Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Et tu sauras dans ton coeur que, tel un père qui châtie son fils, Hachem ton D. te châtie" (Ekev 8,5)

-> Le Smag (סמ"ג - mitsva 17) écrit à ce sujet :
"C'est un commandement positif d'accepter le jugement Divin pour tout ce qui arrive, comme il est dit : "Et tu sauras dans ton coeur que, tel un père qui châtie son fils, Hachem ton D. te châtie."
J'ai expliqué ce commandement à de nombreuses personnes ... : si les vicissitudes de l'existence accablent un homme, c'est un commandement positif de penser en son coeur que sa situation a été bouleversée pour son bien".

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz a enseigné cela dans un cours :
"Quand les choses ne vont pas bien ... c'est un commandement positif de croire que la souffrance est dans notre intérêt ... Accepter la souffrance avec amour est la principale source de réussite d'une personne dans ce monde".

<--->

-> "Un homme est tenu de bénir sur le mal de la même manière qu'il bénit sur le bien" (Béra'hot 54a)

-> Rabbi Barou'h de Mézibou'h explique que les mots " 'hassadim tovim" à la fin du Birkat hamazon, sont une demande à Hachem de nous accorder des bontés qui nous soient douces.
[d'une façon identique, nous disons : "chana tova oumétouka" = donne nous de bonnes choses, mais en plus qui soient douces.
En effet, ce qui nous paraît bien ou mal, tout est en réalité une bonne choses. Nous demandons à Hachem de nous envoyer une bonne chose qui nous apparaisse clairement agréable sur le moment.]

Le Baal Chem Tov se tournait vers Hachem et disait : "Je sais que le mal est pour mon bien. Si seulement tu pouvais convertir le mal en bien visible et lui permettre d'effacer nos péchés."

-> La rabbanite Feldbrand enseigne : il y a la bonté qui est visible, lorsque Hachem nous bénit avec une bonne santé, de la prospérité, et de la satisfaction dans la vie.
Mais il y a un autre type de bonté, qui n'en est pas moins pour notre bien. C'est comparable à un traitement désagréable pour soigner une maladie ou à une intervention chirurgicale douloureuse mais salvatrice. Connaissant son but, le patient est reconnaissant envers le chirurgien, bien que l'expérience ait été tortueuse.

-> Le rav Rubinstein rapporte que lorsqu'un Mr Falk est arrivé à Buchenwald, il s'est dit : "Je ne sais pas pourquoi Hachem m'a mis ici, mais c'est mon travail de continuer à être juif ici, de la même façon que cela pourrait l'être partout ailleurs".
Avec cette attitude, il a pu aider de nombreuses personnes.

<--->

-> Le rav Ben Tsion Abba Chaoul a enduré de grandes douleurs lors de ses traitements médicaux, son visage a toujours reflété le contentement et l'harmonie intérieure. Les médecins ne pouvaient pas comprendre comment leur patient ne réagissait pas à sa douleur atroce.
Rav Ben Tsion a expliqué : "Selon divers opinions (Smag, Samak, Yéréïm), c'est une mitsva d'accepter les souffrances avec amour, sachant qu'elles sont pour notre bénéfice.
De plus, la mitsva d'aimer Hachem "bé'hol méodé'ha" (avec toutes tes ressources), c'est l'aimer en toutes circonstances, y compris celles-ci.

Quand quelqu'un est venu rendre visite au rav Ben Tsion Abba Shaoul à l'hôpital, à un moment où la souffrance lui était particulièrement aiguë, il lui a demandé : "Comment se sent le rav?"
Il a répondu : "Barou'h Hachem, bien!"
Le visiteur a été surpris : "Vraiment?"
Le rav a dit : "Bien sûr! Le verset dit clairement : "Rendez grâce à Hachem, car Il est bon". Lorsque vous savez que tout dans ce monde est une expression de sa compassion/miséricorde, alors vous comprenez que tout est bon".

