Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Pour faire de la matsa, il faut travailler dur et vite, sinon elle se transformera en 'hamets.
La mitsva de manger de la matsa nous apprend à servir Hachem avec rapidité et zèle.
Ainsi, le hamets et la matsa nous enseignent l'humilité (anava - ענוה) et l'alacrité (zérizout - זריזות), dont l'acronyme est עז (oz - puissance).
"Donnez de la force (oz) à Hachem" (Téhilim 68,35) = utilisez l'humilité et l'alacrité dans le service d'Hachem.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 4]

La nuit de la sortie d'Egypte, la voix de Pharaon a été entendue dans toute l'Égypte lorsqu'il a déclaré : "Levez-vous et quittez mon peuple. Jusqu'à présent, vous étiez les serviteurs de Pharaon ; à partir de maintenant, vous êtes les serviteurs d'Hachem".
[guémara Yérouchalmi Pessa'him 5:5]

-> "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait monter du pays d'Egypte. Ouvre grand ta bouche et je la remplirai" (Téhilim 81,11).

Le Ibn Ezra commente : "Lorsque quelqu'un croit qu'Hachem est Celui qui l'a fait sortir d'Egypte, il pourra alors ouvrir grand la bouche et demander tout ce qu'il veut. Peu importe ce qu'il demande, cela lui sera certainement donné."

[un croyant recevra ce qu'il demande! ]

"Il est évident et connu devant Toi [D.] que notre volonté est d'accomplir la Tienne.
Mais qui m'en empêche?

Le levain de la pâte [le yétser ara] et l'asservissement aux nations."

[guémara Béra'hot 17a]

En réalité, la descente des Bné Israël en Egypte ne faisait pas partie du décret initial de la Brit ben HaBétarim. Il s'agit plutôt du résultat de la vente en esclavage de leur frère Yossef, après quoi il a été emmené en Egypte.
Sans cette faute, ils auraient pu accomplir leur décret d'exil dans un endroit moins répugnant.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov ]

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-> Le Yalkout 'hadach (Erekh Galout 12-14) écrit :
"L'exil des égyptiens a été causé par leur faute de vente de Yossef, qui n'a pas vu son père pendant 22 ans.
Cela a entraîné 22 ans d'exil pour chacun des 10 frères qui ont participé à sa vente (Réouven était absent lorsque les autres frères l'ont vendu).
Ainsi, l'exil aurait dû durer 220 ans. Cependant, comme chacun des 10 frères est mort dans un pays impur, ce qui leur a causé de grandes souffrances, cela a soustrait 10 ans à leur exil, ce qui laisse 210 ans."

+ "Voici (Vé'hi) ce qui a soutenu nos pères et nous ! "

Ce très beau passage (Vé'hi shé'amda) commence par : "voici" (vé'hi) pour désigner ce qui a soutenu nos parents et nous-même.
Mais à quoi cela fait-il référence?
Quel est le secret contenu dans ce mot?

Le mot "Vé'hi" (והיא) est l'acronyme de :
-> vav (ו) = renvoie aux 6 sections de la Michna ;
-> hé (ה) = renvoie au 5 livres de la Torah ;
-> youd (י) = renvoie aux 10 Commandements ;
-> aleph (א) = renvoie à D., l'Unique

=> Par le mérite d'étudier la Torah, d'observer les mitsvot, et de croire en D., nous avons survécu à toutes les nations qui ont essayé de nous détruire.

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-> Hachem a promis à Avraham que :
- la présence divine sera toujours avec ses descendants, les protégeant de leurs ennemis [selon le Iyoun Téfila] ;
- Il ne permettra jamais à nos ennemis de s'unir tous ensemble contre nous. [selon le Sfat Emet]

-> Selon la guémara (Pessa'him 87b), le fait d'être en exil parmi les nations, est un acte de bonté et de miséricorde de Hachem, car si on serait tous réunis en une seule localisation, nos ennemis pourraient alors se débarrasser de nous en une fois.

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-> Nous lisons dans la Haggada, le soir de Pessa’h : "Et c’est elle qui a soutenu (Véhi Ché’amda - והיא שעמדה) nos ancêtres et qui nous soutient nous-mêmes. Car ce n’est pas un seul qui s’est levé contre nous ; à chaque génération nos ennemis se dressent contre nous pour nous exterminer, mais Hachem nous délivre de leurs mains".

