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L’orgueil

+ L'orgueil (par rabbi Na'hman de Breslev) :

-> Un personnage orgueilleux : ses projets ne réussiront pas.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> L'orgueil sera un signe annonciateur de ruine ou de catastrophe, à D. ne plaise.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Lorsque l'homme a de l'orgueil c'est un signe qu'un malheur lui arrivera, que D. nous en préserve ; l'inverse est également vrai, lorsqu'il fait preuve d'humilité et d'effacement, il en viendra à de grands honneurs.
[Likouté Moharan - Torah 168]

-> Lorsque l'homme s'aperçoit que rien ne va pour lui, qu'il sache qu'il possède de l'orgueil ; il se repentira, il se rabaissera et il sera du niveau de "Quoi?", et alors à nouveau tout ira bien pour lui.
[Likouté Moharan - 2 tome - Torah 82]

-> A cause de l'orgueil vient la pauvreté.
[Likouté Moharan - Torah 8]

-> Celui qui éprouve de l'orgueil, Moi [Hachem] et lui ne pouvons cohabiter dans ce monde,
Même un faible vent le corrompt ; sa prière ne sera pas écoutée ; il ne trouvera pas de remède [à ses maux] ; il sera pauvre en Torah ; et son épouse l'humiliera.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> A cause de l'orgueil, l'individu sera saisi de frayeur.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> [Du Ciel,] on effraiera l'homme par des rêves, afin d'ôter un orgueil si profondément enfoui en lui, qu'il ne le soupçonne même pas.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Tout celui qui agit avec arrogance, sa sagesse et son esprit saint l'abandonneront.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Celui qui impose son autorité aux autres avec orgueil, Hachem éveillera contre lui des ennemis.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> A cause de l'orgueil, la famine surviendra dans le monde.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Le machia'h ne viendra que lorsque tout sentiment d'orgueil aura disparu de ce monde.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Le sentiment d'orgueil entravera la venue du machia'h et éconduira l'homme de ce monde.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> "Sois extrêmement humble" : car l'orgueil correspond aux 7 temples de l'idolâtrie, à cause desquels Israël fut exilé de sa terre, et c'est pour cela que nous ne sommes pas encore revenus sur notre terre, parce qu'on court après les honneurs à cause de l'orgueil.
[Likouté Moharan - Torah 11,7]

-> Parfois une femme ne pourra pas concevoir, parce qu'elle s'embellit en étant prétentieuse.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

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-> A cause de l'orgueil, l'individu faillira à sa foi.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Grâce à la foi (émouna), tu obtiendras la force de briser l'emprise de l'orgueil, et tu domineras ce défaut.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> A cause de l'orgueil, le cœur et les yeux de l'homme s'obstrueront, l'empêchant de contempler les merveilles [les actions] d'Hachem, pour parvenir à le craindre.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

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-> Un remède pour dissiper l'orgueil, donner la charité.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Un remède pour dissiper l'orgueil, s'associer aux souffrances d'Israël.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Un remède contre l'orgueil, que l'individu contemple les cieux.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Si un sentiment de prétention t'envahit, représente-toi l'apparence de ton père.
[Séfer haMidot - orgueil (gaava)]

-> Pour annuler l'orgueil qui est l'idolâtrie, le [remède] principal passe par le rapprochement auprès des tsadikim.
[Likouté Moharan - Torah 5]

-> Grâce à la sainteté de Shabbath, on accède vraiment à l'humilité, c'est-à-dire à voir sa bassesse, reconnaître l'importance d'Israël et se dévouer pour eux comme le fit Moché.
[Likouté Moharan - Torah 79]

Confiance en soi & l’orgueil de la sainteté

+++ Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté :

"Elle le saisit par son vêtement ... Il laissa son habit dans sa main, s'enfuit et sortir au dehors" (Vayéchev 39,12)

-> Le terme "bévigdo" (son vêtement - בְּבִגְדוֹ), signifie également : une rébellion, une révolte.
Le Beit Avraham explique que la femme de Potiphar a essayé de convaincre Yossef qu'il était un rebelle envers Hachem, et qu'ainsi c'était normal d'en venir à fauter.
[elle lui disait puisque tu es un rebel et fauteur, alors pourquoi ne pas transgresser "juste" cette faute aussi? ]

-> "Ne sois pas un racha à tes yeux" (al té'i racha bifné atsmé'ha - Pirké Avot 2,13)
Le Rambam commente : "Ne te considère pas comme un racha, car si tu te considères comme étant de faible valeur, alors tu ne donneras pas d'importance au fait de fauter."
[de même que je suis un nul, alors c'est normal que je fasse des actes nuls (fautes)!]

-> "Il n'y a personne qui soit plus grand que moi dans cette maison" (Vayéchev 39,9)
Le rabbi de Kobrin explique que Yossef se disait : "Je suis la plus grande personne au monde. Il n'y a personne de plus grand que moi".
Grâce à ses pensées d'encouragement, il a été capable de surmonter son yétser ara.
[lorsque le yétser ara essaie de nous convaincre à fauter, nous devons lui déclarer : "Je suis très distant de la faute. Je fait partie des tsadikim d'Hachem (au regard des capacités que D. m'a donné). A chaque bonne action j'apporte un plaisir énorme à Hachem. Comment puis-je fauter!"
On appelle ça de l'orgueil de la sainteté (gaava déKédoucha)]

[ Yossef se disait : "Personne n'est plus grand que moi. Je suis la plus grande personne au monde. Je fais partie des tsadikim". Avec cette pensée encourageante à l'esprit, il fut en mesure de réussir l'épreuve.
"Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif (quoiqu'il puisse faire comme faute garde toujours une partie d'âme pure), ayant une racine de tsadik. Ainsi tout juif doit se voir comme tsadik (pouvant impacter magnifiquement le monde) = koulanou tsadikim. ]

-> "A l’époque qui précédera l’arrivée du machia’h, l’effronterie grandira" (guémara Sota 49b)
Le Sfat Emet explique qu'avant que le machia'h ne vienne, les gens seront effrontés en disant : "Je sui un tsadik! Je suis spécial!"
[Grâce à cette orgueil, cette fierté, nous pouvons conquérir notre yétser ara.]

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-> On peut citer en exemple les paroles du rav Wolbe (Alé Chour) :
"Chaque personne est obligée d'être consciente qu'elle a une valeur énorme.
Cela ne fait pas allusion à une estime de soi illusoire, qui est basée sur un sentiment d'arrogance de se sentir meilleur que les autres, mais à une réelle estime de soi qui est totalement incroyable de par son immensité.

Chaque personne est obligée de se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37a).
Rachi de commenter : "J'ai l'importance du monde entier".

Chaque personne est un phénomène unique, un événement qui n'a jamais eu lieu avant et qui n'aura plus jamais lieu ensuite.
Tu es un mélange unique de traits de caractère et de personnalité.
Tu es unique dans ta constellation familiale, né à un moment spécifique de l'histoire, et dans un environnement spécifique.
Cette unicité te donne une énorme importance, car il n'y a que toi qui peut accomplir les missions uniques de ta vie."

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-> "Afin de faire savoir à l'homme Sa Puissance" (Téhilim 145,12)

Le Yessod haAvoda le commente en disant que cela se réfère à l'homme lui-même : il lui incombe de se faire savoir à lui-même que des forces extraordinaires sont enfouies en lui, et tout son travail est de les dévoiler et de les exploiter.

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-> "Yaakov aimait Yossef plus que tous ses fils ... et il lui fit une tunique de fine laine" (Vayéchev 37,3)

La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne que le traitement de faveur que Yossef a reçu de son père Yaakov, a entraîné que ses frères deviennent jaloux de lui, ce qui les a menés à le vendre comme esclave, causant finalement la descente des juifs en Egypte et le fait qu’ils y deviennent esclaves.

