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Message du mot : « Eikha »

+ Message du mot : "Eikha" :

Pendant la journée du 9 Av nous lisons la méguilat Eikha qui aborde la situation suivant la destruction du Temple :

-> selon le Ben Ish 'Haï, le mot Eikha (איכה) est l'acronyme de : "ani yodéa kol anistarot" ("Je suis au courant de tout ce qui est caché" - אני יודע כל הנסתרות)

-> "Hachem appela Adam, et lui dit : "Où es-tu (ayéka)?" (Béréchit 3,9)
Le mot "Ayéka" (אַיֶּכָּה) s'écrit avec les mêmes lettres que : Eikha.

Selon le Ben Ich 'Haï, un des sens de cette expression est qu'Hachem a déclaré à Adam : "Regarde comme tu es tombé bas! Qu'en est-il de ta grandeur! "

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-> Le mot : "Eikha" peut être décomposé en 2 mots : אי כה (é ko - où est ko?) qui expriment à la fois une question et une réponse.
QUESTION : [en cette période de destruction du Temple, d'exil] Les juifs demandent : Où est donc la réalisation de la promesse de D. à Avraham qui commence par le mot : ko (כה) : "Ainsi [ko, comme les étoiles,] sera ta descendance"?
RÉPONSE : A cette interrogation, Hachem répond par une autre question : eikha => où est ko? = Où est l'accomplissement de la Torah et des mitsvot que J'ai demandé lorsque j'ai dit à Moché : "Ainsi (ko) tu parleras à la maison de Yaakov"?
[Méam Loez - Eikha 1,1]

-> "Si vous suivez Mes lois et observez Mes commandements ... Je maintiendrai Mon sanctuaire ... Si vous ne M'écoutez pas et n'observez pas tous ces commandements ... Je ferai tomber vos villes en ruines et rendrai vos sanctuaires désolés" (Vayikra 26,3-37)

-> Nos Sages racontent qu'au tout début de la Création, Hachem s'est tenu à Jérusalem et a prié : "Puissent Mes enfants accomplir Ma volonté afin que Je ne détruise pas Mon sanctuaire".
Ce sont donc les fautes du peuple juif qui ont provoqué la décision Divine de détruire le Temple.
[Méam Loez - Eikha 2,8]

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Les moments difficiles, les souffrances, nous poussent à nous interroger : "Est-ce que Hachem est bien présent? Et même s'il est là, comment peut-il laisser faire de telles horreurs?"

La période du 9 Av nous invite à prendre du recul :

-> Hachem est toujours présent, rien ne peut se faire sans son accord, et c'est uniquement Lui qui a une vision globale sur le déroulement des événements.

Acceptons de ne pas pouvoir comprendre tout ce qui se passe dans ce monde, et soyons confiants dans son pilotage par D.

-> Plutôt que de chercher à "critiquer" Hachem, à exiger des réponses ("tant que je ne comprends pas, je ne fais pas!"), à se poser en victime ("de toute façon Hachem ne m'aime pas!"), développons une attitude plus constructive, positive.

S'il y a des malheurs, c'est que j'ai ma part de responsabilité : Hachem m'envoie des difficultés pour que je me réveille, pour que je m'améliore, pour que je sois nettoyé des conséquences des fautes que j'ai pu faire.
Grâce à cela, je vais resplendir de beauté, je vais pouvoir m'approcher davantage de D. !!

Si mes fautes en sont à l'origine : Qu'est-ce que D. attend de moi? Que puis-je améliorer dans mon attitude afin de m'éviter des douleurs dans le futur?

=> On demande à Hachem de nous libérer de nos souffrances, de notre exil actuel, mais il est déjà au courant de cela.
En vérité, c'est surtout à nous-mêmes que ce message doit être entendu, et non uniquement récité.

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-> Le premier à se lamenter "Eikha" a été Hachem. En effet, après que Adam ait mangé de l'Arbre de la Connaissance, Hachem l'a appelé et a dit : "ayéka" (איכה - où es-tu - Béréchit 3,8).
Le midrach (Eikha rabba - Pesicha 4) commente que le mot איכה (ayéka) peut être lu "eikha" (איכה - Hélas! = une expression de chagrin).
=> En quoi la faute d'Adam est-elle comparable à la lamentation de Yirmiyahou : "אֵיכָה יָשְׁבָה בָדָד" ( Hélas! Comme elle est assise solitaire - eikha yachva badad- Eikha 1,1).

Le rav Yérouh'am Lévovitz (Daat Torah - Chémot) explique que dans la composition originale de l'homme, son corps et son âme fonctionnaient en parfaite harmonie et à l'unisson. A la suite de la faute d'Adam, son corps s'est quelque peu déconnecté de son âme.
Comme le corps d'Adam ne pouvait plus être complètement nourri par son âme spirituellement vivante, il fut banni du paradis spirituel/physique appelé Gan Eden.
Lorsque le corps d'Adam s'est détaché et a divorcé de son essence spirituelle, Hachem s'est écrié : "Hélas, elle (c'est-à-dire le corps) habite dans la solitude ... et est devenu un tributaire" (esclave de ses désirs, qui sont maintenant ses maîtres).

