A l'époque du Temple, quand un homme apportait un sacrifice expiatoire, le Cohen l'aidait à obtenir le pardon et priait pour lui. A ce moment-là, la Miséricorde s'éveillait, adoucissait les rigueurs de la Justice, le repentir déversait un flux de bénédictions et l'intéressé était purifié de sa faute.
[Zohar - A'haré Mot 69b]
Catégorie : Fêtes
Min’ha de Shabbath = un temps propice
+ Min'ha de Shabbath = un temps propice :
-> Les six jours de la semaine, le monde est soumis aux rigueurs de la Justice (Rigueur) quand arrive l'heure de l'office de Min'ha.
Mais le Shabbath, c'est le moment le plus propice (de la semaine), placé sous le signe de la joie.
C'est à ce moment de la journée que Moché, le fidèle et saint prophète, a quitté le monde, pour que l'on sache qu'il n'a pas été visé par l'Attribut de Justice. Son lieu de sépulture est resté caché de tous, comme le Très-haut, qui reste invisible pour les êtres terrestres et les êtres célestes. Il peut être heureux de son lot.
[Zohar - Yitro p.88b]
L'homme doit prendre dans la joie le premier repas de Shabbath, qui lui apporte une bénédiction matérielle et une âme supplémentaire.
Au deuxième repas, tous les mondes baignent dans la joie.
Quant au troisième repas, il apporte la bénédiction sur tous les jours de la semaine.
Il faut prendre ces trois repas [de Shabbath] réservés à la sainte descendance d'Israël qui, à la différence des autres peuples, atteignent le plus haut degré de la foi.
D'où l'expression : "Entre Moi et les Bné Israël, c'est un signe perpétuel" (Ki Tissa 31,17) de notre lien privilégié.
[Zohar - Yitro p.88b]
Le mérite du repenti est encore plus grand que celui des Justes parfaits (tsadikim gmourim) car, lui, il se rapproche d'Hachem en un instant.
Dans le monde futur, l'âme des tsadikim monte dans le Ciel à la place accordée à chacun en fonction de son niveau spirituel, mais aucun d'entre eux n'a le droit de venir à l'endroit des repentis (baalé téchouva), qui sont les plus proches du Roi (Hachem).
[Zohar - 'Hayé Sarah 129a]
L’étude de la Torah à Pessa’h accélère la gueoula
+ L’étude de la Torah à Pessa’h accélère la Rédemption :
-> La guémara (Roch Hachana 11a) déclare : "En Nissan, nous avons été délivrés et en Nissan, nous le serons encore".
Le Ben Ich 'Haï ('helek 3, drouch pour Shabbat Hagadol) dit que, puisque nous serons libérés de l’exil en Nissan, nous devons profiter de ce mois pour étudier la Torah. Cependant, durant la première moitié du mois, tout le monde est très occupé par les préparatifs de Pessa’h et il y a très peu de temps libre pour étudier. Il est donc très important d’étudier la Torah le jour même de Pessa’h, lorsqu’on a du temps libre.
Le Ben Ich 'Haï affirme que la géoula viendra grâce au mérite de l’étude de la Torah et ajoute que les forces d’impureté qui tentent d’empêcher notre étude de s’élever sont moins puissantes le Shabbat et à Yom Tov.
En ce sens, si nous étudions la Torah à Pessa’h, ces forces ne pourront empêcher les effets de notre Torah de s’élever très haut, ce qui rapprochera la guéoula.
+ Pessa'h, matsa et maror : ces 3 aliments, que nous mentionnons ensemble le soir du Seder, étaient consommés ensemble lorsque le Temple existait. Ainsi, il est écrit : "Vous mangerez l'offrande de Pessa'h avec des matsot et des herbes amères" (Béaaloté'ha 9,11).
Pourquoi faut-il les manger ensemble?
L'offrande de Pessa'h commémore notre liberté. Nous l'associons à la matsa, que les Bné Israël mangeaient en tant qu'esclaves, et le maror, dont l'amertume rappelle l'esclavage.
Nous évitons ainsi que la célébration de notre liberté ne nous rende arrogants.
C'est également pour éviter l'arrogance/orgueil que cette fête porte 2 noms. On l'appelle la fête de Pessa'h, pour rappeler notre liberté, et la fête des Matsot, pour rappeler notre servitude.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 2 , haGadol 1]
Egypte & La main puissante d’Hachem
+ Egypte & La main puissante d'Hachem :
-> Que signifie le fait que Hachem nous a fait sortir d'une main forte (yad 'hazaka)? Pourquoi Hachem a-t-il eu besoin d'une main forte pour nous sortir d'Egypte?
