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"Yossef est descendu en Égypte et s'est préservé de l'immoralité, de même tout Israël [en Egypte], par son mérite, s'est préservé de l'immoralité.
Rabbi 'Hiya Bar Aba a enseigné : "Cela valait la peine qu'il se préserve de l'immoralité, car c'est par son mérite qu'Israël a été délivré"."
[midrach Vayikra rabba 32,5]

-> Le rav Pin'has Fridman commente :
Nous apprenons de ce midrach que Yossef traça la voie de la kédoucha (sainteté) pour toutes les générations d'Israël jusqu'à la fin des temps. Tous pourront maintenir leur kédoucha partout où ils se trouvent, même dans les situations les plus précaires, et pourront par ce mérite, être délivrés de leur exil.

La messirout néfech = la clé de la sainteté

+ La messirout néfech = la clé de la sainteté (kédoucha) :

-> La guémara (Berakhot 20a) enseigne : "Rav Papa demanda à Abayé : Pourquoi des miracles se produisirent-ils pour les générations antérieures [celles des Amoraïm] alors que des miracles ne se produisent pas pour nous? ... Il répondit : 'Les membres des générations antérieures firent de grands sacrifices pour sanctifier le Nom (une messirout néféch), mais pas nous'."

-> Le Torat Cohanim (Emor 9,5) dit que si quelqu'un accomplit un acte de messirout néfech en comptant sur un miracle pour le sauver, aucun miracle ne sera accompli pour lui. Par contre, un homme qui se met en danger sans attendre de miracle bénéficiera assurément d'un miracle.

-> Un exemple de ce concept est le récit des événements ayant conduit à l'ouverture de la Mer des Joncs. La guémara (Sota 37a) dit qu'au début, le peuple juif était debout sur le rivage mais la mer ne s'ouvrait pas. Alors que Moché priait longuement pour eux, Hachem lui dit : "Mes bienaimés se noient dans la mer et toi, tu pries longuement devant Moi? ... Parle aux Bné Israël et qu'ils se mettent en marche!" (Béchala'h 14.15).
La guemara révèle que la mer s'ouvrit seulement après que Na'hchon ben Aminadav s'y fut jeté et fut sur le point de se noyer (Midrach Zouta - Chir Hachirim 2,1).
Pourquoi fallait-il que Na'hchon entre dans la mer pour qu'un miracle se produise? Après tout, le midrach ne dit-il pas (Béréchit Rabba 5.5) qu'au moment de la création de la mer, D. avait mis comme condition qu'elle se fende pour les Bné Israël?
Selon le midrach que nous avons cité, la réponse à cette question est évidente : pour qu'un miracle se produise, le bénéficiaire ne doit pas compter sur un miracle. La mer ne se fendit que quand Na'hchon mit sa vie en danger.

-> Le Maharal (Gour Aryé - Emor 22,32) enseigne que lorsqu'un homme se met en danger pour l'honneur d'Hachem sans attendre de miracle pour le sauver, il gagne le statut de "kadoch", comme Its'hak qui fut sanctifié en se laissant attacher sur l'autel lors de la Akéda.
Une fois qu'un homme devient kadoch, D. accomplira un miracle pour le sauver, car ce miracle ajoutera à la sainteté de Son Nom.

Le Maharal ajoute : "La règle est qu'un homme qui n'attache pas de valeur à la vie dans ce monde aux dépens de la sainteté du Nom divin et qui risque la mort al kiddouch Hachem est kadoch. Puisqu'il est kadoch, il est mis à part et n'est pas sujet aux lois ordinaires, à la nature et à la conduite du monde. Des miracles sont accomplis pour lui parce qu'il vit à un niveau plus haut que le monde."

=> Il en résulte que le Maharal enseigne que les miracles sont accomplis uniquement pour ceux qui agissent avec messiront néfech pour l'honneur de D., car ces actes les définissent comme des "kédochim", des hommes saints, qui suivent l'exemple d'Its'hak.
Un homme qui risque sa vie ou qui se sacrifie pour l'honneur de D. démontre que le but de sa vie est de faire un kiddouch Hachem (soit agrandir l'honneur d'Hachem), et cela le rend digne d'un miracle puisque le miracle cause un kiddouch Hachem.
[selon le Sifté Haim (sur 'Hanouka) mesure pour mesure : le bénéficiaire du miracle défie sa nature en étant prêt à se sacrifier pour l'honneur de D., et D. répond en suspendant pour lui les lois de la nature. ]

Ce n'est pas dans chaque génération que le peuple juif doit résister à la coercition religieuse.
Cependant chaque juif a l'occasion de s'investir dans la forme de messirout néfèch que Its'hak a introduite, par un acte de sacrifice volontaire (lors de la Akéda Its'hak, seul Avraham ayant reçu l'ordre d'Hachem, Its'hak s'est montré à se sacrifier devant la volonté de D.).
Lorsqu'un homme fait de l'accomplissement de la volonté divine son seul but dans la vie, il s'offre en fait en sacrifice à D., et il mérite d'être appelé "kadoch".

