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Un enfant handicapé = une âme « spéciale »

+ Un enfant handicapé = une âme "spéciale" :

-> Nous avons tous vu des enfants handicapés mentaux. Comment leurs parents (et nous tous) devons-nous les considérer?

-> Les géants que sont le 'Hazon Ich et le Steïpler, se tenaient debout lorsqu'un enfant mentalement handicapé venait en leur présence. Pourquoi?
Parce qu'un enfant handicapé est plus proche de la perfection. C'est pourquoi de tels enfants sont si limités, parce qu'ils n'ont pas besoin de toutes leurs facultés pour leur mission dans ce monde.
[il est dit au sujet de Moché : "j'ai la bouche pesante et la langue embarrassée" (Chémot 4,10). Selon le Maharal (Guévourot Hachem chap.28), cela peut être compris comme une perfection de Moché : il ne vivait pas dans un monde de mots, il en était au-dessus. (de même, les handicapés sont tellement au-dessus de ce monde, qu'on leur retire des capacités)]

-> Le rav Its'hak Zilberstein s'est vu demander par un couple ayant donné naissance à un enfant handicapé ce qu'il devait corriger en réponse à ce "message du ciel" ?
Sa réponse : "C'est un grand mérite que vous avez reçu [en ayant un tel enfant]. Pourquoi devriez-vous corriger quoi que ce soit?" [Séfer Ohr Daniel 3:144]

-> En mai 1996, le rav Moché Shapiro a prononcé un discours devant des parents d'enfants souffrant de troubles du développement. Dans son discours, il a raconté que chaque enfant est un tsélem Elokim (une partie Divine, litt. une image d'Hachem), qui ne présente aucune imperfection, et ce qu'il s'agisse de l'enfant avec le plus de défauts apparents, le plus difficile ou le plus limité.
Ces imperfections sont une maladie, et lorsque Hachem apportera le salut, le remède à ces maladies sera également révélé.

-> De même qu'une maladie n'annule pas le tsélem Elokim, de même ces maladies (même les plus handicapantes) n'affectent pas le tsélem Elokim (bien qu'en apparence ils ont l'air "spéciaux", en réalité ils ont une partie d'Hachem bien plus grande en eux, et ils sont donc beaucoup plus beaux! ).
Les humains ont besoin de parents, certains pour une courte période, d'autres pour beaucoup plus longtemps. Nous sommes que de passage dans ce monde, ainsi ces enfants retrouveront toute leur santé/splendeur en apparence, et lors de la résurrection des morts, ils apparaîtront beaucoup plus magnifiques que nous. [toute leur intériorité pouvant alors se révéler avec les yeux de la Vérité, et non de la matérialité/superficialité de ce monde]

-> Dans une lettre datée du 12 Nissan 5738 (1978), le rav Moché Feinstein (Igrot Moché - Yoré Déa 3,138) écrit qu'un enfant méritera la résurrection des morts, même si le temps passé avec sa mère a été de courte durée (voir Sanhedrin 110b avec Rashi ; et Kesubos 111a).
Nous devons réaliser qu'ils sont propres et purs de tout péché! [ils auront ainsi une apparence parfaite sans saleté dues à nos fautes]

-> À un niveau plus profond, ces enfants sont des individus exaltés, extrêmement précieux. Ces âmes peuvent s'exprimer à un degré très limité. Hachem leur a fourni des facultés qui ne leur permettent de montrer qu'une fraction de leur grandeur. Pourquoi ne leur a-t-on pas donné la pleine capacité d'exprimer leur intériorité? Parce que leur intériorité est si élevé qu'elle ne peut s'exprimer dans ce monde limité.
[une allusion possible à la grandeur de ces personnes est que depuis la destruction du Temple, la prophétie a été donnée aux chotim (guémara Baba Batra 12b), c'est-à-dire à ceux qui sont limités intellectuellement (en apparence : les fous).]

Ceux qui ont un tel enfant doivent être fiers qu'Hachem leur ait donné l'opportunité de prendre soin de cette forme humaine élevée, pour élever une âme aussi illustre dans ce monde.
Leur âme extrêmement élevée et leur corps sont incompatibles, leur intérieur et extérieur ne s'accordent pas. Leur extériorité ne peut révéler leur intériorité, et cette incapacité s'exprime dans leur apparence.
Ainsi, ils ne sont pas inférieurs mais plutôt supérieurs.

-> Nous devons également garder à l'esprit l'histoire suivante, qui montre que certaines personnes vivent uniquement pour que d'autres puissent en bénéficier.
Un élève du rav Israël Salanter avait une fille malade dont il s'occupait loyalement. Un jour, la fille est décédée. Peu de temps après, son père mourut.
Le rav Israël Salanter commenta qu'au début, il semblait que la vie de la fille dépendait de son père, qui prenait soin d'elle. Maintenant, nous voyons que le père était vivant par le mérite de sa fille.

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=> Quel est le point de vue de la Torah sur les enfants trisomiques?

-> Dans une lettre datée du 13 Shevat 5750 (1990), le rav Moché Shapiro a écrit à l'un de ses étudiants qui avait un enfant atteint de la trisomie :
"... Hachem vous a envoyé un grand cadeau sans pareil. Cet enfant a la capacité de faire ressortir en vous des forces puissantes et merveilleuses du plus profond de votre cœur, ce que rien d'autre au monde ne peut faire.
Hachem sait aussi ce qui est le mieux pour votre fils. Le fait qu'il soit né avec des capacités cognitives limitées indique qu'il possède une âme élevée qui a besoin d'être moins rectifiée dans ce monde ... Chaque âme est envoyée dans ce monde avec un but, celui de rectifier quelque chose.
La plupart des gens sont envoyés dans ce monde pour s'améliorer en premier lieu et affecter ceux qui les entourent dans une moindre mesure. Mais il existe des âmes qui sont incapables de se rectifier elles-mêmes de manière adéquate. Ce sont des âmes élevées et elles n'ont pas besoin d'une rectification les concernant. Elles sont envoyées dans ce monde pour rectifier leur environnement.
Une âme de cette grande stature a été envoyée dans votre maison. Acceptez-la avec beaucoup d'amour et aidez-la à remplir la fonction pour laquelle elle a été envoyée. Que D. vous aide à remplir votre rôle, pour permettre à cette âme de remplir convenablement son rôle.

