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Il existe 3 sortes d'exil. Celui d'Israël parmi les nations (c'est le moins grave), celui des juifs face à d'autres juifs, et celui de l'homme en exil de lui-même.
[rabbi Shalom Rokéa'h de Belz]

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[d'une certaine façon le 9 Av, est un jour particulièrement dédié à prendre le deuil de ces 3 exils.
Celui qui doit être le plus grave à nos yeux est : Où suis-je dans ma vie? Est-ce que j'agis au mieux de ce que je dois faire [selon Hachem] ou bien je suis prisonnier d'une routine, d'un environnement ...

Une fois qu'on a réfléchi sur ce sujet, on peut ajouter le fait que sans le Temple nous sommes l'ombre de nous même, nous sommes des morts vivants spirituels, comme l'enseigne le Gaon de Vilna (Sifra déTsniouta - Lilout 9) : "La destruction du Temple a été comme la mort pour les juifs. L'âme du peuple d'Israël leur a été arrachée, les laissant comme un corps sans vie."]

[Quelqu'un qui est en exil avec son vrai être interne n'est pas à sa bonne place, ainsi il empiète sur celle d'autrui, ce qui génère de la haine gratuite, ce qui provoque la destruction du Temple et notre exil actuel. Ainsi, c'est 3 exils sont liés (nous-même, autrui, destruction du Temple).]

+ Après la destruction du Temple, le prophète Yéchayahou dit au nom d'Hachem : "Consolez, consolez mon peuple, dit votre D. Parlez au cœur de Jérusalem" (Yéchayahou 40,1).
Le mot "cœur" vient exprimer l'intention intérieure.

Le drame de la destruction du Temple est survenu au peuple d'Israël du fait d'une insuffisance dans leur intention intérieure dans le service d'Hachem. Ils mettaient les téfilin, respectaient le Shabbath, mais le cœur manquait en servant Hachem, "Parlez au cœur de Jérusalem!" ...

Il a mis une idole dans l'enceinte du Temple : le "heikhal" est l'intérieur de l'intérieur, le lieu des chérubins et de l'arche d'alliance. Il a sorti les chérubins et y a placé à leur place une idole.

Hachem nous implore en ces jours-ci : "Parlez au cœur de Jérusalem!"
A l'époque de la destruction du Temple, la faute était le manque de considération, l'intention intérieure était insuffisante en servant Hachem.
Nous avons le devoir de corriger ce défaut durant cette période. Il n'est pas suffisant de ne pas se laver et ne pas consommer de viande.
Nous devons travailler à l'intériorité de la Torah que nous étudions et aux mitsvot que nous appliquons.
Prier avec cœur, appliquer les mitsvot dans une véritable joie, promptement, avec désir.
C'est cela qu'attend Hachem, que notre cœur s'éveille!

Et si notre cœur s'éveille, Hachem pour ainsi dire, éveillera Son cœur afin de se comporter avec miséricorde sur les restes de son peuple et nous délivrera d'une délivrance éternelle au-delà de toute justice.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

Nous souvenir de notre tragédie nationale ne doit pas nous faire désespérer de l'avenir.
Au contraire, si le Temple et tout espoir de reconstruction étaient perdus, il n'y aurait aucun intérêt à se souvenir de sa destruction.
Mais comme Hachem a promis de reconstruire Jérusalem, évoquer sa destruction hâte la réalisation de la prophétie de délivrance.
[Méam Loez - Eikha 3,20]

Sans aucun doute, nous devons pleurer amèrement le 9 Av pour la destruction du passé.
Mais ensuite nous devons mettre de côté notre douleur et réconforter Hachem avec une promesse joyeuse de l'avenir glorieux que nous allons construire ensemble.
[Maggid de Kozhnitz]

Lorsque nous éprouvons de la peine pour la destruction du Temple que nous avons causée par nos fautes, nous ne devons pas déplorer notre situation dramatique, mais considérer la peine du Créateur qui est immense ...
Ceci peut être comparé à un fils qui a tant irrité son père qu’il se voit contraint de le quitter. Si le fils aime réellement son père et lui est fidèle, il ne s’apitoiera pas sur son propre sort, mais plutôt sur la peine qu’il a suscitée à son père.
[Pélé Yoets]