L’expression indéterminée : "Et c’est elle" (Véhi - והיא), suggère différents commentaires, parmi lesquels :
1°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) ; il s’agit de la promesse divine contenue dans l’alliance "entre les morceaux" (ברית בין הבתרים ) (voir Lé'h Lé'ha 15,12-15), dont il est question dans le paragraphe précédent de la Haggada).
Cette même promesse continue à nous protéger et à nous favoriser sans cesse en toutes sortes de persécutions, car lors du pacte "entre les morceaux", Abraham prit connaissance de tous les exils de notre Peuple.
Ainsi, lorsque D. lui promit de juger ses persécuteurs, Il se référait aussi bien à l’exil d’Egypte qu’aux autres exils et toutes les souffrances que notre Peuple devait endurer parmi les Nations du Monde. [Méam Loez]

2°/ La valeur numérique des mots : והיא שעמדה (Véhi Chéamda - Et c’est elle qui a soutenu) est de 441, la valeur numérique du mot : émet (vérité - אמת).
Le Zohar enseigne que les 4 mentions du mot "émet", dans la bénédiction qui suit le Shéma du matin (émet véyatsiv ...), font référence aux "quatre langages de Délivrance" de l’Exil d’Egypte.
["Je vous sortirai" (וְהוֹצֵאתִי - VéHotséti) ; "Je vous délivrera" (וְהִצַּלְתִּי - VéHitsalti) ; "Je vous affranchirai" (וְגָאַלְתִּי - VéGaalti) ; "Je vous prendrai" (וְלָקַחְתִּי - VéLaka’hti) (Chémot 6, 6-7)], tandis que les 4 "émet" mentionnés dans le paragraphe suivant (commençant par "ézrat avoténou") font référence aux 4 Délivrances relatives aux 4 Royaumes qui asservirent Israël dans son histoire (Bavel, Perse, Grèce et Edom).
Ainsi, la promesse de Délivrance faite à Avraham (et renouvelée aux autres Patriarches) s’est-elle maintenue et se maintiendra jusqu’à la fin des Temps ("Et elle s’est maintenue [והיא שעמדה - Véhi Chéamda] pour nos ancêtres et pour nous-mêmes") dans tous les autres exils.

3°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) désigne la Chékhina (la Présence Divine) qui est également en Exil avec le Peuple juif et le soutient dans ses épreuves [nous levons la 2e coupe de vin lorsque nous récitons ce texte de louange, car celle-ci "koss chel brakha" (כוס של ברכה) symbolise la Chékhina se tenant debout pour nous soutenir et pour affirmer notre promesse de Délivrance – Chlah haKadoch].
Ainsi, Hachem a-t-il annoncé à Yaakov : "Moi-même, Je descendrai avec toi en Égypte ; Moi-même aussi Je t’en ferai remonter" (Vayigach 46,4).

4°/ "Et c’est elle" (Véhi - והיא) désigne la Torah (à noter que והיא a pour valeur numérique 22, comme les 22 lettres de la Torah.
והיא : la lettre "vav" = la lettre 6 correspond aux "Six Ordres de la Michna" (la Thora Orale) ; la lettre "Hé" aux "Cinq ‘Houmachim" (la Thora Ecrite) ; la lettre "Youd" aux "Dix Commandements" (la Révélation Divine) et la lettre "Aleph" à D. (l’Unicité Divine - אלופו של עולם).
=> C’est donc par le mérite de la Torah (qu’ils allaient recevoir) que nos ancêtres ont été Délivrés et c’est par ce même mérite (et particulièrement celui de l’étude) que nous le serons aussi, avec l’anéantissement de nos ennemis et de "grandes richesses".
[d'après un divré Torah - feuillet de la communauté Sarcelles - Tsav 5781]

Illuminons l’obscurité de l’exil …

+ Illuminons l'obscurité de l'exil ...

Juste après le "ma nishtana", nous disons "avadim ayinou ", que nous terminons par : " vé'hol amarbé léssapèr bitsi'at mitsra'im aré zé méchouba'h" (et celui qui fait la narration de la sortie d'Égypte plus longuement est digne de louanges).

Par ailleurs, il est écrit dans la Torah à propos du récit de la sortie d'Egypte : "vé'égadéta lébin'ha" (Et tu le racontera à tes enfants - Chémot 13,8) et le terme : "Haggada" renvoie aussi au fait de faire un récit de ces événements.

Pourquoi n'est-il pas écrit : "vé'hol amarbé lé'aguid" (en place de léssapèr)?
Que vient nous apprendre l'utilisation de ce terme?

