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"En soulignant notre changement radical de l'esclavage à la liberté, nous répétons l'objectif de notre liberté : nous ne sommes esclaves de personne et d'aucune chose, à l'exception de Hachem Lui-même"

['Hidouché haRim]

Réaffirmons notre fidélité à nos origines

-> "Selon le midrach (Chémot rabba 1,8) après la mort de Yossef, beaucoup de juifs ont désiré être comme les égyptiens.

Suite à cela, Hachem a transformé l'amour que les égyptiens ont montré au début aux juifs, en de la haine, et c'est alors que l'esclavage a commencé.
Et cela continue de se produire depuis ..."

[Haggada du Beit haLévi ]

Pessa'h est la date anniversaire de la naissance du peuple juif.
Nous devons en profiter pour réaffirmer notre ferme attention d'être un maillon fidèle de cette chaîne ininterrompue.

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-> "Ce peuple, il vit solitaire, iI ne se confondra point avec les nations" (Balak 23,9)

Lorsque les juifs n'essaient pas de se confondre avec les autres nations, ils vivent en paix.
Dans le cas contraire, ils perdent alors toute importance aux yeux des non-juifs.

[Haémek Davar - Rabbi Naftali Zvi Yehouda Berlin]

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-> Le Rambam a écrit (Michna Torah, Avodat Kochavim 1,3) :
"Leur séjour en Egypte s'allongeant, les juifs ont commencé à apprendre les manières des égyptiens et à servir des idoles comme ils le faisaient ...
Le tronc planté par Avraham était très proche d'être déraciné.
[...]
Et en raison de l'énorme amour d'Hachem envers nous, et de la nécessité de respecter la promesse faite à notre père Avraham, Il a envoyé Moché [pour délivrer le peuple juif]. "

-> "La Haggada proclame : "Celui qui fait la narration de la sortie d'Égypte plus longuement est digne de louanges".

On doit également dire aux autres les miracles personnels que nous avons vécu, car tout miracle tire sa source dans la sortie d'Egypte, et le raconter est louable."

[Séfer haAroukh]

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-> "Pendant la nuit du Séder ... nos louanges ne doivent pas uniquement porter sur le passé mais également sur le présent"
[Piskei Téchouva Ora'h 'Haïm 473]

"La Akédat Its'hak a eu lieu pendant Pessa'h.
Lorsque Avraham a offert son fils Its'hak sur l'autel, les âmes de tous ses futurs descendants ont également "posées leur cou" devant Hachem. "

['Hiddouché haRim]

"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le rabbi de Radzymin (Bikouré Aviv) s'interroge : pourquoi devaient-ils convaincre leur père que Yossef avait été tué?

La réponse est que tant qu'il existerait même une chance infime qu'il puisse revenir, alors Yaakov aurait un bita'hon parfait dans le fait que Yossef soit encore en vie.
En effet, selon nos Sages : "Même si une épée tranchante est posée en travers de notre gorge, on ne doit pas se retenir de prier pour [bénéficier de] la miséricorde Divine" (guémara Béra’hot 10a).
Yaakov qui avait un bita'hon a un niveau extrêmement élevé, aurait une confiance totale en Hachem que Yossef reviendrait.
Or, lorsque nous avons confiance en Hachem de tout notre cœur, alors cela amène l'aide Divine.
Yaakov avec son niveau phénoménal de bita'hon et de prières, aurait amené l'aide Divine à libérer Yossef d'Egypte, et à le ramener à la maison.
Yossef risquerait alors de tout raconter à son père, et Yaakov serait en colère contre eux.
Ils ont donc égorgé une chèvre, trempé la tunique de Yossef dans le sang, et l'ont transmise à leur père pour qu'il pense que Yossef a été tué.
Yaakov arrêterait alors de prier, et de témoigner du bita'hon ...

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

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+ Nissan : le mois de la parole

-> Le mois de Nissan (ניסן) a une guématria de 170, soit celle de 2 fois le mot : "bouche" (pé - פה).
Par ailleurs, le mot : Pessa'h (פסח) se décompose en : "pé sha'h" (la bouche parle - פה סח).
Or, le mot : sha’h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie – חיים). Ainsi, Pessa'h = pé sa’h = la bouche de la vie!

A l'opposé, notre ennemi en Egypte était : Pharaon (פרעה), dont les lettres peuvent former : "pé ra" (la bouche mauvaise - פה רע).

=> En Nissan (dont Pessa'h), nous devons tout particulièrement travailler sur le pouvoir énorme qu'a notre bouche : émettre des paroles de vie, des paroles de mort. En ce début d'année juive (naissance du peuple juif), nous devons choisir la vie!