Rafram bar Pappa a dit au nom de rav 'Hisda : Depuis le jour où le Temple a été détruit, la pluie n'est plus jamais tombée du trésor bienfaisant (otsar tov), dont il est dit : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor" (Ki Tavo 28,12).
Lorsqu'Israël accomplit la volonté d'Hachem et lorsqu'Israël réside sur sa terre, les pluies qui tombent proviennent du "otsar tov". Mais lorsqu'Israël ne réside pas sur sa terre, les pluies ne tombent pas du "otsar tov".
[guémara Baba Batra 25b]

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=> Que signifie : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor"?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
D'après les lois naturelles, la pluie est produite à partir de l'humidité des océans et de la terre. Cependant, lorsque le peuple juif accomplit la volonté de son Créateur, Hachem ouvre Son trésor Céleste pour faire tomber les pluies depuis ce trésor bienfaisant, même s'il n'y a pas d'humidité ici-bas.

-> Le Zohar enseigne :
Avant la destruction du Temple, les pluies provenaient des eaux qui se trouvaient au-dessus du firmament et qui constituent le trésor bienfaisant (otsar tov).
Après la chute du Temple, les pluies provenaient des eaux qui sont au-dessous du firmament : elles tombent simplement du Ciel.
Evidemment, les pluies du trésor bienfaisant assuraient à la terre une fertilité très supérieure à celles venues aujourd'hui depuis le Ciel.

[c'est au 2e jour de la Création que Hachem opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus du firmament (Béréchit 1,7). Hachem détient seul 4 clefs, dont celle du "otsar tov", qui est le réservoir des eaux d'en-haut (au-dessus du firmament).]

-> Le Kli Yakar écrit :
"Son bienfaisant trésor" = c’est le trésor qu’Hachem remplit avec la crainte du Ciel qui est en toi, car c’est cela qui constitue le trésor d’Hachem, comme il est écrit : "La crainte du Ciel, voilà quel est son trésor" (Yéchayahou 33,6), ‘son trésor’ désignant celui d’Hachem, comme l’explique Rabbénou Bé’hayé (Yitro 19,5) : tout roi constitue un trésor d’une chose qu’il ne trouve pas fréquemment (par exemple, des joyaux).
Or, la guémara (Béra'hot 33b) nous enseigne que : "tout est entre les mains d’Hachem, sauf la crainte du Ciel".
C’est pourquoi Hachem récupère cette crainte du Ciel qui est en l’homme pour en former Son trésor royal. Tu pourras peut-être, dès lors, te tromper en pensant qu’Hachem a une quelconque utilité de ce trésor, aussi est-il précisé dans le verset : "Hachem ouvrira pour toi Son bienfaisant trésor."
Hachem n’a aucun besoin de ce trésor, mais Il le conserve soigneusement afin de te prodiguer, à partir de celui-ci, tout ce dont tu as besoin et toute ta subsistance. Il ne remet les clés de ce trésor à aucun émissaire mais c’est Lui-même qui les détient, car ce trésor-ci lui est très cher.

-> Le Parachat Dérakhim dit :
Les pluies qui proviennent du trésor bienfaisant (otsar tov) ne tombent que sur la terre d'Israël et c'est Hachem Lui-même qui les suscite, avec abondance.
Par contre, les pluies qui ne proviennent pas du otsar tov, c'est un intermédiaire qui les suscite.

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=> Pourquoi depuis la destruction du Temple les pluies ne proviennent plus du otsar tov?

-> Le Iyoun Yaakov enseigne :
Dans la guémara (Taanit 8a), rabbi Assi a dit : "Les pluies tombent depuis le trésor bienfaisant (otsar tov) uniquement grâce à ceux qui ont de la émouna", comme par exemple ceux qui sont honnêtes dans les affaires ou bien les agriculteurs qui labourent et sèment en faisant confiance en Hachem dans leur investissement en argent et en temps, car ils ignorent la productivité de leur terre ensemencée.
Or, dans la guémara (Soucca 48a), il est dit que les baalé émouna ont disparu depuis la destruction du Temple et l'exil des juifs.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies bienfaisantes du otsar tov ont disparu dans le monde.

-> Le Rékanati écrit :
Le otsar tov est la source de vie d'où partent l'abondance et la bénédiction ininterrompues, notamment sous forme de pluies bienfaisantes.
Cependant, après la destruction du Temple, l'abondance pouvait encore exister, mais elle provenait des forces d'impureté.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) dit :
Dans la guémara (Baba Batra 25b), Rafram ben Pappa a dit, au nom de rav 'Hisda : Depuis la destruction du Temple, le vent du Sud n'a plus jamais apporté la pluie bienfaisante, car le véritable bien (tov) a disparu du monde.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies ne proviennent plus du trésor bienfaisant (otsar tov).

