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L’importance de garder sa langue (3e partie)

+ L'importance de garder sa langue (3e partie) :

-> "Il n'y a rien qui distance plus un homme de son Créateur que le lachon ara"
[Ohr ha'Haïm - Vayikra 14,9]

-> "D. dit à propos de celui qui dit du lachon hara : "Lui et moi ne pouvons coexister dans le même monde", ainsi que dit le verset : "Quiconque calomnie son prochain en secret ... lui Je ne puis le supporter" (Téhilim 101:5)."
[guémara Arakhin 15b]

-> "Le peuple juif a été exilé à cause de la faute du lachon hara."
[‘Hafets ‘Haïm – Chmira haLachon – Zé'hira chap.6]

-> Si chacun prenait sur lui d'enseigner et d'accomplir les lois de lachon ara, alors Hachem enverrait certainement le machia'h immédiatement
['Hafets 'Haïm - Kvod Chamayim - chap.3]

-> Lorsque Moché a été témoin de l'exil en Egypte, il en a attribué l'origine dans la faute du lachon ara ... et si le lachon ara a retenu les juifs dans le désert, certainement c'est pour cette [même] raison que nous sommes retenus dans un exil aussi long.
[Maharal]

[si nous désirons véritablement la venue rapide du machia'h, combien nous devrions être vigilant à ce qui sort de notre bouche!]

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-> "Quatre types d’individus ne mériteront pas d’accueillir la présence Divine : les moqueurs, les menteurs, les flatteurs et les médisants".
[guémara Sanhédrin 103a]

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-> Tout celui qui garde sa langue mérite d'avoir un esprit saint qui repose sur lui, car le moins une personne parle [de choses non nécessaires, de lachon ara, ...] le plus proche elle devient de la sainteté.
[midrach Pin'has]

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-> "Prononcer de mauvaises paroles (lachon ara) est une faute très grave parce qu’elle tue 3 personnes : celui qui médit, celui qui écoute ces mauvaises paroles et celui dont on a médit."
[guémara Arakhin 15b ]

Le rav Mordé'haï Schwab dit que sans celui qui écoute, il n'y aurait pas de lachon hara, faisant que celui qui a commis la faute la plus grave est celui qui permet son existence (celui qui écoute).

-> Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel) écrit : "Un parent qui parle de lachon ara en présence de son enfant, pourrait verser immédiatement du plomb chaud dans sa gorge".

[la réalité est que dire du lachon ara est une chose tellement grave/nuisible, qu'il vaudrait mieux retirer à son enfant l'usage de la parole plutôt que de lui apprendre à dire du lachon ara. ]

Sur cette notion d'exemplarité, le 'Hafets 'Haïm dit qu'un enfant ne doit jamais entendre un de ses parents mal parler.

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-> " D. forma l’homme poussière de la terre et insuffla dans ses narines l’esprit de vie ; et l’homme devint un être vivant." (Béréchit 2,7)
Selon Ounkelos, "l’homme devint un être vivant" = "Il devint un être doué de la parole."

-> "La parole n’est pas seulement un attribut physique de la personne [mais cela provient également de l’âme]... La définition de l’homme est un être vivant doué de la parole [car sa capacité de parler associe ses aspects physique et spirituel]...
Par conséquent, celui qui dit du lachon hara ... faute par sa parole, qui est son essence.
[D’un autre côté, s’il parle correctement], il parfait son essence."
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - Arakhin 15a]

=> La parole de l'homme définit son essence en tant qu’être humain. Par conséquent, celui qui dit du lachon hara abuse de son essence et la gâche.

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-> Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, les chiens ont réussi à se contrôler en n'aboyant pas.
Hachem a donné à l'homme un intellect, et cependant il est incapable de se contrôler et de refuser d'écouter celui qui lui dit du lachon ara.
Il devient alors même inférieur à un chien.
[le Maharal - rapporté par le 'Hafets 'Haïm]

En ce sens, le Séfer 'Harédim (chap.33) dit que ceux qui disent du lachon ara sont souvent réincarnés en chiens, et pire encore, ils souffrent alors énormément du fait qu'ils se souviennent de leur réincarnation précédente en tant que être humain.

