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Roch Hachana est un jour de grande lumière, comme le disent nos Sages : "'Vayéhi ohr" (et il y eut de la lumière - Béréchit 1,3) = il s'agit de Roch Hachana" (Tikouné Zohar 36).
Pendant 2 jours, nous ne pensons pas du tout à nous-mêmes, ni aux bonnes choses que nous avons faites, ni aux mauvaises non plus.
Nous entrons dans la pièce la plus privée du Roi pour le rencontrer et nous prélasser dans la lumière.
Après cela, nous pourrons voir si notre vie est sur la bonne voie ou non. Tant que nous sommes occupés à penser à nous-mêmes, nous sommes assis dans l'obscurité ; nous ne voyons rien.
Mais maintenant que nous avons la lumière, il est possible de faire un 'hechbon haneféch ; nous pouvons examiner nos vies et nous fixer un nouveau chemin.
[...]

Après avoir passé 2 jours entiers dans le palais du roi et commencé à penser et à agir différemment, nous ressentons le plaisir d'être proches d'Hachem.
La avoda de cette période (des 10 jours de téchouva) est de prendre la lumière de Roch Hachana et de l'amener dans les jours ordinaires de l'année.
En faisant cela, nous pouvons conserver la lumière de Roch Hachana. Si nous ne le faisons pas, nous pouvons le perdre, que D. nous en préserve.
[rabbi Nathan Watchfogel]

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-> Pendant les 10 jours de téchouva, nous appelons Hachem "haMélé'h HaMichpat". Ce n'est pas simple!
Pendant ces 10 jours, la lumière de la téchouva se révèle dans le monde, et la téchouva consiste réellement à devenir une nouvelle création. À Roch Hachana, nous arrêtons ce que nous faisons, le monde entier s'arrête, et tout prend un nouveau départ. Nous devons examiner toutes les choses que nous faisons et nous demander si elles sont bonnes ou non. S'ils sont bons, nous devons les poursuivre. Si ce n'est pas le cas, nous devrions nous en éloigner.
[rabbi Nathan Watchfogel]

Les 10 jours de repentir – La terrible faute de ne pas faire téchouva

+ Les 10 jours de repentir - La terrible faute de ne pas faire téchouva :

-> Nous allons voir un enseignement du rav Its'hak Blazer de Pétersbourg (Kokhvé Ohr - siman 5), un des principaux disciples du rav Salanter :
Est-ce que ne pas faire téchouva, est-ce uniquement une occasion perdue? (à l'image d'une mitsva qu'on aurait pu faire, qui nous aurait apportée éternellement beaucoup, mais dont on est passé à côté de l'occasion)

Le rav de Pétersbourg explique que ne pas faire téchouva constitue bien plus qu'une simple opportunité perdue ou le fait de ne pas profiter d'un présent d'Hachem. Si une personne ne fait pas téchouva, non seulement elle doit payer pour la faute commise en premier lieu, mais elle doit maintenant également payer pour la faute de ne pas avoir fait téchouva.

-> Ce concept est illustré par Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 1,2), qui décrit le cas de celui qui reporte à plus tard la téchouva, préférant attendre la vieillesse pour se repentir. Celui qui adopte une telle attitude, enseigne Rabbénou Yona, encourt la colère d'Hachem chaque jour où il tarde et ne fait pas téchouva.
Cette situation est comparable à celle de voleurs ayant été arrêtés et emprisonnés par le roi. À la faveur de la nuit, les bandits creusèrent un tunnel souterrain leur permettant d'atteindre l'extérieur des murs de la prison et ils s'échappèrent. Lorsque le gardien de la prison pénétra dans la cellule le lendemain matin, il aperçut le tunnel et se rendit compte que la bande de voleurs s'était enfuie. Un seul prisonnier était resté dans la cellule. Le garde se mit à le battre en lui criant : "Idiot! Le tunnel était juste devant toi et tu aurais pu t'échapper facilement. Le fait que tu n'aies pas fui montre que tu ne crains pas le roi. Si c'était le cas, tu aurais fait tout ce qui était en ton pouvoir pour éviter la punition."

De même, explique Rabbénou Yona, celui qui faute s'expose à la colère d'Hachem. S'il craint vraiment Hachem, il fera tout son possible pour éviter le châtiment.
Bien entendu, on ne peut échapper à Hachem. Mais il existe la téchouva, qui peut aider une personne à éviter une punition. Celui qui ne fait pas téchouva, qui ne saisit pas cette opportunité pour échapper à son sort, devra finalement payer pour la faute commise, et il sera également puni pour avoir porté atteinte à l'honneur de Hachem en ne faisant pas techouva.

Le rav de Pétersbourg souligne que nous apprenons de Rabbénou Yona que non seulement faire téchouva est une mitsva, mais que s'en abstenir est également une avéra (faute).

-> L'obligation de faire téchouva :
Le rav de Pétersbourg cite une guémara (Ména'hot 43a) qui rapporte que les convertis (guérim), endurent des souffrances parce qu'ils ont tardé à passer sous les ailes d'Hachem.
Que dirons-nous alors d'un juif qui est en réalité obligé d'observer toutes les mitsvot de la Torah? S'il faute, il est obligé de faire techouva. S'il tarde à se repentir, il sera alors sûrement tenu responsable de ce délai, ce qui entraînera de graves répercussions.

De plus, le rav de Pétersbourg explique que l'on a l'obligation de faire téchouva toute l'année, et que tout retard en ce domaine constitue une faute ('het). Cependant, lors des 10 jours de repentance entre Roch Hachana et Yom Kippour, l'obligation de faire téchouva s'élève à un tout autre niveau.
Tout au long de l'année, nous sommes obligés de nous repentir, et nous devons le faire sans retard.
Toutefois, nous avons la circonstance atténuante qu'il n'est pas facile de faire téchouva.
Mais, pendant les 10 jours de téchouva, la téchouva est beaucoup plus facile à effectuer (ex: Hachem est plus proche, on est aidé, on accepte même une téchouva de faible qualité, ...), et donc, durant cette période, nous n'avons aucune excuse pour ne pas nous repentir de nos fautes.

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-> La guémara (Roch Hachana 18a ; Yébamot 49a) évoque une contradiction entre 2 versets.
Un verset déclare : "Ainsi est Hachem, notre D., Qui est proche de nous à tout moment" (Vaét'hanan 4,7).
L'autre verset dit : "cherchez Hachem lorsqu'Il peut être trouvé" (Yéchayahou 55,6), ce qui implique que Hachem n'est pas toujours disponible.
Il semble qu'il y ait des moments où Il peut être trouvé et d'autres, non. La guémara répond que le premier verset fait référence au tsibour, la communauté, tandis que le second concerne l'individu (le ya'hid).
Pour un tsibour, pour un minyan, Hachem est toujours disponible, mais pour un individu, Il est parfois accessible et parfois Il ne l'est pas.
Quand Hachem est-Il disponible pour un particulier? demande Rabba bar Avouha, Durant les 10 jours entre Roch Hachana et Yom Kippour. Lors des 10 jours de repentir (asséret yémé téchouva), Hachem Se rend pour ainsi dire accessible à chaque individu.

Au cours de l'année, lorsque Hachem est plus difficile d'accès, il peut être ardu pour un individu de faire téchouva. Cependant, durant les 10 jours de téchouva, Hachem est disponible, Il est à proximité ("cherchez Hachem lorsqu'Il peut être trouvé"). C'est alors que la téchouva est beaucoup plus facile à réaliser.

Le Rambam (Hilkhot Téchouva - chap.2) enseigne que même si la téchouva et les pleurs sont toujours appropriés et bénéfiques, lors des 10 jours de téchouva, ils sont encore plus efficaces et immédiatement acceptés.
Ainsi, le rav de Pétersbourg dit puisque la téchouva est d'autant plus aisée à réaliser lors des 10 jours de téchouva, la punition pour celui qui ne profite pas de cette opportunité est d'autant plus grande.

