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La puissance d’espérer en Hachem

+ La puissance d'espérer en Hachem (selon le Ram'hal) :

-> Le Ram'hal (drouch bé'inyan hakivouï) enseigne :
''Celui qui espère en Hachem, même s'il pénétrait au Guéhinam, en ressortirait.
On le déduit du verset : "Et ceux qui espèrent en Hachem seront revigorés, ils s'élèveront de leurs ailes comme les aigles" (Yéchayahou 40,31) [ce qui signifie que grâce à leur confiance en D., on les fera monter du Guéhinam] et nombre d'anges célestes font remonter celui qui continue à espérer et s'élèvent avec lui En-Haut (c'est-à-dire dans un lieu plus élevé que le Guéhinam) et son espérance est sa purification, (elle est) un véritable Mikvé pour Israël, [le Ram'hal associe le mot Mikvé au mot Tikva, l'espérance], car il est dans un lieu élevé où il ne peut être endommagé''.

-> Le Ram'hal ajoute une explication à ce qui précède en écrivant :
''Car celui qui garde sa confiance et espère dans la délivrance d'Hachem revient à sa source, à l'exemple de celui qui fait téchouva, au sujet duquel il est écrit : "Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." (Hochéa 14,2), et comme ce dernier qui parvient véritablement jusqu'à Hachem, de même celui qui espère, "perce" grâce au fuseau de son espérance (c'est-à-dire grâce à sa foi et son espoir) [le Ram'hal associe ici le mot Tikva (l'espérance - תקוה), au terme Kav (une ligne droite - קו) ], et il parvient ainsi à pratiquer un orifice et une fente jusqu'au Trône de Gloire, c'est ce qui est suggéré dans le verset "לישועתך קויתי יהוה" (lichouaté'ha kiviti Hachem - J'ai espéré en Ta délivrance, Hachem - Vayé'hi 49,18), car grâce à sa émouna il mérite de se rapprocher et de s'attacher à Hachem.
Et non seulement cela, mais également, de même qu'il aura espéré durant sa vie ici-bas, même après sa mort, lorsque les anges accusateurs se liguent contre lui, son espoir lui donne la force de se rapprocher d'Hachem et de s'attacher à Lui et parvient à se dégager ... si bien qu'après leur mort, ceux qui auront espéré ne subiront pas la honte''.
[le Ram'hal y écrit : "tout comme cette personne espère en Hachem pendant sa vie, elle le fera après sa mort. Lorsqu'elle sera jugée, sa foi en Hachem sera renforcée et elle sera reliée à Lui. C'est ce qui ressort des mots "lichouaté'ha kiviti Hachem". Si quelqu'un espère en Hachem, sa foi le protégera même après sa mort." ]

-> Par la suite, le Ram'hal explique qu'il en est de même au sujet de la prière : ''car le
Hachem descend (si on peut dire) écouter la prière de celui qui espère. C'est le sens profond du verset "J'ai espéré en Hachem, et Il s'est penché vers moi et Il a écouté ma complainte" (Téhilim 40,2) et c'est aussi la signification du verset "לישועתך קויתי יהוה" (J'ai espéré en ta délivrance, Hachem) = ce en quoi j'ai espéré, je l'ai accompli (grâce à cette espérance).
Et (Hachem dit à celui qui a espéré en Lui) : ta délivrance sera prompte à venir grâce à cela, sans qu'elle soit entravée par les anges accusateurs''!"

La confiance en D. n'est possible que lorsque nous sommes certains de l'amour [infini] et de [l'énorme] proximité qu'Hachem a avec Sa nation.
[Nétivot Shalom]

[sans cette connaissance, la confiance en D. restera hors de portée de nos moments où le coeur est brisé, car comment puis-je compter sur Hachem s'Il ne se soucie pas de moi? Comment puis-je faire confiance à Hachem si je n'ai pas d'importance pour Lui?
La seule façon pour qu'une personne développe un sentiment de confiance en son Créateur est de comprendre qu'Hachem l'aime à un point qui dépasse l'entendement humain.]

-> La rabbanite Feldbrand dit que si nous prenions l'individu le plus généreux et le plus aimant que nous avons pu connaître et que nous multiplions cet amour par des milliers et des dizaines de milliers de fois, aussi longtemps que nous pouvons calculer, nous ne commencerions même pas à comprendre l'amour qu'a Hachem pour une des Ses créations.
Si Hachem est si soucieux de mon bien, alors je peux être sûr qu'Il fera toujours tout Son possible pour m'aider. [or Hachem peut tout, Il n'a pas de limitation! ]
[plus je travaille à développer l'amour et l'importance que j'ai pour Hachem, plus je me permets d'avoir confiance en Lui en toute situation. ]

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-> Hachem dit à tout juif : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה).
Dans ce verset qui parle de nos moments de douleur, on peut noter que les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), qui sont les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה) [dans Son attribut de miséricorde].
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tavo 28,15]

-> Le Zohar (sur Méguilat Eikha) dit qu'à chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence Divine se place devant la punition pour la recevoir à sa place. L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, une fraction de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit constamment pour nous.

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait : "Existe-t-il une chose telle qu'un juif qui se retrouve seul? Même pour un instant ou une seconde? Hachem nous accompagne partout, surtout quand nous sommes seuls et dans l'angoisse.
Rappelons-nous, il est clairement dit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse".
Comment un juif peut-il éprouver de la solitude? Comment peut-il ignorer qu'il est mené et guidé avec amour à chaque pas qu'il fait?"

-> "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (banim atem l'Hachem - Réé 14,1)
Selon Rabbi Méïr (guémara Kidouchin 36a), qu'un juif agisse ou non comme un enfant d'Hachem, peu importe les fautes qu'il peut faire, il sera toujours appelé : enfant d'Hachem.
Selon Rabbi Yéhouda, lorsqu'on n'agit pas comme un enfant d'Hachem alors on a pas le statut d'enfant d'Hachem.

