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Prononcer « Ata » dans nos bénédictions = obtenir plus de proximité et d’amour d’Hachem

+ Prononcer "Ata" dans nos bénédictions = obtenir plus de proximité et d'amour d'Hachem :

-> Il peut y avoir des moments dans la vie d'une personne où elle n'est pas sûre d'aimer Hachem.
Dans ce cas, pourquoi nos Sages ont-ils établi que le texte standard de chaque bénédiction commence par une référence à Hachem en tant que "Ata" (Toi), comme dans "Barou'h Ata" (Béni sois-tu)?
Le "tu" (tutoyement) suppose une proximité, une certaine intimité.
Comment nos Sages ont-ils pu commencer les bénédictions par le mot "Tu" (ata) alors que l'on ne sent pas nécessairement qu'Hachem soit proche de soi ou qu'on éprouve de l'amour pour lui?

D'une manière générale, on peut s'interroger : comment est-il possible de se sentir éloigné d'Hachem? Hachem est proche de chaque personne (juive), toujours. Très proche.
En ce qui concerne Hachem et la spiritualité, la Torah dit : "ki karov élé'ha hadavar méod béfi'ha oubilvavé'ha" (la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur - Nitsavim 30,14).
Si la Torah dit qu'Hachem est proche, et pas seulement proche mais très proche, comment pouvons-nous sentir qu'Hachem est si loin ?

Cependant, le Beit Aharon (Nitsavim 30,14) note que ce verset place "dans ta bouche" avant "dans ton cœur". Il explique que cela nous révèle que pour se sentir proche d'Hachem et l'aimer, il faut se rapporter à Lui comme s'il était proche.
Parlez-lui, littéralement, comme s'il était devant vous. Il y a d'abord "dans ta bouche" et ensuite "dans ton coeur" = le fait de s'adresser par notre coeur à Hachem comme s'Il était proche permet à Hachem d'être proche de nous (dans notre coeur).
[malheureusement, on agit à l'inverse en attendant qu'Hachem vienne chez nous (alors que notre égo prend beaucoup de place), plutôt que d'utiliser toute occasion pour l'inviter davantage chez nous! ]

L'idée est qu'Hachem est toujours proche de nous. Si nous ne nous sentons pas proches, c'est parce que quelque chose nous en empêche, chaque juif aime (naturellement) Hachem.
Le fait de s'adresser à Hachem comme s'Il était proche fait tomber les barrières. Travailler sur la conscience générale qu'Hachem est proche, et faire la prière avec la conscience qu'Hachem est devant nous, peut combler le fossé qui nous sépare.

Nos Sages ont formulé le texte actuel des bénédictions d'une manière qui minimise la distance. Dire "Barou'h Ata" n'est pas simplement une réaction à la proximité d'Hachem, c'est en fait la créer.
Dire le mot "Ata" (on tutoie le Maître du monde!) avec une sincérité authentique, en voyant Hachem littéralement devant nous, nous fait sentir Hachem devant nous, même si au départ nous avions l'impression qu'Il n'était pas là.
Il doit en être ainsi. Nos Sages on fait une telle formation "Ata", qui génère en réalité une sensation de proximité et m'amène à ressentir de l'amour pour Hachem, même si ce n'est pas le cas initialement.

Le verset dit : "Ata Cohen lé'olam" (Tu es un Cohen pour toujours - Téhilim 110,4).
Le Maguid de Kozhnitz explique que le Cohen est un symbole de bonté ('hessed - voir Zohar 3,145b), et qu'ainsi, à un niveau plus profond, le verset suggère que le mot "Ata" est une bonté éternelle.
Le fait qu'un juif puisse dire "Ata" est une bonté sans égale. Cela signifie qu'Hachem, qui a créé, dirige et soutient l'univers tout entier, se tient juste là, devant moi, lorsque je fais ma prière et à tout moment.
Le fait que je dise "Barou'h Ata" lorsque je fais la prière implique qu'Hachem est littéralement là, devant moi. Par cela, je fais qu'Il est davantage en moi (dans mon cœur). C'est une bonté sans pareille.

