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Quelques faits intéressants sur Yom Kippour

+ Quelques faits intéressants sur Yom Kippour :

1°/ Le Yaavets (dans son Sidour - Séder Avoda baMikdach) rapporte le témoignage d’un Romain selon lequel à la sortie de Yom Kippour, le Cohen Gadol ne regagnait pas son domicile avant ‘hatsot (le minuit juif) à cause des nombreuses personnes qui voulaient lui embrasser les mains. [soit plusieurs heures plus tard]

2°/ Le Yaavets écrit également que le lendemain de Yom Kippour, le Cohen Gadol faisait une grande Séouda et invitait ses amis et parents. Il en faisait un jour de fête, étant sorti en paix du Kodech (lieu le plus saint du Temple, qui lui est accessible qu'une seule fois par an le jour le plus saint).

3°/ Le ‘Hatam Sofer (Haftara de paracha Pékoudé) nous dit que manger à Yom Kippour pour une mitsva est permis si l’on est capable de diriger toutes ses pensées pour l’honneur d’Hachem sans aucune intention d’en tirer un plaisir corporel.
C’est alors comme צורך גבוה, des offrandes pour Hachem, à l’instar des sacrifices (korbanot) des Nessiim ...
Mais qui peut le faire à part les grands d'Israël (גדולי ישראל )? Pour cette raison, à l’époque du roi Chlomo, bien que ce fut Yom Kippour ils ont mangé et bu pour célébrer l’inauguration du Temple en raison de la présence de la Présence Divine (Chékhina). [guémara Moed Katan 9a]
[en effet, Rabbénou ‘Hananel y commente que leur intention n’était que pour une mitsva.]

4°/ Rabbi Yéhouda ha'Hassid (Séfer guématriot, A’harei Mot) écrit que le visage d’Aharon changeait pour celui d’un ange (mala'h) quand il entrait dans le Saint des Saints (Kodech haKodachim).

[Le Mochav Zékénim ( Tsav) dit que le nom Aharon (אהרן) est un acronyme de : הדרניאל , אוריאל , נוריאל , רפאל (Ouriel, Hadarniel, Réfael, Nouriel), les anges qui servent autour du Trône de gloire d'Hachem (le Kissé haKavod).
C’est pour nous dire qu’Aharon était aimé comme les anges de service (les mal'akhé acharét).]

5°/ Le Yalkout Chimoni (Pin’has - rémez 782) enseigne qu’à chacun des mois d’été, Hachem voulait placer un Yom Tov.
Nissan avait Pessa’h, Iyar Pessa’h chéni et Sivan Shavouot. En Tamouz, Hachem avait prévu un grand Yom Tov mais après le Veau d’or, cela fut reconsidéré et il n’y eut pas de Yom Tov en Tamouz, Av et Elloul.
C’est donc en Tichri que se retrouvèrent tous ces Yamim Tovim. Sans le Veau d'or, Roch Hachana serait en Tamouz et Yom Kippour le 10 Av. [ 'Hida - Dvarim A’hadim - drouch 20]

Le Séfer Zera Béra'h (Vayéra) nous dit que jusqu’au don de la Torah, Hachem jugeait le monde en Tamouz et en Av. En ce sens, Avraham, Its’hak, Yaakov ainsi que Chem et Ever observèrent Roch Hachana en Tamouz et Yom Kippour le 10 Av.

6°/ Rabbi Hillel Lichtenstein (dans son Séfer Mikri Dardeki - Emor), qui est un élève du 'Hatam Sofer, nous informe qu’à l’avenir Rosh Hashana et Yom Kippour seront en Nissan.
Néanmoins, Souccot et la mitsva de Lulav resteront à Tishrei.

