Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

J'ai été jeûne, et grâce à D. j'ai dépassé les 80 ans, et dans ma vie je n'ai jamais entendu de cas où une personne a renoncé à quelque chose (dans un but de préserver la paix), et qui en est ressorti perdante.
Une personne qui cède (pour le shalom, l'honneur d'autrui, ...) est toujours gagnante.

[rav Elazar Ména'hem Chakh - il écrit cela dans Michtavim ouMaamarim p.122]

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-> Il faut céder lorsque nous sommes confrontés à des situations qui peuvent potentiellement déboucher sur un conflit. Cette qualité est une grande source de mérites.
[rav Elazar Ména'hem Chakh]

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-> Le fait d'aimer autrui, de le juger favorablement, ... sont des mitsvot comme d'autres qui nécessitent de dépenser de l'argent.
Nous sommes prêt à dépenser de l'argent pour un étrog, pour écrire un Séfer Torah, pour recevoir des invités (hachnassat or'him), pour faire une mariage, ...

Le 'Hafets 'Haïm dit que nous devons également être prêt à dépenser, à "perdre" de l'argent pour préserver l'harmonie dans notre famille, avec nos amis et voisins.
Plutôt que de discuter sans fin et de se battre sur de petites sommes d'argent, nous devons consacrer cet argent pour promouvoir la paix.

Le 'Hafets 'Haïm conclut que cela est certainement aussi important que pour toute autre mitsva.

[ex: en acceptant de céder (de l'argent, de notre honneur) afin de préserver l'amour avec notre prochain (tu aimeras ton prochain comme toi-même), nous nous évitons également beaucoup de lachon ara et d'agir à de nombreuses reprises à l'encontre de notre obligation d'aimer notre prochain, de la juger favorablement.
De plus, la paix est le canal permettant aux bénédictions de descendre sur nous!]

-> b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2013/12/01/garder-le-silence-pour-preserver-la-paix
et : https://todahm.com/2019/07/08/la-paix

-> "Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17
Nos Sages (guémara Sanhédrin 27b) disent que si un juif évite de parler à une connaissance pendant plus de 3 jours en raison de sa haine, il a transgressé cette mitsva.

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-> Une personne ne peut pas imaginer combien de douleurs elle se dispense en acceptant avec amour et confiance, les insultes, les coups et les attaques qu'elle peut recevoir d'autrui.
A la place de réagir radicalement et avec colère, on doit accepter que cela nous vient en place de souffrances beaucoup plus importantes, et que cela peut même venir sauver notre vie.
[Ben Ich 'Haï]

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-> "Celui qui a pitié d’autrui, D. a pitié de lui. "
[guémara Shabbath 151b]

-> "Lorsque l’on se retient de rendre la ‘mesure’ (la pareille à ceux qui nous ont fait du mal), tous nos péchés sont pardonnés. "
[guémara Roch Hachana 17a]

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-> Celui qui en tient pas rigueur aux autres, sa prière sera agréée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Par le fait que tu gardes le silence lorsqu'on t'insulte, tu mériteras que Hachem réponde à ta demande.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Si tu n'es pas en paix avec les autres, ta prière ne sera pas agréée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> A cause d'un vol ou d'une honte qu'il aurait infligé à autrui, la prière de l'individu ne sera pas écoutée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Trois choses font perdre la prière :
1°/ "Ne méprise aucun homme", il s'agit de ne pas mépriser qui que ce soit ; quand on n'est pas attentif sur ce point, la qualité de la prière s'en ressent.
2°/ L'altération de la foi, celle-ci n'étant pas parfaite, ce qui correspond à l'idolâtrie.
3°/ Le dommage occasionné à l'Alliance (la brit).
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e Tome - Torah 10]

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+ "Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra un jugement indulgent (à Roch Hachana) sur tous ses péchés"
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Rachi commente : "celui qui ne se montre pas intransigeant, qui renonce à se venger mesure pour mesure de ceux qui l'ont offensé (ou lui ont fait du mal) et qui laisse passer et oublie".

