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La Néila

+ Néila (fin de Kippour) :

-> L'objectif des 10 jours de téchouva est le jour de Kippour, et l'objectif de Kippour est la Néïla, car tout va d'après la clôture.
[michna Beroura]

-> La Néila est le moment où Hachem signe les décrets pour l'année à venir.
A ce moment, il y a une immense miséricorde, et toutes nos fautes sont expiées.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Ram'hal écrit que pendant la Néila, on peut atteindre le niveau d'Adam avant la faute.

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-> Bien que la guémara (Yoma 86) enseigne que la faute de 'hiloul Hachem n'est expiée qu'au moment de la mort, le Messekh 'Hokhma prouve que pendant la Néila on peut expier toutes nos fautes, même la faute extrêmement grave de 'hiloul Hachem (profanation du Nom Divin).

Lorsqu'une personne faute par du 'hiloul Hachem, les anges ne peuvent plus raconter ses mérites.
Ils ne peuvent plus innocenter cette personne, et dire que ses fautes n'étaient pas si graves, car cela reviendrait à diminuer l'honneur du Roi. En effet, c'est comme si quelqu'un se rebelle contre le roi, et ensuite quelqu'un d'autre venait au tribunal pour dire que sa faute n'est pas si grave.
Minimiser le crime de rébellion contre le roi est en soi une rébellion, car cela implique que le roi ne mérite pas un honneur maximal, et que cela n'est pas si grave de s'opposer à Hachem, le Roi des rois.

=> C'est la raison pour laquelle le 'hilloul Hachem ne peut généralement pas être expiée (sauf par la mort), car les anges ne peuvent pas rapporter nos mérites [jusqu'à en obtenir l'expiation pour cette faute].

Cependant pendant la Néila, Hachem Lui-même nous juge.
Il détermine ce que nous serons, et Il peut nous pardonner, même si nous avons commis la grave faute de 'hilloul Hachem.

==> Nous ne devons pas perdre espoir, la Néila est notre opportunité d'être seul en face à face avec papa Hachem, pour demander pardon et obtenir une année exceptionnelle, et cela grâce à ce moment d'une immense miséricorde.

Kol Nidré

+ Kol Nidré :

Kol Nidré consiste essentiellement en une annulation des vœux, serments, ...
Pourquoi y a-t-il autant de crainte, une ambiance si particulière de téchouva au moment de Kol Nidré (début de Yom Kippour)?

-> Le Zohar enseigne que Kol Nidré annule les serments de Hachem.
Si un décret difficile, scellé par un serment, doit arriver pour la nation juive, on peut l'annuler par le Kol Nidré, lorsque nous le disons avec téchouva.
En effet, Kol Nidré a le pouvoir d'annuler les serments que lorsqu'il y a également [des pensées] de téchouva. [c'est pour cela qu'il y a un éveil au repentir à ce moment]

-> Selon nos Sages, à Yom Kippour nous prions ensemble avec les anges.
Rabbi Pin'has de Koritz explique qu'au début de Yom Kippour (à Kol Nidré), Hachem va donner aux juifs des pensées de téchouva, car les anges ne veulent pas être parmi des fauteurs.

-> La guémara (Yoma 20a) dit que : "haSatan" (השטן) a la valeur numérique de 364. Pendant 364 jours [de l'année] il a le droit d’accuser, mais le jour de Kippour (le 365e jour) il n’a pas le droit d’accuser.

Le Satan sait qu'il ne travaillera pas le jour de Kippour, et c'est pourquoi il essaie de pousser les juifs à la faute dans les moments avant que Yom Kippour n'arrive, et alors il amène ces fautes dans la Court d'En-Haut.

Le Baal Chem Tov dit que les juifs peuvent ressentir intrinsèquement ce qui se passe En-Haut.
Ils sentent qu'ils sont en danger et que le Satan est en train de les accuser [il y met toutes ses forces, ne pouvant plus le faire ensuite!], et c'est pour cela qu'ils font téchouva, au moment de Kol Nidré.

-> La force du peuple juif est la parole (la prière).
Afin qu'elle puisse avoir le plus d'impact possible, nous affûtons cette arme, en annulant les vœux qu'on a pu prendre [par la parole], et ce afin d'avoir une parole plus pure (sans défauts), donc plus efficace.