"Elle a vu des peuples pénétrer dans ton Sanctuaire" (Eikha 1,10 - כִּי-רָאֲתָה גוֹיִם, בָּאוּ מִקְדָּשָׁהּ )

Les dernières lettres de : ki raata (כִּי-רָאֲתָה) sont : יה.
Les dernières lettres de : baou mikdacha (בָּאוּ מִקְדָּשָׁהּ) sont : וה.

Ensemble, cela forme le nom de D. (le Tétragramme - יהוה), qui est cependant divisé, car le mot : "goyim" (les autres nations) vient séparer ces lettres, et ce en raison de nos fautes.

[Séfer Kol Bo'him]

Les larmes …

"Roch Hachana a le Shofar, Souccot a le loulav et l'étrog, Pessa'h a la matsa, 'Hanoucca a la ménora, et le 9 Av a les larmes.
C'est la principale préoccupation du jour, car ce n'est qu'avec des larmes que la guéoula viendra"

[Rav Yé'hiel Spéro]

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-> Le rav Ye'hiel Spéro dit que selon nos Sages, si on aurait versé rien qu'une seule larme, le Temple n'aurait pas été détruit.
C'est uniquement après que : "Sur les rives des fleuves de Babylone, là nous nous assîmes, et nous pleurâmes au souvenir de Sion" (Téhilim 137,1)

-> Le rav Nosson Watchfogel voit chaque larme comme une nouvelle brique dans le processus de construction du Temple.
Lorsque Yossef et Binyamin ont vu la destruction future des Temples, ils ont pleuré l'un sur l'épaule de l'autre.
Ces larmes versées, ne l'ont pas été en vain, elles ont débuté la reconstruction de ce qui allait être détruit.

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-> Si une personne n'arrive pas à verser des larmes sur la destruction du Temple, elle doit verser des larmes sur sa destruction personnelle.
Elle doit pleurer sur le fait d'être [dans un état tel, qu'elle est] incapable de parvenir à pleurer sur la perte du Temple.
['Hidouché haRim]

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-> Rabbénou Yona (Vayikra - chap.3) rapporte un midrach expliquant que la 1ere fois que le terme "larme" apparaît lors de la Création, est durant le 2e jour.
D. y a séparé les eaux supérieures des eaux inférieures.

Les eaux inférieures, ont alors commencé à pleurer, car elles voulaient être au plus proche de D.
Afin de compenser cet état, elles ont eu le privilège de recevoir 2 objets, qui vont être apportés sur l'autel dans le Temple : le sel et l'eau pour la libation.

Les larmes des eaux d'en-bas, avaient comme objectif : créer davantage de proximité avec D.
=> Ainsi, nos larmes doivent avoir cette même finalité.

[nos larmes sont salées, à l'image des eaux inférieures qui sont salées]

Nos larmes ne doivent pas être gaspillées.
On ne pleure pas pour s'apitoyer sur notre sort, on pleure, car c'est le langage de de notre âme, du plus profond de nous même, exprimant notre désir intense de vivre au plus proche de D., et cela passe par la reconstruction du Temple.

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-> "Vous avez pleuré sans raison [le 9 Av – lors de la faute des explorateurs], je vais vous donner une raison de pleurer [ce jour-là] pour toutes les générations."
[guémara Ta'anit 29a]

Puisque suite au rapport des explorateurs, nous avons pleuré afin de ne pas aller en Israël, nous pleurons de nos jours, pour la disparition de notre connexion la plus intense avec D., qui est en terre d'Israël : le Temple.

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-> "Les larmes sont la transpiration de l’âme"
[Rabbi Samson Raphael Hirsch]

Nos Sages nous enseignent que : les larmes sont ce qui va empêcher l'âme de geler.
Lorsque notre âme est menacée par le gel, par l'immobilisme, nos larmes ont le pouvoir de nous réchauffer, de nous empêchant d'être des morts vivants.
Les larmes, c'est la vie.

-> "Même si les portes de la prière ont été scellées, les portes des larmes n’ont pas été scellées."
[guémara Baba Métsia 59a]

-> "Les portes du Ciel ne sont jamais fermées aux larmes” [guémara Béra’hot 32b]

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-> Le rav Aryeh Lévine a répondu à une femme :

" Lorsque le moment viendra pour vous de quitter ce monde, et d’accéder au Trône divin, on vous montrera à quel point vos larmes sont précieuses.