-> Rabbi Moché Amiel fait remarquer que lorsque Chem, le fils de Noa'h, a rapporté le fait que son père était ivre, il a été maudit, tandis que cela n'a pas été le cas pour Noa'h.
=> Ainsi, celui qui parle mal de quelqu'un qui a fauté, est pire que celui qui a commis la faute.

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-> Le roi Salomon est clair : "Mettre un frein à sa bouche et à sa langue, c'est se préserver de bien des tourments (Michlé 21,23).

-> Si une personne fait les efforts de parler moins de paroles de lachon ara, même si ce n'est que 10 mots en moins chaque jour, cela va faire à la fin de l'année un total de plus de 3000 mots de lachon ara évités.
Une telle personne aura ainsi créé plus de 3000 anges qui vont prendre sa défense.
[guémara Kiddouchin 39]

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+ "Maudis soit celui qui frappe son prochain en cachette" (Ki Tavo 27,24)

La guématria du mot : "basséter" (en cachette - בַּסָּתֶר) est de 662, soit la même que : lachon ara (לשון הרע - avec le mot en plus (le kollel)).
[Baal haTourim]

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+ Dire du lachon ara = c'est pire que de se tirer une balle dans la tête :

-> Les mitsvot que nous avons pu faire (parfois au prix de beaucoup d'efforts), partent chez la personne sur laquelle nous disons du lachon ara.
A l'inverse, les fautes de chacune des personnes sur lesquelles nous disons du lachon ara, quittent ces personnes et viennent sur nous.
['Hovot haLévavot ; Chmirat haLachon - Chaar haZé'hira]

[D'ailleurs, c'est une des raisons faisant que nous devons faire faire téchouva (vidouï) sur potentiellement toutes les fautes existantes, car nous ne savons pas quelles fautes nous avons pu récupérer par notre lachon ara sur autrui.

Quel paradoxe : nous disons du lachon ara afin de paraître supérieur à autrui, mais en réalité c'est l'inverse, puisque les mérites que l'on possédait on les lui a donné, et ses défauts, on les lui a pris! ]

-> Selon le Yad David, le nombre de mérites et de fautes transférés est proportionnel à la volonté de vouloir dégrader autrui, au moment où on le dit.

-> Lorsqu'une personne fait téchouva sur son lachon ara (avec autrui et Hachem), ses mitsvot lui sont retournées.

On raconte l'histoire d'un tsadik qui après avoir appris qu'on a dit du lachon ara sur lui, ne s'est pas s'énervé.
A la place, il a envoyé un cadeau à cette personne avec le mot suivant : "Vous m'avez envoyé vos mitsvot comme cadeau. Je voudrais agir de façon réciproque en vous transmettant le cadeau ci-joint."
['Hovot haLévavot]

-> Dans les mots du 'Hovot haLévavot :
"Le jour du jugement final, on montrera à chacun ses actes. Or, de nombreux individus constateront, dans le livre des mérites, des mitsvot qu’ils n’ont pas accomplies et figurant malgré tout à leur actif. On leur expliquera qu’il s’agit de celles des personnes ayant médit d’eux.
De même, d’autres verront qu’il leur manque des mitsvot et s’interrogeront à ce sujet ; on leur dira qu’ils les ont perdues en médisant d’untel et d’untel."

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1183) commente :
"Quelle grande peine éprouveront alors ces derniers! Quand un homme est puni pour son péché, cela est déjà très douloureux, en particulier lorsqu’il est question du jugement de la géhiname. Combien plus cela lui cause-t-il de peine lorsqu’il doit subir une sanction à cause de péchés perpétrés par quelqu’un d’autre, considérés comme les siens suite à sa médisance!
C’est pourquoi Hachem a prévu, déjà dans ce monde, une si grande punition pour la médisance, de sorte à dissuader les gens de transgresser cet interdit et de le fuir comme le feu."
[en effet, selon nos Sages (Arakhin 15b) : "Quiconque médit commet un péché aussi grave que les 3 péchés cardinaux [réunis, et qui sont] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre".]

