Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Alors ‘Harbona, un des eunuques, dit devant le roi : "Ne voilà-t-il pas que la potence, préparée par Haman pour Morde'haï, qui a parlé pour le salut du roi, se dresse dans la maison d’Haman, haute de cinquante coudées! Qu’on l’y pende!" s’écria le roi" (Méguilat Esther 7,9)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Dans le "Targoum Chéni" est amené un calcul et l’ordre précis de Haman et de ses fils sur la potence. Il en ressort que Haman était encore sur la potence quand on a pendu ses fils. Or Haman a été pendu le 16 Nissan et ses fils le 14 Adar suivant soit 11 mois plus tard.
=> Pourquoi le corps de Haman est resté si longtemps exposé à la potence?

La raison est que les premières lettres avec le décret d’extermination sont sorties avec le tampon royal et authentifiées, elles ont été diffusée dans tout le royaume. Quand les 2e lettres sont parties, avec le contre-ordre, les gens se sont permis de douter que le tampon royal et l’authentification était une imposture de Morde'haï et ne reflétaient pas la volonté du roi A’hachvérosh. Il fut donc décidé de laisser Haman pendu jusqu’au 13 Adar, jour de l’extermination prévue pour que tout le monde sache que les premières lettres étaient nulles et non avenues.
Et enfin le 14 Adar ses fils l’ont rejoint et la victoire fut totale.

"Le Etrog ressemble à un coeur, qui est le siège de l'intelligence afin d'évoquer que l'on doit servir son Créateur avec son intelligence.
Le Loulav ressemble à la colonne vertébrale qui donne sa tenue à tout le corps, afin d'évoquer que l'on doit diriger son corps entier vers le Service d'Hachem.
Le Hadass (la myrte) ressemble à des yeux, pour faire allusion à l'interdit de se laisser égarer par ses yeux (même) au temps de la joie.
La Arava (les branches de saule) ressemble aux lèvres par lesquelles l'homme achève la parole afin d'évoquer que l'on doit mettre un frein à sa bouche et que l'on doit savoir diriger ses paroles (à bon escient) et craindre Hachem même au temps de l'allégresse."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 324]

Shabbath Para

+ Shabbath Para : la purification par la vache rousse s’accomplit à notre époque par la lecture de la Paracha Para

-> Le Shabbat Para nous lisons dans la Torah, la paracha de la purification par la vache rousse ('Houkat 19,1-22).
Cette lecture possède à elle-seule le pouvoir de susciter en nous un esprit de pureté, comme cela est suggéré par l’enseignement du Talmud Yérouchalmi (Méguila 3,5) rapporté également dans Rachi (sur la guémara Méguila 29a) : "Il aurait convenu de faire précéder la lecture de la paracha ha'Hodèch sur celle de la paracha Para puisque le premier du mois de Nissan, le Sanctuaire fut érigé (ce qui est l'objet de paracha ha'Hodèch) et que c'est seulement le deux de ce mois que la vache rousse fut brûlée. Dès lors, pourquoi lit-on d'abord la Paracha de la vache rousse?
Car elle constitue la purification du peuple d'Israël".
[Les mots "elle constitue la purification" suggèrent a priori que la lecture elle-même opère cette purification et pas seulement l’accomplissement de cette mitsva en pratique]

-> Le Avodat Israël apporte à cela l’explication suivante :
"A notre époque où le Temple n'existe pas, ce sont les paroles de notre bouche qui sont agréées par Hachem, comme si nous avions accompli et offert les sacrifices. Il en est de même pour l'aspersion avec les eaux de la vache rousse (le premier et le septième jour de la purification). En lisant tout au moins la paracha correspondante, nous nous purifions spirituellement en l'honneur de la fête qui s'annonce (Pessa'h). C'est ce qui figure en allusion dans les versets de cette paracha ('Houkat 19,1-2) : "Hachem parla à Moché et à Aharon ... Voici la loi qu’Hachem a ordonné de dire aux Bné Israël", sous-entendant ainsi que viendra une époque où il suffira de dire cette paracha, lorsque le Temple ne sera plus là, et la lecture même de cette paracha prendra la place de l'aspersion proprement
dite".

-> Le Beit Aharon affirme :
"Il faut être convaincu, que de même que l'on était purifié par la cendre de la vache rousse afin de pouvoir apporter le sacrifice de Pessa'h, aujourd'hui également, la lecture de la parachat Para purifie chacun d'entre nous ... suivant son niveau de sainteté".

-> Le Sfat Emet affirme pour sa part :
"A notre époque, cette période est propice à la pureté, du fait qu’au temps du Temple, les Bné Israël s’occupaient de leur purification en vue du sacrifice pascal. C’est pourquoi le temps demande son dû et contribue à la pureté du cœur même à présent".

-> Le Aroukh haChoul’han (685,7) fait remarquer qu’il est écrit dans la parachat Para, à 2 reprises (verset 10 et verset 21), l’expression "lé 'houkat olam", une loi éternelle.
Il explique ainsi que l’une fait référence aux premières générations, juste après la destruction du Temple leur prédit que, même à cette époque, il serait possible de se purifier avec les cendres de la vache rousse, comme cela est rapporté dans la guémara (Nida 6b) : "Les talmidé ‘'hakhamim se purifiaient en Galilée, selon tous les détails des lois de purification".
La 2e occurrence fait référence à l’annonce que même dans nos générations d’aujourd’hui, nous sommes en mesure d’obtenir cette purification grâce à la lecture de la paracha Para. Cela constitue ainsi une source de l’opinion selon laquelle cette lecture est une mitsva de la Torah (au même titre que la parachat Zakhor) et la purification s’effectue au moment de la lecture.
De fait, la fonction essentielle de la lecture de paracha Para est de purifier le cœur de ses fautes.