Le Rachba (Téchouvot) écrit que bien que nous suivons généralement l'avis de Rabbi Yéhouda et non celui de Rabbi Méïr, sur ce sujet la loi juive (halakha) suit l'avis de Rabbi Méïr.
Ainsi, en tout temps, quoiqu'il puisse faire, un juif restera toujours un enfant chéri/adoré aux 'yeux' d'Hachem.
[même un juif qui aura fait les pires des pires péchés, il restera précieux pour Hachem. Ce n'est que notre yétser ara qui essaie de nous faire croire le contraire, pour nous pousser à fauter par désespoir.

Le rabbi de Satmar (Divré Yoel) ajoute que c'est une raison pour laquelle les gens disent : "Elokaï déMéïr anéni" (D. de Rabbi Méïr réponds-moi) lorsqu'il place une somme d'argent pour l'élévation de l'âme de Rabbi Méïr.
Cette prière implique que puisque la halakha suit Rabbi Méïr et que nous restons toujours les enfants d'Hachem, alors "anéni" = aie de la compassion, réponds-moi et apporte-moi la délivrance (à mon problème).

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-> On a demandé un jour au rav Avigdor Miller : "Quelle mitsva devrait-on prendre sur nous pour l'observer avec messirout néfech (avec don de soi/abnégation)?
Sa réponse a été : "C'est une bonne idée de les accepter toutes. Mais si vous recherchez une mitsva spécifique, prenez : "Et tu aimeras Hachem de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force" = la mitsva d'aimer Hachem. Cette mitsva est l'une des mitsvot les plus négligées.

Si vous voulez commencer immédiatement, sans délai, commencez par penser à toutes les choses négatives qui sont arrivées aux autres. Sentez-vous reconnaissant que même si ces choses sont arrivées à d'autres personnes, elles ne vous soient pas arrivées!
[Par exemple,] Aimez Hachem parce que vous n'avez jamais eu d'opération aux yeux, c'est suffisant! Après une opération des yeux, une personne doit se promener avec un pansement sur les yeux pendant des semaines et des semaines, mais grâce à D. vous n'avez jamais vécu cela! ..."

L’humilité

+ L'humilité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> À l'avenir, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik. Comme il est écrit : "Ce jour-là, Hachem des armées sera une couronne de gloire et un diadème de beauté pour le reste de son peuple" (Yéchayahou 28,5).
Est-ce que cela peut être pour tout le monde? Il est écrit "pour le reste de Son peuple", pour quiconque se rend semblable au reste.
[Méguila 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
"Est-ce que cela peut être pour tout le monde?" = Hachem sera-t-il une couronne également pour les tsadikim qui reconnaissent la valeur de leurs bonnes actions?

Notre guémara répond : "Pour quiconque se rend semblable à des restes". Il s'agit de l'humilité extrême décrite dans le verset : "Il est méprisé, il est dégoûtant à ses propres yeux" (Téhilim 15,4).
Pour les tsadikim qui sont à leurs propres yeux comme des restes de nourriture, des mèches brûlées, ou des vêtements jetés, pour eux, Dieu sera une couronne.

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-> Tu te feras des franges (guédilim - גדלים) aux 4 coins de ton vêtement, avec lesquelles tu te couvriras. (Ki Tétsé 22,12)

-> Le roi David dit : "Mon cœur n'était pas orgueilleux, mes yeux n'étaient pas hautains, et je n'ai pas marché dans des voies trop grandes ou trop merveilleuses pour moi" (Téhilim 131,1).
La façon de marcher d'une personne montre s'il y a de l'orgueil dans sa tête. L'orgueil réside donc dans le cœur, les yeux et la tête.
Pensez toujours que ces 3 membres sont pauvres, comme le suggère notre verset : "Tu te feras nous" des ג דלים (guimel dalim) "les 3 pauvres".

Votre humilité doit s'étendre de manière cohérente à tout ce qui se passe "aux 4 coins" de la terre. Ne soyez pas humbles dans un domaine et arrogants dans un autre.

L'humilité deviendra alors "ton vêtement avec lequel tu te couvriras" des accusateurs, et par lequel tous tes péchés seront pardonnés.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Ki Tétsé]

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-> Si une personne se rend semblable à une bête qui saisit et mange ... son étude de la Torah sera conservée dans sa main ... Hachem lui fera lui-même un festin. [guémara Erouvin 54a]

-> Il est difficile de se sentir humble si l'on est servi par des serviteurs comme si l'on était était un roi.
C'est plus facile si vous n'êtes pas pointilleux et si vous vous occupez de vos propres besoins. Votre humilité préservera votre étude de la Torah.

Puisque vous ne cherchez pas à ce que d'autres préparent les choses pour vous, alors Hachem lui-même vous fera un festin = mesure pour mesure, D. vous enverra l'abondance directement plutôt que par l'intermédiaire d'anges ou de messagers.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ L'exemple de Kora'h :

-> Le tsadi courbé (צ) et le tsadi droit (ץ) représentent le tsadik qui est courbé et le tsadik qui est droit.
[guémara Shabbat 104a]

-> Rachi commente : Une personne digne de ce nom est courbée à ses propres yeux. En fin de compte, elle sera droite dans le monde à venir.

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou ; Adéret Eliyahou - Kora'h) :
Le tsadi courbé éclaire le récit de la rébellion de Kora'h contre Moché, qui commence par "Kora'h a pris" (Kora'h 16,1). Il n'est pas précisé qui ou quoi il a pris.
Le midrach le complète : "Il s'est pris à un tsad (côté)", ce qui signifie qu'il a pris une leçon auprès d'un seul tsadi. Il voulait se tenir debout et droit, il recherchait donc une position élevée.
Il n'a pas tenu compte du tsadi courbé, qui enseigne qu'un tsadik doit être courbé et humble.