" 'Habakouk réduisit réduisit toutes les [613 mitsvot de la Torah] à une seule, d'après le verset : "le Juste vivra par sa foi [émouna]" ('Habakouk 2,4)."
[guémara Makot 24a]

<--->

-> Selon le Zohar (2,44), le prophète 'Habakouk était le fils de la Sunnamite, cette femme qui avait hébergé le prophète Elicha et en faveur de qui Elicha, en reconnaissance de son accueil, avait prié pour que le Ciel lui donne un enfant. Cet enfant tomba malade et mourut ; Elicha put le ressusciter miraculeusement (voir Méla'him II, chapitre 4) par le mérite de sa mère la Sunnamite qui a fait confiance en Hachem et en Elicha'.
Ainsi, 'Habakouk est une preuve vivante de la force de la émouna en Hachem, ce qui explique que c'est lui qui a eu le mérite de résumer les 613 Commandements en un seul : le Juste vivra de sa émouna.

<--->

=> Quelle était l'intention de 'Habakouk qui a ramené les Commandements à un seul?

-> Selon le Méïri :
Lorsque Habakouk a résumé tous les Commandements en un seul : "le tsdik vivra de sa émouna", son intention était d'utiliser le mot "émouna" (confiance en D.) à sa racine néemanout (loyauté ou fidélité), afin de demander à l'homme de réaliser les mitsvot avec le seul but d'accomplir la volonté d'Hachem léChem Chamayim, sans aucune autre intention et sans aucun autre but intéressé.

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar, si'ha 6) enseigne :
Ce seul Commandement résumé par 'Habakouk est, selon lui, la source de tous les autres Commandements : celui qui accepte le joug de cette mitsva de confiance en Hachem, c'est comme s'il avait accepté le joug de toutes les mitsvot de la Torah, car en développant notre émouna, la racine de tous les Commandements, il sera possible d'accéder à la réalisation des autres mitsvot.

-> Selon le rav Eliyahou Desseler (Mikhtav méEliyahou - tome 5, p.343) :
Dans la guémara (Shabbath 31a), Raba a dit qu'à l'heure où l'homme comparaît en jugement dans le Ciel, après sa mort, la première question qui lui est posée est : "T'es-tu conduit honnêtement ("bé'émouna") dans tes affaires ?".
C'est l'importance de cette émouna (honnêteté ou loyauté) dans la relation financière avec autrui que voulait signaler le prophète. 'Habakouk, car elle est le fondement de la confiance en Hachem et de toute la Torah.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La valeur numérique du mot אמונה (émouna) est 1+40+6+50+5 =102, tandis que la valeur numérique du mot צדיק (tsadik) est 90+4+10+100 = 204, soit le double de la guématria du mot émouna.
Ainsi, l'intention de 'Habakouk était de dire que le véritable tsadik, qui vit de sa foi, doit avoir une double émouna : une foi intérieurement et une foi extérieurement, ou bien une double émouna, l'une sur le plan matériel et l'autre sur le plan spirituel.

La bonté Divine est parfois cachée dans la rigueur

+ La bonté Divine est parfois cachée dans la rigueur :

-> Le Nom divin représentant le strict jugement est le Nom : Elokim (אלהים).
En réarrangeant ces lettres, nous remarquons qu’il s’écrit : מלא י-ה (malé youd hé), la plénitude de י et ה.
En épelant de façon pleine (מלא) les 2 lettres י et ה , qu’obtenons-nous?

Le "youd" (י) s’orthographie "youd, vav, dalet" = יוד, et la lettre hé (ה), "hé, alef" = הא.
En additionnant ces lettres, nous arrivons à un total de 26, comme le Tétragramme יהוה , c’est-à-dire le Nom divin de Miséricorde.

=> On a donc là une allusion au fait que ce qui nous apparaît comme de la rigueur, le Nom אלהים , est en vérité de la bonté cachée.
[rav Yéhochoua Alt]

Plus une personne croit que tout ce qui lui arrive vient d'Hachem pour son bien, plus le niveau qu'elle atteindra sera élevé, et plus elle aura de plaisir dans le monde à venir.
['Hafets 'Haïm - al haTorah Vaét'hanan 6,5]

<--->

-> "Ne placez pas votre confiance dans les grands, dans le fils d’Adam, impuissant à secourir. Que son souffle se retire de lui, il rentre dans sa poussière : le jour même ses projets sont anéantis. Heureux qui a pour appui le D. de Yaakov, et met son espoir en Hachem, son D." (Téhilim 146,3-5)

=> Pourquoi le fait que l'homme finira par mourir vient-il expliquer le fait que nous ne devrions pas compter sur lui maintenant? Peut-être que de son vivant, il peut aider?