=> Pourquoi Yaakov a-t-il donné la tunique à Yossef?

Nos maîtres du moussar expliquent que c'était afin d'élever l'estime de soi de Yossef.
Il est fort probable que Yossef a subi des épreuves beaucoup plus difficiles que ses frères. Il a vécu parmi les non-juifs pendant de nombreuses années, d'abord en tant qu'esclave et ensuite comme premier ministre.
Rachi écrit : "Yossef, qui était devenu roi après avoir été emmené en captivité parmi les non juifs, s’était néanmoins maintenu dans sa piété" (Vayé'hi 47,31)
Ainsi, si Yossef a pu réussir à passer de difficiles épreuves, tout en restant un tsadik, c'est grâce à l'honneur qu'il a pu recevoir avec son vêtement unique.
[si je suis si grand aux yeux de mon père, je me dois de lui faire honneur en agissant avec grandeur!]

-> Rachi (v.37,3) [ainsi que le Baal haTourim] écrit : les 4 lettres qui composent le mot passim (à rayures – פַּסִּים) préfigurent les malheurs qui atteindront Yossef : Potifar (pé), les marchands (so’harim – samé’h), les Yichmaélim (youd) et les Midyanim (mèm).
Nos maîtres du moussar expliquent que cette tunique à rayures (passim) fait allusion aux 4 fois où Yossef a été vendues, car le but de la tunique était d'augmenter la confiance en soi de Yossef afin qu'il puisse surmonter ces difficiles épreuves.

-> La pire chose que peut nous faire le yétser ara est de nous faire oublier que nous sommes le fils d'Hachem (ben chel Mélé'h).
[rabbi Shlomo de Karlin]

[la plus grande arme du yétser ara est de nous persuader que nous n'avons pas tant de valeur spirituelle que cela. (en ce sens, il nous dit : soit humble, ne te considère pas comme quelqu'un d'important)
Nous devons avoir une confiance en soi spirituelle afin de pouvoir avoir du répondant à notre yétser ara.
(l'orgueil de la sainteté : gaava déKédoucha)]

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-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte que Rabbi Chimon bar Yo'haï avait un petit-fils appelé Yossi qui est "sorti du chemin (déré'h)" et devint un grand fauteur.
Rabbi (rabbi Yéhouda HaNassi) en entendit parler et voulut ramener le petit-fils de Rabbi Shimon à la Torah. Il engagea un professeur de Torah pour Yossi, lui donna la semi'hah (ordination rabbinique), l'habilla d'un manteau d'or, du type de ceux que portent les rabbanim, et demanda à tout le monde de l'appeler "rabbi".
Ces mesures permettent à Yossi d'avoir une meilleure opinion de lui-même et il revient progressivement au judaïsme. Chaque fois qu'il était tenté de revenir à ses anciennes habitudes, son professeur lui rappelait : "Tu as été fait 'hakham (sage, érudit), tu portes le manteau des érudits, nous t'appelons “rabbi”, et tu veux partir? ".
Finalement, il déclara : "Je jure que je ne demanderai plus à partir".

Finalement, il devint un grand érudit, un tsadik, un Tana, "Rabbi Yossi ben Rabbi Elazar ben Rabbi Shimon". La dignité qu'il a reçue l'a transformé.

Lorsque Rabbi Yossi décéda, on voulut l'enterrer près de Rabbi Elazar, son père, mais un serpent bloqua l'entrée de la grotte et on ne put l'enterrer à cet endroit.
Certains pensaient que Rabbi Yossi n'était pas digne d'être près de son père. Un bat kol (voix Divine) émana et dit : "Ce n'est pas que Rabbi Elazar soit plus grand que Rabbi Yossi. C'est plutôt parce que Rabbi Elazar a souffert d'être caché dans une grotte pendant 13 ans" (voir Shabbath 33).

-> Cette guémara dit qu'en dehors d'un seul aspect, Rabbi Yossi a atteint le niveau de son père.
C'est ainsi que Rabbi Yossi s'est élevé dans sa téchouva. Le changement décisif a commencé lorsqu'il a reçu la semi'ha, qu'on l'a appelé "rabbi" et qu'il a porté le manteau doré des rabbanim.
C'est ce que fait l'honneur aux gens. Il les fait changer d'avis. C'est ainsi que le Rabbi a transformé Rabbi Yossi en un baal téchiuva et un grand Tana.

Nous avons ici une leçon de 'hinoukh (éducation) également. Si vous voulez que votre enfant excelle, honorez-le. Croyez en lui. Considérez-le comme un grand. Cela inspirera votre enfant à grandir et à réaliser son potentiel.
En utilisant des moyens de renforcez son estime de soi, on lui permet d'avoir le carburant plus permettant d'exprimer le plus ses potentialités internes.

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-> Un ba'hour de la yéchiva de rabbi Isser Zalman Meltzer a un jour développé une pensée innovante en matière de Torah. Rabbi Isser Zalman demanda de faire une célébration, et toute la yeshiva but des lé'hayim grâce à la joie que leur procurait la découverte de ce ba'hour en matière de Torah.
Le ba'hour déclara que pendant le semestre suivant, il étudia avec diligence en raison de l'honneur qu'il avait reçu ce jour-là.

-> Il est dit : "moussar Hachem béni al tim'as" (Michlé 3,11).
Le Yessod haAvoda explique les mots "moussar Hachem" (מוסר ה), Hachem donne du moussar en disant "béni" (בני), "Tu es mon fils!".
Alors "al tim'as (אל תמאס), ne te souille pas par des actes impurs.

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-> Rabbi Yankele Galinsky zt'l a raconté que lorsqu'il était interné en Sibérie, l'un de ses compagnons de cellule se levait régulièrement au milieu de la nuit, s'habillait en uniforme militaire et marchait dans la pièce, faisant semblant de donner des ordres à ses subordonnés.
Un soir, Rabbi Galinsky lui a demandé pourquoi il faisait cela.

Le prisonnier était embarrassé. Il n'avait pas réalisé qu'il était observé. Rabbi Galinsky promit de ne rien dire à personne ; il était simplement curieux de cette étrange coutume.
Le prisonnier répondit : "J'étais un puissant général de l'armée allemande. Des centaines de soldats étaient sous mon commandement. Je ne veux pas oublier mon glorieux passé. Je mets mon uniforme militaire avec toutes mes médailles et je fais comme si j'étais à nouveau à la tête de centaines de soldats. Cela me donne la force d'endurer l'humiliation et l'affliction que nous subissons ici dans cette prison russe".

Rabbi Galinsky a raconté cette histoire pour nous rappeler que nous sommes les fils du roi et que nous ne devons jamais oublier notre glorieux passé.

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-> Le Chem miChmouël (Yitro 5675) écrit qu'un des défauts principaux de l'homme est qu'il ne reconnaît pas sa valeur et son importance, car s'il appréciait qui il est et reconnaissait ses capacités et son potentiel, il n'en viendrait jamais à fauter.
En effet, nos Sages disent : "Ne sois pas un racha à tes yeux" (Pirké Avot 2,13).

-> Le rav Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 154) enseigne : "de même qu'une personne doit croire en Hachem, de même elle doit croire en elle-même".
Le 'Hazon Ich (Séfer Emouna ouBita'hon 4,12) ajoute que des sentiments de petitesse sont comparables à une porte qui ferme l'entrée du service d'Hachem (avodat Hachem).
[l'humilité c'est d'abord avoir conscience de notre grandeur, de nos qualités/capacités, afin de les employer au mieux, et ensuite reconnaître que tout cela ne vient que grâce à Hachem.
Le yétser ara nous fait inverser les choses sous couvert d'humilité : je crois être humble en me considérant comme quelqu'un de petit, donc je n'ai pas une responsabilité importante de faire beaucoup de choses spirituelles, et donc mon service d'Hachem est au rabais par rapport à ce qu'il devrait et aurait pu être.]

