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Pourim Katan

+ Pourim Katan :

=> Qui lit la Meguila à Pourim Katan?

-> Quand il y a 2 mois d'Adar, nous célébrons Pourim pendant le second, car la Méguila est désignée par le terme "cette deuxième lettre de Pourim" (iguéret haPourim azot achénit - Esther 9,29). [Méguila 6b]

Mais השנית (achénit - la 2e) est un mot féminin, qui fait référence à "iguéret" (lettre), qui est également féminin. Le mot 'hodech (mois), est masculin. Si l'instruction ici est de lire la méguila pendant le 2e mois, le verset n'aurait-il pas dû dire השני (achéni - le 2e)?

Pourquoi, en effet, ne célébrons-nous pas Pourim pendant le premier Adar?
La règle générale n'est-elle pas que : "nous faisons les mitsvot à la première occasion, dès que possible" (én maavirin al amitsvot)?
En fait, il y a même une opinion (guémara Méguila 6b) qui dit précisément cela, nous devrions célébrer Pourim dans le premier Adar parce que nous ne devrions pas retarder l'accomplissement des mitsvot.

Cependant, nous suivons l'autre opinion de la guémara en ayant Pourim dans le 2e Adar car : "on préfère placer la guéoula (de Pourim) proche de la géoula (de Pessah - en Nissan)".
Mais pourquoi le fait de rapprocher la géoula de Pourim de celle de Pessa'h est-il si important qu'il l'emporte sur le principe de réaliser les mitsvot dès qu'on peut le faire?

Pourquoi y a-t-il deux Adar?
La lune est appelée "le petit luminaire" (méor hakaton - Béréchit 1,16), parce qu'elle a été diminuée de 3 façons différentes. Premièrement, sa lumière est de loin moins lumineuse que celle du soleil et n'est qu'un reflet. Deuxièmement, sa lumière n'est pas constante, elle est allumée et parfois comme éteinte.
Troisièmement, la lune ne peut pas suivre le rythme du soleil. Les 12 mois de la lune sont censés correspondre à la rotation du soleil autour de la terre. Cependant, elle termine ses 12 mois en 354 jours, alors que le soleil fait le tour de la terre en 365 jours. Elle perd donc 11 jours par rapport au soleil chaque année.
Pour aider la lune à suivre le rythme du soleil, nous ajoutons un Adar supplémentaire tous les trois ans environ.

La relation entre le soleil et la lune symbolise le lien entre "Hachem, qui est notre source et notre protection" (chémech oumagen Hachem - Téhilim 84,12), et le peuple juif, qui est réceptif et "beau comme la lune" (Chir haChirim 6,10).
L'inégalité entre le soleil et la lune exprime l'imperfection de notre relation avec Hachem. Le fait que la lune recule au point de perdre complètement son lien avec le soleil symbolise un hester panim sombre et profond, une dissimulation de la présence d'Hachem.

C'est pourquoi, après environ 3 ans sans mois supplémentaire, nous arrivons à "Pourim katan", le petit Pourim.
Le petit luminaire a déjà pris un retard d'une trentaine de jours (environ 11 jours par an fois 3 années), et (au moment de commencer Adar) nous sommes encore au cœur de l'hiver sombre, loin du printemps.
Nous sommes tout simplement trop faibles pour générer, à travers les mitsvot de Pourim, les lumières dynamiques qui nourriront le ciel et la terre, car la puissance de la géoula de Pourim provient de la force de la géoula de Nissan, lorsque la lune a rattrapé le soleil. Ainsi, nous devons être proches de Nissan afin d'attirer la lumière [spirituelle] de la géoula de Pourim.

Que se passe-t-il donc le 14 du premier Adar d'une année bissextile?
Un an s'est déjà écoulé depuis le dernier Pourim ; pouvons-nous survivre un mois de plus sans lire la méguila?

La vérité, c'est que nous ne pouvons pas, et c'est pourquoi la méguila est lue, mais pas sur terre.
Chaque fois que quelque chose doit être fait mais que nous sommes trop petits pour le faire, Hachem le fait pour nous. Le jour de Pourim Katan, Hachem lit la méguila dans le ciel.

Au lieu de nourrir les cieux avec des lumières générées sur terre, nous sommes nourris par des lumières générées dans les cieux.
Comme un katan, un petit enfant, notre Père subvient à nos besoins.

Les lumières générées par la lecture de la méguila par Hachem percent l'obscurité du hester panim (dissimulation de la Présence Divine), nous donnant la force d'entrer dans le 2e Adar et d'accomplir nous-mêmes les mitsvot de Pourim.

L'adjectif féminin השנית (achénit) fait référence à la lettre de Pourim, et non au mois d'Adar. Lorsque nous lisons la méguila le 14 du 2e Adar, il s'agit de sa 2e lecture, puisque Hachem l'a déjà lue au Ciel.
Bien entendu, cette 2e lecture est beaucoup plus puissante et dynamique que celle d'une année ordinaire. Il s'appuie sur la lecture du plus grand des lecteurs (papa Hachem).

[d'après le rav Moché Wolfson]

L’importance du ta’hanoun

+++ L'importance du ta'hanoun :

+ Relever les étincelles tombées suite à nos fautes :

-> Le ta'hanoun est une tâche spirituelle difficile et importante.
Le Arizal (chaar haKavanot - Néfilat Apayim 2) écrit qu'il s'agit en fait d'un moment dangereux, dans lequel l'âme d'une personne risque de tomber dans les klipot (force du mal/impureté). Cependant, si cela est récité comme il le faut, alors cela peut élever une personne à des niveaux spirituels élevés.
Il y a donc beaucoup à gagner avec le ta'hanoun, mais aussi beaucoup à perdre.