Le Ménorat haMaor explique : le Téhilim nous dit que : "Ne placez pas votre confiance [en l'homme] ... son souffle se retire de lui, il rentre dans sa poussière" = on ne doit pas compter sur l'homme qui ne peut vivre que grâce à l'oxygène qui circule dans tout son corps. Mais plutôt il faut compter sur Celui qui injecte la vie en lui, car Il est le Seul qui compte.

<--->

-> "Hachem a beaucoup de messagers"
[guémara Kiddouchin 62a - arbé chlou'him lamakom]

[autrui ne sera au mieux qu'un intermédiaire pour nous soigner, pour nous conseiller, pour nous rendre service, ... mais la source première est Hachem, qui peut tout, qui contrôle tout.]

"Les jugements d'Hachem sont vérité : ils sont parfaits tous ensemble" (Téhilim 19,10)

-> Le Gaon de Vilna explique que lorsque Hachem porte un jugement sur quelqu'un, Il prend d'abord en compte comment cela affectera tout le monde autour de celui qui est jugé. Si même un seul individu ressentirait une douleur non méritée à la suite de ce jugement, alors Hachem s'abstiendrait de l'exécuter.
[ainsi si Hachem prend en compte les souffrances indirectes causées par un jugement, alors à plus forte raison qu'Il prend en compte avec précision les souffrances pouvant nous arriver directement. Hachem est en contrôle de tout, et rien (même la plus petite chose) ne peut se passer sans un décret Divin.]

-> La guémara (Sanhérin 108) rapporte que D. retarda de 7 jours la date de début du Déluge (maboul).
En effet, le tsadik Métouchéla'h venait de mourir, et pour ne pas perturber les 7 jours de son deuil, le Déluge fut repoussé de 7 jours (Béréchit 7,4 - Rachi).

-> Le rav 'Haïm Kanievsky a rapporté qu'il a entendu dire son oncle le 'Hazon Ich : "Ce n'est pas l'avion qui s'écrase, ce sont les gens qui s'écrasent. S'il n'y a ne serait-ce qu'une seule personne dans un avion qui n'est pas censée s'écraser, l'avion ne s'écrasera pas".

"C'est une mitsva positive d'accepter la façon avec laquelle Hachem nous traite"
[mitsvat assé létsadék ét adin al kol méora - Séfer mitsvot guédolot - mitsva 17]

<--->

-> Si une personne se dit : "Bien que ce soit difficile pour moi et que je ne comprends pas pourquoi cela m'arrive, je Te fais confiance Hachem ; Tu sais ce que Tu fais, et si c'est ainsi que Tu veux que cela se passe actuellement, je l'accepte et continue à vivre heureux", alors cette personne accomplit cette mitsva.
De plus, le Maharam 'Hagiz (Eilé haMitsvot - mitsva 296) écrit qu'elle réaliserait également une autre mitsva : "Je sois sanctifié au milieu des Bné Israël" (vénikdachti béto'h Bné Israël - Emor 22,32), parce qu'en acceptant la volonté d'Hachem avec amour nous glorifions Son Nom, et c'est un kiddouch Hachem.

[lorsque la naturalité de la vie nous pousse à nous plaindre de ce qui nous arrive, mais que nous confiants nous acceptons la volonté d'Hachem, alors nous faisons un énorme kiddouch Hachem dans le Ciel, qui a par ricochet un impact considérable sur nous et le monde ci-bas.]

As-tu attendu la délivrance?