De même, le rav Yonathan Eibschutz (Ahavat Yonathan) écrit qu'à l’avenir, Roch Hachana sera en Nissan.
Il est ainsi écrit : "Au 1er mois, le 1er du mois, vous prendrez un taureau sans défaut" (Yé'hézkiel 45,18) = qui est le Korban de Roch Hachana.
[rav Yéhochouva Alt]

Mariage pendant les 10 jours de téchouva

+ Mariage pendant les 10 jours de téchouva :

[le divré Torah ci-dessous n'a pas une visée purement halakhique]

1°/ La coutume d'éviter de se marier pendant les 10 jours de pénitence :

On peut citer les raisons suivantes :
- Puisqu'il y aura des danses, des chansons et de la consommation d'alcool au mariage, nous pouvons redouter des comportements inappropriés pendant cette période critique du jugement Divin.
[rabbi 'Haïm 'Hizkiyahou Medini - Sdé 'Hemed]

- Nous récitons les Séli'hot, c'est un moment où l'on est engagé dans une introspection, où l'on pleure amèrement nos fautes. Il serait incongru de fêter un mariage pendant cette période.
[Sdé 'Hemed]

- La guémara (Yébamot 63b) enseigne que lorsqu'un homme se marie, toutes ses fautes lui sont pardonnées.
Hachem désire que les fautes des juifs soient pardonnées le jour de Kippour.
Si l'objectif d'une personne en se mariant immédiatement avant Kippour est d'obtenir le pardon avant ce jour, cela est considéré comme un acte de rébellion contre Hachem.

[La coutume est que] Nous ne faisons pas de mariage pendant les 10 jours de téchouva car cela implique que nous souhaitons obtenir l'expiation de nos fautes à un moment différent de celui choisi par Hachem (Kippour).
[rabbi Shlomo Kluger - 'Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm 602]

- Il est d'usage de faire un mariage pendant la 1ere moitié du mois lunaire (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 179,2 ; Rama - Even haEzer 64,3).
Puisque la taille de la lune continue à augmenter pendant cette période, c'est un signe de bénédicton pour les juifs qui sont comparés à la lune. [Maharil - hachadoshot 92]
Il est rapporté dans les écrits kabbalistiques que le Satan "couvre la lune" durant le mois de Tichri.
[cf. la guémara Roch Hachana 8a, qui dit que la nouvelle lune est "couverte" au début du mois de Tichri.
Le 'Hokhmat Shlomo explique que bien que la lune apparaisse visible depuis la terre, elle est néanmoins cachée dans les sphères célestes jusqu'à la fin de Yom Kippour.]

Le 'Hokhmat Shlomo conclut que c'est pourquoi nous ne faisons des mariages qu'après Kippour, lorsque la lune sera de nouveau visible dans le ciel.

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2°/ Certains autorisent et encouragent de se marier pendant les 10 jours de téchouva :

-> Il n'y a des mitsvot qui ne peuvent être faites que par le mariage.
En hâtant un mariage avant Kippour, on fournit des mérites additionnels qui sont nécessaires pour faire pencher la balance pour un jugement favorable. [rabbi David Hoffman]

-> Le rav Ovadia Yossef (Hilkhot Roch Hachana p.92) exprime l'idée que la quasi totalité des jeunes hommes se marrient après leur 20 ans. Puisqu'un homme non marié de plus de 20 ans peut être sujet à des pensées interdites, il lui incombe de se marier au plus vite.

Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour

+ Être vigilant à ne pas se mettre en colère la veille de Yom Kippour :

-> Le Sfat Emet explique que le repas de la veille de Yom Kippour vient célébrer la joie incomparable occasionnée par le don des 2e tables de la loi qui eut lieu en ce jour. Ne pouvant manger à Yom Kippour, on anticipe donc ce repas la veille.

Le Sfat Emet écrit :
"Il semble que le mérite d’avoir reçu les 2e tables provienne essentiellement du repentir des Bné Israël la veille de Yom Kippour. Car pour les 1eres tables, le Satan les fit fauter la veille du jour où Moché devait descendre et les leur remettre, afin qu’ils ne puissent les mériter.
Il est certain que le Satan tenta de toutes ses forces d’empêcher les Bné Israël de recevoir les 2emes tables en les poussant à la faute. Mais nos pères surmontèrent alors cette épreuve.
L’essentiel du repentir consista à vaincre la tentation survenue la 1ere fois, dans les mêmes circonstances qu’alors. Et puisqu’ils veillèrent à ne pas trébucher une nouvelle fois, ils méritèrent de recevoir les 2e tables.
C’est pourquoi on rapporte que le Satan se renforce la veille de Yom Kippour, à cause de la rancune qu’il porte aux Bné Israël de l’avoir vaincu jadis en ce jour."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Satan tente tout particulièrement, lorsqu’arrive Yom Kippour, d’inciter les juifs à la colère qui est assimilée à de l’idolâtrie, comme l’enseignent nos Sages (guémara Shabbat 105b) : "Celui qui se met en colère est comme un idolâtre".
Il faudra donc veiller spécialement à fuir la colère en ce jour.
On mettra également une attention particulière à ne pas être de mauvaise humeur et à ne pas montrer un visage triste ou énervé.