-> Selon le Zohar, l'essentiel de la guéoula d'Egypte a été la guéoula de la parole (guéoulat hadibour), c'est-à-dire la capacité d'apprendre à utiliser convenablement sa parole.
[rav Karelenstein - Kountres léPessa'h - p.56]

Au revoir à l’Egypte!

+ Yétsiat mitsrayim :

Sachant que ce sont les juifs qui ont quitté l'Egypte, on aurait dû dire : "yétsiat miMitsrayim", et non : "yétsiat mitsrayim", qui implique que c'est l'Egypte qui a quitté les juifs.

Le Divré Yoël enseigne que durant le Séder nous devons revivre la sortie d'Egypte, au point qu'à la fin nous ne devons avoir plus aucun lien avec l'état d'esprit égyptien (comme l’idolâtrie, la dépravation, le matérialisme).

=> Au-delà d'une sortie physique de l'Egypte, il faut également en prendre ses distances spirituellement parlant.

[Pendant toute l'année, nous vivons parmi les nations.
Sachons utiliser cette nuit de Pessa'h, qui est un moment très propice, afin de quitter la façon non-juive de voir la vie, que nous absorbons plus ou moins consciemment.
Cela nous permettra alors de redevenir pleinement juif!
(la sortie d'Egypte est la naissance de la nation juive).]

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-> Le Tanya enseigne que même le juif le plus bas et avec le plus de fautes, est prêt à offrir sa vie pour Hachem plutôt que de se convertir.

Le Tséma'h Tsadik précise que cela est valable uniquement si un juif ne fait pas certaines fautes, comme manger du 'hamets pendant Pessa'h.
Pourquoi cela?

Chaque Yom Tov a un apport unique : à Shavouot nous recevons la Torah (on devient la nation de la Torah), à Souccot nous sommes entourés par la présence divine (moment d'intimité après Elloul, Roch Hachana et Kippour), et c'est à Pessa'h qu'est fixée la ligne de différenciation entre les juifs et les non-juifs.

Pessa'h est le moment de l'année où l'on retire l'influence égyptienne de nos cœurs et où l'on réveille l'instinct juif de émouna qui est en nous.
=> Faire Pessa'h, c'est revenir à nos sources, c'est renaître pleinement en tant que juif pour toute l'année à venir.

"La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves.

C'est au moment de la sortie d'Egypte, que nous sommes nés en tant que nation.
Ce soir (du Séder de Pessa'h), est donc la date d'anniversaire de cet immense événement. Nous devons revivre ce moment, et prendre sur nous d'agir afin de faire honneur à l'énorme majesté qu'implique notre titre (fils du Roi). "

[Rabbi Moché de Kobrin]

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-> Le Nétivot Shalom fait remarquer que Hachem nous a choisi alors que nous étions à notre plus bas niveau spirituel (le 49e niveau d'impureté sur 50 possible!), et ce afin de bien souligner que Son choix n'était pas basé sur notre droiture, mais c'est plutôt l'expression de Son amour intrinsèque et inconditionnel envers Ses enfants.

Un tel amour existera toujours, comme il est écrit : "Tout amour qui dépend d'une condition, lorsque la condition n’est plus remplie, l’amour s’éteint ; et celui qui ne dépend d'aucune condition ne s’éteint jamais" (Piré Avot 5,16).

Pourquoi s’habiller en blanc pendant le Séder?

+ Quelques raisons de la coutume de certains de s'habiller en blanc (kittel) pendant le Séder de Pessa'h :

1°/ Par le passé, le blanc était la couleur des habits royaux.
De même, en se revêtant de blanc nous proclamons notre lien très privilégié avec le Roi des rois.
[le Péer Aharon]

Le Touré Zahav (472,3) rapporte que d'un côté, cette couleur renvoie au fait que nous sommes passés d'esclaves à des personnes libres et nobles.
Mais d'un autre côté, les morts sont enterrés dans des habits blancs, cela est un rappel au fait que nous ne sommes pas immortels et que nous devons être vigilants à nos actions.

Le Rabbi Shmouël de Nikolsbourg dit que le fait de prendre conscience que nous sommes habillés comme les morts, mais que nous sommes toujours vivants, nous enseigne que nous avons toujours l'opportunité de faire téchouva et de nous améliorer.

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2°/ La guémara (Shabbath 114a) rapporte que les juifs en Egypte sont restés distincts par leur langue, leur nom et leur habillement.

Selon Rachi (guémara Kiddouchin 72a), ils avaient des habits blancs.

[le Malbim]

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3°/ Le Cohen Gadol, l'homme le plus saint de sa génération, entrait dans le Saint des saints du Temple, lieu le plus saint de la terre, pour réaliser son service à Kippour, le jour le plus saint de l'année.
A ce moment, il revêtait des habits en lin blanc.