+ L'une des questions posées à une personne après 120 ans est : "As-tu anticipé/attendu la délivrance?" (tsipita lichoua - guémara Shabbath 31a).
Le sens simple est : "as-tu anticipé la venue du machia'h?" (ex: s'il vient aujourd'hui, suis-je prêt à recevoir cette nouvelle réalité où l'on ne pourra plus faire téchouva, où l'on ne pourra plus vraiment obtenir de mérites? Est-ce que je désire et travaille à être bien habillé spirituellement parlant, à avoir des yeux propres qui pourront voir le machia'h, ...?)

-> Le Beit haLévi (mitsvat haBita'hon) explique que cela signifie également : "As-tu ancipité la délivrance d'Hachem dans chaque situation difficile dans laquelle tu as pu te trouver?"

-> Ainsi après notre mort, on nous demandera si nous avons fait notre maximum pour garder espoir que Hachem peut nous sauver de tout problème.
Selon le rav David Ashear, on retrouve cela dans le verset (Téhilim 27,14) :
- "Espère en [la délivrance de] D." (kavé él Hachem) = nous sommes obligés d'espérer en la délivrance d'Hachem ;
- "renforce et encourage ton cœur" ('hazak véyaamets libé'ha) = et si cela tarde à venir, et que nous sommes prêts à désespérer, alors nous devons nous renforcer ;
- " et espère [encore] en [la délivrance de] D." (vékavé él Hachem) = et encore une fois espérer que Hachem va t’aider.

Le rav Ashear ajoute à ce sujet :
Chaque fois que nous avons espoir que Hachem peut nous aider, nous sommes crédités de la mitsva : "kavé él Hachem" (place ton espoir en Hachem), et nous pourrons répondre après notre mort à la question : "As-tu anticipé la délivrance?".
[en ce sens, si notre délivrance personnelle face à un soucis prend du temps, nous ne devons pas désespérer (car cela n'est pas en vain), mais plutôt nous renforcer, surtout que Hachem peut tout, et Il nous l'amènera à la seconde où cela sera le mieux pour nous.]
Plus cela nous est difficile de garder espoir, plus la mitsva est précieuse.
Nous devons également avoir à l'idée que c'est de cette façon dont Hachem souhaite que nous Le servions en renforçons notre espoir (et non pas en abandonnant).
[de même que plus tard nous allons Le servir dans la tranquillité et la facilité (b'h), mais là Hachem attend de nous que nous musclions notre émouna dans la réalité, face à une tempête de la vie nous devons faire au mieux pour rester debout ferme dans notre confiance en papa Hachem. ]
La tâche d'un juif est d'espérer.

"L'exil expie une faute"
[galout mé'hapérét avon - guémara Sanhédrin 37b]

-> Le Pélé Yoets (galout - ot guimel) écrit qu'il y a de nombreuses formes d'exil (galout).
Par exemple, le fait de voyager dans un but d'apprendre la Torah ou à des fins commerciales sont des formes d'exil. Par conséquent, lors d'un tel voyage, une personne devra dire : "Hachem s'il Te plaît, laisse ce voyage m'apporter l'expiation (kapara)". Plus le voyage est difficile, plus l'expiation sera grande.

Le rav David Ashear illustre qu'en ce sens, si lors d'un tel voyage on avait prévu de prendre l'avion et qu'il a plusieurs heures de retard, alors plutôt que de s'énerver (pour rien), on devra se dire : "j'accepte cette forme de galout de Toi Hachem avec amour. S'il Te plaît, que cela puisse nettoyer mes fautes".
Si une personne accepte sa galout [personnelle] avec amour, alors l'expiation devient infiniment plus grande.

Le rav David Ashear ajoute :
Cela ne s'applique pas seulement aux longs déplacements. Si une personne se rend quotidiennement au travail, c'est aussi une forme de galout.
Le voyage difficile apporte expiation (kappara). S'il doit être dans les embouteillages, et l'accepte avec amour, la kappara est encore plus grande.
Le moindre inconvénient du voyage s'appelle : galout. [ex: d'une certaine façon devoir faire tout le trajet debout car il n'y a plus de place]. En effet, nos Sages disent que même aller de notre maison à notre Soucca est une forme de galout et apporte kappara.
=> Hachem est si bon, que même au sein de notre vie quotidienne (on est obligé par exemple de se déplacer), Il en profite pour purifier nos péchés. Mais la clé est que nous devons accepter la volonté d'Hachem et en être satisfaits.

