Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le Arizal nous enseigne l’importance de la part de la prière dans la réparation du monde.
C’est pour cela qu’il est très important de prier à la synagogue. Car la prière qu’on y prie y est 10 fois plus effective. D'une part à cause de sa grande sainteté et d’autre part du fait qu’on y prie en assemblée (minyan).
[Ben Ich 'Haï - Halikhot fin de l'akdama Mikets - 1ere année]

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-> b'h, également sur : Prier avec la communauté : https://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

Quand les enfants pleurent, ils courent vers leurs parents, ils ne s'enfuient pas.
Si quelque chose te fait mal dans ta vie, cours vers Hachem.
[rabbi Shlomo Carlebach]

La prière fait partie des choses qui se tiennent au sommet du monde (dévarim chéom'dim béroumo chel olam), mais que les gens traitent avec légèreté.
[Rachi - guémara Béra'hot 6b]

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=> Que veut dire le fait que la prière se tient (omdim), se trouve dans les hauteurs du monde?

-> L'Alter de Kelm (Ohr Yé'hezkel) interprète : "des choses qui se tiennent au sommet du monde" = "quelque chose qui peut amener [une personne] au sommet du monde".
C'est le pouvoir de la prière : élever et transformer une personne.

-> La guémara (Béra'hot 32b) dit que depuis le jour où le Temple a été détruit, les portes célestes de la prière ont été verrouillées, mais non les portes des larmes.
Le Divré Yoel (Ekev) explique que lorsqu’un juif pleure en priant, les portes sont ouvertes et les prières qui se tiennent au sommet du monde, entrent.
C’est pourquoi il est dit "qui se tiennent au sommet du monde" parce que les prières se tiennent et attendent d’entrer, attendant que les larmes d’une personne ouvrent les portes.
Cela peut être comparé à une porte d’un bâtiment public qui est verrouillée où lorsque quelqu’un l’ouvre avec la clé, tous ceux qui attendaient là peuvent maintenant entrer.

-> Lorsque la construction de la section masculine de la maison d'étude (beit midrach) de Belz en Europe, dans les années 1800, a été achevée, Rabbi Shalom de Belz n’a pas permis la tenue des prières jusqu’à ce que la section féminine soit également terminée. Il expliqua que puisque seules "les portes des larmes ne sont pas verrouillées", comment les prières (des hommes) pourraient- monter? Elles ont besoin des supplications des femmes qui ont une propension aux larmes, larmes qui ouvriront alors les portes pour que les prières de tout le monde puissent entrer.

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[le domaine de la prière fait partie des choses sur lesquelles nous devons constamment nous renforcer.
"se tenir au sommet du monde" = la prière doit être quelque chose que nous tenons en très haute estime!
D'ailleurs le rav Moché Sternbuch dit que le fait que tant de personnes ont de si grandes difficultés à prier avec ferveur/concentration est la preuve de son importance.]

Le juif d'aujourd'hui survit non seulement grâce au mérite de sa propre prière, mais aussi grâce aux prières des générations précédentes pour notre bien-être spirituel ...
Chaque génération reçoit du passé : nous sommes nourris par l'héritage de nos ancêtres et nous tirons notre force de nos parents, et à notre tour nous laissons un héritage pour le futur.
[Sfat Emet - 5665]

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[nos prières sont faites au pluriel afin de s'inclure parmi tous les juifs vivants actuellement (la collectivité d'Israël), mais d'une certaine façon nous y incluons également tous les juifs à venir. Il y a une réelle relation entre les générations : chacune bénéficiant de celles passées!
Chaque prière que nous faisant à forcément un impact (que ce soit sur un juif actuellement quelque part dans le monde, ou bien qui va naître ultérieurement). Par exemple, si j'ai davantage d'envie de spiritualité, que j'ai eu une réfoua chéléma, ... c'est peut-être grâce à un juif "ordinaire" qui a prié pour cela il y a des centaines d'année.
De plus, on remarque que les prières permettent d'unir les juifs entre eux, au travers toutes les générations.
Le peuple juif est à tout moment, considéré comme une seule entité (kol Israël arévim ét zé lazé - guémara Shvouot 39a). Ainsi, après notre mort on nous montrera toutes les prières qu'on aurait pu faire et qu'on n'a pas faites, et tout le bien qui à cause de cela n'a pas été fait pour les juifs à travers les générations (ex: tel juif aurait pu faire téchouva grâce à ma prière, et lui et sa descendance vivre selon la Torah générant à leur tour plein de positivités spirituelles). C'est cela les vraies souffrances du monde à Venir : prendre conscience des conséquences du fait de n'avoir pas exploité nos potentialités comme il le fallait (libre arbitre oblige). ]