-> Moché dit à Kora' h ... : "Est-ce peu de chose pour toi [הַמְעַט מִכֶּם - litt. est-ce que tu t'es fait petit sur le fait] que le D. d'Israël vous ait distingués de la communauté d'Israël, en vous admettant auprès de lui pour faire le service du tabernacle divin, et en vous plaçant en présence de la communauté pour la servir (Kora'h 16,8-9)

-> Hachem accorde la grandeur à une personne qui se fait petite (Zohar - 'Hayé Sarah 122,2).
Moché dit donc à Kora'h : Tu demandes plus de gloire. Mais "t'es-tu fait petit lorsque le D. d'Israël t'a séparé de l'assemblée d'Israël pour te rapprocher de Lui?" = T'es-tu abaissé lorsque D. t'a donné la gloire que tu as maintenant, afin que tu sois digne d'en avoir davantage?
[Kora'h était Lévi et premier-né, et il désirait être Cohen gadol comme Aharon]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Kora'h]

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-> Hachem ne fait reposer sa présence que sur quelqu'un de puissant, de riche, de sage et d'humble. [guémara Nedarim 32a]

-> La principale qualification pour la prophétie est l'humilité. Pourquoi la puissance et la richesse sont-elles mentionnées?
Il est tout à fait naturel qu'une personne faible et pauvre soit humble. Si quelqu'un est puissant et riche, son humilité est vraiment spéciale.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

[nous avons tous des moments de "hauts" où nous sommes "riches" (en honneur, en argent par rapport à d'autres, ...) et nous ne devons pas oublier que cela vient d'Hachem (le remercier et lui demander d'en faire bon usage). Plutôt que de gonfler notre égo, on doit en profiter pour gonfler notre amour pour Lui (en appréciant et reconnaissant toutes Ses bonnes attentions à notre égard). ]

-> "Lorsque vous prêtez de l'argent à Mon peuple, le pauvre est avec vous" (Michpatim 22,24)
La richesse s'accompagne naturellement d'orgueil. C'est pourquoi notre verset dit : Lorsque tu seras assez riche pour prêter de l'argent à mon peuple, fais en sorte que l'humilité, que l'on trouve normalement chez le pauvre, se trouve aussi chez toi.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Michpatim]

-> Que signifie le verset "Et du désert un cadeau" (oumimidbar matana - 'Houkat 21,18)? Si une personne se rend semblable au désert, que tous foulent, alors la Torah lui est donnée en cadeau. [guémara Erouvin 54a]

La poussière et le désert sont des symboles d'humilité.
Certaines poussières sont exclusives. La poussière de la cour du roi n'est foulée que par les ministres et les princes. De même, certaines personnes ne s'humilient que devant ceux qui sont "importants".
Tout le monde peut fouler le désert, même les animaux. Une personne vraiment humble s'humilie devant tout le monde. Il pense que même les animaux sont meilleurs que lui ; au moins, ils ne commettent pas de péché.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Celui qui est sage, humble et bien disposé à l'égard des gens, doit être juge dans sa ville. [guémara Sanhédrin 88b]

Pour être juge, la sagesse ne suffit pas. L'humilité est essentielle pour prendre des décisions correctes, et le peuple ne se conformera à ces décisions que si le juge est acceptable pour lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Rabbi Matiya ben 'Harach dit : Prenez l'initiative de saluer chaque personne. Et soyez une queue pour les lions plutôt qu'une tête pour les renards. (Pirké Avot 4,4)

-> Si une personne vous insulte, prenez l'initiative de faire la paix. Faites-le avec "toute personne", même celle dont le statut social est inférieur au vôtre.
C'est ainsi que Rav se rendit chez un boucher qui s'était disputé avec lui (guémara Yoma 87a).

Naturellement, cela est difficile à faire, à moins d'être extrêmement humble.
C'est pourquoi notre michna conseille : "soyez une queue pour les lions plutôt qu'une tête pour les renards" = ne regardez pas ceux qui sont moins que vous ; vous pourriez vous sentir important par comparaison. Regardez plutôt ceux qui sont plus grands que vous, afin de vous rendre compte de vos lacunes.
[Ben Ich 'Haï - Halakhot chana 2 - hakdamat Emor]

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-> Le cœur (לב) du sage est à sa droite ; le cœur (לב) de l'insensé est à sa gauche (Kohélet 10,2)

-> Qu'est-ce qui est significatif dans la position du cœur ?
Regardons l'alphabet hébaïque. À droite des lettres de לב (lev- cœurà, viennent les lettres de אך, (akh - "seulement" ou "mais"), indiquant une diminution et donc l'humilité. À gauche de לב, on trouve גם (gam - aussi), qui indique l'augmentation et donc l'orgueil.
Notre verset dit : Le sage suit l'humilité, à droite de לב. L'insensé suit l'orgueil/l'arrogance, à gauche.

De même, il nous est ordonné : "Tu ne t'égareras pas selon ton cœur (לב)" (vélo tatourou a'haré lévav'hem - Chéla'h Lé'ha 15,39). Après לב il y a גם, le verset nous invite à ne pas être être orgueilleux.

L'orgueil est la cause première de l'oubli de D.
Israël déclare : "Tout cela nous est arrivé, et nous ne T'avons pas oublié ... notre cœur n'a pas reculé" (Téhilim 44,18-19) = nous ne T'avons pas oublié parce que nous n'avons pas fait preuve d'orgueil.
[...]

