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Yom Kippour : propice à la téchouva et au pardon

+ Yom Kippour : un moment propice à la Téchouva et au pardon

-> L'origine de Yom Kippour :
D. se révéla et donna les 10 Commandements à tout le peuple juif au mont Sinaï : cela se produisit le 6 Sivan (Shavouot).
Immédiatement après cela, Moché gravit le mont Sinaï et y resta 40 jours afin de recevoir la Torah, après quoi il descendit avec la 1ere série de tables. Mais les juifs avaient érigé le Veau d’Or, une idole, car ils pensaient que Moché était mort puisqu’il n’était pas revenu à la date prévue dans le calendrier.
Lorsque Moché revint et vit le Veau d’Or, il brisa les Tables.

Il gravit une nouvelle fois le mont pour 40 jours et pria afin d’obtenir le pardon pour le peuple juif.
Moché fut alors appelé une 3e fois pour recevoir la 2e série de Tables.

Laissons Rachi nous dire la suite (Bamidbar 9,18) :
"[Moché gravit le mont Sinaï une 3e fois à Roch ‘Hodech Elloul] et resta 40 jours supplémentaires qui prirent fin avec son retour à Yom Kippour.

Ce jour-là, D. pardonna au peuple juif et dit à Moché : "j’ai pardonné, selon ta parole."
Par conséquent, Yom Kippour fut fixé et proclamé jour de pardon et d’absolution."

-> Le Ram'hal (Dérekh Hachem) nous enseigne :
"La signification de Yom Kippour est que D. a réservé un jour pour le peuple juif où leur repentir est accepté sans effort et leurs fautes peuvent être facilement effacées.
Cela répare tous les dégâts [spirituels] causés [par ces fautes]…et permet à ceux qui se repentent de revenir à leur niveau initial de sainteté et de proximité avec Lui, duquel ils s’étaient éloignés à cause de leurs méfaits."

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) de dire :
"Étant donné que Yom Kippour est un jour de miséricorde divine, il y a une aide spéciale du ciel présente ce jour-là, qui incite l’homme à se repentir.

Cela s’applique à une personne qui ne mérite pas d’aide selon la stricte loi.
Tel est le pouvoir de ce jour extraordinaire : le Ciel aide l’homme à se repentir."

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva n°185) nous enseigne à ce propos :
"C’est une des bontés d’Hachem envers Ses créatures de leur avoir fixé un jour dans l’année pour expier leurs fautes grâce à leur repentir. Car si les fautes des hommes s’accumulaient d’année en année, la mesure deviendrait pleine au bout de deux ou trois ans ou davantage, et le monde serait passible de destruction totale.
C’est pour cela qu’Hachem vit, dans Sa sagesse, la nécessité, pour que le monde se maintienne, de fixer un jour dans l’année (Kippour) pour l’expiation des fautes des repentants.
Depuis le début de la création du monde, ce jour fut réservé et destiné à ce but. Et, après qu’Hachem l’eut réservé pour l’expiation, il reçut d’Hachem le pouvoir de purifier au point d’aider à l’expiation."

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-> A chaque fête juive, il est important de se rappeler les paroles du rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) :

"Nous ne célébrons pas les fêtes de façon symbolique, mais nous remontons à l’origine de chaque fête dans le temps ; cette sainteté dans le temps qui nous influence aujourd’hui est la même que lorsque les fêtes furent célébrées pour la 1ere fois.
Mon maître, Rav Tsvi Hirch Broyde de Kélèm affirmait que le temps ne passe pas sur l’homme, c’est plutôt l’homme qui voyage à travers le temps."

Une fête juive n'est pas qu'un vaste souvenir d'une célébration passée ...
=> Ainsi, notre Kippour de cette année a la même puissance d'expiation/de pardon que le 1er Kippour, survenu au Sinaï avec Moché rabbénou ...

A nous de se travailler (b"h) pour saisir l'importance unique de ce jour ...

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-> Selon le Zohar (Béréchit 8b), c'est à Yom Kippour que le prophète Nathan vint annoncer au roi David que D. avait pardonné sa faute avec Batchéva.

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-> "Le roi David avait témoigné que ... "mon cœur est mort en moi" (Téhilim 109,22) [selon Rachi, cela signifie : mon mauvais penchant ne se trouve plus en moi et n'a plus d'influence en moi].
Dans ce cas, comment a-t-il pu néanmoins commettre cette faute?
C'est afin de donner la possibilité à ceux qui pécheraient après lui, de se sentir encouragés à la téchouva, et se dire : "C'est l'exemple de David que je dois suivre et me repentir [et D. acceptera ma téchouva]."
[guémara Avoda Zara 4b-5a]

[si même le roi David a pu fauter et être pardonné, alors à plus forte raison pour moi aussi, qui ne suis qu'un simple juif!]

-> Il existe un principe : "Celui qui désire se purifier y est aidé par D." (guémara Yoma 39a)
Le Maharcha explique que normalement le roi David ayant consacré son existence à devenir meilleur et à faire le bien, il aurait dû bénéficier d'une aide Divine toute particulière pour dominer ses instincts et éviter la faute.
Cependant, Hachem sachant que cette faute ferait de David le pénitent par excellence, et que cela aiderait toute l'humanité à se repentir, il ne l'empêcha pas de trébucher.

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Néétiv haTéchouva - chap.4) explique que la téchouva signifie : "retour" = c'est un retour à D., source de toute vie, une renaissance, un nouveau départ.
Adam, le 1er des hommes et celui le plus proche de la source de vie, l'oeuvre des mains de D., avait fait don de 70 années de sa vie à David (cf. midrach Yalkout Chimoni Béréchit).
C'est pourquoi, c'est à David, plus qu'à n'importe qui d'autre, que fut confiée la mission exceptionnelle de ramener l'humanité aux racines de son existence.
Le repentir de David allait renseigner au pécheur qu'il est toujours possible de revenir au niveau spirituel de Adam avant la faute.

[le nom : Adam (אדם) est fait des initiales de : Adam, David et machia'h. En effet, le rêve messianique s'accomplira grâce à la téchouva par laquelle David nous a appris à retrouver la stature d'Adam (terme renvoyant tout spécifiquement aux juifs).
=> A Yom Kippour, jour où Hachem a pardonné au roi David pour sa "faute", nous devons y puiser des forces pour faire une téchouva totale, amenant ainsi la Délivrance personnelle et collective!]