Le Nom d’Hachem dans les bénédictions

+++ Le Nom d'Hachem dans les bénédictions :

+ Prononcer le Nom Divin = un privilège rare :

-> Les juifs sont plus chers [aux yeux] d'Hachem que les anges de service, car les juifs sont autorisés à réciter une chira (chant de louange) pour Hachem à tout moment, tandis que les anges de service ne récitent pas la chira pour Hachem, si ce n'est qu'une fois par jour, et pour certains [anges] qu'une fois par semaine, et pour d'autres qu'une fois par mois, et d'autres ne le disent qu'une fois par an, et d'autres qu'une fois tous les 7 ans, et d'autres ne peuvent le dire qu'une fois par Jubilé (Yovél), et enfin d'autres [anges ne peuvent faire une chira à Hachem] qu'une fois dans l'éternité.
De plus, les juifs mentionnent le nom d'Hchem après 2 mots : "Shéma Israël Hachem", alors que les anges de service ne mentionnent Hachem qu'après 3 mots, comme le verset dit [que le chant des anges de service est ] : "kadoch, kadoch, kadoch, Hachem"
[guémara 'Houlin 91b]

[à chaque bénédiction nous disons le Nom divin après 2 mots, ce que les anges ne peuvent pas faire, et en ce sens chaque bénédiction est un rappel de notre véritable valeur et potentiel (à l'inverse de notre yétser ara qui essaie de nous faire croire que nous ne valons pas tant que cela, pour nous pousser à ne pas faire tant que cela de notre vie).
Ainsi, chaque bénédiction est un appel à être vraiment nous-mêmes, à apprécier et utiliser le fait d'être juif! ]

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-> "Car Ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te loueront" (ki tov 'hasdékha mé'haïm chéfataï yéchabé'houn'ha - Téhilim 63,4)
Le Alchikh haKadoch explique que le roi David dit : il y a un 'hessed (bonté) encore plus grand que la vie elle-même, et c'est l'opportunité d'utiliser nos lèvres pour louer Hachem, ce que même les anges ne peuvent pas faire. C'est le plus grand 'hessed qui existe.

[une bénédiction nous permet de remercier Hachem de nous permettre de manger ou boire, mais également de Le remercier de nous permettre de Le bénir en mentionnant Son saint Nom, et ce avec la possibilité de le dire plus rapidement que les anges.
Nous devons travailler sur la grandeur et la chance que nous avons de pouvoir prononcer le Nom Divin. Et c'est pas parce que papa Hachem nous permet de le faire souvent que cela doit venir en diminuer la valeur. ]

-> Par exemple, il est écrit dans le Sidour haArizal : "Lorsqu'une personne prononce le grand et redoutable Nom d'Hachem, tous les membres de son corps doivent trembler de peur. Elle doit contempler que tous les mondes d'en-haut et d'en-bas, et tous les hôtes célestes, sont subordonnés aux saintes lettres du Nom d'Hachem."

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+ Prononcer le Nom Divin = une expression d'amour :

-> Lorsque l'on appelle quelqu'un par son prénom (plutôt que par "vous" ou "toi") c'est une expression de proximité et d'amour, car nous avons tendance à appeler par leur nom ceux qui nous sont chers.
Sur les mots : "Il a appelé Moché" (vayikra él Moché - Vayikra 1,1), Rachi commente : "Toutes les fois que Hachem s’est adressé à Moché en lui "parlant", en lui "disant" et en lui "ordonnant", Il a commencé par "appeler", ce qui est une expression d’affection."