Le mot "lessapèr" (raconter) ressemble au mot : saphir.
Ainsi, la Haggada nous apprend que de la même façon que le saphir est une pierre brillante/étincelante, lorsque l'on raconte l'histoire de notre sortie d'Egypte nous éclairons l'obscurité de l'exil.

D'ailleurs, dans le passage suivant la Haggada écrit à propos de nos Sages : "ayou méssapérim bitsi'at mitsraïm kol oto alaïla" (ils discutèrent de la Sortie d'Égypte toute la nuit).

=> Par le fait de raconter (messapérim), on peut illuminer cette nuit obscure de l'exil, à l'image de l'éclat du saphir ...

Par notre récit abondant et enflammé, faisons de cette nuit un feu d'artifice, qui illuminera également toute notre année à venir pour le bien b"h ...

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-> véigadéta lévin'ha = tu le racontera à ton enfant = selon le 'Hatam Sofer, tu dois raconter l'histoire de la sortie d'Egypte d'une telle façon que ton fils aura envie de le raconter à ses enfants.
[si non seulement toi, mais également tes enfants voient ce récit comme étant aussi précieux qu'un saphir, alors ils feront tout pour transmettre avec force cet héritage à leur descendance.
Mais si ce n'est qu'un vulgaire cailloux, une corvée dont nous devons nous débarrasser, alors la transmission risque de cesser, que D. nous en préserve.]

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-> Le 'Hatam Sofer fait également remarquer que le mot : "sipour" (סיפור - histoire) a la même racine que : "saphir", car : en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, une personne s'illumine et son âme est affiné (se débarrassant des impuretés provenant de nos fautes), entraînant qu'elle en devient aussi digne de louanges qu'un précieux saphir.

[=> Au cours du Séder, plus nous racontons l'histoire d'Egypte, plus nous devenons des pierres de plus en plus précieuses.]

['Hatam Sofer al haTorah - intro à Dévarim]

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-> "Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."
['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]

Barou’h aMakom, barou’h ou …

+ Barou'h aMakom, barou'h ou ...

Pourquoi est-ce que D. est appelé : l'endroit (aMakom)?

Cela vient dissiper le doute sur le mythe que le monde est une entité autonome à part entière.
D. étant qualifié de : "l'endroit" (aMakom), cela insiste sur le fait que le monde est contenu en D., et non l'inverse (D. n'étant pas un composant parmi d'autres du monde).

D. n'est pas limité par la notion d'espace, et est ainsi présent partout sans exception.

Nous pouvons noter que :
---> lorsque nous mettons chaque lettre du nom de D. (יהוה) au carré, on a :
-> youd au carré = 10*10 = 100 ;
-> hé au carré = 5*5 = 25 ;
-> vav au carré = 6*6 = 36 ;
-> hé au carré = 5*5 = 25
=> on obtient un total de : 186.

-> le mot makom (מקום) a également une valeur de : 186.

=> à l'image d'un terrain qui est défini par une superficie en mètres carrés, en multipliant longueur et largeur, l'ensemble de la création porte le sceau de D., Qui est sans aucun doute possible derrière toute chose.

[D. se trouve partout, et pas uniquement là où nous voulons qu'Il soit, quand ça nous arrange ...]

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-> Le Aboudraham rapporte ce qu'on vient de voir que le fait de multiplier chaque lettre par elle-même, on obtient un total de 186, qui est la guématria de makom (מקום).

-> Le Séfer haKané rapporte un autre moyen.
Si l'on multiplie les 2 premières lettres du Nom de D. (יהוה) l'une par l'autre et ensuite l'autre par l'une, soit : youd*hé = 50 et hé*youd = 50 ; puisqu'on fait de même avec les 2 dernières lettres, soit : vav*hé = 30 et hé*vav= 30. On arrive à un total de : 160.
En y ajoutant la guématria du Nom divin (יהוה) soit 26, on arrive à 186, soit la guématria du mot makom (מקום).

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-> "Il [Hachem] est l'endroit de l'univers, et l'univers n'est pas Son endroit"
[midrach Bérécht rabba 78,10 - ou mékomo chél olam, véén aolam mékomo ]

Le Ibn Ezra note que Hachem n'est pas limité par quoi que ce soit, et Il est ainsi au-delà de l'espace (Il est présent partout!).