Les hôtes du Ciel interviennent également à ce moment vital. D'un côté, il y a les forces de l'impureté, qui lancent des accusations et affirment que l'âme mérite d'être perdue à cause de ses fautes.
De l'autre côté, il y a les forces de sainteté, les anges qui se tiennent dans le camp de la Chékhina, qui aspirent et espèrent son succès, afin qu'elle puisse émerger indemne dans la lumière.
Si c'est le cas, la Chékhina en bénéficie grandement, car les étincelles de sainteté qui sont tombées sont élevées, ce qui ajoute à l'éclat de la Chékhina.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) explique le verset récité dans le Ta'hanoun séfarade : "Tous ceux qui espèrent en Toi n’auront pas honte. Ceux qui se rebellent pour rien seront humiliés" (Téhilim 25,3)
Cela nous apprend que lorsqu'une personne réussit à accomplir la tâche du ta'hanoun, non seulement elle sera sauvée de la honte, mais tous les saints anges qui espèrent en elle pour le bénéfice de la Chékhina seront également justifiés dans leurs espoirs pour elle.

"Ceux qui se rebellent" fait référence aux sitra a'hra et aux forces du mal qui se rebellent contre la Chékhina. Ils avaient espéré le voir échouer et se perdre parmi les klipot, incapable de revenir.
Ils seront humiliés lorsque leurs espoirs envolés seront brisés et qu'ils n'auront plus rien à montrer.

[ le ta'hanoun = le texte général de vidouï, de confession de nos fautes, ce qui nous permet de profiter de la force de la téchouva. ]

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-> Le Arizal (chaar haKavanot) explique qu'il y a un élément de martyre dans le ta'hanoun. Dans la profondeur de sa kavana kabbalistique, au moment du ta'hanoun on abandonne notre vie pour descendre dans les klipot, afin de sauver les étincelles déchues qui y sont piégées.
Si ces kavanot ne sont pas exécutés correctement, une personne peut rester piégée en bas, incapable de revenir, et perdre ainsi sa vie.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) ajoute que lorsqu'une personne accomplit le ta'hanoun, elle renaît avec une nouvelle vie. La personne qu'on était auparavant a abandonné sa vie, et une nouvelle personne est née à la place.

C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset suivant du ta'hanoun : "Fais-moi connaître tes voies, Hachem, et apprends-moi ton chemin" ( דְּרָכֶיךָ יְהוָה הוֹדִיעֵנִי אֹרְחוֹתֶיךָ לַמְּדֵנִי - Téhilim 25,4)
Les premières lettres de ce verset correspondent à la guématria de ילות (yaloud - né).
Lorsqu'une personne se couvre le visage pendant le ta'hanoun (ou bien qu'elle se courbe, tombant comme "mort" devant Hachem (annulant son égo), exprimant le regret d'avoir pu bomber le torse pour agir contre Sa volonté), alors elle renaît comme un nouvel enfant.
Une telle personne se tourne alors vers Hachem pour qu'Il lui enseigne la Torah, tout comme la Torah est enseignée aux jeunes enfants, qui sont éduqués à marcher sur le chemin d'Hachem.

Le verset utilise deux synonymes pour chemins, "déra'him" et "or'hot".
Nous pouvons comprendre cela en nous basant sur le Zohar (III,88a), qui explique que "déra'him" sont les chemins bien tracés qui symbolisent les explications simples de la Torah. "or'hot" se réfère à un nouveau chemin qui vient juste d'être ouvert, et qui n'a pas encore été emprunté par les masses. Cela fait référence aux secrets de la Torah qui ne sont connus que de quelques privilégiés.
Dans ce verset, le roi David a prié pour la connaissance des deux, puisque toutes les chemins de la Torah sont ouverts à celui qui se sacrifie pour ta'hanoun.

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-> Ceux qui risquent leur vie dans le ta'hanoun pour honorer Hachem bénéficient d'une aide Divine spéciale, qui les conduit sur le chemin de la vérité.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique ainsi la suite du ta'hanoun : "Il enseigne aux humbles Son chemin" (vilaméd anavim darko - Téhilim 25,9). Une personne humble fait abstraction de ses propres intérêts et se consacre uniquement à la réalisation de la volonté d'Hachem.
En retour, Hachem la protège le long d'un chemin droit, sans obstacles ni pierres d'achoppement.
Il est écrit à son sujet : "Heureux l'homme qui se confie en Ta force et qui trace sa route dans son cœur" (Téhilim 84,6). C'est comme si une personne avait un ami de confiance qui l'oriente dans la bonne direction à tous les carrefours de sa vie.

C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique le verset du ta'hanoun : "Guide-moi dans Ta vérité et enseigne-moi, car Tu es le D. de mon salut. C'est vers Toi que j'espère tout au long de la journée" (adéri'héni baamité'ha ... - Téhilim 25,5).
Lorsqu'une personne récite le ta'hanoun avec de la kavana, elle prie Hachem de la guider sur le chemin de la vérité et de dégager son chemin des obstacles qui l'obstruent.

Une telle personne n'imagine pas qu'elle mérite ces conseils en récompense de ses propres efforts ou parce qu'elle a si bien récité le ta'hanoun. Elle se rend compte de ses nombreuses lacunes et ne compte que sur la bonté de Hachem pour la sauver, "puisque Tu es le D. de mon salut".
Telle est notre espérance, non seulement lorsque nous récitons le ta'hanoun, mais aussi tout au long de la journée et de notre vie.

[le ta'hanoun est un moment d'humilité intense, où l'on reconnaît nos torts devant le Roi des rois, et notre désir d'agir selon la volonté d'Hachem, et par cela nous méritons d'être assister et aider par Hachem dans notre vie. ]

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-> Comment expliquer qu'une personne puisse fauter et atteindre des hauteurs spirituelles uniquement grâce à la téchouva et au ta'hanoun?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique en se basant sur le verset : "Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté, car elles sont éternelles" (zé'hor ra'hamékha Hachem ... - Téhilim 25,6).
Ces hauteurs spirituelles précèdent la création du monde et constituent le fondement sur lequel le monde a été construit. Il existe un monde de pureté parfaite qui précède le monde dans lequel nous vivons, et aucune faute ne peut toucher ou nuire à ce monde de perfection.
Lorsqu'une personne met de côté ses intérêts personnels et s'élève au-dessus de ce monde physique, elle atteint ce monde primordial de perfection, où elle est purifiée de ses fautes.