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin apporte la preuve suivante : on sait qu’après chaque lecture de la Torah, on lit dans les Prophètes une Haftarah en relation avec cette lecture.
D’après cela, il aurait convenu de lire un passage des Prophètes ayant trait à la purification de l’impureté due à un mort qui est décrite dans la paracha Para. Or, on s’aperçoit que la Haftarah ne fait aucune mention de ce sujet mais seulement de la purification des fautes, comme il est écrit : "Je vous aspergerai d’eau pure et vous serez purifiés de toutes vos impuretés, et de toutes vos abominations, Je vous purifierai. Et Je vous donnerai un cœur nouveau, et c’est un esprit nouveau que Je placerai en vous. J’enlèverai de vos chairs le cœur de pierre et Je vous donnerai un cœur de chair" (Yé'hezkiel 36,25-26).
Cela montre bien que l’intention de la Torah est de purifier l’homme de la faute de l’arbre de la connaissance qui a amené l’impureté sur Adam le premier homme. Car c’est à cause de cette faute que la mort fut décrétée sur le monde.
Il en ressort finalement que ce Shabbat, il est possible de réparer la racine de toutes les fautes, comme l’affirme rabbi Tsadok Hacohen (Pri Its’hak Para 1) : "La lecture de paracha Para parvient à purifier l’impureté qui se trouve dans le cœur de l’insensé".

-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachotes 33b) lui aussi rapporte que la purification de la vache rousse concerne l’impureté due aux fautes.
Il écrit : "C’est la raison pour laquelle, celle-ci s’effectue grâce aux cendres de la vache rousse, pour suggérer que l’homme doit revenir vers Hachem en se considérant comme de la poussière et de la cendre. Grâce à un tel repentir fondé sur la soumission et l’humilité, on accède à la pureté. Et si en outre, l’homme verse alors des larmes d’un cœur contrit, celles-ci sont considérées comme l’aspersion des eaux pures.
Tout cela confirme bien que la purification de la vache rousse est encore d’actualité même après la destruction du Temple".

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-> b'h, voir la partie sur la paracha para : https://todahm.com/2015/03/12/41796

 

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+ Le lien entre la Torah et Para Adouma :

-> Les séfarim Hakédochim se demandent pourquoi la portion de la Para Adouma (vache rousse) commence par le verset qui dit qu'il s'agit de la 'houkat haTorah, comme s'il s'agissait de la seule loi de la Torah. Pourquoi ne dit-on pas simplement qu'il s'agit de la 'houkat haPara ?

Le rabbi de Kobrin (séfer Imrot Moché) explique que la Torah tout entière est comparable à la Para Adouma.
On constate qu’une Para Adouma purifie les personnes impures (tamé), mais rend également impures celles qui étaient pures (tahor). Il explique également que la Torah agit de la même manière.

Si quelqu’un est "tamé ", c’est-à-dire qu’il étudie la Torah «"chélo lichma", à des fins impures, ou s’il est impur au sens où il est à un niveau de spiritualité bas, malgré tout, s’il étudie la Torah, il sera purifié.
La Torah qu’il étudie le sortira de son impureté et le rendra pur.

Cependant, la Torah peut aussi "rendre purs les personnes impures". Si quelqu'un possède un haut niveau de spiritualité mais étudie la Torah "chélo lichma", avec de mauvaises intentions, cette Torah le rendra impur.
C'est ce que disent les Sages (guémara Taanit 7a) : "Si quelqu'un étudie la Torah 'chélo lichma', c'est un remède qui lui donne la vie. Mais si quelqu'un étudie la Torah «'chélo lichma', cela devient pour lui un poison mortel".

Se réjouir à Shavouot

"Rabbi Élièzer pense que soit la fête [juive] est entièrement pour D. (לה), soit elle est entièrement pour vous (לכם).
Rabbi Yéhochoua pense, quant à lui, que le jour doit être divisé en 2 parties : une moitié doit être consacrée à D. et l’autre moitié pour vous.
Rabbi Éléazar dit qu’à Shavouot, tout le monde est d’accord que le pour vous est aussi requis.
Pourquoi donc? Car c’est le jour où la Torah nous a été donnée". [guémara Pessa’him 68b]

-> Rachi explique que [à Shavouot] le "pour vous" (la'hem - לכם) est aussi requis car "[une personne] se réjouit avec des aliments et des boissons pour montrer que le jour où Israël a reçu la Torah est un jour agréable et plaisant"

b'h, quelques autres raisons de se réjouir le jour de Shavouot :
1°/ Le Pélé Yoets (Atséret) écrit : "Shavouot est une fête très sainte, lors de laquelle D. nous a sanctifiés de Sa Torah et de Ses mitsvot et nous a choisi parmi les Nations pour être Son peuple bien-aimé. Si ce n’était ce jour-là, nous serions comme Sodome et Gomorrhe, et les Cieux et la Terre n’auraient pu exister.
Il convient donc de se réjouir en ce jour. Et il est impossible de ne pas se réjouir car la Torah et les mitsvot sont meilleurs pour nous que toutes les bonnes choses de ce monde et que toute la vie du Monde futur".
[en ce sens la Guémara ci-dessus se poursuit ainsi : "Rav Yossef disait le jour d’Atséret [Shavouot] : Qu’on me serve un jeune veau de troisième [portée], car si ce n’était la contribution de ce jour, combien de Yossef trouverait-on dans la rue" = c’est-à-dire explique Rachi : "Si ce n’était le jour de Shavouot, grâce auquel j’ai étudié la Torah et je me suis élevé"]

2°/ On se réjouit car la Torah que l’on reçoit ce jour-là est comme "nouvelle".
Ainsi, sur le verset : "Vous offrirez à Hachem une oblation nouvelle [composée de 2 pains]" (Emor 23,16), le Kli Yakar enseigne : "Ceci fait allusion au jour du don de la Torah, car la Torah doit paraître nouvelle à l’homme, comme s’il venait de la recevoir au Mont Sinaï".