+ "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction"
[guémara Yérouchalmi Yoma 1,1]

-> [De même qu'à Pessa'h on doit s'imaginer réellement en train de sortir d'Egypte, de même] on doit se considérer comme si l'on était personnellement exilé de Jérusalem, [prendre conscience des massacres atroces de Jérusalem, de la vision du Temple en feu ... ].
Le deuil de cette année ne doit pas être le même que celui de l'année dernière et des années précédentes.
Chaque année a son propre lot de détresse et de défis, pour lesquels nous devons nous lamenter.
['Hatam Sofer - 7 Av 5559]

Si les nations du monde avaient reconnu à quel point elles bénéficiaient personnellement du Temple (qui est un canal du flux des bénédictions d'Hachem sur nous), elles ne l'auraient jamais détruit.
[midrach Bamidbar rabba 1,3]

Notre jalousie détruit le Temple

+ Notre jalousie détruit le Temple :

-> La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) enseigne :
Rabbi Yo'hanan ben Torta affirme : "On constate que le 1er Temple a été détruit parce que les juifs commettaient l'idolâtrie, l'adultère et le meurtre [les 3 péchés cardinaux qu'on ne saurait transgresser, fût-ce au prix de la vie].
Quant à l'époque du 2e Temple, nous savons qu'ils étudiaient la Torah avec zèle, ils observaient méticuleusement les mitsvot et possédaient tous les bons traits de caractère.
[Néanmoins, ils furent exilés] parce qu'ils étaient cupides et se détestaient entre eux sans raison ; et la haine sans fondement est une faute aussi grave que ces 3 péchés cardinaux".

-> Le Rama de Pano (Assara Maamarot) explique que leur haine sans fondement provenait de leur cupidité. Chacun était jaloux de la richesse et de la puissance de l'autre.

-> Le rav Yissa'har Teichtal enseigne :
"La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) précise également que le péché de jalousie qui a prévalu à l'époque du 2e Temple, causa plus de destruction que les péchés du 1er Temple.
L'ennemi ne détruisit que le toit du 1er Temple, tandis que les murs demeurèrent debout.
Le 2e Temple en revanche fut entièrement dévasté jusqu'à ses fondations ainsi qu'il est dit : "Rasez-le! Rasez-le! Jusqu'à ses fondations" (Téhilim 137,7).
[le 1er Temple a été "rapidement" reconstruit, tandis que nous attendons toujours la reconstruction du 2e, ce qui témoigne de la gravité des fautes qui ont causé sa destruction]

Cette guémara conclut : "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction".
Autrement dit, puisque Satan danse toujours au milieu de nous sous forme de haine et de jalousie dans fondement, nous faisons perdurer l'exil et le Temple demeure en ruines. C'est donc comme si le Temple avait été détruit à notre époque.

Il faut prendre conscience de ce que nos Sages affirment.
Bien que les juifs du 2e Temple aient étudié la Torah avec assiduité et aient observé les mitsvot de façon méticuleuse, leur jalousie a causé plus de destruction que lors du 1er Temple, au point que même les fondations ont été anéanties.
Il en découle que ceux qui se trouvent des excuses pour encourager la jalousie, la haine et la division détruisent l'édifice d'Israël tout entier, et ce même s'ils étudient la Torah et observent les mitsvot.
Ils sapent les fondements de l'existence d'Israël et font perdurer l'exil.
Le roi David affirme à leur sujet : "Quand les fondations sont détruites, que peut accomplir le juste?" (Téhilim 11,3) = autrement dit de quelle utilité sont sa rectitude et son service de D. si ses actes conduisent à détruire les fondements et l'existence du peuple juif?"

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-> b'h, au sujet de la jalousie, voir par exemple : "La jalousie : c’est se détruire!" : https://todahm.com/2019/01/12/la-jalousie-cest-se-detruire

Du jour où le Temple fut détruit, il fut décrété que les érudits de la Torah étudieraient dans la souffrance, la pauvreté et le désarroi afin qu'ils prient pour la venue du machia'h.

[cf. Tana déBé Eliyahou 4,4 ; Yalkout Chimoni 1,1391.
Ce midrach est cité dans le Kol Yaakov, et rapporté par le rav Yissa'har Teichtal]