On vous dira que D., Lui-même, a rassemblé chacune des gouttes de vos larmes, les chérissant comme des pierres précieuses.
Et on vous montrera, qu’à chaque fois qu’un décret difficile menace le peuple juif, D. prend une de vos larmes et efface ce mauvais décret. "

-> Le rav Pinkous disait qu’on n’a pas conscience de combien de vies, on a pu sauver grâce à des larmes qui ont coulé lorsque l’on pleure D. pendant nos moments difficiles.

Le rav de citer l’exemple de sa mère qui a souffert très durement de douleurs à ses jambes, et qui avait beaucoup de mal à marcher.
Il lui a dit un jour : "Mère, tu souffres énormément, mais qui peut savoir combien de tragédies et de calamités tes prières ont permis d’éviter."

-> Le 'Hazon Ich a dit :
"D. n’oublie jamais les larmes des juifs.
Si ces larmes sincères n’ont pas réussi à sauver leurs propres enfants, elles ont aidé leurs petits-enfants, et parfois leurs arrière-petits-enfants"

-> "Tout ce que j’ai en moi, c’est grâce aux larmes que ma mère a versé."
[Rav Wolbe – Zri’a Oubinyan Ba’hinou’h]

-> Le rav Chakh disait de même au sujet de sa mère, qui a écrit dans une lettre à sa fille : "Je ne bois pourtant pas autant d’eau que ça, pour verser autant de larmes!"

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-> Le mot : "larme" (dim'a - דמעה) est composé des mêmes lettres que : moéd (מועד).

Actuellement, le 9 Av est le jour le plus triste de l'année.
Mais, il arrivera un jour (très prochainement b"h), où ces larmes (דמעה) vont se transformer en moéd (מועד), un jour de grande joie et de bonheur.

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot - Baba Batra 15a) explique que les larmes sont le début de la mort.
Lorsqu'une personne désire quelque chose, et qu'elle en arrive à pleurer pour cela, c'est d'une certaine façon, comme si elle était prête à mourir pour cette chose désirée.

-> Rav Yonathan Eibeshitz (Yaarot Dévach) fait remarquer que la guématria du mot : "bé'hi" (un cri) est de : 32, qui est la même que celle du mot : lev (le cœur).
Un cri sincère, c'est comme remettre son cœur entier dans les mains de D.

Par ailleurs, le mot : "larme" (דמעה) possède les mêmes lettres que : "amida" (עמדה). Cela souligne que les larmes sont un élément essentiel de la amida, non comme découragement, mais comme expression d'une émotion profonde face à Hachem.

-> Le midrach Tan'houma (Vayétsé 4) nous dit que Léa allait aux carrefours, aux croisements des chemins, afin de se renseigner sur Essav.
Elle avait appris qu'elle était destinée à se marier avec lui, et elle pleurait en entendant chaque jour le récit des ces mauvaises actions.

Le Zohar (Vayé'hi 223,1) d'ajouter :
"Pour les larmes qu'elle a versé sur son désir de ne pas se marier avec Essav, Léa a mérité le privilège de se marier et d'être enterrée juste à côté de Yaakov."

Rachel, qui était naturellement destinée à Yaakov, n'a pas prié, et elle n'a pas été enterrée à ses côtés.

=> On apprend de là, que si on veut quelque chose dans la vie, il faut le demander à D., du plus profond de son cœur, à l'image de Léa qui a crié et pleuré au maximum de ses capacités.

[qui sème dans les pleurs, récoltera dans la joie ... ]

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-> Notre sentiment que la face d'Hachem nous est caché dans l'exil, n'est qu'un sentiment qui semble l'être en surface.
Cependant, au plus profond de nous-mêmes, Hachem est toujours avec nous (chaque juif quel qu'il soit).

"Je suis endormi mais mon cœur est éveillé" (ani yéchéna vélibi ér - Chir haChirim 5,2). Par les larmes, nous pouvons atteindre les profondeurs de notre cœur, et le cœur est toujours proche d'Hachem. Il n'est jamais séparé de Lui.
"Des chambres les plus cachées, mon âme pleurera" (bémistarim tivké nafchi - Yirmiyahou 13,17), parce que là, nous sommes toujours ensemble avec Hachem.
[rabbi Nathan Watchfogel]

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-> "Hachem recherche le coeur de chacun" (ki kol lévavot dorech Hachem - Divré haYamim 28,9).

-> "C'est le coeur qu'Hachem recherche" (ra'hamana liba ba'é - guémara Sanhédrin 106b).

