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L’exil en Egypte (3e partie)

+++ L'exil en Egypte (3e partie) :

1°/ Pharaon rêve d'un agneau :
Le rêve de Pharaon est brièvement mentionné dans le Targoum Yonathan (Chemot 1,15).
Le midrach (Yalkout Chimoni - Chemot 1:164) décrit comment Pharaon rêva qu'il était assis sur son trône lorsqu'un vieil homme portant une balance de marchand apparut devant lui. La population entière de l'Égypte était placée d'un côté de la balance, et un agneau solitaire était placé de l'autre. Au grand étonnement de Pharaon, l'agneau pesait plus lourd que l'autre balance.
Le vieil homme continue à placer toutes les richesses et les armes de l'Égypte à côté du peuple égyptien, mais l'agneau l'emporte sur tous.
Ce rêve terrifia Pharaon et lui servit de catalyseur pour convoquer les sages-femmes et tuer les bébés juifs .
Le midrach haGadol (Chemot 2,2) ajoute que le rêve s'est produit la nuit de la conception de Moché.

2°/ Yanis et Yambres :
Yanis et Yambres sont les noms des magiciens qui ont interprété le rêve de Pharaon (Targoum Yonathan, Chemot 1,15).
Le midrach (Yalkout Chimoni - Chemot 1:168) nous dit que Yanis et Yambres n'étaient autres que les fils de Bilam.
Il est intéressant de noter que le midrach (Tan'houma - Ki Tissa 19) nous apprend que Yanis et Yambres n'ont pas péri en Égypte. Ils sont partis avec la nation juive dans le cadre du érev rav [qui a rejoint le peuple juif] et ont été directement responsables de l'incitation de la nation à créer le Veau d'or.

3°/ Les égyptiens sont excessivement cruels :
Le Ramban (Lé'h Lé'ha 15,14) explique qu'en dépit de la promesse faite par Hachem à Avraham que ses enfants seraient soumis et opprimés, les égyptiens ont fait preuve d'un zèle excessif dans leur persécution du peuple juif et méritaient donc d'être punis.
Cependant, s'ils les avaient soumis comme Hachem le leur avait demandé au lieu de les persécuter et de les tuer, les Égyptiens auraient en fait été récompensés pour avoir joué leur rôle dans le plan d'Hachem.

4°/ Le pacte juif :
Dans un magnifique témoignage de l'amour que le peuple juif avait les uns pour les autres malgré les circonstances difficiles, le midrach (Tana déBé Eliyahou rabba 23) qu'ils ont fait un pacte entre eux pour être dévoués les uns aux autres et s'entraider de toutes les manières possibles.

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5°/ La tribu de Lévi n'a pas réduite en esclavage :
Le midrach (Chémot rabba 5,16) nous dit que toute la tribu de Lévi était exemptée du travail d'esclave.
Le Daat Zékénim (Chémot 5,4) explique que lorsque Pharaon a demandé au peuple juif de l'aider à construire les infrastructures de l'Égypte, la tribu de Lévi a répondu qu'elle ne savait pas comment construire des briques et qu'elle ne serait donc pas en mesure d'aider Pharaon.
Entre eux, ils déclarèrent : "À l'avenir, nous serons impliqués dans le service d'Hachem. Le Ciel nous interdit de rendre service à ce racha, quelle que soit la récompense qu'il nous offre".
Grâce à cette déclaration et à leur refus de travailler pour Pharaon, toute la tribu fut libérée de l'esclavage. En évitant involontairement le piège de Pharaon pour des raisons aussi nobles, Pharaon n'a jamais eu d'excuse pour les réduire en esclavage, puisque, par essence, le quota quotidien de briques qu'ils devaient atteindre était nul.

Il est intéressant de noter que rav Yonathan Eibshitz écrit que Pharaon ne voulait pas asservir la tribu de Lévi parce que ses astrologues l'avaient informé que les dirigeants et les motivateurs du peuple juif venaient de cette tribu. Pharaon pensait que s'il accordait la liberté aux Léviim, ils ne ressentiraient pas l'angoisse de leurs frères et ne se battraient donc pas pour qu'ils soient libérés et ne mettraient pas en péril leur propre sécurité au nom de leurs frères.
Cependant, le plan de Pharaon échoua, et la tribu de Lévi produisit effectivement Moché, Aharon et Myriam pour amener la délivrance de la nation.

Selon le Chla haKadoch (Déré'h 'Haïm To'hakhot Moussar - Vaéra 19), l'une des méthodes employées par la tribu pour s'assurer que la douleur de ses semblables reste constamment présente à leur esprit consistait à donner à leurs enfants des noms faisant référence à la détresse et au chagrin, afin qu'ils rejoignent le reste de la nation dans sa souffrance.
Par exemple, les noms Guerchon, Kéhat et Mérari évoquent tous l'amertume et les difficultés.

De même, Abarbanel (Chémot 2,1) raconte qu'Amram appela spécifiquement Myriam de ce nom qui est enraciné dans le mot "mar" (amer), afin de rappeler l'amertume que les égyptiens imposaient à la vie de la nation.

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6°/ Les sages-femmes en chef :
Il est évident qu'il aurait été impossible qu'il n'y ait que 2 sages-femmes pour l'ensemble de la nation juive. C'est pourquoi le Ibn Ezra (Chémot 1,15) explique que Shifra et Pouah étaient les sages-femmes en chef, responsables de plus de 500 autres sages-femmes.
En outre, ajoute le Ibn Ezra, elles étaient également chargées de collecter les taxes sur les revenus des autres sages-femmes pour le compte de Pharaon.
Le Netsiv (ha'Emek Davar - Chémot 1,15) note qu'en tant que sages-femmes en chef, Shifra et Pouah étaient également chargées de transmettre la politique du roi aux sages-femmes dont elles avaient la charge.

7°/ Changement de nom :
Le Bné Yissa'har (Sefer Maayan Ganim, ch.3) explique que Pharaon n'a pas simplement changé les noms de Yo'hévet et Myriam pour les noms égyptiens de Shifra et Pouah afin de refléter leurs nouvelles positions royales (à l'image de Yossef renommé : Tsafnat-Panéa'h), mais plutôt que Pharaon avait un plan sinistre. Il avait compris un secret profond concernant le nom d'une chose : cela reflète la nature intérieure d'une personne et forme la racine de son essence fondamentale.
Par conséquent, en changeant leurs noms en noms égyptiens, Pharaon espérait leur inculquer une mentalité égyptienne, les débarrassant ainsi de leur nature miséricordieuse.

Comment, alors, Yo'hévét et Myriam ont-elles pu surmonter leur nouvelle nature pour résister à la pression interne qui les poussait à se conformer aux instructions de Pharaon?
Bien que leur nature ait pu être affectée par ce changement de nom constituant alors une immense épreuve personnelle, leur libre arbitre n'a jamais été totalement restreint.
En fait, il ressort implicitement du midrach (Bamidbar rabba 16,10) qu'il est toujours possible de s'élever au-dessus de la disposition négative que le nom d'une personne peut posséder, même si cela s'avère difficile, comme l'a dit le célèbre Rav Yisrael Salanter : "Il est plus facile d'apprendre tout le Talmud que de changer un seul trait de caractère".

