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Corps & âme – matérialité/spiritualité

+ Corps & âme - matérialité/spiritualité :

-> Hachem a placé dans le corps de l'homme une âme sublime et sainte, qui est une portion de la divinité d'en haut. L'âme est comme une princesse habituée à vivre dans un palais royal, mais qui a été envoyée vivre parmi de vulgaires paysans. Elle est habituée aux mets délicats qu'elle mangeait dans le palais, et elle est dégoûtée par les aliments grossiers que mangent les paysans. Elle n'en tire aucun plaisir et n'aspire qu'aux plaisirs plus raffinés dont elle jouissait au palais.

-> De même, l'âme est dégoûtée par les plaisirs matériels de ce monde. Elle n'aspire qu'aux délices sublimes des mitsvot et des bonnes actions.
C'est ce qu'écrit le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.1) :
"Nos Sages (Pirké Avot 4,22) nous enseignent : "C'est contre ton gré que tu as été formé, et c'est contre ton gré que tu es né". L'âme n'apprécie pas son séjour dans ce monde. Au contraire, elle en est dégoûtée."

-> La source de cette affirmation se trouve dans le midrach (Kohélet rabba 6,7) qui stipule :
"L'âme n'est jamais satisfaite". On peut comparer cette situation à celle d'un homme du peuple qui épouse une princesse. Peu importe ce qu'il peut lui offrir, elle ne sera jamais satisfaite, car elle est une princesse et est habituée à des choses beaucoup plus raffinées.
Il en va de même pour l'âme. Même si on lui offre les plus beaux plaisirs de ce monde, elle n'en sera jamais satisfaite, puisqu'elle vient du Ciel.

-> Le 'Hida (Ahavat David - drouch 13) explique le verset : "Ne pas labourer avec un bœuf et un âne ensemble" (Ki Tétsé 22,10) :
"Nos Sages explique que le bœuf rumine, mais que l'âne ne rumine pas. Lorsque l'âne voit la vache ruminer, il pense que la vache a été nourrie alors qu'il ne l'a pas été, et il est contrarié et jaloux.

Le Séfer ha'Hinoukh (550) commente qu'à partir de là, nous apprenons à ne pas nommer deux personnes différentes pour travailler ensemble sur le même projet si elles ont des tempéraments ou des comportements très différents. Si la Torah exige que nous soyons sensibles aux incompatibilités entre différents animaux, nous devrions certainement être sensibles aux incompatibilités entre différentes personnes.

Combien plus grande devrait être notre sensibilité à la douleur de l'âme, qui ne jouit pas de tous les plaisirs de ce monde. Au contraire, elle en souffre.
Si nous devons être sensibles aux sentiments des animaux, alors nous devons certainement être sensibles à l'âme, qui est une portion de la divinité d'en haut."

-> De même, le Toldot Yaakov Yosef (Béhar) écrit que le corps et l'âme sont deux opposés. Lorsque l'un monte, l'autre descend. Les plaisirs du corps sont une douleur pour l'âme, et les plaisirs de l'âme sont une douleur pour le corps.

-> Le Beit Yossef, rabbi Yosef Karo, écrit dans le Maggid Mécharim (Michpatim) que les plaisirs dont une personne jouit dans ce monde n'apportent aucun bénéfice réel. Au contraire, ils nuisent à son développement spirituel.
C'est pourquoi une personne doit veiller à ne pas prendre part aux plaisirs de ce monde, sauf de la manière dont la Torah nous conseille. [chacun ayant des besoins nécessaires différents]
Si une personne suit les conseils de son âme, elle méritera de jouir des plaisirs infinis et éternels du monde à Venir, lorsque le corps et l'âme se réuniront pour la résurrection des morts. En revanche, si elle ignore les conseils de son âme et poursuit ses désirs physiques/matériels, son âme l'abandonnera avec dégoût.