3°/ On se réjouit car nos fautes sont [en mesure d’être] pardonnées ce jour-là.
Ainsi, la guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 4,8) enseigne : "Rav Mécharchia a dit au nom Rav Idi : Concernant tous les Sacrifices de fête [énoncés dans les chapitres 28 et 29 de Bamidbar] il est mentionné la ‘faute’ [’hét - חטא](le bouc offert en Sacrifice expiatoire [‘hatat - חטאת ]), mais pour Atséret (Shavouot), il n’est fait aucune mention de la ‘faute’. [C’est que] Hachem leur a dit (aux juifs) : ‘Si vous acceptez de prendre sur vous le joug de la Torah, Je considérais comme si vous n’aviez jamais fauté’."

4°/ On se réjouit car la Torah que l’on reçoit ce jour-là est l’antidote contre notre yétser ara [le dominer nous procure la véritable Liberté].
Ainsi, nos Sages (Kidouchin 30b) enseignent : "D. a dit aux juifs: ‘Mes Enfants, J’ai créé le mauvais penchant (yétser ara) et J’ai créé son antidote, la Torah. Si vous étudiez la Torah, vous ne serez pas livrés entre ses mains’"

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-> Lorsqu’Israël est attaché à la Torah, la bénédiction Divine fait en sorte que son "dénombrement" devient illimité dans le sens qu’il n’est plus celui de "ce monde ci" (olam azé), un nombre qui décrit la quantité du corps, mais celui du "monde à venir" (olam aba), un nombre qui décrit la qualité de l’âme.
C’est le sens du verset : "Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n’est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous" (Vaét'hanan 7,7).
[Chla haKadoch]

[ainsi se réjouir à Shavouot, c'est renouveler notre conscience de toutes les bénédictions, purifications, ... que nous apportent l'étude de la Torah.
Appréciant à quel point notre vie (dans ce monde et celui à venir) est meilleure grâce à elle, on remercie Hachem. Et également, on se renforce à encore davantage s'y consacrer sachant que l'on va forcément avoir encore davantage de bénédictions dans notre vie, dont la meilleure des choses : une plus grande proximité avec Hachem.
Comment ne pas être alors fou de joie, surtout avec les non-juifs (la quasi totalité de la population mondiale) qui continuent leur vie normalement sans avoir conscience de ce trésor.
Merci papa Hachem! ]

On peut encore allumer la hanoukia jusqu’à que tous les passants aient disparu de la rue. Dans le langage de la Torah ont dit : "jusqu’à que soit fini le pied du marché" = c’est-a-dire jusqu’à que plus personne ne soit occupé a faire ses achats au marché ou dans les magasins.
On apprend de là que les lumières de Hanouca vont nous amener le machia'h qui nous ôtera les préoccupations bassement matérielles telle qu’aller faire ses courses, pour nous réserver à la Torah et aux mitsvot.
[Ben Ich 'Haï - (פניני המועדים - חנוכה) ]

Celui qui fait attention a accomplir la mitsva des lumières de Hanouca méritera de voir ses enfants devenir des sages et des érudits.
Car l’essentiel de la lumière divine qui se dévoile à Hanouca passe par les femmes. Et la femme se réjouit plus encore que son mari de voir son fils devenir un érudit en Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 23]

Na'hal (נחל) est le nom saint qui forme l’acrostiche des 3 derniers mots de la bénédiction : "léadlik ner 'Hanouca" (qui nous a ordonné d’allumer la lumière de 'Hanouca), il est également celui du verset : "notser 'hessed laalafim" (il conserve la bonté à la millième génération), il fait également allusion aux ‘Hachmonaïm en étant encore l’acrostiche du verset : "nafchénou 'hikta l'Hachem" (Notre âme met son attente en Hachem), car ils eurent confiance en Lui et en Sa délivrance espérèrent, pour cela ils furent sauvés.

Bien que la formulation de la bénédiction à l’allumage des lumières de Shabbat est : "léadlik ner shel Shabbat" (avec le mot "shel"), pour les nérot (bougies) de Hanouca on fera la bénédiction : "léadlik ner ‘Hanouca" sans dire le mot "shel", pour pouvoir penser au nom נחל (Na’hal) expliqué ci-dessus.
[Ben Ich 'Haï]

Roch Hachana qui tombe Shabbath

+ Roch Hachana qui tombe Shabbath :

-> Selon la guémara (Roch Hachana 29b), si Roch Hachana tombe un jour de semaine nous devons sonner le Shofar, mais un Shabbath nous ne devons pas le faire et uniquement le mentionner.
En effet, nos Sages ont préféré annuler cela de peur qu'une personne en vienne à porter un shofar dans le domaine publique en allant voir un expert pour qu'il lui apprenne à sonner.