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-> Le Oh ha'Haïm haKadoch écrit dans une lettre : "Un riche m'a acheté l'honneur de sortir le Séfer Torah pour Kol Nidré. Lorsque que j'ouvre le aron kodech, une lumière brillante remplie la synagogue.
C'était comme si les portes du Gan Eden s'ouvraient."

Le jugement principal est à propos de nos remords.

En effet, on n'est pas toujours responsable de nos mauvaises actions. Le yétser ara, les influences extérieures, l'impureté du monde, nos mauvaises habitudes, et pleins d'autres choses, rendent inévitables que l'on en vienne à fauter.

Cependant, il n'y a pas d'excuses de ne pas ressentir des profonds regrets. Nous devons au moins être mal du fait d'avoir fauté.

[rabbi Bounim de Peschischa]

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-> Adam a dit : "La femme ... m'a donné du fruit".
Ainsi, le problème de la 1ere faute, n'est pas la faute en elle-même, mais plutôt le fait que Adam n'a pas regretté ce qu'il a fait.

Le principal est le regret, car lorsque nous regrettons, alors il y a de la place pour progresser et s'améliorer.
Mais lorsque que nous ne regrettons pas ce que nous avons pu faire (trouvant pleins d'excuses pour s'en dédouaner), alors on ne pourra pas devenir meilleur.

[Hachem sait que nous sommes humains et non des anges, et qu'ils nous arrivent de tomber. Cependant, nous devons Lui témoigner notre dégoût d'agir contre Sa volonté, et espérer Son aide pour ne plus reproduire un tel comportement.]

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-> "Celui qui comment une faute et qui en a honte, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Rav - guémara Béra'hot 12b
- kol aossé dévar avéra oumit'bayéch bo, mo'halin lo kol avonotav]

Rabbi Yochiyahou Pinto explique que la honte est un signe qu'on déteste vraiment la faute, et alors cette honte a le pouvoir d'expier pour cette faute.

10 jours de téchouva – L’importance de la tsédaka

+ 10 jours de téchouva - L'importance de la tsédaka

-> Bien que nous soyons jugés sur toutes nos actions, nous devons se focaliser sur la tsédaka, car nous devons savoir que rien n'est aussi aimé par Hachem que la tsédaka.
[Mé'il Tsédaka]

[le mot "tsédaka" peut se décomposer en : tsédék hé (la justice d'Hachem - צדק ה).
Lorsque nous prenons exemple sur Hachem qui juge favorablement, qui donne sans raison (don gratuit par amour d'autrui), alors mesure pour mesure Hachem va se comporter ainsi avec nous.
Combien cela nous est indispensable de bénéficier de beaucoup de bonté Divine en cette période où toute notre année va être décidée dans ses moindres détails.]

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-> "C'est la justice, la justice seule que tu dois rechercher (tsédek tsédek tirdof - צֶדֶק צֶדֶק תִּרְדֹּף) afin que tu vives" (Choftim 16,20)

Rabbénou Efraïm explique que nous devons poursuivre la mitsva de la tsédaka, "afin que tu vives" = afin que le jugement nous soit déclaré pour la vie.

"Afin que tu vives et que tu prennes" (lémaan tikhyé véyarachta - וְיָרַשְׁתָּ).
Rabbénou Efraïm fait remarquer que les lettres du mot "véyarachta" (tu prennes - וְיָרַשְׁתָּ) forment : תשרי ו (Tichri vav).

La guématria du "vav" est de 6, en allusion aux 6 jours de Tichri pendant les 10 jours de téchouva où nous pouvons donner de la tsédaka.
En effet, nous ne pouvons pas le faire pendant les 2 jours de Roch Hachana, à Shabbath Shouva, et à Yom Kippour.
Cela nous laisse donc 6 jours pour donner de la tsédaka : "Afin que tu vives et que tu prennes".

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-> "La téchouva, la prière et la tsédaka annulent la rigueur du décret" [guémara Roch Hachana 16b]

-> "Dans ce monde, on peut apaiser Hachem avec des paroles, à savoir la prière, et Le soudoyer avec l'argent, par des actes de tsédaka.
[Maharcha - guémara Béra'hot 28b]

[cela ne sera plus possible dans le monde futur, après notre mort, comme l'affirme rabbi Yo'hanan ben Zakaï dans cette guémara (Roch Hachana 16b)]

Kippour – Un jour hors de ce monde

+ Kippour - Un jour hors de ce monde :

-> La guémara (Pessa'him 54a) dit : "7 choses ont été créées avant que le monde ne fût créé. Elles sont : la Torah, la Téchouva, le gan Eden, le guéhinam, le Trône de gloire, le Temple et le nom du Machia'h".