-> Bien qu'à la fin de sa vie, il était difficile pour le 'Hazon Ich de se lever de son lit, il s'est néanmoins levé avec un grand sourire pour un père qui est entré avec son fils trisomique de 13 ans.
Le 'Hazon Ich a expliqué qu'il se levait pour ce garçon trisomique qui était l'une des âmes les plus saintes de la génération.
Lors de la bar-mitsva du garçon, le rav Leib Gourwitz s'est tourné vers les parents en détresse (du fait d'avoir un tel enfant trisomique) : "Vous avez de la chance qu'Hachem vous ait envoyé une âme aussi élevée et précieuse. En tant que ses gardiens terrestres, vous devriez vous considérer comme chanceux d'avoir cette âme dans votre famille."

[un rav a dit à un élève ayant un enfant trisomique : "ce n'est pas une épreuve d'Hachem, mais c'est plutôt un but dans la vie". L'idée est que plutôt que ressentir cela comme une punition d'Hachem, comme quelque chose à devoir subir et lutter, plutôt il faut voir cela comme une des raisons que Hachem m'a donné en m'envoyant dans ce monde (prendre soin de cette grande âme, qui demande une grande attention).

Avant la naissance on se fait tout un rêve de l’enfant que l’on va éduquer, et en apprenant que c’est un trisomique, il y a une douleur résultant de la perte de ce rêve.
Aussi dur que cela puisse être, si nous passons notre vie à pleurer sur cela, alors nous ne serons jamais libres de pouvoir apprécier les choses très spéciales, très belles, qui peuvent résulter de cette situation si particulière dans laquelle Hachem souhaite que nous vivions.
(Hachem ne donne pas d'épreuve que nous ne puissions surmonter, ainsi nous seulement c'est pour notre bien, mais Hachem nous aidera et soutiendra à chaque instant). ]

Les couples sans enfant

+ Les couples sans enfant :

-> La mishna (Yébamot 61b) dit qu'une personne ne peut pas s'abstenir de procréer (pir'ya vériv'ya) à moins d'avoir des enfants. Selon Beit Chamaï, il doit engendrer au moins 2 garçons et selon le Beit Hillel, au moins un garçon et une fille. [la loi suit Beis Hillel]
Comment pouvons-nous recevoir une obligation de "pérou ourvou", si le fait de pouvoir avoir des enfants ne dépend pas vraiment de nous? On constate d'ailleurs qu'il n'existe pas d'autre mitsva comme celle-là où cela dépend autant d'Hachem.

-> Le Hali'hot Eliyahou (Even haEzer - siman 4) explique que la mitsva est de s'engager dans le pérou ourvou. Chaque fois qu'il s'implique pour accomplir cette mitsva, il l'accomplit, même si sa femme ne tombe pas enceinte.
Les opinions de Beit Chamaï (il faut avoir 2 garçons) et du Beit Hillel (un garçon et une fille) signifient simplement qu'une fois qu'il a ces enfants, il n'est plus obligé d'accomplir cette mitsva puisqu'il l'a déjà accomplie.

-> Le rav Moché Feinstein (Igrot Moché - Even haEzer 2:18) souligne comment ceci est déduit de la michna, car elle ne dit pas combien d'enfants il est obligé d'engendrer. Elle dit qu'il ne peut pas s'abstenir de procréer à moins qu'il n'ait des enfants. Cela signifie que la mitsva du pérou ourvou est de s'engager à avoir des enfants puisque c'est ce qu'il est en son pouvoir de faire et qu'il ne devra pas s'en abstenir à moins d'avoir des enfants.

-> La guemara (Shabbath 31a) nous dit que l'une des questions que l'on posera à une personne après sa mort est : "vous êtes-vous engagé dans la procréation" (assakta bépir'ya vériv'ya).
Si pour beaucoup, cela ne demande pas beaucoup de travail, pour d'autres, si.
Certaines personnes passent des années à consulter des médecins, à essayer divers traitements et autres pour pouvoir avoir des enfants. C'est pourquoi le terme "assakta" est utilisé. C'est-à-dire être activement impliqué et engagé dans ce domaine.
Lorsque quelqu'un fait un effort dans ce domaine, il pourra répondre à cette question par l'affirmative.

-> "Assakta bépir'ya vériv'ya" peut également s'appliquer si une personne aide les autres dans ce domaine. Par conséquent, les organisations et autres qui aident les gens à avoir des enfants, peuvent également répondre à cette question par un oui retentissant.
Le Maharcha (Shabbath 31a) suggère que la question de "assakta bépir'ya vériv'ya" est relative au fait de savoir si une personne a facilité la procréation, c'est-à-dire si elle a aidé des personnes moins fortunées, comme les orphelins, à trouver des partenaires ou/et à pouvoir se marier.

-> Le Pelé Yoets (Pir'ya vériv'ya) écrit qu'une personne sans enfant ne doit pas désespérer et déclarer : "Je suis un arbre flétri", car il peut encore y avoir un espoir d'avoir des enfants. Même si, après de gros efforts, il est clair qu'elle ne peut pas avoir d'enfants, elle ne doit pas se sentir mal. La raison de vouloir des enfants ne doit pas être un désir personnel (pour la postérité ou les héritiers) mais plutôt pour l'accomplissement de ce que Hachem veut. [certes nous devons prier de tout notre coeur, faire des efforts, mais il faut faire attention à garder notre émouna que si telle est la volonté de D., même si c'est très dur et que je ne comprends pas sur le moment, je suis certain qu'au final c'est ce qu'il y a de mieux pour moi. (évitons de crier à l'injustice divine, à être triste, ...) ]
Puisqu'ils voulaient accomplir la mitsva mais ne pouvaient pas le faire à cause de quelque chose hors de leur contrôle, alors la Torah considère qu'ils ont accompli la mitsva (Béra'hot 6a) et ils seront récompensés de manière appropriée. Ils doivent donc être heureux de leur sort ...
L'essentiel de pir'ya vériv'ya est dans la Torah, on devra "procréer" avec la Torah, en créant de nouvelles pensées de Torah, en ayant de nombreux étudiants ... (sachant faisant du mieux qu'il pourra).