-> Le rav Aharon Kotler (michnat rav Aharon - vol.1) écrit que le plus une personne reconnaît sa propre valeur, le plus facile il lui sera de surmonter son yétser ara et réaliser son potentiel.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Yalkout Méchiv Néfech) enseigne que c'est problématique lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses défauts, mais cela est encore bien pire lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses forces/qualités.

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-> Selon la michna (Sanhédrin 4,5), chaque personne doit se dire : "l'univers tout entier a été créé pour moi".
Nos Sages (guémara Sanhédrin 100a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est beaucoup plus grande que Sa mesure de punition.

=> Ainsi, de même que l'on peut voir qu'en appuyant sur un bouton on peut détruire la vie de tous les habitants du monde (arme nucléaire surpuissante), de même on doit se persuader que les forces positives sont beaucoup plus puissantes que cela. Si on peut détruire, c'est qu'on peut construire bien davantage!
En ce sens, on doit imaginer l'impact, la puissance, d'une de nos prières, mot de Torah, mitsva, ... [dont l'impact reste en plus de façon éternel]

[le monde est créé pour nous, qui pouvons tant l'impacter positivement, alors comment ne pas se voir sous un angle très positif! ]

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-> Le 'Hidouché haRim rapporte à ce propos le midrach (rabba 84,5) : "Yaakov demeura ..." = Rabbi 'Hounia enseigne : cela ressemble à quelqu'un qui allait en chemin et qui aperçut une horde de chiens. Pris de frayeur, il alla s'asseoir parmi eux.
De même, lorsque Yaakov vit Essav et ses généraux, il eut peur d'eux et alla demeurer parmi eux."

=> Comment comprendre ce commentaire? S'il eut peur d'eux, pourquoi alla-t-il précisément demeurer parmi parmi eux et ne changea-t-il pas d'endroit?

Le 'Hidouché haRim explique que Yaakov savait avec une foi parfaite que l'homme ne peut aller contre Hachem car c'est Lui le Créateur qui dirige le monde entier et gouverne chaque chose.
Néanmoins, il lui restait une seule solution : se renforcer dans sa émouna ce qui aurait pour effet d'adoucir l'épreuve et même de l'annuler.
C'est pourquoi lorsque Yaakov vit tous les généraux d'armée, il ne prit pas la fuite mais alla sereinement se placer parmi eux comme quelqu'un qui irait de plein gré s'asseoir au milieu des chiens sans aucune crainte.
Grâce à ce comportement, il fut préservé de Essav et de son armée qui symbolisent le yétser ara et ses épreuves, et fonda ainsi le peuple d'Israël.

[dans notre vie, tout peut nous pousser à désespérer. C'est là que nous devons faire preuve d'orgueil, et proclamer fortement notre émouna. (ex: tu sais qui je suis, mon papa Hachem peut tout, Il gère absolument tout pour mon bien, Il est remplie de bontés à mon égard et Il m'aime plus que tout! Certes l'avions de ma vie passe des turbulences, mais c'est mon papa, le meilleur, qui est au commande, alors je n'ai pas peur!
La joie s'obtient en s'élevant de notre état présent, en étant fier de mettre Hachem devant nos difficultés.
Notre yétser ara veut réduire la lumière de notre vie pour nous pousser à fauter, nous devons l'allumer en s'enorgueillant de notre sainteté par le fait que nous avons une partie Divine (l'âme) en nous!]

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-> Le Sfat Emet (petit-fils du 'Hidouché haRim) enseigne :
"Il me semble que grâce au fait que Yossef accepta l'humiliation que lui firent subir ses frères lorsqu'ils le dévêtirent de sa tunique, sans émettre le moindre soupçon sur la conduite d'Hachem, confiant qu’il s’agissait d’un bienfait, il mérita ensuite l’aide Divine qui lui donna la force de subir l'affront entraîné par sa fuite de devant la femme de Potiphar (en laissant son habit entre ses mains), tout cela en l'honneur d'Hachem.
Tous ces détails mentionnés par la Torah nous enseignent à accepter avec joie et amour la manière dont Hachem dirige les évènements, en sachant que Ses voies sont insondables."

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-> Les souffrances, que ce soit sur notre corps ou bien avec de l'argent, expient toutes les fautes, et grâce à elles nous ne serons pas punis dans le monde à venir, où les punitions sont beaucoup plus importantes.
[Michna Broura]

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-> Il est intéressant de noter que la non appréciation de la valeur de chaque juif a été l'erreur tragique de Kora'h : https://todahm.com/2022/08/07/lerreur-de-korah-la-non-appreciation-de-la-valeur-de-chaque-juif

-> b'h, également : Savoir donner toute sa valeur à notre Service d'Hachem : https://todahm.com/2022/08/07/savoir-donner-toute-sa-valeur-a-notre-service-dhachem

-> mais aussi : l'estime de soi et la guéoula : le 3°/ des divré Torah : https://todahm.com/2022/08/10/quelques-enseignements-lies-a-la-destruction-du-temple

L’humilité nous apporte des influences célestes

+ L'humilité nous apporte des influences célestes :

-> Le Sfat Emet explique plus en détail comment un homme qui a confiance en Hachem apporte des bénédictions au monde en disant que l'essence d'Hachem est la bonté et qu'Il désire envoyer toutes sortes de bonnes choses et d'influences célestes à chaque personne. Cependant, si une personne n'est pas pleinement confiance en Hachem, elle peut faire un mauvais usage des bonnes choses qu'Hachem lui donne. Si une telle personne reçoit de l'argent ou des honneurs, elle peut oublier que c'est Hachem qui lui a donné tout ce qu'elle possède, et elle peut utiliser ce qu'elle a à de mauvaises fins et commettre des fautes.

Hachem est la vérité ultime. Il veut que Ses influences soient utilisées à des fins vraiment bonnes, et certainement pas pour la faute. S'Il voit que les gens ne sont pas dignes de confiance, Il retiendra Sa bonté afin qu'elle ne soit pas utilisée pour le mal.
Mais si le peuple juif a une vraie confiance en Hachem et utilise correctement la bonté qu'Hachem lui envoie, il est digne de recevoir toutes Ses bénédictions.

En ce qui concerne le Shabbath, nous trouvons écrit : "Et Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).
Le Shabbath est un jour de bénédiction parce que le monde entier revient à son état d'origine [sans le vol, la malhonnêteté, ...] et qu'Hachem envoie Ses bénédictions et Ses influences sacrées à ceux qui agissent avec honnêteté.

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-> "Un homme qui a [véritablement] confiance en Hachem aura de nombreuses bénédictions."
[Zohar - I, 197b]

L’humilité est la plus grande des qualités

-> L'orgueilleux (guéé) repousse, si l'on peut s'exprimer ainsi, les pieds de la Présence divine. Elle quitte le monde en disant : "Moi et lui, nous ne pouvons habiter ensemble dans le monde".
Il se rebelle contre la royauté céleste et s'enveloppe de la parure du Roi des rois, à propos duquel il est dit (Téhilim 93,1): "Hachem est roi, vêtu de majesté"(guéoute).