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-> La loi juive (cf. Choul'han Aroukh 606,1) nous enseigne de ne pas être cruel, et que nous devons pardonner à autrui.
Ainsi, si quelqu'un a dit du lachon ara sur nous, et ensuite nous demande pardon, alors nous devons le lui pardonner.

Le Ben Ich 'Haï demande : lorsqu'une personne dit du lachon ara sur nous, alors toutes nos fautes passent chez cette personne, et nous prenons tous ses mérites.
N'est-il pas alors plus sage de ne pas lui pardonner pour garder ses mérites, et rester débarrassé de nos fautes?

Le Ben Ich 'Haï répond qu'en pardonnant à notre prochain, toutes nos fautes seront expiées, comme la guémara (Yom 23) l'enseigne : "Tout celui qui pardonne à autrui, ses fautes sont pardonnées" (kol amaavir al midotav, maavirin lo al kol péchaav).

Bien que nous perdons alors les mitsvot que nous avons obtenues, néanmoins pardonner est une grande mitsva, car par cela nous réalisons la mitsva de retourner un objet perdu (lui rendant ses mitsvot perdues à cause de son lachon ara).
La récompense de rendre un objet perdu (hachavat avéda) est fonction de l'objet rendu.
=> C'est ainsi qu'en pardonnant et en rendant ses mitsvot à celui qui a dit du lachon ara à notre sujet, nous obtenons un énorme mitsva (les mitsvot retournées ont une valeur infinie et éternelle!).

En ce sens, le Choul'han Aroukh nous conseille de ne pas être cruel, et de pardonner notre prochain, car en pardonnant nous ne perdons rien [au contraire!].
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 16,2) racontent qu'un colporteur vendait ses produits dans les villes voisines de Tsipori (nord d'Israël), et criait : "Qui veut l'élixir de vie?"
Rabbi Yanaï, qui était en train d'étudier, l'entendit vanter sa marchandise. Il lui demanda de lui vendre son "élixir".
Le colporteur lui répondit : "Toi et ceux qui te ressemblent n'avez pas besoin de moi!"
Devant l'insistance de rabbi Yanaï, il prit le livre de Téhilim et lut : "Qui est l'homme qui désire la vie ... préserve ta langue de la médisance" (Téhilim 34,13-14)
Rabbi Yanaï s'exclama alors : "Toute ma vie, j'avais lu ce verset sans avoir pris conscience de cela, jusqu'à ce que ce colporteur me l'apprenne!"

Le 'Hida fait observer que l'étonnement de rabbi Yanaï provenait du fait que le colporteur annonçait : "Qui veut l'élixir de vie?", et non : "Qui veut la vie?"
Car l'homme ne peut mériter la vie futur, que par l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot.
Mais le colporteur lui apprit que de même que certains produits permettent à la récolte et aux aliments de ne pas pourrir et d'être conservés, ainsi il nous est indispensable d'utiliser un élixir pour conserver nos mérites : "Préserve ta langue!"

En effet, rabbénou Bé'hayé, le 'Hovot haLévavot, ... écrivent que celui qui médit sur son prochain verra ses bonnes actions attribuées à ce dernier, quand aux fautes de son prochain, elles lui seront affectées.
C'est pourquoi, l'élixir qui permet de protéger la Torah que nous étudions et les mitsvot que nous accomplissons, afin qu'elles restent nôtres dans le monde futur, est de préserver notre langue.

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-> En général, le malheur atteindra l'homme à cause de son propos [car il aura fauté par la parole].
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Tristesse]

-> Celui qui a l'habitude de se moquer, se tiendra bien évidemment éloigné de la Gloire d'Hachem.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Sim'ha]

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+ Les dégâts extrêmes sur autrui de notre lachon ara :

-> "Une des raisons de la gravité du lachon hara est basée sur le fait que les attitudes d’une personne ont un impact sur les mondes supérieurs.
Les types d’attitudes qu’une personne a dans ce monde provoquent des attitudes similaires dans les mondes supérieurs ...
Lorsqu’une personne dit du lachon hara sur son prochain, elle éveille des forces accusatoires dans les mondes supérieurs contre elle-même et contre le peuple juif.
Par ses paroles, elle donne au Satan le pouvoir d’accuser et d’amener en justice le peuple juif."
['Hafets 'Haïm - Chmirat HaLachon 1;2]

-> "Il me semble clair que la raison pour laquelle la Torah est tellement stricte au sujet cette transgression est que le lachon hara éveille en haut les forces accusatrices contre le peuple juif.
Il parvient même ainsi à tuer un certain nombre de personnes dans différents pays!"