-> Le rav Tsvi Elimélé'h Shapiro (Déré'h Pikoudé'ha - mitsva 1:26), le Bné Yissa'har, dit que l'accomplissement principal de la mitsva de "pérou our'vou" ne consiste pas à donner physiquement naissance à des enfants, ce qui ne peut être fait qu'un nombre limité de fois, mais plutôt à "donner naissance" mentalement à de nouvelles pensées en Torah, ce qui peut être fait tout le temps.
Il écrit que même si une personne n'a pas la substance physique pour accomplir une mitsva, elle peut quand même être accomplie, parce que la Torah est éternelle et s'applique toujours.
La mitsva de pérou our'vou peut toujours être accomplie, lorsqu'une personne produit une nouvelle pensée de la Torah, elle accomplit "pérou our'vou".

-> Concernant les couples qui n'ont pas d'enfants dans ce monde, citons les paroles incroyables du Maharam Galanti (voir aussi le 'Hida dans Pessa'h Einayim - Sota chap.1):
"Les relations [entre un homme et sa femme] faites en l'honneur d'Hachem ne sont pas perdues, mais elles donnent naissance à des enfants dans le Gan Eden. Dans le monde à Venir, les parents rencontreront ces enfants".

La mitsva d’avoir des enfants

+ La mitsva d'avoir des enfants :

-> Il existe un désaccord sur la façon dont nous accomplissons la mitsva de "pérou ourvou", d'être fécond et se multiplier.
L'opinion de Beit Chamaï est qu'elle est accomplie en ayant 2 garçons alors que Beit Hillel opine que c'est avec un garçon et une fille. La loi suit Beis Hillel (Choul'han Aroukh Even haEzer 1:5).

-> Seul un homme est à l'obligation de pérou ourvou (Choul'han Aroukh Even haEzer 1:1,13).
Le Messé'h 'Hokhma (Noa'h 9,7) explique que cela est dû au fait que "déra'héa darké noam" (les voies de la Torah sont agréables - Michlé 3,17), et les femmes subissent la douleur de la grossesse et de l'accouchement.
Pour cette raison, avant la faute d'Adam où cette douleur n'existait pas, Adam et 'Hava avaient tous les deux l'obligation de pérou ourvou.

-> Le Ran (Kidouchin chap.2) écrit que même si une femme n'a pas l'obligation de pérou ourvou, elle a quand même une mitsva car elle aide son mari à accomplir cette mitsva.

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+ Le désir d'avoir des enfants & grossesse :

-> L'un des principaux objectifs d'une femme, qui a la capacité d'avoir des enfants, est d'avoir des enfants, comme il est écrit : "én ha'icha éla lébanim" (une femme ce n'est que pour les enfants - אֵין הָאִשָּׁה אֶלָּא לְבָנִים - guémara Taanit 31a).
En effet, Ra'hél a dit à Yaakov : "donne-moi des enfants, sinon, je suis morte" (Vayétsé 30,1).

-> Il est intéressant de noter que les premières lettres de : "én habanim sémé'ha" (une mère heureuse d'enfants - אֵם הַבָּנִים שְׂמֵחָה - Téhilim 113,9) forment : "icha" (femme - אִשָׁה).

-> Par ailleurs, les femmes sont désignées par le terme général de "nékéva".
Nékéva (נְקֵבָה) prend sa racine dans le mot "nékév" (une ouverture), faisant référence à 'ouverture par laquelle l'accouchement se produit.

-> C'est pour cette raison qu'il y a 9 mots dans ce que le 'hatan dit à la kalla sous la 'houpa : "haré at mékoudéchet li bétaba'at zou kédat Moché vé'Yisraël" (voici, tu m’es sanctifiée par cet anneau selon la loi de Moché et Israël), correspondant aux 9 mois de grossesse.

-> Une autre allusion à cela se trouve dans la phrase : "binyan adei ad" (בנין עדי עד - une construction éternelle - n°4 des chéva brakhot), car elle a une guématria de 270.
Cela fait référence aux 270 jours de grossesse, car 9 (mois) multipliés par 30 (jours) font 270.

-> En hébreu, le mot pour dire la grossesse, la gestation est : érayon (הריון), et il a une valeur numérique de : 271, allusion au nombre exact de jours nécessaires afin que le fœtus se développe complètement, dans le ventre de sa mère.

-> Il est intéressant de noter, qu'en hébreu, une mère se dit : "ém" (אם), et que les lettres suivantes (de ce mot) forment : "ben" (fils - בן), comme indiquant que l'enfant tire sa judaïcité de sa mère juive.

-> Pendant les 9 mois de grossesse, le fœtus en développement reçoit un enseignement complet de la Torah, qu'il oublie ensuite lors de sa naissance (guémara Nida 30b).
Il est fait allusion à cela dans le mot "véta'ar" (elle a conçu - וַתַּהַר) que nous trouvons à de nombreux endroits dans la Torah (comme dans Vayéra 21,2), car ce mot est composé des mêmes lettres que : Torah (תוֹרָה).

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+ Une ségoula pour avoir des enfants :

-> Le midrach (Tan'houma - Ki Tétsé) nous apprend que la récompense de la mitsva de "hakhnassat or'him", l'hospitalité envers les invités, est d'avoir des enfants.
Ceci nous est montré avec Avraham et Sarah qui recevaient des invités. Elle était âgée de 89 ans (et Avraham de 99 ans), mais elle était toujours stérile. Après avoir effectué la mitsva de hakhnassat or'him avec des invités (c'était en réalité des anges), Sarah a appris qu'elle allait avoir un enfant (Vayéra 18,10).

Une autre illustration de cela est avec la femme de Chounamit qui a accueilli comme invité Elicha. Par le mérite de cette mitsva de hakhnassat or'him, elle a eu un enfant (Méla'him II 4,17).

-> Une allusion se trouve dans les mots : "hé la'hém zéra" (Voici pour vous des grains - הֵא לָכֶם זֶרַע - Vayigach 47,23).
Le mot : "hé" (הֵא ) est l'acronyme de : "hakhnassat or'him" (הכנסת אורחים).
C'est une allusion au fait que pour avoir des enfants (zéra - litt. "semence"), une personne doit accomplir la mitsva de hakhnassat or'him.