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-> Pas d'excuses lorsque la techouva est plus facile :
Le rav Its'hak Blazer de Pétersbourg poursuit son développement.
La guémara rapporte que chaque fois que quelqu'un insultait ou blessait Rav Zéira, celui-ci passait intentionnellement près de cette personne, se rendant disponible pour que cette dernière puisse plus facilement lui demander pardon pour ses méfaits.

La guémara (Yoma 87a) illustre ce concept en relatant un épisode concernant Rav. Un certain boucher lui avait causé du tort. Certes, celui-ci aurait dû venir voir Rav avant Yom Kippour pour lui demander pardon, mais il ne le fit pas et Rav décida d'aller apaiser le boucher.
En chemin pour aller le voir, Rav rencontra Rav Houna qui lui demanda où il allait. Lorsque Rav l'informa qu'il allait se réconcilier avec le boucher, Rav Houna lui déclara qu'il ne réussirait pas dans cette entreprise, et qu'il tuerait plutôt le boucher.
Néanmoins, Rav se rendit à la boucherie et trouva le boucher occupé à ouvrir le crâne d'un animal. Le boucher aperçut Rav et lui ordonna de partir. "Je n'ai rien à voir avec vous", lança-t-il.
Tandis qu'il tranchait la carcasse, un morceau d'os s'envola et le frappa à la gorge, le tuant.

Des questions évidentes se posent : la halakha exige que si quelqu'un blesse ou insulte une autre personne, elle doit demander pardon, à la partie lésée. Mais la halakha ne spécifie pas que la personne blessée doit faire tout son possible pour que l'autre personne puisse facilement demander pardon (mékhila).
En ce qui concerne le cas de Rav et du boucher, nous pouvons également nous demander : n'est-il pas indigne de la part de Rav de se rendre chez le boucher? Cela semble être un manque de kavod HaTorah ; d'où Rav a-t-il appris un tel comportement?
De plus, quel est le sens de la réponse de Rav Houna lorsqu'il annonça que Rav tuerait le boucher?

Le rav Pétersbourg répond ainsi à ces questions :
Rav apprit ce comportement d'Hachem Lui-même. Car c'est exactement ainsi que Hachem Se comporte avec celui qui transgresse.
Il sait qu'un fauteur est vraiment obligé de venir à Lui et de faire téchouva, tout au long de l'année. Mais c'est peut-être trop difficile pour lui ; peut-être suis-Je trop loin de lui, envisage Hachem, et faire téchouva devient un défi trop écrasant pour le fauteur.
Hachem choisit donc d'aller vers l'homme, de venir à nous, et de Se rendre plus facilement disponible pour que nous Lui demandions pardon.
Hachem nous offre 10 jours dans l'année pendant lesquels Il se rend accessible pour nous. Il nous donne 10 jours par an pendant lesquels il est plus facile de faire téchouva, car Il est là, devant nous, tout près.

S'il n'est pas indigne de la part de Hachem d'aller vers celui qui a fauté afin de faciliter sa tâche dans la téchouva, alors cela ne l'est certainement pas non plus pour Rav ou Rav Zéira, car ils ont appris ce comportement de Hachem.

Le rav de Pétersbourg continue. Les conséquences de cette guémara sont plutôt effrayantes. Observez le sort du boucher. Si Rav n'avait pas fait tout son possible pour permettre à l'artisan de demander pardon plus facilement, il est probable que rien ne lui serait arrivé.
Même si celui-ci avait croisé Rav dans la rue, il n'aurait peut-être pas été puni aussi sévèrement. Mais parce que Rav fit tout son possible pour permettre au boucher de demander pardon facilement, et que ce dernier ne profita néanmoins pas de cette opportunité, il subit une mort terrible.

C'est pour cette raison que Rav Houna prévint Rav qu'il tuerait le boucher. Il considérait que si Rav restait à l'écart et que le boucher ne lui demandait pas pardon, la situation ne serait pas aussi défavorable pour l'artisan. Si toutefois Rav lui facilitait la tâche pour demander pardon et qu'il s'y refusait encore, ce serait la mort du boucher.

Tel fut le sort d'un boucher qui ne demanda pas pardon à Rav, un être humain, alors que Rav lui facilitait la tâche. Quel sera alors, demande le rav de Pétersbourg, le sort d'une personne qui ne profite pas de l'occasion de faire téchouva pendant les 10 jours de pénitence, lorsque Hachem, le Roi des rois, s'approche d'elle pour lui faciliter la tâche de faire téchouva? On ne peut qu'imaginer quel sera son sort!
Puis, Yom Kippour arrive, et Hachem est encore plus proche et plus disponible pour nous qu'à tout autre moment de l'année. Si nous ne faisons toujours pas téchouva, les conséquences en sont terrifiantes.

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-> Au début de Yom Kippour, tout le monde se tient à la synagogue pendant le Kol Nidré et récite ensemble la bénédiction avec une immense émotion : "chéé'héyanou vékiyémanou véhiguianou lazman azé". A l'entrée de Kippour, nous exprimons : merci Hachem, pour nous avoir accordé le privilège de survivre pour arriver à ce jour, où il est plus facile de faire téchouva.

Le rav Méir Sim'ha haCohen, le Méssekh 'Hokhma (Nitsavim 30,20), affirme que certaines personnes auraient peut-être été mieux loties de ne pas avoir vécu jusqu'à Yom Kippour.
Il est vrai que Yom Kippour est une opportunité incroyable, mais seulement si vous en profitez, seulement si vous saisissez cette occasion.
Si vous ne le faites pas, alors, D. préserve, c'est comme lorsque Rav Houna mit en garde Rav : "Savez-vous où vous vous rendez? Vous allez tuer le boucher. Si cet homme renonce à cette opportunité qui rend la techouva si facile, les conséquences seront dévastatrices".
Et il en fut précisément ainsi. Si telle est la situation quand on ne demande pas pardon à un être humain, imaginez ce qui peut arriver si on ne se repent pas auprès de Hachem.

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-> La Michna (Pirké Avot 3,5) dit au nom de Rabbi 'Hanina ben 'Hakhinaï : Celui qui veille la nuit et celui qui marche seul sur la route et détournent leur attention mettent leur vie en danger.
Le Noda BiYéhouda (rav Yé'hezkel Landau - drouch 20 sur 10 jours téchouva), propose l'explication suivante :
"Celui qui veille la nuit" fait référence à celui qui, pendant les jours de Séli'hot, durant les 10 jours de téchouva, se lève dans l'obscurité de la nuit pour implorer Hachem.
"Et celui qui marche seul sur la route" fait également allusion aux 10 jours de téchouva. Tout au long de l'année, Hachem n'est facilement accessible qu'à un minyan de juifs, mais pendant les10 jours de repentir, Hachem Se rend disponible même à un individu seul (ya'hid), même à quelqu'un qui voyage seul sur la route de la téchouva.
"Celui qui détourne son attention" implique que si dans un moment comme celui-là, où il est si aisé de faire téchouva, une personne se préoccupe d'autre chose et ne profite pas de l'occasion, alors elle "met sa vie en danger".

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-> Le rav de Pétersbourg poursuit :
Si une personne ne fait pas téchouva, elle peut bien étudier la Torah, prier, donner de la tsédaka, accomplir des centaines, voire des milliers de mitsvot, la faute de ne pas se repentir durant les 10 jours de téchouva est si écrasante qu'elle l'emportera sur tous les mérites qu'une personne parviendrait à accumuler.
Lors des 10 jours de téchouva, et plus particulièrement à Yom Kippour, la téchouva devient d'autant plus facile que Hachem se rend disponible. Ne pas profiter de cette opportunité est une transgression si grave qu'aucune mitsva ne peut la contrebalancer.

Avant Roch Hachana, il existe aussi l'obligation de faire téchouva, mais si quelqu'un s'en abstient à ce moment-là, ce comportement est considéré comme n'importe quelle autre faute. Ainsi, tant qu'une personne possède davantage de mitsvot que de fautes (avérot), elle sera inscrite pour la vie.
Mais dès qu'elle aborde la période des 10 jours de téchouva en tant que bénoni (après Roch Hachana, tout juif doit se considérer comme bénoni, ni inscrit comme racha ou tsadik, comme si notre jugement est en suspend jusqu'à Kippour), un changement radical s'opère. Désormais, il ne lui reste qu'une seule option, qu'un seul chemin vers le rachat.