C'est le sens du verset :
"Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté" = dans Ta miséricorde et Ta bonté, aide-moi à atteindre ces hauteurs spirituelles que je ne mérite pas vraiment.
"car elles sont éternelles" = elles ont précédé la création de ce monde et sont hors de portée de la faute.

[ selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde."
De même, la guémara (Nédarim 39b) met la téchouva parmi les 7 choses furent crées avant la création du monde.
En ce sens, faire ta'hanoun c'est se reconnecter avec le monde dans son état le plus parfait, le plus pur, avant la création. ]

Lorsque quelqu'un s'élève au-dessus du monde de la faute en récitant correctement le ta'hanoun, ses pas sont guidés par le Ciel pour marcher sur le chemin de la droiture.
Même s'il faute accidentellement à l'occasion, il ne continuera pas sur la voie de la faute. Il recevra immédiatement un message du Ciel, parfois à travers une courte période de souffrance, pour purifier ses fautes et le ramener sur le chemin de la vérité.
[...]

Hachem guide quelqu'un sur le chemin qu'il a choisi. En faisant les ta'hanoun (je me suis égaré dans la faute, et en réalité j'ai vraiment envie de faire ta volonté, même si le yétser ara peut être trop fort!), on mérite d'être aidés pour aller sur le chemin de la dvékout (l'attachement avec Hachem).

"Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Nous vivrons aujourd'hui : le gentri se sent sur (plus 1 pour la valeur de la phrase).
1 pour la valeur de la phrase).
La guématria הַדְּבֵקִים בַּיהוָה (attachés à Hachem) a une guématria (+1 du kollel) égale à זו נפילה (zo néfila).
Cela fait référence à la néfilat apayim, le fait de tomber sur son visage pendant le ta'hanoun, par lequel une personne mérite de s'attacher à Hachem et de gagner la vie éternelle.

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+ Corriger les fautes liées à la brit :

-> Le ta'hanoun est également efficace pour guérir les dommages causés par la souillure de la brit.

Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 36)
il y a un élément d'abandon de sa vie pour Hachem qui est inhérent au Tachanoun.
Certaines fautes sont expiées par la téchouva seule, mais certaines fautes sont si graves que la téchouva ne peut que retarder la punition, alors que l'expiation complète n'est réalisée qu'avec la mort du fauteur.
La souillure de la brit est une telle faute. Bien qu'une certaine forme d'expiation soit possible même du vivant d'une personne, l'expiation totale se fait par la mort.

Le ta'hanoun étant considéré comme une sorte de "mort", au cours de laquelle le fauteur disparaît et une nouvelle personne renaît à sa place, il peut expier même les fautes de la brit.
Une personne n'a pas besoin de mourir pour être pardonnée. Lorsqu'il abandonne sa vie à Hachem dans la téchouva et le ta'hanoun, elle renaît à nouveau et se purifie des fautes de sa vie précédente.

Raconter la sortie d’Egypte

+ Raconter la sortie d'Egypte :

-> À chaque génération, chacun est tenu de se considérer comme s'il avait été libéré d'Égypte et de rendre grâce au Créateur pour les grands miracles qu'il a accomplis pour nous, lorsqu'il nous a fait sortir de la maison d'esclavage.
Créateur pour les grands miracles qu'Il a accomplis pour nous, lorsqu'Il nous a fait sortir de la maison de l'esclavage.
Cette obligation est un commandement positif de la Torah, qui nous oblige à nous souvenir chaque jour de la sortie d'Égypte. Cependant, il y a une nuit dans l'année, la nuit du Seder, au cours de laquelle il existe une mitsva spéciale consistant à raconter l'histoire de l'Exode dans les moindres détails. Nous rassemblons nos enfants et leur racontons les miracles et les merveilles qu'Hachem a accomplis pour nous cette nuit-là.

-> Nous avons un commandement positif de la Torah de nous souvenir chaque jour de la sortie d'Egypte, et cependant il y a une nuit dans l'année, celle du Séder, au cours nous avons une mitsva spéciale de la raconter dans les moindres détails.
A ce sujet, le Zohar (II,40b) enseigne :
"Quiconque raconte le récit de la sortie d'Égypte et se réjouit de cette histoire est invité à se réjouir avec la Présence Divine (Chékhina) dans le monde à Venir, qui est l'endroit le plus joyeux de tous.
Lorsqu'une personne se réjouit avec son Maître, Hachem, et que Hachem se réjouit du récit de la sortie d'Egypte, Hachem rassemble alors Sa cour et leur dit : "Allez écouter l'histoire de Ma louange, racontée par Mes enfants qui se réjouissent de Ma délivrance".

Les anges se rassemblent alors autour des juifs pour écouter le récit des louanges d'Hachem, alors que les juifs se réjouissent de la délivrance que leur Maître, Hachem, a accomplie pour eux.
Ensuite, toutes les armées du Ciel reconnaissent Hachem pour les miracles et les actions puissantes qu'Il a réalisés, et pour la nation sainte qu'Il a sur la terre.
Ainsi, de la force est ajoutée dans les Cieux, et les Bné Israël (juifs) donnent de la force à leur Maître, dont la force s'accroît lorsqu'Il est loué pour Sa puissance."

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-> Le Chlah haKadoch (Pessa'him, matsa chmoura 160-162) écrit que lorsque nous racontons le récit de la sortie d'Egypte la nuit du Séder, les miracles de la sortie d'Egypte sont ravivés.
Hachem se réjouit de cette histoire, apportant la paix au Ciel, puis à toute la création.
En évoquant les miracles de la sortie d'Egypte, nous rapprochons le peuple juif d'Hachem et chassons les nuages sombres qui nous séparent.
C'est là le véritable sens de la Rédemption : Il sera notre D. et nous serons Sa nation.