['Hafets 'Haïm - Sefer ‘Hafetz ‘Haïm - Introduction]

-> Lorsqu'une personne va évoquer les fautes de quelqu'un d'autre, alors ses propres fautes sont également jugées au Ciel.
Qui peut se permettre d'avoir les dossiers concernant ses mitsvot et avérot sur la balance d'un jugement très strict, plein de rigueur (et non avec miséricorde, en mesure pour mesure pour avoir été strict avec notre prochain).
[on dit du lachon ara sur autrui (ex: des fautes véridiques de X) plein de fierté d'avoir le dessus sur autrui (enfoncer l'autre pour mieux sentir supérieur), mais en réalité nous perdons tellement!]
[rav 'Haïm Vital - Chaar haKédoucha]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/04/25/le-lachon-ara

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+ "Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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+ "Quiconque dit du lachon hara voit ses fautes grandir jusqu'au ciel, comme il est dit : "Leur bouche s’attaque au ciel, leur langue promène ses ravages sur la terre" (Téhilim 73,9)."

[selon Reich Lakich - guémara Arakhin 15b]

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-> Un juif doit se dire :
"Hachem a eu pitié de moi et m'a donné une âme sainte provenant d'un lieu saint sous le Trône de Gloire et non aux autres nations.
Hachem m'a aussi donné un joyau précieux, la sainte Torah, et ne l'a pas donné aux anges qui la demandaient, mais Il préféra l'accorder à l'humanité.
Comment pourrais-je ne pas apprécier ce joyau et ne pas l'étudier?
Comment puis-je le négliger pour parler de choses banales et me perdre en bavardages non seulement inutiles mais susceptibles de causer de graves dommages? ..."
[...]

-> "Leur bouche est dirigée contre les cieux et leur langue parcourt la terre" (Téhilim 73,9)
Une langue qui médit sur terre peut causer de lourds dommage en haut.
[...]

Celui qui médit de son prochain écarte la Présence Divine d'Israël et lui fait dire : "Moi et lui ne pouvons vivre dans le même monde".
[...]

Un homme qui dit du mal d'un autre est répugnant aux yeux de D.
Hachem dit à l'ange responsable du Guéhinam : "Moi, en haut, Je punirai cet homme. Je lui ferai contracter des maladies pénibles. Toi, en bas [au Guéhinam], tu le puniras après sa mort en le brûlant avec des braises ardentes".

La médisance est si grave que Hachem n'a pourvu aucune partie du corps autant que la langue de protections contre la faute.
Il a placé devant elle une barrière de chair (les lèvres) et à l'intérieur de la bouche une barrière d'os (les dents). Toutes ces précautions ont pour but d'empêcher la langue de fauter.

"Que gagneras-tu et quel bénéfice auras-tu, langue trompeuse?" (Téhilim 120,3).

[compilation personnelle issue du Méam Loez - Tétsavé 28,39]

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+ Lorsqu'un homme médit de son prochain, c'est comme s'il avait transgressé les 5 livres de la Torah.

En effet, le mot Torah [qui veut dire "loi"] est écrit 5 fois à propos de la tsaraat :
1°/ "Telle est la loi (Torah) relative à la marque de tsaraat" (Tazria 13,59) ;
2°/ "Telle est la loi (Torah) du métsora" (Métsora 14,2) ;
3°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la personne portant la marque de tsaraat" (Métsora 14,32) ;
4°/ "Telle est la loi (Torah) de toute marque de tsaraat" (Métsora 14,54) ;
5°/ "Telle est la loi (Torah) concernant la tsaraat" (Métsora 14,57).