-> Le rav Israël Salanter rencontra, une année, la veille de Yom Kippour, un homme qui marchait dans la rue le visage abattu à cause de ses fautes. Il faisait ainsi régner autour de lui une ambiance morose et décourageante. Le rav Salanter lui fit remarquer alors : "En quoi les passants sont-ils coupables de tes fautes?"

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-> "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance" (guémara Yoma 86b)

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement" (Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5)

-> La guémara (Yoma 20a) enseigne que le Satan n'a pas la permission d'accuser à Yom Kippour.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
le jour de Kippour étant une aubaine messianique, où le Satan perd son pouvoir de séduction, à l'instar des jours du monde futur, cela fait que la veille de Kippour un moment particulièrement propice aux attaques du Satan.

La Néila

+ La Néila (fin de Kippour) :

-> Comme pour toutes les fêtes de l’année, les prières de Kippour comprennent : celle du soir, celle du matin, le Moussaf et Min'ha. Il s’ajoute pour ce jour unique de l’année la prière de Néila, au déclin du jour.
On l’a appelée Néila (clôture) parce qu’elle clôture effectivement cette grande journée (elle coïncide, selon les avis, avec la fermeture des Portes du Temple ou la fermeture des Portes du Ciel - Maté Moché) ; on la récite à l’heure où se ferment les portes de la Miséricorde, quand nos destins sont définitivement fixés et nos jugements scellés.
[Le Arizal enseigne que c’est justement au moment de la Néila, que Hachem signe le verdict écrit à Roch Hachana - la ‘Hatima (חתימה). ]
Ainsi, c'est comme une dernière ligne droite où l'on doit rassembler toutes nos dernières forces [vers Hachem] pour dire cette émouvante prière avec une profonde ferveur, et nous prenons de fermes résolutions pour commencer une vie plus pure, qui plaise à D. et aux hommes.

-> Nos Sages ont trouvé un certain nombre d’allusions à la prière de Néila dans le verset de Chir haChirim (5,5) : "Je me lève pour ouvrir à mon bien-aimé, mes mains dégouttent de myrrhe, mes doigts laissent couler la myrrhe sur les poignées du verrou".
Selon le midrach, on peut l'interprété ainsi :
- "je me lève pour ouvrir" = c’est la prière du matin ;
- "mes mains dégouttent de myrrhe" = c’est moussaf ;
- "mes doigts laissent couler la myrrhe" = c’est min‘ha ;
- "sur les poignées du verrou" = c’est Néila.

-> Les 5 prières de Yom Kippour (Arvit, Cha’harit, Moussaf, Min’ha et Néila) correspondent aux 5 parties de l’âme (Néfech, Roua’h, Néchama, ‘Haya et Yé’hida).
Les 4 premières parties correspondent aux 4 degrés d’intensité du lien unissant l’âme à Hachem. La 5e partie, la Yé’hida, dont le nom peut être décomposé en Ya’hid Hé (uni à D.), est le niveau de l’âme ayant un lien indéfectible avec l’Essence de D.
Ainsi dans la dernière prière spécifique au jour de Kippour, la Néila, le niveau de Yé’hida de l’âme, se dévoile. Il n’y a plus de place alors pour autre chose que D. et les juifs. C’est l’explication du mot "Néila" = "on ferme" (Noélim) toutes les portes pour ne laisser entrer personne, afin que nul ne dérange l’union entre D. et Israël.
[Séfer Hamaamarim].

