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Pourquoi le « Ha lachma anya » est-il en araméen?

+ Pourquoi le "Ha lachma anya" est-il en araméen?

-> Selon le Zohar, Hachem est présent dans chaque maison juive, écoutant directement nos prières sans avoir besoin d'intermédiaire.
Par ailleurs, il est à noter que les anges ne comprennent pas l'araméen (cf.guémara Shabbath 12b).

Selon le Arougat haBosem, en commençant le Séder par cette phrase en araméen, nous soulignons que ce soir, où la présence divine se révèle à nous, nous n'avons pas besoin des anges, nous voulons parler directement à Hachem.

-> Selon le rabbi de Belz, lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont été élevés au niveau des anges, et la matsa qu'ils ont mangé, avait le goût de : "la nourriture des anges".
Le soir du Seder, nous revivons cette même élévation, par le fait de manger de la matsa.

=> Au moment de la consommer, nous le disons en araméen, langue que les anges ne comprennent pas, afin de ne pas subir leur jalousie.

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-> Le 'Hida donne l'explication suivante.
Lorsque Yaakov a fui son beau-père Lavan, avec sa famille et ses biens, il l'a poursuivi et rattrapé.

Tenant compte des avertissements de D. de ne pas faire de mal à Yaakov et à sa famille, Lavan a passé une alliance de paix avec Yaakov.
En souvenir, ils ont fait un monticule de pierres.

"Lavan l'appela : "Yégar Sahadouta", et Yaakov le nomma : "Galéd" (Béréchit 31,47)
Le Sforno commente qu'ils ont donné le même nom, mais Yaakov ne voulait pas abandonné la langue sainte, et Lavan l'araméen.

La Torah est uniquement écrite dans le saint hébreu, à l'exception de ces 2 mots.
Puisque Yaakov a été indirectement à l'origine de ces mots étrangers, ses descendants sont condamnés à en effacer le dommage spirituel, en subissant l'exil.

=> Ainsi, en invitant ce "juif de l'exil", le pauvre juif errant, nous insinuons que notre pauvreté et notre exil proviennent de la mauvaise utilisation de l'araméen.

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-> Ce passage a été instauré par nos Sages après la destruction du Temple et suite à notre exil en Babylonie, où la langue usuelle était l'araméen.

Selon le Maasei Hachem, le fait de commencer la Haggada par ce passage en araméen, est un signe de notre deuil pour sa destruction, dont la conséquence a été d'aller en Babylonie parler l'araméen.

-> Le Aboudraham dit qu'à notre retour en Israël (après l'exil babylonien), l'araméen était la langue de tous les jours, et ce pendant toute la période des Tanaïm (Sages de la michna) et des Amoraïm (Sages du Talmud).
L'hébreu était réservé uniquement à l'étude de la Torah.

Nous invitons les pauvres à nous rejoindre, en utilisant la langue qu'ils peuvent comprendre.
Le Malbim donne la même raison afin que les enfants puissent le comprendre (ce qui ancre en eux la notion d'hospitalité).

-> On peut noter que la Haggada commence par un passage en araémen (Ha Lachma Anya) et se termine également par un passage en araméen ('Hag Gadya).

Le Maharal enseigne que l'araméen est une langue qui contient en elle un niveau de sainteté (contrairement aux autres langues que le saint hébreu), indiquant un monde dépassant celui-ci, qui est temporaire.
Son utilisation à la fin et au début, montre que les juifs transcendent ce monde et appartiennent à une réalité plus élevée.

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+ Sens de ce passage ouvrant les récits de la Haggada :

-> Le Beit haLévi dit que dès le début de la Haggada nous invitons les pauvres à nous rejoindre, car : "Grande est la charité, puisqu'elle rapproche la guéoula" (guémara Baba Batra 10a).

En Egypte, tous les juifs étaient unis dans la douleur, chacun ressentant la souffrance de l'autre.
De même, en ce soir de libération, nous ne pouvons être véritablement bien, si nous ne sommes pas certain qu'aucun de nos frères ne souffre.
Par ce passage, nous les invitons à nous rejoindre, exprimant aussi de la gratitude à papa Hachem, en montrant que nous ne voulons qu'aucun de Ses enfants ne se sente mal, ne soit abandonné, ...

-> Le Gaon de Vilna dit que nous souhaitons que tout le monde nous rejoigne, afin qu'aucun juif ne soit "pauvre" des mitsvot du Séder.

-> Le 'Hatam Sofer dit que par cette proclamation nous insistons sur le fait que l'idéal du service de D. n'est pas dans la solitude, mais en s'unissant avec d'autres.

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+ Pourquoi la matsa est appelée : "lachma anya" (pain de misère)?

1°/ Selon la guémara (Pessa'him 115), le mot "anya" est lié au verbe "laanot" (répondre), car la plupart de ce que l'on raconte sur la sortie d'Egypte, est lié et trouve sa solution avec la matsa.

2°/ Selon la guémara (Pessa'him 36), la matsa n'a pas de goût, et est ainsi "pauvre" en goût (ani = pauvre, est proche de : anya).

3°/ Selon le Dover Shalom, le mot "anya" est proche du mot "ana" (réponse).
La nuit du Séder est un moment propice pour que Hachem réponde à nos requêtes.
Ainsi, au moment où l'on mange de la matsa, nous sommes "répondus" ...

"Hachem dit : A cette époque, je donnerai (ééné - אֶעֱנֶה), oui, je donnerai satisfaction aux cieux, et ceux-ci combleront les vœux (yaanou - יַעֲנוּ) de la terre." (Hochéa 2,23)
Le 'Hatam Sofer dit que la matsa s'appelle : "lé'hem oni" (pain de misère), mais le mot : "oni" a également une connotation de : répondre à un besoin avec une bénédiction sans limite (cf. le verset).