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit que Hachem rend justice mesure pour mesure.
Ainsi, lorsque quelqu'un est miséricordieux et bon avec autrui, alors Hachem va le traiter de la même manière, et va d'une certaine façon : "détourner son regard de ses fautes" (Roch Hachana 17a).

Le Ram'hal ajoute qu'à l'inverse celui qui ne va pas renoncer, "détourner son regard" à un comportement mauvais/maladroit d'autrui pour préserver la paix, il va devoir en payer le prix.
Lorsqu'une personne se comporte d'une manière stricte et qu'elle souhaite voir punie ceux qui l'ont blessé, ou bien lorsqu'elle garde rancune contre ceux qui lui ont fait du mal, alors par cela elle demande à Hachem de la traiter de la même façon. Si j'applique la loi stricte vis-à-vis d'autrui, alors Hachem me jugera selon la loi stricte.
Qui peut survivre à cela? Sans la miséricorde de D. à notre égard, que peut-on prétendre recevoir dans notre vie?

-> Nos Sages disent : "Les hommes qui sont offensés et qui n'offensent pas en retour ... le verset dit à leur égard : "Tes bien-aimés rayonneront comme le soleil dans sa gloire" (Choftim 5,31)."
[guémara Guitin 36b ; guémra Shabbath 88b]

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-> Un des exemples les plus connus du fait d'être "vatran" (de renoncer pour la paix) est celui de : Ra'hél.
Elle a été prête à renoncer à se marier avec Yaakov (avec les implications énormes que cela pouvait avoir! [ex: renoncer à mettre au monde le peuple juif]).
A la place, elle a donné les signes secrets qui étaient convenus avec Yaakov, et ce afin que Léa ne soit pas humilié, après que Lavan l'a forcée à prendre la place de Ra'hél.
En récompense de cette attitude (de renoncer), Hachem lui a promis une grande récompense.
Il est écrit : "que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, dit Hachem, ils reviendront du pays de l'ennemi." (Yirmiyahou 31,15).
Rachi commente : Hachem a promis que les juifs seraient délivrés par le mérite de Ra'hel.

-> Selon le Léka'h Tov (Vayétsé), l'acte de renoncement le plus impressionnant et le plus connu au monde est celui de Ra'hél au profit de sa soeur Léa, lorsqu'elle épousa Yaakov.
Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) écrit à ce sujet :
Quelles furent les pensées de Ra'hel à ce moment-là? Pourquoi choisit-elle d'aider sa sœur à lui prendre son mari, et d'anéantir de ses propres mains l'espoir d'épouser Yaakov le Juste, qu'elle avait attendu [ardemment] durant 7 années?

C'est qu'à cet instant, Ra'hel comprit une chose précise : "Certes, j'épouserai Yaakov. Mais quelle honte immense subira ma sœur! Qu'est-ce que le Maître du Monde attend de moi? Que je me marie, ou que je lui évite d'avoir honte?"
Et Ra'hel notre mère, cette Juste merveilleuse, comprit qu'aux yeux du Ciel, éviter que l'autre n'ait honte était plus important, et c'est ce qu'elle fit.

Par cette action, Ra'hel nous a enseigné l'attitude merveilleuse que doit adopter celui qui aspire à accomplir la volonté de D. Avant de faire quoi que ce soit, en particulier dans le cas où nous sommes en colère, nous devons nous demander si D. serait ou non satisfait de ce que nous projetons de faire.
Quel bénéfice Ra'hel a-t-elle tiré de cet acte de renoncement?

Rachi explique, au sujet du verset : "D. se souvint de Ra'hel, et il ouvrit sa matrice" (Vayétsé 30,22) que D. se souvint du moment où Ra'hel avait transmis les signes à sa sœur, et par le mérite de cette action, elle eut un enfant. Si Ra'hel s'était contentée d'épouser Yaakov, elle serait demeurée stérile pour toujours. Mais par le mérite d'avoir renoncé au profit de sa sœur, elle aussi eut le mérite de mettre au monde des fils.

