Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Au début de l'année [juive], toute personne est comme un roi, car elle peut tellement obtenir pour l'année entière.
Ne gaspillons pas cette opportunité!
Utilisons notre temps comme il le faut, afin de récolter le plus de bénéfices durant toute l'année à venir.

[rav Elimélé'h Biderman]

[papa Hachem est au plus proche de nous, nos prières sont facilement exaucées et Il peut tout nous accorder, sans limitation!
Ainsi, en potentiel nous avons toutes les richesses, bénédictions du monde. Cependant, leur octroi dans la réalité de notre vie va dépendre de notre attitude ...]

Rabbi Krospédaï a dit au nom de rabbi Yo'hanan : 3 livres sont ouverts (dans le Ciel) à Roch Hachana : le livre des réchaïm absolus, le libre des tsadikim parfaits et le livre des gens de niveau moyen (bénonim).

Les tsadikim sont inscrits et scellés immédiatement (dès Roch Hachana) dans le livre de la vie.
Les réchaïm sont inscrits et scellés immédiatement dans le libre de la "mort".
Quant aux bénonim, leur verdict demeure en suspens depuis Roch Hachana (1er Tichri) jusqu'à Yom Kippour (10 Tichri) ; s'ils sont méritants (s'ils ont fait téchouva), ils seront inscrits (à Yom Kippour) pour la vie ; sinon ils seront inscrits pour la "mort".

[guémara Roch Hachana 16b]

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=> Comment comprendre que les réchaïm soient scellés dans le livre de la "mort" alors que nous les voyons continuer à "vivre" plusieurs années?

-> Rabbi Krospédaï parle effectivement de la vie et de la mort physique dans ce monde-ci, mais pas forcément dans l'année où l'on se tient en jugement à Roch Hachana.

A la naissance, il est attribué à chaque homme un nombre défini d'années de vie sur terre, différent selon chacun.
A chaque Roch Hachana, l'homme est jugé :
- s'il s'avère tsadik, alors sa durée de vie prévue à sa naissance est maintenue ;
- mais s'il s'avère racha, alors sa durée de vie prévue à sa naissance est diminuée.
[Ravad ; ainsi que le Rif]

[selon le Raavad, un tsadik qui meurt jeune est mort, en réalité à l'âge (précoce) prévu à sa naissance. De même, un racha qui meurt vieux est mort, en fait plus tôt que l'âge (très avancé) prévu à sa naissance.]

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne que dans l'enseignement de rabbi Krospédaï, il ne s'agit pas de la vie ou de la mort du corps, mais du niveau de "mort" de l'âme (néchama) de l'homme.

En effet :
- le corps physique du racha demeure en vie dans ce monde-ci grâce à une partie de son âme qu'il conserve ; l'autre partie de son néchama, plus ou moins importante selon son niveau de fautes, "meurt" et le quitte pour "aller" dans l'enfer (guéhinam).
C'est le sens de la sentence : "les réchaïm sont inscrits et scellés pour la mort".

- le tsadik, au contraire, conservera dans son corps sa néchama entière (la "vie") sans en perdre une partie et sans rabaissement de son niveau élevé.
C'est le sens de la sentence : "Les tsadikim sont inscrits et scellés pour la vie".

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-> Selon le rav Dessler, le jugement de Roch Hachana de "vie" ou de "mort" est relatif au monde futur, c'est-à-dire au niveau spirituel qui caractérise le monde futur.
Il s'agit de la vie des tsadikim et de la mort des réchaïm dans le monde futur, et non pas de la vie ou de la mort physique dans ce monde-ci.

Le Rambam (Halakhot Téchouva - chap.9) indique que dans le "livre de tsadikim" sont inscrits ceux qui vivent dans la réalité, et dans le livre des réchaïm sont inscrits ceux qui vivent dans l'illusion et qui ne sont pas animés d'une volonté de téchouva.

Même le racha considéré comme "mort", possède à la fois un niveau de grandeur et un niveau de petitesse, mais son sens de la grandeur n'est qu'intellectuel (dans sa tête), tandis que sa petitesse est nichée dans son cœur et constitue sa "réalité".
Puisque les contradiction du racha sont externes, il ne ressent pas de honte de sa petitesse, ce qui empêche sa téchouva.
[ses fautes ont créé tellement d'écrans avec son âme, qu'il n'y a plus d'échange (en ce sens, il est caractérisé de mort spirituelle de son vivant!). Il n'est plus que caractérisé par ses mauvaises actions!]

Par contre, le bénoni oscille entre la grandeur et la petitesse, mais ces 2 niveaux sont dans son cœur, à l'intérieur de sa personne et il alterne au cours du temps entre le réel et l'imaginaire.
Puisque les contradictions du bénoni sont internes, il en ressent une honte et a donc la possibilité de faire téchouva.
[selon le rav Akiva Tatz, la joie est le sentiment de faire ce qu'on doit faire (la volonté de l'âme et nos actions sont similaires). Ainsi, toute faute provoque un sentiment de mal-être (plus ou moins fort), qui peut inciter à la téchouva.]

