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Le concept de téchouva (littéralement "retour") se réfère non seulement à l'expiation des fautes, mais aussi au processus de retour aux racines de l'âme.
Même une personne qui n'a pas fauté peut être un baal téchouva en s'efforçant de revenir à ses racines spirituelles.
[Sfat Emet - Nitsavim 5650]

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-> Un tsadik complet, quelqu'un qui n'a jamais fauté, a une crainte si forte d'Hachem gravée dans son cœur qu'il peut fonctionner dans le monde matériel sans fauter.
En revanche, le baal téchouva, qui a déjà fauté, doit "se tenir" devant Hachem, conscient à chaque instant de qui le regarde, ce qui n'est pas nécessaire pour le tsadik complet.
C'est ce qui explique la phrase des Sages (Béra'hot 34b) : "Dans un endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Afin de maintenir cette perception constante d'Hachem, un baal téchouva doit recevoir une aide spéciale du Ciel, une aide dont le tsadik complet n'a pas besoin.
[Sfat Emet - Nitsavim 5633]

-> Le Zohar note qu'un baal téchouva peut accomplir en une minute ce que quelqu'un d'autre met souvent des années à maîtriser.
La grandeur d'un baal téchouva vient du fait qu'il réoriente la passion qu'il utilisait auparavant pour fauter et l'applique désormais à l'accomplissement des mitsvot.
[Sfat Emet - Souccot 5636 ; Vayakel 5635]

"L'un des fondements de la téchouva dans l'esprit d'une personne est la reconnaissance de la culpabilité de ses actes, qui est une extension de sa foi en sa capacité à choisir librement.
C'est le contenu de la composition du vidouï (confession) qui est tellement liée à la mitsva de la téchouva, une personne admet qu'il n'y a rien ni personne d'autre à blâmer pour ses fautes et leurs effets que lui seul"
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2]

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-> Lorsqu'une personne arrive à un stade de sa vie où elle sent qu'elle n'a plus la capacité de choisir librement et de prendre ses propres décisions, elle perd le contrôle et sa "place" dans le monde.
Une telle personne ne peut jouir d'un sentiment de stabilité et d'identité parce qu'elle est redevable aux forces qui la dominent. Au lieu de choisir sa voie et de s'en tenir à ses principes, elle est ce que ces puissances lui dictent d'être.
Mais, en vérité, ce n'est qu'une illusion. En tant qu'une des définitions fondamentales de notre humanité, la liberté de choix reste toujours présente et indéniable.

-> Le rabbi Nathan de Nemirov écrit :
J'ai entendu dire que quelqu'un avait un jour demandé (à rabbi Na'hman de Breslev) : "Comment comprendre le fait qu'on soit libre de nos choix?
Le Rabbi lui a répondu avec simplicité : "Le choix est dans la main de l'homme. S'il veut, il agit. S'il ne veut pas, il n'agit pas".
J'ai noté cela, car c'est très nécessaire. En effet, de nombreuses personnes sont extrêmement confuses à ce sujet, car elles sont habituées à agir d'une certaine manière depuis leur plus jeune âge et il leur semble donc qu'elles ont perdu la capacité de choisir et qu'elles ne peuvent plus changer leur façon de faire. Mais en vérité, il n'en est rien, car chaque personne a toujours le libre choix, dans tous les domaines de la vie, et "s'il veut, il agit". Comprenez bien ces mots.
[Likouté Moharan Tinyana 111 ]

La gravité de fauter, et le moyen de réparer

+ La gravité de fauter, et le moyen de réparer :

-> "A D. ne plaise, par ses actes, ses paroles et ses pensées qui ne sont pas bonnes, il [un juif] détruit de nombreuses puissances et d'innombrables mondes célestes saints ... ou il provoque l'obscurcissement ou la diminution de leur lumière et de leur sainteé, et ajoute de la puissance aux royaumes de l'impureté".
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - chap.3]

-> Par la suite, rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chap.4) écrit :
"En vérité, le cœur de celui qui est sage et qui comprend ce concept frémira en lui et il tremblera lorsqu'il se concentrera sur l'étendue des dommages causés par chacune de ses fautes, des dommages encore plus importants que ceux causés par Névou'hadnetzar et Titus (qui ont détruit le Temple), car les actions de Névou'hadnetzar et Titus n'ont causé aucun défaut en Haut, car il ne leur a pas été donné la possibilité d'atteindre cet endroit par leurs actions."