Bien qu'il puisse sembler étrange, voire faux, de faire la prière comme si Hachem était devant nous alors que nous ne le sentons pas, ou comme si nous l'aimions alors que nous ne l'aimons pas, c'est en fait le contraire qui est vrai.
Il n'y a rien de plus authentique que de faire cela, puisqu'Il est vraiment près de nous et que nous L'aimons vraiment. Notre partie intérieure la plus profonde et la plus réelle le sait et le ressent, même si notre partie consciente ne le sait pas.

Ce qui en ressort, c'est que la façon de se travailler à aimer Hachem est de reconnaître Sa proximité constante avec nous :
- en prononçant le mot "Ata" dans les bénédictions avec une sincérité et une intention (kavana) véritables ;
- prier tout en se concentrant profondément sur le fait qu'Il est devant vous ;
- faire un effort supplémentaire pour reconnaître Sa présence constante et savoir qu'Il est toujours avec vous.

Lorsque nous mettons Hachem devant nous, Il sera devant nous. Lorsque nous agissons comme si nous L'aimions, nous commençons à L'aimer.
Il en va de même pour notre relation avec Hachem. Plus nous nous efforçons d'engager la conversation avec Lui, plus le lien sera fort.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayigach 5702]

=> se rapporter à Hachem comme si nous l'aimons, nous aidera à l'aimer.

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-> En réalité, chaque personne a sa propre révélation unique d'Hachem, essentiellement son propre "Ata" unique. Bien qu'Hachem soit immuable et toujours le même, le lien de chaque personne avec Hachem se fait à travers son essence unique, ce qui rend le lien, la connexion de chaque personne unique.

Le Rabbi explique que c'est la profondeur du Rachi (Vayikra 1:1 s.v. vayikra, "Hakol..."), qu'Hachem a parlé à Moshé d'une voix forte et tonitruante, mais que seul Moshé était capable de L'entendre. L'idée est que, malgré le fait que la présence d'Hachem est partout et tout le temps, chaque Juif se connecte à Lui d'une manière unique et personnelle. Moshé a entendu Hachem en tant qu'individu, de la manière dont il était le seul à pouvoir le faire - et il en est de même pour chaque Juif.

-> Le rabbi de Piaseczno fait référence au Maor vaChémech (Vaéra), qui explique le verset : "sod Hachem liré'av" (que les secrets d'Hachem sont révélés à ceux qui Le craignent - Téhilim 25,14).
Le Maor vaChémech explique que les "secrets" mentionnés ne peuvent se référer simplement à une sagesse secrète telle que les secrets de la Kabbale, puisqu'ils peuvent être écrits et révélés à ceux qui les étudient. Les "secrets" (sod) dont il est question sont le lien unique de chaque personne avec Hachem, lien qu'elle est la seule à posséder. Ce n'est pas un secret parce qu'il n'est pas connu des autres.
Il est appelé secret parce qu'il ne peut pas être connu des autres, car il est personnel.

-> Dans les birkot haTorah, nous nous référons à Hachem comme le "barou'h ata ... mélamed Torah lé'amo Israël" (celui qui enseigne la Torah à Sa nation Israël). Si c'est le cas, en quoi cette bénédiction est-elle destinée à l'étude personnel d'une personne? Elle semble se concentrer sur le concept de la Torah au niveau national, et non au niveau personnel.
Le Rabbi de Piaseczno explique qu'en disant "Ata", nous retirons de la Torah notre lien personnel. La Torah est immuable, mais notre lien avec elle est unique.

=> Hachem est partout, néanmoins plus on fera l'effort de s'imaginer Hachem en face de nous, que nous avons un amour et une proximité mutuelle énorme, alors plus on a la capacité de générer davantage de présence d'Hachem à nos côtés, davantage d'amour et de lien avec Lui.
Ainsi, chaque juif a une relation unique avec Hachem.

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) souligne qu'Hachem est la source de toute les yéchouot (délivrance à toutes nos difficultés). Plus nous Le faisons entrer dans notre vie, plus Il y est présent, et par conséquent, lorsqu'Il y est présent, les yéchouot (personnelle et collective) y sont présentes et la souffrance même qui empêche notre amour est également guérie.

Il écrit : "Le résultat final est la révélation (d'Hachem), le fait d'être en face de Lui et de s'accrocher à Lui, ce qui tire le salut (de nos souffrances, difficultés) vers nous et tout le peuple juif. Amen."