-> Pendant les 14 premières années après le mariage du Baal Hatanya, il n'a pas eu d'enfants.
Il a alors demandé à son rabbi, le Maguid de Mézéritch, une bénédiction pour avoir un enfant. À ce moment-là, le Maguid a raconté une interprétation unique de : "bamé yézaké na'ar ét or'ho" (Téhilim 119,9), qui signifie dans son sens simple : "Comment un jeune peut-il purifier son chemin?"
Le Maguid de Mézéritch a expliqué : "bamé yézaké na'ar" par "comment peut-on mériter d'avoir un enfant?". La réponse : "ét or'ho" = "en accueillant des invités".
Le Maguid lui a alors dit que le père du Baal Chem Tov a mérité de donner naissance au Baal Chem Tov parce qu'il a accompli la mitsva de hakhnassat or'him.

Les Shéva Bra’hot

+++ Les Shéva Bra'hot :

+ Yotser ha'adam (bénédiction n°3) :

-> On nous enseigne que celui qui n'est pas marié n'est qu'une moitié (palga dégoufa).
En ce sens, le mot kalla partage la même racine que "kila" (finir), comme dans "kaacher kila" (quand Il eut fini - Vayéra 18,33). C'est parce qu'elle complète l'homme.
Ceci est en accord avec ce qu'Adam a dit : "étsem méatsamaï" (c'est un os de mes os - Béréchit 2,23), ce qui signifie qu'elle est son autre moitié. Un mari et une femme ne font qu'un.
C'est ainsi que 'Hava est littéralement issue du corps d'Adam.
D'une façon identique, la guémara (Béra'hot 24a) dit : "ichto kégoufo" (la femme est comme lui-même [litt. comme son corps (kouf - à l'image d'Adam et 'Hava)]).
Par conséquent, cette unité n'est atteinte que lorsque le mari et la femme se marient.

Ceci permet d'expliquer pourquoi nous disons dans les Shéva Bra'hot : "yotser ha'adam" (qui a formé l'homme). En effet, ce n'est qu'après s'être marié qu'une personne devient une personne complète. [d'ailleurs dans le langage courant on dit : "trouver sa moitié!". Ce n'est qu'avec le mariage qu'on est pleinement créé. D'où cette bénédiction à ce moment pour remercier Hachem, ainsi que notre conjoint, ses parents, ... car grâce à eux nous avons pu terminer notre processus de création dans ce monde, nous amenant à être complet (passant de moitié d'être à une totalité).
Chacun dans un couple doit avoir conscience qu'à leur source/racine d'âme ils ne sont qu'un, que la matérialité de ce monde semble diviser.]

-> Dans la Torah, la première fois que l'homme est appelé "ich" et non plus sous la forme générique "Adam", est lorsqu'Adam rencontre 'Hava.
Il est écrit : "celle-ci sera nommée Icha [femme], car c'est de Ich [homme] que celle-ci a été prise" (Béréchit 2,23).
Ich est une expression d'importance. Elle fait référence à l'aspect le plus élevé de l'homme.
Ainsi, c'est uniquement par le fait de rencontrer sa femme qu'il peut devenir un Ich. Il a la capacité de rencontrer son moi supérieur à travers elle.

-> Le mot kalla (une mariée) a pour racine : kol (tout). C'est parce qu'un homme possède tout après s'être marié, comme l'affirment nos Sages (guémara Yébamot 62b) qu'un homme qui n'est pas marié vit sans bonheur, sans bénédiction, ...

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+ Saméa'h téssama'h (bénédiction n°6) :

-> Il y a ceux qui rencontre quelqu'un et ensuite se marient, puis ils ont des doutes quant à savoir si c'était le bon conjoint pour eux.
Ils peuvent penser : "Peut-être aurais-je dû épouser quelqu'un qui a de meilleurs traits de caractère, ou qui accomplit plus d'actes de 'hessed, ..."
[on a tendance à penser que l'herbe est plus verte ailleurs, mais certains conseillent plutôt : "l'herbe est plus verte là où on l'arrose" (si tu fais l'effort de faire en sorte que ton conjoint(e) soit épanoui(e), alors il sera à l'image de cette herbe qui deviendra resplendissant de verdure. ) ]

Rabbi Aryeh Levine explique que nous donnons donc la bénédiction à un 'hatan et à une kalla (dans la bénédiction de Saméa'h téssama'h) : "qu'Hachem réjouisse ce 'hatan et cette kalla tout comme Adam et 'Hava dans le Gan Eden, puisque Adam et 'Hava savaient tous deux qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, car personne d'autre n'existait alors.

Cela explique également la phraséologie de cette bénédiction : "saméa'h téssama'h" (se réjouir intensément), puisque "il n'y a pas de plus grand bonheur que la résolution d'une incertitude" (én sim'ha kéatarat hasfékot), du fait de l'absence de comparaisons et de concurrents.
[avant le mariage on peut s'interroger (est-ce la bonne), mais une fois le mariage (aré at mékoudéchet) alors on a la certitude que Hachem nous a destiné cette femme, et alors il n'y a plus de doute : c'est elle, et aucune autre au monde. ]

-> "Qu'elles sont belles tes tentes, ô Yaakov!" (ma tovou ohalékha Yaakov - Balak 24,5)
Rachi : Parce qu’il a vu que les entrées [de leurs tentes] ne se faisaient pas face.
Selon le rav Yéhochoua Alt, à un niveau plus profond cela peut être compris comme le fait qu'ils vivaient chacun en sachant que "j'ai le bon conjoint".
[j'ai le/la meilleur(e) conjoint, alors pas la peine de regarder chez le voisin]

-> Puisque 'Hava était la seule au monde, il était évident qu'elle était pour Adam.
Pourtant, il y a eu contestation car Adam a dit que la femme que Tu m'as donnée, m’a donné de l'arbre et j'ai mangé (Béréchit 3,12).
["La femme que tu m’as donnée avec moi, c'est elle qui m'a donné de l'arbre et j'ai mangé" - Rachi = Il marque ici de l’ingratitude envers la bonté de D. (j'ai fauté à cause d'elle!). ]
Selon le rav Yéhochoua Alt, c'est pourquoi depuis lors, le mariage demande du travail, même si nous sommes certains qu'elle est la bonne personne pour nous.
[en ce sens, pour réparer cette faute, nous devons avoir de la gratitude, avoir un regard où l'on apprécie et remarque les qualités de l'autre, ... Cela ne suffit pas qu'elle soit l'unique femme au monde, elle doit devenir unique par la façon dont on l'apprécie au quotidien. (on doit nourrir cette unicité, cette valeur supérieure qu'elle a).
En effet, ensuite Adam a compris son erreur et il a eu une telle démarche de la voir positivement en la caractérisant de "mère de tous les vivants", plutôt que de responsable d'avoir amenée la mort dans le monde (suite à la faute).]