=> Cela est terrifiant à considérer! Chacune des fautes que nous transgressons, même si elles sont apparemment insignifiantes, a un effet plus dévastateur dans les royaumes célestes que la destruction du Temple!

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) enseigne comment remédier à ces dommages.
Voici ses paroles : "Il est connu que lorsqu'une personne faute, à D. ne plaise, elle cause une souillure dans les cieux et ajoute de la puissance aux forces de l'impureté. Le remède à cela est de brûler ces forces maléfiques en dirigeant une passion ardente vers le Créateur. En effet, cette inspiration incroyable n'est venue qu'à la suite de la faute, car son esprit avait des pensées obscures".

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-> Nos Sages (guémara Yoma 86b) enseignent que la téchouva méahava (le repentir né de l'amour), a le pouvoir de transformer les fautes d'une personne en mitsvot.
Expliquant ce concept, le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya - chap.7) dit que lorsque la culpabilité et le chagrin causés par une faute poussent une personne à davantage désirer et être inspirée dans son avodat Hachem, l'amenant à la téchouva méahava, alors cette faute s'est transformée en mitsva.
Avec le recul, le fauteur est capable de voir que cette faute a en fait conduit à une aliya, à une progression/élévation dans sa avodat Hachem, remplissant ainsi la même fonction qu'une mitsva, qui est un moyen de se rapprocher du Maître du monde.

-> Dans le même ordre d'idées, rabbi Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 40,52,100) écrit que le principe de la téchouva est atteint lorsqu'une personne se rend compte que, d'une manière très profonde, sa faute était aussi la volonté de D.
Il est évident que cette affirmation peut être incroyablement dangereuse si elle est mal interprétée, mais il va de soi que rabbi Tsadok haCohen ne veut pas dire, D. préserve, qu'une personne doit rationaliser sa conduite pécheresse en "réalisant" que toutes ses actions sont en fait la volonté du ciel.
La "réalisation" à laquelle ce tsadik fait référence a lieu lorsqu'une personne peut regarder honnêtement en arrière et voir que son méfait a entraîné un changement complet et durable dans le sérieux et l'intensité de sa avodat Hachem. C'est alors qu'elle peut être sûre que sa faute n'était qu'un moyen de la rendre encore plus grande, une "yérida létsoré'h aliva" (une descente/chute permettant davantage d'élévation). [voir aussi rabbi Na'hman - Likouté Maharan 22:11]
[évidemment qu'on ne désire pas la faute, qu'on fait tout pour l'éviter, mais si à postériori nous avons déjà fauté alors nous devons autant que possible faire en sorte que cela nous soit un tremplin spirituel.
A l'inverse, notre yétser ara nous fait tomber et ensuite il nous fait culpabiliser, nous attrister. En effet, il s'est trop bien la force de la tristesse, du désespoir, mais surtout d'utiliser une chute pour davantage s'élever (à l'image du ressort qui se contracte pour mieux pouvoir s'élancer vers le haut). ]

-> En ce sens, nos Sages (Sanhédrin 99a) affirment : "À la place des baalé téchouva, même les complétement justes ne peuvent s'y tenir".
L'une des explications de cette affirmation est qu'une personne qui a fauté et ensuite réalisé une téchouva dessus, elle a fait une utilisation de la tristesse de son regret sur ses fautes dans un but de la propulser vers les plus hauts sommets spirituels, à un endroit que même les tsadikim parfaits ne peuvent atteindre.

-> C'est à cette rectification que le rabbi de Berditchev fait référence.
Si le feu de la faute a provoqué une descente dans les royaumes de l'impureté, c'est le feu de la spiritualité provoqué par la tristesse que l'on ressent d'avoir fauté qui est nécessaire pour le ramener dans le royaume de la lumière sainte.