8°/ Pharaon menace les sages-femmes :
Le midrach rapporte que Pharaon a menacé les sages-femmes de les brûler avec toute leur famille (littéralement "leurs maisons") si elles ne faisaient pas ce qu'il leur avait ordonné. [Séfer haYachar Chémot 18].
C'est peut-être la raison pour laquelle Hachem a spécifiquement récompensé les sages-femmes par des "maisons", se référant aux maisons des Cohanim, des Léviim et de la royauté, pour avoir fait fi de l'ordre de Pharaon (Chémot 1,21 avec Rachi).
Leur récompense spécifique, selon une opinion de la Guemara, était que Yo'hévet méritait que ses fils Aharon et Moché dirigent respectivement les Cohanim et les Léviim de la nation. Quant à Miriam, elle a été récompensée par une dynastie de rois issus d'elle, notamment le roi David et la lignée royale menant au machia'h. [guémara Sotah 11b - avec le Maharcha ('Hidouché Halakhot)]

9°/ Les sages-femmes sauvent les bébés :
Le verset dit : "Les sages-femmes ont craint Hachem et n'ont pas fait ce que le roi d'Égypte leur a dit, et elles ont gardé les garçons en vie" (Chémot 1,17). Non seulement elles ont résisté à l'épreuve de ne pas faire de mal aux bébés, mais elles ont fait tous les efforts possibles pour s'assurer qu'ils vivraient.
Par exemple, la guémara (Sotah 11b) rapporte qu'elles faisaient tout leur possible pour leur fournir de la nourriture et de la boisson, et le Sifté Cohen (Chémot 1,17) ajoute que les sages-femmes priaient spécifiquement pour le bien-être des bébés afin qu'il n'y ait jamais de soupçon sur eux si une femme faisait naturellement une fausse couche. La conclusion du verset selon laquelle "elles gardèrent les garçons en vie" montre clairement que leurs prières furent exaucées et qu'aucun enfant ne périt.
Le 'Hatam Sofer (Chémot 1,21) ajoute que ce fut en fait leur plus grande récompense : la survie et la croissance exponentielle de la nation qui naquit plus forte et plus rapide que jamais auparavant.
[d'une certaine façon tous leurs mérites futurs étaient également leurs mérites. ]

-> Selon un avis du midrach (Béréchit rabba 97:3), jusqu'à 600 000 bébés juifs sont nés en une seule nuit.

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10°/ L'Égypte s'unit pour nous tuer :
Après avoir entendu l'excuse des sages-femmes pour ne pas tuer les bébés et s'être rendu compte que leur bienveillance contribuait également à leur refus de suivre son plan, Pharaon n'eut d'autre choix que d'engager toute la population égyptienne dans son projet de tuer les bébés juifs. De cette façon, a-t-il raisonné, le grand nombre d'égyptiens sans pitié réussirait là où les sages-femmes avaient échoué. [Ohr ha'Haïm - Chémot 1,22]

Le midrach (Yalkout Chimoni Chémot 7:182) raconte que les enfants égyptiens allaient de ville en ville pour écouter les cris des femmes en train d'accoucher. Ils rentraient ensuite chez eux pour prévenir leurs pères qui se précipitaient pour attraper les nouveau-nés et les jeter dans le Nil.

Selon le midrach (Chir haChirim rabba 2:43), les femmes juives sont obligées de se cacher avec leurs bébés dans des tunnels creusés sous leurs maisons. Cependant, les égyptiens apportaient leurs propres bébés et les faisaient pleurer, ce qui avait pour effet de faire pleurer les bébés juifs, révélant ainsi leur cachette. Les bébés étaient immédiatement saisis et jetés dans le fleuve (Nil).

Quiconque trouvait un bébé juif de sexe masculin était tenu de le jeter dans le Nil. Cette loi s'appliquait à l'ensemble de la nation, ainsi qu'au peuple juif lui-même. En tant que tel, le fait de cacher un bébé, même son propre enfant, était un crime passible de la peine de mort. [Malbim - Chémot 2,1]

11°/ Les femmes juives se réfugient dans les champs :
En raison des méthodes sournoises des égyptiens et de leur détermination impitoyable à éliminer tous les bébés juifs nés, les femmes juives ont été forcées de fuir dans les champs où elles ont accouché sous les pommiers (guémara Sorah 11b).
Le midrach (Chir haChirim tabba 8,3) explique pourquoi elles choisirent spécifiquement le pommier parce que, contrairement aux autres arbres qui produisent d'abord des feuilles puis des fruits, le pommier produit d'abord ses fruits et seulement ensuite ses feuilles.
Selon le midrach, cela symbolise la nation juive qui était prête à accepter la Torah en disant : "Naassé vénichma" = nous allons (accepter de) faire et (seulement) ensuite nous écouterons (ce qui est demandé) (Michpatim 24,7), en suivant la volonté d'Hachem même si nous n'en connaissons pas les détails spécifiques.
De la même manière, les femmes vertueuses étaient prêtes à assurer la pérennité de la nation en continuant à avoir des enfants malgré les conséquences.
[naassé = on fait des enfants (comme D. nous le demande), "vénichma" et ensuite nous comprendrons pourquoi. ]

12°/ Les bébés survivent miraculeusement :
Les mères au cœur brisé ont laissé leurs nouveau-nés sous les pommiers dans les champs.
Cependant, la guémara (Sotah 11b - avec le Maharcha) nous dit que ces enfants n'ont pas péri, car Hachem a envoyé des anges pour s'occuper d'eux, les nettoyer et les nourrir avec des pierres des champs qui ont miraculeusement produit de la nourriture dont les nourrissons ont pu s'alimenter.
Lorsque les égyptiens ont découvert ces enfants juifs, ils ont essayé de les tuer, mais Hachem a accompli un miracle et a fait en sorte que les bébés soient engloutis par la terre. Les égyptiens pensaient qu'il s'agissait d'un acte de magie, qui n'a pas d'effet à plus d'un demi-pouce de profondeur sous terre, Ils ont donc amené des bœufs pour labourer le champ à la recherche des bébés.
Ils ont donc amené des bœufs pour labourer le champ à la recherche des bébés.
La guémara poursuit en disant qu'une fois que les enfants ont grandi, ils sont retournés en masse dans leurs familles. En fait, lorsque la présence d'Hachem fut palpable par tous lors de l'ouverture de la mer, ces mêmes enfants reconnurent la présence d'Hachem et dirent : "C'est mon D., et je le glorifierai" (Chémot 15,2).

L’exil en Egypte (2e partie)

+++ L'exil en Egypte (2e partie) :

1°/ Le palais sur le Nil :
Dans un magnifique étalage de richesse, de créativité et d'autoglorification, Pharaon construisit son palais sur le Nil de manière à ce que la marée montante semble soulever le palais et l'emporter vers le ciel. [midrach Tan'houma Béréchit 7]

Pharaon prétendait s'être créé lui-même ainsi que le fleuve du Nil (Yé'hezkel 29,3), et du fait qu'il apportait sa "bonté" (une irrigation abondante du Nil, de nombreux poissons, ...), les égyptiens l'ont aimé et vénéré (midrach Tan'houma Vaéra 14).
Les égyptiens vénéraient le Nil comme un dieu. C'est pour cette raison, explique le midrach (Chémot rabba 9,9), qu'Hachem a frappé le Nil en premier, frappant essentiellement leur dieu, laissant le peuple sans personne vers qui se tourner.

2°/ Yaakov visite le palais :
La Torah raconte que Yossef a amené son père, Yaakov, au palais où il a rencontré Pharaon et l'a béni (Vayigach 47,7).
Le midrach (Léka'h Tov - Vayigach 47,7) révèle que la bénédiction qu'il a donnée à Pharaon était que lorsqu'il s'approcherait du Nil, ses eaux monteraient pour le saluer.
Bien que Yossef ait interprété avec justesse le rêve de Pharaon selon lequel il y aurait 7 années de famine, lorsque Yaakov est arrivé en Égypte, le Nil s'est immédiatement levé pour lui et a arrosé la terre, mettant ainsi fin à la famine de manière prématurée (Rachi- Vayigach 47,19).
Le Sifté 'Hakhamim (Vayigach 47,19) note que, bien que cela puisse en fait "prouver" que l'interprétation du rêve de Pharaon par Yossef était inexacte, puisque le Nil s'est clairement levé pour Yaakov et que la famine n'a pas cessé dans d'autres pays, il était clair pour tous que Yossef avait raison dans sa compréhension du rêve de Pharaon et que la famine n'a pris fin avant son terme (de 7 ans) qu'au mérite de Yaakov.