[ => ainsi, le fait d'être inscrit dans le livre de la mort, c'est être dans un état d'apathie qui va nous laisser indifférent face à nos fautes (plutôt que d'être dans la réalité, nous sommes prisonnier de notre imaginaire), sans nous pousser vers des pensées de téchouva, et il en découle un monde à venir éternellement mort spirituellement parlant! (c'est être fauché pour toujours!).

Nos Sages (guémara Béra’hot 18) enseignent : "Les réchaïm sont tenus pour morts même de leur vivant. Les tsadikim même dans leur mort, ils sont toujours considérés comme vivants et de plus, ils exercent une plus grande influence après leur disparition que de leur vivant."]

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-> Celui (le tsadik) dont les actes méritoires sont plus nombreux que les fautes, sera traité avec rigueur, comme s'il avait brûlé toute la Torah sans épargner une seule lettre.
[...]
Celui (le racha) dont les fautes sont plus nombreuses que les actes méritoires sera traité avec faveur, comme s'il avait accompli toute la Torah sans omettre une seule lettre.
[guémara Kidouchin 39b]

=> Comment comprendre le traitement rigoureux des tsadikim et le traitement favorable des réchaïm, en apparente contradiction avec l'affirmation que les tsadikim sont inscrits dans le livre de la vie, et les réchaïm dans le livre de la mort?

-> Les Tossefot répondent :
- la guémara (Kidouchin 39b) correspond à la vie sur terre, dans ce monde-ci, où le tsadik est châtié pour expier ses (rares) fautes tandis que le racha a une vie faste ;

- et l'enseignement ci-dessus de rabbi Krospédaï correspond à la vie dans le monde à venir, où le tsadik bénéficie d'une vie faste et où le racha est châtié pour ses nombreuses fautes.

[on solde les rares mérites du racha pour paiement dans ce monde, le laissant vide/mort dans le monde à venir.
A l'inverse, on solde le prix à payer pour les rares punitions des tsadikim, les laissant que vie dans le monde à venir.]

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=> Pourquoi le terme "sont scellés" (ni'htamin) est-il utilisé uniquement pour les tsadikim et les réchaïm et pas pour les bénonim?

-> A Roch Hachana, Hachem juge ses créatures avec la qualité de vérité et de la rigueur, sans complaisance : les uns sont méritants, les autres sont coupables.
C'est pourquoi, ceux qui sont déjà inscrits à Roch Hachana, dans le livre qui leur correspond, sont scellés dans ce livre d'un jugement définitif, car le sceau d'Hachem est la vérité.

Par contre, le jugement des bénonim est reporté à Yom Kippour, et ce jour-là, Hachem s'habille de la qualité de la bonté, indulgence ('hessed), et même l'Accusateur Céleste pardonne ce jour-là.
C'est pourquoi, le terme "sont scellés" (ni'htamin), est remplacé le jour de Kippour par le 'hessed.
[Pné Yéhochoua]

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-> "Recherchez Hachem pendant qu'Il se trouve. Appelez-Le tant qu'il est proche" (Yéchayahou 55,6)

Selon rav Na'hman (dans guémara Roch Hachana), Hachem est proche de nous tous durant les 10 jours entre Roch Hachana et Yom Kippour, et nous invite, surtout dans cette période, à faire téchouva et à quitter nos mauvaises voies.

Si l'homme de niveau moyen (bénoni) ne fait pas téchouva avant Yom Kippour, cela est considérée comme une faute grave d'irrespect envers Hachem au moment où il est proche de chacun et nous invite à se rapprocher de Lui et de faire téchouva.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 103)]

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-> Selon le Tour (Or ha'Haïm 606,1), il est particulièrement important de faire téchouva envers notre prochain, pour qu'il y ait le jour de Yom Kippour une unité dans le peuple d'Israël, afin de ne pas donner au Satan (l'Accusateur Céleste) l'occasion d'accuser les juifs par leurs divisions.

En effet, il est rapporté : "L'Accusateur vit qu'Israël était débarrassé de ses fautes à Yom Kippour ; il dit alors : "Maître du monde, tu as un peuple sur terre comparable aux Anges de service ... de même que le Shalom règne entre les Anges de service, le Shalom règne sur les juifs à Yom Kippour" (Pirké déRabbi Eliézer - chap.46).

Il est plus bénéfique pour l'homme d'observer à l'intérieur et de voir ce qui se passe en lui [ex: ce qui lui permet de faire téchouva, de s'améliorer, de connaître ses forces/faiblesses], plutôt que de regarder aux cieux et de voir ce qui s'y passe.

[rav Shalom Schachne de Prohbisht]

"Car la chose est très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur pour l’accomplir" (Nitsavim 30,14)

-> La bouche (פה) et le cœur (לב), lorsqu'ils sont écrits pleinement (פ"ה ה"י et למ"ד בי"ת soit 586), ils ont la même guématria que le mot Shofar (שופר), soit 586.