Ceci est particulièrement vrai lorsque le nom est répété 2 fois.
Selon le Sifra (Vayikra 1,12) : ... "Hachem l'appela de l'intérieur du buisson et dit : 'Moché Moché ...' " (Chémot 3,4). [De même, ] "Avraham, Avraham" ; "Yaakov, Yaakov" ; Shmouël, Shmouël", [cette double mention du nom] est un signe profond d'affection ..."

=> Nous aussi, nous démontrons notre amour envers Hachem en répétant Ses Noms dans nos bénédictions et prières, en disant 2 Noms Divins : "Hachem Elokénou".
De plus, chaque fois que nous mentionnons le Nom d'Hachem (chem havaya - יהוה), il est considéré comme doublé car il est décrit d'une manière (יהוה) et prononcé d'une autre manière (אדני).
[tout cela vient en plus du "ata" (Tu), où le tutoiement est aussi un signe de proximité.]

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-> Nos Sages (guémara Béra'hot 40b) disent que toute bénédiction dans laquelle il n'y a aucune mention du Nom Divin et de Sa souveraineté sur le monde n'est pas une bénédiction valide, car c'est spécifiquement en mentionnant le nom d'Hachem que nous soulignons notre proximité avec Lui et que nous tirons ainsi Ses bénédictions cachées.
Cette idée se trouve dans le verset : "En tout lieu où Je permets que mon Nom soit mentionné, Je viendrai à vous et vous bénirai" (Yitro 20,20).

-> Lorsque nous appelons Hachem par Son saint Nom, Son Nom sert de moyen par lequel Il se connecte à Ses créations. En effet, la guématria du mot "chémo" (son nom - שמו) est équivalente à celle de "tsinor" (un conduit - צינור), soit 306, puisque les différents Noms d'Hachem servent de conduit pour nous permettre de nous connecter à Lui.
[rav Handler]

[lorsque l'on bénit Hachem, en réalité c'est nous qui gagnons le plus, avec par exemple cette possibilité de nous lier avec Lui, et d'attirer sur nous Ses bénédictions. ]

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-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayikra - chap.1) explique que le nom d'une personne est la racine de son âme vivante, et c'est pourquoi celui qui est endormi (ou qui a perdu connaissance) va se réveiller de son sommeil lorsqu'on l'appelle par son nom. [cela va amener sur lui sa vie intérieure, qui elle est restée intacte]
[D'une façon similaire, lorsque nous appelons le Nom d'Hachem dans nos bénédictions, nous éveillons l'essence intérieure d'Hachem de se tourner vers nous et de nous accorder Ses bénédictions.
(nous n'appelons pas D. par un nom choisi au hasard, mais c'est une réalité qui a des conséquences énormes, et dont le libre arbitre fait que nous n'avons conscience de rien.)]

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+ Le Chem Havaya :

-> Le "Chem Havaya" (יהוה) est appelé "Chem haMéyou'had" (le Nom unique).
Le Maharal (Gour Aryié) explique les mots : "c'est Mon Nom pour toujours" (zé chémi léolam - Chémot 3,15), de la façon suivante : "c'est Mon Nom qui M'est unique, puisque ce Nom de Havaya est mis à part de toutes l'existence, et il n'est pas connecté au monde parce qu'il est unique et ne dépend de rien d'autre."

Ainsi, les autres Noms d'Hachem indiquent Son lien avec le monde qu'Il a créé, tandis que le Nom Unique (Chem Havaya) est Son Nom personnel (si l'on peut dire).
Le rav Yossef Giktalia (Chaaré Ora - chaar 5) ajoute que le Chem Havaya est le nom utilisé exclusivement par le peuple d'Israël ; les nations du monde ne L'appellent que par Ses autres Noms, comme Elokim ou Eloka déElokaya (Ména'hot 110a).