3°/ Le palais de Pharaon :
Le midrach (Yalkout Chimoni - Chémot 4:175) décrit l'importante protection dont bénéficiait le palais. Il y avait 400 entrées dans le palais, 100 de chaque côté, et au total, chaque côté du palais était protégé par 60 000 gardes.

Des lions, ainsi que d'autres animaux féroces, gardaient chacune des 400 entrées du palais. Le seul moyen pour quelqu'un de passer ces animaux vicieux était que leurs gardiens leur donnent suffisamment de viande pour les distraire et les empêcher de faire du mal au visiteur qui les croisait. [midrach Yalkout Chimoni 7:181]

4°/ Les dames d'honneur de Batya :
Le Sifté Cohen (Chémot 2,2) rapporte que la fille de Pharaon (Batya) avait 30 dames d'honneur.
Le Ohr ha'Haïm (Chémot 2,5) écrit qu'il était de coutume pour toute femme noble d'avoir de telles femmes qui restaient constamment à ses côtés pour répondre à ses besoins.
Plus précisément, note le Malbim (Chémot 2,5), les dames d'honneur de Batya étaient toutes issues de familles nobles et filles de ministres.

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5°/ La capitale du monde :
Le midrach (Yalkout Chimoni - Chémot 7:182) explique qu'à cette époque, l'Égypte régnait sur le monde entier et que toutes les nations lui étaient soumises.

6°/ L'Égypte : la plus puissante et la plus racha :
L'Égypte étant la première puissance mondiale, les rois d'ici et d'ailleurs rendaient hommage à Pharaon et lui apportaient des cadeaux. Plus précisément, son anniversaire et l'anniversaire de son règne étaient des moments où tous se rassemblaient dans le palais de Pharaon avec leurs idoles afin de montrer leur respect à Pharaon et de prier pour qu'il continue à réussir. [midrach Chémot rabba 5:14 avec Eits Yossef]
Un autre midrach (Yalkout Chimoni - Chémot 7,182) explique que non seulement l'Égypte était la première puissance mondiale, régnant essentiellement sur le monde entier, mais qu'elle était également la première nation en matière de péché, d'immoralité et de dépravation. Elle était la nation la plus vile (racha), répandant l'iniquité dans le monde entier. C'est pourquoi, explique le midrach, Hachem décida que l'Égypte serait le bourreau du peuple juif, afin qu'elle et toute sa méchanceté (rachaïm) soient anéanties. En effet, cela servirait à la plus grande sanctification possible du nom d'Hachem.

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7°/ Avec ruse :
Le Ramban (Chémot 1,10) explique qu'au début de l'oppression du peuple juif, il n'aurait pas été acceptable, même pour le peuple égyptien, d'anéantir ouvertement une nation qui avait été invitée à se trouver là en premier lieu.
Le Ramban ajoute qu'en agissant avec ruse contre le peuple juif au lieu de l'attaquer ouvertement, Pharaon a résolu plusieurs des problèmes auxquels il était confronté. Tout d'abord, il n'aurait pas à faire face aux critiques de ses conseillers ou de la population en général. Deuxièmement, le peuple juif ne se rendrait pas compte qu'il est visé par la haine et serait prêt à se conformer aux instructions qui lui sont données.

Le Béer Mayim 'Haïm (Chémot 1,13) écrit que Pharaon avait une arrière-pensée pour tromper le peuple juif, car il savait que leur force se trouve dans la prière, et donc, s'il avait ouvertement décrété d'anéantir la nation juive ou de la forcer à l'esclavage, ils auraient immédiatement prié Hachem de les sauver, et Il l'aurait fait.
Par conséquent, en agissant de manière rusée et en poussant le peuple juif à l'esclavage, il ne savait pas qu'il était en difficulté et n'utilisait pas son arme la plus puissante : sa voix.
En fait, le Béer Mayim 'Haïm (Chémot 2,23-24) ajoute que ce n'est qu'une fois que la nation juifs a pu se rendre compte de la gravité de sa situation qu'elle a finalement crié à Hachem. À ce moment-là, ils ont reçu une réponse instantanée, ce qui a marqué le début du processus de délivrance.

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8°/ Esclaves de toute l'Égypte :
Le midrach (Tan'houma - Vayétsé 9) rapporte que la loi égyptienne n'accordait aucun droit personnel aux juifs. Par conséquent, même après une journée entière de travail éreintant, tout égyptien pouvait exiger des juifs n'importe quel type de travail, qu'il s'agisse de cueillir des légumes, de couper du bois, de remplir de l'eau ou de faire n'importe quoi d'autre.
Le midrach (HaGadol - Bo 10,21) rapporte que les esclaves juifs étaient contraints d'éclairer les maisons égyptiennes en portant des bougies en équilibre sur leur tête. S'ils bougeaient, ils étaient tués. Pour cette cruauté tortueuse, Hachem a orchestré l'incapacité des Égyptiens à se déplacer lors de la plaie des ténèbres, mesure pour mesure.

Le Ramban note qu'au départ, Pharaon espérait contenir le taux de natalité du peuple juif en les faisant travailler pour lui à la construction des villes égyptiennes. Cependant, lorsqu'il a constaté que son plan ne fonctionnait pas, il a ordonné à l'ensemble de la nation égyptienne d'utiliser les esclaves juifs comme bon lui semblait.
C'est ce qui ressort, explique le Ramban, du verset suivant : "Et l'Égypte réduisit en esclavage les Bné Israël" (Chémot 1,13), contrairement à l'affirmation suivante que "Pharaon a asservi les Bné Israël".
Le rav Aharon Leib Steinman (Bétsilo 'Himadti) souligne que lorsque nous revivons la sortie d'Egypte le soir du Séder, nous commençons effectivement la Haggada en disant "étions esclaves de Pharaon en Égypte", ce qui suggère uniquement Pharaon, et ce n'est qu'ensuite que nous lisons le verset ci-dessus qui implique que nous étions alors esclaves de toute la population d'Égypte.

9°/ Un travail épuisant :
Le Ktav Sofer (Chémot 1,14) explique que non seulement le peuple juif s'est vu confier un travail éreintant, mais que ce travail n'a pas continué de changer. Quelle était l'intention des égyptiens?
Le Ktav Sofer explique qu'ils ont constamment fait changer leurs esclaves juifs de travail, car même si quelqu'un travaille avec acharnement, ses muscles et ses ligaments s'acclimatent naturellement au bout d'un certain temps, et le travail devient plus facile. Ainsi, les égyptiens changeaient continuellement les rôles des esclaves afin que leurs corps ne s'habituent pas au travail et que leurs souffrances ne s'atténuent jamais.

10°/ Battus et maudits :
Le Ramban (Chémot 1,11) écrit que le peuple juif n'était pas seulement confronté à un travail éreintant, mais que ses souffrances étaient multipliées par les coups et les malédictions qu'il recevait pendant son labeur.

11°/ Éloigner les hommes :
On empêchait les hommes de rentrer chez eux le soir retrouver leur famille/femme, [officiellement pour qu'ils puissent terminer leur quota journalier, mais en réalité c'était] dans le but d'empêcher d'autres naissances. [midrach Chémot rabba 1,12]

12°/ L'essoufflement et le pouvoir de la prière :
Le verset nous dit que le travail écrasant a rendu le peuple juif à bout de souffle, à tel point qu'il ne pouvait même pas penser à la délivrance (Vaéra 6,9).
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,23) écrit qu'en réalité le temps de la Délivrance était déjà arrivé pour le peuple juif, mais parce qu'il n'avait pas appelé Hachem du plus profond de son cœur, leur exil s'est prolongé.
Il note qu'à la fin des temps aussi, même si nous nous sommes pleinement repentis et que nous sommes dignes de la Délivrance, celle-ci ne viendra pas tant qu'Hachem n'aura pas entendu nos prières sincères.