Quelques mérites de raconter la sortie d’Egypte

+ Quelques mérites de raconter la sortie d'Egypte :

-> "Si un juif est en manque d'aide divine et de miracles, afin de se débarrasser de mauvais ennemis, et ce quelque soit le jour de l'année, il doit se raconter à nouveau les miracles de la sortie d'Egypte, comment Hachem a puni les égyptiens.

Ce mérite va réveiller la vengeance divine sur ses ennemis actuels."
[Noam Elimele'h - Bo]

-> "En se rappelant les miracles que D. a fait en Egypte, une personne va mériter de vivre les miracles dont il a besoin dans sa vie quotidienne : la santé, le gagne-pain, la famille."
[Igra déKalla - Ekev]

-> "Par le fait de raconter les miracles, notre bouche devient sanctifiée, et nous avons le privilège de ne parler que des mots saints devant Hachem"
[Maor vaChéméch - Pessa'h - Avadim hyinou]

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-> "Malgré le fait que nous soyons toujours en exil, nous pouvons quand même fêter la Torah, que nous avons reçu suite à notre libération d'Egypte.
Nous léguons ce trésor à nos enfants, et eux à leurs enfants.

Plus une personne racontera la sortie d'Egypte, plus elle démontre sa joie pour la Torah que nous avons reçu de Hachem, et ce même en période d'obscurité."
[le Divré Shaoul - Rabbi Yosef Shaul Nathansohn]

-> "Même si nous sommes asservi physiquement par une autre nation, rien ne peut annuler la liberté spirituelle qui a été instaurée lors de la sortie d'Egypte"
[Maharal - Guévourot Hachem]

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+ "De même que chaque juif doit s'imaginer qu'il a été lui-même libéré d'Egypte, il doit aussi s'imaginer qu'il y a été esclave.
Un père dit à ses enfants : "J'ai été esclave en Egypte!" "
['Hatam Sofer]

-> "La sortie d'Egypte est une grande fondation et un important pilier de notre Torah et de notre émouna. [...]
D. a changé les lois de la nature pour les juifs. Il a accompli d'énormes miracles.
Cela doit suffire pour réduire au silence les non-croyants.

Raconter à nouveau la sortie d'Egypte renforce notre émouna en la puissance de Hachem et en Sa capacité à gérer toute espèce et tout être humain, petit ou grand."
[Séfer ha'Hinoukh 21]

-> "Lorsque les juifs ont été libérés d'Egypte, Moché leur a dit : "Vous n'avez pas été délibérés par vos actions, mais afin de le raconter à vos enfants, afin d'exprimer des louanges à Hachem, afin que Ses enfants disent Sa gloire parmi les nations"
[midrach Téhilim Sochar Tov 44]

-> L'obligation de raconter la sortie d'Egypte est très appréciée.
Aucune autre mitsva ne nourrit [en émouna] autant les enfants.

C'est la seule fois où la Torah commande : "Tu raconteras à ton fils ce jour-là en disant : C'est en vue de ceci que Hachem a agi en ma faveur quand je suis sorti d'Egypte" (Chémot 13,8)
[Le Maharil]

-> "Par le mérite de raconter les miracles de la sortie d'Egypte, Hachem va vous bénir d'enfants à qui vous pourrez leur dire ce qui s'y est passé"
[Or ha'Haïm - Chémot 13,8]

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-> "Nous savons par tradition que toute personne qui raconte avec joie la sortie d’Egypte a l’assurance de se réjouir dans le monde à venir et d’y jouir de la lumière de la présence Divine.
Cette plénitude est la plus parfaite qui puisse exister.
Hachem éprouve une grande satisfaction lorsque Israël évoque abondamment la sortie d’Egypte. Il convoque Ses légions célestes et leur dit : "Venez écouter le récit de la sortie d’Egypte raconté par Mes enfants".
Il va se réjouir avec eux et tous les anges se réunissent pour écouter la Haggada de la bouche du peuple d’Israël qui loue le Créateur pour les nombreux miracles réalisés en sa faveur."
[Méam Loez]

Pourquoi ne récite-ton pas de bénédiction pour la mitsva de raconter la sortie d’Egypte?

+ Pourquoi ne récite-ton pas de bénédiction pour la mitsva de raconter la sortie d'Egypte?

-> "Les miracles qui ont eu lieu lors de la sortie d'Egypte seront pâles en comparaison des grands miracles de la délivrance finale"
[guémara Béra'hot 14b]

Nos Sages enseignent que nous attendons la guéoula à chaque instant, et qu'ainsi nous allons assister à d'énormes miracles très bientôt, rendant ceux d'Egypte "dépassés".
C'est pourquoi nous nous retenons de faire une bénédiction.

=> Plus nous prenons conscience de l'énormité des miracles d'Egypte, en racontant dans les moindres détails, plus nous pouvons être confiant en l'avenir, sachant que tout cela n'est rien devant ce qui va arriver.
Il n'y a pas de place au désespoir, car avec papa Hachem, pour Ses enfants, ça va être grandiose ...

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-> Le 'Hatam Sofer d'expliquer :
"Le soir de Pessa'h, nous nous devons de revivre personnellement la sortie d'Egypte, comme si nous-même y avions été esclave, et que nous y avions été délivrés.

Lorsque nous commençons à raconter l'histoire de la Haggada, nous sommes transportés au temps où nos ancêtres servaient les idoles.
Comment pouvons-nous alors faire la bénédiction : "Qui nous a ordonné de raconter l'histoire", si Hachem ne nous a pas encore donné la Torah?
A ce moment, nous n'avons même pas encore été délivrés d'Egypte!

Il nous faut, auparavant, revivre tous les miracles que Hachem a fait pour nous, comment Il nous a libéré de l'esclavage et nous a sorti du 49e niveau d'impureté.