-> Comme l'écrit rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 156) :
"La pureté du cœur est atteinte lorsque le cœur d'une personne brûle d'une passion pour Hachem. Pour rectifier le fait que son cœur a brûlé à cause d'une faute ou d'un désir impur, à D. ne plaise, qui a contaminé son cœur, celui-ci doit s'enflammer de passion pour Hachem. Grâce à cela, son cœur atteint la pureté, comme le dit le verset : "Tout ce qui entre dans le feu, vous le ferez passer par le feu et il sera purifié".

=> Nous avons tous commis de très nombreuses fautes qui ont causé des dommages considérables au monde (à notre monde intérieur, au monde Celeste, terrestre, ...).
Mais comme l'affirme rabbi Na'hman de Breslev : "s'il y a un moyen de détruire, il y a un moyen de réparer", et "il n'y a pas de désespoir dans le monde" .
Tout peut être renversé. En utilisant le lourd sentiment de regret résultant de notre faute, pour le porter à renforcer notre avodat Hachem à un meilleur niveau, avec plus de passion (papa Hachem, pardon, certes je suis tombé dans la faute, mais je vais essayer de faire mieux Ta volonté).
Nous utilisons la faute elle-même pour nous aider dans notre croissance spirituelle.
[c'est l'idée enseignée par rabbi Na'hman de Breslev, comme dans le Likouté Moharan 116]

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor 21,9) enseigne :
Une faute n'affecte pas seulement l'âme (néchama) de l'individu, mais "elle souille son père" = la transgression affecte et cause une souillure dans les royaumes célestes.
Quel est le moyen de remédier à ces dommages considérables?
La réparation (tikoun) consiste à faire rebondir la culpabilité et la tristesse causées par la faute et à les utiliser pour nous propulser vers de plus hauts sommets dans notre avodat Hachem, en atteignant des niveaux inédits de feu émotionnel et de passion dans notre service.
Lorsque nous faisons cela, non seulement nos fautes sont pardonnées, mais elles sont entièrement transformés, nous enlevons les robes de l'Accusateur et revêtons celles de l'avocat [qui nous défend au Ciel], transformant la faute la plus grave en mérite ultime.

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-> Cela doit également nous rappeler que tout ce qu'un juif pense, dit ou fait a le pouvoir de provoquer des changements majeurs dans les forces célestes.
Chaque mitsva accomplie (même la plus simple, facile) par une personne a pour conséquence de générer des quantités incalculables de bénédictions, de lumière et de bonté Divine dans les sphères spirituelles, et en fin de compte dans ce monde physique également.
À l'inverse, chaque faute transgressée entraîne la diminution immédiate de cette bénédiction, de cette lumière et de cette bonté, et apporte au contraire la destruction et la colère divine sur l'univers.

[libre arbitre oblige, on ne se rend pas compte de l'impact phénoménal de chacune de nos actions.
Les premiers mots d'un juif sont "modé ani (je Te remercie) ... 'hémla raba émounaté'ha (grande est Ta confiance en moi)" = malgré notre risque de fauter, Hachem nous redonne la vie à notre réveil en nous donnant la capacité d'impacter considérablement le monde (en bien, en mal), car Il a confiance en nous.
Alors à nous de Lui prouver qu'Il en a eu raison, qu'Il soit éternellement fier de nous! ]

La musique et le chant = chemin vers la téchouva

+ La musique et le chant = chemin vers la téchouva :

-> Le rav Sim'ha Bounim de Peshischa dit sur le ton de l'humour :
"Le monde dit en plaisantant : "Un 'hazzan est un imbécile". Pourquoi en est-il ainsi?
Parce que le monde de la chanson est très proche du monde de la téchouva. Si un chanteur qui chante se trouve si près du monde de la téchouva et ne se repent pas, c'est qu'il est vraiment un imbécile".

-> Le rav Israël de Modzhitz (Imré Shaul) poussait cette réflexion plus loin :
"On dit que la Chambre de la Musique est adjacente à la Chambre de la téchouva. Et moi, je dis que la Chambre de la Musique est en fait la Chambre de téchouva".

-> Le Tikuné Zohar (11) énumère les différentes Chambres Célestes, leurs fonctions respectives et les conditions requises pour y accéder. Parmi ces Chambres se trouve la Chambre de la Musique.
À propos de cette chambre, il est dit : "Il y a la Chambre de la Musique, qui ne peut être ouverte que par la musique. C'est donc par la musique que le roi David s'est approché de cette Chambre."