Le Pélé Yoets écrit également que si une personne est amenée à déménager d'un endroit à un autre, c'est aussi de la galout.
Le Pélé Yoets écrit aussi que même lorsqu'une personne se rend à la synagogue pour prier ou pour étudier, elle devra également penser qu'elle obtient une kappara pour ce déplacement, aussi court soit-il.
Et s'il fait froid ou pluvieux, la kappara est plus grande.
S'il n'y a pas de place de parking et que la personne doit faire plusieurs fois le tour du pâté de maisons, la kappara augmente.
Si quelqu'un reste longtemps à la synagogue pour apprendre, au lieu d'être dans le confort de sa propre maison, ou même s'il est à la maison mais veille tard pour étudier se privant ainsi de son lit chaud, c'est aussi de la galout.
Avant Pessa'h, nous retournons notre maison, nous déplaçons des objets, nous ne sommes pas installés comme d'habitude, c'est aussi de la galout.

=> Ainsi, nous avons tellement d'occasions de nous purifier.
Profitons-en et ayons le bon état d'esprit, reconnaissons la bonté d'Hachem et remercions-Le pour les inconvénients de nos déplacements (par exemple). De cette façon, nous serons purifiés de la manière la plus simple possible.

[évidemment nous ne cherchons pas à vivre dans les conditions les plus désagréables, mais si nous n'avons pas le choix de mieux et que des contrariétés arrivent tout de même, plutôt que de se mettre en colère contre la vie, que d'être tristes, nous devons avoir une vision juive : absolument tout vient d'Hachem pour notre bien ultime.]

<--->

+ On pense à tord que seules nos grandes souffrances/épreuves servent d'expiation, le reste est une sorte de naturalité propre à la vie :

-> La guémara (Arakhin 16b) détaille à quel point un petit ennui peut correspondre à la définition du terme "souffrance".
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
La guémara rétorque que le terme couvre des contrariétés encore plus petites que cela : si on avait l'intention de couper son vin avec de l'eau chaude, mais qu'on a utilisé de l'eau froide, cela est considéré comme un cas de souffrance.
D'autres exemples incluent le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2.
La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".

[Le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible.]

=> Ainsi, rien ne nous arrive par hasard, et même la plus petite contrariété de notre vie routinière est récoltée par Hachem pour nous permettre de diminuer les souffrances nécessaires à nous laver de nos fautes.

Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité

+ Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité, d’où l’importance de Le servir dans cette circonstance :

-> "C’est dans une vision que Je me révèle à lui" (Béaaloté'ha 12,6)

-> Rabbi Yé’hezkel de Kozmir explique à partir de ce verset que c’est précisément grâce aux difficultés et aux embûches qu’un homme affronte dans son existence qu’il se rapproche le plus d’Hachem, lorsqu’il parvient à les surmonter. Le terme employé pour désigner la ‘vision’ (qui se dit en hébreu מראה - mar'a) et qui signifie aussi ‘miroir’ en est une allusion. Pour en fabriquer un, l’artisan doit prendre une vitre parfaitement transparente à travers laquelle il est possible de voir tout ce qui se déroule devant lui et y colle une feuille d’argent pur, qui la transforme en miroir. Il en ressort que le but recherché par cet artisan est atteint par une opération consistant à boucher son horizon.
Dès lors, la Torah vient suggérer que c’est en obstruant le champ de vision d’un homme (évoqué dans le verset par le mot ,מראה (mar'a) = miroir) que s’accomplit la fin du verset "Je me révèle à lui" = grâce aux difficultés et à l’obscurité, lorsqu’il ressent que tout est bouché et insoluble, l’homme mérite soudain qu’Hachem se révèle à lui.

<--->

-> "Lorsque tu feras monter les lumières" (Béaaloté'ha 8,1)

Le midrach (Rabba 16,7) commente ce verset de la manière suivante :
Rabbi ‘Hanina enseigne : Hachem dit ‘les yeux que tu as en toi contiennent du blanc et du noir, et tu ne vois pas à travers le blanc mais à travers le noir.’
Si tes yeux qui contiennent du blanc et du noir ne te font voir qu’à travers le noir, Hachem qui n’est que lumière a-t-Il besoin de votre lumière (celle du candélabre)?