Ce n'est qu'ensuite, une fois que nous avons vécu tous ces événements, que nous récitons la bénédiction : "Bénis sois-Tu, Hachem, Qui nous a délivré ..." "

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+ Mais aussi :

-> Dans le Kiddouch (1er siman du Séder), nous avons déjà dit : "un souvenir de la sortie d'Egypte".
Selon le Rif, cela nous dispense de dire une autre bénédiction pour la mitsva de raconter notre sortie.

-> Il existe des mitsvot qui sont logiques, et qu'on aurait pu déduire par soi-même, comme : honorer ses parents, donner à la charité, rendre visite à un malade, ...
Nous ne disons pas de bénédiction pour les mitsvot de ce type.

Le Sfat Emet explique que l'on a naturellement tellement envie d'exprimer notre gratitude à D. pour tous les miracles incroyables qu'Il a fait pour nous sortir d'Egypte, que cette mitsva n'a pas besoin de bénédiction.

Pourquoi le soir de Pessa’h est-il appelé : le Séder ?

+ Pourquoi le soir de Pessa'h est-il appelé : le Séder (l'ordre)?

-> "Les miracles au-delà de la nature, que nous racontons durant le Séder, ont eu lieu exactement selon l'ordre décidé par Hachem"
['Hiddouché haRim]

-> "Toute chose qui est arrivée au peuple juif, depuis la sortie d'Egypte jusqu'à aujourd'hui, suit avec précision l'ordre d'Hachem.
Chaque détail dans l'histoire des juifs (individuellement et collectivement) est supervisé avec un amour infini par la providence divine."
[Maharal]

-> "Hachem illumine la nuit de Pessa'h d'une lumière spirituelle, nous permettant de réaliser que tout malheur que nous avons pu vivre durant l'année, a été décrété par D. avec raison et selon un ordre précis"
[Zev Zahav - Michpatim]

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-> "Quiconque est plus grand qu'un autre, a aussi un yétser ara qui est plus grand" (guémara Soucca 52a)

Lorsque nous observons comme il se doit le Séder, nous recevons une importante abondance de révélations spirituelles, que nous devons absorber doucement, d'une manière ordonnée.

En effet, devenant des personnes spirituellement plus grandes/élevées, notre yétser ara peut aussi se développer de façon proportionnelle, jusqu'à nous dominer.
Pour éviter cela, Hachem a mis en place le Séder, nous permettant d'absorber d'une bonne manière le flux spirituel venant d'en-Haut."

[Rabbi Yissa'har Dov Ber Rokoéa'h]

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+ Mais aussi :

-> "Les noms des 15 étapes du Séder font allusion à de profonds secrets mystiques, et c'est ainsi un bon présage de les dire"
[Yessod véShorech haAvoda]

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+ Pourquoi dit-on : la Haggada?

-> "Tu raconteras (véigadéta) à ton fils" (Chémot 13,8)
Selon le Aboudraham, cela renvoie à ce verset, nous demandant de raconter la sortie d'Egypte à nos enfants.

-> "Je déclare (igadéti) aujourd'hui à Hachem" (Dévarim 26,3)
Selon le targoum Yérouchalmi, le terme "igadéti", signifie : faire des éloges, exprimer la gloire [de Hachem].

-> Selon le Zohar, le terme "Haggada" signifie : "raza démilta" (le secret est dans les mots).
Il y a des événements qui sont évidents à tous, et d'autres qui se passent d'une façon totalement cachée.

"Proclamez (הַגִּידוּ) parmi les peuples ses hauts faits" (Téhilim 9,12)
Le peuple juif doit proclamer que Hachem gère ce monde beaucoup plus que ce dont on a la capacité de percevoir.

-> Le Tiféret Shlomo rapporte que selon Rachi (Yitro 19,3) : le mot "raconteras" (וְהִגַּדְתָּ) signifie : "des paroles aussi dures que des tendons (guidin)"
Les tendons transmettent aux os la force produite par les muscles afin de produire le mouvement des articulations.
De même, notre récit de la Haggada se doit d'être frais, vivant, au point de nous donner de la force dans notre pratique juive (ex: émouna) pour l'année à venir.

"Comment brûle-t-on le 'Hamets?
Avec le feu de notre cœur, avec le feu de servir D."

[Rabbi Shlomo de Karlin]

‘Had Gad’ya (selon le Gaon de Vilna)

+ 'Had Gad'ya :

-> Dans son commentaire sur la Haggada, le Gaon de Vilna commente l'allégorie historique cachée dans les mots simples du poème 'Had Gadya :
Les mots "mon père" évoquent Yaakov Avinou, qui acheta le droit d'ainesse, représenté dans le poème par un jeune bouc, à son frère Essav. Yaacov légua ce droit d'ainesse à Yossef, le fils ainé de sa femme principale Ra'hel, bien que Yossef fût son 11e fils.
Ceci causa aux frères ainés de Yossef des sentiments indus de rancœur et de jalousie. Ces sentiments, et les actes qu'ils causèrent, tels que la vente de Yossef à des marchands d'épices ismaélites, sont évoqués par le chat qui mangea le chevreau.
[avant que la Torah ne fût donnée, la kéhouna (prêtrise) était l'une des prérogatives de la bé'hora (aîné). Comme les Cohanim devaient porter des vêtements particuliers pour accomplir le service divin, Yaacov fit fabriquer une tunique spéciale pour Yossef. Mais les frères de Yossef prirent ce cadeau bien intentionné de leur père comme un signe supplémentaire de ce qu'ils considéraient comme un favoritisme indu. C'est pourquoi ils l'arrachèrent avant de le jeter dans le puits (voir Kli Yakar sur Beréchit 27,3) ]

L'injustice des frères fut la cause de leur descente en Egypte et de l'asservissement du peuple sous l'autorité des cruels contremaitres égyptiens. Comme l'enseignent nos Sages : "A cause des 2 séla de fine laine que Yaakov donna à Yossef au-delà de ce qu'il donna à ses autres fils, les frères de Yossef l'envièrent et les événements s'enchainèrent jusqu'à ce que nos ancêtres descendent en Egypte" (guémara Shabbat 10b).
'Had Gadya décrit ces méchants contremaitres égyptiens comme le chien qui mordit le chat.
[ En quoi le chien symbolise-t-il les Egyptiens? Le rav Moché Shlomo Tolokhin, élève du Gaon de Vilna, cite des sources anciennes décrivant l'une des idoles égyptiennes comme l'image gravée d'un chien méchant. ]