-> "Le cœur est le roi de toutes les autres parties du corps et les domine. Si le cœur ne s'engage pas dans la avodat Hachem, alors tout ce que font les autres parties du corps n'a aucune valeur."
[Ram'hal - Messilat Yécharim - ch.16]

-> "Le cœur des tsadikim leur permet d'entrer au Gan Eden, et le cœur des réchaïm les fait descendre au Guéhinam".
[ midrach Téhilim 119 ]

-> Lorsque nous voulons entrer dans une maison, nous frappons à la porte et quelqu'un nous ouvre. Il en va de même pour notre cœur : si nous continuons à frapper, il finira par s'ouvrir (et nous y trouverons Hachem qui est en nous!).
[rabbi Nathan Watchfogel]

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+ Planter avec des larmes :

-> Sefer Otsrot Hatorah écrit ce qui suit :
Le rav d'Eishoshok, était présent à la pose de la première pierre de la yéchiva Volozhin. Il écrivit : "J'ai vu de mes propres yeux la yéchiva de Volozhin fondée par le Gaon rav Haïm [de Volozhin].
Il l'a établie par ses prières et ses demandes à Hachem (bakachot), au prix de larmes et de cris, jusqu'à mériter tout cela. Il a versé tant de larmes brûlantes qu'il aurait pu les utiliser pour préparer le ciment de la pierre angulaire. Et ces larmes, sur lesquelles repose la yéchiva, la protégeront et la préserveront des difficultés futures. Ainsi, il a accompli le verset : "Qui sème avec des larmes récoltera avec joie" (Téhilim 126,5).

Le 'Hafets 'Haïm disait souvent : "On pense qu'une yéchiva se construit avec de l'argent. C'est faux. Une yéchiva se construit avec trois choses : un lieu digne, un cœur pur et des larmes. Ce n'est qu'avec ces trois ingrédients qu'une yéchiva peut devenir un lieu de résidence pour la Chékhina".

Le 'Hazon Ich dit : "Lorsqu'une nouvelle yéchiva est inaugurée avec du whisky et des mets délicats, elle peut réussir ou non. Mais si les larmes coulent, les larmes pures garantissent le succès de la yéchiva."

[on peut éventuellement transposer cela dans chaque chose que nous faisons, si nous y associons des larmes de demande d'aide de réussite à Hachem (se reposant à 100% sur Lui), alors on peut espérer le meilleur. ]

[Hachem nous assure : ] De même que j'ai été avec eux (les juifs) dans cet exil (en Egypte), je serai avec eux dans tous les autres exils. [guémara Béra'hot 9]

Le Ramban interpréte cela ainsi : "Je serai avec eux (les juifs) dans toutes leurs difficultés ; ils m'appelleront et je leur répondrai".

-> Le Avot déRabbi Nathan (1,2) affirme au nom de Shimon haTsadik, que la faute de négliger l'étude de la Torah (bitoul Torah) a été la cause de nombreux de nos exils, dont la destruction de Jérusalem (et de son Temple).

-> "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (Yérouchalmi Yoma 1,1)

En rapprochant ces 2 enseignements de nos Sages, le rabbi de Klausenbourg dit qu'il en ressort que nous sommes toujours coupables de négligence envers la Torah, et ce tous les jours.

La Rema (Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 553,2) rapporte la coutume de s'abstenir d'étudier la Torah l'après-midi avant le 9 Av (sauf éventuellement ses passages tristes). En effet, puisque l'étude de la Torah génère de la joie, on entrerait alors dans ce jour de deuil avec de la joie en nous, empêchant de pleinement pouvoir se lamenter.

Le rabbi de Klausenbourg explique que ce lien entre le fait de ne pas pouvoir étudier la Torah juste avant d'entrer dans le jour de deuil commérant la perte du Temple, entraîne que l'après-midi précédent le 9 Av est un moment où l'on doit réfléchir sur les conséquences de notre négligence dans l'étude de la Torah.
[combien de destructions personnelles et collectives cela amène, et combien nous passons à côté de super bénédictions dans ce monde et dans le monde à venir. Quel gâchis! Quel manque de respect pour Hachem qui nous donne le plus beau de Ses cadeaux : Sa Torah!]

"Après la destruction du 1er Temple, la terre d'Israël a été en désolation, au point qu'aucun oiseau n'a volé sur ce territoire pendant 52 ans."

[guémara Yoma 54a]

Éloignement temporel et ressenti de la perte du Temple

+ Éloignement temporel et ressenti de la perte du Temple :

Dans le birkat haMazone, nous prions pour que Hachem reconstruise Jérusalem.
Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 180,5) statue que pendant la récitation du birkat haMazone, on doit recouvrir tous les couteaux de la table.

La michna Béroura explique que cette loi est basée sur un incident qui est arrivé un jour : une personne récitant le birkat haMazone a été remplie par tellement de souffrance en mentionnant la perte de Jérusalem, qu'elle a pris un couteau et s'est poignardée avec.

=> Pourquoi nos Sages ont décrété une loi basée sur un fait apparemment incompréhensible, qui est certainement un événement isolé, ayant que très peu de chance de se reproduire à nouveau?