Certains Tsadikim (comme le Sifté Tsadik sur la paracha Béaaloté'ha) en tirent une leçon de vie :
on sait que les périodes de l’existence ne se ressemblent pas. Parfois, un homme ressent en lui une grande lumière, claire comme le blanc des yeux. Cela est dû au fait qu’Hachem l’éclaire de Sa propre lumière.
A ce moment-là, il mène une existence sereine, Hachem le guide tranquillement, tant spirituellement que matériellement.
En revanche, il perçoit à d’autres moments que son monde s’obscurcit entièrement comme le noir des yeux et qu’il est assailli de toute part d’épreuves interminables, dues soit à son yétser ara qui le poursuit sans cesse, soit aux vicissitudes matérielles de l’existence.
Certains se trompent et pensent que le travail accompli par l’homme et sa valeur se mesurent essentiellement lorsque Hachem l’éclaire de Sa lumière et non pas quand se côtoient la lumière et les ténèbres, et encore moins lors de l’obscurité totale.

C’est à ceux-là que Rabbi ‘Hanina vient objecter en disant : "Tu ne vois qu’à travers le noir des yeux", c’est précisément dans l’obscurité que tu verras Hachem.
Ne crois surtout pas qu’Il désire davantage les périodes lumineuses car "Hachem est tout entier lumière et il n’a pas besoin de vos lumières".
Par contre, c’est de notre travail pendant les moments obscurs dont Il a besoin (si l’on peut dire) car celui-ci, nul ange dans le Ciel ne peut l’accomplir, et il ne peut être effectué que par l’homme ici-bas.

<--->

-> Nos Sages enseignent (midrach Kohélet rabba 2,9) : "La Torah que j’ai étudiée dans l’épreuve, c’est elle qui m’a aidé!"

<--->

-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté Harim Tazria) a dit un jour : "Les ‘Hassidim se considèrent souvent comme éloignés d'Hachem et leur plus grand désir consiste à vouloir ressentir une émotion et une ferveur dans le service d’Hachem.
C’est une sottise, car peut-être veut-on dans le Ciel les aider précisément dans l’obscurité!"

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Il n’y a pas de temps plus propice et plus cher à Hachem que celui où l’homme Le sert alors qu’il se sent loin.
Plus encore, un homme doit rendre grâce à Hachem pour ces périodes ‘d’éloignement’, car le prophète a dit : "De loin, Hachem, Tu m’es apparu" (Yirmiyahou 31,2).
C’est grâce à cet éloignement que l’homme méritera une proximité encore plus grande !

<--->

-> "Les épreuves adoucissent les fautes de l'homme (les fautes suscitant la rigueur)" [guémara Béra'hot 5a]
Le Ohr ha'Haïm ('Houkat) explique que ce sont précisément les épreuves et les difficultés qui adoucissent les rigueurs (dinim) [d'Hachem] et qui font disparaître le mal qui plane au-dessus de la tête d'une personne.

<--->

-> "Les épreuves d'une personne sont une préparation, telles les douleurs de l'enfantement, à la joie et à la délivrance dont il a besoin.
Tu pourras me répondre que l'on n'en voit pas les conséquences immédiates. Certes, mais nous devons néanmoins être convaincus qu'il en est ainsi".
[rav Eïsik Cher, roch Yéchiva de Slabodka]

-> Le Rav Chakh a dit :
Regarde cet aliment que l'on nomme le miel, et réfléchis à cette chose merveilleuse : il est l'oeuvre des abeilles qui, par nature, ne cessent de tourmenter l'homme de toute part. Sans lui laisser de répit, elles l'accablent en volant autour de lui de tous les côtés. S'il se trouve sur leur chemin, elles sont capables de le piquer jusqu'au sang, au point de l'envoyer à l'hôpital.
Néanmoins, c'est précisément d'elles que sort le miel, l'aliment le plus doux au monde ...
Il en est de même de nos 'persécuteurs' : ce sont précisément de ceux qui nous rendent la vie si amère que sortira finalement un miel si doux au palais".

=> Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement les persécuteurs au sens littéral du terme, mais toutes sortes de soucis et de "piqûres" qui viennent tourmenter un homme. C'est d'eux que sortira le miel qui adoucira, en fin de compte, son existence.

<--->

-> "Les jours nuageux de la vie annoncent une averse de bénédictions d'en-Haut"
[Noda biYéhouda - rabbi Yé'hezkel Landau]

-> Selon le Noda biYéhouda, les nuages lourds sont en fait imprégnés d'une pluie bénie.
Comme le roi David l'écrit : "C’est lui [Hachem] qui couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait pousser l’herbe sur les montagnes" (Téhilim 147,8).
Nos périodes stressantes et incertaines s'avèrent souvent être des bénédictions déguisées.

<--->

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Que personne ne dise jamais : "Hachem m'a abandonné".
Chacun doit au contraire avoir confiance que précisément au moment où il est dans l'épreuve, la miséricorde du Père pour son fils est encore plus grande et que plus que jamais, Il veille sur lui et est à ses côtés dans les moments difficiles.

Le Mabit (dans son Beit Elokim - chaar haTéfila - chap.1) explique ainsi le verset : "Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau et Je ferai disparaître la maladie de ton sein" (Michpatim 23,25) = à priori, demande-til, il faut comprendre la cause de ce changement de personne entre le début et la fin de ce verset, qui commence par la 3e personne "Il bénira" et se termine par la première personne "Je ferai disparaître la maladie".
La réponse qu'il en donne est la suivante : "On a écrit "Je ferai disparaître" et non pas "Il a fait disparaître" comme au début "Il bénira ton pain", parce que la Providence Divine d'Hachem sur Ses créatures s'exerce de manière plus particulière lorsqu'il s'agit de les délivrer d'une épreuve que lorsqu'il s'agit de leur prodiguer du bien. Dans ce dernier cas, il est en effet écrit "Hachem est bon avec tous" (Téhilim 145,9).
Par contre, lorsqu'Il doit les délivrer d'une épreuve et manifester Sa miséricorde, une providence individuelle est davantage nécessaire. C'est pour cela qu'au sujet de la bénédiction, c'est la 3e personne qui est employée, alors que pour la délivrance et la guérison des souffrances, il est dit "Je ferai disparaître", à savoir ''C'est Moi qui ferai disparaître la maladie de ton sein, de manière à ce que vous sachiez et que vous compreniez d'où proviennent l'épidémie et la maladie, car c'est Moi qui délivre et guéris tous les vivants par Ma Providence qui s'exerce sur chacun d'entre vous en particulier". "

Cela ressemble à un père de plusieurs enfants qui les aime chacun comme s'il était son fils unique, et qui se souvient d'eux constamment à égalité. Néanmoins, lorsque l'un d'entre eux doit subir une opération et qu'il se trouve sous le scalpel du chirurgien, toute son attention sera dirigée uniquement vers lui afin de lui prodiguer tout ce dont il a besoin pour guérir.
Il en est de même (si l'on peut dire) pour nous : tous les Bné Israël sont Ses fils uniques.

Cependant, lorsqu'un juif se trouve dans l'épreuve, le Créateur manifeste une attention toute particulière à son égard.
Le Tana Dé Bé Eliahou (Rabba chap.18) enseigne à ce sujet : "Béni Soit Celui dont la miséricorde pour Israël est immense et éternelle. Bien qu'ils aient fauté et que Lui soit en colère contre eux, malgré tout, Il les prend en pitié chaque jour, comme il est dit : "Je chanterai les bontés d'Hachem éternellement, je proclamai Ta foi par ma bouche" (Téhilim 89,2) et encore : "Dans toutes leurs épreuves, Il est dans l'épreuve, et Son ange est devant Lui pour les sauver" (Yéchayahou 63,9).
Hachem dit : dans chacune des épreuves d'Israël, Je suis (si on peut dire) avec eux, comme il est dit "Il est dans l'épreuve"."