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13°/ Le ghetto de Goshen :
Rabbénou Bé'hayé (Chemos 3,9) cite Rabbénou Guershon pour dire que les égyptiens ont expulsé tout le peuple juif de l'Égypte continentale et l'ont confiné à Goshen. Un si grand nombre de personnes enfermées dans une même zone rendait les conditions de vie insupportables.

14°/ Des poux plein la tête :
Les égyptiens empêchaient le peuple juif de se laver ou de laver ses vêtements. Il en résulta une terrible infestation de poux au sein du peuple juif.
C'est pour cette raison, explique le midrach (Sechel Tov 8,11), que les égyptiens ont été punis par la plaie des poux, à la mesure de l'angoisse insupportable qu'ils ont causée au peuple juif.

15°/ Adorez mon idole! :
Parfois, les égyptiens proposaient de réduire la charge de travail si le peuple juif acceptait d'adorer leur dieu. Cependant, le peuple juif résistait, rappelant la force de ses ancêtres qui n'ont jamais abandonné Hachem dans leurs moments de détresse. [Tana déBé Eliyahou 23]

L’exil en Egypte (1ere partie)

+++ L'exil en Egypte (1ere partie) :

1°/ Une fécondité phénoménale :
Le verset relate que "Bné Israël fructifièrent, pullulèrent, se multiplièrent et se fortifièrent prodigieusement et le pays en fut rempli" (Chémot 1,7).
Le midrach (Béréchit rabba 79,1) souligne le taux de natalité astronomique de la nation juive en nous disant que Yaakov est arrivé en Égypte avec une famille de seulement 70 personnes, mais qu'au moment où il a quitté le monde, il avait 60 000 descendants.
[pour rappel : ""Yaakov vécut dans le pays d'Egypte 17 années" (Vayé'hi 47,28)]

2°/ Tous forts et en bonne santé :
Citant Ibn Ezra, le Nétsiv explique qu'en dépit du fait que 6 bébés soient nés d'un seul utérus, ce qui entraîne généralement des faiblesses ou des maladies chez ces enfants en grandissant, la nation juive était tous en bonne santé et robuste.
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 1,6) note qu'en dépit du fait que tant de bébés étaient à l'étroit dans le ventre de leur mère, chacun en est sorti fort et particulièrement grand.
En outre, le Rachbam (Chémot 1,7) note que non seulement les bébés ont vécu jusqu'à un âge avancé, mais que le peuple juif dans son ensemble a vécu longtemps et en bonne santé, ce qui a permis à la nation d'atteindre une taille exponentielle.

3°/ Combien de bébés?
Le midrach (Chémot rabba 1,8) cite 3 opinions concernant le nombre de bébés à chaque naissance. Ils fondent leur interprétation sur le nombre de mots décrivant la croissance du peuple juif dans le verset suivant : "Les enfants d'Israël fructifièrent (1), ils pullulèrent (2), ils s'accrurent (3), ils devinrent très, très (4) forts (5), et le pays se remplit d'eux" (6) (Chémot 1,7).
Ainsi, en utilisant 6 mots pour décrire l'incroyable taux de natalité de la nation juive, la Torah laisse entendre que chaque naissance consistait en 6 bébés.
La deuxième opinion note qu'en fait, chacun de ces mots est écrit au pluriel, représentant deux (voir Soucca 5b avec Rachi "tofasta mérouba"), et donc, le nombre est doublé ; ainsi, chaque femme a donné naissance à 12 bébés à la fois.
L'opinion finale du midrach est que chaque femme a donné naissance à 60 bébés à la fois.
Bien que ce midrach n'explique pas la raison de ce nombre, il écrit qu'il ne faut pas considérer ces affirmations comme exagérées, car nous voyons déjà dans la nature qu'un scorpion donne naissance à soixante enfants à la fois. [Eits Yossef]

Le Maharal (Guévourot Hachem, 12) explique la raison pour laquelle la nation a été bénie spécifiquement avec 6 enfants.
Selon le Maharal, la bénédiction divine de la fécondité était proportionnelle à l'oppression subie par la nation en raison du désir des Égyptiens d'arrêter sa croissance (voir Chémot 1,12).
Par conséquent, comme le peuple juif était contraint de travailler 6 jours par semaine, il a été béni avec 6 enfants, un pour chaque jour où il était contraint de travailler.
La seconde opinion divise les jours en jour et nuit, et donc, parce que la nation a été forcée de travailler jour et nuit pendant 6 jours par semaine, elle a été bénie avec 12 enfants.
Il est intéressant de noter que le Maharal ajoute que, d'un point de vue kabbalistique, la nuit représente la femme et le jour représente l'homme. Par conséquent, selon cette 2e opinion, les femmes ont donné naissance à 6 garçons correspondant aux souffrances qu'elles ont endurées pendant la journée et à 6 filles correspondant aux 6 nuits par semaine pendant lesquelles elles ont été forcées de travailler.

Enfin, l'opinion qui soutient que soixante bébés sont nés en même temps s'explique par le fait que les égyptiens ont fait souffrir la nation de manière exponentielle, à un niveau numérique entièrement nouveau, qui est représenté par la série de chiffres suivante : les chiffres pluriels. En conséquence, chaque jour de souffrance valait dix jours, et par conséquent, 10 bébés sont nés pour chaque jour de la semaine de 6 jours pendant laquelle la nation a été forcée de travailler, soit 60 bébés.

Nonobstant les 3 opinions mentionnées ci-dessus, Rav Aharon Leib Shteinman (Bitsilo 'himadti -Haggadah p.143) explique qu'il était possible que toutes les femmes ne donnent pas toujours naissance à autant d'enfants, mais qu'il s'agissait d'un phénomène suffisamment courant pour qu'il soit considéré comme normal parmi les femmes juives.

-> Objectivement, le fait d'assister à autant de naissances en bonne santé au sein de la nation juive aurait dû amener les égyptiens à réaliser que cette nation était bénie. Cependant, la haine empêchant toute objectivité, les égyptiens n'ont fait que regarder le peuple juif avec mépris.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/02/07/les-bne-israel-en-egypte

-> Miraculeusement, malgré les tentatives de Pharaon de limiter la nation juive, plus il la soumettait, plus elle grandissait (Chémot 1,12). Cela a grandement encouragé le peuple juif qui a compris, grâce à une révélation divine, qu'Hachem contrecarrait les plans de Pharaon visant à détruire le peuple juif et qu'il ne laisserait jamais cela se produire. [Rachi - guémara Sotah 11a]

La guémara décrit comment le fait de voir le taux de natalité prolifique de la nation juive a physiquement blessé les égyptiens. À tel point qu'ils avaient l'impression que leurs yeux et leur corps étaient remplis d'épines. [guémara Sotah 11a - avec Rachi]

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4°/ Le peuple juif se distinguait des autres :
Le midrach (Chir haChirim rabba 4,25) rapporte que le peuple juif se distinguait des Égyptiens.
Plus précisément, leurs noms hébraïques et leur langue les distinguaient de leur pays d'accueil, tout comme le fait qu'ils ne parlaient jamais de lachon ara et qu'aucun d'entre eux n'avait de mœurs légères.
Un autre midrach (Léka'h Tov - Dévarim 26,5), nous explique que pendant de nombreuses années, la nation juive était une entité insulaire et indépendante en Égypte, où même leur nourriture était sensiblement différente.

5°/ Pas de traîtres parmi le peuple :
Pharaon a supposé à tort qu'il y aurait beaucoup de traîtres parmi le peuple juif, puisqu'il savait que leurs ancêtres, les frères de Yossef, s'étaient retournés contre leur propre frère et l'avaient vendu comme esclave. (Tsror Hamor - Chémot 1,8]
Le midrach (Vayikra rabba 32,5) nous dit que le peuple juif ne s'est jamais calomnié ni informé les uns des autres. En outre, ils gardaient les secrets les uns des autres (midrach Tan'houma - Bamidbar 25,1).