[le Ben Ich 'Haï aborde également le fait que certaines personnes pratiquent l'humilité pur obtenir des honneurs. On peut s'enorgueillir d'être quelqu'un d'humble, et on développe alors un orgueil intérieur. ]
Il est non seulement plus difficile de se repentir d'un tel orgueil, mais c'est aussi plus dur pour une personne. Les personnes simplement orgueilleuses seront punies dans l'autre monde pour leur orgueil, mais au moins elles profitent de ce monde.
Les orgueilleux intérieurs souffrent dans ce monde de leur humilité extérieure. Ils supportent les insultes sans répliquer, s'assoient au milieu des gens qui les entourent .. ils cèdent à tout le monde, tout cela est en contradiction avec leur vraie nature. Dans l'autre monde, ils seront punis pour leur orgueil.
[Hachem sait ce qu'on a dans le coeur, et Il nous demande de ne pas avoir d'orgueil même en notre intériorité profonde. ]
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 3, Téchouva 2]

-> Les descendants d'Essav écrivent de gauche à droite. Ils lisent donc גם לב אך (grand, cœur, petit), parce que leurs cœurs sont hautains, ils deviendront finalement petits.
Les descendants de Yaakov s'écrivent de droite à gauche. L'ordre est donc אך לב גם (petit, cœur, grand), parce qu'ils sont humbles de cœur, ils deviendront finalement grands.

Pour nous rappeler qu'il faut être humble de cœur, la Torah écrite commence par ב et se termine par ל, ce qui donne לב (cœur).
Les 10 Commandements commencent par א et se terminent par כ, ce qui donne אך (petit).
[Ben Ich 'Haï - Aderet Tiféret - Pelaot rabbot 159]

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-> Qu'elle soit annulée et qu'elle soit comme la poussière de la terre. [prière d'annulation du Hamets]

-> L'orgueil affecte une personne comme le levain affecte la pâte. Nous devons nous débarrasser de toute trace d'orgueil/arrogance comme s'il s'agissait de 'hamets avant Pessa'h.
L'orgueil est annulée en nous considérant comme la poussière de la terre, tout comme l'annulation du 'hamets.
[...]

Nos Sages ont dit : "Il suspend la terre à rien [belima ; également : fermeture]" (Iyov 26,7) = Hachem maintient le monde que grâce à celui qui garde la bouche fermée (bolem) lors d'une dispute [au lieu de répliquer] (Hulin 89a).

Il y a 2 façons de contrôler notre langue lorsque quelqu'un nous insulte.
La première consiste à garder la récompense [divine] fermement à l'esprit ...
Il existe une meilleure voie : Si nous considérons notre propre indignité, toute insulte sera minime en comparaison ... [si je me considère vraiment comme de la poussière de la terre, alors on ne doit pas s'étonner si on en vient à nous marcher dessus. L'idée n'est pas de dire qu'un juif doit se considérer comme un nul de nul. On doit être conscient et fier des grandes capacités dont Hachem nous octroie, et vouloir les utiliser au mieux. Quand on nous marche dessus et que nous réagissons : "est-ce pas plutôt parce que c'est notre égo qui en a pris un coup? (car réellement nous n'avons rien en propre, tout provient d'Hachem [ex: notre capacité de vie à chaque seconde]), alors de quoi s'enorgueillir ... ]
C'est pourquoi nous prions : "Que mon âme soit pour tous comme de la poussière" (Amida) = afin que je ne devienne pas fier de mon humilité.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 3, haGadol 4]

Je suis Hachem, ton D.

+ "Je suis Hachem, ton D." :

-> Le premier Commandement : "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D. - Yitro 20,2) est au singulier : "Eloké'ha", plutôt que "Eloké'hem" (votre D.). Pourquoi cela?

Une explication est que la Présence d'Hachem est plus prononcée lorsque la nation juive est une entité unie, et non pas divisée en des clans "rivaux".
[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon plus les juifs s'unissent, plus ils permettent à Hachem de se dévoiler et d'être présents à leurs côtés. ]

La forme au singulier "ton D.", peut également faire allusion au fait qu'Hachem se révèle de différentes manières, en fonction des besoins et du statut spirituel de chaque juif, ou de la situation du peuple juif à un moment donné ...
Si Hachem avait dit : "ano'hi Hachem Eloké'hem", cela aurait impliqué qu'Il se révèle toujours sous la même forme, quelles que soient les circonstances. En utilisant le singulier, Hachem a voulu signifier que, quelles que soient les formes qu'Il peut prendre, Il est toujours votre D., le D. qui s'applique à chaque individu.
[Sfat Emet - Shavouot 5635, 5646, 5653, 5657]

-> Une autre implication de la forme singulière ("ton D.") est que tous les juifs ont une âme unique et unie.
Même si certains juifs sont capables de mettre [davantage] en avant la Présence divine, alors que chez d'autres elle reste cachée, la source de leurs âmes est la même.
De même que toute la lumière du monde a émané du moment où Hachem a déclaré : "que la lumière soit" (yéhi ohr - Béréchit 1,2), et qu'elle a continué depuis lors, de même l'âme collective juive a pris naissance au moment où Hachem a proclamé : "Je suis Hachem ton D."
[Sfat Emet - Shavouot 5633 , 5637]

["Je suis Hachem ton D." = on utilise le singulier car en réalité tous les juifs ne sont qu'une seule et même racine d'âme, dont seule la matérialité nous laisse faussement croire que nous sommes divisés en notre essence.
C'est pour cela par exemple que chacune de mes actions va impacter en bien ou en mal les autres juifs. De même, lorsque je bénis un autre juif, par ricochet je me bénis aussi moi-même (et inversement) ... ]

La crainte d’Hachem

"La vraie peur d'Hachem remplit une personne de vitalité"
[Gaon de Vilna]

-> Le rav Avigdor Miller disait que beaucoup de gens comprennent à tort que la crainte du Ciel (yirat chamayim) comme une peur, mais en réalité c'est une prise de conscience d'Hachem, que le grand et impressionnant Roi veille sur nous et se soucie personnellement de nous.

-> Le mot "yira" (crainte) a les mêmes lettres que le mot "réiya".
"Yira" signifie à la fois "la crainte", mais aussi "la vue".
Le mot "réiya" peut signifier "vision", et aussi "bien-aimé".
Ainsi, la "yirat chamayim" signifie voir la Présence d'Hachem, vivre comme si Hachem était toujours à nos côtés.