Rabbi Yéhouda haLévi a écrit : "Où est-ce que je peux Te trouver, car Tu es caché et impénétrable. Où est-ce que je ne peux pas Te trouver, car Ta gloire remplit le monde entier!"

Selon le Ritva, nous remercions Hachem de nous avoir donné la Torah, car au travers elle nous pouvons trouver Hachem.

Etre « in » …

+ "Au début (mité'hila), nos pères adoraient des idoles ; mais, maintenant (véa'hchav), D. nous a approchés à Son culte "

Les mots : "au début" et "maintenant" semblent superflus.
On aurait pu juste dire que : Nos parents adoraient des idoles et D. nous a approchés à Son culte.
Pourquoi de tels ajouts?

Pour répondre à cela, on peut rapporter une histoire qui a eu lieu au début des années 1930 avec le 'Hafets 'Haïm alors qu'il voyageait à bord d'un train.

Un juif non pratiquant est allé observer à quoi ressemble ce rabbin si reconnu, et lorsque que le 'Hafets 'Haïm appris l'objectif de sa visite, il lui dit : "Alors qu'avez-vous vu?"

L'homme de lui répondre : "Franchement, je suis très déçu. Je m'attendais à voir une personne finement/chiquement vêtue, portant un style moderne, et vous êtes habillé avec un style vieillot, archaïque. Vous ne correspondez en aucun point à mes attentes."

Le 'Hafets 'Haïm le regarda et répondit : "C'est peut être moi, qui suis en accord avec le dernier style, et vous qui n'êtes pas en phase avec le temps."

L'homme dit de façon arrogante : "Rabbi, sur quelle base faites-vous cette déclaration?
Ma garde robe est selon les standards de la dernière mode ... la vôtre est vieille, antique!"

Le 'Hafets 'Haïm répondit : "Dans la Haggada nous lisons : "Au début nos parents adoraient des idoles"
Cela était l'ancien style.
Cependant : "maintenant", le nouveau style est d'être proche de D., en le servant.
Le juif religieux, qui sert D. de tout son cœur et de toute son âme est celui qui est véritablement en accord avec le dernier style."

=> La Haggada vient remettre les pendules à l'heure et nous apprend ce qu'est être au top de la mode de nos jours : c'est le fait d'être un juif religieux qui sert D. en toute sincérité ...

Etre un serviteur des idoles, de la matérialité, c'est d'un autre temps, c'est vieillot, archaïque ...

3 guématriot sur Pessa’h …

+ 3 petites guématriot pour Pessa'h ...

1°/ Tout est pour le bien ...

La Haggada (הגדה) est le récit du chemin qui a conduit nos ancêtres de l'esclavage à la liberté.
Elle nous montre que malgré les souffrances, tout a été pour le bien.

La guématria de ce mot (הגדה) est de 17, qui est la même que le mot : טוב (tov), signifiant : bien ...

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2°/ A la tienne ...

Au cours du Séder, une coupe de vin (un koss - כוס) est utilisée afin de proclamer la grandeur de D.
En effet, il est écrit dans les Téhilim (116,13) : "Je lèverai la coupe du salut, et proclamerai le nom de D." (koss yéchou'ot écha, ouvéchem Hachem ékra).

La guématria du mot : koss (כוס) est de 86, qui est celle du nom de D. : אלהים (Elohim) et aussi celle du mot haTéva (la nature – הטבע).
La fête de Pessa'h montre à quel point tout est miracle, à quel point derrière toute chose se cache D. ...

Il y a 5 verres de vin au Séder de Pessa'h, dont 4 sont bus par chacun des participants, et dont le 5e est destiné à Eliyahou haNavi.
Ainsi, on a : 5 koss (כוס), soit : 5*86 = 430.

Il est écrit dans la Torah : "Le séjour des Bnei Israël, depuis qu'ils s'établirent dans l'Égypte, avait été de 430 ans." (Chémot - paracha Bo 12,40)

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3°/ Dur, dur l'esclavage ...

L'esclavage est amer/pénible, le maror (מרור) : les herbes amères, nous servent de rappel de ce temps durant lequel on a souffert en Egypte.

L'extrême dureté/pénibilité de l'esclavage nous a empêché de servir D., et c'est également l'aspect tragique de la mort, comme il est écrit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront D." (Téhilim 115,17 - lo amétim yéallélou ya).

Et que peut-on remarquer?
Le mot maror (מרור) et le mot mavét (mort - מות) ont la même guématria : 446.

 

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle de dvar Torah du Rabbi Benjamin Blech