6°/ La crainte déraisonnable de Pharaon :
Le verset indique que Pharaon craignait la nation juive et qu'il disait à son peuple : "Voici! Le peuple des Bné Israël est plus nombreux et plus fort que nous" (Chémot 1,9).
Cependant, le Zohar (2:6a) raconte que loin d'être une menace pour la puissance de l'Égypte, le peuple juif était la source même de sa puissance. En effet, ce n'est qu'après l'arrivée du peuple juif que l'influence de l'Egypte s'est étendue au monde entier.
De même, le Zohar relate que cela était vrai pour d'autres nations, comme Bavel et Edom, dont l'éminence mondiale n'est apparue qu'une fois que le peuple juif s'est installé à l'intérieur de leurs frontières.

7°/ Yossef apporte la richesse à l'Égypte :
Après avoir interprété le rêve de Pharaon selon lequel il y aurait 7 années d'abondance suivies de 7 années de famine, Yossef a mis de côté tous les excédents de céréales de la première période de 7 ans.
Lorsque la famine a commencé, le peuple égyptien a acheté les céréales que Yossef avait stockées, donnant à Pharaon tous les bénéfices. Lorsque les égyptiens n'ont plus d'argent, ils échangent du grain contre leur bétail, qui va à Pharaon. Lorsqu'ils n'ont plus de bétail à échanger, ils cèdent leurs terres en échange de céréales. Lorsqu'ils n'eurent plus de terres à échanger et que les égyptiens n'eurent plus rien à offrir, ils supplièrent Yossef de les nourrir en échange de leur statut d'esclaves de Pharaon.
En outre, ajoute le Nétsiv (haEmek Davar - Vayigach 47:15), le peuple de Canaan a également contribué de manière significative à la richesse de l'Égypte en achetant des céréales à Yossef. Ainsi, Yossef a, à lui seul, apporté la richesse à l'Égypte, et plus particulièrement à Pharaon, qui a obtenu la propriété légale de toute la terre ainsi que de la richesse personnelle de chacun (Vayigach 47:13-26).

8°/ Les égyptiens nous détestaient :
Le Sifté 'Hakhamim (Chémot 1,12) explique que la simple mention du peuple juif était détestable pour les égyptiens.
Même à l'époque de Yossef, le verset indique que "les égyptiens ne supportaient pas de manger de la nourriture avec les Hébreux, car cela leur était répugnant" (Mikets 43,32).

Loin d'être une chose terrible, le dédain naturel que les nations du monde ont pour le peuple juif sert de barrière de sécurité nous protégeant de la perte. En effet, le midrach (Eikha rabba 1,29) explique que si le peuple juif devait se sentir parfaitement à l'aise parmi les nations, il finirait par s'assimiler, se perdant ainsi à jamais.
Un autre midrach (Chémot rabba 1,8) note que tout le temps où le peuple juif est resté éloigné des pratiques des égyptiens, il est resté en très bonne faveur auprès d'eux. Cependant, lorsqu'ils commencèrent à vouloir ressembler aux égyptiens, par exemple en refusant de circoncire leurs petits garçons, la faveur des Égyptiens se transforma en haine.
Aussi difficile que cela puisse paraître, dans la bonté d'Hachem, et en dernier recours pour sauver sa nation, lorsqu'Il voit que son peuple se perd parmi les nations, Il fait en sorte que les nations soient contrariées par le peuple juif. En ce sens, le rav 'Haïm de Volozhin disait : "Si un juif ne fait pas de kiddouch (se sanctifie), alors les nations feront havdala (une séparation entre elles)".

Le midrach (Tan'houma - Chémot 5) nous dit qu'après la mort de Yossef, le peuple juif a cessé de faire la brit mila à ses fils afin qu'ils ressemblent davantage aux égyptiens.
Et pour tous ceux qui ne l'avaient pas déjà abandonné, Pharaon interdit la brit mila dans le cadre de ses décrets cruels. [Pirké déRabbi Eliezer 29]
Le Panim Yafot explique que puisque la tribu de Lévi a résisté à cette épreuve et a plutôt "assujetti" son corps pour la mitsva de brit mila, Hachem l'a récompensée à sa juste mesure en veillant à ce que Pharaon ne soit pas en mesure d'assujettir son corps par l'esclavage. Ainsi, la tribu de Lévi n'a jamais été réduite en esclavage (Chémot 1,14).

Il est écrit : "Yossef mourut, ainsi que tous ses frères, ainsi que toute cette génération ... ils remplirent la terre" (Chémot 1,6-7). Le midrach (Yalkout Chimoni Chémot 1:162) explique que le peuple juif remplissait les théâtres et les cirques égyptiens.
L'assimilation se poursuivant, de nombreux juifs se mirent même à adorer les dieux et les idoles de l'Égypte (Yé'hezkel 20,7-8 ; voir également Rachi - Bo 12,6).
Ils ont cessé d'étudier la Torah et profitaient de la culture égyptienne [et de sa façon d'aborder la vie].

9°/ Pourquoi Goshen? :
Le Netsiv (Ha'Emek Davar - Vayigach 45:9) explique que lorsque les fils de Yaakov ont accepté l'offre de Pharaon de résider à Goshen (voir Vayigach 45,17-18), Yosef a usé de son autorité pour déplacer la population de Goshen afin que ses frères et leurs familles vivent dans un isolement complet, conformément à la volonté de Yaakov.
Une raison supplémentaire de s'installer à Gochen est fournie par le midrach, qui dit que lorsque Sarah, la femme d'Avraham, fut enlevée par Pharaon de nombreuses années auparavant, et qu'elle lui revint après une nuit, Pharaon lui donna la terre de Goshen en cadeau.
[Il est intéressant de noter que le midrach relate que la nuit où Sarah a été enlevée était la nuit de Pessa'h]
Par conséquent, lorsque Yaakov et ses enfants s'installèrent à Goshen, ils vinrent vivre sur une terre qui leur appartenait de droit. [Pirké déRabbi Eliezer 26]

-> Le Netsiv (Haemek Davar - Chémot 1,7) note que, contrairement aux directives de leur ancêtre Yaakov, beaucoup de ses descendants quittèrent Goshen et se répandirent dans tout le pays d'Égypte (midrach Yalkout Chimoni, Chémot 1:162).
Avec le temps, ils commencèrent à cacher leur illustre lignée, abandonnant même la mitsva du brit mila afin de se mêler à leurs voisins égyptiens. C'est pour cette raison, et uniquement pour cette raison, que la haine des Égyptiens s'enflamma contre le peuple juif et que les décrets commencèrent.
Le Netsiv termine par une déclaration qui fait froid dans le dos : cette conséquence désastreuse ne s'est pas limitée à l'Égypte ; au contraire, l'état d'esprit omniprésent qui consiste à vouloir être comme toutes les autres nations est précisément la raison pour laquelle le peuple juif est confronté à une telle persécution à chaque génération.

-> La haine universelle du peuple juif a traversé toutes les générations, et c'est un phénomène qui ne peut pas être expliqué, bien que de nombreux historiens aient essayé. La haine des juifs est aussi illogique qu'intense et continue.
La seule raison pour laquelle l'antisémitisme se manifeste, explique le Rav Avigdor Miller, est de rappeler au peuple juif qu'il est différent. Par conséquent, si le peuple juif le reconnaît et agit en conséquence, l'antisémitisme n'aura pas lieu d'être.
Ainsi, le rav Miller explique que le niveau d'antisémitisme auquel le peuple juif est confronté à chaque génération est proportionnel à la reconnaissance qu'il a de son caractère unique.