-> Tout cela permet de mieux comprendre les paroles suivantes du rav Uri de Strelisk (Imré Kadoch 84) :
"Si une personne est incapable de s'approcher d'Hachem, il lui est possible de s'en approcher grâce à la chambre de la Musique."

=> Pourquoi cette méthode est-elle plus facilement accessible?
Peut-être parce que la Chambre de la Musique fait partie des Chambres Célestes les plus proches de nous.
Comme l'écrit le rav Ahrele Roth (Shomer Emounim - maamar tsahali véRoni 2) :
"La Chambre de Musique provient des Chambres les plus proches de nous, mais elle s'élève de plus en plus haut, jusqu'à la hauteur des Chambres les plus élevées."

-> Lorsqu'elle est utilisée correctement, la musique peut être un moyen inestimable d'amener une personne à un véritable repentir.
En effet, le Gaon de Vilna (Biour haGra - Divré haYamim 1:23:4) écrit :
Grâce au pouvoir de la chanson, nous pouvons vaincre le mauvais penchant (yétser ara)."

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+ La mélodie du korban 'hatat = d'abord susciter le remord complet, puis susciter la joie :

-> Nous constatons que dans le Temple, lorsqu'une personne offrait un korban (sacrifice) pour expier ses fautes, la musique jouait un rôle essentiel dans le processus d'expiation.
Comment cela se faisait-il?

La musique était parfois jouée juste avant l'offrande pour une faute (korban 'hatat) pour pénétrer le cœur de la personne qui apportait le korban et l'inciter à une véritable humilité et à un repentir sincère.
Le rav Shmouel de Sochatchov explique que si les Cohanim sentaient que le repentir de la personne n'était pas encore entier et complet, ils demandaient aux Lévi'im de jouer une mélodie émouvante et déchirante pour l'inspirer à se repentir complètement, et c'est alors seulement qu'ils offraient son korban.

Le rav de Sochatchov (Shem miChmouël - Sim'hat Torah 5681) précise :
"Si le Cohen qui offre le korban sent que le propriétaire ne s'est pas encore complètement repenti, il demande aux Lévi'im d'enflammer le cœur du propriétaire [du sacrifice], pour qu'il se repente par le biais de sa chanson."

-> D'autres semblent soutenir que pour s'assurer de la sincérité du repentir d'une personne, il était d'usage de faire jouer de la musique au moment de l'offrande d'une faute (korban 'hatat).
Le rav Klonimus Kalman Epstein (Maor vaChémech - Chémini) explique :
"Lorsqu'un homme se présentait devant les Cohanim pour faire expier son âme, ils veillaient d'abord à humilier son cœur, afin qu'il revienne de tout cœur et se repente avant qu'ils n'offrent son korban.
Ils demandaient aux Lévi'im qui "parlaient" le chant, d'éveiller la personne avec un son agréable, au point que le cœur du fauteur se brise en lui. C'est alors que cela serait propice à son expiation."

-> Cette idée est développée par le rav Shlomo de Karlin (Shéma Shlomo - Nasso) :
"Il en était ainsi à l'époque où le Temple était debout et où le mizbeach (l'autel) était établi.
Lorsque le Cohen servait la avoda (service) et obtenait le pardon pour son peuple, les pensées des personnes dont il offrait les sacrifices "lui parvenaient", (afin qu'il sache) si elles songeaient à des pensées de téchouva complète ou non.
S'ils n'ont pas encore fini d'enflammer leur cœur avec le repentir et la passion nécessaires, le Cohen l'indique alors aux Lévi'im, qui commencent à jouer avec plus d'agitation et de passion.
Il s'agissait d'éveiller la personne qui offrait le sacrifice et de l'amener à une téchouva complète."