Le concept de main forte ne s'applique qu'en cas d'une personne forte contre une autre personne forte.
L'un doit dominer l'autre avec sa grande puissance, et cette puissance est nécessaire lorsque son adversaire est également puissant.
Face à Hachem, rien ne peut Lui être comparé, alors pourquoi Hachem a-t-il eu besoin d'utiliser Sa main puissante, forte?
La main puissante que Hachem a utilisée n'était pas contre les égyptiens mais contre la midat ha'din (attribut de Rigueur), qui cherchait à poursuivre le peuple juif. La midat hadin disait à Hachem : "Tu aimes les jugements équitables, alors pourquoi [le peuple juif] est-il différent de ces autres adorateurs d'idoles (ovdé avoda zara)?" [les juifs étaient similaires aux égyptiens, en servant des idoles. ]
C'est la main forte que Hachem a utilisée pour repousser la midat hadin pour le bien des Avot.
[Alchikh haKadoch]
La matsa éveille notre conscience d’Hachem
+ La matsa éveille notre conscience d'Hachem :
-> Un roi ... avait un fils unique qui devint faible (et malade). Un jour, le fils eut envie de manger.
(Les conseillers médicaux) dirent : "Le fils du roi doit manger cet aliment médicinal, mais jusqu'à ce qu'il le mange, aucun autre type de nourriture ou de subsistance ne doit être présent dans la maison" (soulignant l'urgence de ce remède particulier).
Ces instructions ont été suivies. Une fois la nourriture médicinale consommée, (le médecin) dit : "Désormais, (le fils) peut manger tout ce qu'il veut ; (ayant pris le remède) rien d'autre ne lui fera du mal."
(Cette parabole sert à illustrer ce qui suit : ) Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Égypte, ils ne connaissaient pas l'essence fondamentale de la émouna. Hachem a déclaré : "Les Bné Israël doivent prendre ce remède (la matsa), mais jusqu'à ce qu'ils le fassent, aucun autre aliment (c'est-à-dire le 'hametz) n'est acceptable pour eux".
Une fois qu'ils ont mangé de la matsa, qui est elle-même le remède pour commencer à acquérir la connaissance de l'essence de la émouna, Hachem a déclaré : "À partir de maintenant, (même) le 'hametz leur est permis. Ils peuvent le consommer, car (après avoir mangé de la matsa) cela n'aura pas d'effet négatif sur eux".
[Zohar - paracha Tétsavé]
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-> Lorsqu'une personne entre dans ce monde, elle ne sait rien jusqu'à qu'elle atteigne l'âge de prendre du pain. Une fois qu'il a mangé du pain, sa conscience intellectuelle s'éveille en elle.
De la même manière, lorsque les Bné Israel quittèrent l'Égypte, ils ne savaient rien (des questions spirituelles) jusqu'à ce qu'Hachem leur fasse manger du pain (la matsa spéciale) ... C'est alors que les Bné Israel commencèrent à acquérir une conscience plus profonde d'Hachem.
[Zohar - paracha Vayétsé ]
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-> Rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov parle de la puissance de la matsa.
Il affirme que le fait de manger de la matsa aide à éliminer les désirs étrangers de l'âme.
[Torat Emet]
Shabbath ha’Hodech
+ Shabbath ha'Hodech :
-> Le Shabbath ha'Hodech est le Shabbath, qui précède roch 'hodech Nissan, où l'on va annoncer ce premier mois où le peuple juif a été créé (suite à la sortie d'Egypte). En ce sens, dans la Torah, les mois sont comptés par rapport à Nissan (1er mois de l'année).
Le terme "ha'Hodech" renvoie à la notion de renouvellement, de renaissance sur une nouvelle base encore plus spirituelle.
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+ Une Providence Divine constante :
-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Shekalim) écrit que la paracha Ha'hodech nous apprend qu’il ne faut pas, dire qu’une fois Hachem a créé le monde, Il ne s’en soucie plus.