-> Durant la prière de la Néila, Hachem est seul pour nous juger sans aucun ange accusateur ou défenseur. D. étant plein de miséricorde, il peut même nous pardonner la faute la plus grave : le ‘hilloul Hachem (la profanation du Nom de D.) qui en général ne peut être expiée qu’avec la mort de la personne, et cela même après avoir fait téchouva, que Kippour soit passé et après avoir enduré différentes souffrances. Toutefois si la téchouva est complète à la Néila, Hachem peut pardonner sans souffrance et sans faire mourir la personne.
[Méchekh ‘Hokhma]

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-> La Tossefta (Yoma 4,16-17) écrit : "Le bouc [émissaire] a un avantage par rapport à Yom Kippour ... car le bouc fait immédiatement expiation alors que Yom Kippour fait expiation à la tombée de la nuit seulement".
=> L'expiation de Yom Kippour ne prend effet qu'à la fin de la journée, dit la Tossefta.

[ceci suit l'opinion de Rabbi 'Hanina (dans Yerouchalmi Sanhédrin 10,1). Elle est acceptée en
tant que halakha par les Richonim (Ri Migach, Ritva et Ran Chevouot 13b, Ramban, Yoma 87b).
Raaya Méhemna (Vayikra 100b) implique de même que l'expiation de Yom Kippour ne prend effet qu'à la fin de la journée. ]

-> Le Rokéa'h (Hilkhot Yom Hakippourim 217) ajoute que c'est la raison pour laquelle nos Sages ont fixé la récitation de la prière de Neïla à ce moment-là. La Neïla contient des séli'hot et des supplications supplémentaires, ainsi qu'un vidony spécial : "Tu tends la main aux fauteurs" (ata noten yad lapoch'im).

-> la Michna Broura (623,3) écrit : "A la Néila, le jugement inscrit pour les êtres humains à Roch Hachana, en bien ou en mal, est scellé. Un homme doit faire beaucoup d'efforts dans cette prière, car Yom Kippour est le point culminant des 10 jours de téchouva, et la prière de Néila est le point culminant de Yom Kippour. La fin détermine tout, et si ce n'est pas maintenant, quand?"

-> Le Chlah haKadoch (Massékhèt 'Houlin, Ner mitsva 54) écrit : "La Neïla est le point culminant de Yom Kippour et c'est à ce moment-là que c'est un jour d'expiation, car Yom Kippour fait expiation à la fin de la journée".
[le Chla hakadoch y écrit également que les 10 jours de repentance sont le point culminant de l'année et Yom Kippour est le point culminant de 10 jours de repentance, et le service de la Néïla est le point culminant de Yom Kippour]

=> Cet enseignement est étonnant car la Torah nous dit que le jour de Yom Kippour a le pouvoir de faire expiation sans donner la moindre indication sur le moment de la journée. ["car ce jour-ci, il fera expiation pour vous, pour vous purifier de toutes vos fautes" - A'haré Mot 16,30]

-> Le Kaftor vaFéra'h (ch.6, Inyané ha'Hourban) enseigne :
"Yom Kippour fait expiation à sa conclusion, de même que la chemita annule les dettes uniquement à la fin de l'année. Car, lorsque la fin du jour approche, l'affliction est plus grande, les actes sont plus grands et la récompense est en fonction de la difficulté».

=> L'expiation s'opère à la fin de Yom Kippour parce que l'affliction que nous éprouvons ce jour-là atteint son point culminant à la fin de la journée.
Or nos Sages enseignent : "Mieux vaut faire une chose avec difficulté que 100 choses avec facilité" (Avot d'Rabbi Nathan 3,6) et : "La récompense est en fonction de la difficulté" (Pirké Avot 5,23).
De même, selon le Tiféret Israël (61) : "Lorsqu'un homme accomplit une mitsva qui est très difficile pour lui, cela montre qu'il aime D. de tout son cœur et la récompense est à la mesure de la difficulté".
Ainsi, lorsque les afflictions de Yom Kippour sont les plus fortes, le peuple juif a l'opportunité la plus grande d'obtenir l'expiation.