-> Le Arizal (chaar maamaré Rachbi 58) explique que l'âme du racha est chassée de son corps et descend au Guéhinam même de son vivant. C'est pourquoi nos Sages (guémara Béra'hot 18b) nous disent que les réchaïm sont considérés comme morts même de leur vivant.
[le Arizal fait une distinction entre les différents aspects de l'âme, dont certains restent avec lui malgré qu'il soit racha, tandis que d'autres sont chassés de lui. ]

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-> "C'est la Torah d'un homme qui meurt dans une tente" ('Houkat 19,14).
Nos Sages expliquent ce verset : "La Torah ne peut être maintenue que par une personne qui se tue pour elle".
Lorsqu'une personne se regarde avec la vision qu'elle aura lorsqu'elle sera déjà morte, elle réalise à quel point les plaisirs de ce monde sont insignifiants et à quel point les prétentions du yétser ara sont vides.
De ce point de vue plus élevé, ces intérêts (envies de ce monde) perdent tout leur attrait.

C'est pour cette raison que nous disons à la fin de la Amida : "Que mon âme soit comme la poussière pour tous" (vénafchi kéafar lakol).
Nous prions pour mériter de voir la vie avec ce point de vue, comme si nous étions déjà morts et que nos corps s'étaient déjà décomposés dans la terre. L'âme aspire à ce que le corps voie la vie dans ce sens ultime, afin qu'il se consacre uniquement à la Torah et aux bonnes actions.

Nos Sages (Béra'hot 18b) nous disent que les réchaïm sont considérés comme des morts même s'ils sont vivants.
Cela s'explique par le fait que l'âme repose sur ceux dont les aspirations sont axées sur la vie dans le monde à Venir et qui considèrent les plaisirs de ce monde avec le même intérêt que ceux qui sont morts et enterrés.
Les réchaïm ne s'intéressent pas au monde à Venir. Au contraire, ils recherchent les plaisirs de ce monde [éphémère], assouvissant leurs désirs corporels sans but supérieur. Comme l'âme ne s'intéresse pas à un tel mode de vie, elle fuit leur corps, les laissant comme morts alors même qu'ils marchent encore sur la terre. [morts vivants]

Nous voyons donc qu'il y a 2 sortes de mort. Il y a ceux qui meurent à l'expiration de leur vie, et ceux qui sont morts au sens spirituel du terme alors même qu'ils sont encore en vie.

L'âme ne trouve la paix et la joie que lorsque le corps suit ses conseils et se considère comme mort aux plaisirs de ce monde (prêt à tuer ses envies de matérialité non nécessaires), pour se consacrer entièrement au service d'Hachem.
[la joie est donc ce sentiment de plénitude où notre corps et âme sont à leur place, où nos actions extérieurs sont en phase avec notre vraie intériorité. ]
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra]

-> Telle est la stratégie du yetzer hara lorsqu'il incite l'homme à fauter. Tout d'abord, il le séduit par les attraits autorisés de ce monde. Une fois que son cœur se laisse prendre par ces plaisirs, il est déjà sous l'emprise du yétser ara.
Le yétser ara le pousse à satisfaire ses désirs, même au détriment des mitsvot et de la prière. "Pourquoi perdre son temps avec les mitsvot, alors que l'on pourrait s'amuser avec les plaisirs de ce monde?"
Ayant commencé sa descente dans le péché, il ne reculera devant rien pour satisfaire ses désirs.

Comme les démons qui font naître la peur dans le cœur des hommes, le yétser ara nous effraie en pensant à ce que nous pourrions perdre si nous ne tenions pas compte de ses conseils.
Les gens deviennent les fils du yétser ara lorsqu'ils concentrent tous leurs intérêts sur la poursuite des plaisirs de ce monde, et en ne pensant pas à se préparer pour le Monde à Venir.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra]

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-> La Torah nous dit que les Bné Israël ont mangé les cailles jusqu'à ce qu'elles leur "sortent du nez" (Béaaloté'ha 11,20).