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-> Les juifs utilisent la 2e personne, le tutoiement (ata), tandis que les anges, quant à eux, ne se réfèrent à Hachem qu'à la 3e personne. Ils disent "Kadoch ... Hachem... kévodo" (Saint est Hachem, le monde est rempli de Son honneur - Yéchayahou 6,3) et "Barou'h kévod Hachem mimkomo" (Béni soit Hachem de Sa place - Yé'hezkel 3,12).
Le rabbi Piaseczno écrit que les anges ne peuvent pas avoir d'impact sur leur relation avec Hachem (ils restent toujours à la même place), mais qu'un juif peut le faire (plus on s'imagine Hachem proche de nous, plus on se créé une réalité où l'on est proche d'Hachem). En effet, le juif est plus grand que les anges.

-> Le rabbi de Piaseczno discute de la grave erreur de laisser son esprit vagabonder pendant la prière, en particulier compte tenu du fait qu'on a le privilège de pouvoir parler à Hachem, en face à face, et de se référer à Lui en tant que "Ata".

-> Dans la prière de rabbi Elimélé'h de Lizhensk, il dit :
"Nos pensées devraient être pures, propres, claires et fortes, et chaque homme sait que s'il voyait dans ses yeux, littéralement, comment il se tient devant Hachem, il n'aurait aucune inclination à faire le mal.
C'est exactement le contraire : Toute sa spiritualité et son âme expulseraient des paroles saintes devant Hachem".
L'idée est que les sentiments de distance par rapport à Hachem viennent du fait que l'on ne voit pas Hachem en face de soi.

-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

La principale façon d'atteindre le roua'h hakodech (esprit saint) est d'avoir la kavana en récitant chaque bénédiction sur la nourriture ou la boisson. Ce faisant, on détruit la klipa impure qui se trouve dans la nourriture que l'on s'apprête à manger et qui peut nuire à celui qui la mange.
En disant une bénédiction sur la nourriture avec kavana, on enlève la klipa et on purifie la nourriture, qui devient alors une source de sainteté pour nous.
[Arizal - rapporté par le rav 'Haïm Vital (chaar Roua'h haKodech 34,2) ]

Lorsque l'on fait une bénédiction ... le corps d'un ange, sans vie, est créé.
Mais lorsqu'on répond "Amen", ce qui constitue l'intention et la force vitale de la bénédiction, l'âme de l'ange, qui est son essence, est créée ....
Si l'on a une pleine intention (kavana) lorsqu'on fait une bénédiction, cela est considéré comme une réponse "Amen", et l'âme de l'ange est créée par ce biais également.
[rabbi Zousha d'Anipoli - Botsina Kadicha 31 ]

Ouvrir 100 portes de bontés Divines grâce aux 100 bénédictions quotidiennes

"Its'hak planta dans cette terre, et il trouva ... 100 portes (méa chéarim), et Hachem le bénit" (Toldot 26,12)

-> Le 'Hidouché haRim dit que les 100 portes mentionnées dans le verset symbolisent les 100 portes de bonnes influences qui s'ouvrent chaque jour par le mérite de la récitation de 100 bénédictions.

La bénédiction sur chaque mitsva : "acher kidéchanou bé'mitsvotav", évoque l'idée de kidouchin, du mariage.
"Il nous a consacrés (kidéchanou) par Ses mitsvot" signifie, pour ainsi dire, qu'Hachem nous a fiancés par Ses commandements, comme le dit le prophète (Ochéa 2,21) : "Je vous fiancerai à Moi pour toujours".
[ le Aboudraham - sur Bir'hot haCha'har ]

-> Nos Sages (voir également l'introduction au Séfer HaMikné sur Kidouchin) font souvent référence au peuple juif comme étant la kalla (fiancée) d'Hachem, qui est le 'hatan.
Cette relation est forgée par les mitsvot, qui nous lient toujours plus étroitement à Hachem avec chaque commandement que nous accomplissons.
Chaque fois que nous réalisons Sa volonté par l'accomplissement d'une mitsva, nous changeons nous-mêmes pour le meilleur (en étant toujours davantage liés, et proches d'Hachem).