Finalement, non seulement celui qui renonce gagne au change, mais c'est le renoncement lui-même qui est la source du bénéfice!
On se dit parfois : "J'ai renoncé plusieurs fois et je n'y ai rien gagné!". Il faut bien comprendre que parfois le bénéfice arrive à long terme, et qu'il ne nous est pas possible d'estimer ni quand nous serons gagnants ni combien nous y gagnerons.

La 2e récompense, que mérita Ra'hel pour ce même renoncement en faveur de sa sœur, ne fut visible qu'après 1146 ans! C'est ce que nous raconte le midrach, au sujet de la destruction du Temple :
Les anges demandèrent pitié à D., mais Il ne les écouta pas ; Avraham se présenta, mentionna ses mérites, en vain ; Its'hak se présenta, il mentionna le Sacrifice, mais sa requête ne fut pas entendue ; Yaakov se présenta, il mentionna les souffrances subies, rien n'y fit. Ra'hel notre Mère surgit, elle rappela à D. qu'elle avait transmis les signes à sa sœur sans la jalouser, et qu'elle l'avait préservée de la honte ...
Au même moment, D. s'émut et dit : "Par ton mérite, Ra'hel, Je ramènerai Israël à sa place"; "Des pleurs amers, c'est Ra'hel qui pleure ses enfants, elle ne veut pas se consoler de les avoir perdus."
D. lui répond : "Ainsi parle D., que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, parole de D., ils reviendront du pays ennemi. Et il y a de l'espoir pour ton avenir, parole d'Hachem, tes enfants rentreront dans leur domaine".

Ce que ne purent obtenir les Pères, ni Moché notre Maître, Ra'hel y parvint par le mérite de s'être tue, et ce après plus de mille ans! Par le seul mérite du renoncement de Ra'hel, nous avons mérité la promesse de la Délivrance future.

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-> Il existe une ségoula pour le chalom bayit, celle de plier le talith à la sortie de Shabbath. Pourquoi?
Car l'homme qui sait se plier, puis se plier encore une fois, est assuré d'avoir un bon shalom bayit.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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-> La rabbanit Koledetsky, une fille du rav 'Haïm Kanievsky, donne 2 conseils pour maintenir un bon shalom bayit :
- s'habituer à céder et à ne pas être trop insistant à vouloir que les choses soient de la façon dont on désire ;
- chacun doit donner à son ou sa partenaire [au moins] 2 compliments par jour.

-> Le rav David Sutton ajoute à cela :
De la même façon qu'à Shabbath nous avons 2 pains [pour le motsi], de même nous devons doubler les compliments que nous disons à notre épouse, et donc lui exprimer au moins 4 compliments pendant Shabbath.
En effet, Shabbath est un moment où l'on doit travailler à améliorer nos paroles positives, et en ce sens nous devons être particulièrement généreux avec nos louanges et compliments.

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-> b'h, voir également :
- https://todahm.com/2016/10/18/4883-2
- https://todahm.com/2020/07/20/14243-2

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-> b'h, L'importance de ne pas répondre aux disputes : https://todahm.com/2018/12/25/limportance-de-ne-pas-repondre-aux-disputes

-> Hachem n'aime pas qu'il y ait des querelles : https://todahm.com/2022/06/07/36279

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-> "Dans le Shalom Bayit, celui qui renonce, c'est celui qui gagne"
[rabbi de Satmar]

Le rav Yé'hia Benchétrit de commenter :
-> "Ce que l'on a dans la vie, ce n'est pas ce que l'on a obtenu, c'est ce que l'on a sacrifié pour l'avoir"
-> "Une chose n'a de place en soi, que par rapport au sacrifice que tu as fait pour elle".