-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2018/02/20/6023-2

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10°/ Des impôts énormes :

Le Kli Yakar (Chémot 1,7) explique que le ressentiment des égyptiens s'explique en grande partie par le fait que la nation juive est devenue exceptionnellement riche. En effet, non seulement leur croissance physique était exponentielle, mais leur croissance financière l'était également. En fait, en raison de la richesse extravagante du peuple juif, Pharaon a décrété de lourdes taxes dans le but précis de l'appauvrir.

Bien que le Kli Yakar ne mentionne pas explicitement que le peuple juif a fait étalage de sa richesse ou l'a utilisée à mauvais escient, il est logique que cela ait été le cas. En effet, bien que Pharaon ait physiquement promulgué les décrets contre le peuple juif, en fin de compte, Hachem contrôle entièrement tout ce qui nous arrive (Séfer ha'Hinoukh - mitsva 241). En tant que tel, tout ce qui est arrivé à la nation a été divinement orchestré en utilisant le principe d'Hachem de "mesure pour mesure" - agissant proportionnellement à leurs actions (Sanhédrin 90a).
Puisqu'il n'y a certainement rien de mal à être riche, c'est donc qu'ils ont mal utilisé leur richesse et qu'ils ont été punis en conséquence. [rav Moché Kormornick]

De son côté, le Ibn Ezra (Chémot 1,11) dit que Pharaon a cherché à fortement les taxer comme un moyen de freiner leurs niveaux élevé de procréation.

-> Le Ktav véHakabala (Chémot 1,11) explique que Pharaon a d'abord prélevé un impôt sur le peuple juif et que si une personne n'était pas en mesure de le payer, elle devait travailler sur l'un des chantiers de construction.
Grâce à cette méthode, Pharaon a pu appauvrir le peuple juif tout en le livrant lentement à l'esclavage.

-> Le Meam Loez cite une opinion selon laquelle, alors que Pharaon cherchait des moyens de tuer le peuple juif dans son ensemble, Iyov (un des 3 très proches conseillers de Pharaon avec Yitro et Bilam) a tenté de le sauver en apaisant Pharaon, en lui disant qu'il suffirait de les rendre pauvres. On peut supposer que cela est conforme à la guémara (Nédarim 64b) qui dit qu'une personne en situation d'extrême pauvreté est considérée comme "morte" à bien des égards.
Le rav 'Haïm Chmoulévits (Si'hot Moussar 5732:31) explique que la raison de cette comparaison est que quelqu'un qui manque de ressources minimales et qui est incapable de contribuer à la société ne peut pas participer au but premier de la vie - donner.

Malgré les bonnes intentions de Iyov, de chercher à sauvé le peuple juif de la mort, le Zohar (2:33a) raconte qu'il a néanmoins été puni par Hachem, mesure pour mesure, pour avoir conseillé à Pharaon de nuire financièrement au peuple juif.
Sa punition, explique le Meam Loez (Chémot 1,10), était que tous ses biens lui seraient retirés et qu'il souffrirait terriblement. Pourquoi Iyov a-t-il été puni alors qu'il tentait de sauver la vie du peuple juif?
Parce qu'il aurait dû protester contre l'intention de Pharaon de nuire au peuple juif, comme l'a fait son autre conseiller Yitro.

-> Après avoir abordés Iyov et Yitro, nous allons voir Bilam.
Bilam, le grand magicien et ennemi du peuple juif, était l'un des conseillers les plus respectés de Pharaon et était complice du plan visant à débarrasser l'Égypte de la nation juive (guémara Sotah 11a).
Le midrach Séfer HaYachar (Chémot 4,19) décrit les débuts de Bilam en tant que serviteur d'un roi africain nommé Augias. À l'âge de 15 ans, il était déjà réputé pour ses capacités extraordinaires en matière de magie et de divination. Travaillant d'abord avec l'armée du roi contre l'Égypte, Bilam finit par s'enfuir en Égypte où il fut accueilli avec beaucoup d'honneur en raison des nombreux Égyptiens qui souhaitaient apprendre ses talents.
Bien que la guémara raconte que Bilam était aveugle d'un œil (et selon une interprétation de Rachi, son globe oculaire était en fait manquant, laissant un trou béant - Rachi - Balak 24,3), cela s'est produit de nombreuses années plus tard lorsqu'il a tenté de maudire la nation juive alors qu'elle campait dans le désert. [guémara Nida 31a - avec Maharcha 'Hidouché Aggadot "val davar zé").

Il est intéressant de noter que le midrach (Yalkout Chimoni 2:168) révèle que l'une des raisons pour lesquelles Bilam cherchait continuellement à détruire la nation juive est qu'il était une réincarnation de Lavan qui cherchait à détruire la nation juive entière sans raison rationnelle.
C'est pourquoi, note le Maharal (Guévourot Hachem 54), Lavan, qui n'a apparemment rien à voir avec Pessa'h, est spécifiquement mentionné dans la Haggada comme étant l'archétype de l'antisémite qui hait la nation juive sans raison.

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11°/ L'Égypte est remplie de magie noire :
-> La guémara (Ména'hot 85a avec Rachi) explique que l'Égypte était remplie de magiciens et de sorciers.
En fait, la guémara (Kidouchin 49b) raconte que sur les 10 mesures de magie qui sont descendues dans le monde, 9 ont été données à l'Égypte.

12°/ Le jardin d'Égypte :
Pour sa capacité à faire pousser des semences, la Torah qualifie l'Égypte de "jardin d'Hachem" (kéGan Hachem - Lé'h lé'ha 13,10, avec Rachi), tant sa terre était étonnamment fertile. Malgré cet éloge de l'Égypte, la guémara (Sotah 34b) révèle que même l'endroit le plus rocheux de la terre d'Israel est 7 fois plus fertile que l'endroit le plus fertile d'Égypte.

13°/ Absence de pluie en Égypte :
L'Égypte était un pays unique et autosuffisant en ce sens qu'elle ne dépendait pas de la pluie pour arroser ses cultures. En fait, il ne pleuvait jamais en Égypte. Au contraire, le Nil débordait et irriguait les champs adjacents qui fournissaient à l'Égypte ses récoltes (Rachi - Yéchayahou 19,5).
Ibn Ezra (Vaéra 9,18) écrit qu'il était encore vrai de son vivant que la pluie ne tombait jamais sur l'Égypte.
Outre l'irrigation, le débordement de l'eau apportait un nombre immense de poissons sur les rives. L'Égypte était donc riche en ressources naturelles. [Rachi - Yéchayahou 19,8]
Bien qu'il s'agisse apparemment d'une bénédiction, l'absence de pluie signifiait que les égyptiens n'avaient jamais eu besoin de se tourner vers Hachem pour leur subsistance. Comme le dit le midrach (Sifri - Eikev 2), ils avaient à leur disposition un serviteur du roi qui répondait à leurs besoins au lieu de vivre de la main du roi.
Dans une ressemblance frappante, l'une des punitions d'Hachem pour le serpent (auquel l'Égypte est comparée (Yirmiyahou 46,22) après qu'il ait causé le premier péché (fruit de l'Arbre de la Connaissance), était que sa nourriture serait la poussière de la terre (Béréchit 3,14), ce qui semblait garantir que sa subsistance serait toujours disponible où qu'il se tourne. Dans ce cas, comment le fait de fournir au serpent une nourriture illimitée a-t-il pu être considéré comme une punition? La réponse est que lorsqu'une personne ne peut pas se connecter à Hachem et qu'elle ne peut pas évaluer son comportement en fonction de la pluie qu'elle reçoit ou qu'elle ne reçoit pas, elle est essentiellement laissée à elle-même, loin de l'œil attentif et bienveillant d'Hachem, pour ainsi dire.
Ainsi, bien que l'Égypte ait pu se vanter de sa capacité à prospérer sans l'intervention directe d'Hachem, sans aucune relation avec Lui, elle a été incapable de voir clairement Ses signes jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Il convient de noter que dans tous les aspects que nous avons mentionnés ci-dessus, la terre d'Israel est exactement le contraire : la subsistance de la terre dépend uniquement de la pluie (Ekev 11,10-11) qui, à son tour, dépend exclusivement de nos actions et de notre comportement (comme nous le déclarons chaque jour dans le kriat Shéma : "Si vous écoutez Mes ordres ... Je vous donnerai la pluie dans votre pays en temps voulu" (Ekev 11,13-14)).
Ainsi, les habitants de la terre d'Israel ont eu la chance de pouvoir déterminer s'ils agissaient de manière à plaire à Hachem ou non. Ainsi, à la différence des relations qu'Il entretient avec d'autres pays, en particulier l'Égypte où aucune relation n'existait, Hachem garde constamment un œil vigilant et aimant sur Sa Terre sainte : "Les yeux de D. y [en terre d'Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12).