-> Le rav Yéhochoua Alt note que : שבת (Shabbath) est l’acronyme de שבת במקום תרועה (le jour du Shabbat vaut à la place de la sonnerie - Shababth bim'kom téroua).

-> Selon nos Sages (guémara Baba Kama 28b), la Torah exempte celui qui est inévitablement empêché d'accomplir une mitsva.
Rabbi Bounim de Peschi'ha commente :
Peut-être la guémara nous dit que puisqu'une personne ne peut réaliser une mitsva, alors la Torah la réalise à sa place.
Lorsque Roch Hachana tombe un Shabbath, et que nous sommes empêchés d'accomplir la mitsva de sonner du Shofar, Hachem Lui-même sonne du Shofar pour nous.
Il le fait évidemment de la meilleure des manières possibles, avec toutes les intentions mystiques, afin que le peuple juif mérite une bonne année.

-> Dans la amida nous disons : "téka béshofar gadol lé'hérouténou" (sonne du grand shofar pour notre libération).
Le Razin déOraïta commente : "Car lorsque Hachem est celui qui sonne le shofar (tokéa), alors nous alors très certainement être témoin de la géoula chéléma (Délivrance totale).

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-> Lorsque nous sonnons du Shofar à Roch Hachana, cela perturbe le Satan, et il est ainsi empêché d'élever des accusations contre les juifs.
Que se passe-t-il à ce sujet lorsque Roch Hachana tombe un Shabbath, et qu'on ne sonne pas le Shofar?

- 1ere explication :
Après que Moché a reçu la Torah au Sinaï, le Satan est venu devant Hachem et a demandé : "Où est passée la Torah?" (guémara Shabbath 89a).
Comment le Satan pouvait-il poser une telle question? N'a-t-il pas été évident aux yeux de tous (même des créatures célestes) que Hachem a donné la Torah d'une manière spectaculaire au mont Sinaï?
Le Arizal répond qu'en effet le Satan n'était pas au courant de ce qui s'était passé.
Le don de la Torah a eu lieu un Shabbath, et pendant le Shabbath, Hachem jette le Satan et son entourage dans une abysse sombre. Pendant ce temps, ils ne sont pas au courant de ce qui se passe.

Ainsi, en se basant sur ces paroles du Arizal, il n'est pas nécessaire de sonner du Shofar un Roch Hachana qui tombe Shabbath dans le but de perturber le Satan, puisqu'il ne peut pas élever d'accusations le Shabbath.
[rabbi Yonathan Eibeshitz - Yaarot Dvach vol.2,drouch 1]

- 2e explication :
Le peuple juif a une double relation avec Hachem : nous sommes à la fois Ses serviteurs, et à la fois Ses enfants (im kévadim, im kaavadim).
Lorsque Roch Hachana tombe un jour de la semaine, notre relation en tant que serviteurs est dominante.
A Shabbath, cependant, notre relation en tant qu'enfants vient en tout premier plan.
Le midrach compare cela à un roi qui est en train de parler en privée à la reine. Si un servant interrompt la conversation, il serait mis immédiatement à mort. Cependant, si c'est le fils du roi qui l'approche à ce moment, il serait reçu avec chaleur.

A Shabbath, les juifs profitent d'une relation privée avec Hachem, et c'est d'ailleurs pourquoi un non-juif qui observe parfaitement Shabbath est passible de la mort (cf. guémara Sanhédrin 58b).
De même que le procureur royal aurait peur d'amener des accusations contre le fils du roi, de même le Satan craint de porter des accusations contre les juifs à Shabbath.
[rabbi Shlomo Kluger - 'Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm chap.592]

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-> Le Messekh 'Hokhma (Vayikra 23,2) enseigne :
La mitsva de sonner le Shofar a quelque chose d'unique par rapport à toutes les autres mitsvot : elle a des propriétés thérapeutiques, à savoir qu'elle enlève les fautes.
C'est comparable à un malade qui n'a pas la capacité de prendre ses médicaments pour des raisons indépendantes de sa volonté. Bien qu'il ne peut pas être blâmé de ne pas avoir pris ses médicaments, sa maladie reste. De même, sans le mérite du Shofar nos fautent restent.

Nous ne sonnons pas du Shofar un Roch Hachana qui tombe Shabbath, pour éviter qu'une personne en vienne par inadvertance à profaner Shabbath, en portant le Shofar dans le domaine public.
Nous témoignons ainsi que nous sommes prêts à renoncer à avoir nos fautes pardonnées, par notre désir de mettre un barrière de protection à la profanation du Shabbath.
En renonçant à l'incroyable force du Shofar, nous sommes prêts à renoncer à avoir une année pleine de succès et de bénédictions, tant que l'honneur d'Hachem peut être diminué par une profanation du Shabbath.
Ce sacrifice de soi est semblable à la Akédat Its'hak, et cela va nous générer les mêmes mérites que si nous avions effectivement sonné le Shofar.

-> Dans les Drachit Dvar Tzvi, nous trouvons une idée similaire :
Le fait de sonner le Shofar fait passer Hachem de Son Trône de Justice (Rigueur) à Son Trône de Miséricorde.
Malgré cet énorme bénéficie, nous en sonnons pas le Shofar lorsque Roch Hachana tombe un Shabbath, de peur que quelqu'un en vienne à oublier que c'est Shabbath, et qu'il porte dehors son Shofar.
Cela prouve que par nature nous sommes distraits et négligents.
C'est pourquoi nous demandons à Hachem de pardonner nos fautes, car si nous avons pu en venir à fauter cette année, c'était très certainement par oubli.