Quand vint le moment de libérer Israël de l'esclavage, Hachem ordonna à Moché de lever son bâton et de faire venir des plaies sur l'Egypte. C'est le bâton de Moché qui frappa le chien.
Ce bâton fut transmis d'un dirigeant à l'autre à travers les générations jusqu'à la destruction du premier Temple (Zohar - Hakdama 6b), à cause des pratiques idolâtres du peuple juif.
A ce moment-là, le bâton leur fut repris ; cela aussi était une conséquence de l'idolâtrie. [le Gaon de Vilna explique que l'idolâtrie était la faute principale qui causa la destruction du premier Temple.]
[Un midrach (Yalkout Chimoni - 'Houkat 763) similaire enseigne : "Quand D. dit à Moché : 'Prends le bâton' (Bamidbar 20,8), Il parlait du bâton qui avait été en possession de Yaakov ... Il appartint ensuite à Moché ... en fin de compte, il appartint au roi David ... et ce bâton resta en possession d'un roi après l'autre jusqu'à la destruction du [premier] Temple. Ce bâton sera remis au machia'h". ]

Or la métaphore du feu est employée pour décrire le mauvais penchant pour l'idolâtrie qui est le feu qui brûla le bâton.
Les Anché Knesset Haguedola (membres de la Grandes Assemblées), les Sages qui vainquirent le yétser ara par leurs prières et leur jeûne de 3 jours, sont l'eau qui éteignit le feu de l'idolâtrie. C'est cette Assemblée vénérable qui fit construire le 2e Temple.
[la guémara (Yoma 69b) raconte la façon dont les Anché Knesset Haguedola ont supplié D. de détruire le yétser ara pour l'idolâtrie : "Ce yétser ara est ce qui a détruit le Temple, mis le feu au Hékhal, tué de nombreux tsaddikim et exilé Israël de son pays ; et pourtant, il continue à danser parmi nous! ... Ils jeunèrent pendant trois jours et nuits consécutifs et ce yetser ara leur fut livré. A ce moment-là, une forme de lion de feu sortit du Kodech Hakodachim". ]

Le bœuf qui but l'eau sert de double métaphore : il désigne le royaume d'Edom, c'est-à-dire l'Empire romain auquel nos Sages (guémara Pessa'him 118b) appliquent le verset : "un troupeau de bœufs parmi les veaux des nations" (Tehillim 68,31) ; c'est aussi la haine gratuite qui régnait dans le pays à l'époque du 2e Temple et qui fut la cause sous-jacente de la destruction par la main d'Edom.
Dans 'Had Gad'ya, le bœuf qui boit l'eau comprend donc 2 éléments qui s'associèrent pour détruire le Temple : la puissance militaire des légions romaines et la haine gratuite répandue parmi les Bné Israël. Cette analogie est renforcée par une interprétation allégorique originale de la première michna dans Bava Kama qui énumère 4 catégories de causeurs de dommage : chor (le bœuf), bor (le puits), ma'vé (le dévoilement) et hav'er (le feu).
[le terme mav'é, littéralement : dévoilement, fait allusion aux dents de l'animal qui sont couvertes par les lèvres lorsqu'il ne mange pas, mais qui sont dévoilées lorsqu'il mange.
Employé dans la Michna, le mot ma'vé évoque les dommages secondaires infligés par un animal au cours d'une activité agréable. Le principal exemple est le dommage causé par un animal affamé qui mange un aliment appartenant à quelqu'un d'autre que son propriétaire.
Un autre exemple est le dommage causé par un bœuf qui se frotte contre un mur pour calmer ses démangeaisons et renverse le mur.]
Selon cette interprétation, les trois derniers causeurs de dommage représentent les trois causes sous-jacentes de la destruction du Temple : le meurtre, l'adultère et l'idolâtrie : le bor/puits (ou tombe) est une métaphore de la mort ou du meurtre, ma'vé dévoilement symbolise l'adultère et hav'er/le feu fait allusion au yétser ara pour l'idolâtrie.
La défaillance spirituelle principale qui conduisit à la destruction du 2e Temple par I'Empire romain était la haine gratuite, qui reflète le dommage effectué par les pas lourds et maladroits d'un chor/ bœuf.

Edom représente un bœuf puissant parmi les nations non saintes, mais il existe un bœuf puissant correspondant dans le royaume de la sainteté, machia'h ben Yossef, le mahcia'h qui se lèvera parmi les descendants de Yossef, comme le dit Moché dans sa bénédiction aux tribus de Yossef : "[Yossef est] Son premier-né, la majesté est sienne ; ses cornes sont les cornes du bœuf sauvage avec lesquelles il encornera les nations" (Dévarim 33.17).
Machia'h ben Yossef soumettra, mettra à l'épreuve et vaincra les descendants d'Essav/Edom.
[Comme l'enseigne la guémara (Bava Batra 123b) : "les descendants d'Essav ne tomberont devant nulle autre que la descendance de Yossef" ).]
Dans 'Had Gad'ya, Machia'h ben Yossef est représenté par le cho'het qui abat le bœuf.

Une fois que machia'h ben Yossef aura vaincu Edom, il succombera à Samaël, l'ange de destruction décrit comme l'Ange de la mort qui abattit le cho'het.
Ensuite, Hachem viendra, amènera avec Lui machia'h ben David et abattra l'Ange de la mort.
Israël reviendra alors à son niveau spirituel passé, et le bâton qui appartint successivement à Yaacov, Moché, le roi David et tous les rois de sa dynastie, et qui avait été enlevé à notre peuple avec la destruction du premier Temple, sera rendu au peuple juif.