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+ Yatsar ét ha'adam bétsalmo ( qui a créé l'Homme à son image - bénédiction n°4) :

Il est écrit : "L'homme a été créé à l'image d'Hachem" (tsélem Elokim - Béréchit 1,27).
On peut citer à ce sujet :
-> Une des 10 étapes du rav Avigdor Miller pour atteindre la grandeur est : "Regardez le visage de quelqu'un et penser : Je vois l'image de D. (tsélem Elokim)".
-> Rabbi Moché Cordovéro explique que le mot : image (tsélem – צלם) est dérivé du mot : ombre (tsél – צל). Ainsi, dire que l’homme a été créé à "l’image de D." signifie que l’homme représente "l’ombre" d’Hachem projetée sur cette terre ; on comprend mieux alors le lien entre D. et l’homme.
-> Selon le rav Yéhouda Zev Segal (Kédochim 19,18) : "Le fait d'honorer un être humain revient à honorer Hachem Lui-même, puisque chaque personne est créée à l'image de D. (tsélem Elokim).
Si quelqu'un possède un véritable respect de Hachem, alors naturellement il ne fera aucun mal à ceux qui sont créés à Son image."

-> "Tous les juifs sont des princes ‘’ (kol Israël bné méla'him hén - guémara Baba Métsia 113b)

=> Nous devons garder à l'esprit, surtout lorsque notre conjoint fait une erreur (personne n'est parfait, tout le monde à des hauts et des bas, des qualités et des défauts), qu'il est créé à l'image d'Hachem, et nous devons donc le traiter en conséquent, avec tout le respect et la considération que cela implique.
Nous disons donc dans les Shéva Bra'hot : "yatsar ét ha'adam bétsalmo" (Il a façonné l'homme à Son image).

[d'une certaine façon, il y a à minima une double mitsva de la Torah :
- une d'aimer Hachem, ton D. = puisqu'il y a une partie d'Hachem en ton conjoint, tu dois donc la chouchouter (ce n'est pas n'importe qui!) ;
- une d'aimer son prochain comme soi-même = cela commence par notre moitié. A chaque fois qu'on la rend plus heureuse, plus épanouie, ... nous accomplissons cette mitsva de la Torah! ]

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+ binyan adé ad (construction éternelle - bénédiction n°4) :

-> Les shéva bra'hot (les 7 bénédictions) sont aussi appelées : birkot nissouïm (les bénédictions du mariage).
Le mot "nissouïm" (נישואים) vient du terme : "nasso" (soulever, élever).
Cela fait allusion à la notion que l'un des buts du mariage est de nous élever au niveau supérieur.
Une autre raison à cela est que chaque conjoint est censé élever et faire grandir/épanouir l'autre en se complétant l'un l'autre.
L'adage dit : "les hommes peuvent venir de Mars et les femmes de Venus, mais le but est de faire en sorte que ça marche sur terre".
[selon nos Sages : "les femmes sont un peuple à part entière" (guémara Shabbath 62a)]

-> Le mot "nissouïm" a également pour racine "nassa" (supporter, tolérer) [comme dans : "nossé béol im 'havéro - Pirké Avot 6,6], car nous devons tolérer notre conjoint dans les choses qui nous différencient.
Il existe un axiome : "N'essayez pas de transformer votre conjoint. Transformez plutôt le regard que vous portez sur votre conjoint".

Nos Sages disent : "kol hagadol mé'havéro, yitsro gadol éménou" (guémara Soucca 52a) = celui qui est plus grand [spitiruellement] que son ami a également un plus grand yétser ara que lui.
Mais cela peut également être compris de la manière suivante : si quelqu'un est plus grand (kol hagadol), c'est grâce à son ami (mé'havéro), c'est-à-dire parce qu'il travaille ses traits de caractère au contact avec les différentes personnalités des autres.
"yitsro gadol" = si quelqu'un a un yétser ara plus fort, c'est à cause de lui-même (éménou), ce qui signifie qu'il doit s'améliorer davantage lui-même.
[même si cela ne nous fait pas toujours plaisir sur le moment, le mariage est là pour nous élever par ce face à face constant avec "mé'havéro" (notre conjoint est notre "meilleur ami"), qui nous voit constamment et nous connait parfaitement (ce qu'on a beau, et de moins beau en nous [donc à améliorer]).]

Le mariage ne se construit pas en un court laps de temps. Il nécessite de nombreuses années d'efforts. C'est pourquoi on parle d'un binyan, d'une construction, comme nous disons dans les shéva bra'hot : "biyan adé ad".
Tout comme la construction d'un bâtiment prend beaucoup de temps, la construction d'un mariage prend également beaucoup de temps.
[d'une certaine, le mariage est comme obtenir le terrain sur lequel on va pouvoir construire le plus bel édifice : fruit d'efforts, de temps, de moyen (un sourire, un encouragement, une intention, ...), de compromis, ... et qui nous accompagnera dans l'éternité du monde à Venir, où l'on profitera et sera fier de s'être investi pour ce si beau binyan.
Le mariage marque la validation de ce couple au ciel, et le commencement de notre travail conjointement dans la réalité terrestre.]
[rav Yéhochoua Alt]

Lien entre un mariage juif et le don de la Torah

+ Lien entre un mariage juif et le don de la Torah :

-> La guémara (Taanit 26b) explique les mots : "yom 'hatounato" (le jour de son mariage - Chir haChirim 3,11), comme faisant référence au don de la Torah.
On voit qu'il y a un parallèle entre le mariage et le don de la Torah.

On peut citer :
1°/ le jour du mariage, le 'hatan et la kalla sont pardonnées de leur fautes. Cela est similaire à ce qui s'est passé au mont Sinaï où notre impureté causée par le na'hach (serpent) a été retirée (paska zouhamatan - guémara Shabbath 146a).