-> Le rav Avigdor Miller a dit un jour : si vous voulez faire bon usage de votre temps lorsque vous êtes assis dans le bus ou dans le métro, ou bien lorsque vous déjeunez, essayez de pratiquer la pensée qu'Hachem est en train de vous regarder. Si c'est difficile, imaginez simplement qu'il y a une fissure dans le mur et qu'Il regarde à travers. Si la fenêtre est ouverte, vous pouvez imaginer qu'Il regarde à travers la fenêtre car c'est très certainement le cas.
[en ce sens, le roi David dit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8). ]

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-> La meilleure façon d'éliminer la souffrance est de se connecter constamment à Hachem.
[Ohr Létsion - Yissourim]

-> En nous liant à l'esprit infini d'Hachem, nous réalisons à quel point nos insuffisances imaginées sont illusoires. L'essence de la foi est de savoir que notre réalité intérieure est vraiment infinie, sans limite.
[Sfat Emet]

-> Tout le monde doit comprendre la grandeur d'Hachem.
['Hafets 'Haïm]

-> Lorsqu'une personne aborde l'accomplissement des mitsvot avec joie, conscient de la présence d'Hachem, elle ne succombera pas aux distractions du yétser ara.
[Malbim -Téhilim 27,1]

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-> Lorsque l'Alter de Kelm était confronté à un test ou à un dilemme spirituel, il s'imaginait lui-même se tenant debout devant son rabbi, le rav Israël Salanter.
Le rav 'Haïm Friedlander demande : pourquoi il ne s'est pas visualisé directement debout devant Hachem?
Il explique qu'il est beaucoup plus difficile de s'imaginer en présence du Créateur que devant le rabbi qu'on connait si bien.

[Hachem peut renvoyer à une notion abstraite, ce qui fait qu'en passant par un intermédiaire (son rav qu'on admire spirituellement), alors cela permet d'avoir aussi une partie concrète de notre crainte de D.]

"Lorsqu'une personne reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'elle endure, alors c'est cela leurs remèdes."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayigach 46,7]

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-> "ils vinrent en Egypte : Yaakov et toute sa descendance avec lui. Ses fils et ses petits-fils avec lui, ses filles et ses petites-filles et toute sa descendance, il [les] emmena avec lui en Egypte." (Vayigach 46,6-7)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente : "Ses fils et ses petits-fils" :
Le verset veut nous faire savoir qu'il y a une différence entre les membres de la famille de Yaakov en ce qui concerne la descente en Égypte. En effet, parmi eux, certains sont venus de leur plein gré en ayant accepté le décret divin.
Par contre, d'autres ont hésité à descendre dans cette prison et la Torah nous indique ceux qui sont venus de leur plein gré pour payer cette dette exil.
Et le verset nous dit que les fils et les petits-fils sont venus d'eux-mêmes ("avec lui"), et ensuite la Torah nous énumère ceux qui ne sont pas venus de leur plein gré, comme le verset dit : "ses filles et ses petites-filles il [les] emmena avec lui". Cela veut dire qu'elles ne sont pas venues d'elles-mêmes.

Nos sages (midrach Chémot rabba 1,8) nous enseignent que tout le temps que l'un de ceux qui sont descendus en Égypte étaient vivant, l'esclavage n'avait pas encore commencé.
Peut-être faut-il dire que c'était en récompense pour eux, car ils avaient accepte le décret divin de descendre en Égypte de plein gré. C'est la raison pour laquelle l'esclavage ne les a pas touchés.
Lorsqu'un homme reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'il endure, c'est cela leurs remèdes.

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-> Selon le le Or ha'Haïm, Hachem attendit pour commencer l’asservissement de l’Egypte la mort de tous les fils de Yaakov, mais n’attendit pas la mort des filles. Car la guémara (Béra'hot 62a) enseigne que "le remède aux souffrances est de les accepter" [litt. "la tradition pour mettre fin à la souffrance est avec le silence (donc en l'acceptant) et la prière"], à savoir que l’acceptation des épreuves avec amour et joie est un remède qui les guérit.
Dès lors, du fait que les fils de Yaakov acceptèrent ce décret avec amour, la souffrance de la servitude leur fut épargnée, à la différence de Yo'héved (la mère de Moché) et de Séra’h (la fille de Acher) dont on n’attendit pas qu’elles meurent avant de commencer l’asservissement des Bné Israël. Celles-ci comptèrent, en effet, parmi ceux qui descendirent en Egypte contre leur gré sans accepter le joug de la servitude.

-> Ce commentaire nous apprend le devoir d’accepter dans la joie et l’amour tout ce qui nous arrive, en sachant que tout est pesé et calculé d’En-Haut. De la sorte, nous accomplissions les termes de l’enseignement de nos Sages : "Le remède aux souffrances est de les accepter" et mériterons d’en être soulagé et délivré et de voir la réussite dans toutes nos entreprises.

Le Sfat Emet exprime la même idée, à propos du verset de notre paracha : "Yéhouda s’approcha de lui (Yossef) et lui dit ‘de grâce mon seigneur’" (Vayigach 44,18).
Les commentateurs s’interrogent, en effet, sur le bien-fondé des arguments que Yéhouda avança à Yossef ("Mon serviteur demanda à ses serviteurs", et, en effet, les versets qui suivent). Ils ne contiennent, en effet, aucun élément nouveau en plus que tous ceux qui avaient déjà été exposés à la fin de paracha Mikets.
Dès lors, pourquoi Yéhouda pensa-t-il qu’il réussirait par cela à éveiller la compassion de Yossef envers ses frères?
De plus, les commentateurs demandent, qu’est-ce qui provoqua effectivement le changement d’attitude de Yossef au point qu’il ne puisse plus se retenir?