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=> Nous devrions prendre en considération les ramifications du fait que Hachem Lui-même vient personnellement à nous durant les 10 jours de téchouva, nous suppliant littéralement de faire techouva. C'est une opportunité que nous devons saisir. Ces jours sont extrêment importants pour notre existence, toute notre vie (dans ce monde et le monde à Venir, car on peut tout changer b'h).

La téchouva ne signifie pas que nous devons corriger tous nos échecs d'un seul coup. Mais il faut commencer (exprimer ce regret, ce désir de s'améliorer, de toujours davantage agir selon la volonté de D.).
Nous devons choisir un domaine dans lequel nous améliorer. Même une légère modification (que l'on tiendra dans le temps) revêt une énorme signification.

Yom Kippour – le pouvoir de prendre sur soi une petite résolution qu’on tiendra dans le temps

+ Yom Kippour - le pouvoir de prendre sur soi une petite résolution qu'on tiendra dans le temps :

-> Nos Sages considèrent Yom Kippour comme le plus grand jour de la nation juive (guémara Taanit 26b).
Il est également appelé : le plus grand cadeau de la nation juive (Tana déBé Eliyahou rabba 1).

=> Essayons de comprendre le caractère unique de Yom Kippour. Après tout, la téchouva peut être pratiquée tout au long de l'année. Qu'est-ce qui rend Yom Kippour si spécial?

-> Le verset (A'haré Mot 16,30) décrit Yom Kippour comme un jour qui apporte la tahara (la pureté) : "Car en ce jour, Il fera l'expiation pour vous afin de vous purifier ; de tous vos péchés devant Hachem... purifiez-vous".
Qu'est-ce que cette pureté et quel est son rapport avec Yom Kippour, le jour du repentir et de l'obtention du pardon d'Hachem?
Lorsqu'il est question de téchouva dans la Torah, c'est dans le contexte de l'obtention du pardon d'Hachem, mais le mot "pureté" n'est jamais mentionné. Pourquoi la pureté est-elle soulignée en relation avec Yom Kippour?
De plus, il est difficile de comprendre pourquoi le verset déclare qu'Hachem nous purifiera et nous ordonne ensuite de nous purifier nous-mêmes. Quelle que soit la référence à cette pureté, le commandement de le faire devrait certainement venir avant qu'Hachem ne le fasse pour nous.

-> Nous pouvons déduire les réponses à ces questions à partir des mots du Ram'hal (Déré'h Hachem 4,5) et du Maharal. Ils affirment que l'ordre est inversé parce que le jour même de Yom Kippour possède un degré exceptionnel de sainteté, qui a pour effet d'attirer les gens vers Hachem.
Cet attrait supplémentaire pour la spiritualité facilite l'accomplissement de la téchouva et rend la téchouva plus acceptable.

Pourquoi la téchouva est-elle plus acceptable à Yom Kippour?
La guémara (Yoma 86a) nous dit que la téchouva pour ne pas avoir accompli un commandement positif peut être faite tout au long de l'année. Cependant, la téchouva pour avoir désobéi à des commandements négatifs n'est pas acceptée avant le jour de Yom Kippour.
Le Maharal explique qu'à proprement parler, la personne n'a rien fait de mal lorsqu'elle a transgressé un commandement positif, elle a simplement omis de faire quelque chose qu'elle était tenue de faire. Par conséquent, aucun esprit d'impureté ne s'accroche à elle, et seule la téchouva peut corriger son manquement.

En revanche, les violations de commandements négatifs font que la saleté de la faute s'accroche au fauteur, et la téchouva seule ne l'enlève pas.
Il est vrai que la téchouva efface la faute, mais le nettoyage de la saleté nécessite Yom Kippour. À Yom Kippour, le fauteur est attiré par Hachem et s'accroche à Lui, et cet accrochage nettoie et purifie la souillure de la faute. C'est la pureté unique, une fois par an, que seul Yom Kippour offre.

-> Le Beit haLévi (Drach 15) nous montre un aspect supplémentaire de cette purification.
Il écrit que l'acte de fauter donne lieu à un désir de répéter sa faute (comme le disent nos Sages (Pirké Avot 4,2), "La faute engendre la faute"). Même après s'être repenti, une personne peut encore avoir le désir de fauter. Il devra lutter de toutes ses forces pour s'empêcher de retomber dans la faute.
Cependant, l'attachement de Yom Kippour à Hachem et l'éclat intense de la sainteté d'Hachem ont l'effet remarquable de supprimer le désir de fauter à nouveau qui a été créé par la faute précédente.

Yom Kippour est une occasion extraordinaire! Au lieu de lutter tout au long de l'année pour surmonter un désir dont nous voulons tellement nous débarrasser, nous pouvons littéralement nous en libérer en un jour, grâce au processus de purification qui n'existe qu'à Yom Kippour.

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-> En gardant cela à l'esprit, nous pouvons essayer de comprendre le conseil bien connu du rav Israël Salanter à ceux qui n'ont pas réussi à respecter leurs kabalot (résolutions de se changer).
Il conseille de n'entreprendre qu'une seule petite kabala. Il faut avoir la ferme intention (avec un plan et dans la mesure de ses capacités) de s'y tenir en permanence, car sans cela, la téchouva n'est pas authentique.
Le rav Salanter dit : "Même si cela semble être un acte minuscule comparé à la lourde charge des fautes de quelqu'un, si cette petite kabala (résolution) est le mieux que l'on puisse faire, c'est néanmoins un niveau de téchouva authentique. Cette téchouva a le mérite d'aider l'individu dans ses tâches spirituelles et le sauve de la difficulté et de la souffrance."

-> Mais de quelle sorte de téchouva s'agit-il?
Regardons les choses en face : la grande majorité des fautes d'une personne restent en place. En réalité, c'est comme nous l'avons expliqué : la pureté de Yom Kippour vient vraiment d'Hachem. Notre tâche consiste à veiller à ce que nos fautes n'agissent pas comme une barrière, empêchant l'éclat de la pureté de se manifester.
Si nous parvenons à faire la plus petite brèche dans l'épais mur de nos fautes (ex: la petite résolution que nous tiendrons coûte que coûte), l'éclat impressionnant de la pureté pénètre à l'intérieur, jaillit et nous incite à continuer.
En fin de compte, nous pouvons parvenir à une téchouva complète pour tous nos manquements. Tout cela vient d'un petit commencement qui est certainement à notre portée!

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-> Le rav Its'hak Zilberstein note qu'il connaissait un homme qui faisait des résolutions bien intentionnés qui ne menaient nulle part. Il n'arrivait pas à les maintenir et, inévitablement, il revenait à ses anciennes habitudes. Une année, cependant, il s'est dit : "Je dois faire une sorte de résolution à laquelle je pourrai me tenir!"
Jouant la carte de la sécurité, il décida d'entreprendre la résolution, certes modeste, de dire "Modé Ani" le matin en se concentrant.
Et voilà que cette minuscule kabbale ne s'est pas seulement révélée être quelque chose qu'il pouvait maintenir, mais elle a commencé à changer toute sa journée. À partir d'un départ positif tôt le matin, cet homme s'est transformé de bien des façons.
Lentement, prudemment, il s'est lancé dans des défis spirituels plus ambitieux, et il a fini par se construire d'une manière qu'il n'avait jamais imaginée.
On ne sait jamais ce qu'une résolution (même toute petite) peut faire.