Le rav 'Haïm Kanievsky de répondre :
Cet événement n'est pas incompréhensible, c'est un exemple de comment une personne doit véritablement se sentir à propos de la destruction du Temple.
Ce qui est plutôt incompréhensible, c'est le fait que nous sommes tellement indifférents à notre exil, que nous trouvons ce fait étrange!

Le midrach (Eikha rabba 2,4) donne un exemple de comment nos Sages réagissaient émotionnellement à la destruction du Temple, et comment les générations passant, la douleur s'en est trouvée amoindrie.
Lorsque Rabbi Yo'hanan, un des Amoraïm, enseignait un certain verset de la méguilat Eikha, il disait 60 faits tragiques qui ont eu lieu pendant la période de la destruction du Temple.
Cependant, Rabbi Yéhuda haNassi, un des Tanaïm, disait 24 des ces faits lorsqu'il enseignait le même verset.

Rabbi Yéhouda haNassi a vécu environ 100 ans après la destruction du Temple, et Rabbi Yo'hanan a vécu environ 200 ans après la perte du Temple.

Le midrach de remarquer :
Rabbi Yo'hanan n'en savait pas plus sur la destruction du Temple que Rabbi Yéhouda haNassi, mais comme Rabbi Yéhouda haNassi vivait plus proche de cette perte, il n'en disait que 24 sur les 60.

En effet, lorsque Rabbi Yéhouda haNassi enseignait les mots de la méguilat Eikha, il était tellement submergé par l'émotion, qu'après avoir relaté chaque fait tragique, il fondait en larmes et devait être réconforté pour pouvoir continuer.
C'est pourquoi, il n'avait pas les forces physiques pour pouvoir discuter en profondeur de la destruction du Temple, comme pouvait le faire Rabbi Yo'hanan, qui a vécu 100 années après.

=> Ce midrach montre la diminution de vécu chez nos Sages qui ont vécu respectivement 100 ans et 200 ans après la destruction du Temples.

Nous qui vivons 1949 années (en 2017) après, combien devons-nous avoir conscience que notre attitude n'est pas la norme, mais est au contraire le fruit d'un éloignement temporel de cette période.

b"h, tâchons de vivre autant que possible cette perte énorme pour tous.

-> La guémara (Taanit 30 a-b) raconte comment Rabbi Yéhouda, le fils de Rabbi Ilaï, prenait le deuil la veille du 9 Av avant que le jeûne ne commence.

On lui amenait un pain sec avec du sel, il s'asseyait entre le fourneau et le four [qui était le lieu le plus sale et répugnant de la maison] afin d'y manger son maigre repas, et il était alors aussi triste qu'un véritable endeuillé, dont le proche décédé est en face de lui.

-> La guémara (Kétoubot 62a) enseigne que :
Lorsqu'une personne émet un gémissement, cela affaiblit la moitié de son corps.
Cependant, un gémissement émit suite à une horrible nouvelle, comme la destruction du Temple, est 2 fois plus puissant, et affaiblit le corps tout entier de la personne.

La guémara de nous relater qu'un juif et un non-juif se promenaient ensemble.
Le juif était plus fort et le non-juif n'arrivait pas à le suivre.
Afin d'affaiblir le juif, il lui a rappelé la destruction du Temple.
Le juif est alors devenu plus faible et a gémi, mais il a continué à devancer le non-juif, qui lui a alors demandé : "N'as-tu pas dit qu'un gémissement affaiblit de moitié le corps d'une personne?"

Le juif de répondre : "Cela est vrai lorsqu'une personne gémit lorsqu'elle entend une nouvelle calamité. La destruction du Temple, cependant, est une calamité avec laquelle nous sommes déjà familier".

=> Nous apprenons de cette guémara, que même les non-juifs étaient au courant du fait que de rappeler la destruction du Temple entraîne immédiatement un juif à gémir de douleur, et donc à perdre de ses forces, à s'affaiblir.

Cette guémara aborde également la notion de "calamité avec laquelle nous sommes déjà familier".
Le juif n'ayant pas perdu toutes ses forces à cause de cela.

Si c'est particulièrement le rappel de la perte du Temple (et non la notion de l'exil aux 4 coins du monde par exemple), c'est en raison de la perte d'une résidence de la présence divine parmi nous, notion qui n'était pas étrangère aux anciennes générations, contrairement à nous.
=> Pourquoi sommes-nous si loin de ressentir de tels sentiments de deuil?

Le rav Steinman donne la réponse suivante :
En réalité, le détachement que beaucoup d'entre nous ressent durant le 9 Av, provient de nos activités spirituelles et de nos aspirations durant toute l'année.
Le plus nous nous efforçons de parvenir à une proximité avec Hachem par le biais de l'étude de la Torah, de la prière, et de la pratique des mitsvot, le plus nous vivons avec une conscience de la présence divine.
Cela cause une prise de conscience que la présence divine ne réside plus parmi nous comme cela pouvait l'être au temps du Temple.
Une personne qui vit avec une telle conscience va ressentir le 9 Av, comme si elle prenait le deuil pour un proche, qui vient de mourir.

