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Pourquoi le yétser ara est-il qualifié de « fou » ?

+ Pourquoi le yétser ara est-il qualifié de "fou" :

-> Le 'Hafets 'Haïm se réfère au verset qui décrit le yétser ara comme "un roi vieux et fou" (mélé'h zaken ou'hssil - Kohélet 4,13), et demande : "Pourquoi l'appelle-t-on 'fou' ? Est-il vraiment un imbécile?" [ex: il s'est tellement identifier et appuyer sur nos faiblesses]

Pas nécessairement. En fait, il est très rusé et astucieux. Le qualificatif de "fou" fait référence à son métier. Tout comme un cordonnier fabrique des chaussures, le yétser ara est appelé "fou" parce que son métier consiste à aveugler les gens et à en faire des imbéciles!
[en effet : "une personne ne faute pas à moins qu'un esprit de folie ne pénètre en elle" (guémara Sotah 2a) ]
[Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p. 62]

-> Les baalé moussar expliquent que "le plus grand 'hilloul Hachem se produit lorsque les gens prennent des décisions basées sur leurs petits besoins personnels plutôt que de considérer les conséquences pour l'honneur d'Hachem (kevod Shamayim)" ('Hokhmat haMatzpoun - Vayéchev).
En fait, le rav Leib 'Hasman (Ohr Yahel - Pirké Makhchavot) souligne que nous devons être "mosser néfech" (mettre notre vie en jeu) pour augmenter kevod Shamayim dans le monde.

Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Torah Vadaat) nous encourage avec les mots du midrach (Vayikra rabba 26,7) à propos du roi Shaoul.
Hachem se tourne vers les anges célestes, proclamant fièrement : "Prenez note de cette personne que J'ai créée, qui accepte mon jugement céleste même si elle sait que ses fils et elle-même vont mourir".
Le rav Lévenstein conclut qu'il s'agit là de l'un des plus grands actes de kevod Shamayim : lorsqu'une personne soumet ses inclinations personnelles aux mandats du kevod Shamayim, en renonçant totalement à son ego et à ses préférences.

Des Dames portant les tsitsit

+ Des Dames portant les tsitsit :

-> Si les dames ne portent pas de Tsitsit (voir Ora'h 'Haïm 17:2), certaines font exception.
La guémara (Ména'hot 43a) relate que Rabbi Yéhouda plaçait un Tékhélet aux 4 coins de l’habit de sa femme.
Rabbi Amram ‘Hassida en faisait de même (guémara Soucca 11a).
[Rabbi Yehouda et Rabbi Amram ‘Hassida tiennent que les Tsitsit sont un commandement positif qui ne dépend pas du temps (mitsva assé chélo azman grama), et donc, qui s’applique aussi aux dames (voir Rachi s.v. לפרזומא et Tossafot sur Soucca 11a, s.v. דרב עמרם]

-> Le Levouch (Hilkhot Tsitsit 17:2) écrit que même si pour les commandements liés au temps, comme celui de la Soucca ou du Loulav, le dames les réalisent et prononcent alors une bénédiction, cela n’inclut pas les Tsitsit à l’exception d’une sur 1000 comme Mikhal bat Shaoul et de très rares autres. Très majoritairment, les dames n’ont pas à porter de Tsitsit.

-> On dit que la 1ère Rabbanite du Ohr ha’haïm hakadoch (1696-1743) portait Talith et Tefilin comme Mikhal bat Shaoul.6 La seconde épouse du Rav ‘H.Ben-Attar en fit de même. [Sefer Maassé Tsadikim 1:2, écrit par Rav Avraham Ha-Levi Ibn Shoushan]

-> Le Maharil (1365-1427) écrit avoir vu une dame porter des Tsitsit dans son voisinage, mais il y voit une pratique étrange, considérée comme de la orgueil (gaava) pour des ignorants (הדיוטות).

-> Concluons avec le commentaire du Targoum Yonathan (sur Devarim 22,5) : une dame ne doit pas porter de vêtement masculin, une dame ne doit pas porter de Tsitsit et de Tefilin.

[d'après le rav Yéhochoua Alt]

Les Téfilines

+ Les Téfilines :

Les êtres malfaisants et les nations du monde ont peur de celui qui met les Téfiline.
En effet, il est dit : "Et tous les peuples de la terre verront que le nom d'Hachem est associé au tien et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10), et selon Rabbi El'azar, ce sont les Téfiline de la tête qui inspirent la crainte aux peuples étrangers.

De même, quand les Sages affirment que les Tsadikim (Justes) seront assis dans le monde futur avec une couronne sur la tête, ils font allusion aux Téfiline.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,6]

Le yétser ara

+ Le yétser ara :

-> Quand le mauvais penchant entre-t-il dans le corps ?
Il existe deux écoles de pensée : soit à la conception, soit à la naissance.

Combien de mauvais penchants avons-nous ?
Nous en avons deux. Le premier cherche notre chute et notre ruine.
Le second s'exprime par des traits de caractère négatifs, comme la colère.
[ rav Yonathan Eibshitz - Ahavat Yéhonatan - Shoftim ]

Les repas copieux renforcent le mauvais penchant ...
Ceux qui s'enivrent interrompent le flux de bénédictions qui se déverse sur Israël.
[...]

Il ne faut pas manger comme un glouton, mais comme si on était en présence du Roi des rois, pour que la nourriture soit bénie dans les entrailles, tandis que "le ventre des réchaïm n'en a jamais assez" (Michlé 13,25).
[séfer Dévarim Chéakédoucha - chap.1]

-> "Détournez-vous du mal et faites le bien" (Téhilim 34,15).
Le Beit Aharon explique que la façon dont on se détourne du mal est en faisant le bien. L'idée est que même celui qui fait le mal n'est pas foncièrement mauvais. C'est simplement ce qu'il fait. Et si c'est le cas, en faisant le bien, on se déconnecte automatiquement du mal.