De quoi l'homme pourrait-il s'enorgueillir? Il vient d'une goutte (de semence) putrescente et de sang menstruel ; durant sa vie, il se souille et se salit et après sa mort, il n'est que ver et vermine, réduit à une motte de terre tandis que son âme descend dans la géhenne.
En revanche, il n'y a pas de plus grande qualité que la modestie et l'humilité. En effet, Moché, le maître de tous les prophètes en Tora, dans les mitsvot et la crainte du Ciel, n'a été loué que pour son humilité, comme il est dit (Bamidbar 12,3) : "Et l'homme, Moché, était fort humble, plus que tout autre homme sur la terre".

Prends exemple d'Hachem qui abandonne les hautes sphères célestes pour résider près des humbles, comme il est dit : "Sublime et saint est Mon trône, mais il est aussi dans les cœurs contrits et humbles" (Yéchayahou 57,15).
Et il est écrit aussi : "Hachem est proche des cœurs brisés" Téhilim 34,19).
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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+ L'inspiration sacrée grâce à l'humilité :

-> Grâce à l'humilité , on peut parvenir à la crainte du Ciel, qui est une sagesse (Iyov 28,28) et un trésor (Yéchayahou 33,6).
Faire preuve d'humilité c'est comme offrir un sacrifice, car il est dit (Téhilim 51,19): "Les sacrifices à Hachem, un cœur brisé".
De plus, la prière de celui qui est humble n'est pas rejetée. En effet, la prière d'un homme n'est agréée que s'il rend son cœur aussi tendre que la chair, comme il est dit (Yéchayahou 66,23): "Il arrivera, chaque mois ... que toute chair viendra se prosterner (prier) devant Moi, dit Hachem".

La Présence divine réside sur l'homme ici-bas grâce à celui qui est humble.

Rabbi Pin'has ben Yaïr dit : "La vigilance mène au zèle, le zèle à l'intégrité, l'intégrité à la pureté, la pureté à l'ascèse, l'ascèse à la sainteté, la sainteté à l'humilité".
L'humilité est la qualité la plus importante, car elle amène à l'inspiration sacrée, comme le prophète (Yéchayahou 61,1) déclare : "L'esprit du Seigneur D. est sur moi, car Il m'a conféré la mission d'apporter des bonnes nouvelles aux humbles".
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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+ Celui qui se rabaisse sera grandi :

-> Qui a droit au monde futur?
"Celui qui est modeste, humble, se courbe avant d'entrer dans sa maison et avant d'en sortir, étudie sans cesse la Torah sans se prendre pour autant pour un grand homme" (guémara Sanhédrin 88b).

Aux temps futurs, Hachem parera la tête de chaque juste, de celui qui se considère comme un reste sans importance (Méguila 15b).

Le Zohar (parachat Chéla'h) enseigne : "Celui qui se fait petit ici-bas aura le mérite d'être grand dans le monde futur ; et celui qui est grand ici sera petit là-bas". Et ailleurs (parachat Térouma), il explique : "Pourquoi le dernier grand prophète est-il appelé Ye'hezkel ben Bouzi? Parce qu'il se rabaissait (mevazé) devant celui qui était plus grand que lui. C'est pourquoi, il fut le seul à être appelé "fils de l'homme"."

Pourquoi la Torah est-elle comparée à l'eau? De même que l'eau va seulement dans un endroit bas, la Torah ne réside que chez celui qui se rabaisse (par humilité).
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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+ La colère = un corollaire de l'orgueil :

-> Heureux celui qui ne se laisse pas aller à la colère et se montre très humble, qui se rend comme de la poussière foulée aux pieds par tous.
La colère est un corollaire de l'orgueil et constitue un défaut aussi grave. Les Sages (Shabbath 105b) disent : "Celui qui déchire ses vêtements, celui qui gaspille son argent ou celui qui casse des objets dans sa colère, qu'il soit considéré comme un idolâtre".
Celui qui se met en colère n'accorde aucune considération à la Présence divine ... Il oublie ce qu'il a appris et s'abêtit.
De plus, on peut être sûr que ses péchés sont plus nombreux que ses mérites.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

L’humilité face à l’infinité de la Torah

+ L'humilité face à l'infinité de la Torah :

-> Le juste qui sert D. doit savoir que chaque fois qu'il saisit un concept Divin, il existe un concept plus élevé et plus raffiné qu'il ne comprend pas encore.
De plus, même le concept qu'il comprend n'est pas entièrement compris par lui. Il doit se rendre compte qu'il lui manque encore quelque chose, quelque chose qu'il n'a pas encore compris.
Lorsqu'il atteint enfin cette compréhension, il se rend compte qu'il doit encore approfondir sa compréhension. Ce processus est sans fin.
Ce qu'il comprend n'est pas encore complet, et il reste un niveau supérieur à atteindre qui lui échappe encore. Il doit savoir qu'il n'a jamais atteint la perfection, comme l'affirme Eliyahou haNavi dans le Tikouné Zohar (89) : "Il n'y a personne qui Te connaisse du tout."
C'est la façon idéale de servir Hachem, en étant toujours conscient que l'on n'a pas encore atteint la perfection, et en désirant ardemment atteindre un niveau plus élevé.

J'ai entendu une idée similaire exprimée par rabbi Yé'hiel Michel de Zlotchov. Il a expliqué le verset suivant "Une chose que je demande à D., c'est que je recherche ... l'agrément de D." (Téhilim 27,4), comme suit : "Je demande continuellement de pouvoir réaliser qu'il y a toujours un niveau supérieur, plus élevé que le précédent, et de rechercher continuellement l'agrément d'Hachem, c'est-à-dire d'atteindre le niveau supérieur suivant. Lorsque je l'aurai atteint, je demanderai encore, car il n'y a pas de fin."

C'est ainsi que les justes progressent constamment dans leur service divin.
Ils se voient toujours comme n'étant pas tout à fait entiers. À chaque instant, les justes sont pleinement conscients de leurs déficiences, du niveau qui les dépasse, qui est hors de leur portée. Ils sont convaincus qu'avec l'aide de D., ils parviendront à connaître le chemin supérieur de la vie et à percevoir ce qui leur manque actuellement.

De même, on peut expliquer la déclaration du roi David : "Ouvrez-moi les portes de la justice, j'y entrerai et je rendrai grâce à Hachem. C'est la porte de D., les justes y entreront" (Téhilim 118,19-20).
Le roi David demande à D. que les "portes de la justice" (chaaré tsédek) lui soient ouvertes, qu'il soit toujours conscient de ce qui se trouve au-delà de son niveau actuel. Il demande à D. de passer par les portes de la justice pour atteindre cette perception, et que lorsqu'il atteindra cette perception supérieure, il saurait ce qui lui manque encore et le demanderait également à D.

À ce propos, le roi David a dit : "Voici la porte de D. ; les justes y entreront" (zé achahar l'Hachem tsadikim yavoou vo). Car la prise de conscience que l'on n'a pas tout compris, que l'on ne sert jamais Hachem de manière parfaite, et que des concepts plus élevés que celui que l'on comprend actuellement subsistent à l'infini, c'est la porte de D. pour les justes. C'est le chemin des vrais justes, qui reconnaissent toujours que leur service et leur compréhension actuels de Dieu doivent être dépassés.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 3,12]

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-> Plus une personne se sanctifie et se purifie, servant Hachem de manière intensive, plus elle se rend compte qu'elle n'a pas encore commencé à Le servir.
Si une personne pense qu'elle sert Hachem comme il le faut, cela indique qu'elle ne Le sert pas du tout.
Si elle le servait correctement, elle se rendrait compte qu'elle est éloignée de D.