Le Sfat Emet explique qu'il est vrai que Yéhouda ne vint rien innover à Yossef. Seulement, depuis leur arrivée en Egypte, Yéhouda mit de l’ordre dans ses idées pour lui-même, afin de bien voir leur enchaînement et enraciner en son cœur que tout s’était déroulé selon la volonté d’Hachem. [il n'est pas resté prisonnier mentalement des galères qui leur arrivaient].  Il accepta avec joie Ses décisions, car si telle était Sa volonté, cela signifiait que c’était la meilleure des choses qui pouvait arriver.
Et de fait, dès qu’il intégra cette idée, la rigueur Divine disparut et put laisser place à l’éclosion de la délivrance.

Le Sfat Emet écrit : "Et cela constitue un conseil valable pour chaque juif se trouvant dans une situation où la face Divine est voilée : qu’il annule sa propre volonté devant celle de D. tout en restant convaincu que, même au milieu de l’obscurité (des difficultés/souffrances), la volonté vivante d’Hachem est encore présente."

-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch explique de manière allusive à ce sujet la Michna (Béra'hot 40a) : "Sur tout, s’il a prononcé la bénédiction Chéakol Niya Bidvaro (qui a tout créé par sa parole), il est quitte" = celui qui dit à propos de tout ce qui lui arrive (même ce qui lui semble être un malheur), "tout est le fait de la parole Divine" est acquitté par cela de toutes les épreuves.
[le sens simple est que si nous ne savons pas quelle est la bénédiction, on peut s'en acquitter par défaut en faisant "chéakol".]

-> Rabbi Moché Avraham Barzovski dit : "j’ai hérité d’une coutume ancestrale selon laquelle celui qui prononce la bénédiction ‘Chéakol Niya Bidvaro’ avec une foi intègre dans le Créateur, bénéficie d’un adoucissement de la midat haDin (la mesure de rigueur d'Hachem)!"

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-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chap.4) nous garantit que si nous acceptons avec joie ces moments où rien ne semble aller dans notre vie, comprenant que cela nous est envoyé du Ciel et que c'est bénéfique pour nous, alors à ce moment nous déchirons les mauvais décrets et se sauvons des pires soucis qui devaient normalement nous arriver.

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[ainsi, le meilleur remède à nos épreuves réside dans notre acceptation, dans notre joie (par bita'hon en Hachem), malgré les difficultés, nos incompréhensions sur ce qui se passe dans notre vie.
Moins on essaie de tout comprendre, en étant simple (tamim) dans notre certitude que cela ne provient que d'Hachem pour notre bien ultime (on le comprendra dans le monde à Venir de vérité), alors le plus on s'évite bien des galères dans la vie. ]

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-> "Si le fauteur se voit sur le point de subir une épreuve, qu'il la légitime et accepte le châtiment avec amour. Cela constituera une protection contre les nombreuses souffrances qui auraient dues s'abattre sur lui".
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.4 ]

-> Si une personne proclame en se le répétant : "J'ai confiance dans le fait que Hachem accomplit cela pour mon bien", ce sera une raison en soi d'être préservé de toute épreuve et d'annuler tous les décrets".
[...]

Lorsqu’un juif se renforce dans sa foi que tout est entre les mains du Ciel et accepte le décret Divin, il est capable de provoquer des bouleversements dans tous les mondes par la force de sa émouna.

C’est d’ailleurs un principe fondamental connu rapporté dans le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar 3, chap.12) :
"Et véritablement, c’est un moyen miraculeux et une recette extraordinaire pour repousser de soi-même tous les décrets rigoureux et les volontés extérieures, de sorte qu’elles ne puissent nous dominer ni avoir aucune influence sur nous. Lorsqu’un homme enracine dans son cœur que "Hachem est le vrai D. et qu’il n’y a, en dehors de Lui, aucune force dans ce monde ni dans aucun monde, que tout est rempli de son unicité évidente, et qu’il annule entièrement de son cœur, sans leur attribuer la moindre valeur, toute force et toute volonté autres, qu’il soumet et attache la pureté de sa pensée uniquement au Maître unique, Béni-Soit-Il", alors Lui, que son Nom soit béni, fera en sorte, de fait, que toutes les forces et les volontés disparaissent d’elles-mêmes et ne puissent absolument rien lui faire."
[ rav Elimélé'h Biderman ]

+ [ Le jour de Roch ‘Hodech Elloul, Moché est à nouveau monté sur le mont Sinaï pour prier en tant qu’émissaire d’Israël, demandant à D. d’avoir pitié d’eux et de les pardonner. Le jour de Yom Kippour, leur repentir a été pleinement accepté. Moché est descendu pour donner aux juifs le 2e ensemble de Tables de la Loi et pour les informer qu’ils étaient pardonnés de la faute du Veau d'or. ]

La montée de Moché sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah (les Lou'hot) une seconde fois, maintenant à la tête d'une nation de pénitents (chacun ayant fait téchouva sur le Veau d'or), met en lumière un objectif central d'Elloul : le retour à la Torah.
Chaque juif a une contribution unique à apporter à notre mission nationale d'étude et de diffusion de la Torah, comme nous le demandons trois fois par jour dans nos prières : "Accorde-nous notre part de Ta Torah" (véten 'helkénou béToratékha).

Les origines de ce concept remontent même avant la Création du monde, puisque les Sages enseignent (Yalkout Chimoni - Béréchit 2) qu'Hachem a utilisé la Torah comme plan pour construire l'univers. Ainsi, le monde est apparu et continue d'exister uniquement pour la Torah ; il s'ensuit que chaque être individuel n'est soutenu que grâce à sa part unique dans la Torah.
Bien qu'un juif puisse s'éloigner de ses racines dans la Torah au cours de l'année, lorsque Elloul arrive, il retrouve toujours le chemin de ses racines.