=> Lorsque cela se fait de façon saine et dans le respect de la Torah, la personne qui a cédé par amour de l'autre, va être la grande gagnante, car bien qu'elle n'a pas eu le dernier mot, elle aura par cet acte développé davantage son amour, son attachement pour l'autre.
[selon le rav Dessler, plus on donne à autrui (du temps, des paroles positives, de l'aide, ...), plus on met une partie de soi en cette personne, et plus on en vient à l'aimer.]

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.
On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.

Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.
Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

-> Rachi (guémara Shabbath 127) enseigne que le fait d’amener la paix est : une extension du fait de juger favorablement autrui.

[ainsi en renonçant pour préserver la paix, l'harmonie avec autrui, cela implique que nous jugeons autrui positivement.
Au-delà de nous être bénéfique dans ce monde, dans le monde à venir cela sera un joker incroyable. En effet, en cédant pour la paix, en jugeant positivement, alors il en sera de même concernant nos mauvaises actions, qui ne seront alors pas vraiment considérées comme telles au moment de notre jugement.]

-> b'h, concernant l'importance de juger autrui favorablement : https://todahm.com/2018/12/09/limportance-de-garder-sa-langue-4e-partie

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-> "Plus un homme est donneur, plus il est à l'image de son Créateur, et plus il est important ('hachouv)."
[Ben Ich 'Haï - guémara Kétouvot 5a]

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-> Au sujet de l’immense récompense de celui qui sait renoncer à son droit légitime en faveur de son prochain, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béréchit 1,1) rapporte au nom du Zohar (dans son introduction 2b) :
"Au moment de la Création du monde, les lettres se présentèrent devant le Créateur.
La lettre ת (tav) se présenta en disant : "Maître du monde, désires- Tu créer le monde avec moi ?" ...
Mais Hachem la repoussa tout comme les arguments qu’elle avançait et en fit de même avec chacune des autres lettres, jusqu’à ce que se présente la lettre ב (bet).
Il l’accepta et créa le monde avec elle, comme il est écrit : בראשית (béréchit).
La lettre א (alef) garda le silence (bien qu’elle vît que la lettre qui venait après elle était promue à un rang élevé et qu’elle même demeurait dans l’ombre).
Hachem lui dit alors : "Alef, pourquoi gardes-tu le silence? ... Tu seras la première de toutes les lettres ... et c’est par toi que commenceront les 10 Commandements : "Ano'hi Hachem Eloké'ha" (אנכי ה׳ אלקיך)."

=> Cela nous enseigne que renoncer à son droit finit toujours par être profitable.
Garder le silence alors que nous pourrions revendiquer nos droits nous permet de nous élever et de nous retrouver finalement en première ligne.

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-> b'h, le divré Torah : https://todahm.com/2021/04/27/31492

-> voir également l'exemple de Hillel et sa récompense du fait d'avoir cédé par humilité : https://todahm.com/2015/09/06/lhumilite-de-hillel-et-comment-elle-fut-recompensee

On peut rapporter ici les conclusions du rav Yaakov Israël Pozen :
"Hillel a cédé, il a baissé la tête, humblement, n'a pas fait la guerre en défendant son avis. De ce fait, c'est D. Lui-même qui a mené son combat. Et quand c'est D. qui mène un combat, l'issue en est bien plus sûre!

... Celui qui veut vaincre a intérêt à céder. Il arrivera ainsi à une victoire authentique, et ce pour deux raisons : tout d'abord, céder, c'est une grande victoire. Et au-delà de ça,
Là-haut, c'est D. qui dirige les combats, et si tu ne fais pas la guerre toi-même, Lui mènera les choses comme tu le souhaites."

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-> On posa un jour la question suivante au Rav Steinmann : "Du temps de Kora'h, quand il y avait d'un côté les 250 chefs du Sanhédrin et Kora'h, qui était un homme de valeur, et de l'autre Moché et Aharon et tout le peuple d'Israël, comment pouvait-on distinguer celui qui avait raison dans la polémique qui les opposait?"