La Haggada n'est pas un document ordinaire.
Les lettres qui composent son texte sont des lettres saintes et vibrantes de la Torah elle-même ; elles contiennent la potentialité même des grands miracles qui forment le contenu du récit qu'elles véhiculent.
Ainsi, en récitant la Haggada et en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, il est possible d'attirer d'en-Haut un semblant de ces mêmes miracles, se réalisant par le mérite des personnes engagées dans cette mitsva exaltée.
[Maggid de Zlotchov]

-> Le verset dit : "Les cieux racontent la gloire de D." (achamayim méssapérim kevod kél - Téhilim 19,2).
Bien que cela représente le sens ordinaire du verset, le Zohar (dans la Hakdama) l'interprète différemment, en associant le terme מְסַפְּרִים (messapérim) à un joyau étincelant :"les cieux ... brillent comme l'éclat d'un saphir" (achamayim ... mitnaarin kézohara dé'saphir).
La mitsva de sipour yétsiat Mitsrayim (raconter le récit de la sortie d'Egypte) peut être comprise de la même manière, ספור (sipour) dérivant du terme ספיר (saphir), qui reflète une notion de luminosité.
Il s'agit d'un phénomène tout à fait remarquable puisqu'en racontant les événements de la sortie d'Egypte, tout juif réveille les mêmes lumières spirituelles et les émanations, qui ont été révélées au moment de la délivrance originelle [en Egypte], et ces lumières brillent alors sur le narrateur lui-même. [Ramak]

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-> La réalisation de la mitsva de raconter la sortie d'Egypte peut être comparée au phénomène exprimé par nos Sages (guémara Ména'hot 110a) : "lorsqu'on étudie la portion de la Torah concernant le sacrifice pour le péché ('hatat), c'est comme si on avait réellement apporté un sacrifice pour le péché.
Lorsque l'on étudie la portion de la Torah concernant le sacrifice de culpabilité (acham), c'est comme si l'on avait réellement apporté un sacrifice de culpabilité."

Il se passe quelque chose d'assez semblable lorsque nous récitons les versets cités dans la Haggadahet que nous racontons à nouveau l'histoire de la sortie d'Egyte, qui a été un événement monumental, et à l'époque, le peuple juif était imprégné d'une sainteté et d'une élévation extraordinaires.
Cette sainteté est éveillée et refait surface par l'accomplissement de la mitsva de faire le récit de la sortie d'Egypte.
[Divré Moché]

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-> Le peuple juif a mérité de vivre de nombreux miracles au début de son histoire : la subsistance est tombée pour eux dans le désert sous la forme de la merveilleuse manne ; un puits les a accompagnés dans leurs trajets dans le désert pour subvenir à leurs besoins en boisson ; les eaux de la rivière Yarden se sont fendues en leur faveur lors de leur entrée en terre d'Israël ; et ainsi de suite.
Pourquoi existe-t-il un commandement de ne relater que les événements miraculeux de la sortie d'Egypte, en plus de tous ces autres miracles?

En réalité, il existe une grande différence entre ces miracles et ceux de la sortie d'Egypte. Aussi merveilleux qu'ils aient été, ces autres miracles étaient essentiellement des événements ponctuels, qui ne se produisaient qu'à ce moment précis de l'histoire.
La particularité de la sortie d'Egypte est qu'il s'agit d'un phénomène permanent. La Haggadah déclare : "à chaque génération, on est obligé de se considérer comme si on avait personnellement quitté l'Egypte".
Le Rambam ((Hilkhot 'Hamets Oumatsa 7,6) précise que l'intention est au présent : "une personne est obligée de se voir comme si elle avait quitté l'esclavage égyptien".
Ainsi, en racontant le récit, nous parlons non seulement de ce qui s'est passé à l'époque, mais aussi de ce qui se passe en ce moment même.
Lorsque l'on accomplit cette mitsva et que l'on discute des événements de la sortie d'Egypte, les lumières spirituelles qui ont brillé sur les juifs à cette époque s'illuminent même dans le présent.

Sur cette base, nous pouvons comprendre pourquoi la guéoula devait être réalisée spécifiquement par l'intermédiaire d'Hachem Lui-même.
Nous disons dans la Haggada : "Et Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Ki Tavo 26,8), et non par un ange, ni par un saraf (ange de feu), ni par le biais d'un intermédiaire, c'est uniquement Hachem dans Sa propre gloire et en lui-même. Comme il est dit (Bo 12,12) : "Et je traverserai le pays d'Égypte cette nuit-là...", c'est moi et non un ange ..."

Les effets des actions d'un ange ou d'un autre agent intermédiaire sont limités dans leur portée ; ils peuvent accomplir un acte pour l'instant présent, mais pas un acte qui se répercute pour l'éternité.
C'est une chose dont seul Hachem est capable, car Il est éternel et Sa puissance est illimitée.
Et c'est donc Hachem Lui-même, Qui a exécuté la guéoula, car c'est un événement qui se poursuit dans le temps à chaque génération.
[Nétivot Shalom - vol.2]

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-> On peut se demander pourquoi il en est ainsi. Quel est l'intérêt de parler d'un récit que tout le monde connaît?

L'idée n'est pas nécessairement de partager de nouvelles connaissances et informations (sur la sortie d'Egypte).
Bien que les personnes réunies soient toutes familières avec le sujet, la vérité est que chacun a un certain sentiment pour le sujet qui lui est propre, et qu'il transmet cette saveur spéciale aux autres en le racontant. Même les 'hakhamim (sages) et les nevonim (ceux qui ont de la compréhension) apprécient davantage les actes d'Hachem en en discutant encore et encore.
Il n'y a guère de plus grandes faveurs que l'on puisse rendre à nos semblables que de renforcer leur niveau d'engagement et leur lien avec Hachem.
Il s'agit d'un accomplissement considérable et d'une source de na'hat (plaisir, satisfaction) pour Hachem ; comme il est écrit : "Les personnes qui craignent Hachem se parlent l'une à l'autre, et Hachem écoute et entend, et un livre de souvenir est écrit devant Lui pour ceux qui craignent Hachem et qui contemplent Son Nom" (Mala'hi 3,16).
[Beit Avraham]

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-> "Mes amis qui écoutez ma voix, laissez-moi entendre" ('havérim makchivim lékolé'h achmi'ini - חֲבֵרִים מַקְשִׁיבִים לְקוֹלֵךְ הַשְׁמִיעִנִי - Chir haChirim 8,13)
Le Arizal note que les premières lettres de cette phrase חמלה ('hemla - compassion).
Lorsque les 'havérim (compagnons/amis) s'unissent et écoutent avec grand respect les pensées de Torah qu'ils partagent, ils suscitent une abondante compassion/miséricorde Divine et méritent le salut.