[dans la spiritualité, lorsque cela devient fatiguant, un peu désagréable, la tendance naturelle est de se dire : ça va j'ai déjà bien donné, je peux être détente!
Certes nous ne sommes pas des anges et nous avons besoin de faire un break, mais la Néïla nous enseigne que nos moments où spirituellement c'est difficile, sont ceux qui ont une valeur énorme.
On ne doit pas les voir négativement (aujourd'hui c'est un jour sans, je n'arrive à rien spirituellement), mais au contraire comme des opportunités qui rapportent beaucoup plus que d'ordinaire lorsque tout marche bien.
[dans un moment spirituel moins bon, c'est comme si Hachem désire recevoir des marques d'amour concrètes de ma part ("cela montre qu'il aime D. de tout son cœur"), et non au contraire que Hachem s'éloigne de moi, voir me punit ]
C'est d'une certaine façon un message d'encouragement de fin de ce jour extraordinaire (Kippour), où nous sommes des anges, et nous nous apprêtons à reprendre la routine de notre vie d'être humains.]

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-> "Là où des baalé téchouva se tiennent, des tsadikim parfaits ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 34b).
Le Méssé'h 'Hokhma (Va"t'hanan 5,24) explique que la récompense des baalé techouva est plus grande parce qu'ils ont dû peiner pour vaincre leurs tendances naturelles.

-> Construire une soucca à l'issue de Yom Kippour, alors que nous sommes affaiblis par une journée entière de jeûne, est un rappel : plus nous devons faire d'efforts et surmonter de difficultés pour accomplir les commandements de D., plus nous recevrons de récompense.
Celui qui s'en souvient se rendra compte que, même s'il est difficile de garder le niveau de repentir atteint à Yom Kippour, il convient d'être fort et de vaincre les défis que ce but présente. Sa récompense sera supérieure à celle des "tsadikim parfaits".
[rabbi Dovid Hofstedter]

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-> b'h, également sur la Néila : https://todahm.com/2020/10/11/la-neila

Yom Kippour – Être purifiés devant Hachem

+ Yom Kippour - Être purifiés devant Hachem :

-> "Car en ce jour [Yom Kippour], il fera expiation pour vous, pour vous purifier de tous vos péchés ; devant D. vous serez purifiés" (A'haré Mot 16,30).

-> "L'expression 'devant D. vous serez purifiés' représente le commandement positif de se repentir, en contemplant et en examinant nos voies et en revenant à D. le jour de Kippour"
[Rabbénou Yona - Chaaré Techouva 4,17]

-> "'Devant D. vous serez purifiés' car Yom Kippour ne fait expiation que pour ceux qui se repentent (guémara Chevouot 13a). Avant que D. n'accorde l'expiation, chaque homme doit se purifier... par la téchouva et c'est ensuite que D. le purifiera par l'expiation"
[Kli Yakar - A'haré Mot 16,30]

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-> "il fera expiation (yé'hapèr-> kapara) pour vous, pour vous purifier (létahèr -> tahara)"

=> Qu'implique les 2 termes : "expier" et "purifier"?

-> Rabbi Dovid Hofstedter explique :
la kapara (expiation) est l'annulation de la punition encourue du fait de la faute. Quand une personne reçoit la kapara, cela veut dire qu'elle sera épargnée du châtiment divin pour ses fautes, mais la kapara ne l'affecte qu'extérieurement. Même après avoir reçu l'expiation, l'âme ne retrouve pas le niveau de pureté d'avant la faute.
Ainsi, même après avoir obtenu la kapara, l'homme doit encore se débarrasser des défauts spirituels créés par ses fautes.
Ce processus interne est la tahara (pureté), qui débarrasse l'âme du préjudice causé par la faute et la restaure à son état antérieur. La Torah dit donc qu'à Yom Kippour, non seulement le Cohen Gadol "fera expiation pour vous", mais aussi il "vous purifiera" car, même après l'expiation, le fauteur a encore besoin de la "purification" qui lavera son âme.