Yom Kippour – le Cohen Gadol est seul avec la Chékhina

+ Yom Kippour - le Cohen Gadol est seul avec la Chékhina :

-> Chaque année lors du moussaf de Kippour, nous récitons le récit du service saint et élevé qu'effectuait le Cohen Gadol le jour de Kippour dans le Kodech haKodachim.
La guémara Yérouchalmi rapporte que personne ne devait s'y trouver avec lui, même pas les anges, c'était donc un moment d'union entre Hachem et le Cohen Gadol.
[l'homme le plus saint, à la période la plus sainte, dans l'endroit le plus saint. ]

-> La guémara (Yoma 39b) nous enseigne : l'année où Chimon Hatsadik mourut il leur dit : "Il mourra cette année" (en parlant de lui-même). Ils lui demandèrent : "D'où le sais-tu?" Il leur répondit : "Chaque année à Yom Kippour se présentait devant moi une personne âgée vêtue de blanc et enveloppée de blanc, elle rentrait et sortait avec moi. Or aujourd'hui s'est présentée devant moi une personne âgée vêtue de noir et enveloppée de noir, elle entra avec moi, mais ne sortit pas avec moi."
Après la fête, il tomba malade durant sept jours et mourut.
[à titre informatif, il a été Cohen Gadol pendant 40 ans. ]

Les Tossefot Yéchanim posent la question suivante : comment est-ce possible qu'entra avec Rabbi Chimon l'image d'une personne âgée vêtue de blanc et enveloppée de blanc, alors que le Yérouchalmi enseigne qu'il était interdit même aux anges d'entrer avec le Cohen Gadol?

Ils répondent au nom du Yérouchalmi qu'il ne s'agissait pas d'un ange, mais de la Chékhina elle-même.
La Chékhina accompagnait Chimon Hatsadik à son entrée et à sa sortie du Kodech Hakodachim.

Le point culminant était lorsque le Cohen Gadol sortait du Kodech Hakodachim, "ô combien était resplendissant le Cohen Gadol lorsqu'il sortait du Kodech Hakodachim en paix sans ennui".
La michna (Yoma 7,4) enseigne : "Il organisait une fête pour tous ses amis lorsqu'il sortait en paix du Kodech."

Les jours allant d'Elloul à Kippour sont des jours de "fuite et d'échappatoire vers Hachem", où chaque juif s'enfuit vers Hachem, car il sait qu'Il est le seul à pouvoir le sauver et le délivrer.
[d'après Rambam - Roch Hachana - chap.4]

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[ à l'image d'une ressort, plus à cette période de l'année, on se repli de tout son cœur (intériorité), conscient que tout dans notre vie dépend à 100% d'Hachem, alors plus on aura de l'élan le restant de l'année. ]

Yom Kippour & purification par notre proximité avec Hachem

+++ Yom Kippour & purification par notre proximité avec Hachem :

+ "D. est le mikvé (litt. l'espoir) d'Israël" (Yirmiyahou 17,13).
Nos Sages (Yoma 85b) commentent : "De même qu'un mikvé purifie les impurs, ainsi D. purifie les Bné Israël".

-> Le Chem MiChemouel (Moadim - Shabbat Téchouva 5674) explique qu'en fait, deux processus de purification se produisent dans un mikvé : un mikvé peut purifier une personne ou un objet lorsqu'ils sont entièrement immergés dans l'eau, mais également l'eau du mikvé elle-même est purifiée par le processus de hachaka (toucher) qui se produit quand l'eau du mikvé vient en contact avec de l'eau pure.
Contrairement aux personnes et aux objets, l'eau peut être purifiée dans un mikvé sans immersion totale.

De même, poursuit le Chem MiChemouel, la téchouva peut purifier une personne de 2 façons.
L'une est semblable à l'immersion dans un mikvé : la personne peut "se plonger" totalement dans la téchouva en exprimant un profond remord pour ses fautes et en prenant des résolutions fermes pour changer de voie. Cette forme de techouva suppose se débarrasser de tout vestige de faute, de même qu'aucune matière étrangère ne doit s'interposer entre l'eau et le corps. En fait, cette sorte de repentir est une forme de re-création.
Mais la téchouva peut également purifier l'homme à la façon de la hachaka. S'il ne peut pas se libérer seul de la faute, il peut décider de s'attacher à D., la Source de toute pureté et ce lien l'épurera de tous ses défauts spirituels.

=> La téchouva de Yom Kippour peut prendre la seconde de ces deux formes : cultiver un lien avec D. et accroître son dévouement envers Lui. Ainsi, l'homme peut-il créer avec Lui un lien qui brisera automatiquement toutes les barrières. S'attacher à D. est une force purificatrice si puissante que rien ne peut lui résister.

[il est à noter que le Messé'h 'Hokhma (Tsav 8,7) explique le processus de purification de téchouva de Kippour d'une façon similaire.]

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-> Le Sfat Emet (Shabat Techouva 5652) dit que de même qu'il existe des "portes de de téfila (prière)" au Ciel, chaque personne a aussi ses propres "portes de téfila" qui sont parfois scellées à cause de ses fautes, l'empêchant de prier convenablement.
Mais les "portes de téchouva" dans le cœur de l'homme ne sont jamais scellées. Chaque être humain possède la force de briser à tout moment les barrières qui le séparent de D. Une fois qu'il les a éliminées, rien n'interfèrera avec son repentir. Chacun est donc toujours capable de faire téchouva.

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-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) écrit :
Une personne pourrait sentir que ses fautes sont trop importantes pour lui permettre de se repentir, qu'elle a commis trop de transgressions pour pouvoir faire téchouva. Ce n'est pas une raison pour désespérer!
L'exemple du mikvé nous enseigne qu'il existe une autre façon de se repentir : adopter le processus de purification de l'eau du mikvé par la hachaka. Même si un homme se sent incapable de se repentir convenablement, qu'il se lie à Hachem. La sainteté que ce lien infusera dans sa vie aura un impact sur toutes ses actions futures. Les barrières qui le séparent de D. finiront par tomber et sa téchouva sera un repentir authentique.
[...]

Dans son essence réelle, Yom Kippour est un jour de téchouva, .... et si nous réussissons à tisser ce lien [d'attachement à Hachem], il sera pour nous une source de pureté pour toute l'année et nous aidera à atteindre le but ultime d'effacer toutes nos fautes ...

Les lois de téchouva nous demandent de confesser et d'exprimer notre remords pour chaque transgression. Il existe pourtant une option supplémentaire : rechercher la forme de téchouva représentée par la hachaka, un repentir auquel nos fautes n'obstruent le chemin.
Nous portons du blanc depuis le début de Yom Kippour pour montrer notre désir de ressembler aux anges avant même de nous être purifiés, ce que nous faisons en cultivant le lien avec D. et en démontrant notre dévouement envers Lui.
De même, s'abstenir de nourriture et de boisson Yom Kippour n'a pas pour but de nous faire souffrir mais de nous faire ressembler aux anges, des êtres spirituels n'ayant pas besoin de nourriture et n'ayant aucun intérêt pour les choses matérielles. Leur essence spirituelle est d'être proches de D. ...

La mitsva de manger la veille de Yom Kippour exprime notre joie à l'arrivée imminente de Yom Kippour, ce jour saint où nous élevons au-dessus des signes extérieurs de notre existence matérielle pour atteindre le degré le plus élevé possible de proximité à Hachem. L'acte même de manger la veille de Yom Kippour est donc mis sur le même pied d'égalité qu'une mitsva accompagnée d'une souffrance, car il obtient le même effet : il révèle le dévouement du peuple juif envers D., même sans la mortification du jeûne ...
De même que nous exprimons notre proximité à D. en jeûnant Yom Kippour, nous célébrons la veille par la nourriture et la boisson l'expiation imminente de Yom Kippour.

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-> Le Messé'h 'Hokhma (Tsav 8,7) enseigne qu'en respectant les 5 afflictions de Yom Kippour, une personne se libère des chaines du monde physique et se relie à son essence spirituelle.
C'est pourquoi la Michna (Yoma 8,9) dit : "Qui vous purifie? Votre Père au Ciel". En se détachant de ses activités physiques normales, à Yom Kippour, l'homme se hisse aux plus hauts sommets spirituels - "au Ciel" - et se lie à D.

-> Selon le Sifté Cohen (Nasso 6,12) : "Hachem ne désire pas que l'homme souffre physiquement, car dans toute la Torah, Il nous a ordonné de nous mortifier un seul jour par an et même cela est pour notre bénéfice, pour expier nos fautes, et Il nous a ordonné de manger et de boire avant.
Tout cela provient de Sa grande miséricorde. D. ne désire donc pas la mortification : le but recherché est que (l'homme] se rapproche de D."