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=> Nous voyons que la sinat hinam (haine gratuite) des frères de Yossef a conduit à l'esclavage en Egypte, et la sinat 'hinam répandue dans les dernières années du 2e Temple est responsable de sa destruction et de l'exil du peuple juif hors de sa terre.
La correspondance entre notre exil en Egypte et notre exil d'Erets Israël est donc évidente. Les Bné Israël descendirent en Egypte à cause de la haine gratuite ;" ils y devinrent un grand peuple [unifié]" et furent délivrés.
De même, les Bné Israël descendirent dans notre exil actuel à cause de la haine gratuite, et font à présent une prière fervente, par le poème allégorique Had Gadya, pour supplier D. d'envoyer machia'h ben Yossef, le cho'het qui abattra le bœuf de la haine gratuite, traçant ainsi la voie au machia'h ben David qui nous fera devenir une nation unie, méritant la délivrance, et nous ramènera sur notre terre pour toujours.

Il reste pourtant une question : pourquoi le poète anonyme ayant composé 'Had Gadya a-t-il caché cette prière dans un poème aussi trompeusement simple?
La réponse à cette question est que le poète ne voulait pas distraire les participants du thème principal du soir du Séder qui est la louange et les remerciements à D. d'avoir délivré le peuple juif de l'esclavage en Egypte en les déconcentrant et en réduisant leur joie par le rappel de l'exil actuel et de notre Délivrance tant espérée.
b'h, puisse la guéoula arriver bientôt, à notre époque …
[ rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]

é’had mi yodéa?

+ é'had mi yodéa?

Ce poème, composé sur un format de questions réponses, donne 13 raisons nous ayant permis de sortir d'Egypte.
Le nom de son auteur n'est pas connu, mais dans un Siddour datant de 1406, il est dit que ce poème et celui de 'hag gadya, ont été trouvés sur un parchemin dans la synagogue de Rabbi Eliézer Rokéach de Worms (1176-1238).

-> Au sujet de 'hag gadiya, le 'Hida (Shu"t 'Haïm Sha'al 1,28) écrit que celui qui se moque de ce chant (piyout) impliquant que ce n'est qu'un chant pour les petits enfants et qu'il n'est pas rempli d'une profonde sagesse, mérite l'excommunication (nidouï), et de plus il doit payer une amende au profit des pauvres.
[En réalité, nous trouvons de nombreuses explications sur ce chant, comme par exemple : l'exil et la délivrance d'Egypte, la survie du peuple juif parmi les nations du monde, la bataille de l'âme pour rester pure dans ce monde rempli de tentations, ... ]

-> Le Rabbi de Belz, Rabbi Yissakhar Ber a expliqué la raison de ce poème :
"Un homme très riche ne révèle jamais combien d'argent il possède, sauf s'il lui arrive de boire quelques verres de vin.
A ce moment-là, le vin délie sa langue et il révèle tous ses secrets : "Quand le vin entre, le secret sort" (guémara Erouvin 62a).
Nous non plus ne parlons pas de nos trésors pendant toute l'année.
Mais après avoir bu 4 coupes de vin, nous nous mettons à parler et nous dévoilons tous nos trésors : Un, notre D., 2 Tables de l'Alliance, 3 Patriarches, ...

-> Pourquoi est-ce qu'on ne dit pas plus que 13 questions-réponses?
Le mot : é'had (Un - אחד), a une valeur numérique de 13.
Ainsi, en commençant par : é'had (un), et en finissant par 13 (allusion au Un en guématria), nous proclamons que D. est l'Unique du début à la fin.

-> Dans chaque strophe, on répète ce qui a été dit avant.
Dans ce poème, on a arrive ainsi à un total d'éléments de : 91.
Le nombre 91 est la combinaison des 2 noms de D. :
-> le Tétragramme (יהוה) = insistant sur le fait que D. est, a été, et sera (il est au-dessus du temps) ;
-> le nom A-donaï (אדני) = insistant sur le fait que D. est le Maître de l'univers (au-delà du temps, de la nature, ...).

Le nombre 91 est aussi la valeur numérique du mot : amèn (אמן), qui est l'acronyme de : El Mélé'h Nééman (Roi puissant et digne de confiance).

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+ 7 = les 7 jours de la semaine :
Quel est ce mérite?

Le peuple juif a mérité d'être délivré non seulement parce qu'il a observé le Shabbath, mais aussi parce durant chacun des 6 autres jours de la semaine, il attendait avec impatience et désirait ardemment le jour du Shabbath.

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+ 8 = les 8 jours de circoncision (mila) :
Ne réalise-t-on pas la mila le 8e jour, et non pas durant 8 jour?

Bien que transgressant le décret de Pharaon de tuer les nouveaux-nés juifs (mâles), les parents les gardaient pendant 8 jours afin de pouvoir les circoncire avant qu'ils ne soient tués.
Pour le dévouement et l'ardeur qu'ils ont démontré pendant 8 jours afin de pouvoir réaliser la mitsva de la mila, ils ont mérité d'être libérés.

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+ 9 = les 9 mois de grossesse :
Ne sont-ils pas une loi de la nature, qui est identique chez les juifs et les non-juifs?

-> "C'est par le mérite des femmes vertueuses, que nos ancêtres ont été sauvés [d'Egypte]" (guémara Sota 11b)

Alors que les Egyptiens faisaient tout pour empêcher une vie familiale chez les juifs, et alors que les hommes ne voulaient pas concevoir des enfants qui seraient tués juste après leur naissance, les femmes ont insufflé de l'espoir, de la confiance chez leur mari.
Elles les "poupounaient", les encourageaient à avoir des enfants, et pendant les 9 mois de grossesse, elles allégeaient leurs souffrances/blessures morales en leur disant que la guéoula est proche, que D. est toujours avec nous (Tenez-bon! C'est imminent!).