Le Chem Havaya est également connu sous le nom de "Chem haEtsem" (le Nom Essentiel), puisque l'essence d'Hachem est évoquée dans ce Nom sans aucun "vêtement" dissimulé, par opposition à la façon dont Il se révèle par Ses autres Noms, à travers des dissimulations et des "habits", afin de filtrer et de restreindre la Lumière Infinie qui émane de Lui, et de la rendre ainsi apte à briller dans notre monde fini.
Le Lechem (Hakdamot ouChéarim - chaar 1) écrit que l'essence d'Hachem se trouve dans le Chem Havaya, bien qu'Il soit appelé par Ses nombreux Noms conformément à Ses interactions avec ce monde. En effet, le midrach (Chémot rabba 3,6) écrit : "Je suis appelé par Mes actions" (léfi maassi ani nikra), et cela se produit lorsque Hachem habille Sa Lumière Infinie par les 10 Attributs (midot) [Ses interactions avec le monde], également connus sous le nom de 10 Séfirot.

=> Ainsi lorsque nous prions, nous nous adressons directement à Hachem, et pas à Ses midot (Ses vêtements par lequel Il agit dans ce monde)

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem - section2, part.5) écrit que Hachem dans Sa grande sagesse, a mis en place différents moyens par lesquels l'homme pourrait atteindre l'objectif de s'attacher à Hachem, s'il le souhaite et s'efforce de le faire. En ce sens, la raison pour laquelle Hachem nous donne la possibilité de l'appeler par Son Nom est de nous permettre de nous rapprocher de Lui et de recevoir ses bénédictions et sa bonté illimitées. Le Chem Havaya a été désigné à cet effet.
Hachem a ordonné qu'à chaque fois que Ses créations mentionneraient Son Nom, elles attireraient sur elles l'influence et la lumière Divine. L'influence Divine sera du type attribué au secret du Chem Havaya.

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Dévarim 1,5) note que dans les bénédictions le Chem Havaya fait allusion à la dissimulation de l'essence d'Hachem.
Le Nom Elokénou qui signifie "notre D." fait allusion au fait qu'Il se révèle à nous à travers Ses actions et qu'Il supervise tous les aspects de ce monde.

[d'une certaine façon de même qu'on a un corps et une âme, le Nom Divin Chem Havaya est composé d'une partie d'Hachem cachée (יהוה), alors que la forme parlée est le Chem Adnout (אדני), l'aspect d'Hachem qui est révélé dans ce monde et sur lequel on peut s'appuyer dans notre service d'Hachem.
Et cela à l'image de l'âme qui a besoin dans ce monde du corps pour accomplir les mitsvot. ]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Béchala'h 15,3) écrit que bien que Hachem soit dissimulé et caché dans le monde, Il se révèle au plus profond du coeur d'une personne dans son âme (néchama), dans laquelle se trouve une partie Divine ('helek Eloka mimaal - Iyov 31,2).
Puisque pour ainsi dire, Hachem peut être trouvé à l'intérieur d'une personne, lorsque quelqu'un appelle Hachem par Son Nom dans une bénédiction, elle ressent véritablement la Présence d'Hachem en face de lui, comme le dit le verset : "Hachem est proche de tous celui qui l'invoque" (Téhilim 145,18).
Par conséquent, on devra être "saméa'h bé'helko" = ce qui signifie que l'on doit se réjouir de son 'hélek Eloka mimaal, ce fragment d'Hachem qui se trouve en nous.

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+ Donner plus de puissance par notre kavana :