Il fait également remarquer que les initiales de : "Sonnez le Shofar à la nouvelle lune" (tik'ou ba'hodéch Shofar - תקעו בחדש שופר - Téhilim 81,4), forment le mot : Shabbath (שבת).

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-> "Sonnez le Shofar à l'apparition de la nouvelle lune, au moment fixé pour notre fête" (tik'ou ba'hodech Shofar, bakéssé léyom 'haguénou - Téhilim 81,4).
Les premières lettres de "תִּקְעוּ בַחֹדֶשׁ שׁוֹפָר" forment : Shabbath.

Une année où Roch Hachana tombe un Shabbat, le Shofar n'est pas dissimulé (bakéssé), car nous ne le soufflons pas ce jour-là. Nos Sages étaient préoccupés par le fait que quelqu'un puisse porter le shofar par inadvertance et profaner le Shabbath, et ils ont donc dit que nous devrions nous abstenir de le souffler (guémara Roch Hachanah 29b).
La question suivante a été posée : comment nos Sages ont-ils pu accepter de renoncer à cette importante mitsva, qui n'est accessible que le jour de Roch Hachana, au motif qu'un individu pourrait peut-être porter le shofar par inadvertance?

Le shofar est le conduit qui éveille la miséricorde d'Hachem. Au son du shofar, Hachem s'assoit sur son Trône de miséricorde. Il trouble le Satan, lorsqu'il nous voit faire la mitsva en soufflant dans le shofar tant de fois et de tant de manières, debout et assis (certains avant moussaf sont assis), au point qu'il n'est plus en mesure de nous poursuivre. De plus, il invoque le mérite de la Akédat Its'hak.

Certains répondent (Mésse'h 'Hokhma - Emor 23,24) que lorsque Hachem voit tout ce que nous sommes prêts à sacrifier, lui montrant à quel point nous apprécions le Shabbath, c'est un mérite encore plus grand. Nous sommes tellement préoccupés par l'honneur d'Hachem que nous ne voulons pas que Son précieux Shabbath soit profané.
[nous sommes conscients de la grandeur du Shofar (ex: faisant passer Hachem du Trône de rigueur à celui de la miséricorde), mais nous aimons tellement le Shabbath que nous sommes prêts à sacrifier cela. ]

D'autres (Sfat Emet - Roch Hachana 5652) disent que l'année où Roch Hachana tombe un jour de Shabbath, par le mérité de garder et d'honorer le Shabbath, le Shabbath lui-même plaide en notre faveur auprès d'Hachem pour qu'il nous donne un bon jugement. Si nous honorons le Shabbath comme il se doit, il suscitera la miséricorde d'Hachem à la place du shofar.
[rav David Ashear]

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-> Nos Sages (guémara Shabbath 12a) enseignent que si l'on vient visiter un malade pendant Shabbath, on devra dire : "le Shabbath, on n’implore pas mais la guérison est proche" (Shabbath hi milize’oq ouréfoua quérova lavo).
Rabbi Méir dit : "Le Shabbath a le pouvoir de t’amener la miséricorde".

Cela indique que la sainteté du Shabbath a la capacité d'amener le rétablissement d'un malade.
Lorsque Roch Hachana tombe à Shabbath, il n'y a pas besoin de sonner le Shofar, car le Shabbath en lui-même va éveiller la miséricorde Divine.
[rabbi de Zanz - Divré 'Haïm]

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik) écrit :
Le son du Shofar rempli celui qui l'écoute de crainte et d'inquiétude, lui inspirant de faire téchouva.
Shabbath également créé ce sentiment de respect chez les gens. En ce sens, selon la guémara, à Shabbath même une personne ignorante a peur de mentir [de par la crainte particulière de ce jour].
Lorsque Roch Hachana tombe à Shabbath, il n'est pas besoin de sonner le Shofar, car le Shabbath a le même effet que le Shofar, il imprègne une personne de la criante et l'inspire à faire téchouva.

-> b'h, sur la notion de Shabbath & téchouva : https://todahm.com/2014/10/23/2110-2

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-> A Shabbath, il est interdit d'écrire. Cependant, le fait d'inscrire quelqu'un dans le Livre de la Vie, est considéré comme sauver une vie, et sauver une vie l'emporte sur le Shabbath.
Ainsi lorsque Roch Hachana tombe à Shabbath, il est permis uniquement d'inscrire pour la vie, puisque écrire pour la mort ne permet pas de profaner Shabbath, et est donc interdit.
La michna commence donc par les mots : "Lorsque le Yom Tov de Roch Hachana tombe un Shabbath" = car c'est réellement un Yom Tov (littéralement. un bon jour).
[le Beit Avraham, citant le Kédouchat Lévi]

-> Le Arizal explique que l'âme à 3 niveaux, qui sont dans l'ordre ascendant : le néfech, le roua'h et la néchama.
A Roch 'Hodech, une personne reçoit un supplément de néfech, à Yom Tov elle reçoit un supplément de roua'h, et à Shabbath elle reçoit un supplément de néchama (la néchama yétéra).
Lorsque Roch Hachana tombe un Shabbath, nous recevons donc les 3 suppléments d'âme en une seule fois : celui du Shabbath, celui de Yom Tov, et celui de Roch 'Hodech (Roch Hachana étant Roch 'Hodech de Tichri).
La michna commence par : "Lorsque le Yom Tov de Roch Hachana tombe un Shabbath". En effet, c'est un Yom Tov, un soruce de joie, lorsque Roch Hachana tombe un Shabbath, les 3 suppléments d'âmes coexistant ensembles.
[rabbi Elimélé'h de Lizensk]

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-> L'année où le premier jour de Tichré tombe un Shabbat, nous néoutons pas le son du shofar le premier jour de Roch Hachana, puisque les Chazal ont décrété que nous ne pouvons pas souffler dans le shofar le Shabbat (Roch Hachana 29b ; Rambam - Shofar 2,6). Pourtant, malgré l'absence de l'appel vibrant du shofar, le Roch Hachana à Chabbath a une force particulière.

