force dérivée du repas qu'il a consommé [le matin] le soutient jusqu'au repas du soir."

[Rav Yehouda Halévi - Séfer Hakouzari]