-> Le rav 'Haïm de Tzanz (Chaar Yissa'har - Tichri - maamar Shouva Israël 20) détaille plus largement :
"Lorsque le fauteur venait apporter son korban (sacrifice), le Cohen lui demandait la nature de la faute pour lequel il apportait ce korban. Avec un esprit attristé, l'homme lui disait où il avait trébuché ...
Le Cohen fait alors signe aux Lévi'im qui se tiennent sur leur estrade, et à l'aide de leurs instruments de musique, ils commencent à jouer un air qui suscite des émotions et des pleurs.
Les propriétaires (du sacrifice) commencent à faire la semi'ha (posent leurs mains) sur leur korban et confessent : "J'ai péché et commis telle ou telle transgression. Je suis revenu, je me suis repenti et c'est mon expiation".
Au cours du grand réveil [sur leur faute], il pleurait d'une âme amère, dans la confession et le remords.

Lorsque le Cohen voyait le cœur du propriétaire, comment son âme avait presque quitté son être avec une grande amertume lorsqu'il parlait, il faisait alors signe aux Lévi'im. Ceux-ci commençaient alors à jouer un chant joyeux sur leurs instruments de musique afin de restaurer son esprit.
Ils égorgent immédiatement son korban, et c'est ainsi qu'il accomplira son expiation."

-> Le rav Yissa'har Shlomo Teichtal (Téchouvot Michné Sachir - OH 24) soutient qu'il est inapproprié pour le fauteur de ressentir une quelconque joie lorsqu'il offre son sacrifice parce qu'il a commis une faute. Cela pose un problème, car tout service divin doit être accompli dans la joie. Il affirme que le chant des Lévi'im fournit la solution à ce dilemme.
Il explique : "Les Cohanim et les Lévi'im étaient donc nécessaires pour compléter la joie et les chants afin de satisfaire à l'exigence de "servir Hachem avec joie"."

Il ajoute ensuite qu'une fois que les Lévi'im commenceraient à chanter, cela inciterait le fauteur à se repentir par amour pour Hachem et par désir de se rapprocher de Lui :
"Il me semble que lorsque le fauteur apportait son korban, il était habité par un esprit humble et triste à cause de sa faute, qui l'avait éloigné du Créateur, et il revenait à Hachem de tout son cœur.
Ce n'est qu'une fois que les Cohanim et les Lév'im ont commencé leur service dans la joie et l'allégresse que la joie s'est éveillée dans son cœur.
Il achèvera alors son repentir par amour, par joie et par proximité avec Hachem."

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+ La musique facilite notre attachement à Hachem :

-> Le terme "téchouva" est traduit habituellement par "repentir", mais en réalité son origine est "chav" qui signifie : "revenir".
L'essence de la téchouva est revenir à un état d'unité avec Hachem [la faute créant une séparation, distanciation, que la téchouva va retirer]. [Maharal - Nétsiv haTéchouva]

=> Comme se fait-il que la musique partage une affinité étroite avec la Chambre et le Monde de la Téchouva?

-> La musique est un véhicule efficace par lequel une personne peut atteindre un état de connexion, d'unité avec son Créateur.
C'est par la musique que l'on peut pénétrer les barrières qui empêchent souvent l'expression de nos aspirations profondes et de nos sentiments de véritable attachement à Hachem (dvékout).

En effet, le Chem miChmouël (Pessa'h) dit :
"Le chant est une dvékout dépouillé de tout vêtement. C'est l'attachement de la cause à la Cause (la création au Créateur) sans aucune barrière ou frontière."

-> Il est écrit : "Chantez, justes, avec Hachem" (ranénou tsadikim b'Hachem - Téhilim 33,1).
Le Réchit 'Hokhma (chaar haAhava 10) commente :
Il aurait été plus approprié de dire : "Chantez les justes à Hachem", tout comme il est dit : "Chantez pour Lui, jouez de la musique pour Lui" (chirou lo zamrou lo - Téhikim 92,1) et non "Chantez avec Hachem".
Il est plausible de dire que l'intention du roi David était d'affirmer que même un chant ordinaire provoque une dvékout ...
C'est pourquoi il est dit : "Chantez, justes" = lorsque les justes chantent, ils sont immédiatement attachés à Hachem.
[la musique peut nous réveiller spirituellement, et faire que nous sommes davantage attachés à Hachem. Le terme "téchouva" (תשובה) se décompose en "tachouv hé" ('תשוב ה - revenir vers Hachem), et la musique peut fortement nous le permettre. ]
[...]
(Il faut) susciter le chant et la louange ... afin de s'attacher à son Créateur, car le chant engendre la dvékout, lorsqu'on se souvient de Sa bonté et de Sa bienveillance multiples à son égard.