Une telle personne est véritablement en manque de la présence divine, qui était présente dans le Temple.
Elle réalise que son développement, sa croissance spirituelle dans ce monde est totalement limité par le manque du Temple, et cela lui cause la même peine que la perte d'un proche.

Même si ce niveau de prise de conscience est loin de nous, nous pouvons tous essayer de s'en servir pour alimenter un sentiment de deuil en ce jour.
Imaginons que serait notre vie avec le Temple reconstruit, avec la présence divine au plus proche de nous, nous alors ouvrant toutes les portes de la connaissance, de la joie, des bénédictions, ...

En prenant le deuil, nous montrons à papa Hachem. à quel point nous ne pouvons pas nous passer de Sa proximité, à quel point nous voulons qu'il revienne au plus proche de nous.
[Je vis confortablement dans le confort de mon train-train quotidien, mais cela ne vaut rien à mes yeux car Tu es loin de moi, cela ne vaut rien à mes yeux car sans Toi mon développement spirituel est limité, sans le Temple Ton Nom ne peut pas être pleinement glorifié et reconnu dans le monde, ...]

Le rav Steinman ajout qu'il faute que le deuil s'accompagne par une téchouva et un changement dans nos actions, particulièrement dans ce qui a conduit à la destruction du Temple (ex: lachon ara, haine gratuite).
En effet, par exemple, comment peut-on continuer à avoir de la haine gratuite envers son prochain, car notre deuil serait alors une honte.
Nous serions alors comme un meurtrier qui après avoir tué quelqu'un, prendrait le deuil de cette personne. C'est une blague!

[Il est écrit : "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (Yérouchalmi Yoma 1,1)
Ainsi, de nos jours, en refaisant les mêmes fautes, je détruis à nouveau le Temple. Comment alors puis-je prendre son deuil, sans m'occuper également de réparer la cause de sa destruction : mon attitude ...]

Le rav Steinman de dire également :
Comment une personne peut avoir un repentir sincère, alors qu'elle réalise les mêmes actions qui ont mené à la destruction du Temple? Combien cela semble hypocrite!

Pour chacun de nous, cela est l'épreuve de vérité, afin de voir à quel point nous sommes sincère durant ces semaines de deuil.
D'accord tu accomplis à 100% les lois de deuil du Choul'han Arou'h, mais est-ce que tu cherches sincèrement à améliorer tes actions afin qu'elles ne causent plus la destruction du Temple?

A minima, tâchons de faire de cette période un moment de l'année, vide de toute dispute, où l'on cherche à montrer à autrui à quel point on l'aime.
Avec cela, nous ferons que notre deuil sur le Temple, semblera beaucoup plus réel.

-> Le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 1,3) statue qu'il convient pour toute personne ayant de la crainte de D. (yirat chamayim), d'être constamment peinée et troublée par la destruction du Temple.

Mais que se passe-t-il pour une personne qui n'a pas de crainte de D., ne doit-elle pas également être peinée et troublée par la perte du Temple?

Le Rabbi de Kotsk de répondre : Si une personne n'a pas de crainte de D., elle doit d'abord être peinée et troublée de sa propre destruction spirituelle avant de pouvoir s'inquiéter à propos de la destruction du Temple.

Le rav 'Haïm Kanivevsky a dit à une personne qui n'arrivait pas à avoir d'émotion à propos de la perte du Temple : "Il est probable que votre manque total d'appréciation concernant la destruction du Temple est le résultat de vos manques dans la crainte de D. Mon conseil est que vous étudier du moussar."

-> "Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit]."
[guémara Taanit 30b]

+ "La fille de Tsion a vu partir toute sa splendeur" (Eikha 1,6)

-> "La splendeur des juifs est les sages et les érudits en Torah [talmidé 'hakhamim]" (midach Kohélet rabba 1,33].

Lorsqu'ils ont été envoyés en exil, Tsion a perdu sa splendeur.

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+ "Elle est tombée, la couronne de notre tête" (Eikha 5,16)

La véritable couronne de nos têtes est les érudits en Torah de chaque génération, qui nous guident durant les périodes de paix et de tragédies.
Cela s'applique également à leur femme (selon le rav Avraham Yéchayahou Steinman, petit-fils du rav Steinman et du rav 'Haïm Kanievsky).

Quelques années avant sa mort, la Rabbanit Kanievsky (femme du rav 'Haïm Kanievsky) s'est fait hospitalisée pendant plusieurs jours.
Le docteur a alors dit au rav 'Haïm qu'elle avait besoin de repos, ce qui n'était pas possible chez elle, au regard des centaines de personnes qui leur rendaient visite chaque jour.