En effet, c'est précisément ce processus de reconnexion aux racines de la Torah qui constitue l'essence de la téchouva : s'extraire du marasme du matérialisme qui engloutit le monde et s'attacher à nouveau à Hachem et à Sa Torah.
Dans cette optique, nous pouvons constater que la téchouva n'est en aucun cas réservée exclusivement aux fauteurs, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de se détourner de notre préoccupation excessive pour les modalités du monde matériel et de revenir à Hachem.
C'est ainsi que nous prions 3 fois chaque jour de la semaine : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (achivénou avinou léToratékha).
[Sfat Emet - Likoutim]

Le Tiféret Shlomo dit que chaque personne a une certaine somme d'argent à laquelle elle serait prête à renoncer pour ne pas manquer une mitsva. Par exemple, une personne qui préfère renoncer à 500 euros plutôt que de ne pas dire le Shéma devrait être aussi heureuse que si elle recevait 500 euros chaque fois qu'elle dit le Shéma.
Et il ne s'agit pas seulement d'une idée mignonne. Elle est en fait établie dans la loi juive (Baer Hétiv - 'Hoshen Michpat 382:5).

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-> Rabbi Na'hman de Breslev dit qu'une personne qui éprouve des difficultés à accomplir une mitsva dans la joie devrait imaginer qu'elle est déjà morte et que le Ciel a fait une exception en lui donnant la permission spéciale de revenir à la vie uniquement pour accomplir cette mitsva. Elle accomplira alors certainement la mitsva avec la joie qui convient.

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-> Rabbi Méïr, le fils du rabbi de Berditchev, dit que nous sommes récompensés dans ce monde pour la joie avec laquelle nous accomplissons les mitsvot.
Il ajoute que nous ne parlons pas ici de la récompense pour la mitsva, car la véritable récompense pour une mitsva (qui est spirituelle) ne peut être atteinte dans ce monde (qui est physique). Cette récompense concerne plutôt la joie qu'une personne a éprouvée en accomplissant la mitsva.

-> Rabbi Barou'h de Kossov enseigne que la joie avec laquelle une personne accomplit une mitsva est plus importante pour Hachem que l'accomplissement de la mitsva elle-même.

En fait, le Maggid de Mézéritch dit que l'aspect principal de l'accomplissement d'une mitsva est le plaisir qu'une personne éprouve en l'accomplissant.
[l'idée est puissante : la finalité n'est pas de faire la mitsva, mais bien de développer profondément en nous un sentiment ardent de Joie Sainte.
Etre joyeux n'est pas un simple bonus, mais une nécessité fondamentale! ]

-> Le niveau de joie le plus profond mène à la danse. Le 'Hatam Sofer dit que la véritable danse inspirée par la joie ne peut provenir que de la joie qui découle de l'accomplissement d'une mitsva.

-> Rabbi Na'hman de Breslev dit que lorsqu'une personne accomplit une mitsva avec une joie telle qu'elle l'amène à danser et à applaudir au-delà de son contrôle, les souffrances qui lui étaient attribuées lui sont retirées.
D'autres Sages ont déclaré que c'était le niveau auquel se trouvait le roi David lorsque le verset dit qu'il "sautillait et dansait devant Hachem" (Shmouel I 6,16).

L'essence de la perfection est de corriger les gens par de bonnes paroles et de leur rappeler leur noblesse et la grande source sainte d'où provient leur âme, ainsi que de leur transmettre la satisfaction qu'Hachem tire des actions positives de chaque juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Levi - 'Houkat]

La grandeur de chaque juif

+ La grandeur de chaque juif :

-> "Les juifs sont plus chers [aux yeux] d'Hachem que les anges de service"
['havivim Israël lifné Hachem yoter mimamla'hé acharét - guémara 'Houlin 91b]

-> Le Ohr ha'Haïm (Emor 22,12) écrit que la source de l'âme du juif est beaucoup plus élevée que celles des anges de service.

[ ainsi, lorsqu'un juif se purifie, il s'élève à des niveaux de sainteté qui lui confèrent le pouvoir de dominer les anges de service et ceci représente le but ultime d'Israël, comme nous l'ont enseigné nos Sages : "A l'avenir, les justes seront plus proches du Créateur que les anges de service" (guémara Yérouchlami Shabbath פ"ו ה"ט). ]

-> C'est la raison pour laquelle Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan) nous avertit que cette élévation suscite une très grande jalousie de la part des anges envers l'homme. Ainsi, nous avons le devoir de nous protéger, et il n'y a qu'une seule possibilité : nous rattacher à toutes les âmes d'Israël.

On trouve un exemple de cela dans la guémara (Shabbath 88b) :
"au moment où Moché s'est élevé dans les hauteurs pour recevoir la Torah, les anges de service dirent à Hachem : Maître du monde, qu'est-ce que cet être humain fait parmi nous? Hachem leur répondit : Il est venu recevoir la Torah.
Les anges de service rétorquèrent : ce trésor précieux est caché depuis 974 générations avant la création du monde et Tu souhaites la donner à un être de chair de sang? Qu'est-ce donc que l'homme pour que Tu t'en souviennes? Le fils d'Adam pour que Tu le protèges ? (Téhilim 8,5) Laisse la Torah parmi nous dans le ciel.
Hachem dit à Moché : donne-leur une réponse. Moché lui répondit : Maître de l'univers, j'ai peur! Peut-être vont-ils me brûler avec le souffle de leur bouche.
Hachem lui dit : attrape Mon Trône de gloire et répond leur".

=> A ce moment où les anges "jalousent" la supériorité de sainteté des juifs, Moché saisit le Trône de Gloire où se trouvent toutes les âmes d'Israël, s'unissant aux autres âmes des juifs.
On apprend de là l'importance de privilégier l'unité entre nous, car cela est notre protection et notre source de bénédiction.
[Hachem n'a pu donner la Torah (le plus grand trésor) qu'à partir du moment où tous les juifs étaient unis "comme un seul homme"]
Ainsi, on apprend de là le niveau spirituel énorme de chaque juif, et la nécessité de préserver le shalom.

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-> "Il (Hachem) insuffla dans ses narines une âme de vie (néchama)" (Béréchit 2,7)
Il est expliqué dans le Zohar Hakadoch : Celui qui a insufflé, c'est une partie de Lui-même qu'Il a insufflé. Ainsi, D. donna une "partie de Lui-même" et l'insuffla dans le corps de l'homme pour le créer. Tel est le fondement de l'âme : une étincelle divine qui donne la vie.