Les femmes juives, sont de grandes, de très très grandes personnes, ... mais vêtues dans leur discrétion légendaire, on ne s'en rend jamais assez compte ...

D'ailleurs, il est écrit : "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d’alors, et il en sera de même pour la rédemption future." (Guémara Sota 2b).

 

Au moment de construire le Michkan, les hommes ont volontairement donné de l'argent, de l'or et des pierres précieuses. Les femmes en avaient mal au cœur : "Quelle contribution pouvons-nous faire au Michkan? Tout ce que nous avons, c'est nos miroirs".

Bien que Moché a rejeté leur modeste apport, Hachem a dit : "Moché! Ne méprise pas ces miroirs. Car c'est avec eux que les femmes ont encouragé leur mari (se faisant belles et leur remontant le moral). C'est grâce à elles, que nous avons un nombre important d'enfants pour cette génération. Accepte ces miroirs et confectionne-en le bassin dans lequel les prêtes se laveront les mains et les pieds"

[midrach Tan'houma - Pékoudé]

 

Le Pirké déRabbi Eliezer rapporte le fait suivant.

Rachel, sœur de Shouséla'h, était enceinte. Malgré cela, elle était debout, aidant son mari à mélanger le mortier. D'une façon très soudaine, elle a donné naissance. Son enfant est alors tombé dans le mortier et est rapidement mort.

Les cris déchirants de Rachel sont montés jusqu'au Trône divin, et une année plus tard, exactement à la même date, Hachem s'est révélé Lui-même, tuant tous les 1ers nés égyptiens.

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+ 11 = les 11 étoiles :
En quoi les étoiles amènent la guéoula?

Yossef raconta son 2e rêve à ses frères : "J'ai fait encore un songe où j'ai vu le soleil, la lune et 11 étoiles se prosterner devant moi." (Bérécht 37,9)
Cela fait allusion à ses frères descendant en Egypte.

Au sujet des étoiles, il est écrit : "D. détermine le nombre des étoiles, à elles toutes il attribue des noms." (Téhilim 147,4).

Le midrach (Chir haChirim 4,12) nous enseigne que les 11 étoiles (les frères de Yossef) sont descendues en Egypte avec des noms juifs, et elles en sont reparties également avec des noms juifs.

Ainsi, par le fait d'avoir maintenu leur identité juive et d'avoir refusé d'adopter les noms égyptiens, les juifs ont mérité la délivrance.

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+ 13 = les 13 attributs de miséricorde divin :

En conclusion, on dit que la délivrance d'Egypte a eu lieu grâce aux 13 attributs de miséricorde de D., et nous espérons que très prochainement, ils vont s'appliquer de même en permettant la venue du Machia'h, qui va nous délivrer de notre exil actuel, nous rassembler en Israël, et reconstruire le Temple.

La sortie d'Egypte = un magnifique message d'espoir, montrant qu'en tant que fils de D., absolument tout est possible (le désespoir n'a pas sa place), et notre futur n'est que pour le meilleur et ... le meilleur.
D. on T'aime!!
Permet-nous d'être libres pour être encore plus proches de Toi!

 

Source (b"h) : en partie traduction et compilation personnelle de dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

La recherche du ‘Hamets

+ La recherche du 'Hamets :

La coutume est de mettre 10 morceaux de pain dans les pièces de la maison, afin que la personne s'occupant de la recherche du 'hamets s'investisse pleinement dans sa mission.

Mais pourquoi 10 morceaux?

Puisque la recherche du 'hamets renvoie également au fait que chaque personne doit chercher à dénicher et à se débarrasser au fond d'elle-même (sa "maison", son intériorité) de toute impureté spirituelle, nous plaçons 10 morceaux de 'hamets symbolisant les 10 agents de la faute, qui sont énumérés par nos Sages (guémara Nédarim 32b) : les 2 mains, les 2 jambes, les 2 yeux, les 2 oreilles, l'organe sexuel et la bouche.

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"Il est évident et connu devant Toi [D.] que notre volonté est d’accomplir la Tienne.
Mais qui m’en empêche?
Le levain de la pâte [le yétser ara] et l’asservissement aux nations."

[guémara Béra’hot 17a]

De même que le levain amène la pâte à lever, de même le yétser ara incite l'homme à fauter.
De même que le levain fait lever la pâte, de même une faute laisse un impact négatif dans l'âme d'une personne.

-> Le Alshich fait remarquer que le mot : péguima (imperfection - פגימה) a une valeur numérique de 138, qui est la même que celle du mot : 'hamets (levain - חמץ), car la faute amène des imperfections, des défauts à l'âme.

-> Le Nétivos Shalom disait que chaque personne a ses propres zones d'obscurité spirituelle, qu'elle doit combattre et éradiquer.

Il est écrit : "L'âme de l'homme est un flambeau divin, qui promène ses lueurs dans les replis du cœur" (michlé 20,27).
=> Utilisons, en toute sincérité, l'âme divine qui est en nous, afin d'y voir plus clair, d'illuminer notre vie, d'éviter et de retirer les mensonges, impuretés environnants, ...

-> Le 'Hida faisait la prière suivante, après avoir cherché et brûlé le 'hamets :
"Puisses-Tu nous permettre de rechercher et de trouver les maladies spirituelles que nous avons contracté suite aux conseils trompeurs de notre yétser ara.
De la même façon dont nous venons de retirer et de brûler le 'hamets de nos maisons, de même, D., permet nous de toujours éradiquer le yétser ara qui est en nous, durant tous les jours de notre vie.
Que nous puissions nous attacher fortement à notre yétser atov ..."

-> Après avoir brûler le 'hamets certains récitent la prière du Ari Zal :
"De même que je viens d'enlever le 'hamets de ma maison et de mes possessions, Toi-aussi, Hachem, enlève l'esprit d'impureté de la terre, et notre yétser ara qui est en nous ..."