Rabbénou Bé'hayé écrit à ce sujet ce qui suit :
"Tel est le sort de tous ceux qui sont attirés par les désirs de ce monde. Ils pleurent et se plaignent de ne pas avoir assez pour satisfaire leurs désirs. Ils méprisent et dégradent les recherches spirituelles.
En fin de compte, leurs désirs leur sortent par le nez, jusqu'à ce qu'ils descendent dans l'abîme.
Les plaisirs de ce monde semblent doux au premier abord. Le roi Shlomo les compare au miel et dit d'eux : " les lèvres de l'étrangère distillent du miel, et son palais est plus onctueux que l'huile" (Michlé 5,3)."

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-> Le Raavad (Baalé Néfech - chaar hakédoucha) écrit à ce sujet :
"Telle est la voie du yetzer hara. Il incite une personne à satisfaire ses besoins par des plaisirs autorisés.
Une fois qu'il s'est habitué à satisfaire tous ses désirs, elle est incapable de se contrôler lorsque les désirs autorisés ne sont pas disponibles. Il commencera par des interdictions mineures, puis continuera avec des interdictions de plus en plus sévères, jusqu'à ce que finalement rien ne s'oppose à lui.
Le yétser ara le convaincra de servir des idoles, de nier l'existence de D., de croire qu'il n'y a pas de Juge et pas de jugement, pas de Gan Eden, pas de Guéhinam et pas de vie après la mort ...
Nos Sages nous avertissent qu'une personne qui brise ses biens sous l'effet de la colère doit être considérée comme si elle avait adoré des idoles. Telle est la méthode du yétser ara : commencer par de petites choses pour finalement aboutir à l'idolâtrie."

Le corps et l’âme

+ Le corps et l'âme :

-> Le Tour explique les mots "oumafli laassot" (et agit merveilleusement - bénédiction de acher yatsar) en se basant sur le midrash (Béréchit rabba 81:3) : "Car Tu es grand et Tu fais des merveilles" :
"L'homme est comme un ballon rempli d'air. Si le moindre trou était fait dans un ballon, tout l'air s'échapperait. L'homme est couvert de trous, mais tout l'air reste à l'intérieur. Il s'agit là d'un acte merveilleux d'Hachem."

-> Le Darké Moché explique que la merveille de la création de l'homme est l'union du corps et de l'âme :
"Il me semble que "oumafli laassot" fait référence à l'âme qui est placée dans le corps. C'est une merveille étonnante qu'un être spirituel du Ciel puisse exister sous la forme physique du corps, qui est fabriqué à partir du monde inférieur.
Si une partie du corps est malade, l'âme ne peut pas remplir sa fonction, qui est de s'engager dans des questions spirituelles et intellectuelles. La douleur du corps la distrait.
C'est pourquoi nous disons : "rofé 'holé kol bassar" (Hachem guérit la maladie de toute chair) et par conséquent, "oumafli laassot" (Il maintient le lien merveilleux entre le corps et l'âme).
C'est dans cet esprit que nos Sages ont placé la bénédiction "Elokaï néchama" (qui fait référence à la descente de l'âme) immédiatement après acher yatsar (qui fait référence à l'union du corps et de l'âme)."

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-> L'âme spirituelle a été jointe au corps physique, afin de guider le corps dans le service d'Hachem, comme nous le voyons dans le Zohar ('hadach 35b,40b) :
"L'âme vient d'un lieu saint afin d'illuminer le corps sombre, de le guider sur le droit chemin pour servir le Créateur et accomplir Sa volonté. Ainsi, elle pourra venir demain (dans le monde à venir) et réclamer sa récompense.

Venez et voyez. Le verset dit à propos de l'homme : "Il n'est pas bon pour l'homme d'être seul. Je lui ferai une aide à côté de lui" (Béréchit 2,8).
Rabbi dit que cela fait référence à l'âme, qui l'aide en le guidant sur les voies de son Créateur. Il est écrit à ce sujet : "Celui qui vient se purifier est assisté" (Shabbath 104a ; Yoma 38b).
Rabbi Yaakov bar Idi dit : Toutes les âmes des justes sont taillées sous le Trône de gloire, afin de guider leur corps comme un père guide son fils. Sans l'aide de l'âme, le corps serait incapable de connaître ou d'accomplir la volonté du Créateur.
Comme le dit Rabbi Abahu, l'âme enseigne et guide l'homme sur le droit chemin."