-> De son côté, le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.2) donne une autre explication :
même après la téchouva la plus exemplaire, il manque encore à l'homme la pureté de cœur qu'il possédait avant sa faute, car l'acte même de transgression diminue la sensibilité de la personne à la gravité de la faute.
Comme l'enseignent nos Sages (guémara Yoma 86b) : "Lorsqu'un homme faute et répète [sa faute], elle lui devient permise" = il commence à considérer que l'acte commis est permis, et il lui sera facile de retomber dans ses fautes même après s'être repenti. La personne qui se repent doit, de plus, retrouver sa "pureté de cœur" et son aversion pour les fautes.

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=> Pourquoi ne suffit-il pas au fauteur que D. le purifie?

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,26) enseigne :
"Si l'homme ne s'éveille pas lui- même, à quoi lui serviront les paroles de réprimande? Même si elles entrent dans son cœur le jour où il les entend, le yétser les lui fera oublier et chasser de son cœur. Lorsqu'un homme entend un reproche, il doit s'éveiller, prendre ces mots à coeur et y penser constamment. Il doit y ajouter de la sagesse, sortir des mots de son coeur et s'assoir seul à l'intérieur des chambres de son esprit. Il doit se répéter le reproche et ne pas seulement compter sur la réprimande de celui qui le sermonne. Il doit se blâmer chaque matin et à chaque moment jusqu'à ce que son âme accepte la réprimande et soit purifiée."

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) commente :
Ainsi, selon Rabbénou Yona nous enseigne que la vraie téchouva n'est possible que lorsqu'un homme fait un effort intérieur authentique pour s'améliorer. C'est seulement par ce travail qu'il peut atteindre le stade où sa téchouva est complète, où D. Lui-même atteste que cet homme ne répètera plus jamais sa faute. Une téchouva extérieure ne transforme pas l'âme et ses effets se dissipent rapidement. Seul une téchouva intériorisée, un repentir du cour, crée un changement durable. Aussi, pour effacer les effets néfastes que la faute cause à l'âme, il faut effectuer un vrai repentir intérieur selon les mots de Rabbénou Yona : "jusqu'à ce que son âme accepte la réprimande et soit purifiée".

Tel est l'un des messages de l'enseignement de la Michna : "Si je ne suis pas pour moi-même, qui sera pour moi?" (Pirké Avot 1,15). A moins qu'un homme ne s'éveille lui-même à la nécessité de rectifier ses voies, aucun cours de moussar; aucune parole de réprimande, ne le fera véritablement changer.
C'est pourquoi la Torah nous ordonne : "Devant D. vous serez purifiés". Ce verset enseigne que, pour bénéficier de l'expiation et de la purification de Yom Kippour, nous devons nous purifier et nous sanctifier, nous épurer intérieurement de tout lien avec la faute.

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+ La purification, un cadeau divin :

-> "pour vous purifier de tous vos péchés ; devant D. vous serez purifiés"

=> Pourquoi le verset commence par dire que D. nous purifiera à Yom Kippour et seulement ensuite nous ordonne de nous purifier?

-> Rabbi Dovid Hofstedter explique :
Selon l'approche que nous avons développée (notre purification personnelle est la condition nécessaire à la purification effectuée par D.), il semble que l'ordre aurait dû être inversé.

La Torah veut peut-être nous enseigner ceci : bien que l'homme doive prendre l'initiative de se purifier, le "lavage" spirituel n'est rien d'autre qu'un cadeau de D., car l'homme n'a pas la capacité de réellement "laver" son âme.
Comme l'enseigne le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h Haim 1,14) :
"Sans l'aide de mon Créateur, que serais-je? Sans l'aide de D., l'homme ne pourrait pas vaincre [le yétser ara]. Mais qu'on ne dise pas : 'J'attends l'aide du Ciel [pour me repentir]', car les mesures initiales [de techouva] doivent être prises par l'homme. Hachem lui donnera Son aide en fonction des efforts qu'il investit pour se préparer et se renforcer, comme le disent nos Sages (guémara Shabbat 104a) : 'Celui qui vient se purifier est aidé'. »

La Torah commence donc par dire que D. nous purifiera à Yom Kippour mais que c'est à nous de faire le premier pas, pour nous taire comprendre que même notre purification de la faute ne peut pas se faire sans l'aide divine.
Tel semble être le message du verset dans lequel D. dit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous" (Mala'hi 3,7). Par ces mots, le prophète véhicule l'idée que la techouva commence par l'initiative humaine ("Revenez à Moi"), comme le dit rav 'Haïm de Volozhin dans le passage cité ci-dessus.
Une fois que l'homme fait ce premier pas, il reçoit l'aide divine pour achever le processus et laver totalement son âme du dommage causé par ses fautes ("Je reviendrai à vous").