Yom Kippour & restaurer la paix avec notre prochain juif

+++ Yom Kippour & restaurer la paix avec notre prochain juif :

+ Fauter contre autrui c'est fauter contre Hachem :

-> Le rabbi Dovid Hofstedter enseigne :
En réalité, chaque faute envers son prochain crée entre le fauteur et la victime une scission qui affaiblit l'unité du peuple juif et porte atteinte à l'honneur d'Hachem.
Comme le dit le Séfer ha'Harédim (chap.7) : "Les âmes des Bné Israël sont gravées de sous le Trône de Gloire et toutes contribuent à l'Unité du Nom divin.
Les Bné Israël sont décrits [dans la Torah] au singulier, par exemple chivim néfech - 70 âme (au singulier).
Lorsqu'il existe des divisions entre eux dans ce monde, elles sont discernables sur le Trône de Gloire".

Lorsqu'un juif cause du tort à son prochain, il réduit l'honneur divin. Pour rectifier cette faute, il lui faut apaiser la personne lésée.
Lorsque le fauteur soulage les mauvais sentiments de la victime et met fin à leur discorde, la brèche dans l'unité du peuple juif est réparée et le dommage à l'honneur divin est défait.

Nous comprenons donc que l'expiation pour cette dimension de la faute soit retardée jusqu'à ce que le fauteur reçoive le pardon de sa victime. Tant que l'animosité règne entre eux, l'honneur de D. n'est pas restauré et le délit du fautif envers D. restera en place. Il peut être pardonné seulement quand sa relation avec la personne qu'il a lésée est restaurée.

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+ "Quand Rabbi Zéra était offensé par une personne, il passait plusieurs fois devant elle afin qu'elle le voie et vienne lui demander pardon.
Un certain boucher fit un jour du tort à Rav et ne vint pas à lui [pour lui demander pardon]. La veille de Yom Kippour, [Rav] dit : 'Je vais aller moi-même l'apaiser'."
[guémara Yoma 87a]

-> On a vu que chaque fois qu'un homme fait du mal à l'autre, tous deux ont le devoir, dans une certaine mesure, de réparer le manque d'honneur divin qui en résulte, car il provient du manque d'harmonie entre eux. Rav et Rabbi Zéra ont donc cherché à causer une réconciliation afin de restaurer la paix, pour accroître l'honneur d'Hachem.
[selon le Ramak (cité dans Chlah - Massékhèt Roch Hachana, Torah Ohr 26), chaque fois que deux personnes éprouvent de mauvais sentiments l'une envers l'autre, le manque d'harmonie entre elles crée aussi, dans une certaine mesure, une distance entre D. et elles, ce qui rend une téchouva authentique moins facile à effectuer. Bien que Rav et Rabbi Zéra fussent les personnes lésées, chacun d'eux fit un effort pour donner à l'autre partie l'occasion de se racheter. ]

-> Le Roch (Yoma 8,24) explique que la raison pour laquelle Rav et Rabbi Zéra allaient chercher les hommes qui leur avaient causé du tort, et la raison de la coutume universelle de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour, est qu'à ce moment-là, il est particulièrement important que tous les juifs soient en paix les uns avec les autres.
Le Roch le tire d'un passage de Pirké d'Rabbi Eliézèr (45) : "[Le satan] dit qu'il ne trouvait aucune faute parmi les Bné Israël Yom Kippour et déclara : Maitre du monde, Tu as une nation unique semblable aux anges célestes! ... De même que la paix règne parmi les anges célestes, (elle règne] parmi le peuple juif à Yom Kippour".
Le Roch affirme donc que la pratique courante de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour a pour but de nous élever au niveau des anges en restaurant l'harmonie parmi les juifs.

-> Cette explication peut nous faire comprendre un incident impliquant le rav 'Haïm de Brisk :
le boucher de la ville de Brisk comparut devant rav Haim pour un din Torah. Lorsque rav 'Haim trancha à son désavantage, le boucher devint insolent et se mit à parler contre le Rav de façon outrageuse au point que rav 'Haïm dut lui ordonner de quitter le beth din. Quelques mois plus tard, la veille de Yom Kippour, alors que toute la communauté était déjà arrivée à la synagogue pour la Tefila Zaka, rav 'Haim
demanda à ses trois fils de l'accompagner pour apaiser le boucher.
La conduite de rav 'Haim dans cet incident est très étonnante. Le boucher avait tort : il avait humilié rav 'Haim et aurait dû être excommunié pour son insolence au beth din. N'était- ce pas une atteinte à l'honneur de la Torah et aux dayanim que rav 'Haïm cherche à apaiser le boucher? De plus, si rav 'Haim pensait qu'il devait apaiser le boucher, pourquoi a-t-il attendu la veille de Yom Kippour?

Selon notre explication, la réponse est claire : effectivement, d'un point de vue halakhique, rav 'Haim n'avait aucune obligation vis-à-vis du boucher car rav 'Haim ne lui avait causé aucun tort. Le boucher l'avait insulté et devait lui demander pardon.
Mais quand Yom Kippour est arrivé, il fallait que toute querelle soit calmée pour que le peuple juif puisse atteindre le niveau d'harmonie des anges, et même la partie lésée, dans ce cas rav 'Haim avait la responsabilité de faire tout son possible pour réparer la situation.

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+ "Yom Kippour ne fait pas expiation pour les fautes commises contre son prochain avant que [le coupable] n'ait apaisé la [victime]" (Michna Yoma 8,9)

-> Plusieurs A'haronim (Pri 'Hadach, Ora'h 'Haim 606:1 ; Min'hat Hinoukh 364:32 et Kovets Chiourim, Baba Batra 315) expliquent que chaque faute commise contre son prochain est aussi une faute commise contre D. ; si le fauteur n'obtient pas le pardon de sa victime, son repentir sera incomplet même pour sa faute contre Hachem.

-> Selon le Min'hat Hinoukh :
"Un homme qui cause du tort à son prochain est coupable de 2 délits : une faute envers son prochain et une rébellion contre D.
Ainsi, il faut qu'il fasse téchouva, mais son repentir ne sera pas complet tant que sa faute contre son prochain n'aura pas été corrigée. Il semble que tant qu'il n'a pas apaisé son prochain, même [la part de sa faute qui touche sa relation avec] le Ciel n'est pas pardonnée, car le repentir n'a aucun effet tant que le fauteur n'a pas rectifié la faute qu'il a commise contre son prochain. C'est seulement après l'avoir apaisé que la téchouva peut faire expiation pour la part de [la faute dirigée contre] le ciel."

-> Le Kovèts Chiourim dit : "Quant [à la faute] entre l'homme et son prochain, tant qu'il ne l'a pas apaisé, même s'il n'est pas en faute, le repentir ne fera pas expiation pour la part [de la faute] qui est entre l'homme et D. de même que Yom Kippour ne fait pas expiation tant qu'on n'a pas apaisé son prochain."
De même le Rif (Yoma 85b, 42a dans le folio du Rif), affirme que tant qu'un homme n'a pas reçu le pardon pour ses fautes envers ses prochains, l'expiation de Yom Kippour pour toutes ses fautes, même celles qui sont uniquement contre D., n'est pas obtenue.
ATTENTION : le Birké Yossef (Ora'h Haim 606.1) commente que cette opinion extrême [du Rif] n'est pas acceptée par la plupart des autorités. [mais cela nous montre l'importance de demander pardon à autrui]
[selon le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 606,1), si la personne offensée refuse d’accorder son pardon, l’auteur de l’offense doit renouveler sa demande une 2e et une 3e fois, après quoi il est quitte. (voir les détails halakhiques)]

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 4,18) écrit :
"Nos Sages (guémara Yoma 85b) enseignent [sur le verset] : 'Vous serez purifiés de toutes vos fautes devant D.' = Yom Kippour fait expiation pour les fautes entre l'homme et D., mais pas pour les fautes entre l'homme et son prochain tant qu'il n'a pas obtenu le pardon de la victime. Par conséquent, un homme qui a volé son prochain doit rendre l'objet volé puis reconnaitre [sa faute devant D.]. S'il commence par exprimer verbalement sa faute, sa confession ne lui sera pas utile."