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+ Profiter de de la musique pour s'éveiller à la téchouva et s'attacher à Hachem :

-> Amener les gens à un état accru de dvékout était également l'un des principaux objectifs des chants des Léviim dans le Temple.
Le Chem miChmouël (Béhaaloté'ha) explique :
"La mission des Lévi'im était d'élever les juifs et de les attacher à Hachem, conformément à leur attribut de dvékout, et ce par le biais du chant!"

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Etsot - Néguina 11) écrit :
"La musique et les instruments de musique ont le grand pouvoir d'attirer une personne vers Hachem.
C'est pourquoi il est bon qu'une personne s'habitue régulièrement à se divertir en chantant, afin de réjouir son âme et de s'attacher à Hachem, en particulier le Shabbath, le Yom Tov et lors de la mitsva des mariages."

-> Ailleurs, rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 273) écrit :
"Il est bon pour une personne de s'habituer à s'animer par le chant. Car le chant est une chose très, très grande et très noble. Il a le grand pouvoir d'éveiller et d'attirer le cœur d'une personne vers Hachem.

Lorsqu'une personne commet une faute, même si elle est déjà tombée, Hachem est toujours là pour la soutenir afin qu'elle puisse trouver un moyen de se relever.
[Nous disons dans la prière après "nichmat kol 'haï" : "asomé'h noflim" (qui soutient la chute)]
Même lorsque quelqu'un est nofél, c'est-à-dire en train de tomber, Hachem est là pour le soutenir et lui donner de l'espoir pour l'avenir.
['Hidouché haRim]

+ Puisque la baal téchouva repousse avec tant de force le mauvais penchant, mesure pour mesure, il empêche les forces du mal de se nourrir du côté de la sainteté. Il accomplit donc encore plus qu'une personne qui n'a jamais fauté.

"Là où les baalé téchouva se tiennent, les justes parfaits ne le peuvent pas" (guémara Béra'hot 34b). La guémara ne dit pas "ceux qui se sont repentis" ; elle parle de ceux qui ont travaillé si dur pour lutter contre leur mauvais penchant qu'on les appelle "les maîtres (baalé) du repentir (téchouva)".
[Ben Ich 'Haï - Ora'h 'Haïm]

"Lorsqu'il y a un éveil au repentir dans le monde, il y a de la miséricorde dans le monde.
[Noam Elimé'h - paracha Tazria]

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[ainsi, lorsque l'on se réveille personnellement à la téchouva, et/ou autrui (ex: en se comportement avec exemplarité, en faisant aimer Hachem, en priant pour que les juifs reviennent le plus vers D.), on amène de la miséricorde Divine dans le monde.]

Téchouva & prendre soin de soi

-> Bien qu'il s'agisse d'une avoda souvent négligée, le rav Avraham Kook souligne que le maintien de la santé physique est un élément majeur de l'avodat Hachem.
Il écrit (Orot haTéchouva chap.1 & 14:20) qu'un corps faible est souvent la cause de l'affaiblissement du désir sacré et que, dans le processus de téchouva, nous devons chercher à renforcer la force du corps afin de fortifier le courage de l'âme et de donner des ailes à ses aspirations.

Dans un autre endroit (Orot haTé'hiya 33), le rav Kook enseigne :
"La demande de physicalité est énorme. Nous avons besoin de corps en bonne santé. Mais nous nous sommes tellement concentrés sur notre âme que nous avons oublié la sainteté du corps. Nous avons négligé notre santé et notre force et avons oublié que nous possédons des corps saints tout autant que des âmes saintes."

-> Le rav Kook (Orot haTéchouva 14:2) écrit que lorsqu'un juif s'engage dans un voyage de téchouva sans avoir d'abord travaillé sur les questions liées au corps, telles que ses manières, ses comportements et ses habitudes, il peut parvenir à une compréhension et à une élévation spirituelles pour revenir ensuite à un corps brisé qui ne peut pas servir de récipient adéquat pour sa nouvelle illumination.
Cela peut provoquer une angoisse énorme et déclencher une bataille intérieure destructrice dans laquelle, quel que soit le vainqueur, la santé émotionnelle du juif sort toujours perdante.
C'est pourquoi il est de la plus haute importance de travailler d'abord sur le développement spirituel lié au corps (relations, habitudes, traits de comportement, ...), avant de passer à des niveaux plus élevés d'élévation spirituelle.