C'est ce que signifie le verset "Ma sainteté est plus élevée que votre sainteté" (midrach Vayikra rabba 24,9 - sur Kédochim 19,2) = "Car en vous sanctifiant et en vous rendant saint, vous réalisez que Ma sainteté est encore plus élevée."
En effet, plus une personne se sanctifie, plus elle est consciente de la distance qui la sépare de D., et plus elle réalise qu'elle n'a pas encore commencé à se sanctifier et à Le servir.
[la sainteté d'Hachem (à nos yeux), et fonction de notre sainteté.
De même, plus une personne étudie la Torah, plus elle se rend compte de l'étendu du savoir et donc plus elle a conscience de ne rien savoir. ]

Cela peut également s'expliquer par la déclaration de nos Sages : "Le peuple juif augmente le pouvoir de la suite céleste" (midrach Eika rabba 1,33)
Plus le peuple juif se sanctifie, plus il ajoute de puissance et de sainteté.
C'est ce que signifie la déclaration du midrach citée plus haut, qui peut être lue littéralement comme suit : "Ma sainteté est plus élevée 'grâce' à votre sainteté" = "En vous sanctifiant, Ma sainteté s'élève et s'élève toujours plus haut".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 6,3]

Etre humble = transformer la Rigueur en Miséricorde

"Les sacrifices à D. (ziv'hé Elohim) d'un esprit brisé, d'un cœur brisé ... tu ne dédaignes point" (Téhilim 51,19)

-> Le Nom d'Hachem : Elohim (אלהים) représente la Rigueur et la justice Divine, et il a une guématria de 86.
Grâce à l'humilité, lorsque l'homme a le cœur brisé, alors il va briser cela en deux, ce qui donne 43, soit la guématria de : Hachem est bon! (tov Hachem - טוב יהוה), comme dans le Téhilim (145,9) : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures".

Hachem (יהוה) est le Nom Divin lié à la miséricorde complète.
Ainsi, par le fait d'avoir un cœur brisé [d'humilité face à Hachem], nous pouvons adoucir la rigueur de la justice Divine et l'inverser en bonté et en miséricorde.

[rabbi Tsvi Hirsch de Zidichov]

Lorsqu'une personne atteint l'état de "néant" (ayin) et s'attache ainsi à D., la source de la vie, elle est imprégnée de la vitalité divine.
[ en nous vidant de notre égo, nous nous ouvrons à la vitalité divine. Cette vitalité est la source ultime du bonheur, puisque le bonheur n'est que l'exubérance que nous ressentons d'être en vie. Ainsi, paradoxalement, plus nous sommes concentrés sur D. et moins nous sommes concentrés sur nous-mêmes, plus nous sommes joyeux. ]

À travers la personne, la vitalité divine atteint ce monde, et cette vitalité divine élève alors la conscience du monde jusqu'à D., le Maître de tout, de sorte que tout s'attache à D.
[ ainsi, plus nous nous rapprochons du "néant" (de notre égo, au profit) de la conscience divine totale, plus nous répandons la conscience divine sur tous ceux avec qui nous sommes en contact. ]

L'humilité engendrée par la réflexion sur la grandeur d'Hachem [ex: comme lorsqu'on se prosterne avec kavana devant Hachem dans notre prière], permet de comprendre sa propre bassesse et d'atteindre la conscience du "néant" (ayin). Grâce à cette dynamique, tous les jugements Divins sévères sont "adoucis", c'est-à-dire transformés en faveur Divine.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,6]

Leçon sur la prière – à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa

+ Leçon sur la prière - à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> Nos Sages (Guittin 55b) disent : "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."

[ "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Nous comprenons que le Temple a été détruit à cause de Bar Kamtsa, car c'est lui qui a calomnié la nation juive auprès de l'empereur romain et qui a déclenché sa colère. Mais comment Kamtsa a-t-il causé le Churban ?
Le Maharcha écrit que Kamtsa était peut-être le père de Bar Kamtsa.
En suivant cette approche, nous pouvons expliquer que Kamtsa, le père, était également responsable de la destruction du Temple, car s'il avait appris à son fils Kamtsa à rechercher la paix, à pardonner et à oublier, et à rester silencieux lors d'une dispute et lorsqu'il était humilié, Bar Kamtsa aurait réagi d'une bien meilleure manière.
Kamtsa est donc Kamtsa est donc également responsable du Churban.
(éventuellement, on voit également ici l'importance pour les parents d'éduquer leur enfant par l'exemple. En ce sens, prends encore plus sur toi de respecter autrui, comme cela ce comportement sera partie intégrante de ton enfant. (mais si tu le dis sans le faire, alors il est probable qu'il n'y accorde pas beaucoup d'attention, car si même mon père ne le vit pas ... ))]

-> Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
La guémara (Guittin 56) indique que Bar Kamtsa a conseillé à l'empereur romain d'envoyer un korban à Jérusalem et de voir s'ils le sacrifieraient. En effet : "s'ils ne le sacrifient pas, ce sera la preuve que les juifs se rebellent contre vous."

L'empereur envoya un bœuf pour qu'il soit offert comme sacrifice (korban).
Sur le chemin de Jérusalem, Bar Kamtsa coupa la lèvre supérieure du bœuf (ou, selon une autre opinion, il mutila son œil), ce qui rendit le bœuf impropre à être offert en sacrifice.
Lorsque le korban arriva au Temple, les Sages dirent qu'ils devaient le sacrifier, malgré son défaut l'invalidant, car ils savaient que l'empereur romain serait en colère s'ils n'offraient pas son korban.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord. Il dit : "Si nous apportons ce korban, les gens penseront qu'il est permis de sacrifier un korban avec une défaut".
Les Sages eurent une autre idée. Ils tueraient Bar Kamtsa, afin qu'il ne revienne pas dénoncer la nation juive auprès de l'empereur romain.

Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord.
Il dit : "Si nous tuons Bar Kamtsa, les gens diront que quiconque fait un défaut sur un sacrifice (korban) doit être tué".
Les Sages acceptèrent l'opinion de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas.
Le korban ne fut pas sacrifié et Bar Kamtsa ne fut pas tué. Ce dernier rapporta l'incident au roi, et suite à cela la destruction du Temple eut lieu.

Rabbi Yo'hanan conclut : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hei'hal et nous a exilés de notre pays".

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Le Méor Enayim (Guittin) pose les questions suivantes :
1°/ Est-ce l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas qui a causé la destruction du Temple?
Il semble que ce soit sa prudence excessive qui ait causé la destruction ('hourban). Il semble que ce soit sa crainte que les gens n'en viennent pas commettre une erreur dans la halakha.
Pourquoi Rabbi Yo'hanan attribue-t-il la destruction du Temple à son humilité?

2°/ La halakha stipule que l'on doit transgresser toutes les halakhot de la Torah pour sauver la vie d'un seul juif. Alors pourquoi n'ont-ils pas offert le korban (ou tué Bar Kamtsa) pour sauver de toute la nation juive?
Pourquoi Rabbi Zé'haria s'inquiétait-il que des halakhot allaient être oubliées, alors que la vie de tant de juifs était en jeu?

-> Le Méor Enayim répond que Rabbi Zé'haria était le gadol hador [le géant spirituel de la génération] (la preuve en est que ses opinions ont été immédiatement acceptées par tous les érudits) et qu'il avait du roua'h hakodech (esprit saint prophétique).
Grâce à son roua'h hakodech, il savait que la destruction du Temple était imminente et que rien ne pouvait être fait pour changer ce décret.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Zé'haria n'a pas autorisé le meurtre de Bar Kamtsa ou le sacrifice du sacrifice (korban) avec le défaut invalidant.
Il savait que cela ne servirait à rien. La destruction du Temple se produirait de toute façon. C'est pourquoi sa principale préoccupation était de s'assurer que la Torah ne soit pas oubliée.