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-> La guémara (Roch Hachana 16b) enseigne : "Nous soufflons dans le Shofar assis et debout pour confondre Satan". Rachi explique : "Lorsqu'il voit à quel point nous aimons les mitsvot d'Hachem, ses poursuites sont réduites au silence."

[d'une certaine façon les mitsvot doivent être faites avec joie, car elles sont des opportunités de témoigner notre amour à Hachem, d'être encore plus attachés à Lui. ]

Dire 100 bénédictions quotidiennement

+ Dire 100 bénédictions quotidiennement :

-> Le rav Moché Schneider (roch yéchiva du rav Moché Sternbuch) conseille aux gens de réciter 100 bénédictions tous les jours, y compris le Shabbath, car c'est une excellente méthode pour être sauvé de tout malheur.

-> Le rav Eliyahou Dessler dit qu'étant donné qu'Hachem nous a avertis : "Et si, malgré cela, vous ne m'écoutez toujours pas, si vous conduisez avec désinvolture, Je me conduirai avec vous dass une fureur de désinvolture" (Bé'houkotaï 26,27-28), nous devons faire très attention à réciter les bénédictions correctement et non avec "désinvolture", car cela nous expose au danger qu'Hachem nous traite d'une manière "désinvolture".

-> Réciter les 100 bénédictions quotidiennes est une recette pour obtenir de la crainte du Ciel (yirat chamayim). Il est dit : "Qu'est-ce que Hachem, ton D., exige de toi?" et nos Sages (Ména'hot 43b) disent : "Ne lisez pas 'ma' (qu'est-ce que) mais plutôt 'méa' (100)", et ceci est suivi (dans le verset) par "sauf pour Le craindre" (Ekev 10,12).
Ainsi, la récitation des 100 bénédictions [chaque jour] génère de la crainte du Ciel.

Le roi David, à l'époque où 100 personnes mouraient chaque jour, a institué la récitation de 100 bénédictions par jour, à la suite de quoi la peste, qui avait fait des ravages jusqu'alors, s'est arrêtée.
De la même manière, une personne qui s'habitue à remplir correctement cette obligation connaîtra certainement des merveilles (personnelles et collectives).

La raison en est que le but de cette pratique est de nous permettre de dire 100 fois au cours de chaque journée : "Béni sois-tu Hachem notre D." (barou'h ata Hachem, Elokénou) : afin de se rappeler constamment qu'Hachem veille sur nous et sur toutes nos actions et que nous dépendons de Lui, et que celui qui est étroitement lié à Hachem et s'attache à Lui, en attribuant tout ce qui se passe à Lui, mérite un salut surnaturel.
Il va sans dire que plus la concentration avec laquelle chaque bénédiction est récitée est grande, plus l'effet de la ségoula d'être sauvé de mauvaises choses est important.
[rav Moché Sternbuch]

Les bénédictions

+ Les bénédictions :

-> Le Rambam (Béra'hot 1:4) divise les bénédictions en 3 catégories : les bénédictions de plaisir (tels que celles récitées sur la nourriture), les bénédictions sur les mitsvot et les bénédictions d'action de grâce et de louange.
Le Rambam ajoute qu'en récitant ces bénédictions, nous nous souviendrons toujours de notre Créateur et conserverons une crainte constante de Sa présence.

-> En ce qui concerne l'importance de réciter correctement les bénédictions, nos Sages (guémara Béra'hot 50a) nous disent : "À la façon dont une personne récite une bénédictions, on peut voir si elle est un érudit de la Torah".

Nos Sages (guémara Baba Kama 30a) disent également : "Si une personne souhaite être un 'hassid, qu'elle fasse attention à ne pas nuire à autrui. Rava dit qu'elle doit veiller à respecter les enseignements des Pirké Avot. Certains disent qu'elle doit veiller à réciter les bénédictions comme ile le faut."

-> Le Séfer mitsvot Zmaniyot (Hilkhot Béra'hot) écrit :
"Sachez, mon fils, que les bénédictions sont la plus grande de toutes les mitsvot et la plus puissante de toutes les formes de service Divin.
Quiconque croit en Hachem doit le bénir pour tout ce qu'il a créé dans ce monde, chaque chose ayant sa bénédiction appropriée en son temps. Tout ce qu'Hachem a créé est pour le bénéfice de l'humanité, comme l'a dit le roi David : "Tu as donné à l'homme le pouvoir sur toute Ton œuvre, et Tu as tout mis sous ses pieds" (Téhilim 8,7)."