-> Ainsi, il n'est pas étonnant que le thème de la téchouva revienne fréquemment dans les Téhilim qui expriment le désir de David de retrouver les plus hauts niveaux d'amour de D.
Comme l'enseignent nos Sages : "Quiconque veut sincèrement se repentir, doit soigneusement examiner [les paroles et] les actes du roi David" (midrach Cho'her Tov 4,4).

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+ "D. créa l'homme (אָדָם) à son image" (Béréchit 1,27)

-> Le mot Adam (homme) renvoie à :
- א = Adam, le 1er homme ;
- ד = le roi David (דוד) ;
- מ = à Machia'h (משיח)

Le rav Yossef Carol fait remarquer qu'il y a 2 854 années entre Adam et le roi David, et qu'il y a 2854 années entre le roi David et la création de l'état d'Israël (qui représente la lettre "mém" = machi'ah).

Les 13 attributs de miséricorde

+ Les 13 attributs de miséricorde (Yom Kippour) :

D. Lui-même enseigna cette prière exceptionnelle à Moché, comme un moyen d’obtenir la miséricorde divine et à prononcer lorsque tout le reste avait échoué.

Moché eut recours à cette prière lorsqu’il supplia D. de pardonner aux juifs après le Veau d’Or.
Étant donné que D. avait fini par pardonner aux juifs à Yom Kippour après le Veau d’Or, nous récitons les 13 attributs à plusieurs reprises dans les prières du jour.

[en effet, durant tout Kippour on récite 26 fois les 13 Attributs de Miséricorde (י׳ג מדות הרחמים) : 5 fois dans la prière de Arvit, 5 fois dans la prière de Cha’harit, 7 fois dans la prière de Moussaf, 6 fois dans la prière de Min’ha et 3 fois dans la prière de Néila (26 est la valeur numérique du Nom Divin de Miséricorde, afin de susciter la pitié céleste).]

-> Il est d'ailleurs écrit dans la guémara (Roch Hachana 17b) à ce sujet :
" "Et D. passa devant (Moché) et proclama [les 13 attributs] … " (Chémot 34,6-7)
Rabbi Yo'hanan a dit : "Si cela n’avait pas été écrit dans les textes saints, nous n’aurions jamais pu imaginer une telle chose, mais cela vient nous apprendre que D. s’est enveloppé, si l’on peut dire, [dans un talit] comme un 'hazan et montra à Moché comment prier.
D. dit à Moché : "Chaque fois que le peuple juif fautera, ils devront agir ainsi et Je leur pardonnerai." ...
Rabbi Yéhouda dit : "Une alliance a été conclue, stipulant que jamais les 13 attributs ne resteront sans réponse"."

-> Quelle est la nature de cette alliance?
Le rav de Brisk explique que c'était comme si Hachem avait rassemblé un énorme trésor de miséricorde.
De cette perpétuelle et immense réserve de bonté, Il retirerait ce qui serait nécessaire pour répondre à chaque invocation des 13 attributs par Israël.
[ainsi tout appel à ces attributs doit recevoir une réponse, et il a toujours une grande provision de miséricorde disponible pour ceux qui en ont besoin.]

-> Le Radbaz (Métsoudat David Zimra - 11) de nous préciser :
"La prière de Moché ne fut pas acceptée uniquement parce qu’il avait mentionné les attributs de D. ...
Le sens en est qu’ils devront agir conformément à Ses attributs, pas simplement les mentionner verbalement."

=> Celui qui comprend que D. se "comporte" d’une certaine façon et qui essaie d’imiter Son comportement sera traité par Lui de la même manière.
Ainsi, si nous agissons avec autrui conformément aux attributs divins de miséricorde, D. se conduira avec nous avec bienveillance.

[Il en va de même avec les autres attributs : lent à la colère, clément, plein de gentillesse, ...]

-> En ce sens également, le Rambam (Hilkhot Déot I 6,7) écrit :
Les prophètes désignent Hachem de plusieurs qualificatifs, tels que Lent à la colère, Généreux en Miséricorde, Juste, Droit, Parfait, Puissant et Fort. Ils utilisent ces qualificatifs pour indiquer que ce sont les meilleurs exemples à suivre.
C'est pourquoi, chacun doit rivaliser avec D. autant que faire se peut ...
Celui qui suivra cette voie, attirera sur lui-même, bonheur et bénédictions.

-> Le Chla haKadoch (Chaar haOtiyot) conçoit l'accomplissement par l'homme des 13 Attributs comme un acte de foi capital.
Le Chla démontre que les 13 Attributs de D. correspondent aux 13 Articles de la foi en D. définis par le Rambam.
L'homme qui fonde son être entier dans le modèle Divin de miséricorde, atteint en même temps un niveau sans précédent de foi pure.

-> Le chiffre 13 est très significatif.
La valeur numérique de "é'had" (un - אחד) égale 13, et nous enseigne que quiconque ne concentre la foi de son cœur que sur Hachem, mérite d'être traité selon les 13 Attributs de miséricorde Divine.
De plus, les noms hébraïques des Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, contiennent un total de 13 lettres, et les tribus d'Israël (comprenant Ménaché et Efraïm) sont au nombre de 13.
Ceci nous enseigne que quiconque récite les 13 Attributs, avec une totale dévotion, gagnera le mérite des vertueux Patriarches et des 13 tribus.
[le Méïri]

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-> Dans le monde existent des barrages : les fautes, qu'il est impossible d'annuler d'après les lois de la nature.
Seule l'immense Miséricorde des 13 Attributs de miséricorde (ra'hamim), seule une téchouva atteignant le trône de Gloire (sous lequel une trappe spéciale a été ménagée à cet effet), peuvent permettre d'annuler les fautes.
[rav Pinkous]

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-> "Tu dois savoir que celui qui comprend le sens des 13 Attributs de miséricorde et qui les prononce avec ferveur ne voit jamais sa prière rester vaine, à moins qu'il ait commis des fautes telles qu'elles entravent leur influence."
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tissa 34,6]

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-> Le 'Hemdat Yamim écrit :
Si 10 juifs se tiennent à la synagogue devant le Hékhal et récitent les 13 Attributs de la miséricorde Divine, ils ébranleront, sans aucun doute, les mondes supérieurs et feront descendre la bonté Divine sur terre, et on assistera ici-bas à de grands miracles.
Les pires malheurs seront évités par le mérite de cette "communauté" de juifs, comme les Kadmonim : "Ils virent de leurs propres yeux comment D. annulait les mauvais décrets, comment un seul 'hassid à leur époque sut par la ségoula des 13 Attributs Divin écarter de terribles dangers."