=> Pourquoi Rabbi Zé'haria n'a-t-il pas dit aux Sage de l'époque ce qu'il savait avec son roua'h hakodech?
Il aurait dû leur dire :
"Vous avez raison, c'est du pikoua'h néfech (question de vie et de mort sur le peuple juif), et selon la halakha, nous devons sacrifier le korban bien qu'il ait un défaut le rendant invalide, et ce pour protéger la nation juive.
Je sais par roua'h hakodech que la destruction du Temple aura lieu, et nous ne pouvons rien y changer. Même si nous apportons le korban ou si nous tuons Bar Kamtsa, le 'hourban aura lieu et la vie de toute la nation juive est en grand danger. Par conséquent, préservons au moins les halakhot."
Pourquoi Rabbi Zé'haria ne leur a-t-il pas dit cela?

La réponse est que Rabbi Zé'haria était humble et ne voulait pas leur dire qu'il avait le roua'h hakodech.
C'est pourquoi Rabbi Yo'hanan dit : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hé'hal et nous a exilés de notre terre" = s'il leur avait dit ce qu'il savait avec roua'h hakodech, les Sages auraient prié pour que la destruction du Temple ne se produise pas, et ils auraient également incité les gens à faire téchouva.
Mais Rabbi Zé'haria ne leur a pas dit ce qu'il savait avec le roua'h hakodech, et les Sages n'étaient pas conscients que le 'hourban avait été décrété dans le Ciel, et ils n'ont donc pas investi dans les prières et la téchouva. [pas conscients de la gravité de la situation]

Le Méor Enayim écrit :
"C'est la signification : "l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit ..." = car sans son humilité, il leur aurait parlé du 'hourban, ils auraient prié, fait téchouva, imploré Hachem d'avoir compassion d'eux, et le décret aurait été annulé.
C'est donc l'humilité de Rabbi Zé'haria qui a causé la destruction. Il ne voulait pas révéler [qu'il avait le roua'h hakodech]".

=> En ce qui nous concerne, nous apprenons de cela que les juifs auraient pu annuler le décret de destruction du Temple avec leurs prières et leur téchouva, mais ils ne savaient pas que cette destruction était imminent.
La téchouva et la prière sont toujours efficaces. Elles auraient permis d'éviter le 'hourban (destruction du Temple).

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-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman donne une autre explication sur le fait que Rabbi Zé'haria a été agit trop humblement, ne croyant pas qu'il avait le pouvoir de la prière.
Il ne croyait pas en sa force. De plus, il ne pensait pas que la nation juive pouvait prier et annuler le décret.
C'est la forme négative de l'humilité. C'est le cas lorsque l'on ne croit pas en ses forces.
Cette humilité mal placée a entraîné la destruction du Temple.
[au contraire, il faut savoir par moment faire preuve d'orgueil de la sainteté (gaava dikedoucha).
Particulièrement le 9 Av, on prie de tout coeur pour la reconstruction du Temple, montrant par là qu'on a appris de nos erreurs, que la prière est quelque chose qui se "tient au sommet du monde" (Béra'hot 6b), que "la prière s’élève jusqu’au ciel" (Rachi - Béra'hot 6b). ]

[le prophète Yirmiyahou dit au roi Tsidkiyahou : "Hachem dit que si tu vas vers les officiers du roi de Bavel [pour conclure un traité de paix avec eux] ... la ville [Jérusalem] ne sera pas brûlée, et toi et ta famille vivrez. Mais si vous n'allez pas vers eux, cette ville sera conquise... ils la brûleront et vous ne survivrez pas" (Yirmiyahou 38,17-18).
Le rabbi de Kamarna demande : puisque le décret de destruction de Jérusalem était déjà scellé dans les cieux, comment le fait que Tsidkiyahou aille vers les officiers de Bavel pourrait-il aider?
La réponse est que l'humilité annule les décrets sévères. Si le roi Tsidkiyahou s'était rendu humblement devant les officiers de Bavel (en suivant la directive du prophète Yirmiyahou), cela aurait protégé le peuple d'Israël et le Temple aurait été épargné.
(on voit ainsi un exemple d'humilité positif (selon la volonté de D., transmise par Yirmiyahou), et également une humilité négative (impulsé par notre yétser sous couvert de bien agir = humble) avec Rabbi Zé'haria. L'une comme l'autre a pu mettre à la destruction du Temple.)]

"10 miracles se produisait au Temple pour nos ancêtres : ... on s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance" (Pirké Avot 5,7)

-> La posture droite est un signe d'arrogance, alors que la prosternation est un signe d'humilité.
Ce miracle indique que lorsque le peuple était arrogant, il se sentait encombré.
Mais une fois qu'ils se sont humiliés (prosternés), ils ont eu l'impression qu'il y avait suffisamment de place pour tout le monde.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm]

L’humilité – Quelques réflexions de nos Sages

+ L'humilité - Quelques réflexions de nos Sages :

-> Le 'Hazon Ich disait que l'humilité c'est avoir une compréhension objective de qui nous sommes.

Par exemple, si quelqu'un mesure plus de 2 mètres, il doit reconnaître qu'il est largement plus grand que les autres.
N'y étant pour rien, d'un côté, il n'a aucune raison de s'en vanter, mais d'un autre côté, cela serait de la fausse modestie que de nier cette vérité.

La situation est la même lorsque Hachem nous dote de capacités, de situations, ... qui sont avantageuses au-delà
de la moyenne.

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-> Le fait de savoir que nous avons tous en nous une partie divine (l'âme), doit générer un sentiment de grande dignité et une conscience que nous avons des potentialités énormes (puisque divines!).

[D. me donne une partie de Lui-même, faisant de moi une sorte de mini-dieu!]

Cette réalisation de notre grandeur doit se faire en parallèle d'une humilité extrême, au regard de notre trop faible exploitation de nos potentialités pour faire la volonté de Hachem.

[Rabbi Moché Feinstein - Michnat Rabbi Aharon]

=> Plus on en vient à prendre conscience de notre réelle valeur interne, plus on en vient à réaliser ce que Hachem attend de nous.
C'est cela l'humilité : être un juif conscient et responsable des incroyables ressources dont Hachem nous dote.

-> Le ‘Hafets 'Haïm a dit à un homme faisant preuve d’une humilité exagérée : "Pourquoi te fais-tu si petit alors que tu n’es pas si grand?"
=> L'orgueil est le fait de se voir trop grand ou trop petit.
L'humilité, c'est connaître sa place, connaître ses forces et ses faiblesses, et les exploiter au mieux.

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-> "S’enorgueillir de la conscience de notre grandeur et de l’origine très élevée de notre âme, n’est pas seulement acceptable, c’est en réalité une obligation.
C’est un devoir impératif que de reconnaître nos qualités et de vivre en y étant conscient."
[Rabbi Avraham Grodzinsky - Torat Avraham]

-> "L'orgueil est un effort par lequel une personne essaie de surmonter un sentiment de manque de valeur de soi-même"
[Rabbénou Yona]

A l'inverse, l'humilité est le signe que l'on se sent si bien avec soi-même, que nous n'avons pas besoin de prouver notre valeur par le biais d'autrui, en exagérant à leurs yeux ce que l'on est réellement.
En effet, lorsqu'une personne ne prend pas la peine de se connaître et de s'apprécier, elle va alors faire dépendre son bonheur de l'approbation que vont lui témoigner les autres personnes.

A ce sujet, le rav Israël Salanter dit : "Il n'y a pas de personne plus dans le besoin que celle qui poursuit les honneurs."