C'est une allusion à la puissance de la téchouva que contient le Shofar.
Nous devons faire téchouva à la fois avec nos lèvres (bouche) et à la fois avec notre cœur.
La partie essentielle de la téchouva est celle provenant de notre cœur.

[Ben Ich 'Haï]

Chaque faute que nous faisons nous ajoute une couche d'impureté, une barrière de séparation plus épaisse avec notre essence interne (âme), ce qui nous rend alors plus éloignés de Hachem.

La Téchouva est le retour d'un juif à son essence (ce qu'il est vraiment), et à casser ces barrières qui le séparent d'Hachem.
Ainsi, Hachem ne quitte pas un juif lorsqu'il faute, mais c'est plutôt le juif qui perd contact avec Hachem, qui réside toujours en lui dans l'essence de son âme.

[Maharcha - Dracha léShabbath Shouva]

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-> D'une façon similaire, le 'Hida (guémara Kidouchin 59a) enseigne :
Lorsque nous réalisons une faute (avéra), cela va créer des barrières de fer entre nous et Hachem.
Lorsque nous faisons téchouva, nous démolissons ces barrières.

Le Guéhinam qu'on éprouvera dans le monde à venir pour nos fautes est le très douloureux embarras de faire face à la Vérité des erreurs de notre vie.

La guémara (Béra'hot 12) enseigne : "Celui qui commet une faute et qui en est embarrassé, est pardonné". Le profond sentiment de honte est en soi une forme de Guéhinam.

[rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

Pour le peuple juif, Jérusalem n'est pas seulement une ville mais un "être vivant" : ses pierres ont un cœur et ses murailles versent des larmes.

Après la destruction de la ville, les routes de Sion ont pris le deuil.
De même qu'un endeuillé se laisse pousser les cheveux, les routes de Sion ont été envahies par des herbes folles, une manifestation physique de son chagrin.

[Méam Loez - Eikha 1,4 : "Les routes de Sion sont en deuil"]

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+ "Jérusalem : Est-ce là la ville qu'on appelait le summum de la beauté, la joie de toute la terre" (Eikha 2,15)

-> "De Sion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2)

-> "Comme elle se dresse magnifique, joie de toute la terre, la montagne de Sion (Jérusalem)" (Téhilim 48,3)

-> "10 mesures de beauté sont descendues dans le monde. Jérusalem en a pris 9 et le reste du monde, une" (guémara Kidouchin 49b)

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-> Jérusalem n'avait aucun besoin de se flatter, elle était "la joie de toute la terre", et toutes les nations reconnaissaient sa beauté, sans éprouver la moindre trace de jalousie.
D'ailleurs, les rois des pays lointains construisaient des palais en terre sainte pour jouir de sa beauté.

Les mots : kélilat yofi (le summum de la beauté - כלילת יפי) ont la même valeur numérique (596) que le nom : "Jérusalem" (ירושלים) ...

La [forte] présence de la Présence Divine (chékhina) elle-même [à Jérusalem] ajoutait à la joie et la beauté de la ville sainte.
[Méam Loez - Eikha 1,15]

Sale juif!

+ Sale juif! :

-> A l'époque de la destruction du Temple, le terme "juif" était devenu un qualificatif injurieux, au point que lorsque 2 prostituées se sont lancées des insultes et des railleries dans les rues d'Achkelon, l'une s'est moquée de l'autre en lui disant : "Ton visage ressemble à celui d'un juif!"

Lorsque par la suite, elles se sont réconciliées et se sont demandé pardon, l'une a dit à l'autre : "Je peux tout te pardonner sauf d'avoir dit que je ressemblais à un juif!"

[midrach Eikha 1,39]

"C’est seulement par la téchouva que le peuple juif sera délivré.
La Torah a déjà promis que les juifs se repentiront à la fin de leur Exil, et seront immédiatement délivré."

[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

[b'h, que nous puissions tous faire une belle téchouva dans la joie, alors que tout va bien ; plutôt que d'en être forcés/contraints par de difficiles événements]

La Torah est la révélation de la volonté Divine et le moyen de nous attacher à D.
Hachem l'a prise de sa source spirituelle et l'a mise sous une forme que l'homme peut comprendre.
Du fait qu'elle a été mise à la portée de l'être humain, il est tout à fait possible de l'étudier sans prendre conscience de sa dimension Divine.
C'est cette étude qui peut être décrite comme un "abandon de la Torah".

[Méam Loez - Eikha 2,9]

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[A une époque où l'étude de la Torah était largement répandue, Hachem a détruit le royaume de Yéhouda pour cette raison : "ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9,12)]

=> Il ne faut pas étudier la Torah comme une simple discipline intellectuel, mais il faut être conscient que chaque mot/lettre est une expression de la volonté Divine, et qu'il nous permet de se lier davantage avec D.
[une des raisons de notre exil, et de la destruction du Temple, est notre manque de conscience de cette réalité!]