-> à ce sujet : Le jour du mariage = jour des expiations : https://todahm.com/2017/07/25/le-jour-du-mariage-jour-des-expiations

-> Il peut être intéressant de rapporter un enseignement 'étonnant' du Shout La'hmé Torah (5) :
Selon nos Sages, jusqu'à l'âge de 20 ans, on n'est pas puni par la cour céleste [pour nos fautes].
La guémara (Yébamot 22a) affirme qu'un converti (guèr) qui se convertit est comme un nouveau-né. Ainsi, il est logique qu'il ait 20 années à partir de sa conversion avant d'être puni pour ses fautes.
Le Shout La'hmé Torah écrit que la même chose s'applique à un 'hatan (et une kalla) le jour de son mariage, dont les fautes sont pardonnées (Yérouchalmi Bikourim 3,3), car il est comme un nouveau-né.
Ainsi, selon son avis, on n’est pas puni [au Ciel] pendant les 20 années suivant notre mariage.

-> Chaque année, Shavouot est un jour de mariage [avec la Torah].
Selon le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Shavouot), par conséquent, nous sommes pardonnés pour nos fautes le jour de Shavouot.

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2°/ Lors d'un mariage, nous avons une 'houpa.
De même, le Arou'h haChoul'han (Even haEzer 34,4) nous dit que la montagne tenue au-dessus de nos tête au don de la Torah, rappelait une 'houpa.

3°/ Le 'hatan descend le premier vers la 'houpa, et il est ensuite suivi par la kalla.
Cela rappelle le don de la Torah : Hachem, le 'hatan, était là en premier, attendant Sa kalla, le peuple juif.
[nous voyons que Hachem est considéré comme notre 'hatan et que nous sommes Sa kalla, de Chir haChirim qui est basée sur une relation 'hatan-kalla entre Hachem et nous. ]

4°/ Nous savons que la première année de mariage est unique et significative, connue sous le nom de 'chana richona'.
Ceci est à mettre en parallèle avec le don de la Torah, car la Chékhina a été présente au mont Sinaï pendant une année entière.
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tétsé 24,5 ; voir aussi Séfer ha'Hinoukh - mitsva 582]

5°/ La guémara (Nida 31b) dit que la séparation d'une nida est afin qu'elle devienne aussi désirable pour son mari que lorsqu'elle est entrée sous la 'houpa.
Ceci est similaire à ce que l'on nous dit, à savoir que la Torah doit être comme neuve pour nous, avec la même passion et le même enthousiasme, comme si on nous l'avait donnée aujourd'hui (ayom).

[ Rachi (Yitro 19,1) écrit : Pour que les paroles de la Torah te soient toujours aussi neuves que si elles t’avaient été données aujourd’hui même.
De même sur le verset : "Que je t’ordonne aujourd’hui" (Vaét'hanan 6,6), Rachi commente : Il ne faut pas qu’elles t’apparaissent comme un décret démodé, que plus personne ne respecte plus, mais comme un décret nouveau vers lequel tous accourent pour l’accueillir. ]

Notion de Zivoug richon & zivoug chéni

+ Notion de Zivoug richon & zivoug chéni :

-> La guémara (Sota 2a) écrit que l’on destine un homme et une femme en fonction de leurs actions.
Rabbi Yo’hanan rajoute que ce destin est dur à se réaliser comme le passage de la mer rouge.
La guémara objecte : Comment se fait-il que cela soit si dur alors qu’il est écrit au nom de Rav que 40 jours avant la conception de l’embryon, une voix sort et dit que la fille d’Untel sera mariée à Untel?

La Guémara conclue :
Le 1er cas (difficile) parle du zivoug cheni ( du 2e couple).
Le 2ème cas (facile) parle d’un zivoug richon (1e couple).

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-> Nos Sages (comme le Béer Shéva, le 'Hatam Sofer [responsa 7:34]) donnent une autre explication :
Au moment de la conception, un partenaire idéal est désigné, c’est là une union de "premier choix". Quand la personne atteint l’âge du mariage, le Ciel la juge. Si elle le mérite, on lui donnera son compagnon idéal (zivoug richon). Sinon, elle sera unie à quelqu’un de plus ou moins méritant, conformément à sa conduite ; c’est le "zivoug chéni" ou 2e union.

De même, parfois, une personne surpasse spirituellement son conjoint avant même de le rencontrer. Dans ce cas aussi, Hachem lui enverra alors un conjoint différent de celui prévu à l’origine. Ce conjoint différent est appelé 'zivoug chéni'.
Ceci ressort implicitement de la guémara qui affirme, à propos du zivoug chéni,que le conjoint d’une personne dépend de sa conduite.

-> Rabbi Its'hak Safrin de Kamarna (Zohar 'Haï - Lé'h Lé'ha) écrit que parfois le partenaire idéal d'un homme lui est assigné à sa naissance, mais lorsqu'il faute, son âme subit un changement. En conséquence, il perd sa destinée et en épouse une autre.
Parfois, un homme est réincarné à cause de ses péchés, mais sans sa femme puisqu'elle n'a pas de péché. Par conséquent, il reste seul dans le monde. Il n'a pas de compagne appropriée, et il ne trouvera jamais de compagne appropriée à moins qu'il ne prenne une épouse dont les actes correspondent aux siens. [il a alors un zivoug chéni, et ensemble parviennent à réparer leurs fautes passées]
Parfois, un homme est réincarné à cause d'une faute qu'il a commis, mais comme il a fait beaucoup de bonnes actions, alors il mérite que sa femme soit réincarnée avec lui. C'est ce qu'on appelle le zivoug chéni, un second mariage, car les époux étaient déjà une fois ensemble dans ce monde par le passé.

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-> Le Chla haKadoch (Ki Tétsé 11), au nom du Arizal, explique que le zivoug richon et cheni concernent en fait les réincarnations.
Lorsqu’une personne vient pour la première fois dans ce monde et n’a pas encore été réincarnée, alors lorsque le moment est venu, il rencontre son conjoint de façon tout à fait facile et rapidement il se marie avec elle sans aucun problème. [c'est le zivoug richon]
Par contre, lorsqu’il revient en réincarnation pour les péchés qu’il a faits, la rencontre avec son conjoint qui, lui aussi, est revenu sur Terre, est plus difficile, lente et compliquée. Effectivement, vu qu’il est revenu sur Terre à cause des péchés qu’il a faits, ses péchés dans le ciel empêchent que leur union se fasse facilement. [c'est le zivoug chéni]
C’est pour cela qu’elle est difficile comme le passage de la mer rouge, contre nature et qu’elle dépend des actions de la personne car plus elle fera téchouva, moins les péchés pourront empêcher leur union de se réaliser.