-> Le Ramban (Torat haAdam - fin chcar haguémoul) explique :
"L'aspiration principale de tous ceux qui espèrent en Hachem est le monde à Venir, dans lequel le corps deviendra comme l'âme, et l'âme embrassera la sagesse surnaturelle comme elle le faisait dans le Gan Eden, qui est le monde des âmes.
Elle dépassera ce niveau et atteindra un niveau de sagesse encore plus élevé, qui perdurera pour l'éternité."

-> Selon le Zohar (I, 113b-114a) :
"Rabbi Pin'has déclare qu'à l'avenir, Hachem accordera la beauté aux corps des justes, comme la beauté d'Adam dans le Gan Eden, comme il est écrit : "Hachem te guidera à tout moment ... et tu seras comme un jardin saturé" (Yéchayahou 58,11).
Rabbi Lévi dit que pendant que l'âme attend dans les hauteurs (suite au décès), elle est nourrie par la lumière d'En-Haut et s'y habille.
Lorsqu'elle réintègrera le corps dans le futur, elle le fera avec cette même lumière. Alors le corps brillera de l'éclat du firmament, comme il est écrit : "Les sages brilleront de l'éclat du firmament" (Daniel 12,3).
L'humanité atteindra alors la connaissance parfaite."

-> Le Aboudraham (Birkot haChakhar) cite la Riva selon laquelle c'est pour cette raison que les bénédictions s'adressent à Hachem à la fois à la 2e et à la 3e personne :
"Hachem est à la fois révélé et caché. Il est révélé par Ses actes, mais sa divinité est cachée.
Il en va de même pour l'âme, qui est à la fois révélée et cachée. C'est pourquoi l'âme bénit Hachem en termes directs ("Vous") et indirects ("Il").
Une bénédiction est dite avec les mots de la bouche et les pensées du cœur. Les pensées sont cachées, mais la voix est entendue. L'homme est une combinaison de corps et d'âme.
Dans son âme, il est digne d'être attaché à son Créateur et de se tenir devant Lui à tout moment.
Cependant, son corps l'en empêche. C'est pourquoi les bénédictions sont dites en utilisant à la fois des termes directs (2e personne) et cachés (3e personne).

Nous ne sommes pas un humain qui vit une expérience d'âme.
Nous sommes plutôt une âme qui vit une expérience humaine.
[rabbi Salomon Freeman]

[nous ne devons pas oublier que notre véritable essence est une âme spirituelle, et non un corps matériel. ]

Le pouvoir des idoles

+ Le pouvoir des idoles :

-> Décrivant le culte idolâtre par le peuple juif, le Kouzari (Kouzari 4,23) explique qu'il ne s'est pas tourné vers l'idolâtrie parce qu'il voulait abandonner la Torah. Au contraire, même les personnes les plus réchaïm restaient attachées à la Torah. C'est plutôt parce qu'ils étaient avides de richesse et de succès qu'ils se sont tournés vers d'autres moyens de réaliser leurs rêves. Dans cette optique, nous constatons que l'adoration des idoles s'est avérée efficace.
En d'autres termes, celui qui adorait une certaine idole d'une certaine manière recevait ce qu'il voulait.
Le culte des idoles "fonctionnait" dans le sens où Hachem a placé dans le tissu de la nature le fait qu'en accomplissant certaines actions, on recevra automatiquement un certain bénéfice. Il s'agissait donc d'un test important pour le monde, y compris pour le peuple juif.
Ainsi, le Kouzari conclut sa discussion en disant que si le culte des idoles était aussi efficace aujourd'hui qu'il l'était à l'époque, nous serions tous tentés par ce culte, tout comme nous sommes tentés par de nombreuses autres choses que la Torah interdit.