Certains médisent parfois en secret sans que personne ne les entende, mais ils doivent savoir qu'un ange, à leurs côtés, entend et inscrit tous leurs propos.

Médire de son prochain revient à nier Hachem.

Il ne faut pas s'étonner de l'enseignement de nos Sages selon lequel le médisant est frappé de tsaraat. Certes, nous voyons un grand nombre de gens critiquer autrui et rester en bonne santé sans nulle marque sur la peau.
Il faut savoir que la tsaraat mentionné dans la Torah peut atteindre soit le corps soit l'âme. Si elle ne touche pas le corps d'un homme, elle affligera son âme.

La tsaraat spirituelle dépasse en gravité la tsaraat physique.
Chaque nuit, lorsque l'âme monte en Haut, tous les êtres spirituels s'en écartent et la déclarent impure ...
Si un homme ne se repent pas de son vivant, son âme ne sera pas autorisée à entrer dans le domaine des justes après sa mort. Tous le fuiront et se sépareront de lui.

On peut imaginer la douleur que ressent une âme ballottée d'un endroit à l'autre et auprès de laquelle personne ne veut rester.
[...]

Le roi Salomon dit : "Celui qui garde sa bouche et sa langue garde son âme du malheur" (Michlé 21,23).
Rabbi Yanaï dit : Le mot : "malheur", se dit : tsarot, qui ressemble beaucoup à : "tsaraat".
L'âme peut donc, comme le corps, être frappée de tsaraat (fruit du lachon ara) ...

Si l'âme est souillée par la tsaraat, les prières du métsora ne sont pas acceptées avant qu'il ne se repente.
[c'est pour cela qu'il fallait que les proches d'une personne atteinte de tsaraat prient pour lui!] ...

"Le remède de la langue est un arbre de vie" (Michlé 14,5) = le remède à la médisance est la Torah, appelée un "arbre de vie".

[Méam Loez - Métsora 14,1-2]

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-> La voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

[ici de : https://todahm.com/2020/07/21/14277 ]

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-> Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle.
[rabbi Nissim Yaguen]

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+ Le 'Hafets 'Haïm a dit aux élèves de sa yéchiva (rapporté par le Léka'h Tov - Kora'h) :
"Dans Hilkhot Déot, le Rambam statue que les personnes appartenant au "groupe des médisants" n'ont pas de part au monde futur.
Il apprend cette loi d'une Tossefta, dans le 1er chapitre du traité Péa.

Dans mon ouvrage sur les lois de la médisance, j'ai sciemment omis cette décision pour éviter de susciter un tollé. Mais au demeurant, telle est bel et bien la Halakha.
[...]

[Depuis] que le Rambam a retenu [comme halakha] la décision de cette Tossefta, aucun mérite et aucune justification ne joueront en votre faveur dans le monde futur ...

En dépit de l'immense affection que j'éprouve envers ceux qui se consacrent à la Torah, je préférerais que 70 yéchivot ferment leurs portes plutôt que de me lier à un "groupe de médisants"."

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-> "Les polémiques constituent une faute extrêmement grave, et celui qui y prend part place toute les mitsvot qu'il a accomplies dans une bourse trouée."
['Hafets 'Haïm - rapporté dans le Léka'h Tov - Kora'h]

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-> Vois et comprends que quiconque émet du lachon hara est passible de lèpre.
Dans ce cas, objecta Rabbi, tout le peuple juif devrait être atteint, puisque c’est la faute de la médisance qui a causé l’exil d’Israël.
La réponse qu’il reçut est que la pauvreté équivaut à la lèpre, car le nécessiteux est dépendant des autres hommes.