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-> "mé'ayin yavo ézri" = notre conjoint (ézer kénegdo) vient d'un lieu de 'ayin' (un endroit très élevé).
Ce lieu est si élevé que même un ange avec une voix divine (bat kol) s'y trompe.
40 jours avant la formation d'un embryon, un ange suggère un chidoukh : "la fille d'un tel à untel" - bat ploni léploni). Cette proposition est rejetée. Avec son regard d'ange, il suggère alors une autre correspondance et celle-ci est rejetée. Cela se répète jusqu'à ce qu'il suggère le bon chidoukh.
Ces suggestions de l'ange sont les différentes personnes que nous devrons rencontrer avant de trouver notre moitié.

C'est pourquoi le Divré 'Haïm (Emouna Ité'ha - Chémot) donnait de l'argent pour un chidoukh pour son fils, même si rien de concret en résultait. Chaque proposition de chidoukh [probable] le rapprochait de son bon zivoug.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> b'h, sur le sujet des chidoukh : https://todahm.com/2020/12/27/29777

Tout amour qui dépend sur une condition, lorsque la condition n’est plus remplie, l’amour s’éteint ; et celui qui n’est gagé sur aucune condition ne s’éteint jamais.
[Pirké Avot 5,16]

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) enseigne :
"Je conseille toujours aux jeunes couples de se concentrer sur la joie qu'ils se donnent mutuellement.
Dès que l'accent est mis sur le fait de prendre, qu'ils commencent à exiger de l'autre, alors le mariage commence à se désintégrer.
Nous pensons que c'est l'amour qui est à l'origine du fait de donner, parce qu'une personne donne des cadeaux et des faveurs à son bien-aimé. Mais il y a un autre côté de l'argument. Le fait de donner peut amener à davantage aimer.
Nous aimons ce que nous avons créé et entretenu. Nous reconnaissons en lui une partie de nous-mêmes. Qu'il s'agisse d'un enfant que nous avons mis au monde, d'un animal que nous avons élevé, d'une plante que nous avons soignée, ou même d'un objet que nous avons fabriqué ou d'une maison que nous avons construite, nous aimons le travail de nos mains, car c'est en lui que nous nous retrouvons.
[plus je fais des efforts pour quelque chose, plus j'investis une partie de moi-même dans cette chose, et donc plus j'en viens à l'aimer car il y a davantage de moi en elle. Ainsi, le fait de donner à autrui génère plus d'amour. Et plutôt que d'attendre que notre amour se développe pour s'occuper d'autrui, on doit se prendre en main et initier la spirale positive. (en général je donne, et l'autre ne voulant pas rester avec une dette/sentiment de redevabilité, va alors me rendre la pareille, ... )]

L'amour se développe entre un mari et sa femme parce qu'ils se complètent mutuellement.
Seule, chaque personne est incomplète et incapable de remplir sa fonction propre, comme le disent nos rabbins : "Celui qui n'a pas de femme ... n'est pas un être humain complet."
Ensemble, un mari et une femme se complètent et en se donnant cette complétude, ils en viennent à s'aimer ; selon le principe que nous avons établi : celui qui donne, aime."

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-> L'amour, au début, est comme une lueur dans les sillons du cœur qui grandit avec le temps selon la bonté de ses actes.
L'amour principal vient après le mariage. Ceci est différent de la coutume moderne, où un homme et une femme tombent d'abord amoureux par des démonstrations et des expressions d'affection, pour perdre leur amour par la suite lorsqu'ils voient qu'ils se sont trompés ...
[Malbim - Ki Tétsé 24,1]

-> Le mot "amour" (aava) vient du mot hav (donner). L'amour se développe en donnant et en s'engageant envers l'autre ...
Le mariage n'est pas le sommet [de l'amour entre 2 personnes], mais uniquement le début de l'alliance du mariage, le jour où la graine de l'amour est plantée.
Il est impossible qu'un jeune homme et une jeune femme s'aiment au même degré qu'un mari et une femme, ou qu'un couple âgé qui s'aime.
Car ce n'est qu'après de nombreuses années, contenant du bon et du mauvais, que sont forgées les chaînes qui lient ensemble leurs coeurs et leurs esprits.
[rabbi Shimshon Raphael Hirsch]

-> Une jeune femme célibataire discutait avec le Rabbi de Loubavitch de certains partenaires potentiels qui lui avaient été proposés et elle lui expliqua pourquoi aucun d'entre eux ne lui plaisait.
Le Rabbi sourit. "Vous avez lu trop de romans d'amour", a-t-il répondu.
"L'amour n'est pas l'émotion écrasante et aveuglante que l'on trouve dans le monde de la fiction. Le véritable amour est une émotion qui s'intensifie au fil de la vie. Ce sont les petits actes quotidiens d'être ensemble qui font fleurir l'amour. C'est le partage, l'attention et le respect mutuel. C'est construire une vie ensemble, une famille, un foyer.
Au fur et à mesure que 2 vies s'unissent pour n'en former qu'une seule, il arrive un moment où chaque partenaire a le sentiment de faire partie de l'autre, où chaque partenaire ne peut plus visualiser la vie sans l'autre à ses côtés."
[rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

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-> L'intimité relie 2 âmes, car lorsque l'âme est créée à l'origine, elle est créée comme une créature androgyne mâle/femelle avec une seule âme.
Au cours du processus de création, ils sont séparés en 2 corps, mais ils doivent se réunir car l'esprit de D. repose sur eux comme une seule âme, alors qu'ils s'unissent avec amour.
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Guittin 91]

-> Rav Yéhouda dit : "Il est interdit d'épouser une femme avant de l'avoir vue, de peur qu'il ne voie quelque chose de laid en elle, et qu'elle soit laide pour lui, comme il est écrit : "Aime ton prochain comme toi-même"."
[guémara Kidouchin 41a]

-> "Lorsque vous partirez en guerre contre vos ennemis et que D. les livrera entre vos mains, et que vous capturerez ses captifs, et que vous verrez parmi ses captifs une femme belle de forme, vous pourrez la prendre pour épouse" (Ki Tétsé 21,10-11)
Le Ohr ha'Haïm commente : "La raison pour laquelle vous êtes attiré par elle et que vous la désirez est que la partie de son âme qui est bonne et sainte brille."