Le bita’hon est l’écrin de la sainteté

+ Le bita'hon est l'écrin de la sainteté :

-> "La principale préparation afin d'atteindre des niveaux dans la sainteté se trouve dans la émouna (foi) et le bita'hon (confiance en D.)."
[Bat Ayin - paracha Bamidbar)]

-> Il développe ainsi :
La raison pour laquelle les lettres ב,ט,ח sont celles qui composent la racine du mot בטחון (bita'hon) : ces 3 lettres dans leur expression "pleine" (tel qu'on les prononce) s'écrivent : בי״ת טי״ת חי״ת (la "terminaison" י״ת ne se retrouve dans aucune autre lettre, excepté ces trois).
Or, la valeur numérique de י״ת est de 410, comme celle du mot : kadoch (saint - קדוש), allusion au fait que la kédoucha (la sainteté - קדושה) commence par le bita'hon (la confiance en D. - בטחון).

Le Bat Ayin poursuit en expliquant que le mot bita'hon peut aussi signifier un couvercle,car le bita'hon est le couvercle et l'écrin de la sainteté (ce qui est suggéré par le fait que chacune des lettres de la racine ב,ט,ח du mot בטחון recouvre la partie cachée de cette lettre, י״ת ,dont la valeur numérique est celle du mot קדוש .
[Il est impossible de parvenir à la sainteté sans parvenir au préalable à son écrin qui est le bita'hon.]

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[bita'hon signifie couvercle, comme dans le verset : "הֵן אֱמֶת חָפַצְתָּ בַטֻּחוֹת" (or Toi, Tu exiges la vérité dans ce qui est recouvert - Téhilim 51,8) ; "ce qui est recouvert" désignant ici les reins qui sont recouverts de graisse].

Par nos mauvaises pensées nous trompons notre femme spirituelle

+ Par nos mauvaises pensées nous trompons notre femme spirituelle :

" S’il est venu seul, seul il sortira; s’il était marié, sa femme sortira avec lui" (Michpatim 21,3)
[la Torah parle ici du juif qui s’est vendu comme esclave pour 6 ans ]

-> De son côté, le Ben Ich 'Haï nous enseigne :
En plus du pshat (le sens littéral) du verset, on peut comprendre une allusion faite grâce à une histoire que voici :
C’est un homme qui va vient devant un grand Tsadik et le Tsadik lui demande : "combien de femmes as-tu?", il lui répond : "une seule". Le Tsadik lui dit qu’il ment, et l’homme de répondre qu’il n’a qu’a envoyer son Shamash (serviteur) pour aller vérifier chez lui. Ce à quoi le Tsadik répond : "tu caches tes autres femmes dans des pièces secrètes", l’homme lui répond encore d’aller vérifier chez lui qu’il n’y a pas de pièces secrètes et qu’il n’a cas envoyer son Shamash vérifier. Et le Tsadik de répondre : "le Shamash ne peut pas entrer dans tes pièces secrètes pour vérifier". L’homme s’exclame : « comment le Tsadik peut-il affirmer cela, je n’ai ni autre femme ni pièces cachées...".
Alors le Tsadik s’explique en disant : "sache que je vois que tu es un homme avec de mauvaises pensées, tu désires et tu penses à d’autres femmes, jour et nuit. Ton cerveau et ton cœur sont les pièces cachées ou tu caches ces autres femmes auxquelles tu penses ..."

Revenons à notre verset, l’homme qui est pure de mauvaises pensées est appelé "baal icha" (בַּעַל אִשָּׁה) = l’homme marié ou littéralement le mari d’une seule femme, car il n’en possède qu’une et n’en cache en son cœur ou sa tête aucune autre.
D’ailleurs, la Torah est appelé aussi "la femme" de l’homme, et si la femme physique n’est pas en permanence présente avec son mari, la Torah elle l’est tout le temps, de jour comme de nuit. Comme il est dit : "Ce livre de la Torah ne doit pas quitter ta bouche, tu le méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8).
La Torah est aussi appelé "Une", comme il est dit : "Une seule loi et un seul droit seront pour vous" (Torah a'had oumichpat é'had yiyé la'hem - Chéla'h Lé'ha 15,16).