=> Ainsi la téchouva a été créée avant la Création, et lorsque nous faisons téchouva nous entrons dans une dimension qui est au-delà du temps (le temps étant une des choses que D. créa pendant les 1ers jours de la Création), au-delà de l'espace de ce monde.

[A Roch Hachana nous proclamons la Royauté de D., et Yom Kippour est le jour particulièrement dévoué à la téchouva, point culminant des jours depuis le début du mois d'Elloul.]
Ainsi, bien que Yom Kippour soit un des 365 jours de l'année, son essence est au-delà du temps et de l'espace, au-delà des limitations de ce monde.

-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

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-> Le Bné Yissa'har (Tichri 8) écrit :
"Le traité qui discute des mitsvot de [Yom Kippour] n'est pas appelé Yom Kippour, mais plutôt d'une façon ambiguë : "Yoma" (le jour).
La guémara qui discute de Shabbath s'appelle "Shabbath", celle abordant les lois de Roch Hachana a pour nom : "Roch Hachana". De même, nous avons le traité Soucca (Souccot) et Pessa'him (Pessa'h).
Pourquoi la guémara parlant de Yom Kippour s'appelle : "Yoma"?

C'est parce que Yom Kippour vient d'un endroit caché [hors de ce monde], et il est ainsi approprié de le cacher.

C'est aussi pourquoi certains tsadikim ne disent pas facilement son nom : "Yom Kippour", mais plutôt d'une manière ambiguë : "Yom haKadoch" (le jour saint) ...
Nous cachons son nom pour témoigner que ce jour provient d'un monde caché qui est au-delà du temps."

=> Yom Kippour est un jour si élevé qu'on l'appelle d'une façon dissimulée, et non directement.

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-> Lorsque la Torah parle des Yom Tov, elle précise d'abord la date, et ensuite elle dit les mitsvot relatives à ce jour.
Par exemple, pour Roch Hachana : au 7e mois, le 1er jour du mois" (Pin'has 29,1), et ensuite elle détaille ses halakhot.

L'exception est pour Yom Kippour, où la Torah (A'haré Mot 16,1-28) écrit 28 versets discutant des sacrifices qui sont apportés à Yom Kippour, mais elle ne dit pas quand ces sacrifices (korbanot) doivent être apportés.
Et c'est seulement ensuite, que la Torah (A'haré Mot 16,29-30) écrit : "au 7e mois, le 10e jour, vous devez jeûner et ne pas travailler ...car en ce jour, vous serez expiés".

=> Cela témoigne d'une certaine dissimulation de la nature élevée de ce jour, au-delà des lois de la nature.

-> "Grand est le jour de Hachem, et extrêmement redoutable : qui pourra le supporter?" (Yoel 2,11)
Le midrach dit que ce verset fait référence à Yom Kippour, qui est un jour unique et saint.

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-> "Pendant toute l'année, le Satan, qui n'est autre que le yétser ara, réussit à emprisonner l'homme dans ses filets.
Il l'affaiblit et lui coupe les jambes en le faisant fauter.
Toutefois, lorsqu'arrive Yom Kippour et que Hachem asperge les juifs d'eaux pures et les lave de leurs fautes, Il délie par cela toutes les cordes du Satan et de son triste cortège, et sur le champ, chaque juif retourne chez Hachem avec amour et joie."
[rabbi Mordé'haï 'Haïm de Slonim]

=> Yom Kippour est tellement en dehors de ce monde, que c'est le seul jour où le Satan (yétser ara) n'est pas là, et nous sommes tous individuellement dans les bras de notre papa Hachem.

Si un des plus grands tsadikim de tous les temps venait dans notre synagogue pour Yom Kippour, n'est-ce pas que tout le monde prierait avec ferveur (kavana), et ferait une téchouva sincère?

A Yom Kippour, Hachem Lui-même vient dans notre synagogue [et Il a un plaisir énorme à nous écouter].
Ne devons-nous pas prier comme il le faut?

[rav Elimélé'h Biderman (Kippour)]

"Recherchez Hachem lorsqu'Il est présent" (Yéchayahou 55,6)

-> Rachi explique : "Lorsqu'Il est présent, [cela signifie] tant que Hachem vous dit : recherchez-Moi!"