-> "Si une personne s’abaisse, D. l’élève ; et si une personne s’élève, D. l’abaisse. Si un homme poursuit les honneurs, les honneurs le fuient, mais si un homme fuit les honneurs, les honneurs le poursuivront."
[guémara Erouvin 13b]

-> Le Ramban (dans sa Iguéret) écrit : "Tous les hommes se tiennent égaux devant leur Créateur. Dans Sa fureur Il fait tomber les orgueilleux ; dans Sa miséricorde Il élève ceux qui sont piétinés. Sois humble et Hachem t'élèvera".

Ce conseil et ratifié par la guémara (Erouvin 13b) :
"Beit Hillel méritait que la halakha suive ses avis car les membres de l'Académie de Hillel étaient polis, discrets et patients. De plus, ils citaient chaque fois les opinions et arguments de Beit Chammaï avant les leurs.
Cela nous enseigne que celui qui reste humble, mérite que Hachem le relève Lui-même."

On peut citer l'exemple de Yossef, qui après être sorti de prison et que Pharaon s'émerveilla de l'interprétation qu'il a pu faire de son rêve, Yossef lui déclara : "Ce n'est pas moi! C'est D. qui saura tranquilliser Pharaon!" (Mikets 41,16).
Hachem dit alors : "Toi, Yossef, tu as refusé de te glorifier ; Je te promets donc de t'élever en vertu de cette humilité" (midrach Tan'houma).

-> Pourquoi celui qui fuie les honneurs mérite que les honneurs le poursuivent. S’il n’en veut pas, pourquoi les prendrait-il comme une charge?
Le Sfat Emet répond : "celui qui fuie les honneurs" véritablement est celui qui prend l’honneur qu’on lui donne et l’élève vers Hachem, qui est le seul vrai "Roi de gloire". Car il réfléchit et comprend que ce n’est pas à lui que cet honneur s’adresse, mais aux qualités que lui a données Hachem, par conséquent ce n’est pas à lui que cet honneur s’adresse mais à Hachem.
C’est pourquoi "celui qui fuit les honneurs, les honneurs le poursuivent", car s’il a le pouvoir de faire monter l’honneur pour le restituer à sa source, l’honneur aspire à ce qu’il continue plus tard aussi à lui donner sa perfection.

-> "Dans Sa colère, Hachem abaisse les arrogants et selon Sa volonté, Il élève ceux qui sont abaissés.
Ainsi, abaisse-toi et D. t’élèvera"
[Iguéret haRamban]

-> Lorsque Kayin a vu que D. avait accepté l’offrande de Hével, il n’a pas pu supporter d’admettre la supériorité de son frère, car elle faisait ressortir son échec.
Il a tué son jeune frère uniquement parce qu’il ne pouvait pas admettre qu’il était inférieur à lui.

Le Ramban commente les paroles de D. à Kayin (Béréchit 4,7) en disant que s’il s’était amélioré et avait dominé sa jalousie envers son frère, D. l’aurait élevé à un niveau où il aurait eu plus d’honneurs que Hével.
=> Le meilleur moyen de se priver d’honneurs, c’est d’y porter son attention.

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-> Une personne qui n'apprécie pas sa propre valeur est incapable d'apprécier l'importance d'autrui.
[Rabbi Yaakov Yossef de Polonne - un des 1ers élèves du Baal Chem Tov]

-> L'humilité est un sens qui vient de l'intérieur. Lorsque cela implique des choses venant de l'extérieur, c'est une indication que ce n'est absolument pas de la vraie humilité.
[Rav Ména'hem Mendel de Kotzk]

-> "L’homme qui s’enorgueillit et se vante de ses qualités, révèle ses défauts.
Par son orgueil, il dévoile à tous son imperfection et sa sottise."
[Noam Eliméle'h - Yitro (20,23)]

-> "Un être ne peut être complet que s’il a conscience d’avoir un manque"
[Maharal de Prague]

=> Une personne orgueilleuse se pense au-dessus de tout, et ainsi elle n’est plus dans une démarche de se remettre en question, chose indispensable pour aller de l'avant.

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-> Les 3 clefs qui permettent à une personne de trouver grâce aux yeux d'Hachem sont : l'humilité, l'étude de la Torah avec amour et le savoir-vivre (déré'h érets), c'est-à-dire des comportements de moralité élevée, aux mœurs raffinées, conformes à l'esprit de la Torah.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si'ha 4)]

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-> "Fruits de l'humilité : la crainte de Dieu, richesse, honneur et vie!" (Michlé 22,4)

Le Noam Elimélé'h (Ekev) enseigne :
L'humilité est la racine et la source de tout ce qui est saint (kadoch), c'est la fondation de toute chose.
"Fruits (ékev) de l'humilité (anava)". Le mot : ékev, signifie aussi : "le talon du pied", puisque le pied supporte le corps entier.
De même, il doit y avoir un élément d'humilité dans tout ce qu'une personne fait.
[l'humilité étant le support de toute action, à l'image du talon dans le déplacement d'une personne.]

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-> La Torah protège et délivre une personne. Cependant, cela ne s'applique uniquement lorsqu'une personne est humble.
[Noam Elimélé'h - Ki Tétsé]

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-> Une personne humble réalise que rien ne lui est dû, et ainsi elle se sent satisfaite avec ce qu'elle a.
Un telle personne n'élève pas son regard sur ce qui est au-dessus d'elle.
Elle a constamment une tranquillité d'esprit et ressent un joie de vivre.
[rabbi de Vizhnitz - rabbi 'Haïm Meïr Hagar]

[si on pense par orgueil qu'absolument tout nous revient, alors s'il nous manque une miette parmi tout, alors nous ne sommes pas satisfait.
A l'inverse, si on considère que rien ne nous est un dû, alors nous sommes toujours satisfait car nous avons plus que rien dans notre vie.
Ce que l'on a, est ce que Hachem considère comme étant le mieux pour nous afin de mener à bien la mission de notre vie dans ce monde.]

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-> Voir également à ce sujet (b'h) :
- https://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-citations-de-nos-sages
- https://todahm.com/2018/10/10/fierte-detre-juif-et-conscience-de-sa-grandeur
- https://todahm.com/2014/08/07/humilite-connaitre-sa-place
- https://todahm.com/2020/12/27/emouna-humilite
- https://todahm.com/2021/01/21/etre-humble-transformer-la-rigueur-en-misericorde

- https://todahm.com/2021/09/09/32554

- L'humilité permet de recevoir les bénédictions : https://todahm.com/2021/11/07/lhumilite-permet-de-recevoir-les-benedictions

- L'humilité permet d'avoir une grâce aux yeux d'Hachem : https://todahm.com/2022/11/17/37889

- voir également : https://todahm.com/2022/03/17/35268

- ainsi que : https://todahm.com/2022/03/17/35287

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-> "Considère 3 choses et tu n’en viendras pas à la faute : sache d’où tu proviens, où tu aboutiras et devant qui tu es appelé à rendre compte." (Pirké Avot 3,1)

Le Alshich haKadoch dit qu'on y voit toute la dualité d'un juif :
- d'un côté on sera toujours un fils aimé de Hachem (fait à son image, donc divin!),
- mais d'un autre côté, on provient d'une goutte puante, on finira comme poussière mangée par les vers, et on devra rendre des comptes avec précision devant D., sans possibilité de rien cacher ou pouvoir baratiner.

[On ne nous demandera pas si on a été plus fort que notre prochain, mais : qu'est-ce que TU as fait de ta vie par rapport à ce que TU aurais pu en faire? ]

=> Selon les situations de la vie, il faut savoir utiliser intelligemment : le fait que le monde n'existe que grâce à moi (pour sortir de la déprime, de la tristesse), et le fait que je ne suis que poussière (pour redescendre de notre nuage d'orgueil).