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,2) écrit que le mot : barou'h est une expression de louange, en reconnaissance du fait qu'Hachem est la source de toute bénédiction.
Le mot barou'h vient du mot brei'ha, qui signifie réservoir. Lorsqu'un réservoir est plein à ras bord, il déborde sur les côtés.
De même, Hachem est la source de toutes les bénédictions. Lorsque nous reconnaissons cela, Ses bénédictions se déversent sur nous.

Le Rachba explique cela par la parabole d'un roi qui possédait de grandes richesses cachées dans sa salle des trésors. Lorsqu'il a commencé à distribuer cette richesse à ses serviteurs, tout le monde s'est rendu compte de sa richesse réelle.
De même, nous prions Hachem de nous accorder Ses bénédictions afin que le monde entier réalise que tout est à Lui et qu'Il est la Source de tout ce qui existe.

-> En ce qui concerne l'importance de réciter les bénédictions avec kavana, le rav 'Haïm Vittal (chaar roua'h hakodech 8b) écrit :
"La réalisation du roua'h hakodech (esprit saint) dépend principalement de la kavana et du soin avec lesquels une personne récite les bénédictions sur les choses dont elle jouit dans ce monde.
Les bénédictions récitées sur la nourriture purifient le caractère terrestre des choses que nous mangeons, les rendant plus aptes à recevoir un flux de sainteté.
Le Arizal nous mettait sévèrement en garde à ce sujet."

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+ Apporter la bénédiction à tous les mondes :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 111) écrit qu'il faut faire très attention à réciter les bénédictions sur la nourriture avec la kavana appropriée.
Les bénédictions sur la nourriture nous aident à placer les plaisirs de la table à leur juste perspective. Ils sont un cadeau d'Hachem, afin que nous puissions profiter de Son monde, mais ils ne sont pas le but de notre existence.

"Tout ce que Hachem a créé dans Son monde, Il l'a créé uniquement pour Son honneur" (Pirké Avot 6,12).
Le guémara (Shabbath 77b) explique que rien dans le monde n'est sans but, et le but de toute la création est d'être utilisé par l'humanité au service d'Hachem, comme il est écrit : "Hachem a créé le monde pour que l'homme l'utilise à Son service" (Yéchayahou 45,12).

Telle doit être notre intention lorsque nous récitons une bénédiction sur la nourriture que nous mangeons. Plutôt que de dire que nous récitons une bénédiction pour manger, il est plus juste de dire que nous mangeons pour pouvoir réciter une bénédiction.
Le but [principal] de la nourriture qu'Hachem a placée devant nous est que nous l'utilisions à Son service, en Le remerciant et en Le louant pour son existence.

Les kabbalistes révèlent de grandes profondeurs derrière la formulation des bénédictions (béra'hot). Chaque bénédiction fait référence aux 10 séfirot. [Tikouné Zohar 18,37a]
Bien que les profondeurs des bénédictions dépassent notre compréhension, nous devons prêter une attention particulière au sens simple des bénédictions et les réciter avec un sentiment d'admiration pour la présence d'Hachem.
Il est étonnant que le simple fait de manger un fruit ou un légume crée une telle opportunité d'éveiller les forces de la sainteté avec nos bénédictions, qui incluent toutes les séfirot et tous les mondes.
Grâce à nos béra'hot, l'abondance et la bénédiction se répandent dans toute la création.
C'est pourquoi il est si important de s'arrêter un instant et d'accorder à nos bénédictions l'attention qu'elles méritent.