Le Rav leur répondit : "Il suffisait d'observer lequel des deux partis restait silencieux. Comme il est dit dans la guémara (Kidouchin), 'quand deux personnes se disputent, celui qui se tait est celui qui est le plus noble'."

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+ La paix du foyer

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) écrit :
Beaucoup payeraient cher pour savoir quelles sont les bases de la paix, et quelles sont les conditions pour vivre en paix, en particulier au sein du foyer. Il ne fait aucun doute qu'en première place vient le fait de savoir se retenir de répliquer en cas de conflit, savoir se taire, et retenir les mots acerbes qu'on a sur le bout de la langue.

On voit une allusion à cela dans la bénédiction de Bilam (Balak 24,5) : "Qu'elles sont belles tes tentes, ô Yaakov, tes demeures, ô Israël".
Rachi explique : "il a vu que les ouvertures n'étaient pas orientées les unes en face des autres".

L'ouverture, c'est aussi la bouche : "les ouvertures n'étaient pas orientées", c'est-à-dire que les bouches ne s'ouvraient pas pour parler contre les autres. Ils savaient retenir les paroles inutiles et pardonner en cas de désaccord ou d'altercation. C'est le secret de la bénédiction de Yaakov.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/03/17/35298

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) enseigne également :
L'une des explications du mot "chamayim" (ciel), c'est qu'il est composé de "ech" (feu) et "mayim" (eau). Il manque cependant une lettre, Aleph, dans la fusion de ces deux mots.
En effet, quand on associe deux éléments contraires, il faut que l'un des deux renonce à quelque chose.
Reste à savoir pourquoi il fallait que ce soit au feu qu'on ôte une lettre pourquoi pas plutôt l'un des deux 'Mem' présents dans le mot 'mayim'?
La réponse nous apporte un principe fondamental : celui qui doit céder et faire un pas en arrière est celui qui est le plus 'feu', celui qui s'enflamme le plus facilement.

Le plus il y a d'harmonie, de respect mutuel, d'attachement entre un mari et sa femme, en particulier lorsque les 2 observent la Torah et les mitsvot, le plus sera importante la quantité des bénédictions d'Hachem à eux 2, pour combler tous leurs besoins.

[rabbi de Loubavitch]

Si un homme [marié] est capable de trouver une femme plus belle que la sienne, c’est qu’il n’a jamais vraiment aimé la première ...

Autrement dit, lorsque je me marie, la problématique n’est pas de prendre la plus belle du monde, mais que, dès lors que je l’ai choisie, la plus belle, c’est elle!

[rav Yossef 'Haïm Sitruk]

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-> Le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 572) enseigne que lorsqu’un homme aime sa femme, aucune autre femme au monde ne semble attirante à ses yeux, et il n’en a aucune envie de fauter.

[pour cela par exemple, on essaiera autant que possible d’apprécier les qualités de notre épouse, tout ce qu’elle apporte à notre vie, … En effet, en ne prenant pas cela pour acquis, nous pouvons développer son importance, notre estime d’elle à nos yeux, et ainsi réduire à néant toute autre femme (puisque ne lui arrivant pas à la cheville!), et tout moment de friction (comment puis-je m’emporter contre elle, alors qu’elle fait tellement pour moi, qu’elle m’apporte tellement dans ma vie, qu’elle a de si belles qualités, …)]

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[b'h, issu du 2°/ du divré Torah : https://todahm.com/2018/10/10/3-questions-reponses-paracha-ki-tetse ]

[Même] s'ils ont eu une maison/foyer paisible pendant la semaine, lorsque Shabbath arrive ils doivent se couvrir l'un l'autre de mots agréables et de davantage d'amour.