Ainsi, la démonstration d'unité [du récit de la sortie d'Egypte] a une force puissante.
[Beit Avraham]

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-> Le plus on s'engage dans la mitsva du récit de la sortie d'Egypte, le plus notre stature spirituelle augmente.
[rabbi de Kobrin]

-> Le plus d'efforts nous investissons dans le récit de la sortie d'Egypte, le plus important seront les miracles dont les juifs bénéficieront dans le futur.
[Sfat Emet - 5642]

Sortie d’Egypte = Hachem nous aimera toujours

+ Sortie d'Egypte = Hachem nous aimera toujours :

-> "Les Bné Israël, sous la domination de l'Egypte, étaient complètement immergé ... comme un fœtus dans le ventre d'un animal" (midrach Shocher Tov 107:4).
Un fœtus ne possède pas sa propre identité, mais assume complètement celle de ses parents.
De la même manière, les juifs n'ont pas seulement travaillé pour l'Egypte, mais ont essentiellement renié leur propre personnalité en faveur de celle de l'Egypte.
Or, l'Egypte était connue pour son abaissement spirituel total. C'est pour cette raison que les Bné Israël eux-mêmes étaient considérés comme étant descendus au plus profond de l'échelle spirituelle au cours de leur épreuve. Nos Sages rapportant qu'ils ont atteint le 49e des 50 niveaux d'impureté.
[...]

Si les Bné Israël avait mérité d'être élevé au rang de peuple élu d'Hachem grâce à leur propre droiture, il leur aurait fallu maintenir ce niveau élevé pour conserver leur position.
S'ils avaient failli, ils risquaient de perdre leur statut de peuple d'Hachem. C'est pourquoi Hachem les a spécifiquement choisis pour être Son peuple alors que leur niveau spirituel était en fait très bas.
Il a ainsi démontré que Son amour et Sa faveur pour eux étaient du type de ceux que l'on appelle "éna télouya badavar" (ne dépendant d'aucun facteur). Et comme le dit la michna (Pirké Avot 5), un tel amour est : "éna bétéla lé'olam "(il ne cessera jamais).
Ainsi, lorsque nous commençons à raconter les événements de la sortie d'Egypte et à célébrer notre sélection en tant que peuple élu d'Hachem, nous soulignons la nature éternelle de cette désignation en insistant sur le fait que nous n'en étions pas dignes au départ ; par conséquent, nous resterons toujours son peuple spécial, que nous en soyons dignes ou non.
[...]

Dans l'une de ses premières communications avec Pharaon, Moché explique au monarque à quel point les Bné Israël sont précieux pour Hachem, et rapporte : "ainsi parle Hachem : "Israël est mon premier-né" (Chémot 4,22).
Il est intéressant de constater qu'une telle appellation leur a été accordée à cette époque, alors que l'esclavage était encore en pleine vigueur et que les Bné Israël occupaient les niveaux les plus bas de l'impureté.
N'aurait-il pas été plus approprié de conférer un tel titre d'affection sans précédent au peuple à une date ultérieure, après qu'il se soit relevé des profondeurs et se soit repenti de ses méfaits?
Mais c'est précisément à ce moment-là, lorsque les Bné Israël était caractérisé par une bassesse spirituelle extrême, plutôt que par une élévation importante, qu'Hachem a cherché à leur accorder Son plus grand amour. De cette manière, Il a établi pour toujours que cet amour ne cesserait jamais.
Comme le déclare Rabbi Meir (guémara Kidouchin 36a) : "Quoi que vous ayez pu faire (même les pires choses spirituelles), vous êtes toujours appelés "Mes enfants" (Kiddushin 36a).
Quoi qu'on fasse, qu'on le mérite ou non, nous sommes toujours les premiers-nés bien-aimés d'Hachem.
[Nétivot Shalom - vol.2]

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=> Quel message d'espoir! Tout juif est toujours important et aimé par Hachem!!

Vayakel – L’éclat du Shabbat

+ Vayakel - L'éclat du Shabbat :

-> A la fin de la paracha précédente (Ki Tissa), les bné Israël ont vu le visage radieux de Moché Rabbénou après sa descente du mont Sinaï.
Le Kol Bo (37) note que nous nous référons à cette idée dans la Amida de Shabbath : "klil tiféret bérocho natata" (Tu as placé une couronne de gloire sur la tête [de Moché]).
Le Baal haTourim (Vayakel35,1) explique la juxtaposition de cet épisode avec le début de la paracha Vayakel, qui traite du fait de s'abstenir de travailler le Shabbath. Il cite le midrach (Béréchit rabba 11,2) : "le visage de chaque juif est radieux le Shabbath".

Le Midrach commente le verset "Vayévaré'h Elokim et yom hachévi'i vayékadéch oto" (Et D. bénit le 7e jour et le sanctifia - Béréchit 2,3) en disant que la bénédiction était le don de la manne et que la sanctification ("le sanctifia") était le don d'un visage lumineux.

-> Plusieurs anecdotes ont été rapportées à propos de rabbins des dernières générations dont le visage était visiblement différent le Shabbath.
Par exemple, le rav Isser Zalman Meltzer (1870-1953) a raconté que le visage du Nétsiv (1816-1893) dégageait une aura particulière le Shabbath. Dès qu'il faisait Havdala, cette aura disparaissait.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour II) notait que le visage du machgia'h de la yéchivah Mir, le rav Yérou'ham Lévovitz (1873-1936), était tellement transformé le Shabbath qu'en le voyant entrer dans la yéchiva le vendredi soir, un nouvel étudiant pensait que Mir avait un machgia'h spécial pour le Shabbath.

-> Le Choul'han Aroukh stipule que pour réciter les Shéva Bra'hot pour un marié et une mariée pendant les 7 jours suivant leur mariage, une personne qui n'a pas assisté à la cérémonie de mariage doit être présente. Cette personne est appelée "panim 'hadacho" (littéralement, un "nouveau visage").
Shabbath, cependant, est une exception ; un nouvel invité n'est pas nécessaire.
Le Sfat Emet explique qu'étant donné que le Shabbath, chaque juif reçoit un nouvel éclat, toutes les personnes présentes remplissent l'obligation de panim 'hadachot.