[la notion est incroyable : à l'époque il y avait dans les règles de la nature qu'en servant/demandant une chose à une idole on pouvait l'obtenir. Quelle force d'en faire fi, de rester fidèle à la volonté Divine, surtout quand Hachem pouvait "tarder" (à notre goût) à répondre à nos demandes! ]

-> Le concept d'idolâtrie nous est tellement étranger de nos jours qu'il est presque impossible de comprendre le désir intense d'adorer des idoles qui était si prolifique dans les temps anciens. Cependant, le fait même que la Torah interdise le culte des idoles et mette constamment le peuple juif en garde contre cette pratique montre à quel point cette envie était forte à l'époque. [Kouzari 4,23]

-> La guémara (Sanhedrin 69b) rapporte que l'envie de servir de faux dieux était devenue si forte qu'à l'époque du second Temple [or, le Temple était un lieu plein de miracles et de Présence forte d'Hachem, ce qui témoigne de l'attrait de l'idolâtrie], les Sages de la génération ont supplié Hachem d'abolir cette tentation du monde. Leurs prières ont été acceptées, à tel point qu'aujourd'hui, nous ne pouvons même pas imaginer l'envie de servir l'idolâtrie.
La guémara (Sanhedrin 102b) le démontre en nous racontant que le roi Ménaché est venu voir Rav Achi en rêve et lui a dit que l'attrait pour l'idolâtrie était si grand que s'il (Rav Achi) avait vécu à cette époque, il aurait tenue le bord de son vêtement pour courir [au plus vite] après les idoles.

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-> Pour illustrer davantage ce point, le Gaon de Vilna était connu pour dire que le "culte des idoles" d'aujourd'hui est la quête de gagner davantage d'argent, et ce bien qu'un juif craignant D. sait que tout l'argent qu'il gagnera lui est déjà destiné depuis Roch Hachana (guémara Bétsa 16a), et qu'il sait que sa réussite financière dépend uniquement de la volonté d'Hachem. Il travaille néanmoins comme s'il était responsable de sa propre richesse ; plus précisément, il sent, et voit distinctement à ses yeux, que plus il travaille dur, plus il gagne de l'argent.
Il s'agit donc d'un exemple de l'épreuve à laquelle le peuple juif a dû faire face lorsqu'il a été confronté à la possibilité de servir l'idolâtrie dans les années passées (avant que son pouvoir ne soit aboli (voir guémara Yoma 69b).
[à l'image des idoles qui combler nos demandes, nos efforts pour obtenir plus de matérialité semblent également être une règle de la nature pour en obtenir.]

Une personne doit utiliser tout ce qui se trouve dans ce monde au service de D.
En d'autres termes, s'il désire un objet matériel, comme de l'argent ou des honneurs, il doit se demander : "Quel est ce désir que je ressens pour une chose physique? Cette entité matérielle est quelque chose de temporel, qui finira par se dissiper et se désintégrer, alors que le service de D. a une valeur éternelle. De plus, tous les plaisirs appartiennent à D., qui les dispense à sa guise, car il est à l'origine de toute la création."

Méditer sur les objets de nos désirs matériels de cette manière, en tant qu'inspiration vers un plus grand service divin, est le but ultime de tous les aspects de la Création, à savoir nous permettre de servir uniquement D. et donc de Lui donner du plaisir, comme l'ont dit nos Sages : "D. a créé tout ce qu'Il a créé uniquement pour Sa gloire" (Pirké Avot 6,10), c'est-à-dire pour que Ses créatures puissent les utiliser (en méditant sur leur nature éphémère, comme indiqué) pour les inspirer à mieux Le servir et donc à Lui donner du plaisir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Noa'h 6,9]

Hachem a créé l'homme dans le but d'en faire un être élevé et spirituel, s'élevant au-dessus des animaux et de tout comportement basique.
Hachem a fait de l'homme un être droit, unique parmi toute la création, pour lui montrer qu'il a la possibilité de s'élever et de devenir le sommet de toute vie. L'échec de l'homme dans cette noble mission exigeait la justice ; c'est pourquoi Hachem a provoqué le Déluge.
[Ramban - Noa'h 6,4]
ainsi selon le Ramban, l'effondrement moral qui s'est produit au moment du Déluge a commencé par un manque d'aspiration à la sainteté.