De tout temps, dès que des juifs étaient dans la détresse, ils rassemblaient des sages des 4 coins de la ville pour réciter la prière des 13 Attributs Divins avec toutes les kavanot qui les accompagnent et la menace disparaissaient aussitôt.

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-> En conclusion de sa prophétie, Mikha prédit l'avenir glorieux d'Israël : "Comme dans les jours où vous êtes sortis d'Egypte, Je leur montrerai des merveilles" (Mikha 7,15).
Le Ibn Ezra et le Radak enseignent que les péchés d'Israël sont la cause de son exil, et quand ils seront pardonnés, Israël reviendra sur sa terre.
Le Malbim dit qu'alors Hachem déploiera une compassion [sous sa forme la plus pure] qui surpassera même celle qu'a décrite Moché dans les 13 Attributs de miséricorde.

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-> Rabbeinou Bachye (Devarim 11:13) écrit que les 13 bénédictions du milieu de la Amida, où nous faisons des demandes à Hachem, correspondent aux 13 Attributs d'Hachem pour nous enseigner que tout le bien dans le monde découle de la bonté et de la gentillesse d'Hachem à notre égard.

-> Le Malbim (Ki Tissa 33,19) écrit que chaque fois que nous disons les 13 Attributs d'Hachem, cela devient automatiquement un moment de faveur divine.

-> Le Behag (mentionné par le Ramban dans son intro au séfer hamitsvot shorech 3) soutient que la récitation des 13 Attributs d'Hachem accomplit un commandement positif de la Torah.

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+ Agir en conformité avec les 13 Attributs :

-> Le Tsror haMor demande : il existe de nombreux hommes qui récitent les 13 Attributs de miséricorde et pourtant leurs prières ne sont pas exaucées. Comment est-ce possible? On sait très bien qu'il existe un principe (Roch Hachana 17b) selon lequel ces attributs "ne reviennent jamais vides"?

Il répond à sa question en disant qu'il faut être très attentif au langage de la guémara (Roch Hachana 17b). En effet, il n'est pas dit que Hachem a promis : "Chaque fois que les juifs fauteront, ils prononceront devant Moi ce texte et Je leur pardonnerai", mais il est dit que Hachem a promis : "Chaque fois que les juifs fauteront, ils agiront devant Moi conformément à ce texte et Je leur pardonnerai".
Il n'est pas suffisant de simplement prononcer les 13 Attributs pour bénéficier de l'accomplissement de la promesse. Il est nécessaire de "faire", "d'accomplir", les Attributs pour obtenir le pardon des fautes.
Cela signifie qu'il faut se comporter selon ces attributs : "De même que Moi Hachem Je suis miséricordieux, vous aussi soyez miséricordieux! De même que Je suis lent à la colère, vous aussi soyez lents à la colère!"
Hachem promet le pardon des fautes à celui qui accomplit les 13 Attributs de façon concrète, sous la forme d'actes, et non à celui qui se contente de les prononcer.

-> Le Maguid de Doubno dit : Hachem nous a donné 13 Attributs de miséricorde afin qu'on s'y attache fortement, et non pour qu'on se contente simplement de les lire. Si effectivement nous faisons preuve d'intelligence, en nous liant puissamment aux qualités d'Hachem et en imitant Son comportement (de même qu'll est miséricordieux, toi aussi tâche d'être miséricordieux, ...), nous pourrons alors être certains que ces traits de caractère feront leur effet, et nous mériterons de voir nos fautes entièrement effacées.

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+ La récitation des 13 Attributs de miséricorde ne peut s'effectuer qu'en public :

-> La loi juive (halakha) stipule que les 13 Attributs de miséricorde ne peuvent être prononcés qu'en présence d'un quorum (minyan) d'au moins 10 hommes. Un homme qui prie tout seul n'a pas le droit de les dire.
Le Tour se demande pourquoi il faut absolument la présence de 10 hommes.
On comprend que pour la récitation du Kaddich ou de la Kédoucha on ait besoin de réunir au moins 10 hommes, car la loi juive nous dit que pour prononcer tout texte empreint d'une grande sainteté, il est nécessaire de se trouver en public.
Mais les 13 Attributs ne sont rien d'autre que des versets de la Torah, qui habituellement, ne nécessitent pas du tout la présence d'un minyan pour être prononcés.
Le meilleur exemple est le Shéma Israël, qui est entièrement composé de versets de la Torah et qu'on peut tout à fait lire tout seul.

Le Gaon de Vilna ne donne pas la raison de cet interdit, mais fait une déduction à partir du langage de la guémara (Roch Hachana 17b) : "Hachem est apparu à Moché sous l'apparence d'un Ministre Officiant ('hazan) et lui a dévoilé le texte des 13 Attributs". Si on parle de la notion de Ministre Officiant, c'est bien la preuve qu'il faut être en public pour dire ce texte.

Le Maor vaChémech (paracha Vayé'hi) nous explique que la présence d'au moins 10 hommes est nécessaire, car il est impossible de trouver l'ensemble des 13 Attributs réunis en un seul et même homme. Il n'y a que chez le Créateur du monde que les 13 Attributs peuvent cœxister.

C'est pour cette raison que l'on doit rassembler au moins 10 hommes dans une synagogue, car le premier va posséder la qualité de la miséricorde, le deuxième, celle de la clémence, le troisième, celle de la lenteur à la colère, le quatrième, celle de la grande bonté, ...
Et donc, si l'assemblée est vraiment unie et soudée, elle pourra ainsi bénéficier de l'ensemble des 13 qualités. Et si tous les hommes qui la composent unissent leurs forces, ils pourront "activer" ces 13 Attributs de Hachem.

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-> Voici une signification des 13 Attributs de miséricorde (par le rav Shimon Barou'h) :

1°/ Hachem (la 1ere fois) = D. prend l'homme en pitié avant qu'il transgresse (bien qu'Il sache pertinemment qu'il va fauter, Il ne lui retire ni les forces ni l'argent avec lesquels il faute finalement).

2°/ Hachem (la 2e fois) = D. prend l'homme en pitié après qu'il a fauté, lorsqu'il regrette sa faute.

3°/ El = D. a le pouvoir extraordinaire de contenir Sa colère et d'agir avec Ses créatures avec miséricorde.

4°/ Ra'houm = D. est miséricordieux et accorde à l'homme tout ce dont il a besoin et le protège.