Les Tossafot (Kétoubot 7b), cité dans Choul'han Aroukh (Even haEzer 62:8), expliquent que les panim 'hadachot augmentent la joie du 'hatan et du kalla, puisque la nouvelle personne n'a pas encore fait la fête avec eux.
Le Shabbath, les jeunes mariés augmentent leur joie grâce à la nourriture supplémentaire servie en l'honneur du jour, de sorte que les Shéva Bra'hot peuvent être récitées même en l'absence d'un nouvel invité.
Pour cette raison, explique le Gaon de Vilna (Biour haGra 24), le Choul'han Aroukh ajoute que les panim 'hadachot ne sont pas requis à Yom Tov non plus.

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+ La lumière de la création

-> A première vue, la juxtaposition notée par le Baal haTourim semble purement technique : le visage de Moché s'est illuminé après avoir parlé à Hachem, et le visage de chaque personne s'illumine [automatiquement] le Shabbath.
Cependant, le rav David Goldberg (Chirat David) décèle un lien plus profond.

Nos Sages ('Haguiga 12a) nous disent qu'Hachem a créé une lumière spéciale le premier jour de la création et l'a ensuite réservée aux tsadikim dans le monde à Venir.
Néanmoins, Moché a reçu une partie de cette lumière lorsqu'il est né, c'est pourquoi toute la maison s'est remplie de lumière à sa naissance (Rachi - Chémot 2,2).
Une fois que Moché est entré dans le palais de Pharaon, l'aura a disparu, ne revenant que lorsqu'il a reçu la Torah au mont Sinaï. Pour dissimuler cette lumière céleste, nous dit le Zohar, Moché portait un masque.

[cette lumière qu'il a reçu, peut provenir de l'étude de Moché directement auprès d'Hachem ou d'un étude très approfondi de la Torah (lorsque Moché était au Ciel il a étudié constamment la Torah).
Le Ramban (fin de Chaar haGemoul), citant le Séfer haBahir, écrit qu'Hachem a mis de côté 6/7e de la lumière originelle, de la création pour le monde à Venir, plaçant le 7e restant dans la Torah.
Comme le dit le verset : "Car une mitsva est une bougie et la Torah est une lumière" (ki ner mitsa véTorah or - Michlé 6,23).
De même, le Baal haTourim (Béréchit 1,4) note que la guématria de "את האור" (ét a'or - la lumière) est égale à celle de "בתורה" (baTorah - dans la Torah), ce qui implique que la lumière réside dans la Torah.
De même, le Zohar 'hadach (Ruth 103b) affirme que la guématrie de "את האור" est de 613, le nombre de mitsvot dans la Torah.
Nous comprenons maintenant pourquoi, le Shabbath, nous disons "Yisma'h Moché bématnat 'helko", en référence à la réception de la Torah par Moché au mont Sinaï, et ensuite nous disons "klil tiféret bérocho natata", en référence à la lumière qu'il a reçue en conséquence. ]

Chaque juif peut accéder à cette même lumière le Chabbath.
[bien qu'Hachem ait réservé cette lumière aux justes (tsadikim) dans le monde à venir, tous les juifs font partie de cette catégorie. Comme nous le dit la michna (Sanhédrin 11:1) : "Tout Israël a une part dans le monde à venir. Comme il est dit : "Ton peuple est composé de justes" (vé'ameé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)." ]
15. Comme le dit la Guemara (Berachos 57b), le Chabbath représente un soixantième du monde à venir.

Puisque Shabbath est mé'én olam haba, un semblant du monde à Venir (Shabbath représente 1/60e du monde à Venir - Béra'hot 57b), alors le rav Goldberg explique que chacun mérite une forme de cette lumière spéciale qui a été désignée pour monde à Venir et que Moshé a méritée au mont Sinaï.

Ainsi, nous voyons une raison encore plus profonde pour la juxtaposition des deux parchiyot (Ki Tissa & Vayakel) : le visage de Moché était illuminé du même éclat que celui que chacun d'entre nous reçoit chaque Chabbath.
Le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du monde à Venir. Le potentiel est là ; il suffit de le saisir.

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-> Le Bné Yissa'har (maamaré haShabbatot 3:7) citent le midrach (Béréchit rabba 11,2) selon lequel Hachem était prêt à "éteindre" la lumière le premier vendredi soir de la création (suite à la faute originelle), mais en l'honneur du Shabbath, Il a attendu jusqu'à la fin du jour.
Comme le dit le verset : Hachem "bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3). Le Bné Yissa'har suggère que cette bénédiction reste ancrée à chaque Shabbath, et que ceux qui observent le jour correctement bénéficient de cette lumière sacrée.

-> L'explication du rav Goldberg (Shirat David) met en lumière une coutume intéressante dans le Temple.
La guémara (Roch Hachanah 31a) indique que tandis que les Lévi'im accompagnaient le korban tamid (sacrifice quotidien) avec des chants tirés des Téhilim, le chant pour l'offrande de Moussaf du Shabbath était tiré de la paracha Haazinou.
Le Maharcha explique qu'étant donné que Shabbath est plus saint que les jours de la semaine, son chant provient de la Torah, qui est plus sainte que les Téhilim.