Au contraire, il faut croire qu’Hachem guide constamment le monde et le renouvelle en permanence (mé'hadech - tout est comme nouveau - 'hadach = rien ne peut exister un seul seconde sans Hachem le décrète), comme nous le disons dans la prière du matin avant le Shéma : "dans Sa bonté, Hachem renouvelle perpétuellement l'œuvre de la Création" (mé'hadech bétouvo bé'hol yom tamid maassé béréchit).
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+ Un renouveau de la Kédoucha :
-> Le séfer Torat Emet écrit que durant le mois de Nissan, un niveau de sainteté renouvelé s'éveille dans chaque partie de l'âme juive.
Tout comme le monde a été créé en Nissan, la sainteté de chaque juive est renouvelée en ce mois. C'est donc le moment où nous pouvons sortir de la klipa d'Égypte et retrouver notre sainteté innée.
C'est pourquoi le Shabbat précédant Roch 'Hodech Nissan est appelé 'paracha ha'Hodech".
Ce Shabbat marque le début du renouveau de nos âmes (car il est connu que toute chose sainte trouve son origine dans le Shabbat précédent).
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+ Renouveau le Shabbat Ha'hodech :
-> Le séfer Sifté Tsadik (parachat Za'hor - ot 8) écrit que le jour de la parachat Ha'hodech, une étincelle de lumière nouvelle apparaît dans ce monde, permettant de recommencer sa vie littéralement comme un homme nouveau.
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+ Comme un homme nouveau :
-> Le Beit Avraham écrit que ce mois [qu'on annonce en ce Shabbath - Nissan] est appelé "roch" car c'est un moment propice pour se remettre dans l'ordre. Même si l'esprit est rempli de pensées impures, il peut être renouvelé et repartir de zéro.
Il dit que c'est le sommet de l'année entière, car celui qui se renouvelle à ce moment et accepte de servir Hachem constatera qu'il reçoit Son aide toute l'année.
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+ Renouveau de la Torah :
-> Le rav Tsadok de Lublin (séfer Pri Tsadik) écrit que ce Shabbat est marqué par les influences célestes. Il y a des choses qui, dans ce monde, aident une personne à accroître son étude de la Torah.
Il rapporte que le rabbi Bounim de Peshischa dit qu'en ce Shabbat, il y a un renouveau des influences divines de la Torah.
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+ Elever les plaisirs terrestres à la sainteté :
-> "Ce mois-ci [Nissan] est pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l'année. " (Bo 12,2).
Le rav Moché de Kobryn (Imrot Moché) écrit que le mot "la'hem" (לָכֶם) possède les mêmes lettres que le mot "mélé'h" (roi - מלך). Cela indique que le peuple a accepté Hachem comme roi à cette époque.
Il est ensuite dit que ce sera "richon" (le premier). Le mot "richon" symbolise les plaisirs terrestres, comme l’indique le verset : " Les prémices nouvelles de ta terre" (réchit bikouré admaté'ha - Ki Tissa 34,26).
Ainsi, le verset peut être compris comme affirmant que la principale façon d'accepter la règne de la divinité est d'élever les plaisirs terrestres et de les sanctifier.
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+ Le salut à crédit :
-> Certains, récite un piyout à Shabbath Ha'hodech, où il est écrit : "Le mois entouré (makifot) des saluts de Hachem".
Le séfer Bé'érot Hamayim explique que durant ce mois [de Nissan], Hachem nous paie "à crédit". (le mot "makif" peut signifier "entourer" ou "accorder du crédit").
Hachem nous paie à crédit en nous envoyant des saluts, même si nous ne les méritons pas, dans l'espoir que nous les "rembourserons" en les méritant plus tard.
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+ Hachem tire du plaisir de chaque mitsva de chaque juif :
-> "Et Hachem dit à Moïse ... ce mois est pour toi" (Bo 12,2).
Le séfer Avodat Israël (paracha Ha'hodech) explique que le but principal de la Création est que les juifs accomplissent la volonté de Hachem. Et Hachem en tire du plaisir.
Les philosophes affirment qu'il est impossible à un D. tout-puissant de tirer du plaisir d'êtres humains chétifs. Par conséquent, ils n'accordent aucune importance à Son service et préfèrent servir des idoles.
Les juifs, quant à eux, croient que notre service envers Hachem Lui procure du plaisir.
En conséquence, le verset dit : "Ce 'hodech est pour toi". La voie vers le renouvellement de Sa gloire (le mot : " 'hodech" peut signifier "mois" ou "nouveau") dépend de toi.
Si nous faisons Sa volonté, Il sera heureux.