5°/ Vé'hanoun = D. prend l'homme en pitié, par pur amour pour lui (comme un père qui par amour pour son fils, lui donne même plus que ce dont il a besoin).

6°/ Erékh apaïm = D. ne punit pas immédiatement les hommes, pas même les réchaïm : Il leur laisse le temps de réfléchir et de faire téchouva.

7°/ Vérav 'hesséd = D. comble Ses créatures de bienfaits, au-delà de ce qui leur revient réellement.

8°/ Véémet = D. juge l'homme avec vérité et récompense chaque bonne action de l'homme.

9°/ Notsér 'hessed laalafim = D. récompense même nos descendants, pour nos bonnes actions, voire plusieurs générations après (zé'hout avot).

10°/ Nossé avon = D. pardonne même au pécheur intentionnel (et diffère son jugement) si celui-ci regrette son acte et décide de ne plus récidiver.

11°/ Vafé'ha = D. pardonne au pécheur rebelle (qui pèche pour courroucer D.).

12°/ Vé'hataa = D. pardonne au pécheur involontaire.

13°/ Vénaké = D. efface définitivement toutes les fautes de celui qui les regrette et décide de ne plus les commettre.

"Il n’y a pas eu de jours plus joyeux pour les juifs que le 15 Av et Yom Kippour"

[guémara Taanit 26b]

-> Le 15 Av était un jour de joie à l’époque du Temple où les jeunes hommes et les jeunes femmes se faisaient la cour pour se marier.
-> Yom Kippour, c’est le moment où D. nous donne l’occasion de remonter le temps et de se purifier de nos fautes.

-> La joie vient de la purification, et nous nous "immergeons" dans D. :
"Rabbi Akiva dit : "Heureux Israël ! Devant qui vous purifiez-vous et Qui vous purifie ? Votre Père dans le Ciel !"
Et il est écrit : "D. est le mikvé d’Israël. De la même façon qu’un mikvé purifie les impurs, le D. purifie Israël."
[guémara Yoma 85b]

-> Le Méam Loez (Nitsavim 30,14) commente :
Un mikvé purifie seulement s'il n'existe aucune séparation entre la personne qui s'y trempe et l'eau.
De même, D. purifie les juifs seulement s'ils se sont totalement repentis et que rien ne fait séparation entre eux et leur Créateur.

-> L’un des maîtres 'hassiques explique cet enseignement :
"De même que la purification dans un mikvé ne peut se faire que par le biais d’une immersion totale de manière à ce que l’eau couvre toutes les parties du corps, la purification par D. exige que l’on s’immerge en totalité dans Sa nature Divine."

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-> "Si l’on se colle à D. en ce jour, D. nous rapproche de Lui."
[Rav Chalom Brezovsky - Netivot Chalom]

[Nos fautes ont pour conséquence de générer de la distance entre nous et D.
En les réparant à Yom Kippour, nous retrouvons alors une grande proximité/intimité avec D., à l'image d'un couple de mariés (suite au 15 Av).]

"Souviens-Toi de nous pour la vie ... pour Toi, D. vivant"
(amida de Roch Hachana - zor'hénou lé'haïm ... lémaana'h élohim 'haïm)

-> "La prière pour la vie est la plus grande requête de l'homme.
Logiquement, cette prière devrait sortir des tréfonds de son cœur et du plus profond de son âme.

Hélas, il n'en est pas ainsi.
Lorsqu'il prie pour la vie à Roch Hachana, on dirait qu'il prie pour quelqu'un d'autre et que cela ne le concerne pas vraiment!"

[Rabbi Israël Salanter]

-> "Le privilège de la vie ici-bas est la possibilité de se repentir, d'accomplir des mitsvot et d'acquérir des qualités spirituelles.
Là réside toute la raison d'être de la vie terrestre ...

En effet, même l'homme au niveau le plus bas peut progresser spirituellement tant qu'il est en vie, chose que le plus grand tsadik et sage ne peut faire une fois mort."

[Rabbénou Yona - Chaaré téchouva - chaar chéni,24]

-> "La vie est le plus grand cadeau fait à l'homme ...
Lorsque l'homme est réellement conscient de l'importance de la vie sur terre, son cœur s'emplit d'effroi et d'humilité à l'idée que (D. nous en préserve), on pourrait ne pas lui accorder cette vie qui lui est indispensable pour gagner la vie éternelle.
C'est pourquoi, il ne doit cesser de prier et d'implorer : "Souviens-Toi de nous pour la vie!"
...
En précisant "pour Toi, D. vivant", nous montrons notre aspiration à une vie sans intérêt personnel et non une vie pour nous-mêmes afin de recevoir une récompense.
A Roch Hachana, au moins, lorsque nous demandons la vie, efforçons-nous de penser principalement à la gloire de D. dans le monde."

[Le Machguia'h de Ponievits - Or Yé'hézkel]

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-> "Le 1er sentiment que nous devons éprouver à Roch Hachana, jour où nous allons proclamer Hachem Roi et Lui demander de nous accorder la vie, est l'amour de la vie, Lui montrer que nous apprécions cette vie!

Combien nous sommes heureux de vivre.
Car il n'est pas concevable de demander à D. de vivre si nous n'apprécions pas la vie!"

[Rav Avigdor Miller]

Les jours de pénitence (‘Hatam Sofer)

+ Le 'Hatam Sofer sur les 10 jours de pénitence :

1°/ L'impact réparatoire :
"Grande est la bonté de D. de nous avoir accordé 7 jours entre Roch Hachana et Kippour (sans compter ces 3 jours de fêtes) pour expier chaque jour de la semaine de toute l'année.

Comment cela?
Le Shabbath chouva, on peut réparer les fautes de tous les Shabbath, le dimanche celles de tous les dimanches, et ainsi de suite."

 

2°/ L'effet "débloquant" :
"Les Anciens ont écrit que toutes les prières de l'année jugées inaptes à cause de pensées étrangères et qui ont été repoussées comme des sacrifices immondes restent, en réalité, suspendues jusqu'au 10 jours de pénitence.

Si, pendant ces jours, l'homme prie de tout son cœur, il fait monter au ciel les prières de toute l'année de ce même jour.

Par exemple, les prières ferventes de Shabbath chouva entraînent avec elles celles, défectueuses, de tous les Shabbath de l'année.
Et il en est ainsi pour les prières de tous les jours de la semaine."