Cela implique que tant que l'homme n'a pas convaincu les personnes lésées de lui pardonner, même la confession, l'aspect "entre l'homme et D." de sa faute [à autrui], n'aura pas d'effet pour expier ses fautes.
Cela implique que même si, dans des circonstances indépendantes de sa volonté, un voleur est empêché de rendre un objet volé, son repentir ne fera pas expiation même pour la dimension de sa faute qui est une faute contre D.
Le Yaavets (Chéélat Yaavets 1,79) tranche aussi qu'un voleur incapable de rendre son vol (par manque d'argent) doit promettre de rembourser la victime lorsqu'il le pourra, signer une reconnaissance de dette et obtenir son pardon. Une fois qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour se racheter, D. aura pitié et lui pardonnera ses fautes.
Yaavets ajoute que ceci est indiqué par nos Sages (guémara Kidouchin 49b) : si un homme fait un acte de kidouchin et stipule qu'il prendra effet "à la condition que je sois un tsadik parfait", s'il a été pervers toute sa vie, on présume que les kidouchin peuvent être valides car il s'est peut-être repenti intérieurement. Dans cette loi, nos Sages ne font pas de différence entre les sortes de fauteurs, ce qui signifie que même si le fauteur était coupable de vol, il peut être considéré comme un tsadik simplement parce qu'il s'est engagé à rembourser la victime.

Rabbénou Yerou'ham (Toldot Adam Ve'hava 2,4) cite également l'opinion de "certaines autorités" selon lesquelles même un voleur est considéré comme un juste parfait une fois qu'il a pris la décision de se repentir et de rectifier ses méfaits, même s'il n'a pas encore rendu les objets qu'il a volés.
De même, Mabit (Beit Elokim, Hatechouva ch.2) et Elèf Hamaguèn (606.3 citant Yafé Lalèv) disent que si la victime d'un vol n'est plus dans la ville ou si le voleur n'a pas d'argent pour rembourser le vol, le voleur peut malgré tout devenir un "juste parfait" en s'engageant simplement à rembourser la victime lorsqu'il le pourra.

Yom Kippour – Quelques enseignements

+ Yom Kippour - Quelques enseignements :

1°/ Nos Sages (guémara Taanit 26b ; 31a) rapporte qu'à l'époque du Temple, les jeunes de Jérusalem allait dehors le jour de Kippour et elles dansaient dans les vignobles en présence des hommes non mariés afin de chercher leur chidoukh.

-> Rabbi Tsadok haCohen (Ressissé Laïla 54) explique cela ainsi :
Nos Sages (Yoma 20a) disent que le jour de Kippour le Satan n'a pas la permission de porter d'accusation contre les juifs.
Cela ne signifie pas seulement que le Satan n'a pas de pouvoir d'élever des accusations au ciel, mais plus encore, sur terre il est rendu sans force pour tenter les juifs à la faute.
Puisque les juifs sont épargnés de tentation en ce saint jour, ils pouvaient s'engager dans de telles activités (trouver leur zivoug) avec les motivations les plus pures.
Mais après la destruction du Temple, bien que le Satan n'a toujours aucune force dans les royaumes célestes, sur terre il a la capacité de nous attirer à la faute.

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2°/ Nos Sages (guémara Yoma 20a) disent que le jour de Kippour le Satan n'a pas la permission de porter d'accusation contre les juifs.
Selon le Rokéa'h (ainsi que le Maharil - fin Yom Kippour Moussaf), le Satan n'est limité que dans la mesure où il ne peut pas porter d'accusation sur les fautes réalisées en ce jour-là de Kippour.

=> Comment comprendre cela. Quelles fautes les juifs peuvent-ils commettre à Kippour alors qu'ils passent la journée à la synagogue à prier et jeûner? Quel avantage est-ce vraiment pour nous?

Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Yom Kippour 4,7) répond que Yom Kippour est un cadeau Divin par lequel on peut facilement retirer la valeur d'une année entière de fautes.
La plus grande mauvaise action et tragédie qu'on peut commettre à Yom Kippour est de mépriser cette opportunité si précieuse que Kippour nous offre, en ne saisissant pas chaque instant de ce jour pour faire téchouva et prier.
Dans Sa grande miséricorde pour les juifs, c'est sur cette faute ultime que Hachem empêche le Satan de lever toute accusation en ce jour.

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3°/ Toutes les fois où la Torah parle du Shabbath, elle en fait référence comme : "Shabbath l'Hachem" (Sabbat en l'honneur d'Hachem - שַׁבָּת לַיהוָה - cf. Chémot 16,23 ; 16,25 ; 20,9 ; ...).
Une exception est faire au sujet de Yom Kippour, que la Torah appelle : "Shabbaté'hem" (votre Shabbath - שַׁבַּתְּכֶם - Vayikra 23,32).

=> Pourquoi Yom Kippour est plus notre qu'un Shabbath ordinaire?

Rabbi Zalman Sorotzkin (Oznayim laTorah - Vayikra 23,32) répond qu'après qu'un juif passe la journée entière à prier et à jeûner, il s'élève jusqu'à atteindre le niveau d'un ange, et il convient d'appeler ce saint jour d'après lui.
La guémara (Avoda Zara 19a) rapporte que lorsque quelqu'un commence à étudier la Torah, la Torah s'appelle : "la Torah d'Hachem" (תורת ה), mais après qu'il ait peiné dans son étude, alors elle s'appelle : "sa Torah" (torato - תורתו).

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4°/ L'obligation de manger davantage la veille de Yom Kippour :

=> Quelle mitsva manifeste un meilleur accomplissement de la volonté d'Hachem : une réalisée dans la douleur et l'inconfort, ou bien une qui apporte un plaisir physique et une jouissance?

De façon surprenante, le Kouzari (2,50) dit qu'on n'atteint pas davantage de proximité avec Hachem un jour de jeûne, par rapport à un jour de réjouissance pendant les Yom Tov.
En réalité, nous trouvons qu'une mitsva accomplie avec plaisir est même plus grande. En effet, nos Sages (guémara Yoma 81b) nous enseignent que la récompense pour avoir mangé la veille de Yom Kippour est équivalente à avoir jeûné le 9 et le 10 Tichri (soit similaire à 2 jours de jeûne!).

Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Avot 2,1) commente que la justification de manger la veille de Yom Kippour est de démontrer ce point là. Lorsque Hachem nous ordonne de réaliser une mitsva, c'est afin de donner à une personne de la joie, à la fois dans ce monde et dans le monde à venir, et certainement pas de nous causer de la douleur et des souffrances.
La raison pour laquelle nous jeûnons à Kippour est parce que Hachem dans Sa sagesse Divine, sait que c'est l'unique moyen par lequel nous pouvons atteindre l'état élevé nécessaire pour nous nettoyer de nos fautes que nous avons accumulées tout au long de l'année.
=> Cependant pour contrer la croyance erronée que Hachem désire un service Divin dans la souffrance/douleur, D. nous a ordonné de manger et retirer un plaisir physique la veille de Kippour.

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-> Rabbi Elimélé'h de Lizhensk dit :
Pourquoi les repas de la veille de Yom Kippour sont considérés comme une forme de jeûne, comme si on s'affligeait?
La réponse devient claire lorsque nous réfléchissons à la sainteté du jour de Kippour qui arrive. On devient rapidement submergé par la crainte.
Dans cet état d'esprit, comment peut-on se laisser aller à manger plus que d'habitude? Est-ce qu'il y a un plus grand supplice que de s'asseoir pour un repas à un tel moment?
[d'une certaine façon on a dans quelques minutes/heures un jugement qui va décider si l'on va être condamné à la mort ou la vie [Kippour]. Est-ce qu'on a vraiment envie de manger un grand repas? ]

-> Le Divré Emouna (Shouva Israël) explique qu'en se rappelant de nos faux pas, et avec la conscience que Kippour est là [dans son aspect de rigueur], nous perdons notre appétit, et alors nous devons nous forcer à manger en l'honneur de la mitsva.