Le mois d’Adar – un mois dissimulé + 2e Adar
+ Le mois d'Adar - un mois dissimulé :
-> L'année juive commence avec Nissan, un mois de miracles merveilleux (en Egypte et ensuite) démontrant la présence, la puissance et l'amour d'Hachem.
La lumière éclatante de Nissan illumine dans l'année, ainsi que le mois que suit : Iyar, puis Sivan, ... Mais au fur et à mesure que la lumière s'éloigne de sa source (Nissan), elle devient de plus en plus faible.
Enfin, nous arrivons à Adar, qui est le dernier mois. Adar (אדר) est similaire au mot אדרת (adéret), qui signifie un manteau. Lorsque la lumière de Nissan atteint Adar, elle est pratiquement invisible, imperceptible. Par conséquent, il n'y a pas de miracles révélés. Hachem est caché, dissimulé et invisible sous le voile de la nature.
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-> Lorsque Haman voulait détruire la nation juive, il tira au sort le moment le plus propice. Il commença par les jours, mais ceux-ci protestèrent. Le dimanche dit : "Hachem, tu as créé les cieux et la terre le premier jour. Israël respecte l'alliance qui permet aux [cieux et à la terre] d'exister. Si vous voulez déraciner Israël, déracinez d'abord le ciel et la terre!"
De la même manière, chaque jour protestait contre la destruction du peuple juif.
Lorsque Haman vit qu'aucun des jours de la semaine n'était propice à la destruction du peuple juif, il se concentra sur les mois. Mais Nissan avait le mérite de Pessa'h, Iyar celui de Pessa'h Shéni, et Sivan celui du don Torah. Tamouz et Av ont protesté en disant que Israël avait déjà enduré suffisamment de souffrances au cours de ces mois. Elloul eut le mérite d'achever le mur autour de Jérusalem à l'époque de Né'hémia ; Tichri, celui du shofar, de Yom Kippour et de Souccot ; 'Hechvan, celui de Sarah, qui mourut alors ; Kislev, celui de Hanoucca ; Tévet, celui de la séparation d'avec les épouses non juives à l'époque d'Esdras ; en Shevat, le peuple juif se rassembla pour prendre des mesures concernant la pilguech dans l'idole de Giva et Mikha (voir Shoftim chap.17-21). [certains événements se produiront après Pourim]
Puis vint Adar. En Adar, Haman n'a pu discerner aucun mérite.
De plus, Haman a parcouru tous les mazalot des mois et s'est rendu compte que chacun d'entre eux comportait des mérites pour le peuple juif. Cependant, le mazal d'Adar, le poisson, n'avait aucun mérite. De plus, Moshé est mort en Adar, et Haman ne savait pas que Moché était également né en Adar.
[d'après le midrach rabba Esther 7,11]
-> Il est logique que la naissance de Moché ait été oubliée et inconnue, car le mois d'Adar, sombre et lointain, est un mois d'oubli. En fait, avec la mort de Moché, la Torah a commencé à être oubliée. Immédiatement après sa mort, 3 000 halakhot ont été oubliées" (Témoura 16a).
Adar est une période où Tsion s'inquiète : "Hachem m'a abandonné et Hachem m'a oublié" (Yéchayahou 49,14).
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-> S'il y a une période qui se trouve au bas de l'année, oubliée et dans l'obscurité (Adar), il y a aussi des gens qui se trouvent au bas de l'échelle, oubliés et dans l'obscurité. Ce sont les âmes les plus basses qui fonctionnent à peine spirituellement, voire pas du tout.
Et dans le grand cycle du temps qu'est l'histoire, ces âmes les plus basses naissent à la fin, pendant la période de ikvéta dé'méchi'ha (talon du machia'h, période juste avant la guéoula).
À l'instar de l'anatomie humaine, le peuple juif débute par la génération de la tête, qui a reçu la Torah au mont Sinaï, descend à la génération du cœur, qui a construit le Temple, et se déplace continuellement vers l'extérieur et vers le bas jusqu'aux autres organes du corps.
Tout en bas de l'échelle se trouvent les âmes situées sur la plante des pieds, les talons.
Les dernières générations avant machia'h vivent dans un contexte de hester panim (dissimulation de la face d'Hachem) extraordinaire. C'est pourquoi la plupart des juifs d'aujourd'hui ne savent même pas qu'il y a un D., et encore moins qu'ils perçoivent Sa présence.