-> Le rav Yaakov Ettlinger (auteur du Arou'h LaNer), nous fait part (dans son Min'hat Ani - paracha Haazinou) écrit :
Il a découvert qu'au fil des générations, chaque fois que Roch Hachana tombait un Shabbat, l'année en question était soit terrible, soit fantastique pour le peuple juif. Dans les deux cas, il ne s'agissait presque jamais d'une année sans histoire, quelque peu oubliable.
Le Rav Ettlinger donne plusieurs exemples dramatiques de cette thèse :
Les destructions des 2 Temples ont eu lieu au cours de ces années, tout comme d'autres tragédies nationales. En fait, la guémara elle-même (Roch Hachana 16b) déclare que dans "une année où le son de la tékia n'est pas entendu au début [à Roch Hachana], le son de la téroua [c'est-à-dire des lamentations] sera entendu à la fin".
Cela fait référence à de mauvaises nouvelles au cours d'une telle année.

D'autre part, poursuit-il, le jour original de Yom Kippour, où nous avons été pardonnés pour la faute du Veau d'or, était également une année de ce type. Cette année-là, nous avons également reçu l'ordre de construire le Michkan.
De même, Roch Hachana est tombé un Shabbat l'année où nous sommes entrés en terre d'Israël, avec des miracles.

Le Arou'h LaNer conclut : "Shabbath est l'épouse du peuple juif (midrach Béréchit rabba 11,8).
Lorsque Roch Hachana tombe un jour de Shabbath, nous ne soufflons pas dans le shofar parce que nous craignons que quelqu'un ne profane Shabbat pour apprendre à souffler dans le shofar.
Imaginez! À cause de la possibilité plutôt farfelue qu'un seul juif sur des millions profane Shabbath, nous refusons aux multitudes tous les mérites, le pouvoir et la valeur du shofar.

"Ces années-là, Shabbath lui-même vient à la défense du peuple juif et plaide notre cause, parce que nous entretenons avec lui une relation d'amour réciproque. Nous nous soucions tellement de lui que nous avons renoncé à notre arme la plus puissante pour obtenir une bonne année. Hachem entend ses cris et ses supplications, et nous pardonne grâce à lui. [pour s'assurer un respect du Shabbath, nous sommes prêts à sacrifier la sonnerie du Shofar, qui fait par exemple passer Hachem du Trône de rigueur à celui de miséricorde! ]
C'est pourquoi un Roch Hachana sans shofar apporte souvent les plus grandes bénédictions.
Cependant, si Shabbath a été blessé et maltraité, et qu'il n'y a pas de shofar pour nous apporter le pardon, Shabbath ne peut pas faire une présentation gagnante en notre nom, et l'année devient vraiment dangereuse".

=> Si nous traitons Shabbath comme une reine (Shabbath malkéta), elle défendra nos intérêts devant le Roi des rois (Hachem).

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-> b'h, voir également : Shabbath & Shofar = la puissance du Shabbath : https://todahm.com/2022/08/28/shabbath-shofar-la-puissance-du-shabbath

Les 4 Shabbatot – les 4 parachiyot

+ Les 4 Shabbath :

-> Shabbath Shékalim : https://todahm.com/2022/03/18/shabbat-shekalim-un-jour-dabondance
-> Shabbath Za'hor : https://todahm.com/2022/03/14/shabbath-zakhor
-> Shabbath Para : https://todahm.com/2022/01/17/shabbath-para
-> Shabbath ha'Hodech : https://todahm.com/2015/03/27/shabbath-hahodech

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-> Chaque année, nous lisons 4 sections de la Torah, en plus des lectures publiques habituelles et qui sont échelonnées, une par une, sur 4 Shabbatot, avant Pourim jusqu’à l’approche du mois de Nissan.

Le Shabbath Para nous lisons la 3e de ces 4 parachiyot spéciales, instaurées par nos Sages entre le premier Adar et le premier Nissan [Michna Méguila 3, 4 - Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 685].
On peu réfléchir sur le sens de ces quatre sections supplémentaires : Shékalim (le don du Demi-Chékel pour
l’achat des sacrifices de la nouvelle année), Zakhor (l’extermination d’Amalek à proximité de Pourim), Para (la pureté d’Israël en vue du Korban Pessa’h), ha’Hodech (la fête de Pessa’h annoncée le premier Nissan).