La guémara ajoute que le chant de Haazinou était divisé en 6 parties, représentées par l'abréviation : הזי"ו ל"ך.
Le Maharcha explique que cette abréviation était un "siman tov" (bon signe), puisqu'elle forme les mots hébreux signifiant "l'éclat est à toi" (aziv la'h). Cette phrase souligne le fait que la chanson chantée le Shabbath a été écrite par Moché, dont le visage rayonnait lorsqu'il est descendu du mont Sinaï.
Au vu de l'explication du Shirat David, nous pouvons ajouter que nous divisons Haazinou spécifiquement de cette manière pour montrer que le Shabbath, chacun d'entre nous peut faire l'expérience du même "ziv" (l'éclat, rayonnement) que Moché a eu.
[la guémara poursuit en disant que nous devrions diviser les montées (aliyot) de la paracha Haazinou comme elles l'ont été dans le Temple. ]

La lumière des chaloch régalim

+ La lumière des chaloch régalim :

-> Les 3 fêtes (chaloch régalim) : Pessa'h, Shavouot et Souccot sont le moyen par lequel la lumière de D. illumine l'année entière dans les trois dimensions de l'espace, du temps et de l'âme. [voir Séfer Yétsira 3,5]
Pessa'h accomplit cela dans la dimension du temps, puisque la distinction entre le levain ('hamets) et la matsa dépend du bref temps qu'il faut pour parcourir l'unité de distance connue sous le nom de mil.
Shavouot réalise cela dans la dimension de l'âme, puisque Shavouot commémore notre réception de la Torah.
Souccot accomplit cette transmission dans la dimension de l'espace grâce à la mitsva d'habiter dans la soucca.
Ces fêtes influencent toute l'année entière.

Il est possible d'attirer l'éclat divin qui brille pendant ces fêtes dans les jours de semaine ordinaires de l'année. Comment?
- en renforçant notre foi dans les miracles, nous étendons l'influence de Pessa'h ;
- en acceptant la Torah, nous attirons la luminosité de Shavouot ;
- et lorsque nous nous repentons et que nos fautes sont pardonnées, nous répandons la lumière de Souccot, qui est le point culminant des jours de crainte, lorsque nous recevons l'expiation de nos fautes.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 13,10]

Nissan = jugement sur l’amour des nations pour les juifs

+++ Nissan = jugement sur l'amour des nations pour les juifs :

+ "Ce mois est pour vous le début des mois" (Bo 12,2)

-> En règle générale, un roi met parfois ses sujets à l'épreuve pour vérifier s'ils l'aiment sincèrement et s'ils servent sincèrement. À d'autres moments, le roi décide de tester leur amour pour ses enfants.
De même, au mois de Tichri, Hachem nous juge pour déterminer si nous L'aimons et Le craignons.
Au mois de Nissan, en revanche, Hachem juge les peuples du monde pour savoir s'ils aiment la nation juive.
C'est pourquoi Pharaon, qui avait fait du mal au peuple juif, a été puni au mois de Nissan.

Telle est donc la signification profonde du verset "Ce mois est pour vous", c'est-à-dire "pour votre bien".
Le verset continue : "Il sera pour vous le premier des mois de l'année", ce qui signifie que la bonté qui émane de D. au cours du mois de Nissan et le jugement qui est rendu le sont en l'honneur du peuple juif.
Quiconque porte atteinte au peuple juif sera puni par Hachem, qui accomplit des miracles pour lui.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,2]

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=> Au mois de Tichri, Hachem nous juge ; au mois de Nissan, Il juge le monde sur la façon dont il a traité Son peuple élu, les juifs.

La Chékhina souffre en exil

+ La Chékhina souffre en exil :

-> L'exil a été décrété pour nous en tant qu'expiation de nos fautes, en tant que substitut au Guéhinam.
Nos Sages commentent le verset : "Et voici qu'une sombre et grande frayeur tomba sur lui [Avraham]" (Lé'h Lé'ha 15,12) : "frayeur" fait référence à l'exil de Babylone, "sombre" fait référence à celui de Grèce, "grande" fait référence à celui de Médée-Perse, et "tomba sur lui" fait référence à Edom.

Dans cette vision, Hachem informe Avraham que le Temple sera un jour détruit et qu'il n'y aura plus de korbanot (sacrifices) pour expier pour ses descendants. Ils devraient alors endurer soit l'exil, soit le Guéhinam. Avraham choisit l'exil.
Il dit : "Mieux vaut que mes enfants soient soumis aux royaumes [des autres nations] et non à Guéhinam".

La souffrance que nous endurons en exil n'est pas seulement la nôtre. La Présence Divine (Chékhina) partage notre douleur et pleure chaque nuit sur les épreuves de l'exil.
Le Zohar (midrach Eikha 112a) précise :
"Au milieu de la nuit, la Chékhina monte à Tsion, le lieu où se trouvaient le Kodech Kodachim. Elle voit que l'endroit où elle reposait autrefois n'est plus que ruines désolées. Elle éclate en larmes et en sanglots, et dans Sa douleur, elle monte en haut et descend en bas. Elle regarde l'endroit où se trouvaient les Chérubins et pousse des cris amers, élevant la voix et disant : "Mon lit! Mon lit! Le lieu de ma demeure!
Il est écrit à ce sujet : "Sur mon lit, la nuit" (al michkavi balélot - Chir haChirim 3,1) = il s'agit du lit sur lequel reposait autrefois la Chékhina.
"Mon lit! Mon sanctuaire! La place des bijoux précieux qui se trouvaient autrefois derrière le rideau et à la place des kaporét" = il s'agit du lieu sur lequel 600 000 anges saints se sont penchés, qui sont appelés "joyaux précieux"."

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-> Notre exil actuel aurait dû prendre fin il y a longtemps (le Abir Yaakov rapporte que la guéoula aurait due avoir lieu au début de l'année 5000, soit plus de 780 ans!), mais il se poursuit puisque nous n'avons pas réussi à faire pleinement téchouva sur nos fautes qui l'ont causé en premier lieu.
L'exil est un fardeau non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour la Chékhina, qui souffre terriblement de la situation du peuple juif en exil.

C'est ainsi que le Abir Yaakov (Makhsof haLavan - Nitsavim) explique le verset : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem, votre D. : les chefs de vos tribus, vos anciens et vos officiers, tout le peuple d'Israël ... pour conclure une alliance avec Hachem" (Nitsvaim 29,9-11).
Moché a fait entrer toute la nation juive dans une alliance avec Hachem. Toutes les âmes des générations futures sont descendues du Ciel pour y prendre part, comme nous l'apprend le verset suivant : "Ceux qui sont ici avec nous aujourd'hui devant Hachem notre Dieu, et ceux qui ne sont pas ici avec nous aujourd'hui" (Nitsavim 29,14 ; midrach Tan'houma Nitsavim 3 ; Kli Yakar).