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[ issu du divré Torah : https://todahm.com/2022/03/17/la-sante ]

"Reviens, reviens, ô la Choulamite, reviens, reviens, que nous puissions te regarder!" (chouvi chouvi haChoulamite, chouvi chouvi vné'hézé ba'h - Chir haChirim 7,1)

-> La faute aveugle nos yeux et nous empêche d'appréhender la gloire impressionnante de D.
Lorsque nous nous repentons, nos yeux s'ouvrent et nous contemplons davantage. Cela nous amène à nous repentir plus profondément, car le repentir d'hier n'était pas en accord avec la perception actuelle de la gloire d'Hachem. C'est ainsi qu'il est écrit : "Après m'être repenti, j'ai regretté" (Yirmiyahou 31,19).
Ce processus peut se poursuivre jusqu'à ce que toute notre vie soit passée à se repentir, même pour un seul péché. [Bné Yissa'har]

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le mot "retour" (chouvi) est répété tant de fois dans notre verset de Chir haChirim :
- "Reviens, reviens, toi qui te perfectionnes" (choulamite = renvoie au fait d'être chalem, complet/parfait) = à mesure que nous nous perfectionnions, nous devons nous repentir encore et encore pour le même péché.
- "reviens, que nous puissions te regarder" = repentez-vous à plusieurs reprises à mesure que votre vision et votre compréhension de la gloire de D. augmentent.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

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[nos Sages parlent de téchouva des tsadikim = puisque chaque jour je m'améliore/m'élève spirituellement, alors la façon dont je me suis comporté précédemment n'est plus considérée comme aussi bonne. (ayant pris de la hauteur je vois les choses différemment avec plus de perfection, et je fais téchouva là dessus) ]

+ [ Le jour de Roch ‘Hodech Elloul, Moché est à nouveau monté sur le mont Sinaï pour prier en tant qu’émissaire d’Israël, demandant à D. d’avoir pitié d’eux et de les pardonner. Le jour de Yom Kippour, leur repentir a été pleinement accepté. Moché est descendu pour donner aux juifs le 2e ensemble de Tables de la Loi et pour les informer qu’ils étaient pardonnés de la faute du Veau d'or. ]

La montée de Moché sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah (les Lou'hot) une seconde fois, maintenant à la tête d'une nation de pénitents (chacun ayant fait téchouva sur le Veau d'or), met en lumière un objectif central d'Elloul : le retour à la Torah.
Chaque juif a une contribution unique à apporter à notre mission nationale d'étude et de diffusion de la Torah, comme nous le demandons trois fois par jour dans nos prières : "Accorde-nous notre part de Ta Torah" (véten 'helkénou béToratékha).

Les origines de ce concept remontent même avant la Création du monde, puisque les Sages enseignent (Yalkout Chimoni - Béréchit 2) qu'Hachem a utilisé la Torah comme plan pour construire l'univers. Ainsi, le monde est apparu et continue d'exister uniquement pour la Torah ; il s'ensuit que chaque être individuel n'est soutenu que grâce à sa part unique dans la Torah.
Bien qu'un juif puisse s'éloigner de ses racines dans la Torah au cours de l'année, lorsque Elloul arrive, il retrouve toujours le chemin de ses racines.

En effet, c'est précisément ce processus de reconnexion aux racines de la Torah qui constitue l'essence de la téchouva : s'extraire du marasme du matérialisme qui engloutit le monde et s'attacher à nouveau à Hachem et à Sa Torah.
Dans cette optique, nous pouvons constater que la téchouva n'est en aucun cas réservée exclusivement aux fauteurs, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de se détourner de notre préoccupation excessive pour les modalités du monde matériel et de revenir à Hachem.
C'est ainsi que nous prions 3 fois chaque jour de la semaine : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (achivénou avinou léToratékha).
[Sfat Emet - Likoutim]