Le soir du Séder, nos actions sont comparables au service du Cohen Gadol, et c'est pour cela que certains s'habillent en blanc.

[le Maharal]

Les souffrances & la sortie d’Egypte

+ Les souffrances & la sortie d'Egypte :

-> Rabbi Avraham Grodzinski, le machguia'h de la yéchiva de Slabodka a écrit (Torat Avraham) :
"Souffrir dans ce monde est mieux que souffrir en enfer (guéhinam), car peu de douleur ici est équivalent à beaucoup de douleur dans le monde à venir"

-> Rabbi Grodzinski a également écrit :
"Si parmi toutes les générations de l'histoire, Hachem voulait en choisir une seule, Il aurait dû choisir celle de l'époque des Tanaïm ou des Amoraïm, ou bien des prophètes à l'époque du Temple.
Pourquoi a-t-Il choisi la génération en Egypte, qui était au 49e niveau d'impureté ?

En réalité, c'est spécifiquement eux que Hachem a sélectionné car ils ont énormément souffert par d'atroces travaux.
En effet, il n'y a pas de purification comme celle résultant des souffrances.
C'est pourquoi, ils ont mérité être LA génération qui a vécu d'incroyables miracles, et qui a pu recevoir la Torah."

-> Selon Rabbi Grodzinski, les souffrances élèvent une personne, même si elle ne se repent pas.
Les juifs en Egypte ne se sont pas améliorés, et même au contraire, ils sont descendus au plus bas jusqu'au 49e niveau d'impureté (sur 50!).
Cependant, ils ont gagné énormément de leurs souffrances, au point d'être l'unique génération (dor déa) méritante de recevoir la Torah.

=> On doit avoir conscience que chaque souffrance élève, nous est utile, même si seul Hachem en a l'explication avec précision.
[Par exemple, cela permet de réparer nos fautes à un tarif ultra intéressant, par rapport au monde futur où c'est plein pot!]

La fête de Pessa'h nous enseigne qu'à la seconde près, l'esclavage des juifs s'est arrêté, et que chaque miette d'effort qu'ils ont fait leur a été utile pour atteindre des hauteurs qu'aucune autre génération n'a pu atteindre.

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-> Pour chaque petite souffrance, Hachem accordera des récompenses innombrables et élèvera la personne encore plus que les anges.
Sachant cela, il est certain que l’on pourra accepter les décrets d’Hachem avec amour, et qu’on pourra même L’aimer encore plus, comme il nous incombe de le faire, nous, descendants d’Avraham, Yits’hak et Yaacov.
[le Chomer Emounim]

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-> "Tout ce que fait Hachem c'est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b)

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-> Pendant tout le Séder nous avons face à nous : la matsa et le maror.
Les événements qui sont ouvertement positifs (la matsa : symbole de la sortie de l'esclavage) et les moments difficiles (le maror : au goût amer) sont tous les 2 nécessaires au processus amenant à la libération.
[le Sfat Emet]

En cette nuit de Pessa'h, nous nous devons de faire des louanges sur les moments de "matsa" et de "maror", car sinon c'est penser que la bonté de Hachem n'est que partielle.

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-> Il est écrit dans la Haggada : "kémo shénéémar" (comme il est dit).
Le 'Hidouché haRim commente que toute chose qui arrive aux juifs est le résultat direct d'un décret divin, rien ne peut arriver si Hachem n'en a pas donné Son accord.

Etant humain, nous percevons les événements différemment de D. (à tord : comme bien ou mal), mais nous ne devons pas penser que c'est le résultat d'une absence de Hachem (le monde fonctionnant en pilotage automatique).

Absolument rien ne vient par hasard, tout est le fruit d'une logique divine pour notre bien ultime.

[avoir de la émouna, c'est accepter de ne pas tout comprendre et d'être persuadé de toujours être entre de bonnes mains : celle de papa Hachem!]

La puissance des mitsvot de Pessa’h

+ La puissance des mitsvot de Pessa'h :

Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot Pessa'h (פסח), on a : 85= פה et 120= סמך et ainsi que 408= חת, soit un total de : 613.

Selon le rav Horowitz (Panim Yafot), c'est parce que les mitsvot de Pessa'h ont la même force que les 613 mitsvot, ce qui nous procure le mérite immédiat de recevoir la guéoula.

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-> Nos Sages nous enseignent que la personne veillant à manger la matsa de la façon prescrite est comme un partenaire avec Hachem dans l'acte de Création.
Observer Pessa'h revient à observer les 613 commandements de la Torah.
Lorsque les lettres du Pessa'h sont épelées, elles forment : פה et סמך et חת, dont la valeur numérique est 613.
[Méam Loez - Bo 12,15]