[Tikouné Zohar - p.64b]

Rabbi Akiva fait ce commentaire : "Si un homme et sa femme sont méritants, la Présence Divine résidera parmi eux, sinon un feu les consumera"

Rava précise : le feu de la femme est plus dévastateur que le feu de l'homme.
Pour quelle raison?
C'est parce que pour la femme (icha - אשה) les lettres (aléph et chin, qui forment le mot : éch - feu - אש) son juxtaposées, tandis que pour l'homme (ich - איש) ces lettres (qui forment le mot אש) sont séparées (par la letttre "youd").

[guémara 17a]

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-> Lorsque les 2 conjoints sont méritants, en demeurant fidèles l'un à l'autre et en suivant le chemin "droit" de la Torah, Hachem distribuera les lettres de Son Nom י-ה, le youd à l'homme (איש) et le hé à la femme (אשה).

Mais s'ils ne sont pas méritants, Hachem retirera Son Nom, donc les lettres youd et hé, et il ne restera plus chez chacun que les lettres aléph et chin qui forment le mot אש (éch - feu) ; ce couple va alors à sa perte par le feu de la dispute.
[Rachi]

-> Le rav 'Haïm Vittal dit que celui qui porte atteinte à sa paix conjugale provoque le départ de la présence Divine de son foyer et la disjonction du Nom divin : les lettres Divines Youd et Hé, respectivement placées en l’homme et en la femme, se détachant d’eux.

-> Tant qu'Adam était seul, il s'appelait : "adam" (אדם).
Lorsque Hachem lui a donné sa compagne 'Hava, ils se sont appelés : "éch" (אש).
Hachem a dit : "S'ils suivent Mes voies et accomplissent Mes commandements, Mon Nom י-ה sera posé sur eux pour devenir איש et אשה dignes de ce Nom, et Je les épargnerai de toute détresse ; sinon Je retirerai d'eux Mon Nom, c'est-à-dire les lettres youd et hé, et ils redeviendront אש (un feu), selon le verset : "Car ce sera un feu dévorant jusqu'à la perdition" (Iyov 31,12).
Ils se "brûleront" alors l'un l'autre jusqu'à se détruire mutuellement.
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.12]

-> La lettre youd (י) du milieu du mot איש, qui s'écrit en plein יוד, a pour guématria : 20.
La lettre chin (ש) du milieu du mot אשה, qui s'écrit en plein שין, a pour guématria 360;
La guématria totale de ce couple de lettre est donc de 380 (20+360) ; si on ajoute les 6 lettres (de איש et אשה), on obtient 386 qui est la guématria du mot : "Ché'hina" (Présence Divine - שכינה), de valeur 385 auquel on ajoute 1 pour le mot lui-même (le kollel), soit au total 386.

Il y a donc ici une allusion au fait que la Présence Divine (chékhina) règne au "milieu" du couple.
[Ben Ich 'Haï]

"Tout homme qui n'a pas d'épouse ne peut pas être appelé : "Adam" (Homme)."

[rabbi El'azar - guémara Yébamot 63a]

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-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.3,p.33) commente :
Hachem a doté l'homme et la femme d'un pouvoir de donation (koa'h hanétina) par lequel ils se complètent mutuellement au cours de leur vie matrimoniale.
Le donneur apporte au receveur le complément qui lui manque, et le receveur permet au donneur d'exercer son pouvoir de donation.
Par cet échange réciproque, l'unité du couple se renforce, car chacun donne et reçoit.

Plus l'homme et la femme sont différents, plus cette complémentarité est nécessaire et devient une source d'amour mutuel.
Mais si chacun des 2 membres du couple veut vivre une vie égoïste en ne pensant qu'à prendre (koa'h hanétila), la discorde s'installe, voire même la haine.

Nous comprenons pourquoi un homme non marié ne peut pas être entier, car il n'échange pas et ses manques demeurent ; il ne peut donc pas être appelé : Adam.