C’est également ce qu’indique le Tikouné Zohar, à savoir que cette faute [du lachon ara] cause la pauvreté.
Ainsi, celui qui désire vivre dans de bonnes conditions s’en gardera-t-il
.
[Séfer Hakané - rapporté dans le Davar Chébikedoucha]

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-> [Depuis la destruction du Temple,] toutes les portes du Ciel ont été verrouillées, exceptées de celles [recevant les plaintes] contre un préjudice par la parole.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

-> Tout châtiment céleste sera exécuté par un émissaire, hormis pour un préjudice par la parole [péché que D. punit Lui-même] ; et le rideau céleste ne se refermera pas devant le coupable [car D. l'observe sans cesse, jusqu'à sa punition].
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara

-> https://todahm.com/2021/09/09/32561

L’importance de garder sa langue (2e partie) :

+ L'importance de garder sa langue (2e partie) :

-> Au moment où une personne prononce des paroles de lachon ara, les anges célestes annoncent ses fautes.
[le Rokéa'h]

-> Chaque faute engendre un ange accusateur qui est muet.
Cependant, le lachon acha engendre un ange accusateur qui a la capacité de parler, ce qui fait que le lachon ara est la pire de toutes les fautes.
[le 'Hafets 'Haïm]

-> Il existe certains Accusateurs dont le travail est de saisir chacun des mauvais mots qu'une personne sort de sa bouche ... et plus tard lorsqu'elle dira des mots saints, ces êtres spirituels (accusateurs) ... vont souiller ces mots saints, faisant qu'ils ne vont lui amener aucun mérite, et la force de la sainteté est alors affaiblie.
[le Zohar]

-> "Dans le monde à venir, pour chacun des mots vains prononcés, une personne est punie en étant jetée d'un bout à l'autre de l'univers.
Cela est simplement pour des mots non nécessaires. Mais en ce qui concerne les paroles interdites comme la calomnie, la moquerie, ... pour elles on doit descendre au plus bas de l'enfer (le chéol).
Il est impossible d’imaginer la profondeur des souffrances que l’on subit pour chacune [de ces] paroles.
Aucune parole n’est perdue et tout est retranscrit."
[Gaon de Vilna - dans sa lettre d'instructions adressée à sa famille lorsqu'il est parti en Israël]

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-> Lorsque nous parlons de quelqu'un d'une façon négative en se basant sur ce que nous pensons être un mauvais comportement, nous ignorons le fait qu'aux yeux de Hachem, cette personne est toujours une âme juive précieuse.
Dire du lachon ara, c'est aller à l'encontre du plus grand désir de Hachem, c'est le priver de sa satisfaction pour ses enfants.
[Meor Enayim - Métsora]

=> Est-ce que nous pensons à la souffrance que nous infligeons à Hachem par nos paroles?

En ce sens, rabbi Yits'hak de Berditechev disait : "Je ne comprends pas comment vous n'avez pas peur de parler mal à propos des téfilin portés par Hachem, dans lesquels selon le midrach, il est écrit : "Qui est comme Ton peuple Israël" (oumi kéamé'ha Israël)!"

-> Quelle meilleure ségoula pour trouver faveur aux yeux d'Hachem que le fait de ne pas parler d'une mauvaise façon de ses enfants?
[le 'Hafets 'Haïm]

-> Le fait de souligner les défauts du peuple juif entraîne du chagrin à Hachem.
[midrach rabba Chémot]

-> Lorsque vous jugez une personne favorablement, vous créez un kidouch Hachem.
En effet, vous sanctifiez le Nom de Hachem en convertissant une personne (apparemment) négative en une positive.
[Rabbanite Sarah Feldbrand]

-> Parler négativement d'un autre juif, c'est comme être critique à l'égard de Hachem, car chaque juif a une partie de Hachem en lui (âme).
[le Chéarit Yisraël]

[Puisqu'un juif ne peut jamais être dissocié de Hachem, lorsque l'on dit du lachon ara sur un autre juif, alors on y inclut forcément D.]

-> Si nous étions véritablement persuadés que tous les juifs ne forment qu'une seule entité, nous ne dirions pas de mal d'autrui.
[le Té'hélet Mordé'haï]

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-> Le moyen le plus facile de se procurer de l'importance est de rabaisser autrui.
C'est comme une drogue qui donne un sentiment de supériorité, sans aucune nécessité de travailler à exploiter sa valeur intérieure.
[Rabbanite Tsipora Heller]

-> Je ne veux entendre personne parler mal d'autrui.
En effet, j'ai déjà assez à faire à analyser et traiter mes propres défauts!
[le 'Hafets 'Haïm à sa famille]

-> Selon le Gaon de Vilna, pour surmonter le désir de parler du lachon hara, une personne doit s'habituer à louer autrui (même si cela peut sonner faux au début).