1°/ Le Talmud de Jérusalem (Méguila 3,5) dit que les 4 parachiyot supplémentaires ne doivent pas nécessairement être lues au cours de 4 Shabbath consécutifs. Il peut y avoir interruption entre elles, excepté entre la 3e et la 4e section : Para et ha’Hodech.
La guémara y voit comme signe les "Quatre Coupes" de vin du Séder de Pessa’h pour lesquelles on ne fait pas, non plus, d’interruption entre la 3e et la 4e Coupe.
Sachant que les «Quatre Coupes» correspondent aux "Quatre Expressions" de la Délivrance d’Egypte (Véotséti : "Je vous sortirai" ; Vé'itsalti : "Je vous délivrerai" ; Véga'alti : "Je vous affranchirai" ; Vélaka’hti : "Et Je vous prendrai" – voir Vaéra 6,6-7), le Min'hat Ani établit le parallèle suivant :
a) Véotséti : Ce terme désigne l’arrêt des persécutions pour permettre aux Enfants d’Israël de "relever la tête". Parallèlement, la paracha de Shékalim commence par les mots "lorsque tu relèveras la têtes des Enfants d’Israël" [pour les dénombrer]
b) Vé'itsalti : Il s’agit là de la libération de l’esclavage, d’une délivrance physique.
Parallèlement, la Paracha de Zakhor nous rappelle le projet d’Amalek qui visait la disparition physique du Peuple d’Israël.
c) Véga'alti : Ce terme désigne la délivrance spirituelle des Enfants d’Israël enfoncés dans les quarante-neuf portes d’impureté.
Ainsi, la paracha de Para concerne-t-elle la pureté d’Israël.
d) Vélaka’hti : Il s’agit du 4e et ultime stade où D. élit le Peuple d’Israël en lui donnant la Torah.
Cette quatrième expression de délivrance est à mettre en parallèle avec la paracha de ha’Hodech, qui expose la première Mitsva donnée au peuple d’Israël [la sanctification du mois], prélude à leur acceptation de toutes les mitsvot.
=> Nous comprenons à présent la raison pour laquelle il ne peut pas y avoir d’interruption entre la 3e et la 4e paracha. En effet, la libération spirituelle, le rejet de l’impureté d’Egypte, doit être immédiatement suivie d’une progression vers le Bien véritable : L’attachement à D.

2°/ Selon le Kédouchat Lévi, les 4 parachiyot correspondent aux 4 lettres du Nom ineffable de D., ordonnées ainsi: ה־ו־ה־י
Le Imré Yossef fait noter que cette permutation correspond à celle du mois de Sivan, ce qui indique que le don de la Torah se prépare dès le Shabbath Shékalim.

3°/ Le don du demi-Shékel [la conscience d’être qu’une moitié] montre à chaque juif la nécessité de s’unir à son prochain [Shékalim]. L’union d’Israël confère au peuple juif les forces physiques et spirituelles permettant d’anéantir ses ennemis [Zakhor]. Avec la disparition d’Amalek, l’inspirateur des ennemis d’Israël, la source de l’impureté laisse place à un vent de pureté [Para].
Lorsqu’une telle élévation sera atteinte, sans la moindre attente, à l’instar de la proximité entre la 3e et 4e paracha, le monde sera réparé et connaîtra son renouvellement [Ha’hodech], comme il est dit : "La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil" (Yéchayahou 30,26).
[Tiféret Aaron]

4°/ Pour mériter le dévoilement du mois de Nissan [ha’Hodech], il faut annuler en soi les 3 mauvaises midot que sont : la jalousie [קנאה – kina] (dont la plus célèbre est celle des frères de Yossef pour qui la vente leur coûta "20 pièces d’argent") (Chékalim) – Le désir [תאוה – taava], contrairement à celui généré par le yétser hatov pour la Torah et les mitsvot, est le fruit du yétser ara [le Amalek en nous] qu’il nous faut combattre (Zakhor).
L’honneur [כבוד – kavod] que l’on bannit par un excès d’humilité auquel fait allusion à l’hysope, le petit arbre, que l’on mélangeait aux cendres de la Vache Rousse (Para).
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - le Pri Tsadik]

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+ Les quatre parachiyot :

-> Les 4 parachiyot (Shékalim, Za'hor, Para et ha'Hodech) nous rappellent de remplir les obligations de la saison. Shékalim est lu avant Roch 'Hodech Adar pour rappeler aux gens de faire don de leurs shékalim pour les korbanot, car les korbanot après Roch 'Hodech Nissan doivent être achetés avec de nouveaux shékalim (guémara Méguila 29a).

Za'hor est lu juste avant Pourim, car le thème principal de Pourim est l'éradication d'Amalek.
Para est lue juste après Pourim pour rappeler à ceux qui sont devenus impur de se purifier à temps pour le sacrifice (korban) de Pessa'h.
Ha'Hodech, qui contient les halakhot de Pessah, est lu juste avant ou le jour de Roch 'Hodech Nissan. [guémra Méguila 30a]

-> Mais il se passe quelque chose avec la lecture de ces 4 passage de la Torah qui va au-delà des objectifs pratiques.
Chacun de ces Shabbatot, enseigne rabbi Tsadok HaCohen (Ma'hachavot 'Harouts 7), correspond à l'une des lettres du nom d'Hachem.
Shékalim correspond au youd, Za'hor au premier hé, Para au vav et Ha'Hodech au hé final.

[ on a pu voir (ci-dessus) que le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) donne le même enseignement, mais en alignant différemment les liens entre les 4 parachiyot et les lettres du nom d'Hachem. ]

-> Le rabbi de Rouzhin (cité par la Knesset Israël) disait que pendant les 4 Parachiot, chacun peut se sentir auprès de Hachem. Il expliquait que les 4 Parachiot représentent les quatre lettres du Saint Nom de Hachem. A chaque Paracha, une lettre est illuminée.
Durant ce temps, si une personne se purifie et se sanctifie, elle devient un réceptacle pour Hachem afin qu’il puisse reposer Sa Chekhinah.