Les repas de Shabbath = une ségoula pour une guérison

+ Les repas de Shabbath = une ségoula pour une guérison :

-> Il est écrit : "On peut manger n'importe quel aliment pour une réfoua le Shabbath" (michna Shabbath 14,3).
Le Tiféret Shmouël (Michpatim 21,19) explique que la source de la réfoua (guérison) est créée le Shabbath, grâce aux "yi'houdé ha'olamot" (l'Unification des mondes) qui sont réalisés lorsque l'on mange des aliments le Shabbath avec les intentions appropriées.
C'est pour cette raison que nos Sages (Shabbath 12b) disent : "C'est Shabbath, lorsque nous nous abstenons de pleurer (à Hachem), mais que la réfoua est sur le point d'arriver".

Le Tiféret Shmouël ajoute que cela est suggéré par les mots "rak shivto yitén vé'rapo yérapé" (Il [Hachem] pourvoira à la guérison - Michpatim 21,19) = par la sainteté de manger le Shabbath, on est guéri.

"Hachem, Tu veux que les juifs observent la Torah. Cependant, Tu dois te rappeler dans quelles conditions ils ont accepté la Torah. À l'époque, ils étaient très riches grâce au butin de la mer (Rouge) ... Ils étaient forts et en bonne santé, car ils avaient été guéris de toutes les maladies ... C'étaient des hommes libres ...
Aujourd'hui, cependant, Tu veux qu'ils observent la Torah alors qu'ils sont pauvres et malades et qu'ils souffrent en exil. Je suis sûr que si Tu nous donnais la richesse, la santé et la clarté d'esprit, nous accepterions à nouveau la Torah."
[ rav Aharon de Tchernobyl ]

Notre yétser ara = toujours repousser notre téchouva

+ Notre yétser ara = toujours repousser notre téchouva :

-> Le yétser ara n'abandonne pas sa proie. Il cherche toujours de nouveaux moyens de prendre l'humanité dans le piège d'une faute. Même après qu'une personne ait pu fauter, il ne lui
ne lui permet pas pleinement d'en profiter, car les réchaïm sont tourmentés par le regret (voir Nédarim 9b).
Pourtant, lorsque des pensées de téchouva commencent à surgir, le yétser ara s'empresse de les contrer. "Tu es bien trop racha. Tu ne pourras jamais revenir à Hachem", affirme-t-il.
S'il surmonte ces pensées de désespoir et croit en son potentiel de téchouva, le yétser ara est également préparé à cela. "Très bien [ce désir de se repentir], alors. Continuez à fauter et à vous amuser pour l'instant, et faites la téchouva pour cela plus tard".

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Noa'h) explique qu'avec de telles pensées, le yétser ara continue à mener une personne sur son chemin jusqu'à ce qu'elle soit totalement perdue dans la faute et qu'elle ne puisse plus revenir. Quelle que soit la situation d'une personne, le yétser ara trouve toujours des excuses pour justifier le fait que ce n'est pas le bon moment pour faire téchouva.

Pour ceux qui ont moins de 20 ans, le yétser ara leur rappelle la guémara (Shabbath 89b) selon laquelle la Cour céleste ne punit pas une personne avant qu'elle n'ait atteint l'âge de 20 ans. Par conséquent, le yétser ara affirme qu'il n'a rien à craindre.
Après avoir atteint l'âge de 20 ans, le yétser ara prétend qu'il est encore jeune et qu'il a encore de nombreuses années devant lui. Il peut encore profiter de la vie pour l'instant, et il a tout le temps de revenir à la téchouva plus tard.

Si une personne se laisse convaincre, même lorsqu'elle atteint l'âge de 60 ou 70 ans et qu'il est évident que le temps de la téchouva est venu, le yétser ara trouve encore une excuse. Il lui rappelle l'enseignement de nos Sages (midrach Ruth rabba 6,4) selon lequel Hachem accepte la téchouva d'une personne même lorsqu'elle est sur son lit de mort.
Une personne qui accepte ces arguments ne reviendra jamais à la téchouva. Elle mourra avec ses fautes non expiées, et devra subir le Guéhinam pour les purger.

A l'opposé de cela se trouve le bon conseil de nos Sages (Pirké Avot 2,10), qui nous disent : "Retourne en téchouva la veille de ta mort". Puisqu'une personne ne sait jamais quand son jour viendra, elle doit faire la téchouva tous les jours, pour être prête au cas où il viendrait demain. [Shabbath 153a]

La fête de Pessa’h ou la fête des matsot ?

+ La fête de Pessa'h ou la fête des matsot ?

-> Dans la Torah, Pessa'h est appelé "la fête des Matsot" (Michpatim 23,15 & 24,18 ; Emor 23,6).
Cependant, nous l'appelons "Pessa'h".
=> Où la Torah fait-elle allusion au fait que cette fête devrait être appelée "Pessa'h"? En effet, tout au long de la Torah, nous trouvons que la fête est appelée uniquement "la fête des Matsot".

-> Il est écrit : "Je suis pour mon bien-aimé, et mon bien-aimé est pour moi" (Chir haChirim 6,3).
Ce verset implique que nous louons D., tandis que D. loue le peuple juif.
De même, nous portons des téfilin, qui contiennent un parchemin sur lequel sont écrites les louanges d'Hachem, tandis qu'Hachem porte des téfilin, pour ainsi dire, dans lesquels sont écrites les louanges du peuple juif. [guémara Béra'hot 6a]

À la lumière de cela, nous pouvons comprendre ce qui est écrit dans le Tana déBé Eliyahou (et aussi Vayikra rabba 2:5) concernant les louanges du peuple juif : que c'est une mitsva de louer le peuple juif et que D. en tire du plaisir.
Il semble que ce soit la raison pour laquelle il nous est interdit d'être distraits de nos téfilin lorsque nous les portons (guémara Ména'hot 36b), ce qui signifie qu'il nous est ordonné d'être continuellement impliqués dans la mitsva des téfilin.
Le commandement d'être constamment occupé par la mitsva des téfilin signifie que l'on devrait être constamment occupé soit à louer ses concitoyens juifs, comme le dit la guémara (Béra'hot 6a) concernant les tefillin de Dieu, "Qu'est-ce qui est écrit dedans? Il est écrit : "qui est comme Ton peuple, comme Israël" (Chmouël II 7,23).
Or on doit être occupé à louer D., comme le représentent les téfilln du peuple juif dans lesquels sont consignées les louanges de D., à savoir les passages du Shema : "Sanctifie pour Moi tout premier-né" et "Quand Dieu t'amènera"(véaya ki yévia'ha). [Dévarim 6,4 ; 13,1 ; 13,11]

C'est la raison pour laquelle la fête de Pessa'h, dans la Torah, est appelée "la fête des Matsot" = parce qu'elle met l'accent sur la louange du peuple juif.
Rachi commente le verset : "Ils firent cuire la pâte qu'ils avaient apportée d'Égypte pour en faire des gâteaux de matsot sans levain ('hamets)... car ils avaient été chassés d'Égypte et n'avaient pas fait de provisions pour eux-mêmes" (Bo 13,39), en disant que les matsot sont l'expression de l'éloge du peuple juif.
Ceci est repris dans le verset "Je me souviens de l'amour bienveillant de ta jeunesse ... du fait que tu m'as suivi dans le désert, dans une terre non ensemencée" (Yirmiyahou 2,2).
C'est pour cette raison que la Torah appelle cette fête "la fête des Matsot", car par ce nom, D. souligne les louanges du peuple juif. C'est la raison pour laquelle la Torah appelle cette fête "la fête des Matsot" : D. transmet les louanges du peuple juif.