Sur cette base, nous pouvons comprendre le verset : "Grandes sont les œuvres d'Hachem, digne objet d’études pour tous ceux qui s’y complaisent" (kédolim maassé Hachem, dérouchim lé'hol 'héftsé'hém - Téhilim 111,2).
Les œuvres d'Hachem sont immenses. Hachem a tout créé pour les juifs, afin que nous le bénissions pour cela. Lorsque nous contemplons les œuvres d'Hachem, nous découvrons la profondeur et la signification qui les sous-tendent, et la façon dont elles sont toutes liées à leur racine spirituelle au Ciel.
Tout ce qui existe dans ce monde a une racine spirituelle en haut. Lorsqu'une bénédiction est récitée sur un objet matériel dans ce monde, une grande sainteté est attirée sur sa source spirituelle dans les cieux, l'élevant à la perfection. C'est pourquoi il est si important de réciter chaque bénédiction avec kavana et joie. [voir rabbi Abou'hatséra - Ma'hssof haLavn - Haazinou]

Les bénédictions récitées sur la nourriture ont une grande importance, et devons prendre soin de les réciter correctement.
Une personne ne doit pas penser : "Quelle importance peut avoir un fruit ou un légume? Quelle importance peut avoir la bénédiction récitée sur lui?"
Ne sous-estimez pas l'importance de l'une ou l'autre des créations d'Hachem. Une grande sainteté peut être répandue dans tous les mondes par ce qui semble être une simple et courte bénédiction.
Une bénédiction récitée avec kavana a un impact considérable au Ciel.

[le rabbi de Berditchev dit que le but d'un juif n'est pas simplement d'élever ce monde, mais plutôt d'élever le Ciel, ce qui va avoir comme conséquence d'élever ce monde.
En ce sens, chaque bénédiction est un exemple d'un acte matériel banal (ex: un verre d'eau quasi gratuit, avec moins de 10 mots de bénédiction) qui peut influencer les mondes spirituels. ]

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-> Nous devons veiller à ne jamais manger sans une bénédiction, car en agissant ainsi, nous perdons le bénéfice le plus important du repas.
Nos Sages appliquent le verset "Il vole sa mère et son père" (Michlé 28,24) à une personne qui mange sans bénédiction, car c'est comme si elle avait volé à Hachem et le peuple juif, de la grande sainteté que sa bénédiction aurait dû apporter au monde.

Les bénédictions doivent être récitées lentement et avec soin, en faisant attention à chaque mot et en se rappelant à qui la bénédiction est dite.
La bénédiction ne doit pas être prononcée simplement par habitude, sans vie et sans esprit. Lorsqu'une personne récite une bénédiction, elle doit se rappeler qu'elle se tient devant Hachem, le Roi du monde, qui entend chaque mot qu'elle prononce. C'est pourquoi les bénédictions sont formulées à la 2e personne : "Béni sois-Tu, Hachem" (barou'h ata Hachem), nous rappellant que nous nous adressons directement à Hachem, sans aucun intermédiaire.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 29]

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-> Lorsqu'une personne récite des bénédictions soigneusement et correctement, avec la kavana appropriée, en bénissant et en louant Hachem pour toute Sa bonté, elle mérite en retour de recevoir les bénédictions d'Hachem pour réussir dans tout ce qu'elle fait, que soit spirituellement et/ou matériellement.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Réé]

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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119) enseigne :
Les bénédictions récitées sur les mitsvot que nous réalisons et les aliments que nous mangeons présentent de nombreux avantages. D'une part, c'est l'occasion de remercier Hachem et Le louer pour Ses bontés.
Elles constituent également un moyen de croissance spirituelle qui nous permet de nous rapprocher de Hachem et d'exercer une puissante influence positive sur le monde entier.

Les bénédictions récitées sur l'étude de la Torah revêtent une importance particulière. Lorsque nous récitons ces bénédictions correctement, non seulement nous remercions comme il se doit le Créateur de nous avoir accordé le privilège d'étudier Sa sainte Torah, mais nous ouvrons également les portes de la sagesse par lesquelles les secrets de la Torah sont révélés.

Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haTorah 7) note que les bénédictions sur l'étude de la Torah sont formulées en partie au passé ("Qui nous a choisis parmi toutes les nations et nous a accordé Sa Torah" - acher ba'har banou ...), et en partie au présent ("Béni sois-tu, Hachem, qui accorde la Torah" - notèn haTorah).
Si nous devions comprendre cette bénédiction comme une référence à l'événement historique du don de la Torah sur le mon Sinaï, le passé semblerait plus approprié.
En formulant une partie de la bénédiction au présent, il semble que la bénédiction se réfère également à un processus en constante évolution dans lequel Hachem nous accorde continuellement la Torah.