Le rav 'Haïm Kanievsky a alors répondu : "Ce n'est pas un problème, je vais me tenir devant sa porte avec mon Shtender et ma guémara, et je m'assurerai qu'aucune femme ne soit autorisée à rentrer pour voir la Rabbanite."
Le médecin était alors surpris : "Pourquoi est-ce si important pour vous qu'elle rentre à la maison tout de suite?"

Rav 'Haïm de répondre : "Lorsque la Rabbanite est à la maison, mon étude est tellement meilleure!"

=> Elles sont également la couronne de notre tête!

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky a demandé :
"Nous savons tous que si un Séfer Torah tombe par terre, nous sommes alors tous horrifiés et nous nous précipitons pour le ramasser, nous assurant qu'il ne reste pas une seule seconde sur le sol.
De plus, suite à cela, beaucoup de personnes vont jeûner ou faire un don à la tsédaka afin d'expier nos fautes, qui ont causé la chute du Séfer Torah.

Mais qu'en est-il si un érudit en Torah tombe en même temps qu'un Séfer Torah : est-ce que l'on doit ramasser le Séfer Torah avant d'aider l'érudit à se relever?
[on parle d'une situation où l'érudit n'a pas de dommage physique]

Rav 'Haïm a répondu de marnière catégorique:
"L'érudit en Torah doit être relevé avant le Séfer Torah!

La loi peut se voir clairement des mots de la guémara (Makot 22a) : "Qu’ils sont stupides ces hommes qui se lèvent devant un rouleau de la Torah, et non devant le disciple d’un Sage qui est un rouleau de la Torah vivant".

De cette guémara, il est clair qu'un érudit en Torah est un rouleau de Torah vivant, auquel on doit donner encore plus d'honneurs qu'à un Séfer Torah.
Agir autrement est de la folie pure! "

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-> "Lorsque les juifs ont été exilés en Babylonie, pas un seul n'a alors été capable d'expliquer son étude [de la Torah convenablement]"
[midrach Kohélet rabba 12,7]

-> "Il n'y a pas de plus grande perte d'étude de la Torah, que le fait que les juifs ont été exilés de leur terre" [guémara 'Haguigua 5b]

La destruction du Temple et l'exil, causent une réduction majeure des niveaux d'étude de la Torah.

=> Ainsi, "La fille de Tsion a vu partir toute sa splendeur" (Eikha 1,6), on parle de toute sa Torah!

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-> A la toute fin de la Amida nous disons : "Que Hachem se soit Ta volonté que ... le Temple soit reconstruit, rapidement de nos jours, et accorde nous notre part dans Ta Torah"

Pourquoi notre demande de reconstruction du Temple suit directement notre demande de réussir dans l'étude de la Torah?

Le rav 'Haïm Kanievsky explique qu'une conséquence terrible de la perte du Temple et de l'exil qui en a suivi, est le fait que nous ne pouvons plus étudier la Torah comme les juifs le faisaient auparavant, car la présence du Temple fournissait le cadre nécessaire à un niveau spirituel élevé, ce que nous n'avons plus de nos jours.

[avec le Temple, il y avait un présence divine qui était beaucoup plus proche, ce qui faisait qu'il y avait de la véritable joie, plus de sagesse en Torah, ...].

De plus, de nombreuses lois de la Torah ne peuvent plus être pratiquées : comme celles en relation avec le Temple, celles relatives à la pureté et à l'impureté, celles en relation avec ce qu'on devait retirer de notre récolte (térouma, maaser), ...

Le Rav 'Haïm Kanievsky nous dit qu'à cause de cela nous n'avons pas une compréhension correcte de ces sujets, qui représentent presque la moitié des 6 ordres de la michna (Zéraïm, Kodachim et Taharot).
Ce n'est que lorsque le Temple sera de nouveau là, que nous pourrons alors comprendre clairement ces sujets.

Par ailleurs, lorsque le Machia'h arrivera, Eliyahou haNavi viendra et clarifiera toutes les questions de la Torah que nous n'aurons pas pu clarifier, comme nous pouvons le voir dans la guémara à chaque fois que nos Sages n'ont pas trouvé une solution satisfaisante, il est dit : "Tékou" (תיקו), qui est l'acronyme de : "Le Tichbit (Eliyahou haNavi) répondra à nos difficultés et nos doutes" (Téchbi yétaréts kouch'yot véiba'éyot).

Le rav 'Haïm Kanievsky de dire également :
"On nous enseigne que lorsque le Temple a été détruit, de nombreux secrets de la Torah nous ont été alors cachés, mais ils nous serons révélés à nouveau avec la guéoula.
Lorsque le Temple sera reconstruit, avant que nous commençons à y servir Hachem, la Torah sera de nouveau complète : on nous rendra automatiquement notre part dans la Torah qu'il nous manquait pendant toutes ces années."