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-> La colère et la tristesse sont toutes les 2 dérivées de la vanité.
Un personne véritablement humble n'est pas facilement atteinte par l'une ou l'autre, car elle ne vit pas une vie en pensant mériter plus que ce qu'elle a.
L'humilité amène de la satisfaction et une tranquillité interne.
[rabbi de Karlin]

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-> "Sois excessivement humble, car l’espérance de l’homme est dans la vermine." (Pirké Avot 4,4)

Selon le Zohar, l'homme a une tendance naturelle à penser qu'il fait partie d'un groupe de personnes qui est immortel, contrairement au restant de l'humanité.
La prise de conscience que nous sommes tous de bref passage sur la scène de ce monde, que nous finirons dévorés par les vermines, doit nous conduire à la plus grande humilité.

[la mort et les vers ne font pas de différence à savoir si c'est la personne la plus riche au monde, la plus importante, ... Qui que nous soyons, notre finalité est de servir de nourriture à une simple vermine!]

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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï disait : "Si tu as appris beaucoup de Torah, ne t’en fais pas l’éloge, car c'est dans ce but que tu as été créé." (Pirké Avot 2,8)

Le Ramban (dans sa Iguérét) rapporte qu'en s'enorgueillant de sa richesse, de son intelligence, de sa force ... en réalité on s'approprie tout le mérite de choses qui proviennent à 100% de Hachem (allo lélokim ou!), c'est se revêtir des habits Divins et s'en attribuer les mérites.

C'est pourquoi le 'Hida enseigne qu'il n'est pas nécessaire de travailler directement son humilité. En effet, il nous suffit d'acquérir le caractère d'être vrai, et notre orgueil disparaîtra d'elle-même.

[Il faut être honnête avec soi-même et prendre conscience de tout ce que fait Hachem pour nous (ex: je peux respirer, voir, entendre, bouger, penser, ...)]

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-> Le roi David marchait toujours les yeux regardant vers le bas (par humilité), provenant de la crainte de son Créateur.
[Zohar, Chémot 101b]

Dans le Téhilim 131, il est écrit : "Cantique des degrés. De David. Hachem, mon cœur n’est pas gonflé d’orgueil", lorsque Chmouël oint roi, "mes yeux n'ont pas été hautain" lorsque j'ai tué Goliath ...

Selon le Avot déRabbi Nathan (40,14), tout celui qui voit le roi David dans un rêve doit se tourner vers l'humilité.

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-> "Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem" (Béréchit 6,8)

-> Le mot : "matsa (trouva - מָצָא) a la même valeur numérique que : "anava" (humilité - ענוה), allusion au fait que Noa'h a trouvé grâce aux yeux de Hachem par le mérite de son humilité.
Hachem aime les humbles.
[Tsoar haBayit]

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-> L'essentiel de la Création du monde réside dans l'humilité.
Le midrach (Béréchit rabba 8,8) enseigne que quand Hachem a voulu créer l'homme, il a pris conseil auprès des anges du Service.
Cela nous enseigne que le monde a été créé par l'humilité, car le Roi du monde s'est abaissé, et a pris conseil des anges du Service.

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-> Selon le rav Dessler, les 3 étapes de prosternation durant la prière renvoient au processus interne suivant :
- 1ere étape : barou'h = Tout d'abord, nous reconnaissons D. comme la source de toutes les bénédictions, et nous prenons conscience de notre petitesse. [on courbe le dos ou fléchit les genoux]

- 2e étape : "ata" = nous nous heurtons alors à l'essence divine, et nous nous annulons. [en baisant plus fortement la tête]

- 3e étape : "Hachem" = on se redresse jusqu'à dire le nom de D., qui jaillit des profondeurs de notre intériorité : nous reconnaissons pleinement Hachem.

=> C'est cette capacité à annuler notre égo, qui nous permet de nous tenir debout et de vivre un moment intense de révélation divine (amida).

-> La guémara (Béra'hot 34) fait remarquer que le Cohen Gadol et le roi d'Israël, qui ont une très haute position sociale, doivent davantage se prosterner pour combattre la tendance naturelle à l'arrogance.

[ainsi, selon l'avis du Gaon de Vilna, le Cohen Gadol doit se prosterner au début et à la fin de chaque bénédiction, et le roi du début à la fin de la amida.]

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-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :

- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.

[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service.
Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]

- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).

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-> "Ainsi parle Hachem : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse!
Que celui qui se glorifie se glorifie uniquement de ceci : d'être assez intelligent pour me comprendre et savoir que je suis Hachem, exerçant la bonté, le droit et la justice sur la terre, que ce sont ces choses-là auxquelles je prends plaisir"

[Yirmiyahou 9,22-23]

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-> Ceux qui étaient humbles ne ressusciteront pas dans l'ordre alphabétique, ils seront les premiers avant tout le monde.
[Péninim Yékarim]

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-> Une personne humble est considérée comme si elle avait apporté tous les sacrifices (korbanot) possibles.
[guémara Sota 5b ; guémara Sanhédrin 43b]

[imaginons notre réaction si on nous proposerait d'apporter des sacrifices au Temple. Une personne brisée positivement par l'humilité fait plus que cela!]

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-> "Hachem dit : quiconque cherche à s’élever [par orgueil] finira par descendre dans le feu ...
Malheur à la grandeur qui n’apporte jamais de bien!
Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit : “Vois donc combien les personnes humbles sont grandes aux yeux d'Hachem.
A l’époque du Temple, celui qui apportait un holocauste (Ola) était récompensé pour son holocauste, celui qui apportait une oblation (Min'ha) était récompensé pour celle-ci.
Or, celui qui garde le profil bas, la Torah considère comme s’il avait apporté tous les sacrifices, comme il est dit : "Les sacrifices [agréables] à D., c’est un esprit contrit" (Téhilim 51,19) ; les sacrifices qui Lui sont le plus chers ne sont pas les animaux qu’on Lui sacrifie, mais le cœur brisé et l’humilité de l’homme"."
[midrach Vayikra rabba 7,6]

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-> Rabbi Elazar déclare : "Le sacrifice est à l’image de la faute".
Un riche qui est parfois arrogant offrira un taureau, car il aura davantage tendance à fauter devant son Créateur.
Un homme moyen offrira du petit bétail, car il n’a pas vraiment la volonté de fauter.
Un pauvre, qui n’est pas arrogant du tout et dont la volonté est la moins affirmée, offrira le sacrifice le plus léger.
[Zohar - Vayikra 5a]

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-> Le rav Yaakov Klein enseigne :
Il existe 4 catégories dans la création : les minéraux, les végétaux, les animaux et les humains.
Le minéral le plus élevé est le mont Everest avec 8 849 mètres, le végétal le plus élevé est un arbre (séquoia) qui fait environ 116 mètres de haut, l’animal le plus haut est la girafe avec environ 5 mètres, et enfin l’homme le plus grand de l’ère moderne est Robert Wadlow qui mesurait 2,72 mètres.
=> Cela peut s’expliquer ainsi : le moins une entité a de spiritualité, le plus elle a une matérialité élevée.

D’ailleurs, nos Sages affirment qu’il y a une 5e catégorie dans la création : les juifs.
Cela peut expliquer pourquoi tout au long de l’histoire les juifs sont considérés de haut par les autres nations (ex: des sales juifs!).

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-> "L’humilité est la grandeur de l’homme lorsque son être est lié à sa source (le Divin), tandis que l’orgueil provient du corps qui est [par nature] éloigné d’Hachem".
[Rabbénou Tsadok Hacohen de Lublin - Takanat Hachavim 13b]