Alors que la sagesse de la Torah a été transmise à notre nation il y a des milliers d'années, de nouvelles idées sur cette sagesse sont constamment développées. En implantant ces idées dans nos esprits, Hachem délivre constamment la Torah aux juifs.
La Torah est le fruit d'un travail de longue haleine qui consiste à l'offrir aux juifs, chaque jour. Lorsqu'une personne développe une nouvelle idée de la Torah, elle a fait l'expérience d'un don de la Torah personnel ce jour-là.

Le mérite par lequel nous recevons ces connaissances est la kavana avec laquelle nous récitons les bénédictions sur l'étude de la Torah.
Lorsque nous prononçons les mots "Béni sois-tu, Hachem, qui enseigne la Torah à Sa nation Israël", nous devons prier du plus profond de notre cœur pour qu'Hachem nous enseigne ce jour-là de nouvelles connaissances de Sa Torah. Lorsque nous disons "Béni sois-tu, Hachem, qui accordes la Torah", nous devons prier pour qu'Hachem nous accorde notre part unique dans la Torah.
En récitant correctement les bénédictions et en priant pour l'aide Divine, nous mériterons de percer les secrets de la sainte Torah.
[...]

"Béni sois-tu, Hachem, pour m'avoir enseigné Tes lois" (barou'h ata Hachem lamédéni 'houkékha - Téhilim 119,12) = le roi David a prié par le mérite des bénédictions sur l'étude de la Torah qu'il récitait chaque jour. Ces bénédictions sont récitées au présent, puisqu'il s'agit de prières et de remerciements pour les nouvelles connaissances de la Torah qui se révèlent constamment dans nos cœurs.

+ La guémara (Béra'hot 48b) nous apprend que l'auteur de la première bénédiction du birkat hamazon n'est autre que Moché Rabbénou, qui l'a composée comme la bénédiction à prononcer sur la manne.
Chaque fois que nous disons le birkat hamazon, nous prononçons exactement la même bénédiction que Moché et tout le peuple juif dans le désert ont prononcée sur la manne miraculeuse il y a plus de 3 300 ans.
Et le message est le même : la nourriture que nous mangeons aujourd'hui vient directement d'Hachem et est aussi miraculeuse que la manne l'était à l'époque.
[rav Avraham Tabor]

Les 100 bénédictions

+ Les 100 bénédictions :

-> Rav Yéhouda a dit au nom de Rav : Adam, le premier homme, s'étendait d'un bout à l'autre du monde ... mais après qu'il eut fauté, Hachem posa Sa main sur lui et le diminua.
[guémara 'Haguiga 12a]

-> Le Messé'h 'Hokhma (Vayé'hi 50,10) explique que cela fait référence à l'immensité de l'esprit d'Adam. Il était si grand qu'il comprenait chaque détail de chaque chose qui existait dans la Création : sa conception et sa composition, sa place et sa fonction, et son but ultime en tant que partie du monde d'Hachem.

Le midrach (Yalkout Chimoni - 827) ajoute qu'après qu'Adam ait fauté, Hachem l'a rapetissé jusqu'à ce qu'il soit haut de 100 amot.

=> Quelle est la signification de 100 amot?

Le Messé'h 'Hokhma écrit qu'il s'agit d'une allusion aux 100 bénédictions que nous devons dire chaque jour.
Après avoir fauté, Adam a perdu la grandeur et la clarté d'esprit qu'il avait auparavant et il était désormais soumis à une vie de ténèbres spirituelles et de confusion, dans laquelle Hachem était caché par la nature et la "voie [naturelle/automatique] du monde".
La seule chose qui pouvait lui redonner, autant que possible, sa stature d'antan était de commencer à dire des bénédictions.

Hachem chargea Avraham de la tâche suivante : "tu seras bénédiction" (éyé béra'ha - Lé'h Lé'ha 12,2).
En tant que descendants d'Avraham Avinou, nous sommes tenus de suivre son exemple et nous avons reçu le don de 100 bénédictions pour nous aider.