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 7b) déclarent que depuis le jour où Hachem a créé le monde, il n'y avait personne qui l'appelait : "Adon" (Maître), jusqu'à Avraham.
Avraham est celui qui a découvert que malgré toute la gloire et la souveraineté d'Hachem sur le monde entier, néanmoins Hachem se soucie de chaque personne et se connecte avec elle.
Ainsi, Il est "mon maître". C'est pourquoi dans le langage de la bénédiction, nous appelons d'abord Hachem "Adonaï" (mon Maître), et seulement ensuite nous le décrivons comme "Mélé'h aOlam" (Roi du monde).
=> L'essence de la bénédiction est pour nous de reconnaître que nous avons une relation personnelle avec Hachem, et ce n'est qu'alors que nous louons Hachem en déclarant qu'Il est le roi de tout l'univers.
[de plus "Elokénou" (mon D.) et ensuite "mélé'h aOlam" (roi du monde)
=> Nous devons toujours nous souvenir que Hachem est notre D. privé, qu'Il a un lien personnel et une relation d'amour avec chacun de nous. (ex: malgré qu'Il soit le Roi des rois, Il s'intéresse à la moindre prière, à la moindre bénédiction que je peux faire).
On voit donc l'importance de vivre nos bénédictions comme une déclaration de notre lien particulier si spécial avec Hachem. En ce sens, nous devons avoir une kavana spéciale sur le terme : "Adonaï" (en effet, bien que Adon sur le monde, Il est entièrement attentif à mon monde personnel! [Adonaï]). ]

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-> Nos Sages (guémara Guitin 45b) affirment qu'un Séfer Torah dans lequel les noms d'Hachem n'ont pas été écrits lichma, aux fins de la mitsva, n'a pas la sainteté d'un Séfer Torah et il est impropre à l'usage, même si toutes les lettres sont présentes et écrites.
C'est parce que la forme matérielles des lettres ne possède aucune sainteté Divine, ce n'est que lorsque les lettres sont écrites avec les bonnes intentions, conformément à toutes les exigences halakhiques, que la lumière de la sainteté d'Hachem les imprègne.
La pensée et la kavana (intention) du scribe (sofer) donnent vie aux lettres et aux Nom d'Hachem : de même que l'âme donne vie au corps, le scribe avec ses intentions de lichma (en l'honneur de la mitsva), insuffle aux lettres matérielles une vitalité spirituelles.

Le rav Handler ajoute que le même concept s'applique aux Saints Noms mentionnés dans la prière, et à tous les mots lorsque nous prions : la bonne kavana en disant les mots de la prière (correspond à l'intention de lichma en écrivant les lettres), est ce qui donne le pouvoir spirituel à ces Saints Noms et mots, et qui leur donne vie, permettant ainsi de révéler leur lumière.

Rabbi Moché Cordovéro (Pardes Rimonim) écrit :
"Le souffle d'une personne peut former des lettres qui contiennent de la spiritualité, mais cette spiritualité doit être alimentée, afin que les lettres de ses prières puissent s'envoler vers les Cieux.
C'est le rôle de la kavana, de puiser la force nécessaire pour injecter de l'esprit dans les lettres et les mots qu'il prononce dans sa prière et les envoyer vers les mondes supérieurs.
A travers la pensée et la kavana de la personne, il pousse la prière à s'élever vers les cieux afin que les paroles de la bénédiction et de la prière puissent accomplir leur tâche et faire descendre la nourriture et les bénédictions appropriées".

-> La guémara (Taanit 2a) appelle la prière le "service du cœur".
Rabbi Moché Cordovéro ajoute que la prière est également le "service de l'âme.
En ce sens, il écrit dans la suite du texte précédent :
"Lors de la prière ou de la récitation d'une bénédiction, pour que l'âme (néfech) d'une personne s'accroche à ces paroles et s'élève avec la prière, on doit d'abord dépouiller son néfech du corps qui l'habille et se débarrasser de toutes les pensées matérielles qui occupent son coeur, qui sont comme un vêtement souillé sur l'âme.
Ensuite, son néfech peut s'élever seul et sans entrave. C'et pourquoi les mots : "de Le servir ... de toute votre âme" (oul'ovdo bé'hol ... nafché'hem - Ekev 11,13) font référence à la prière car la prière est appelée : "néfech"."