<---------->

-> "Moché parla aux chefs de tribus (matot - מטות) et aux Bné Israël en disant : voici ce qu'Hachem a ordonné" (Matot 26,8)

-> Ce verset, explique le rav de Helmenik, peut être interprété allusivement afin de nous enseigner que lorsqu'un juif se voit déchoir (jeu de mots entre le terme "matot" (מטות), signifiant "les tribus" et le verbe "lin'tot" (לנטות) qui veut dire "pencher, déchoir", et également le mot "mata" (מטה) , ''en bas''), il ne devra pas s'en irriter ni en perdre sa confiance en Hachem.
Au contraire, il devra l'accepter avec amour et joie, convaincu "qu'Hachem a ordonné", que c'est précisément ce que la sagesse Divine a décrété pour lui pour son plus grand bénéfice.
Le rav de Helmenik affirme : "Celui qui agit de la sorte, je lui promets qu'il gravira les sommets de la réussite".

-> Le rav Eliyahou Lopian explique dans le même esprit la guémara (Béra'hot 59b) qui enseigne que "le tonnerre n'a été créé que pour redresser les coeurs tordus".
S'il en est ainsi, on peut, en effet, a priori, se demander pourquoi Hachem le fait retentir précisément avant la tombée de la pluie.

La réponse est que D. désire parfois prodiguer l'abondance dans le monde alors que les mérites sont insuffisants. Il fait alors retentir le tonnerre dans le but de redresser et de soumettre le coeur des hommes à leur Créateur.
De la sorte, ils deviennent aptes à recevoir la bénédiction du Ciel et méritent alors les pluies bienfaisantes.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce qui précède constitue également un enseignement : il arrive parfois qu'un homme subisse dans sa vie spirituelle ou matérielle toutes sortes ''d'éclairs et de coups de tonnerre'', provenant de l'extérieur ou de lui-même. Il devra se rappeler alors qu’ils n’ont pour but que de corriger ce qui ne va pas en lui.
Lorsqu'il redressera ce qui est tordu et affermira sa émouna, il trouvera immédiatement grâce aux yeux d'Hachem et méritera ainsi d'être délivré de ses épreuves.

Hachem trône dans les cieux, mais néanmoins : "Il scrute par les fentes et veille à travers les fenêtres" (Chir Hachirim 2,9) sur le monde entier et Il dirige toutes Ses créatures par les fils de Sa bonté.
Même lorsque le regard humain ne peut le discerner, en tant que 'croyants fils de croyants', nous savons que tout est dirigé par une providence individuelle s’appliquant à chaque instant, pour notre bénéfice, et que rien n'est le fruit du hasard.
Aucun événement ne se produit sans raison et tout est scrupuleusement calculé.

<------------------------------------->

-> Le rav Elimélé'h Biderman ('Hayé Sarah) enseigne :
Il faut savoir que surmonter une épreuve dans une période de difficultés et d’obscurité est ce qui permet à l’homme de s’élever au plus haut point.
L’un des tsadikim de notre époque explique d’après cela le verset : "Avraham se leva de devant son mort (Sarah)" ('Hayé Sarah 23,3) en se référant au commentaire de Rachi d’un autre verset employant le même terme hébraïque.
"Ainsi fut levé (acquis) le champ de Efron" ('Hayé Sarah 23,17). Rachi explique que ‘son champ subit une élévation en passant du domaine ordinaire au domaine du roi (Avraham)’.
Ici aussi ("Avraham se leva"), on expliquera donc que Avraham subit une élévation spirituelle à la suite de la mort de Sarah, car il prit conscience alors qu’elle ne survint que pour l’éprouver et le faire grandir. Et même si elle ne lui semblait être qu’un malheur, elle lui fut bénéfique.

Lorsque l’homme se renforce dans sa foi, sans faire aucun calcul, et qu’il garde constamment à l’esprit que Hachem est le Seul qui dirige ses pas à chaque instant, cette confusion et toutes les mauvaises pensées, fruits de son imagination, s’évanouiront.
En rallumant le feu de sa émouna, le juif verra se dissiper tout ce qui assombrit son existence et il retrouvera sa sérénité.
[Nétivot Shalom]