On comprend donc l'immense manque de l'absence du Temple, et notre besoin de prier pour que notre part dans la Torah soit à nouveau totale.

L’assurance que nous serons délivrés

+ Comment savons-nous que malgré notre exil depuis des centaines d'années, nous serons un jour délivrés?

Nous allons voir une réponse du rav 'Haïm Kanievsky.

Selon nos Sages (guémara Pessa'him 54b), il existe un décret faisant qu'une personne décédée est finalement oubliée par le cœur, de telle façon qu'on ne prenne pas éternellement le deuil de ses proches.

Bien que les morts ne sont pas oubliés dans l'esprit (on peut toujours se souvenir de nos êtres chers), néanmoins, ils sont oubliés par le cœur, ce qui fait qu'à leur souvenir nous n'avons plus des larmes.

Cependant, si une personne est portée disparue, et est toujours vivante, elle n'est jamais oubliée, car il n'y a pas à son sujet un décret de D., faisant qu'elle sera oubliée par le cœur.
Par exemple, lorsque Yossef a été vendu et amené en Egypte, son père Yaakov a fait son deuil pendant 22 années.
Puisqu'il était toujours en vie, il n'était pas oublié par le cœur de son père Yaakov, qui en était inconsolable.

=> Le fait que nous sommes toujours en train de prendre le deuil du Temple, qui n'est pas oublié par notre cœur, qui nous amène toujours à le pleurer, cela nous indique qu'il n'est pas "mort" (détruit pour toujours), mais que sa perte n'est que temporaire.

Il est écrit : "Mes yeux, mes yeux ruissellent de larmes" (Eikha 1,16)
==> Nos émotions (ex: nos larmes) à l'égard du Temple démontrent qu'il n'est pas définitivement parti, qu'il est encore bien "vivant", et qu'il va nous être retourné, dès que nous serons méritants.

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-> "Les pleurs sont le signe de l’éveil aux rigueurs des nations du monde qui ont détruit le Temple, exilé et oppressé Israël, lui imposant de nouveaux et terribles décrets.
A l’avenir, ces pleurs se transformeront en pierres qui serviront à la reconstruction du Temple et seront à l’origine de la délivrance et de l’édification de Jérusalem."
[Rav Avraham Azoulaï - le grand-père du 'Hida - Or ha’Hama]

Comment lier la joie et le deuil?

+ Comment lier la joie et le deuil?

-> "Servez Hachem avec joie" (Téhilim 100,2)
-> "Lorsque le mois de Av arrive, il faut diminuer notre joie" (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 551,1)

=> Comment concilier les 2, et ce d'autant plus, le 9 Av, jour où nous servons Hachem en prenant le deuil?

Le rav Steinman de donner l'explication suivante :
L'obligation de "servir Hachem dans la joie" ne signifie pas d'être simplement joyeux, cela veut dire que nous devons servir Hachem, en faisant Ses mitsvot, et cela dans un état de joie.
Comment cela?

L'essence de faire les mitsvot est de réaliser la volonté de Hachem.
Lorsque nous faisons Sa volonté comme il le faut, nous devons ressentir une joie intrinsèque.
Ainsi, quelque soit la mitsva que nous faisons, il n'y a pas de différence : une mitsva qui est naturellement joyeuse (ex: faire les fêtes juives) ou bien une mitsva qui est très loin de la joie (ex: prendre le deuil de la perte du Temple).

Une personne peut ressentir de la peine pour la perte du Temple, et cependant au même moment ressentir un sentiment de joie intérieure par le fait qu'elle accomplit la volonté de Hachem.
Ainsi, malgré le deuil, il y a quand même un aspect de joie. Ce n'est pas contradictoire.

[La même chose s'applique lorsqu'une personne prend le deuil d'un proche. Bien qu'elle ressent une forte douleur liée à la perte d'un être cher, elle peut également ressentir un sentiment de joie, car malgré tout, elle suit les instructions de la Torah relatives au deuil, suivant ainsi la volonté de papa Hachem.]

Le Pélé Yoets explique ce concept : les étudiants du Arizal enseignent qu'il faut pleurer pendant la prière.
Cependant, de telles larmes ne sont pas contradictoires au fait de servir Hachem avec joie.

Une personne doit lier ces 2 émotions ensemble : prier d'un œil larmoyant, mais avec un cœur plein de joie.
D'un côté, la joie d'avoir le privilège de servir D., de faire Sa volonté [et d'être face à lui dans la prière], et d'un autre côté, des larmes sincères de regret de nos mauvaises actions [et de Lui décharger toutes nos inquiétudes en étant certain que seul Hachem peut et va les résoudre].