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/12/27/noah-la-reelle-raison-du-deluge-le-manque-dambition-spirituelle ]

Tout comme le Séfer Torah irradie la sainteté dans l'aron kodech, le sanctifiant ainsi, l'âme étend sa sainteté au corps.
Celui qui a sanctifié son corps en plaçant l'âme dans une position de primauté peut alors étendre la sainteté (kédoucha) au monde entier.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

Lorsque les mondes restent attachés à leur matérialité, le service parfait de D. leur est inaccessible, mais lorsqu'ils prennent leurs distances et s'extraient de leur matérialité, ils sont capables de servir D. parfaitement.
... Lorsqu'une personne s'éloigne de sa matérialité [chacun selon son niveau, ses attirances au matériel], Hachem lui apparaît.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 2,4 ]

Les désirs sont illimités, alors que les choses nécessaires sont peu nombreuses et restreintes dans certaines limites. Une personne a besoin de nourriture, de vêtements et d'un logement.
Le superflu, en revanche, est sans fin. Ceux qui sont ignorants dans leur pensée souffrent constamment parce qu'ils ne peuvent pas obtenir les nombreuses choses superflues que d'autres possèdent.
Les vertueux et les sages, en revanche, connaissent leur but dans ce monde et ne recherchent que ce qui est nécessaire.
[Rambam - Moré Névou'him 3,12]

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-> Le midrach (Kohélet 1,34) nous dit que celui qui a un en veut deux, celui qui en a deux en veut quatre, et ainsi de suite à l'infini. Ceux qui courent après la richesse ne sont jamais satisfaits.
Comme le dit le midrach : "une personne quittera ce monde en ayant satisfait moins de la moitié de ses désirs". En effet, jusqu'à la fin, il voudra le double de ce qu'il possède.

Le Panim Yafot (Réé 14,22) demande pourquoi le midrach parle d'une progression de un à deux, de deux à quatre? Pourquoi n'a-t-il pas simplement dit : "Celui qui a 1 euro veut 200 000 000 000 euros?"

La réponse est que si une personne réalisait d'emblée qu'elle ne serait jamais heureuse, quelle que soit la quantité de richesse qu'elle possède, elle serait repoussée par la poursuite et passerait sa vie à rechercher quelque chose de plus accessible, de plus significatif et de plus satisfaisant à la place.
Elle s'arrêterait et penserait : "Si je ne suis pas heureux même avec 200 milliards d'euros, à quoi bon essayer? Autant faire quelque chose de valable de mon temps."
La dernière chose que le yétser ara veut, c'est que nous nous rendions compte de la futilité de la poursuite, et c'est pourquoi il essaie une autre tactique : il nous trompe. Il nous fait croire que la raison pour laquelle nous ne nous sentons pas satisfaits est que nous n'en avons pas encore assez, mais qu'une fois que nous aurons atteint 2, nous serons satisfaits. Nous pourrons alors cesser de courir après les choses et poursuivre l'idée qui nous tient à cœur.
Cependant, une fois que nous avons atteint 2, il dit : "Oups, nous avons fait une erreur. Deux n'était pas suffisant, mais c'est seulement à cause de l'inflation. Sans aucun doute, 4 fera l'affaire."
Et ainsi de suite jusqu'à la fin. Comme l'a dit un jour un sage : "les gens n'ont jamais assez de choses dont ils n'ont pas besoin".

"Tant que l'âme ne remplit pas son rôle, son pouvoir s'amenuise"
[Ram'hal - Déré'h Hachem]

[si le corps reste ancré dans les désirs matériels, l'âme est perdante, car elle ne peut pas répandre tout son rayonnement. ]