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

"Si le jour du début de l'année (Roch Hachana) est chaud, toute l'année sera chaude"

[guémara Baba Kama 147a]

Le Imré Emet de dire que notre ardeur/chaleur dans le service divin (avodat Hachem) à Roch Hachana déterminera celle de toute l'année.
Roch Hachana est la clé de l'année et c'est de ce jour qu'est puisée l'énergie spirituelle pour toute l'année.

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-> "Ainsi en est-il de l'homme : les yeux de son esprit sont fermés et il est plongé dans ce monde matériel et obscur. Son cœur est aveugle et il ne sait comment craindre et aimer le Nom divin glorieux et redoutable.

Il ne ressent pas suffisamment la présence de D. pour éprouver une crainte et un amour réels.

Que fait D. pour donner des mérites à Israël, son peuple bien-aimé?

Il leur donne des solennités pendant lesquelles Il les inonde de sainteté, les éclaire de la lumière de Roch Hachana et des jours redoutables qui l'irradient de crainte.

C'est la raison pour laquelle, il n'y a pas de juif qui n'éprouve de crainte et d'effroi ces jours-là, chacun à son niveau, selon qu'il s'est préparé et ouvre les yeux ...

La crainte de D. que l'on aura toute l'année découlera de la perception de la lumière que l'on aura eu à Roch Hachana."

[]le Pélé Yoèts]

-> "A Roch Hachana, D. envoie sur chaque fils et fille d'Israël un esprit d'élévation qui l'incite à revenir vers Lui."

[le 'Hatam Sofer]

-> "Chaque juif doit avoir un état d'esprit d'accepter sur lui le règne de D. avec amour, de tout son cœur et de toute son âme pendant les 2 jours de Roch Hachana ...
La sainteté à laquelle il aura accédé à Roch Hachana laissera son empreinte sur toute l'année.

Heureux quiconque mérite de purifier ses pensées et de ressentir la présence particulière de D. pendant les 48h de Roch Hachana.
Chaque parcelle d'heure de ces 2 journées lui apportera aide et soutien dans sa avodat Hachem pour chaque jour de l'année à venir.

[le Maor vaChémech]

"Car tu es un D. de vérité et Ta parole est vérité " (Amida de Roch hachana - ki ata Elokim émet, oudevar'ha émet)

= "Dans le ciel, la vérité domine et c'est la seule langue qui soit en vigueur là-bas.
Par conséquent, lorsqu'un homme prie mais que son cœur n'est pas avec lui, sa prière est un mensonge.
Elle n'est pas écoutée car sa langue (celle du mensonge), n'est pas connue là-haut!"

[Rabbi Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

L’essentiel à Roch Hachana

-> "La tâche primordiale à Roch Hachana est de se focaliser sur l'acceptation de la souveraineté de D. sur soi.

Le niveau avec lequel on accepte le règne de D. sur soi détermine la mesure dans laquelle nous sortirons méritants du jour du jugement.

Pour cette raison, nous ne mentionnons pas de requêtes personnelles dans la liturgie de Roch Hachana, la majorité des prières étant consacrée à honorer la royauté divine."

[Rav Guédalia Shorr - Ohr Guédaliyahou - Moadim]

-> "[A Roch Hachana, c'est] en fonction de l'intensité avec laquelle nous nous souvenons de D., [que] nous mériterons que notre souvenir donne lieu à un jugement favorable et à une abondance de bénédictions."

[Rav 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm]

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-> "Le fondement de Roch Hachana est la Royauté, à savoir que Hachem nous ordonne de Le proclamer comme Roi, comme il est dit: "Vous ferez de Moi un Roi" et que "aujourd'hui est le commencement de Ton oeuvre, le jour de la Création".
Cet aspect correspond à un renouvellement de notre existence, comme s’il s’agissait véritablement d’une nouvelle personne. Hachem a donné à chacun le pouvoir du renouveau, ainsi, c’est comme s’il avait été créé ce jour-là et acceptait Sa souveraineté bénie."
[rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]

La pomme …

+ La pomme ...

-> Il est écrit dans Chir haChirim (2,3) :
"Comme un pommier parmi les fruits de la forêt, tel est mon bien aimé parmi mes enfants; à son ombre je prends plaisir et m'assoie, et son fruit et doux à mon palais."

-> La guémara (Shabbath 88a) de dire à ce sujet :
"Rabbi 'Hama, le fils de Rabbi 'Hanina, dit : Quel est la signification du verset : "Comme un pommier parmi les arbres" ?
Pourquoi le peuple juif est-il comparé à un pommier?

Pour t'enseigner qu'à l'instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons". "

=> Le peuple juif est donc comparé à un pommier du fait de son acceptation inconditionnelle de la Torah.

De la même façon, qu'il eût été logique que les feuilles du pommiers grandissent avant que ses fruits ne poussent, il eût été logique que le peuple juif veuillent comprendre les mitsvot avant de s'engager à les accomplir.

=> Par reconnaissance de notre profond amour pour la Torah, D. bénit le peuple juif en le comparant au pommier.
Dès lors, la pomme est un symbole de notre profond attachement à D.

-> Le Divré Yoel (Roch Hachana 28) commente :
A l'instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons".
Ainsi, les juifs étaient prêts à accepter la Torah (contenant les demandes de D.), avant même de savoir ce que ses lois impliquent.
=> En mangeant de la pomme, nous demandons à Hachem d'agir avec nous mesure pour mesure, en accomplissant nos demandes avant même de les avoir prononcées.

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+ Les Simanim :

-> Abayé dit : "Un signe est significatif" (Simana milta hi" - guémara Horayot 12a).

Manger un signe (siman) a pour but de produire un signe positif pour l'année à venir
De plus, chacun des symboles, nous donne l'occasion de louer D.
En effet, chaque Yéhi ratson, permet d'exprimer davantage la grandeur d'Hachem.

-> "Il n'y a pas de sens mystique dans la consommation de ces fruits. Ils ne sont qu'un signe pour rappeler à l'homme de s'éveiller à la téchouva et de prier sur son sort
[...]
Le fait de les consommer nous porte à croire que nos souhaits ont une chance d'être exaucés."
[Chla haKadoch - massékhet Roch Hachana]

-> Les simanim démontre notre confiance dans le jugement favorable qui sera rendu à Roch Hachana.
['Hatam Sofer - Drachot Roch Hachana]

-> Selon nos Sages, à Roch Hachana nous ne demandons rien sur nos besoins matériels, préférant uniquement désirer que la grandeur de la Royauté de Hachem soit la plus éclatante possible.
Comme nous avons également besoin de moyens matériels, alors nous les demandons par allusion au moyen des signes.
D'autres ajoutent qu'en ce jour de Jugement, nous n'avons plus de voix pour répondre de nos fautes (notre crainte de ce jour étant énorme), c'est comme si nous ne pouvions pas ouvrir la bouche, et c'est pour cela que nous utilisons différents signes pour demander à Hachem ce dont nous avons besoin.