-> Le rabbi de Rouzhin ajoutait que l’influence de Roch Hachana commence pendant les 4 Parachiot.

-> "Car la main est sur le trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ - al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala'h 17,16)
Rachi commente : Moché désigne le trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Nous avons : Shékalim correspond au youd, Za'hor (Shabbath avant Pourim) au premier hé.
Ainsi : "Hachem jure par Son nom qui n'est que youd et hé" (ya - יָהּ) qu'Il fera la guerre à Amalek, car Son nom n'est pas complet à cause d'Amalek.
Après Pourim, lorsque Amalek est effacé, le nom d'Hachem est complété, car Para et Ha'Hodech restaurent le vav et le hé final.

A partir de là, nous comprenons que les quatre parachiyot ne sont pas des lectures aléatoires, même si c'est à des fins pratiques, mais qu'elles guident plutôt le processus spirituel profond de la transformation d'Adar et de Nissan.

Dans Shékalim, nous entrons en contact avec l'essence de l'âme juive qui est une étincelle de la bonté Divine ; dans Za'hor, nous apprenons qu'Hachem défend même les juifs les plus fauteurs contre Amalek à cause de cette étincelle centrale (à la différence des non-juifs, tout juif a une partie Divine qui reste toujours pure, à partir de laquelle il peut toujours se reconstruire) ; dans Para, Hachem nous purifie, parce que cette étincelle fait de nous Ses enfants ; et dans Ha'Hodeh, nous sommes rajeunis et renouvelés, prêts à entrer dans Pessah.
[d'après rav Moché Wolfson]

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-> Rabbi Pin'has de Koritz explique pourquoi de nombreuses personnes se réfèrent à ces 4 Shabbath comme "di goutta (les bons) Shabbath".
Le ohr haganouz (la lumière spirituelle originelle mis à la Création), Hachem l'a ensuite cachée dans la Torah.
Comme nous prenons un séfer Torah supplémentaire pour les lectures additionnelles (Shékalim, Za'hor, ...), il y a davatange de ohr haganouz disponible les Shabbath des 4 parachiyot.

En s'endeuillant de l'absence du Temple, c'est un signe qu'on apprécie de servir Hachem.
Si l'on se languit vraiment d'être connecté à la spiritualité, alors on va certainement prendre le deuil de la perte du Temple et aspirer à la venue du machia'h, le moment où il nous sera alors pleinement possible de le servir et être proche d'Hachem, sans en être entravé par le yétser ara, par ceux qui cherchent à nous détruire, ...
[rav Aharon Kotler]

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-> Lorsque nous prenons le deuil de Jérusalem, est-ce que nous nous endeuillons pour l'inconfort résultant de l'exil ou bien pour les bénéfices matériels que la reconstruction du Temple nous apporterait?

Le 'Hatam Sofer compare cela à un enfant qui a perdu l'ensemble de sa famille, ses biens, ... et lorsque les gens viennent pour le consoler, ils l'entendent pleurer sur le fait qu'il a perdu un jouet.
De même, est-ce que nous réalisons que sans le Temple il nous manque notre source de vie, d'où provenait toute notre spiritualité, sainteté, ...? Ou bien sommes-nous comme cet enfant pleurant pour un petit jouet matériel, plutôt que d'être adulte juif et de supplier Hachem pour ce qui est le principal?

-> Au-delà de cette motivation spirituelle, le niveau d'attente supérieur est pour le bien d'Hachem.
Le Chla haKadoch cite le rav Shlomo Alkabets (auteur du Lé'ha Dodi), qui une nuit d'étude de Shavouot avec e Beit Yossef, ont entendu une voix du Ciel. L'idée rapportée est que si nous pouvions imaginer une goutte d'eau dans l'océan de la douleur ressentie par la Présence Divine pendant l'exil (suite à nos fautes), il nous serait impossible que le bonheur entre dans nos coeurs et nos bouches ne sauraient sourire.

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-> Le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, le rav de Jérusalem, vivait dans une maison sans peinture.
Il y en avait qui remettaient cela en question, particulièrement parce qu'il semblait inapproprié pour une personne de sa stature de vivre comme cela.
Le rav Sonnenfeld disait : "Lorsque je regarde par ma fenêtre, je peux voir le Kotel et la zone où se trouvait autrefois le Temple. Comment puis-je vivre dans une maison qui est achevée alors que la maison d'Hachem est incomplète?"

-> Le rav Yéhochouva Leib Diskin, le rav de Jérusalem, vivait proche du Kotel, mais il n'y est jamais allé une seule fois.
Certains disent que c'est parce qu'il était préoccupé par l'opinion que le Kotel est un mur du Temple, et ainsi il n'osé pas s'en approcher.
Le rav Moché Sternbuch a dit qu'il a reçu une kabbala que la réelle raison est que le rav Yéhochoua Diskin se sentait incapable de tolérer le fait d'aller dans un endroit aussi proche du Temple, qui s'est tenu autrefois là, et de le voir ainsi dans sa destruction.

En fait, il a été rapporté qu'une fois le rav Diskin a effectivement essayé de se rendre au Kotel, la première fois qu'il est allé à Jérusalem, mais il a dû s'arrêter en chemin.
Il a dit que penser à l'agonie de la Présence Divine le rendait si émotif qu'il sentait que c'était dangereux pour sa santé.