-> Si une personne ne maîtrise pas les lois concernant le chmirat ha'lachon, il vaut mieux qu'elle limite sa parole.
[Rabbi de Klausenbourg]

Le 'Hafets 'Haïm disait qu'il a écrit son livre afin de donner la parole aux gens (puisque connaissant ce qu'y peut être dit).
D'ailleurs, dans la vie, il était connu comme étant quelqu'un de plutôt causeur.

-> Nos Sages font remarquer que généralement nous sommes très méticuleux sur la cachrout de ce qui rentre dans notre bouche (ex: on va voir un rav pour le moindre doute), mais quand il s'agit de la cachrout de ce qui sort de notre bouche (ex: qu'est-ce qui est considéré comme du lachon ara?), nous prenons nous-même les décisions hala'hiques en permettant ce qui est interdit (aveuglé par notre intérêt personnel et la facilité).

[le yétser ara nous pousse à trop sous-estimer les impacts dévastateurs que peuvent occasionner quelques "simples" mots (ex: j'adore cette personne MAIS ...).]

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-> Le rav 'Haïm Vittal dit que la jalousie entraîne la haine (plus ou moins consciente) et donc le fait de dire du lachon ara.

Selon le rav Mattisyahou Salomon, le fait d'être jaloux des possessions d'autrui, est équivalent à déclarer que l'on n'est pas heureux avec la façon dont Hachem gère le monde.

=> Ainsi, notre lachon ara est alors principalement destiné à Hachem, et nous lui insinuons que le monde est totalement injuste (pourquoi lui il a et pas moi!).

Il faut renforcer sa émouna pour éviter un tel comportement.

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-> Rachi (Métsora 14,4) écrit que pour pardonner la faute de la médisance, le lépreux devait apporter entre autre du bois de cèdre et de l'hysope, en allusion au fait que les plaies lépreuses sont engendrées par l'orgueil.

Le rav Yossef Tsvi Diner explique que lorsqu'un homme se sent supérieur et plus important que ceux qui l'entourent, il prêtera alors attention à leurs défauts, et se mettra à dire du mal à leur sujet.
[autrui devient un concurrent à son statut d'homme supérieur aux autres! Vite, vite trouvons des défauts en eux, pour assurer notre supériorité!]
S'il avait été plus modeste, il se serait aperçu que chaque homme a des qualités et des défauts, et il aurait même aspiré à acquérir les vertus des autres.

Ainsi, s'il veut se repentir, il ne lui suffit pas de s'engager à ne plus médire : il doit également s'attaquer à la racine du mal qui est l'orgueil, et acquérir la modestie.
Il sera alors guéri de la lèpre.

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-> Un moqueur en viendra inévitablement à dire de mauvaises choses sur une autre personne.
[guémara Sotah 42a]

Un jour près un cours, un élève a dit au rav Chlomo Wolbe : "C'étaient des paroles d'une telle puissance, qu'il est absolument clair que c'est la vérité, et que personne ne peut la réfuter.
Le rav Wolbe lui a répondu : "Tu penses vraiment que personne ne peut réfuter cela?
Pourtant, je peux le faire facilement. Ecoute : ha, ha, ha.
Un mot de moquerie peut contrebalancer l'effet de 100 paroles de réprimande."

L’importance de garder sa langue (1ere partie)

+ L'importance de garder sa langue (1ere partie) :

-> La parole doit être utilisée afin de servir Hachem.
[Alshich haKadoch - Chémot 28,31]

-> Une maison qui est pleine de textes saints n'est pas dispensée d'avoir une mézouza à ses portes.
Cela est un rappel tangible de l'extrême importance de sanctifier sa bouche, qui est la porte d'entrée d'une personne.
['Hatam Sofer - Kora'h]

-> "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21)

Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kora'h) commente que l'ange de la mort est nourri par le lachon ara.