-> Cependant, il faut savoir que l'âme vivante qu'a insufflée le Créateur à Adam Harichon ne fut attribuée qu'aux enfants d'Israël, qui sont appelés "les enfants d'Hachem", comme il est écrit : "vous êtes des enfants pour Hachem votre D." (Réé 14,1), tandis que les autres peuples de la terre ne reçurent pas l'âme provenant de la source de sainteté de "la bouche de D.", comme cela est rapporté dans le Zohar ('Hadach Béréchit 14a) :
"Les Sages ont enseigné : Chaque jour une voix céleste proclame : Réveillez-vous Mes enfants de sainteté issus des mondes supérieurs et accomplissez le service pour votre Maître Qui vous a distingué du reste des peuples. Il vous a attribué une sainte néchama qui provient du Trône de Sa gloire.
Rabbi Yoda a demandé : s'il en est ainsi, d'où provient l'âme des autres peuples?
Rabbi Éléazar de répondre : il est écrit : "Il insuffla dans ses narines une âme de vie". Il s'agit de la sainte néchama qui provient du Trône Céleste du Roi suprême.
Parallèlement, il est également écrit : "et Adam devint une âme vivante". Qu'est-ce qu'une âme vivante?

Rabbi Eléazar répond : il s'agit de la force qui fut transmise aux animaux domestiques, aux animaux des champs, aux poissons qui furent créés à partir de la terre, comme il est écrit : "que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce".
Ainsi, lorsque le juif faute, il redevient "une âme vivante" comme les âmes de tous les autres peuples.
Rabbi Its'hak a enseigné : "La Torah se plaignit de l'homme et elle déclara : Hachem a créé l'homme et lui a insufflé une âme sainte pour qu'il puisse accéder à la vie dans le monde futur, tandis que l'homme à cause de ses fautes retourne au niveau "d'âme vivante" qui provient de la terre, c'est-à-dire redescend au niveau de l'animal."

-> Pour comprendre ce passage du Zohar Hakadoch, apportons les paroles du Arizal (Likouté Torah Téhilim 32) qui nous éclaire :
"Lorsque Hachem créa Adam Harichon, seules les âmes d'Israël demeuraient en lui et s'il n'avait pas fauté, les peuples de la terre n'auraient jamais existés. En effet, ce n'est qu'après la faute avec l'arbre de la connaissance que se mélangèrent en lui une multitude d'âmes appartenant aux nations du monde et c'est le sens des paroles du Talmud lorsqu'il désigne les âmes d'Israël :
"Vous êtes Adam" tandis que les nations ne sont pas appelées "Adam" (guémara Yébamot 61a) = car seules les âmes d'Israël étaient incluses à l'intérieur d'Adam Harichon à l'origine."

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1,15) écrit :
"La raison pour laquelle l'âme est appelée néchama est qu'elle provient du mot néchima, qui signifie la respiration. Ne viens pas croire qu'il s'agisse de la respiration de l'homme, mais si l'on peut s'exprimer ainsi, de l'expiration de la Bouche d'Hachem, comme il est écrit : "Il insuffla dans Ses narines une âme de vie".

-> Bien que le Maître de l'univers lui ait insufflé "une âme de vie", les âmes des nations pénétrèrent à l'intérieur d'Adam Harichon après avoir consommé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et c'est ainsi qu'il devint "une âme vivante" ne provenant plus du Souffle divin mais de la terre comme tous les êtres vivants.
[Tsor ha'Haïm - Bamidbar]

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-> Le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".

Le Or Ha'haim (Nitsavim 29,19) écrit : "Sache que les âmes du peuple juif ont leur racine dans la sainteté sous les cieux, comme dans le sens mystique du verset : "Les cieux sont Mon Trône" (Yéchayahou 66,1) et leurs âmes sont gravées de sous le Trône de Gloire."

Selon le midrach Hanéélam (Vavéra 113a) : "Le Trône de Gloire ... existait avant tout et D. prit du Trône de Gloire la néchama pure pour éclairer le corps (du juif)."

-> "Hachem, la Torah et le peuple juif sont un" (Zohar - A'haré Mot 73a)
-> Hachem a commandé à Moché : "Ils Me feront un sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (25,8). Selon le Alchikh haKadoch cela signifie : "à l'intérieur de chacun d'eux".
[ainsi une différence entre un juif est un non-juif est qu'un juif est un lieu de résidence pour Hachem! ]

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-> Le Gaon de Vilna (יהל אור - Béréchit 28, amoud 238) dit que la néchama d'un juif est fait d'un matériel différent de celui d'un non-juif.
Alors que l'âme d'un non-juif vient du Chamayim (Ciel), l'âme d'un juif trouve son origine dans l'olam haatsilout, le plus élevé de tous les mondes, où réside la Chékhina elle-même.

[ issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif ]

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-> L'âme du juif émane de la source de vie située sous le Trône de Gloire. Elle s'appelle l'âme de Vie (nichmat 'haïm) et elle entre en l'homme lorsqu'il atteint l'âge de 13 ans, car à cet âge-là il mérite d'acquérir la Torah.
Cette âme lui vient car grâce à elle, il est disposé à étudier la Torah et à en comprendre les mystères.
Jusqu'à 13 ans, il n'a en lui que l'âme appelé l'âme vivante (néfech 'haya) qui lui donne la faculté de parler.
Les nations elles aussi ne possèdent que l'âme vivante car elles n'ont pas voulu accepter la Torah.
[ Méam Loez - Vaét'hanan 4,7-8]

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/09/20/les-privileges-que-d-a-accorde-aux-juifs ]

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-> Tout juif est considéré comme un tsadik, par le simple fait qu'au fond de lui-même, il désire faire ce qu'il faut aux yeux d'Hachem.
['Hafets 'Haïm - intro Séfer Chmirat haLachon]