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-> Il n'y a pratiquement aucun endroit ou moyen pour qu'un homme puisse arranger son caractère et devenir complet, si ce n'est dans sa maison et son comportement en cet endroit.
A chacun Hachem donne la femme dont il a besoin et qui correspond [le mieux] pour compléter son objectif.
[rabbi 'Haïm Vittal - début du Chaaré Kédoucha]

"De chaque être humain s'élève une lumière qui atteint directement le Ciel, et lorsque 2 âmes qui sont destinées à être ensemble se trouvent l'une l'autre, les flux de lumière s'écoulent ensemble et une seule lumière plus brillante sort de cet être uni."

[Baal Chem Tov]

+ Les défis de notre génération (par le rabbi Friedlander) :

"Les gens d'aujourd'hui ont une vie moins difficile que ceux des générations précédentes, c'est la raison pour laquelle ils ont moins d'endurance pour affronter les situations difficiles.
Ainsi, dans notre génération moderne en avancée perpétuelle, les gens cherchent des solutions rapides à leurs problèmes et ne sont pas prêts à s'armer de patience.

De plus, notre société habituée au luxe, au confort et aux solutions faciles refuse de souffrir et de faire des concessions.
Ce phénomène accentue l'égocentrisme et amoindrit le désir de se dévouer pour son conjoint et donc de céder."

[rabbi 'Haïm Friedlander - Introduction au "Véyadata ki shaom aolé'ha"]

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-> Cela est à mettre en parallèle avec les paroles fondamentales de rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) :
"Nous avons tendance à penser que le don est une conséquence de l'amour car il est logique d'avoir envie de donner à une personne que l'on aime.
Mais l'inverse est d'autant plus vrai. En effet, l'homme aime le fruit de son investissement, car il ressent qu'une partie de lui s'y trouve désormais".

-> Aux couples à l'aube de leur mariage, le rav Dessler disait :
"Faites en sorte d'aspirer toujours à vous prodiguer du bien mutuellement comme maintenant, au début de votre couple.
Et sachez que dès lors que vous commencerez à réclamer l'un de l'autre ce que vous pensez vous revenir de droit, votre bonheur se dissipera."

"Selon nos Sages, il est plus important de se marier et d'avoir des enfants que de construire le Temple.
[...]

La mitsva relative au mariage est si importante que nos Sages n'hésitent pas à autoriser quelqu'un à vendre un rouleau de la Torah dans ce but.
[...]

Tant qu'un homme reste sans épouse, la Présence Divine l'abandonne.
Un célibataire doit implorer D. de le sauver du mal, car toutes sortes d'esprits maléfiques s'attachent à lui.
Quiconque ne s'est jamais marié, il eut mieux valu qu'il ne vienne pas au monde.
Lorsqu'il quitte ce monde, il est puni pour ne pas avoir laissé de descendance.
[...]

Dans le monde futur, les provisions principales dont dispose l'homme pour le sauver, sont les bons enfants dont il est le père.
[...]

Tout comme le commandement nous enjoint de "croître et de multiplier", il nous ordonne également de "croître et de multiplier" notre étude de la Torah ...
Un homme doit ressentir les mêmes souffrances lorsqu'il perd un enfant ou oublie une étude."

[Méam Loez - Béréchit 1,28 : "Croissez et multipliez et remplissez la terre"]

"La bonté que l'homme manifeste à sa femme et aux habitants de sa maison est la plus grande bonté possible, de première qualité."

[Saba de Slobodka - Ohr haTsafoun]

[en effet, il explique que plus on présente un acte de bonté de façon à ce que le bénéficiaire ne ressente pas le "pain de la honte" (d'avoir à "s'abaisser" à recourir à l'aide d'autrui), et qu'il se sente bien qu'on l'aide, alors plus la bonté est grande, parfaite.
Plus le bénéficiaire se sent proche de celui qui donne, moins il a le sentiment de dépendre d'autrui. Ainsi, la bonté envers sa femme, qui est comme notre propre corps, est la plus proche de la bonté de Hachem envers l'homme, qui ne sent pas le "pain de honte".]