De même, nos Sages enseignent (midrach Chir Hachirim Rabba 5,2) : "D. dit aux Bné Israël : Mes enfants, faites-Moi une ouverture aussi grande que le chas d'une aiguille, et Je vous ouvrirai des portails assez grands pour que des chars et des charrettes puissent y passer" = l'homme doit faire un pas minime vers le repentir pour que D. l'aide à terminer la tâche.
[à l'image d'une aiguille qui est très peu épaisse mais longue : il suffit que notre effort de retour vers Hachem soit petit en amplitude, mais cependant il doit aller dans les profondeurs de notre être (pas superficiel).]

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-> "'Hachem est le mikvé (litt. l'espoir) des Bné Israël' (Virmiyahou 17,13).
De même qu'un mikvé purifie les personnes impures, D. purifie les Bné Israël." [michna Yoma 8,9]

Le mikvé ne purifie la personne que si elle s'y trempe, mais une fois qu'elle pénètre dans l'eau, son impureté la quitte instantanément. C'est exactement la façon dont a lieu le processus de purification de Yom Kippour : l'homme doit commencer le processus de téchouva, mais une fois qu'il l'a entamé, et seulement une fois qu'il la entamé, Hachem le purifie totalement.

Nous pouvons à présent comprendre le message de la Torah dans le verset que nous avons cité plus haut. La Torah nous ordonne : "Devant D. vous serez purifiés" = nous devons commencer le processus pour nous purifier de nos fautes. Mais une fois que nous avons fait le premier pas, aussi petit soit-il, Hachem nous purifie de toute trace de faute afin que notre téchouva soit durable et que nous ne rechutions pas.
Le prophète nous promet : "Je vous donnerai un coeur nouveau et Je mettrai un esprit nouveau en vous ... et Je ferai en sorte que vous suiviez Mes lois et accomplissiez Mes statuts et les fassiez" (Yé'hezkel 36,26-27).
[rabbi Dovid Hofstedter]

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-> "Heureux êtes-vous, Israël! Devant Qui vous purifiez-vous et Qui vous purifie?" (michna Yoma 8,9)

-> Le Panim Yafot explique :
"Avant Yom Kippour, le peuple juif doit se purifier par la confession et le repentir, comme le disent nos Sages, et ensuite, il peut recevoir la pureté par son Père céleste.
Tel est le sens des mots :
- 'Devant Qui vous purifiez-vous ?' = l'homme doit bien se préparer auparavant pour cette purification finale ;
- puis D. le purifiera à Yom Kippour, comme il est écrit : 'Devant D. vous serez purifiés' = cela veut dire qu'avant la purification finale [de Yom Kippour], il faut se purifier pour se préparer à recevoir cette pureté car sans préparation, on n'est pas capable de la recevoir."

-> Une autre explication de cette Michna est offerte par Tossafot Yom Tov : l'homme est parfois incapable de s'éveiller à se repentir et quand cela arrive, D., dans Sa grande bonté, fait que cet homme soit inspiré à se repentir afin qu'il ne soit pas perdu.
Ainsi, selon Tossafot Yom Tov, la Michna veut dire que D. purifie les Bné Israël même s'ils ne prennent pas l'initiative de se repentir.