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-> Selon nos Sages, une mitsva est plus grande lorsqu'on la réalise personnellement plutôt que par un intermédiaire (guémara Kidouchin 41a - mitsva bo yoter mibichlou'hou).
Cependant cela est particulièrement vrai pour la recherche du 'hamets, et les préparatifs de Pessa'h : il est préférable de les faire soi-même.
Pourquoi cela?

Le Michtav Sofer répond au nom de son père le 'Hatam Sofer, que Hachem est venu Lui-même nous délivrer, et non par le biais d'un ange, ou autre intermédiaire. C'est pourquoi nous devons faire nous-même les efforts pour ces mitsvot, et non par le biais d'un intermédiaire.

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-> "Durant une période de 7 jours, vous mangerez des matsot, mais le jour précédent, vous annulerez le levain de vos demeures" (Bo 12,15)

Selon la guémara (Béra'hot 17a), la levure dans la pâte représente le yétser ara.
Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) explique que les 7 jours de Pessa'h représentent les 70 années de vie d'une personne.
- "le jour précédent vous annulerez le levain de vos demeures" = cela fait référence à : "Donne au jeune homme de bonnes habitudes dès le début de sa carrière; même avancé en âge, il ne s'en écartera point" (Michlé 22,6).
Tout particulièrement pendant sa jeunesse, une personne doit investir tous ses efforts pour annuler le yétser ara (le levain) de son corps (sa demeure), car ainsi il lui sera beaucoup plus facile par la suite de se développer et de servir Hachem comme il le faut.
[il ne faut pas se dire : j'ai le temps (ma vie devant moi)! Plutôt profiter un peu et on verra ensuite!, car cela n'en sera que plus difficile, à l'image d'une maison immense à cachériser avec du 'hamets partout, plutôt qu'une petite pièce avec très peu de 'hamets!]

- la matsa représente la vérité : ce que tu vois, c'est ce que tu auras. [avant et après cuisson, c'est pareil!]
[lorsque la vie chauffe une personne (honneur, argent, colère, jalousie, ...), elle doit rester identique, et ne va pas fermenter comme la pâte avec du levain, devenant alors un autre être.]
=> pendant les 7 jours, soit les 70 années d'une vie, nous devons vivre dans la vérité et pas dans le mensonge (ex: e, laissant fermenter des illusions, de l'égo, ...).
[en recherchant le 'hamets nous cherchons à nous débarrasser de tout ce que nous avons en nous qui nous éloigne de la Vérité]

De plus, la pâte va fermenter en raison du temps qui passe = cela représente la paresse, et nos Sages affirment que le fait d'avoir des activités nous éloignent de la faute (Pirké Avot 2,2).
[rechercher le 'hamets, c'est faire le point sur notre vie et voir toutes ces pertes de temps que nous avons pu avoir, qui ont contribué à faire fermenter de mauvaises choses en nous.]

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-> La guémara (Pessa'him 7b) tire la mitsva de rechercher le 'hamets du verset : "Pendant 7 jours, aucun levain ne se trouvera (lo yimatsé) dans vos maisons" (Bo 12,19).
Il est écrit : "il fouilla, commença par le plus grand et termina par le plus jeune, et la coupe fut trouvée (vayimatsé) dans le sac de Binyamin" (Mikets 12,19)
Selon la guémara, puisque ces 2 versets utilisent le même mot : "yimatsé" (trouvé), il y a un lien entre eux.
Yossef a envoyé son fils Ménaché après ses autres frères, et Ménaché a trouvé la coupe de Yossef dans le sac de Binyamin.
La guémara découle de la qu'afin de trouver quelque chose, comme le 'hamets, il est nécessaire de le rechercher.

Le Maharcha demande pourquoi la guémara n'apporte pas un verset plus ancien comme preuve de cela, où : [Lavan] chercha et ne trouva pas les térafim (placés sous Rachel)" (Vayétsé 31,35).

Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) dit que la réponse est simple : Lavan n'a pas mené de bonnes recherches, comme en témoigne le fait qu'il ne les a pas retrouvés.
En ce qui concerne le 'hamets, nous devons le chercher comme il le faut, d'une telle façon que s'il y a du 'hamets alors nous devons le trouver!
[Lavan n'est pas un exemple de recherche à suivre]

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+ Différence : Matsa et 'hamets :

-> La différence entre חמץ ('hamets - 138) et מצה (matsa - 135), se trouve entre la lettre ח et ה (les autres étant identiques).
La guématria du ח est de 8, celle du ה est de 5. La différence entre ces 2 lettres est de : 3.

Les 3 de plus que possède le 'hamets sont : "la jalousie, la concupiscence et les honneurs excluent l’homme du monde" (Pirké Avot 4,21 - Rabbi El’azar haKappar), et nous devons tout faire pour nous en débarrasser.
En effet, de même que nous ne devons pas posséder une miette de 'hamets, de même nous ne devons pas laisser se développer en nous ces 3 traits, même un petit peu, car ils sont très nuisibles.
['Hatam Sofer]

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-> Les mots : חמץ et מצה sont pratiquement identiques, à l'exception des lettres : ח et ה.
La différence entre ces 2 lettres est un tout petit trait, à l'image de la différence entre le 'hamets et la matsa qui se joue à quelques instants de trop où la pâte a pu lever.

Nous utilisons la même farine et la même eau pour les 2, la différence se joue ensuite lorsque le levain va se développer.
La levée du levain symbolise l'orgueil (Je sais mieux que Hachem!), et lorsque l'on élimine le 'hamets à Pessa'h, on doit également retirer l'orgueil qui est en nous.
['Hida]

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-> b'h, voir également - partie sur Bo 12,20 : https://todahm.com/2014/02/01/bo-les-matsot

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-> La différence entre les mots : חמץ (‘hamets) et מצה (matsa), est dans une minuscule ouverture dans le coin gauche des lettres : ח et ה.
Cela sert de symbole au fait que le plus infime manque de précision dans la cuisson de la matsa peut rapidement la transformer en 'hamets.
[le Alshich haKadoch]

[notre yétser ara profite de notre inattention, notre manque de surveillance, pour s'introduire en nous.
D'abord, il va nous faire fauter sur de toutes petites choses, et ensuite un peu plus grandes, jusqu'à nous faire tomber sur de grosses fautes!]