Les juifs de l'histoire de Pourim se trouvaient également dans une sorte d'ikvéta dé'méchi'ha.
Eux aussi se trouvaient à la fin d'un exil (celui de Bavel), et ils étaient confrontés aux résultats dévastateurs de la face cachée d'Hachem, car le peuple avait commencé à s'assimiler et à se marier entre lui et les autres.
Sans prophète pour les guider, les juifs se sentaient perdus face à la menace de l'anéantissement.
La guémara ('Houlin 139b) voit une allusion au nom Esther dans la prédiction selon laquelle Hachem doublerait la dissimulation de Sa face à la fin des temps : "véano'hi aster astir" (Vayélé'h 31,18).
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-> Qu'est-il arrivé à Pourim?
"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" d'un jour où les ennemis des juifs devaient les dominer, les anéantir, en un jour où les juifs ont dominé leurs ennemis.
De même, "le mois [Adar] a été transformé" (véha'hodech acher nééfa'h - Esther 9,22). Tout a été mis sens dessus dessous. Ce qui est toujours en bas est en haut à Adar.
La plante des pieds est toujours au ras du sol, en bas et dans l'obscurité. Mais que se passe-t-il si une personne se tient à l'envers?
Que se passe-t-il si la génération de précédent la venue du machia'h [ikvéta dé'méchi'ha = talons du machia'h = à la fois parce qu'on entend les pas du machia'h qui arrive, mais aussi parce qu'on sera une génération qui sera basse spirituellement comparée aux précédente, comme aux talons/bas des juifs de l'Histoire) devient la génération qui va vivre la guéoula qui construira le 3e Temple, comme la génération de l'histoire de Pourim qui a construit du 2e Temple (avec fin de l'exil de Bavel)?
Dans l'émerveillement de la transformation de Adar (אדר), nous réalisons que א' דר (aléf dar), Hachem, l'Unique (alouf aolam - Maître du monde), veut résider parmi nous.
En Adar, on passe de l'occultation de la présence d'Hachem et de l'oubli à : "le souvenir et l'éblouissement" (nizkarim vénaassim - Méguila 9,28).
C'est ainsi que : "Lorsque Adar arrive, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a).
"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" = en un instant tout peut être modifier au que si on est au talon (plus bas que bas, tout semble perdu), et bien on devenir à la tête (être la génération qui va permettre la venue du machia'h, qui va faire que Hachem se dévoilera complétement.)
[on est tellement convaincu de cela, qu'on est déjà dans un état où la joie est grande (on voit déjà le machia'h et ce que ça implique)! ]
[ cela est valable collectivement comme individuellement. On doit réaliser que derrière le masque de la naturalité de ce monde, se cache Hachem (rien ne peut se passer sans un décret de sa part), et à tout moment "vénaafo'h ou", tout peut être bouleversé. ]
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+ Adar = un mois de bénédiction :
-> Adar est passé du statut de dernier mois de l'année juive, le plus bas (le talon) et le plus sombre, à celui de mois lumineux et plein de bénédictions.
Son mazal de poissons, qui augmente de façon exponentielle, exprime la nature bénie de ce mois.
Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan - ofen 44) enseigne que chaque mois a un ange, et le nom de celui d'Adar est Avarchiel, de la racine de béra'ha (bénédiction).
Cet ange a 25 autres anges sous lui, tous chargés de la bénédiction, ce qui correspond aux 26 fois où l'on récite hodou l'Hachem ki tov le Shabbath matin.
Au cours du mois d'Adar, Moché a commencé à bénir le peuple juif juste avant sa mort.
C'est en raison de la nature bénie de ce mois que nos Sages conseillent d'investir dans des opportunités financières pendant Adar ('Hatam Sofer [7 Adar 5591] ; Bné Yissa'har [maamaré Kislev 4,83]) et de programmer d'enventuels procès contre des non-juifs pendant ce mois (guémara Taanit 29b).
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-> "Lorsque commence le mois de Av nous diminuons notre joie, de même lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)
-> En tant que mois de bénédiction (béra'ha) et de délivrance (yéchoua), Adar est synonyme de joie. Et cette joie n'est pas statique, elle ne cesse de croître.
La guémara compare l'augmentation de la joie d'Adar à la diminution de la joie en Av.