Le meilleur conseil pour une personne afin d'être méritante dans le jugement est de devenir quelqu'un dont les gens ont besoin et qui comptent dessus.
[rav Israël Salanter]

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-> L'Alter de Kelm dit que le meilleur mérite que nous pouvons espérer avoir pendant les 10 jours de repentir, c'est de faire partie d'une communauté (tsibbour), d'être quelqu'un dont la communauté a besoin.
En ce sens, nous récitons les Séli'hot qui ne sont pas des prières dites par un individu, mais plutôt l'expression d'une téchouva de la communauté.
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,4) décrit ces prières comme des prières récitées dans les synagogues, comme une réflexion de la nature communautaire.

L'alter de Kelm avait l'habitude de mettre une notice à l'entrée du talmud Torah de Kelm à Roch 'Hodech Elloul. Il y rappelait que le meilleur moyen de mériter un bon jugement est d'être une personne qui est utile et nécessaire à autrui.
En effet, le jugement n'est alors pas limité à son propre petit mérite, mais il doit prendre en considération le mérite de tous ceux qui ont profité de lui et qui ont dépendu de lui.

[ex: une personne qui a le sourire, qui a des mots positifs avec autrui, devient nécessaire, et cela peut lui empêcher de mauvais décrets qui pénaliseraient par ricochet tous ces gens a qui elle redonne la vie! ]

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-> Le verset (Vaét'hanan 3,23) nous dit que Moché a prié et supplié Hachem de lui permettre d'entrer en terre d'Israël.
Le Baal haTourim explique que Moché a supplié Hachem de répondre à ses prières par le mérite de : "J'ai encouragé et donné de la force au peuple d'Israël [en leur disant de ne pas avoir peur des rois ennemis - 'hizakti ét Israël], peut-être [que par ce mérite] Hachem va avoir pitié de moi [et répondra à ma prière - oulaï yéra'hem alaï]

Le rav Efraïm Eliyahou Shapiro dit que Moché aurait pu demander que sa prière (entrer en Israël) soit exaucée par le mérite des actions incroyables qu'il a pu faire durant sa vie.
Par exemple, Moché aurait pu demander à avoir sa prière réalisée par le mérite de nous avoir donné et enseigné la Torah? Par le mérite d'avoir été le dirigeant du peuple juif? ...
Cependant, parmi tous ces mérites énormes que Moché a pu faire, il a choisi le fait d'avoir renforcé et encouragé le peuple juif.

Il en résulte que les meilleurs mérites que nous pouvons acquérir pour sortir gagnant de notre jugement au Ciel, c'est d'être à l'écoute de notre prochain et de prendre soin de lui, de faire qu'il se sente aimé et important, ...
[parfois un "boujour", un sourire, ... peuvent faire des miracles]

[d'une certaine façon si tu traites ton frère juif comme un roi, alors Hachem te traitera royalement!]

Hachem a donné Yom Kippour aux juifs avec un grand amour, et Il est extrêmement joyeux en ce jour.
Hachem ne pardonne pas les fautes des juifs à contrecœur, mais plutôt avec une joie énorme.
Hachem annonce aux montagnes, aux collines, aux rivières, et aux vallées : "Venez vous réjouir avec Moi, de cette joie immense, du fait que Je pardonne les fautes [du peuple] d'Israël".
[Tana déBé Eliyahou rabba 1]

Dans les Séli'hot, nous disons : "Pardonne nos fautes car elles sont si nombreuses".
Est-ce que c'est avec cela qu'on va convaincre Hachem de nous pardonner?

Dans les urgences d'un hôpital, les médecins sont occupés à prendre en charge des patients avec tout type de blessures.
Lorsqu'un patient inconscient avec sa vie qui ne tient qu'à un fil arrive aux urgences, tous les docteurs et les infirmières quittent les autres patients et courent lui sauver sa vie.
De même, nous demandons à Hachem de nous guérir car nous sommes si gravement blessés par nos fautes et nos erreurs ...
[rabbi Shlomo Carlebach]

Lorsqu'un bébé pleure la nuit, cela nous donne un petit aperçu de comment Hachem se sent lorsque le Cohen gadol appelle Son nom à Yom Kippour.
[rabbi Shlomo Carlebach]

"Si on pouvait avoir rien qu'un seul Yom Kippour dans une vie, cela seulement serait la raison d'une joie immense"
[rabbi Israël Salanter]