-> Le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 583) rapporte que le Maharchal ne mangeait pas de poisson lors du repas du soir de Roch Hachana, car c'est un met qu'il aimait beaucoup et qu'il craignait d'en consommer la tête pour son bon goût et pas pour le symbole qu'elle représentait.

-> Il est intéressant de rapporter la michna Broura (תקפג:ה) sur le fait de se mettre en colère à Roch Hachana.
Il y est enseigné que de même que les bons signes alimentaires peuvent annoncer une bonne année, alors de même le fait d'être de bonne humeur aura le même impact, tandis que le fait de s'énerver aura l'effet inverse. On devra se surveiller et s'empêcher de tout sentiment de colère ou d'inquiétude à Roch Hachana, afin que cela soit un bon signe pour l'ensemble de notre année à venir.

-> Se mettre en colère à Roch Hachana est un signe de mauvais augure qui peut avoir sur toute l'année des influences néfastes pouvant annuler tous les signes de bon augure, comme la pomme trempée dans le miel, ...
[Kaf ha'Haïm - début du chap.53]

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+ Une pomme dans du miel :

-> "On a l'habitude de manger une pomme douce trempée dans du miel et de dire : 'Que se renouvelle pour nous, une année bonne et douce' "
[Réma 583,1]

-> "C'est un bon signe de goûter du miel d'abeilles à Roch Hachana.
On sait, en effet, que les abeilles piquent et agressent l'homme et pourtant elles produisent la chose la plus douce qui soit.
C'est un signe que nous souhaitons passer de la rigueur de la justice divine (midat hadin) à la miséridorde de D. (midat hara'hamim)."
[Lékét Yochèr]

-> "[Il est judicieux de manger de la pomme] comme il est écrit : "Son fruit est doux à mon palais" (Chir haChirim 2,3). De plus, il est écrit : "Comme l’odeur d’un champ..." et il est dit qu’il s’agit d’un verger.
Il est bien connu que ces bénédictions ont été données le jour de Roch Hachana."
[Gaon de Vilna - Biour HaGra - Ora'h 'Haïm 583,3]

-> " Il est écrit dans le Maharil que la raison pour laquelle nous mangeons de la pomme à Roch Hachana est pour nous rappeler les vergers évoqués dans la Torah au moment où Yitshak a bénit Yaacov : "Regarde, l’odeur de mon fils est comme celle d’un champ que Hachem a bénit!" (Bereshit 27,27)."
[Rabbi Moché Isserles, Darhé Moché, Orah Haïm 583,3]

-> On mange une pomme dans du miel afin de mettre l'accent sur la "douceur" de la nouvelle année.
L'essentiel semblerait ainsin être le miel. Pourtant, nous récitons la bénédiction sur la pomme, le miel n'étant qu'un simple ajout. Pourquoi cela?
Le rav David Hoffman répond que c'est parce que la pomme est un symbole de vie en lui-même, puisqu'elle vient d'un arbre, et que la Torah (notre élément vital) est appelée : ets 'haïm (l'arbre de Vie).
Ainsi, bien que nous souhaitons une vie remplie de douceurs et de bonheur, nous reconnaissons que cela ne vient qu'en ajout au principal : une Vie selon la Torah (boré péri aéts ... ['haïm]!).
Nous souhaitons pouvoir se comporter en tant que juif(ve) avec un goût agréable de miel dans la bouche, et non se focaliser uniquement sur le miel (les plaisirs éphémères proposés dans ce monde), prenant au mieux de la pomme que par obligation (ex: je le fais car tout le monde fait ça!).

-> [Naturellement, la pomme est bonne, mais on rajoute quand même du miel (volonté de papa Hachem), pour dire que la vie juive est encore plus agréable que celle des non-juifs (manque de goût, de sens). Nous devons suivre la volonté de D. (qui est ce qu'il y a de mieux), et non ce que l'on pense est bien. ]

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+ La grenade :

-> "Que nos mérites augmentent comme les grains de la grenade"

Cette demande est très étonnante : comment pouvons-nous demander à D. que nos mérites augmentent comme les grains de la grenade? Nos mérites ne dépendent-ils pas uniquement de nos actes?
Celui qui souhaite accroître ses mérites doit agir!

Rabbi Mikhel Silber explique cette requête de la façon suivante.
Lorsqu'un homme publie un livre, donne un cours ou répand la Torah d'une façon ou d'une autre, il essaie par cet acte d'accroître ses mérites.
Mais le résultat ne dépend pas que de lui. Combien d'hommes liront ce qu'il a écrit? Combien de personnes viendront assister à son cours?

Nous demandons donc, que nos actes portent leurs fruits et que nous réussissions à répandre la Torah.

On peut également souhaiter que de façon directe ou indirecte nous puissions influencer positivement notre entourage afin qu'ils s'améliorent, ce qui fait que nous sommes à l'origine de plein de nouvelles mitsvot (qui suit le schéma en arbre de l'affiliation).

[Une grenade est un fruit qui a une couronne, renvoyant au fait que nous sommes les fils du Roi des rois, et que nous devons avoir conscience de notre grandeur et on espère pouvoir agir en conséquent (faire pleins de belles choses pour le Roi).
La couronne fait allusion à notre désir de voir le roi (mélé'h) machia'h arriver très très bientôt, moment où la conscience du Roi Hachem sera totale.

Nos Sages affirment : "Même les plus vides d’entre vous [Israël] sont remplis de mitsvot comme une grenade" [guémara Bera'hot 57a].
=> Dans son essence, tout juif, même si extérieurement il renvoie une couleur rouge (alarmant de par son comportement), il est intérieurement pleins de trésors, de valeurs.
On retire la peau pour signifier que l'on souhaite se débarrasser du mal, et nous nous délectons de tout le bien.
Grâce à ce jugement positif sur autrui, nous méritons d'être jugés positivement par Hachem, et d'avoir une super année!