En Av, la joie diminue par étapes : d'abord les neuf jours avec leurs restrictions sur les activités joyeuses, puis le 7 Av avec plus de restrictions, puis la veille du 9 Av, et enfin le 9 Av lui-même, où nous n'avons même pas le droit d'étudier la Torah (sauf rares exceptions).
De même, la joie d'Adar devient de plus en plus forte, atteignant son point culminant avec Pourim, qui nous transporte ensuite vers Nissan et Pessa'h.
C'est pourquoi nous nous demandons comment nous pouvons profiter de la joie d'Adar.
Une personne plongée dans la matérialité est déprimée par son vide. On est constamment à la recherche du bonheur, sans vraiment le vivre.
Comment les juifs peuvent-ils profiter de la joie d'Adar?
Les juifs peuvent boire, danser et chanter, mais pas pour se réjouir. La fête de Pourim exprime une joie intérieure qui jaillit à cette époque de l'année dans le cœur de ceux qui sont plongés dans la Torah, la prière et le 'hessed.
[la Torah et les mitsvot sont des moyens de nous lier avec Hachem, or il n'y a pas de plus grande joie que le sentiment d'être proche de sa source de vie, de notre papa Hachem.
Alors oui, à pourim on se rend joyeux dans la matérialité, mais on réalise surtout que l'essentiel de la joie est ce sentiment où notre intériorité (âme) est en accord avec ce qu'on doit réellement faire de notre vie, avec la volonté de D. ]
[d'après le rav Moché Wolfson ]
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+ Le 2e mois d'Adar :
-> Nous avons expliqué comment Adar se situe aux confins de l'année, absorbant à peine la lumière émanant de Nissan.
Adar est un mois de hester panim, où Hachem est caché et où le peuple juif se sent oublié dans l'obscurité.
Mais il y a un mois qui est encore plus éloigné de Nissan que le 12e mois de l'année, c'est le 13e mois.
Même si un Adar ordinaire se trouve tout au bord, il fait toujours partie de la communauté des mois (il y a 12 noms différents). Chaque mois correspond à l'une des 12 tribus qui ont voyagé dans le désert dans l'étreinte sacrée des Nuées de Gloire. Chaque tribu et chaque mois portent un arrangement du nom d'Hachem (tsirouf - les 4 lettre יהוה peuvent être réarrangées en 12 tsiroufim différents).
Mais il n'y a pas de 13e arrangement du nom d'Hachem pour le 2e Adar, ni de tribu à laquelle il correspond.
Mais le 2e Adar (Adar Shéni) correspond aux juifs. À l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]
Dans les recoins les plus extrêmes du temps (13e mois après Nissan), privé d'un arrangement du nom d'Hachem, le 2e Adar correspond à ces juifs à la traîne qui rejettent La Royauté d'Hachem et ne veulent pas porter un tsirouf.
Mais dans la surprise du "Vénaafo'h ou" (Il a été transformé (la tristesse en joie, de l'anéantissement à la domination) - Esther 9,1) du mois d'Adar, c'est précisément là où Amalek attaque, que nous avons Pourim.
Dans la transformation qui s'opère, nous réalisons que si l'amour le plus grand d'Hachem est démontré aux juifs d'Adar, il est encore plus fortement souligné pour les juifs du 2e Adar.
Pour eux, Hachem Lui-même combine les douze tsiroufim (arrangements du Nom Divin) pour créer un tsirouf complet et devient leur Source et leur Protection.
Nous nous rendons compte que cet ajout supplémentaire d'un mois est ce qui ramène réellement les juifs à Hachem. Un 2e Adar est ajouté pour aider la lune, qui symbolise les juifs, à rattraper le soleil, qui symbolise Hachem. Même les âmes les plus rejetées et les plus rebelles feront téchouva.
C'est pourquoi, lorsqu'il y a un 2e Adar, nous appelons son Pourim : Pourim Gadol, le grand Pourim, par opposition au Purim Katan, le petit Purim, du premier Adar.
Mais le Pourim d'un 2e Adar est plus important que le Pourim d'une année normale.
Car si Pourim consiste à tout renverser ("vénaafo'h ou"), ce qui était bas devient haut, le mois d'Adar inférieur est encore plus élevé que le mois d'Adar d'une année normale.
En fait, la guémara (Yérouchalmi Méguila 1:5) affirme que le miracle de Pourim a eu lieu pendant un 2e Adar. Du plus bas niveau, nous sommes hissés vers les plus hauts sommets.
[d'après le rav Moché Wolfson ]