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-> "La différence entre la matsa et le 'hamets, c'est que pour le 'hamets l'artisan doit laisser reposer la pâte. Tandis que pour la matsa, l'artisan doit travailler la pâte du début jusqu'à la fin et ne jamais la laisser reposer, [même un seul instant].

On peut comparer cela à Hachem et nous. En effet, l'objectif de la matsa est de nous faire comprendre qu'Hachem ne s'arrête pas une seconde de s'occuper de nous, Il se préoccupe de nous à chaque instant.

C'est le but de la matsa : nous donner la émouna, [la certitude] qu'à chaque seconde, Hachem est à nos côtés et pourvoit à nos besoins.
Si tu sens que tu t'éloignes de D., sache que ce n'est pas Lui qui s'éloigne, mais plutôt c'est toi qui t'éloigne de Lui, car en réalité, Il est toujours proche de toi."

[Bné Yissa'har]

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-> Le Maharcha explique alors que le levain qui est dans la pâte symbolise le yétser ara incarné par l’ange d’Essav qui sera détruit lors de la Délivrance finale. C’est pour cela, que la destruction du ‘Hamets (qui contient du levain) préfigure la destruction de la descendance d’Essav (incluant Amalek), et de ce fait, nous comprenons l’enseignement de nos Sages (guémara Roch Hachana 11a) : "Au mois de Nissan (mois de Pessa’h où l’on détruit le ‘Hamets), nos ancêtres furent libérés d’Egypte et au mois de Nissan, nous serons libérés (d’Essav – de notre Exil d’Edom et du Yétser Hara)"
[à noter : le Chlah haKadoch fait remarquer que la destruction du ‘Hamets, au début de la 6e heure du 14 Nissan, correspond à la destruction d’Amalek au 6e millénaire par l’intermédiaire du Machia’h appelé Tséma’h (צמח), nom formé des même lettres que ‘Hamets (חמץ) (son antithèse)]

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-> La guémara (Soucca 52a) enseigne : "Le yétser ara possède 7 noms. Hachem l’appela רַע (Ra’a – mauvais) ... Moché l’a appelé עָרֵל (Arel – incirconcis) ... David l’a appelé טָמֵא (Tamé – impur) ... Shlomo l’appelait שוֹׂנאֵ (Soné – ennemi) ... Yéchayahou l’a appelé מכִשְׁוֹל (Mikhchol – obstacle) ... Yé'hezkiel l’appela אֶבֶן (Even – pierre) ... Yoël l’a appelé צְפוֹניִ (Tséfoni – caché)".

Le Maharcha commente que ces 7 noms correspondent aux 7 forces du Mal qui sévissent durant les 7 jours de la semaine, conformément à l’enseignement de nos Sages (guémara Soucca 52a) : "Le Yétser Hara surmonte l’homme chaque jour (en employant différents stratagèmes)".

A ce propos, le ‘Hida écrit (Sim’hat Réguel 1) : "le ‘Hamets pendant Pessa’h fait allusion au yétser ara et au levain dans la pâte ... c’est pour cela que nos Sages ont fixé 7 mitsvot pour le ‘Biour ‘Hamets’ (destruction du ‘Hamets) afin d’annuler les 7 forces du Mal du yétser ara :
-> [Quatre actions: ] 1. Le nettoyage dans tous les coins de la maison. 2. La recherche du ‘Hamets. 3. L’annulation du ‘Hamets. 4. La destruction par le feu du ‘Hamets.
-> [ Trois interdictions: ] 5. L’interdiction de profiter du ‘Hamets pendant Pessa’h. 6. L’interdit de ‘Bal Yéraé’ (‘aucun ‘Hamets ne sera vu ... chez toi’). 7. L’interdiction de ‘Bal Ymatsé’ (‘aucun ‘Hamets ne sera trouvé ...chez toi’).

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-> "La recherche du 'hamets est une exigence rabbinique car, selon la loi biblique, une simple annulation est suffisante" [guémara Pessa'him 4b]

-> Le 'Hidouché haRim voit également une autre idée dans ces mots.
Le 'hamets représente le yétser ara, et en vérité, le "bitoul", l'annulation du yétser ara par le pouvoir de l'étude de la Torah, est suffisant.
Mais nos Sages ont suggéré qu'une personne fasse d'abord une bédika, qu'elle regarde à l'intérieur d'elle-même et s'examine pour s'assurer que sa Torah est pure.
Alors son bitoul n'en sera que plus efficace.

"La sortie d'Egypte a transformé les juifs, d'esclaves de Pharaon, à serviteurs d'Hachem."

[Rav Yechezkel Levenstein]

Les 4 verres du Séder

+ Les 4 verres du Séder ...

La valeur numérique des mots : kos yayin (un verre de vin - כוס יין) est de : 156.
La valeur numérique du mot : 'hérout (liberté - חירות) est de : 624, ce qui correspond à : 156 * 4.

=> Nous buvons ainsi 4 verres de vin afin de nous souvenir de notre libération d'Egypte.

[Rabbi Aharon de Karlin]

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-> "Les 4 verres, nos Sages, les ont prescrits en tant qu'attitude de noblesse des hommes libres (dérekh 'hérout)"

[guémara Pessa'him 109b]

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-> Celui qui va se forcer à boire les 4 verres avec du vin, qui va manger la matsa et l'afikoman, même s'il trouve cela difficile, il sera épargné de devoir prendre des médicaments amers tout au long de l'année.
[Or'hot 'Haïm 472,12 - qui cite le Sefer Yafé léLev]