Dans une grenade, tous les grains sont collés les uns aux autres, comme pour nous signifier que dans la vie d'un juif, il n'y a pas de place pour autre chose que des mitsvot.
Il y a également l'idée que chaque mitsva est indépendante. Comme disait le 'Hafets 'Haïm à propos du lachon ara : même si tu n'arrives pas à la perfection dans ce domaine, attrapes tout ce que tu peux prendre!
Dans la vie, même si ce n'est pas parfait, agis et fais de ton mieux.

La grenade a une écorce extérieure, faisant allusion à la nécessité de se protéger des mauvaises influences. En effet, si nous voulons développer au maximum nos mitsvot, nous devons avoir des barrières personnelles afin d'être le plus productif possible dans la sainteté.]

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+ "Les fauteurs d'Israël sont remplis de bonnes actions comme l'est une grenade par des graines" (guémara Erouvin 19a)

-> Les élèves du Baal Chem Tov vivaient concrètement cela, en accordant le bénéfice du doute à tout juif.
En effet, si même les fauteurs sont pleins de mitsvot, alors le juif ordinaire a en lui une grande sainteté, et doit être jugé positivement.
[la grenade nous aide à matérialiser cette notion dans notre tête, et à partir du moment où l'on juge autrui favorablement, alors Hachem en fait de même avec nous!]

-> [Dans sa bonté, Hachem nous donne tellement d'occasions de gagner des mérites en faisant des mitsvot, que même les fauteurs en sont pleins comme une grenade, alors à combien plus forte raison un juif ordinaire, ...
Combien devons-nous être fiers, joyeux d'être juif(ve), et combien devons-nous en être reconnaissants à papa Hachem!]

-> Les élèves du Rabbi de Kotzk inversaient cette interprétation : On peut être rempli de mitsvot comme l'est une grenade par ses graines, et malgré tout rester un fauteur d'Israël.

[On apprend de là l'importance d'avoir un temps quotidien réservé pour le moussar. En effet, on peut faire pleins de mitsvot mais rester très loin de l'état d'esprit, de l'attitude de la Torah.
Le rav Yéhouda Zev Segal disait : "Lorsque nous nous tenons devons Hachem à Roch Hachana remplis d'espoirs que nos bonnes résolutions vont renverser la balance du jugement en notre faveur, nous devons fournir un type de garant qui nous accompagnera [chaque jour], et ce garant est : l'étude du moussar. Ce n'est qu'avec l'étude du moussar que l'on peut véritablement s'améliorer et monter l'échelle spirituelle."]

-> Il est écrit : "Je reconnais mes fautes, et mon péché est sans cesse sous mes regards." (Téhilim 51,5).
Le Beit Avraham de Slonim explique que c'est uniquement nos bonnes actions réalisées avec de bonnes intentions qui montent au Tribunal Céleste afin d'y être enregistrées.
Celles faites sans enthousiasme restent ici en bas.
- Les tsadikim réalisent des mitsvot de tout cœur, et des fautes sans intention, ce qui fait que leurs bonnes actions montent en-Haut, et leurs fautes restent en-bas, devant eux ("mon péché est sans cesse sous mes regards").
- Les réchaïm réalisent occasionnellement des mitsvot et ce sans enthousiasme, et des fautes avec entrain, ce qui fait que leurs bonnes actions restent en-bas, et que leurs fautes montent En-Haut
Les fauteurs sont pleins de mitsvot comme l'est remplie une grenade de graines, car ne les ayant pas accomplies avec un bon état d'esprit, les mitsvot restent constamment en-bas avec son fauteur.

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-> Il est écrit : "Même les juifs vides sont emplis de mitsvot, comme une grenade" (Zohar ‘Hadach II, Méguilat Ruth 40b).
Une question se pose : S’ils sont remplis de mitsvot, pourquoi sont-ils qualifiés de "juifs vides"?

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (le Pri haArets), un des principaux élèves du Maguid de Mézéritch, répond : "C'est que ces juifs n’accomplissent pas les mitsvot avec joie. Voilà pourquoi ils sont considérés comme vides et creux!"

-> Le rav Roïte explique qu'il y a 2 sortes de mitsvot : celles qui sont faites facilement et superficiellement, et celles qui sont faites avec investissement de notre part ou dans l'épreuve.
Il y a certaines mitsvot qui participent à notre construction intérieure tant nous nous fatiguons pour elles car elles sont importantes à nos yeux. Il y a d'autres mitsvot que nous accomplissons de façon accessoire sans qu'elles nous pénètrent vraiment.
C'est pourquoi un homme peut avoir fait de nombreuses mitsvot, mais être appelé "rék" (vide) dans la mesure où il est intérieurement vide de toute spiritualité.

Inversement, dit le Rambam dans le Hilkhot Téchouva, une mitsva qui a été faite avec beaucoup d'investissement, dans l'épreuve, peut valoir à elle seule des milliers et des milliers de mitsvot.

["Plus c'est difficile, plus tu fais des efforts, plus ton mérite est immense aux yeux d'Hachem" (rav Israël Louri)]

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-> Comment peut-on demander : "Que nos mérites soient aussi nombreux que la grenade", alors que nos Sages (guémara Béra'hot 57a) ont enseigné que même les personnes les plus ordinaires d'Israël sont aussi remplies de mitsvot qu'une grenade de grains?
En réalité, lorsque les Sages disent que le juif accomplit autant de mitsvot que les grains d'une grenade, ils font référence à sa vie toute entière. Cependant, à Roch Hachana, nous souhaitons accomplir autant de mitsvot que les grains d'une grenade pendant l'année à venir.
[Pri 'Hadach - chap.583]

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+ Même ceux d'entre vous qui sont vides sont pleins de mitsvot, comme une grenade (est pleine de graines).
[guémara Erouvin 19a]

-> Nos Sages ont enseigné que si une personne aide d'autres personnes à acquérir des mitsvot, leur mérite lui est pris en compte (Pirké Avot 1,18) ; lui et eux sont récompensés pour ces mitsvot.

Supposons qu'une personne ignorante accomplisse une mitsva avec joie et empressement. Tout le monde dira : S'il peut accomplir une mitsva avec autant de joie et d'empressement, nous, les savants, devrions certainement le faire!
Le résultat est que cette mitsva qu'il a accomplie incite d'autres personnes à faire des mitsvot. Ces mérites lui sont également attribués, et il devient ainsi "plein de mitsvot comme une grenade".
[...]