[ainsi par la récitation quotidienne des bénédictions nous pouvons nous transformer en "bénédiction", et faire en sorte que notre vie ressemble à celle d'Adam avant la faute. ]

La base de la bénédiction et de la réussite = savoir que tout provient d’Hachem

+ La base de la bénédiction et de la réussite = savoir que tout provient d’Hachem :

-> "Parle à Aharon et à ses fils en leur disant : "Voici comment vous bénirez les Bné Israël, en leur disant : Hachem te bénira et te protégera ; Hachem t’éclairera de Sa face et te fera grâce ; Hachem tournera Sa face vers toi et te donnera la paix". " (Nasso 6,23-26)

=> Quelle est l'utilité de cette mitsva de "Birkat Cohanim", car en fin de compte, c’est Hachem qui bénit le peuple. En quoi la bénédiction des Cohanim ajoute-t-elle quelque chose?
Hachem aurait-il besoin qu’on L’aide à bénir les Bné Israël?

-> Le Akédat Its'hak (chaar 74) répond :
"C’est qu’en fait, la réussite d’un homme et le bien qui lui est imparti dépendent essentiellement de sa vision des choses et de sa conviction dans le fait que tous les bienfaits, les réussites matérielles ou spirituelles proviennent de la même source : Hachem (à savoir que tout provient d’Hachem qui est la source de tout et qui dirige le monde à Sa guise).
Rien n’est le fruit du hasard, ni celui de sa propre force et de ses capacités, et rien ne tombe sous l’influence de telle étoile ou constellation."

C’est la raison pour laquelle nos Sages instituèrent des bénédictions sur les jouissances matérielles et les autres sortes de bénédictions, bien qu’Hachem n’ait, en réalité, nul besoin des bénédictions de Ses créatures. Elles sont là pour guider les gens vers la réussite spirituelle, qui serait impossible sans cela.
Ils établirent, dans ce but, la nécessité de mentionner le Nom d’Hachem pour chaque bienfait dont nous bénéficions, afin que nous nous rappelions son origine Divine."

-> La guémara (Béra'hot 7a) enseigne que Rabbi Ichmaël Ben Elicha (qui était Cohen Gadol) pénétra un jour dans le Saint des Saints afin de brûler les Kétorètes (les encens). Et il vit alors Hachem assis sur un Trône très élevé, qui lui dit : "Ichmaël, mon fils, bénis- Moi!"
Rabbi Ichmaël lui dit : "Que Ta volonté soit que la miséricorde retienne Ta colère, que Ta miséricorde surpasse tous Tes autres attributs, que Tu te conduises avec Tes enfants selon l’attribut de miséricorde, et que Tu les juges avec indulgence."
Et Hachem acquiesça.
Et la guémara de conclure : "Cela afin de nous apprendre à ne pas déprécier la bénédiction d’une personne ordinaire [puisqu’Hachem Lui- même demanda qu'Ichmaël le bénisse]".

-> Ainsi, le Akédat Its'hak dit que nous ne devons pas déprécier les bénédictions que nous prononçons en l’honneur d’Hachem sous prétexte qu’elles proviennent d’un homme et que Lui n’en a aucun besoin. Car en réalité, celles-ci sont d’une grande utilité puisque, grâce à elles, l’homme reconnaît l’existence d’Hachem, accepte le joug de Sa royauté et mérite ainsi que se déverse l’abondance d’En-Haut et la bonté Divine nécessaire à la pérennité de la nation juive.

D’après cela, on peut expliquer la "raison" de la Mitsva de Birkat Cohanim et sa signification.
En bénissant les Bné Israël par les formules Hachem te bénira et te protégera ; Hachem t’éclairera de Sa face et te fera grâce ; Hachem tournera Sa face vers toi et te donnera la paix, les Cohanim leur inculquent ainsi que toutes les bénédictions n’émanent que d’Hachem, et que tous les bienfaits que nous recevons ne découlent que de Lui.
Et cette reconnaissance constitue en elle-même la source de toute bénédiction, car lorsque l’homme prend clairement conscience que la réussite de toutes ses entreprises n’est que le fait du Ciel, Hachem déverse sur lui tous les bienfaits.
L’homme vit alors littéralement grâce à sa émouna et jouit grâce à elle de tous les bienfaits.

[ainsi : réciter une bénédiction (avec intention) = renforcer notre émouna = grâce à cela on mérite de recevoir les bénédictions/bontés d'Hachem. ]