=> Il en ressort que la Torah est appelée, "femme" et "une".
C’est l’allusion de notre verset, celui qui ne protège pas ses pensées et se laisse aller à regarder, envier et penser à d’autre femmes, trahis sa femme physique d’une part, mais aussi se sépare de sa femme spirituelle qui est la Torah.
Tandis que celui qui sait se protéger de ces mauvaises pensées, est unie avec cette femme spirituelle qui l’accompagnera dans le monde à Venir (Olam aba) lorsqu’il quittera ce monde, comme le dit le verset ci-dessus : "sa femme sortira avec lui" (véyatsa ichto imo).

"Celui qui préserve son regard d'un spectacle indécent mérite d'accueillir la face de la Présence Divine"
[midrach Vayikra rabba 23,13]

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-> Rabbénou Yona (Iguéret hatechouva 19,20) rapporte ce midrach, et explique qu'il provient de la succession des versets : "Il ferme les yeux pour ne pas se complaire au mal" (Yéchayahou 33,15), et ensuite il est écrit : "Tes yeux contempleront le Roi dans sa beauté" (Yéchayahou 33,17).
Ainsi, protéger ses yeux de visions interdites permet de contempler la splendeur Divine.

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-> "Ne vous égarez pas à la suite de votre coeur et de vos yeux ... afin de vous souvenir et d'accomplir tous Mes commandements, vous serez saints pour votre D." (Chéla'h Lé'ha 15,39-40)

Le Targoum Yonathan traduit en araméen : "Vous serez saints = "ce sont ceux qui sont à l'image des anges qui servent devant Hachem votre D."
[ainsi, c'est précisément grâce à ces épreuves de ne regarder que ce qui est permis, que l'homme peut se sanctifier et devenir l'égal des anges.]

"Car Hachem ton D. se déplace au sein de ton camp pour te délivrer et livrer tes ennemis dans ta main, ton camp doit être saint afin qu'Il n'y voit pas de chose indécente et qu'Il se détourne de toi" (Ki Tétsé 23,15)

-> Les Livres Saints ne ménagent pas leurs mots pour appeler à la vigilance en ce qui concerne la sainteté du peuple d'Israël et de chaque juif en particulier, car c'est d'elle que dépend la Présence Divine parmi nous.

-> Le Sfat Emet fait remarquer que la forme grammaticale employée par le verset pour exprimer qu'Hachem "se déplace" au sein du camp d'Israël est le passif. C’est comme s'il était écrit, si l'on peut dire, qu'Hachem se fait déplacer et qu'Il se fait conduire par les Bné Israël selon leur niveau de sainteté. Il leur donne ainsi la possibilité de fixer à quel niveau, où et quand Hachem se déplace avec Son peuple selon la sainteté de sa conduite.

Chaque membre d'Israël, selon sa pureté et sa sainteté, possède un aspect du machia'h.
Et l'homme doit veiller soigneusement à ne pas endommager son propre aspect du machia'h, l'essentiel étant de se préserver soi-même de la débauche, et l'on doit se garder beaucoup même de l'odeur de débauche, car ceci porte atteinte à l'aspect du machia'h qu'il possède.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e Tome - Torah 32]

Le soupir de sainteté est très précieux [même aux yeux d'Hachem], car grâce au fait que l'homme soupire parce qu'il est éloigné de la sainteté, il se sépare de cette manière de la corde d'impureté et il s'attache à celle de la pureté.
De même, lorsqu'il soupire après quelque désir vers lequel il est porté, c'est le contraire, à D. ne plaise.

Le soupir que l'homme pousse à l'égard de ses fautes ou sur sa faible compréhension, est bien meilleur que de nombreuses mortifications et jeûnes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 109]

Tout celui qui ne regarde pas les femmes, et à plus forte raison la femme de son prochain, le mauvais penchant n'aura pas d'emprise sur lui.
[midrach Yalkout Chimoni - Vayé'hi]

Le Zohar enseigne que tous les Dinim (les décrets sévères) dépendent des yeux et de la bouche, en s'appuyant sur les paroles de la michna (Baba Batra 131a) : "Le juge (allusion à Hachem) n'a que ce que ses yeux lui montrent (allusion à ce que l'homme contemple des siens), voulant ainsi signifier que le Jugement Céleste de l'homme dépend de la manière dont il préserve ses yeux et sa bouche.
[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> Une fois, Baba Salé dévoila à quelqu'un où il se trouvait à une certaine heure, si bien qu'il fut
évident pour tout le monde qu'il était animé d'un esprit prophétique.
Lorsqu'on lui demanda comment il avait pu mériter que de tels secrets lui soient dévoilés, il répondit simplement : "Lorsqu'un homme préserve son regard des visions interdites, on lui donne le mérite d’avoir des visions Célestes!"