[ en prononçant le Nom d'Hachem on s'attache
à Lui (attirant sur nous Ses bénédictions), et plus nous avons de kavana plus nous donnons de la puissance à cela.
En ce sens, il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Plus nous avons de la kavana en pronoçant le Nom Divin, plus Hachem a alors de la force pour nous combler du meilleur! ]

Le but recherché d'avoir des synagogues et faire la prière en communauté, est afin qu'il y ait un lieu pour se rassembler et remercier Hachem de nous avoir créés et nous permettre d'exister, et afin de pouvoir proclamer publiquement devant Lui : "Nous sommes Tes créations".
[Ramban - Bo 13,16]

Hachem écoute même une prière sans kavana

+ Hachem écoute même une prière sans kavana :

-> Dans la Amida, nous disons dans Chéma kolénou : "ki ata choméa téfilat kol pé" (car tu entends la prière de chaque bouche - שומע אתה כי פה כל תפלת).
Rabbi Ouri de Strelisk est interpellé par la formule : "chaque bouche" (kol pé - כל פה) plutôt "toute prière" (kol téfila - כל תפלה) pour indiquer qu’Hachem écoute chaque téflila (prière)?
Les mots "kol pé" (כל פה) se réfèrent à une prière formulée sans intention venant du coeur (kavanat halev), juste prononcé avec la bouche. Même une telle prière a minima comme celle-là, Hachem l’écoute.
[Mayana chel Torah - Vaét'hanan 3,23]

-> Le Maguid de Trisk (dans son Maguen Avraham), écrit au nom du Baal chem tov :
Même si l’on n’a pas de kavana particulière et ignorons le sens des mots de la prière, puisque nous prions Hachem parce qu’Il nous l’a enjoint, notre prière perce malgré tout les cieux et s’élève jusqu’au firmament. Et ceci parce que les paroles saintes de la prière (écrites notamment par les membres de la Grande Assemblée ), dites léchem chamayim, ont une sainteté intrinsèque.

-> Le Yessod haEmouna explique, au nom du Arizal (se basant sur le Téhilim 78,36-37), que la prière fonctionne dans les sphères supérieures, même sans kavana, car Hachem agrée notre prière même si c’est juste l’expression de notre bouche (בפיהם), sans y mettre notre cœur (עמו נכון לא ולבם). [Taamé haMinhaguim - p.38]

[plus on met de kavana dans notre prière, plus on lui donne de la force, mais cependant même sans kavana aucune de nos prières n'est vaine. Quelle chance nous avons. Merci papa Hachem! ]

"Hachem t’a glorifié à son tour en te conviant à être Son Peuple privilégié ... Il veut que tu deviennes la première de toutes les Nations qu’Il a faites, pour la louange, pour le nom et pour la splendeur ; et pour que tu sois un Peuple consacré à Hachem, ton D., comme il l’a déclaré" (Ki Tavo 26,18-19).

-> Le Baal HaTourim explique ainsi l’expression : "pour la louange, pour le nom et pour la splendeur" = "Autant que les juifs louent et glorifient le Nom, autant cela sera splendeur pour eux".
Ainsi, cite-t-il la guémara (Méguila 15b) : Dans le futur, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik, comme il est dit : ‘En ce jour, Hachem sera une couronne de gloire et un splendide diadème’ (Yéchayahou 28, 5)."
Le Baal Hatourim explique alors : "Cette couronne par laquelle ils ont couronné Hachem lors de leurs prières, leur reviendra sur eux. En revanche, celui qui prononce des paroles profanes à la synagogue, verra son corps entouré de ronces."

Lorsque nous entrons une synagogue pour prier à Hachem, nous pouvons nous imaginer comme étant des Cohanim entrant dans le Temple pour prendre la relève du Service.
[rav Shimshon Pinkous - Chéarim béTéfila p.132]

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-> le rav Pinkous enseigne également à ce sujet : https://todahm.com/2016/12/26/la-priere-etre-au-plus-proche-de-papa-hachem

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-> Dans le Ma'hzor Ich Matslia'h [Mazouz] (Roch Hachana), il est écrit :
[En commençant la Amida,] on s'imaginera que l'on est en train de prier à Jérusalem, dans le Temple et face au Saint des Saints.
On inclinera la tête, on baissera les yeux, on élèvera son cœur et on s'imaginera que l'on se trouve au Ciel, face à Hachem.