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-> Il faut aimer sa femme et ses enfants parce qu'il y a une mitsva de le faire, et non parce que c'est naturel de le faire. Il y a une grande différence entre l'amour qui s'épanouit à partir du commandement : "Aime ton prochain comme toi-même", et l'amour naturel.
[rabbi Henoch Leibovitz - 'Hidouché haLev - Kédochim]

-> Lorsque notre amour était intense, on pouvait dormir sur le fil d'une épée.
Maintenant que notre amour n'est plus intense, même un lit de 60 coudées ne nous suffit pas.
[guémara Sanhédrin 7a]

"Deux valent mieux qu'un" (tovim hachnayim min haé'had - Kohélét 4,9)

Cela peut faire référence au mariage. Il vaut mieux qu'un homme et une femme se marient, plutôt qu'ils ne restent célibataires.
Pour l'homme, il est écrit : "lo tov héyot haadam lévado" (il n'est pas bon que l'homme soit seul - Béréchit 2,18).
Pour la femme, la guémara (Yébamot 118b) dit : "il vaut mieux vivre à 2 que vivre seule". Le sens est qu'une femme préfère même un mariage moins souhaitable plutôt que de devoir rester célibataire.

Le Rokéa'h précise que la guématria de "hachnayim min haé'had" (à deux plutôt qu'un - הַשְּׁנַיִם מִן הָאֶחָד) est de 513. C'est la même valeur que les mots : 'hatan (458 - חתן) et kalla (55 - כלה), qui s'unissent lors du mariage.

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-> Lorsque le verre est brisé sous la 'houpa, tout le monde crie : "Mazal tov!"
Le Séfer Matamim fournit une raison à cela. C'est parce que les premières lettres de : "mé'ich luka'ha zot" (מאיש לקחה זאת - c'est de Ich [l'homme] que celle-ci [la femme] a été prise - Béréchit 2,23), forment le mot : "mazal" (מזל).
Quant au mot "tov", il fait allusion à la femme, comme l'écrit le roi Salomon : "Qui a trouvé une femme distinguée a trouvé le bonheur (tov)" (matsa icha matsa tov - Michlé 18,22).
A l'inverse, on a pu voir précédemment qu'être seul n'est pas une bonne chose, comme pour l'homme : "il n'est pas bon ...".

=> Ainsi, en proclamant : "Mazal Tov" suite à la 'houpa, l'assistance exprime son désir que ce mariage prouvera jour après jour, qu'il a été une faveur du Ciel : la kalla étant véritablement la moitié manquante du 'hatan, et que grâce à elle, le couple ne va vivre que du tov dans leur nouvelle vie de mariés.
[c'est aussi une bénédiction que le mazal du couple soit toujours le plus bon (tov) possible! ]

Réjouir les mariés

+ Réjouir les mariés :

-> C'est une grande mitsva de réjouir le coeur d'un 'hatan et d'une kalla.
[Rambam - Halikhot Avel 14,1 ; Tour - Even haEzer 65 ]

-> Selon le Radbaz, chaque mariage qui a lieu ici sur terre suscite une grande joie au ciel.
Par conséquent, la joie qui règne dans ce monde terrestre lors d'un mariage est un écho de la joie qui règne dans le monde céleste.

-> Rabbi Yéhouda bar Ilaï interrompait son étude de la Torah pour aller réjouir une kalla en dansant devant elle avec une branche de myrthe.
De même, Rabbi Chmouël bar Rav Its'hak dansait à un mariage en jonglant avec 3 branches de myrte.
Lorsqu'il mourut, une colonne de feu en forme de branche de myrte le sépara de tous les autres, lui accordant un grand honneur. C'était un événement céleste témoignant de la grand mitsva qu'il a accomplie.
[guémara Kétoubot 17a]

-> Le midrach nous dit que même la méchante reine Izével dansait, tapait des mains et agitait la tête devant un 'hatan et une kalla.
Bien qu'elle ait été tuée et que les chiens aient dévoré son corps, en punition de ses crimes, néanmoins lorsque ses restes ont été rassemblés pour être enterrés son crâne, ses pieds et les paumes de ses mains ont été épargnés. (voir Méla'him II 9,35-36)
Ils ont été trouvés intacts, comme une récompense pour s'être réjoui devant un 'hatan et une kalla.
[voir Radak et Rachi Méla'him II 9,35 ; Pirké déRabbi Eliézer chap.17]

-> "un temps pour danser" (ét rékod - Kohélét 3,4)
Rachi commente : cela fait référence à la danse en présence d'un 'hatan et d'une kalla.

-> Lors d'un mariage, le rav Avraham Pam s'est adressé au groupe de musique, et leur a dit d'avoir l'intention de rendre le 'hatan et la kalla heureux (sim'hat 'hatan vékalla), afin que de cette manière, ils accomplissent cette mitsva.

-> Le rav Avraham Grodzinski (1883-1944), machguia'h de la yéchiva de Slabodka, lorsqu'il visita une fois Varsovie, il a soudainement jeté un coup d'oeil à sa montre et s'est mis à chanter et à danser.
Il expliqua : "En ce moment, l'un de mes étudiants se marie à Slabodka. Bien que je ne puisse pas participer personnellement à son mariage et accomplir la grande mitsva de réjouir le 'hatan, néanmoins je me réjouis même de loin, car je me sens très heureux pour lui".

"Hachem demanda à Avraham : ... Ecoute la voix de Sarah (shéma békola - שמע בקלה)" (Vayéra 21,12)

=> N'aurait-on pas dû dire : "shéma lékola" (écoute sa voix - שמע לקלה), plus correct grammaticalement parlant?

-> Le rav Yéhochoua Alt explique :
D'une manière générale, les femmes parlent de façon allusive, indirecte, et il y a un non-dit puisqu'il faut savoir lire au travers des lignes de leurs propos.
C’est là l’expression plus ou moins consciente de la mida féminine de tsniout (modestie, discrétion) : "kol kévoda bat mélé'h" (Toute resplendissante est la fille du roi dans son intérieur - Téhilim 45,14).
La tsniout consiste à garder les choses cachées, comme le fait de parler à demi-mots.
Néanmoins, les hommes doivent apprendre à briser cette barrière et comprendre ce que veulent dire leurs épouses.

=> Pour cette raison, il n’est pas dit : "écoute sa voix" (shéma lékola), mais plutôt "écoute dans sa voix" (shéma békola - שמע בקלה). = c'est-à-dire ce qu’elle sous-entend.