Lorsque Moché a prévu la durée de l'exil final, il ressentit une terrible douleur pour le sort de la Chékhina, comprenant que cette douleur de la Présence Divine en exil est infinie.
C'est pour cette raison que Moché était si bouleversé par la durée de l'exil. Il avertit les Bnei Israël que cette durée dépendrait entièrement de leurs actes. S'ils continuaient à fauter, l'exil durerait bien plus longtemps que nécessaire.

C'est le sens du verset :
- "Vous êtes tous debout aujourd'hui" = Il s'adresse à l'ensemble de la nation juive, y compris à toutes les âmes qui naîtront à partir de ce moment jusqu'à la dernière génération. Il leur expliqua que la Chékhina souffrirait de terribles douleurs tout au long du l'exil, un chagrin sans nom ni mesure.
- "Les chefs de vos tribus, vos anciens et vos officiers" = Il s'agit de nos Patriarches, de nos Matriarches, des prophètes, des tsadikim et des dirigeants de la Torah à travers les générations. Ils crient et plaident tous devant Hachem : "Où est la sainte Chékhina? Elle a été chassée de sa maison et souffre tant dans son exil!"
- "Tout le peuple de Israël" = De qui tout dépend-il? Qui a le pouvoir de mettre fin à l'exil? Cela dépend de "tout le peuple de Israël". Chaque juif peut hâter la guéoula. Chacun d'entre nous doit comprendre que la douleur du peuple juif en exil, et la douleur que la Chékhina endure avec nous, sont dues à nos propres mauvaises actions. Si nous faisons sincèrement téchouva, nous mériterons l'accomplissement du verset "Tsion sera racheté par la justice, et ses pénitents par la charité" (Yéchayahou 1,27).

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-> Le Zohar ('Hadach - midrach Eikha 112a) explique que pendant toute la durée de l'exil, la Chékhina pleure chaque soir à minuit et déplore son triste sort dans l'exil. À ce moment-là, tous les mondes du Ciel frémissent et pleurent avec elle. Les ancêtres, les mères, les 12 tribus, Moché et toute sa génération, ainsi que tous les juifs du monde entier, tous pleurent et implorent Hachem pour la douleur de la Chékhina, demandant combien de temps la souffrance de la Chékhina doit durer.

Le Séder de Pessa’h = une nuit de protection des anges destructeurs

+++ Le Séder de Pessa'h = une nuit de protection des anges destructeurs :

Tu prendras un bouquet d'hysope, tu le tremperas dans le sang qui sera dans le bassin, et tu le toucheras au linteau et aux 2 poteaux de la porte avec le sang qui sera dans le bassin ; et toi, personne ne sortira de l'entrée de sa maison jusqu'au matin." (Bo 12,22)

-> Rachi commente : "Ce [verset] nous dit que lorsque la permission est donnée à l'ange destructeur de détruire, il ne fait pas de distinction entre les justes (tsadikim) et les méchants (réchaïm). La nuit est le moment où la permission est donnée aux destructeurs, comme [le verset] l'indique : "Il rampe avec toutes les bêtes de la forêt" (Téhilim 104,20)."
Bien que les anges destructeurs soient présents chaque nuit, ils étaient plus nombreux la nuit de Pessah et plus dangereux que d'habitude.

Hachem a frappé les égyptiens la nuit de Pessa'h sans l'aide des anges, comme nous le récitons dans la Haggada de Pessa'h : " [Le verset dit] 'Et j'ai frappé, (ce qui indique) qu'il n'y avait pas d'ange' ".
Dans ce cas, pourquoi les anges étaient-ils plus dangereux la nuit de Pessa'h?

Hachem a frappé la cible principale de la plaie, les premiers-nés de leur mère, sans l'aide des anges.
Cependant, pour éviter que les égyptiens ne prétendent que la plaie ne s'est pas produite comme Moché l'avait prophétisé, les premiers-nés de leurs pères ont également été frappés, et en l'absence de premier-né dans la maison, l'aîné de la maison a été tué. Comme ces personnes n'étaient pas les cibles principales de la plaie, Hachem a délégué cette tâche aux anges qui les accompagnaient.
Lorsque Hachem a libéré les anges la nuit de Pessa'h pour tuer les premiers-nés des pères, le peuple juif aurait été en danger face à ces anges, car les anges ne font pas de distinction entre les justes et les réchaïm. C'est pourquoi Hachem a ordonné au peuple juif de placer le sang du Korban Pessa'h sur le linteau et les montants de la porte, afin de le protéger des anges destructeurs.

Mais pourquoi les enfants non premiers-nés de la nation juive ont-ils besoin d'être protégés?
Après tout, les enfants non premiers-nés des égyptiens n'ont pas bénéficié d'une telle protection et n'ont pas été blessés. Les enfants non premiers-nés des égyptiens ont été épargnés parce qu'Hachem n'a décrété la mort que pour les premiers-nés ou pour l'aîné de la famille. Les anges ont obéi à la volonté d'Hachem et les ont épargnés.
En revanche, tous les membres de la nation choisie par Hachem sont considérés comme ses premiers-nés, comme l'indique la Torah : "Mon fils, mon premier-né, Israël" ("béni bé'hori Israël" - Chémot 4,23).
A ce titre, sans la protection du sang, tout Israël aurait été en danger face aux anges destructeurs.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Le peuple juif avait besoin d'être protégé des anges destructeurs (qui sont plus nombreux en cette nuit), car ceux-ci ne font généralement pas la distinction entre les justes et les réchaïm. Les égyptiens ne bénéficiaient pas d'une telle protection, mais Hachem a décrété que seuls les premiers-nés égyptiens seraient tués.
Tous les juifs sont les premiers-nés d'Hachem, et ils ont donc besoin d'une protection spéciale la nuit de Pessa'h.

[ce besoin accru de protection de notre papa Hachem nous éclaire sur le fait que : la nuit du 15 Nissan est une nuit de protection contre tout mal (leil chimourim - Bo 12,42 : "une nuit de protection pour tous les enfants d'Israël, pour leurs générations"), et ce de tout temps.]