Il y a 2 sortes de grenades : une douce et une aigre qui devient encore plus douce que celle qui l'a toujours été.
Les justes sont comme la grenade qui est toujours douce. Les réchaïm d'Israël sont comme la grenade qui commence par être aigre et devient douce, car en se repentant, ils peuvent transformer leurs péchés en mérites.
[Ben Ich 'Haï - Ben yéhoyada]

-> Dans Benayahou, le Ben Ich 'Haï écrit :
Pourquoi la guémara qualifie-t-elle ces personnes de "vides" si elle dit qu'elles sont "pleines"?
Ces personnes sont pleines de mitzvot mélangées à des intentions d'intérêt personnel, mais vides de mitzvot accomplies purement pour le ciel.
Ils sont comme la grenade, qui est pleine de petites unités, chacune d'entre elles étant un mélange de fruits et de graines.

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+ Grande = 613 grains?

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer 2,249b) rapportent le fait connu selon lequel les grenades compteraient 613 grains comme les 613 mitswot. De même, le Malbim (sur Chir haChirim 4,13) cite également cette chose remarquable.
Pourtant, si l’on ouvrait une grenade aujourd’hui, on pourrait ne pas y trouver 613 grains. Pourquoi?

A cause des fautes commises. [Zohar ‘haï - Vayé’hi p.390b]
Selon Rabbi Its'hak Yéhouda Yé’hiel Safrin de Komarna (1806-1874) explique que si l’on ne trouve plus 613 grains, c’est dû à la malédiction : "Dévoyer, la terre s’est complètement dévoyée" (זנה תזנה הארץ - Hochéa 1,2).

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+ Les noix :

-> Nous évitons de manger des noix à Roch Hachana, comme le mentionne la loi juive (Ora'h 'Haïm 584,2).
Une des raisons est que la valeur numérique du mot : "égoz" (une noix) est la même que le mot : 'hét (faute).

-> Le rabbi Mendel de Kotzk ajoutait : "A Roch Hachana, nous devons cependant surtout nous rappeler que la guématria du mot : 'hét (faute) est égale à celle de : 'hét (faute)."

[L'accessoire ne doit pas prendre le dessus sur l'essentiel.
En effet, il est bien d'y avoir des signes positifs, mais cela ne doit en aucun cas nous faire oublier la gravité d'avoir fauté et la nécessité de faire téchouva.
Il est très bien d'investir des efforts sur le Séder de Roch Hachana, mais combien plus d'efforts devons-nous investir à faire le bilan spirituel de notre année, à réparer le passé et à insuffler un élan plein de bonnes résolutions pour le futur.]

-> En ce sens, le rav 'Haïm Eptsein disait : "On peut parler encore et encore sur Roch Hachana tout en oubliant l'essentiel : Roch Hachana."
[la théorie c'est bien, mais il faut commencer à véritablement brisé son cœur de regret d'avoir fauté ...]

La téchouva : incroyable cadeau de D.

+ La Téchouva : l'incroyable cadeau de D., nous permettant de revenir à notre place d'avant une faute : au plus proche de D. ...

-> "Vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre Dieu ; vos péchés sont cause qu'il a détourné sa face de vous et cessé de vous écouter. " (Yéchayahou 59,2)

-> "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton Dieu; car tu n'es tombé que par ton péché." (Ochéa 14,2)

-> Selon la guémara Shabbath 55a, il y a seulement 4 personnes qui sont mortes sans n'avoir jamais fait de faute : Binyamin (le fils de Yaakov), Amran (le père de Moché), Yshaï (le père du roi David) et Kilav (le fils du roi David). Selon certains, on peut y ajouter : Lévy et Yéhochoua.

Puisque fauter est inévitable, D. nous a donné comme cadeau : la Téchouva.

D'ailleurs, nos Sages ont dit (guémara Pessa'him 54a & Nédarim 39b) : "7 choses ont été créées avant que le monde ne fût créé. Elles sont : la Torah, la Téchouva, le gan Eden, le guéhinam, le Trône de gloire, le Temple et le nom du Macchia'h"

La téchouva est si vitale/essentielle, qu'elle a précédé la création du monde!

Le Baal haTanya nous explique que le mot Téchouva est composé du mot : "tachouv" (retourne) et de la lettre : hé (renvoyant à D.).
=> La Téchouva est bien ce cadeau, cette possibilité de : retourner vers D., après la distanciation que notre faute a occasionné.

-> Le rav Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Moadim) de nous enseigner :
"Lorsqu'une personne transgresse [la volonté de D.], elle souille son âme.
Cette impureté va la couper et la séparer de D.
...
Chaque mitsva amène une personne plus proche de D.
En revanche, chaque avéra va mettre de la distance entre une personne et D.
...
Le but ultime de la Téchouva est de retrouver et regagner notre proximité originelle avec D."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) de dire :
"Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva!
Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine."

-> Le Rambam de nous dire aussi (Hilkhot Téchouva 7,4) :
"Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".

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-> Rabbi Aryé Kaplan nous rappelle :
"Nos Sages nous enseignent : "Tous les débuts sont difficiles" (Rachi - Chémot 19,5).
D. donne ainsi à chaque personne toutes les opportunités, et dès qu'elle réalise l'effort initial de faire Téchouva, elle reçoit l'aide de D. (guémara Shabbath 104a).

D. a dit à son prophète : "Revenez à moi, et je reviendrai à vous" (Mala'hi 3,7)
Nos Sages nous apprennent que D. dit : "Ouvrez-moi la plus petite porte de téchouva, même de la taille d'un chas d'aiguille et Je l'agrandirai comme les portes d'un grand palais." [Chir haChirim Rabba 5,3]"

Tout ce qu'il nous est demandé dans la téchouva (le repentir) est de faire le 1er pas et ensuite, D. nous assistera pour élargir le mouvement."

-> Le rav Pinkous compare cela au fait de faire l'effort de monter à bord d'un train. Celui qui n'aura pas fait l'effort du pas pour monter la marche restera à quai, tandis que sinon, il ira très loin assis tranquillement dans son siège.

-> Le Rabbi de Kotsk nous explique au sujet du fait que l'on attend de nous qu'un petit trou de la taille d'une aiguille :
"Mais, ce doit être un début approfondi.
Il peut être infime en proportion, mais doit pénétrer totalement la personnalité.".

[A l'image de l'aiguille qui fait, certes un tout petit trou en taille, mais qui est très pénétrant en profondeur.]

=> Un simple petit moment d’éveil spirituel est suffisant, mais il doit être sincère, pour pouvoir pénétrer chaque fibre de notre être.
Notre téchouva doit venir du plus profond de notre être ...