On concentrera ses pensées sur la suprématie de Hachem par rapport à la vulnérabilité de l'homme.

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->b'h, Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

« Ata » – sens et implication de ce mot dans nos bénédictions

+ "Ata" - sens et implication de ce mot dans nos bénédictions :

-> Le 2e mot de nos bénédictions est "Ata" qui utilise la 2e personne : "Tu", et cela implique que nous nous adressons à Hachem directement en face à face, si l'on peut dire.

=> Comment une humble créature de chair et de sang peut-elle parler avec une telle familiarité avec le Roi des rois?

-> Nous ne pouvons expliquer cela que par le fait que Hachem nous aime, et comme nos Sages (midrach Béréchit rabba 55,8) l'enseignent : "l'amour contourne les règles standard d'étiquette et de conduite" (aava mékalkélét ét achoura).
Combien devons-nous être reconnaissants pour cette précieuse relation! Nous devrions proclamer avec joie : "achrénou ma tov 'helkénou ouma na'im goralénou ouma yafa yérouchaténou" (Combien nous sommes chanceux! Comme notre sort est agréable! Et comme notre héritage est beau!).
[les non-juifs courent après du vide, rêvant de croiser leur star, tandis que nous les juifs nous sommes liés avec Hachem, que nous tutoyons, qui nous écoute comme en face à face et apprécie chaque bénédiction que nous pouvons faire. ]

-> Le Maguid de Koznitz (Avodat Israël - Lé'h Lé'ha) s'émerveille à ce sujet :
"cela est incompréhensible! Nous sommes des êtres physiques, pleins de fautes, pourtant nous avons le mérite de parler devant le Roi Glorieux et même de s'adresser directement à Lui ("Ata"), comme on parlerait à une personne debout en face de nous ... C'est une bonté ('hessed) impressionnante et une merveille qui découle de la compassion d'Hachem pour Ses créations".

On peut remarquer que la valeur numérique de "ata" (אתה) est 7 fois celle du mot 'hen (חן - grâce, faveur). Ce n'est que parce que [7 jours sur 7] les âmes du peuple juif trouvent une telle grâce aux yeux d'Hachem (son amour pour chaque juif est indépendamment de notre comportement, juste parce que nous sommes Ses enfants adorés), que nous pouvons nous adresser au Roi des rois à la 2e personne (Ata).

-> Le Yessod haAvoda (Torat Avot) élabore sur ce concept pour offrir une interprétation des mots : "véata tétsavé ét Bné Israël" (Et toi, tu ordonneras aux Bné Israël - וְאַתָּה תְּצַוֶּה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל - Tétsavé 27,20) = ordonnes-leur au sujet du mot "Ata", en déclarant qu'ils (les juifs) sont autorisés à s'adresser à Hachem directement par "Ata" (Tu). [c'est tellement une chose énorme de pouvoir tutoyer le Roi des rois que nous avons besoin de Son autorisation forcée en ce sens. ]

Le 'Hafets 'Haïm (haTefilat biMé'hitsat) note que bien qu'il existe de nombreuses définitions différentes pour le mot "barou'h", tout le monde est entièrement d'accord sur le fait que le 2e mot des bénédictions ("Ata"), signifie le Seul et l’Unique : Toi = Hachem. En nous permettant de nous référer à Lui par "Ata", Hachem accorde à chaque juif l'immense privilège de s'adresser directement au Roi, signe de la plus grande proximité et amour possible. [
cela est aussi un message d'espoir : quoique tu ait pu faire dans ta vie, en récitant une bénédiction Hachem ne te rejette pas, au contraire Il t'aime toujours autant et désire t'avoir proche de Lui. ]
Le 'Hafets 'Haïm ajoute qu'il vaudrait la peine pour une âme de descendre dans ce monde et de vivre pendant 70 ans uniquement pour avoir l'immense privilège et honneur de se référer à Hachem par "Ata", ne serait-ce qu'une seule foi.