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-> Le rav Kalonymos Kalman Shapira (Hach'harat HaAvré'him - chap.9) discute du fait que toutes nos middos sont des manifestations d'Hachem, et, par conséquent, essentiellement bons et saints.
Si nos midot se manifestent de manière négative, c'est parce que le yétser ara s'en est emparé et que nous devons les récupérer pour le bien. Il est important de comprendre que, dans ce cas, le travail de réparation (tikoun) hamidot ne consiste pas à retravailler notre essence, mais plutôt à la réintégrer.

Les tsitsit

Il est écrit : "Vous regarderez les "tsitsit" et vous vous souviendrez de tous les Commandements d'Hachem" (Chéla'h Lé'ha 15,39), cela signifie que ce Commandement des "tsitsit" vaut autant que tous les autres Commandements réunis ...
Selon Rabi Chim'on bar Yo'haï, quiconque observe scrupuleusement le Commandement des "tsitsit" pour lequel il est ecrit : "vous regarderez les "tsitsit" (oto)", aura le mérite d'accueillir la Chékhina (Présence Divine), d'après le verset : "Tu dois craindre Hachem ton D : c'est Lui (oto) que tu dois servir" (Vaét'hanan 6,13).
[guémara Ména'hot 43b]

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-> Le fait de regarder les tsitsit (our'item oto) purifie notre cœur et éclaire nos yeux pour accepter plus facilement le joug de la Royauté Divine que l'on proclame 2 fois par jour lors de la récitation
du Shéma. [Panim Yafot]

-> Selon le séfer Imré Noam, le nombre 8 de fils de chacune des franges rituelles des tsitsit a été choisi afin de faire expiation sur les fautes des huit organes de l'homme par lesquels la transgression est fréquente : l'œil, l'oreille, le nez, la bouche, la main, la jambe, le cœur et l'organe sexuel.
Ainsi, la vision des 8 fils de chaque frange vient nous rappeler d'utiliser les huit organes cités de façon conforme, afin de nous éloigner de toute transgression.

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-> Une autre braïta enseigne : Heureux les Bné Israël que Hachem a entourés de mitsvot : le téfiline de la tête, le téfiline du bras, les tsitsit sur leur vêtement et la mézouza sur leurs portes ; c'est sur cela que David a dit : "Sept fois par jour, je célèbre Tes louanges, en raison des jugements de Ta justice" (Téhilim 119,164).
[guémara Ména'hot 43b]

-> Dans quel but Hachem nous entoure-t-Il de ces 7 mitsvot?
Selon le Maharcha, c'est afin de protéger l'homme :
- les téfilines entourent la tête de l'homme et le bras de l'homme par leurs lanières ;
- les 4 tsitsiot aux 4 coins du vêtement entourent le corps de l'homme ;
- la mézouza placée aux ouvertures protège la maison d'habitation.

Selon le Ben Ich 'Haï, ces 7 mitsvot qui "entourent" l'homme sont en allusion dans le mot hébraïque מצות (mitsvot), composé de la lettre מ (mem) pour mézouza, du צ (tsadik) de tsitsit, [de la lettre vav coordinative/ de liaison), et du ת téfilines.

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-> C'est pourquoi, le roi David s'est senti "nu" de mitsvot (guémara Ména'hot 43b), donc dépourvu de protection, lorsqu'il s'est trouvé dans un bain, sans mézouza (on ne fixe pas de mézouza à la porte d'une salle de bain), sans téfilines et sans tsitsiot.
Il s'est découragé, puis s'est apaisé grâce à la mila qui le protégeait même en état de nudité.

"Mes enfants, j'ai créé le yétser ara, et la Torah comme son remède" (béni barati yétser ara, oubarati lo Torah tavlin - guémara Kidouchin 30b).

-> Le Maguid de Mézéritch explique que le mot "tavlin" (remède), signifie également une "épice", une saveur qui détermine si l'expression de ce yétser est salée ou sucrée.
Si la Torah est le "tavlin", alors elle semble être présentée comme un élément secondaire, mineur par rapport au potentiel et à la force du yétser ara.
Pourtant, il suffit d'une pincée de cette épice qu'est la sagesse de la Torah pour élever et maîtriser l'énergie négative du yétser, en la transformant en une source de douceur, d'action bénéfique.

L’insigne de la royauté

+ L'insigne de la royauté (par le Rav Matitiahou Salomon) :

"Nous sommes tous des princes et des princesses ; nous portons tous l'insigne de la royauté.

D. nous a fait l'honneur de nous donner Sa sainte Torah.
Chaque mitsva accomplie, chaque mot de Torah étudié, nous attache à Lui de plus en plus étroitement, et nous fait atteindre des niveaux toujours plus élevés de sainteté et de pureté.

C'est le summum des plaisirs.
Nulle autre jouissance sur terre ne peut leur être comparée.

Mais, nous ne pouvons éprouver ce plaisir que si nous reconnaissons explicitement bénéficier d'un privilège divin, que si nous apprécions l'honneur formidable accordé par D.
[... sinon,] nous nous sentirons alors certainement accablés par une charge énorme et à l'étroit."

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[ "D. nous a choisi parmi tous les peuples et nous a donné Sa Torah" (bénédiction lorsque l'on monte à la Torah) ]