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 18a) nous révèlent qu'il est question ici des 10 jours de téchouva entre Roch Hachana et Yom Kippour, pendant lesquels Hachem nous lance un appel plein d'affection en criant : "Revenez à Moi!".
Il tend Sa main aux fauteurs et les aide à se repentir.

-> Le midrach (Tan'houma Haazinou 4) rapporte qu'Hachem dit à Ses enfants : "Si vous vous repentez d'un cœur sincère devant Moi, Je vous accepterai, Je vous jugerai favorablement car les portes du Ciel sont ouvertes, et J'entendrai vos prières car "Je vous observe par la lucarne" (Chir haChirim 2,9), jusqu'à ce que Je scelle Mon décret à Yom Kippour".

Le midrach conclut que c'est à ce propos qu'il est dit : "Recherchez Hachem lorsqu'Il est présent", et ce sont les 10 jours de téchouva où Hachem est [très] présent parmi nous.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,14) enseigne :
"Lors des 10 jours de téchouva ... c'est un temps propice où la prière est entendue, comme il est dit : "Au temps propice Je t'ai répondu et au temps de la délivrance Je te suis venu en aide" (Yéchayahou 49,8)."

"Hachem créa les jours, et un est le jour d'Hachem" (yamim youtsarou, vélo é'had bahem - Téhilim 139,16)

-> "Ce verset fait référence à Yom Kippour.
Hachem a une joie immense de donner ce jour à la nation juive, qu'Il adore."
[Tana débé Eliyahou - chap.1]

-> "Lorsque Hachem pardonne les fautes des juifs ... Il est extrêmement joyeux ...
Hachem dit : "Je me réjouis immensément car Je pardonne les fautes des juifs.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa]

Lorsque nous ne sommes pas stricts sur la façon dont Hachem se comporte avec nous, alors de la même façon Hachem ne sera pas strict en agissant à notre égard, et ce ni dans ce monde, ni dans le monde à venir.

[rabbi Moché de Kobrin]

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[plus on a confiance en D., en étant constamment persuadé qu'Il nous comble de ce qu'il y a de mieux pour nous, alors plus Hachem se comportera de façon cool, avec une grande largesse avec nous! ]

La téchouva des jours suivant Roch Hachana à Yom Kippour (inclus) est une téchouva des fautes qui ont été commises, tandis que celle de Roch Hachana consiste à regarder dans son âme, comme l'écrit le Rambam : "Réveillez-vous ceux qui sont endormis ... regardez dans vos âmes, abandonnez vos mauvaises voies et vos mauvaises pensées et améliorez vos chemins" (Hilkhot Téchouva 3,4).

Toute l'année, l'homme s'affaire à ce qui a trait à sa vie matérielle, toutes ses pensées en sont accaparées et il oublie le but de son existence : s'attacher à Hachem et s'en délecter.
C'est ce que nous rappelle le Shofar (sonnait 101 fois à Roch Hachana) : vivez une vie spirituelle et libérez-vous du monde matériel!

Nous ne mentionnons pas nos fautes à Roch Hachana, contrairement aux autres jours des 10 jours de téchouva (se terminant à Kippour), car le simple souvenir de son Créateur donne à l'homme la capacité de s'améliorer et d'abandonner ses mauvaises actions : il pourra alors parer et couronner son âme de toutes les bonnes vertus.

[rav Moché Chmouël Shapira]

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-> Roch Hachana est un jour de soumission et de crainte de Hachem, où l'homme s'enfuit vers Lui.
L'homme doit d'abord et avant tout, prendre conscience du grand danger dans lequel il se trouve.
Alors, il aura confiance en Hachem et se réfugiera en Lui.
[Rambam - sur michnayot Roch Hachana 32b]

[ainsi, ce n'est qu'après avoir ressenti la crainte du jour du jugement que les juifs peuvent avoir confiance en Hachem, et selon les mot du midrach (Dévarim rabba 2,15) : "les juifs qui vont passer en jugement à Roch Hachana s'habillent de blanc, se coupent les ongles, mangent, boivent et se réjouissent parce qu'ils savent que Hachem va faire un miracle et les juger favorablement".
=> Plus on développe notre crainte de la grandeur de D. et du jugement, plus nous pouvons appréhender la grandeur de la miséricorde et des bontés qu'Il peut nous octroyer!]