-> "Vous mortifierez vos personnes, le 9 du mois" (Emor 23,32)
Pourquoi la Torah nous parle de s'affliger alors que c'est une mitsva de savourer de la nourriture et des boissons le 9 du mois, qui est la veille de Yom Kippour?

Le Arizal explique que manger la veille de Kippour est une source de souffrance.
Le yétser ara va soit essayer de convaincre une personne de ne rien manger, soit la persuader de trop manger et de se rassasier, au lieu de manger uniquement en l'honneur de la mitsva.
La douleur de devoir surmonter ces 2 tendances du yétser ara est une véritable souffrance.
[Imré Yéhochoua]

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-> Le Sfat Emet rapporte que selon nos Sages, le fait de manger la veille de Yom Kippour va expier pour tous les repas de l'année où l'on a mangé sans la bonnte intention.
Puisque le but de manger la veille de Yom Kippour est de se donner des forces pour jeûner à Kippour, les repas de la veille de Yom Kippour ont le pouvoir de restaurer et d'insuffler de la sainteté dans les repas de toute l'année.

-> La guémara (Taanit 26b) dit : "Il n’y a pas eu de jours plus joyeux pour les juifs que le 15 Av et Yom Kippour".
Le Sfat Emet explique la raison : c'est un jour de Kippour que Moché a amené les 2e Tables de la Loi (Lou'hot). Il ajoute : puisque nous ne pouvons pas organiser une repas de fête à Yom Kippour, nous avons à la place un repas de fête (yom tov séouda) la veille de Yom Kippour.

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-> En récompense d'avoir mangé la veille de Yom Kippour (avec l'intention de pouvoir jeûner à Kippour), Hachem va nous sauver de maladies, de douleurs et souffrances.

Il est écrit : "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ta nourriture et ta boisson et j'écarterai tout maladie du milieu de toi" (Michpatim 23,25).
La valeur du mot "mikirbé'ha" (du milieu de toi - מִקִּרְבֶּךָ) est de 362, qui est la même guématria que le mot : Yom Kippour. En conséquence d'avoir manger [davantage] la veille de Yom Kippour, Hachem va "écarter toute maladie du milieu de toi".
[Atérét Yéchoua]

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-> b'h, aussi sur : Manger la veille de Yom Kippour : https://todahm.com/2020/10/11/manger-la-veille-de-yom-kippour
-> également sur ce sujet : https://todahm.com/2020/03/22/manger-et-boire-la-veille-de-yom-kippour

La coutume des Kaparot

+ La coutume des Kaparot :

-> Avant Yom Kippour, les juifs ont la coutume de procéder aux Kaparot.
Le Méiri, dans son recueil sur la téchouva (‘Hibour haTéchouva 2,8), explique que cette pratique a pour but de réveiller la crainte du jugement qui s’achève à Yom Kippour. Il écrit :
"A mon avis l’intention est uniquement de réveiller le coeur de l’homme et de susciter en lui la crainte quand il se voit, lui et sa famille, passibles de tout ce que l’on fait subir au coq à cause des fautes qu’ils auraient commises.
S’il revient vers Hachem de tout son coeur, D. transformera la malédiction en bénédiction et annulera les mauvais décrets qui pèsent sur lui au terme de son repentir".

-> Le Méïri ajoute que, pour cette raison, l’on a pris l’habitude de multiplier les actes de charité et d’envoyer aux pauvres des plats cuisinés à partir des volailles utilisées pour les Kaparot.
Il souligne également avoir trouvé cette raison déjà mentionnée par les Guéonim (vers le 8e siècle) qui déclarent que l’essentiel de cette coutume est de susciter un examen de conscience et de réveiller le coeur à la crainte du Ciel.

-> Dans une responsa, le Mahari Weil (rapporté dans le Michna Broura, chaar hatsion 605,2) écrit la chose suivante :
"On saisit le coq destiné aux Kaparot et on a coutume de lui faire subir les 4 peines capitales du Beth Din :
- lapidation, en l’inclinant vers le bas au moment de la Ché’hita (à l’exemple du condamné à cette peine que l’on précipite d’une certaine hauteur) ;
- le glaive, par le biais de la Ché’hita.
- l’usage est également de brûler une partie des plumes pour évoquer la peine qui consiste à être brûlé.
- enfin, avant la Ché’hita, on saisit le coq par le cou avec les doigts, afin de suggérer la peine de l’étranglement.
On pensera que c’est comme si l’on était soi-même passible de mort ... Car si la mort d’un homme a été décrétée et que le décret est annulé, il est nécessaire de donner une expiatoire en compensation à l’ange de la mort.

C’est ainsi que le tsadik peut sauver son âme en se considérant lui-même comme passible de tout ce que l’on fait subir au coq et lorsqu’il fait don de celui-ci aux pauvres, il mérite l’expiation.
En échange des 4 peines capitales administrées au coq, lui-même et toute sa famille se retrouvent ainsi sains et saufs et méritent d’avoir une bonne et longue vie dans la sérénité."

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-> b'h, également : les kapparot (par rabbi Nissim Yaguen) : https://todahm.com/2021/11/07/les-kapparot

Le Vidouï

+ Le Vidouï (Kippour) :

-> "Prenez avec vous des paroles et revenez vers D." (Hochéa 14,3)
Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Roch Hachana) explique : le travail principal de la téchouva est de "prendre avec vous des paroles", et il s'agit du vidouï, ... ces mots de confession constituent un commendemant positif de la Torah.

-> "il confessera le préjudice commis" (Nasso 5,7)
Le Rokéa'h (Hilkhot Téchouva) écrit : "c'est l'aspect principal de la téchouva : mentionner la faute et la confesser verbalement".

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=> Pourquoi est-il de coutume que le 'hazan récite le "Acham'nou" (nous avons fauté) en chanson mélodieuse? N'aurait-il pas été plus approprié de le prononcer sur un ton triste (exprimant notre repentir d'avoir fait de graves choses)?

On peut citer comme réponses :
- Selon le 'Hatam Sofer : Puisque réciter le vidouï est une mitsva de la Torah, il doit être réalisé avec joie, comme toute autre mitsva.

- Hachem est extrêmement joyeux à Yom Kippour puisque les fautes des juifs sont pardonnées en ce jour. C'est pourquoi nous rejoignons la grande joie d'Hachem en récitant le vidouï de la communauté avec une mélodie agréable.
Le Tana déBé Eliyahou (rabba 1) écrit :
"Hachem a donné Yom Kippour aux juifs avec un grand amour, et Il est extrêmement joyeux en ce jour.
Hachem ne pardonne pas les fautes des juifs à contrecœur, mais plutôt avec une joie énorme.
Hachem annonce aux montagnes, aux collines, aux rivières, et aux vallées : "Venez vous réjouir avec Moi, de cette joie immense, du fait que Je pardonne les fautes [du peuple] d'Israël"."

- Il est écrit : "J'ai donné les Lévi'im ... de faire le service ... et d'expier les Bné Israël" (Béaaloté'ha 8,19).
La guémara (Yérouchalmi Pessa'him 25b) explique "expier les Bné Israël" = cela fait référence aux chants que les Lévi'im chantent pour accompagner le service dans le Temple, qui amène le pardon aux Bné Israël.
Nous pouvons dériver de là que le chant est un composant intégral pour atteindre l'expiation de nos fautes.