-> Le fait que Hachem nous permette de s'adresser à Lui par "Ata" indique Sa grande humilité.
Le fils du Gaon de Vilna, Rav Avraham (Maalot haTorah), relie ce phénomène à la déclaration de nos Sages (guémara Méguila 31a) : Partout où vous trouverez la mention de la puissance d’Hachem, vous trouverez également mention de Son humilité.
[d'une certaine façon chaque bénédiction nous fait prendre conscience que Si même Hachem (qui peut et fait tout) est humble alors nous aussi nous devons l'être, et ainsi chaque bénédiction fait réduire notre "égo" pour laisser davantage de place à Hachem en nous-même. ]
Il ajoute que le sentiment de proximité engendré par le fait de s'adresser à Hachem par "Ata" permet à celui qui bénit de surmonter son yétser ara.
Le mot "Ata" (אתה) fait allusion à la Torah qui est écrite avec les lettres de alef à tav (את), ainsi que les 5 lettres finales (ה).
Le Torah permet à une personne de surmonter son yétser ara, comme le disent nos disent nos Sages (guémara Baba Batra 16) que Hachem a créé le mauvais penchant, et Il a créé la Torah comme antidote.
On trouve une allusion à cela dans les paroles d'Hachem à Caïn : "Le péché est tapi à la porte, Il aspire à t’atteindre, mais toi (véata - וְאַתָּה), sache le dominer" (Béréchit 4,7). En d'autres termes, le yétser ara désire nous vaincre, mais avec la force du "Ata" (אתה) nous pouvons le dominer.

-> L'autorisation de s'adresser à Hachem avec le mot "Ata" n'est pas seulement un privilège ; cela renforce également notre relation avec Lui.
L'essentiel d'une bénédiction est que celui qui bénit, ressente réellement l'incroyable proximité d'Hachem avec nous, et qu'il ressente concrètement le verset : "Je mets constamment Hachem devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8). Le Rema (Ora'h 'Haïm) écrit que cela (avoir Hachem devant nous) est un principe majeur de la Torah et de notre service Divin. En ce sens, les bénédictions ont un rôle fondamental pour nous permettre de tendre vers cela. [rav Handler]
[Hachem est en face de nous, mais sommes préoccupés par d'autres choses (la matérialité éphémère nous éblouie), les bénédictions viennent nous rephaser sur la vraie réalité de ce monde.
Notre yétser ara nous pousse à croire : "ça va cool, Hachem est au loin de toi, Il est au Ciel", tandis qu'en vrai Il est tout près de nous (oui, face à toi, au point que tu emplois le "Toi" [Ata]).]

-> Le Gaon de Vilna écrit que celui qui réalise le début du verset : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Je mets constamment Hachem devant moi), il méritera la promesse de sa fin : "ki mimini bal émot" (s'Il est à ma droite, je ne chancellerai pas- Téhilim 16,8) = Hachem sera son "ombre", le protégeant et marchant à ses côtés dans tous les aspects de la vie.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nos Sages ont décrété l'obligation de dire 100 bénédictions chaque jour : afin que l'on se sente constamment proche d'Hachem.

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-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar haAchmorét - chap.2) écrit :
Quand quelqu'un dit "Barou'h Ata", il doit visualiser qu'il est en train de dire la bénédiction directement en présence d'Hachem ... C'est une exigence majeure dans toutes nos prières et louanges : cela devrait être comme si on s'adressait directement au Créateur, dont la gloire remplit la terre.
Si quelqu'un ne parvient pas à visualiser qu'il se tient face à Hachem, il est absolument clair que c'est comme s'il n'avait jamais récité la bénédiction du tout, et il est coupable d'annuler une bénédiction promulguée par nos Sages de la Grande Assemblée (anché knesset haguédola) et de diminuer la satisfaction du Créateur (Hachem).".

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[nous devons faire en sorte de ressentir intellectuellement et émotionnellement que Hachem veille en permanence sur nous, car alors nous pouvons nous connecter avec Lui et sentir Sa présence de près. Nous serons alors capables de Le remercier sincèrement 100 fois par jour en le saluant directement par "Ata".]