Cependant, nous appelons cette fête "Pessa'h", ce qui traduit la louange de D., comme le dit le verset : "Tu diras : "C'est une offrande de Pessah [Pessa'h] à D., qui les est passé sur [passa'h] les maisons des Bné Israël en Égypte". Cela exprime la louange du peuple juif à l'égard de D.
Ainsi, "Je suis pour mon bien-aimé, et mon bien-aimé est pour moi".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,27]

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=> Nous appelons cette fête "Pessa'h" pour louer D., alors que D. l'appelle "fête des Matsot" pour nous louer.

Shabbath : moteur du monde …

++ Shabbath : moteur du monde ...

"car 6 jours, D. a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et Il s'est reposé le 7e jour." (Yitro 20,11)

L'expression : ki chéchét yamim = car 6 jours (au lieu de béchéchét yamim : en 6 jours), sous-entend que D. a créé le monde pour durer 6 jours seulement plus le Shabbath.

Le Shabbat a ensuite donné à l'univers l'énergie spirituelle nécessaire pour une semaine supplémentaire, et ce cycle se poursuit ainsi indéfiniment.

[le Or ha'Haïm ]

Le Shabbath rend la vue …

+ Le Shabbath rend la vue ...

"Nos Sages ont écrit : "une personne perd un 5e de sa vision lorsqu’elle monte de grands escaliers et court pendant la semaine.
Il retrouve sa vision en regardant le verre du Kiddouch de vendredi soir"
(guémara Shabbat 113b ; Michna Beroura 301,1).

Qu'est-ce que cela signifie ?

Evidemment, ce n’est pas à prendre au sens littéral.
C’est une image dont le message est le suivant : lorsqu’une personne est très impliquée émotionnellement dans ses affaires quotidiennes et court frénétiquement pour signer des contrats, sa vision de la vie est erronée.

Le Shabbat, nous avons l’opportunité de modifier notre conception de la vie.
Le monde extérieur, le travail, s’arrête et nous pouvons nous consacrer aux choses qui nous sont importantes.

Ceci est le sens de : "Il retrouve sa vision en regardant le verre de Kiddouch de vendredi soir." "

[issu d'un dvar Torah du Rav Its’hak Berkovits]

Shabbath : mon amour!!

+ Shabbath : mon amour!!

-> Il est écrit dans le Midrach Rabba (11,8) :
"Le Shabbat affirma devant D. : "Maître de l’Univers! Chaque créature du monde a un compagnon, mais moi je n’en ai pas !"
D. lui répondit : "Le peuple d’Israël est ton compagnon." "

-> Nous trouvons dans la guémara Shabbath (119a) :
"Rabbi 'Hanina se vêtit et se tint devant le coucher de soleil la veille de Shabbat [et] il s’exclama : "Venez et allons accueillir la reine de Shabbat."
Rabbi Yanaï mit ses vêtements et s’exclama : "Viens, fiancée, viens, fiancée ! " " (bo'i kala, bo'i kala!)

C'est d'ailleurs cette guémara qui est à l'origine de la conclusion du magnifique chant de : "Lé'ha Dodi", qui lance véritablement le Shabbath de la communauté juive, et dont le refrain se traduit par :
"Allons mon bien aimé (D.) saluer la fiancée (Shabbath).
Accueillons l'entrée du Shabbath!"

A propos de ce chant, le Rav Barou'h Leff nous explique :
Le Shabbath est appelé : notre fiancée (kala), et non : notre femme, car après une semaine de séparation, on a des désirs, des sentiments tellement forts, que nous le voyons comme une nouvelle épouse.
Cette longue séparation d'une semaine de Shabbath à Shabbath, nous contraint à le regarder chaque semaine comme une fiancée, bien que nous soyons mariés depuis des milliers d'années.

-> Par ailleurs, le rav Barou'h Leff nous dit également :
"Pourquoi le peuple juif est-il l’époux du Shabbat ?

D. désigna le Shabbat pour être un jour plein de sainteté et avec un potentiel spirituel, mais il fallait trouver quelqu’un pour réaliser ce potentiel.
C’est pour cette raison qu’il est écrit que Shabbat se plaint à D. qu’il n’avait pas d’époux, il n’avait pas de partenaire pour remplir sa fonction.

D. répondit que le peuple Juif est l’époux du Shabbat.
C'est pour le peuple Juif un jour d’élévation spirituelle, un jour où il a la possibilité de se rapprocher de D. en passant plus de temps à prier, à étudier la Torah et à être en famille.

Ce jour là, les juifs ont l’opportunité de se réorienter et de se concentrer sur ce pour quoi ils doivent lutter dans ce monde."

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+ Quelques idées supplémentaires :

1°/ Le Béth Yossef (citant le Kol Bo) insiste sur le fait qu'à Shabbath tout est doublé (tout va par couple!) en nous disant :
"Dans le Midrach Tan'houma, j’ai trouvé que tout ce qui est lié au Shabbat est doublé : deux béliers (offerts en sacrifice de ce jour), "mizmor (un chant) chir (un second chant) pour le jour du Shabbat", deux tresses de pain, za'hor et chamor (deux mitsvot : s'en souvenir et le garder).
Il semble que l’allumage des bougies soit en accord avec cette idée."

2°/ A propos des bougies de Shabbath, la Rabbanite Dinah Weinberg de dire admirablement :
"Des bougies sont allumées lors de repas romantiques.
Qu’est-ce qui fait qu’une pièce peu éclairée soit romantique ?

Les bougies, elles unissent les personnes au niveau de l’âme.
C’est plus profond qu’un simple repas partagé ensemble, qui est un acte matériel, physique. Cela unit les hommes à un niveau spirituel, profond. C’est exaltant, c’est romantique ! Les bougies ont ce pouvoir.

C’est cela aussi, le Shabbat. Les bougies nous unissent entre nous et avec D.
Notre âme est élevée vers Lui et vice-versa.
Shabbat est une chanson d’amour, une romance. C’est un rendez-vous romantique entre D. et nous. "

3°/Honorer Shabbath, c'est créer une atmosphère unique de beauté et de dignité dans la maison.
C'est ainsi, que le Rav Bérel Wein nous enseigne à propos de la table du Shabbath :
"Shabbat elle-même est une "invitée" d’honneur, comparée à une reine, dans tous les foyers juifs.
Par conséquent, la table dressée pour une invitée si importante et aimée devra refléter l’honneur, la joie et la satisfaction que les membres de la famille ressentent en recevant une telle convive dans leur maison.

De par sa beauté et sa dignité, la table soigneusement posée nous fait comprendre la grandeur et la sainteté du jour de Shabbat."

4°/On peut aussi rappeler l'explication du rav Pinkous sur le fait que le vendredi soir, au retour de la synagogue, on est accompagné de 2 anges.
On chante alors le : shalom alé'hém = bienvenue à vous les anges!
On va finir ce chant par : boa'hèm léchalom = laissez-nous en paix!
Et oui, on dit aux anges : laissez-nous en intimité avec notre chérie : cette journée du Shabbath!!
5°/ Le Sfat Emet (paracha Ekev) de dire :
"Le monde entier est rattaché et lié à la sainteté.
Le Shabbat, la lumière intérieure de chaque chose est dévoilée et la seule condition pour la voir est d’avoir la volonté de recevoir cette lumière."

=> A nous de jouer pour donner à notre Shabbath toute sa splendeur ...