On peut prouver cela également en se basant sur le verset : "Et laisse nos lèvres se substituer aux [offrandes des] taureaux" (Hochéa 14,3).
Le midrach Aggada (Vayikra 16,30) interprète ce verset comme se référant spécifiquement au vidouï, la confession orale de nos fautes. Puisque la récitation du vidouï est considérée comme similaire à amener un korban, il en résulte que de même que les sacrifices au Temple étaient accompagnés par le chant, de même notre confession personnelle doit être accompagnée par le chant.
[rav Y.M. Stern (Otzer haYédiot - vol.2)]

- nous exprimons nos fautes en chantant car nous sommes optimistes sur le fait que nous nous repentons par amour pour Hachem (téchouva mé'aava), qui a le pouvoir de transformer nos fautes en mérites (selon la guémara 86b).
[Tiféret Israël - (Taanit 4,8 - note 63)]

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-> Il y a différentes catégories de fautes, dont la plus clémente est celle appelée : 'hét (une faute involontaire).
Pourquoi alors à Yom Kippour (dans le vidouï) en lisant nos fautes, nous ne disons que "al 'het", sans jamais utiliser une autre catégorie de faute (les volontaires, les fautes par rebelion)? De même l'introduction du avinou malkénou commence que par du "al 'hét", pourquoi cela? Comme si nos fautes étaient à 100% involontaires!
N'est-ce pas minimiser notre responsabilité en minimisant la gravité de nos fautes?

L'Alter de Kelm (Ohr Rashaz - Béréchit) relate qu'il a trouvé un éclat de bois dans son pain en présence du boulanger qui l'a fait cuire. Le boulanger n'a pas eu peur d'être puni pour cela, restant comme non concerné par l'incident.
L'Alter de Kelm a réfléchit : cet même acte a coûté la vie du boulanger de Pharaon, alors pourquoi ce boulanger se comporte-t-il avec tant de désinvolture pour une même erreur?
La réponse est que lorsqu'une légère offense est faite à une personne ordinaire, la punition est négligeable, alors que lorsque l'on sert un roi, un même acte est coupable de la punition la plus grave.

La source de toutes nos fautes se résume à notre manque de conscience que nous sommes au service du Roi.
Le plus grand manque de respect à Hachem est d'oublier que nous sommes "devant Lui" (lifné Hachem), qu'à chaque instant nous sommes devant le Roi des rois.
Ainsi, au-dessus des fautes intentionnelles et celles par rébellion, nous insistons constamment dans le vidouï sur les fautes non volontaires ('hét).

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-> Le rav 'Haim de Volozhin lors d'un cours le jour de Roch Hachana dit :
"La raison pour laquelle la prière de la confession des fautes est rédigée dans l'ordre alphabétique est que chaque juif est considéré comme un Séfer Torah.
Et si l'homme commet une transgression avec l'un de ses membres, celui-ci perdra immédiatement sa sainteté, et "les lettres qu'il contient s'envoleront".
Ces lettres de sainteté ne pourront revenir à leur place qu'à l'aide d'un repentir accompagné de pleurs et d'amertume dans le cœur, qui chassera la force d'impureté contenue dans ce membre. C'est donc bien pour cette raison que les Sages instituèrent une confession contenant les vingt-deux lettres de la
Torah."

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-> b'h, également sur le vidouï : https://todahm.com/2020/10/11/29054-2

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+ Vidouï & garants les uns des autres :

-> Le Arizal écrit que lorsqu'un homme accomplit une mitsva, il éclaire la source de son âme dans les mondes supérieurs. Chaque individu possède une racine et une source de sa néchama qui lui est propre, c'est la raison pour laquelle nous trouvons de nombreux Sages et de nombreux Justes qui possédaient des spécificités distinctes les uns des autres. Celui-là aimait étudier certains sujets précis et celui-ci était plus favorable à d'autres sujets d'études, celui là était expert sur certains livres et celui-ci sur d'autres ouvrages.
Cela ne signifie pas que l'un est plus grand que l'autre mais que chacun évoluait en fonction de l'origine de son âme.

Cependant lorsqu'un homme commet une faute, cela engendre une détérioration qui touche non seulement l'origine de son âme, mais également toutes les néchamot qui proviennent des mêmes racines.

Aussi le Arizal nous enseigne que lorsqu'on dit le Vidouï, nous nous exprimons au pluriel : "Nous avons été coupables, nous avons fauté, nous nous sommes dévoyés, nous avons dévié ... ", car l'homme ne se confesse pas uniquement sur ses propres fautes, mais également vis-à-vis de toutes les fautes du peuple d'Israël, parce que : "Tout Israël est garant l'un de l'autre" (kol Israël arévim ét zé lazé - guémara Shvouot 39a).
En outre, le Vidouï inclut spécifiquement toutes les néchamot qui proviennent de la même origine. Il se peut qu'une personne quelconque transgresse un commandement précis dans un certain endroit, tandis que dans un autre endroit une personne ayant les mêmes racines dise le Vidouï afin de réparer instantanément la détérioration causée par la faute du premier sur sa propre néchama.
Ceci ne signifie pas que la faute du premier est expiée, car pour expier les fautes, l'homme qui les a commises doit se repentir, cependant lorsque le second exprimera sa confession au pluriel, il aura l'intention de réparer l'obstruction qui a été formée par la faute dans "le conduit" de la néchama qui est de la même origine.
[Dorech Tsion]

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+ Avoir conscience de la gravité des dégâts causés par nos fautes :

-> Lorsque nous disons "Achamnou" (nous avons fauté), nous prenons nos responsabilités. Nous admettons que nous avons fait quelque chose de mal, et que ce que nous avons fait est horrible!
Nous reconnaissons que le monde était autrefois plein de lumière et que nous y avons apporté l'obscurité et la destruction. Nous ne sommes pas simplement poétiques (prononçant de belles paroles) ; nous voulons vraiment dire que nous avons été la cause de la destruction. C'est ce que nous devons ressentir.
... Nous devons reconnaître les dégâts que nous avons causés.
[...]

Lorsque nous disons "achamnou", nous assumons la responsabilité de tout ce que nous avons fait de mal au cours de l'année écoulée, chaque pensée, chaque parole et chaque action. Une personne doit comprendre l'ampleur des dégâts qu'elle a causés.
Plus nous comprendrons cela, plus nous comprendrons ce que cela signifie lorsque l'on dit : "car en ce jour (de Kippour), Il te pardonnera!" (ki bayom hazé yé'haper alé'hem).
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

-> Le jour de Yom Kippour, il y a un gmar hadin, le jugement d'Hachem est finalisé. Nous devons réaliser que, tout comme il existe un concept de "bichvili nivra ha'olam" (en raison de moi, le monde a été créé), il y a aussi le concept de "bichvili necherav ha'olam" (en raison de moi, le monde a été détruit).
Pensez à toutes les choses qui se sont produites au cours de l'année écoulée, qu'elles soient bonnes ou moins bonnes. Réalisez que, au moins d'une certaine manière, elles étaient liées à vous.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

-> Le Rav Yerucham Levovitz a décrit la puissance d'une faute.
Imaginez un produit chimique qui, avec seulement quelques gouttes, pourrait rendre toute l'eau de l'océan aussi dure qu'un rocher. Nous serions stupéfaits par un tel phénomène. C'est là toute la puissance d'une faute.
La faute originelle a fait tomber Adam HaRichon, qui se trouvait à un niveau incroyablement élevé, si bas.

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+ Des larmes sans tristesse :

-> Nous devons dire le vidouï en pleurant, mais pas parce que nous sommes tristes et déprimés. Nous devons pleurer parce que nous réalisons l'ampleur des dégâts causés par la faute et la distance qui nous sépare d'Hachem, mais pas parce que nous sommes déprimés, que D. préserve ...

Avraham Avinou s'affligeait lui-même, se tenant pour responsable de chaque action, parole et pensée qui n'était pas exactement ce qu'elle devait être, mais il ne devenait pas triste et déprimé.
"La crainte d'Hachem ajoute des années [à votre vie]" (yirat Hachem tossif yamim - Michlé 10,27).
La crainte d'Hachem ne doit pas tirer une personne vers le bas. Elle devrait ajouter de la vie.
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"Heureuse est la personne qui porte ses fautes et surmonte ses fautes" (Téhilim 32,1).
Ce qui signifie : ""Heureux celui qui s'élève au-dessus de ses fautes, sans que celles-ci ne s'élèvent au-dessus de lui."
Quelle que soit sa situation, il faut rester maître de la situation.
[certes on doit être conscient de ce qui ne va pas, mais cela ne pas nous submerger, nous ensevelir par de l'obscurité, de la tristesse, des choses déprimantes. ]
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]