Le roi David nous enseigne : "Quel est l’homme qui souhaite la vie, qui aime de longs jours pour goûter le bonheur? Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des discours perfides ..." (Téhilim 34,13)

-> La guémara (Shabbath 55a) rapporte que lorsque nous fautons nous créons des anges destructeurs, mais Hachem ne souhaite pas qu'ils viennent témoigner contre nous, car dans ce cas, Il devra nous punir.

=> Ainsi, si une personne refuse d'accepter des paroles négatives concernant d'autres personnes, Hachem peut activer le principe de "mesure pour mesure", et Il n'accepte pas les témoignages des anges destructeurs à notre sujet.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (se basant sur la guémara 'Haguigua 5b) rapporte qu'après 120 ans, il sera montré à chaque personne toutes les conséquences qu'auront eu ses paroles, dont tous les mondes qu'elle aura permis de développer et tous ceux qu'elle aura contribué à détruire.

[Hachem, qui a créé le monde par 10 Paroles, a mis en nous une part divine, ce qui fait que notre parole a un réel pouvoir créatif, et n'est pas uniquement de l'air qui se déplace.]

-> Le Zohar enseigne que certains êtres spirituels prennent leur puissance sur le lachon ara qui est dit sur terre, cela leur permet ensuite de monter en-Haut pour causer la mort, la guerre, ...

-> Sache qu'une personne qui parle constamment de lachon ara, a versé beaucoup de sang.
[Shévet Moussar]

-> "Leur langue est une flèche meurtrière" (Yirmiyahou 9,7)

-> Le midrach (Dévarim rabba 5) dit :
On a demandé au serpent quel profit il avait de mordre quelqu'un.
Il a répondu : "Avant de m'interroger à ce sujet, posez cette même question à ceux qui parlent du lachon hara".

On a alors demandé au serpent pourquoi alors qu'il ne mord qu'une seule partie du corps humain, le poison s'y propage partout.
Il a répondu : "Avant de m'interroger à ce sujet, demandez à ceux qui parlent du lachon ara pourquoi ils se tiennent à Rome et ils tuent en Syrie, pourquoi ils se tiennent en Syrie et tuent à Rome". "

=> Un pistolet ne peut pas tuer au-delà de sa portée, mais le lachon ara peut faire des ravages dans le monde entier.
Un mot parlé à Paris peut entraîner qu'une personne située en Israël perde son travail.
Une conversation à Jérusalem peut briser un Chiddou'h à New York.
En effet, en se basant sur la guémara, le rav Israël Salanter disait qu'une personne qui fait un lachon ara à Salant (petite ville de Lituanie), pourra avoir pour conséquence qu'une autre personne profane le Shabbath à Paris.

[ => Nous aurons tous des comptes à rendre sur les conséquences de nos paroles : combien de personnes avons-nous éloignées de la religion? Combien de couples avons-nous brisés? Combien de personnes ont perdu leur travail à cause de nous? Combien de personnes avons-nous tués spirituellement/physiquement? ...]

- L'inverse est également vrai, voici b'h :
-> quelques réflexions sur l'impact de paroles de Torah : https://todahm.com/2015/06/23/la-puissance-detudier-la-torah
-> ainsi que l'impact d'une non étude de la Torah : https://todahm.com/2018/08/12/limportance-de-la-torah

Il en est de même sur des paroles de 'hessed, ...

-> Le maggid de Vilkomir fait remarquer que ce n'est pas pour rien que la langue a 2 barrières de protection : les dents et les lèvres, pour nous rappeler que nous devons réfléchir avant de parler, afin de savoir si cela en vaut vraiment la peine.

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-> Selon rabbi Chimon bar Yo'haï, on demande un jour au serpent pourquoi, quand il injecte son poison dans une partie du corps, tout le corps est irrémédiablement condamné.
Le serpent répond : "Et c'est à moi que vous posez la question! Que ne la posez-vous au calomniateur qui calomnie à Rome et tue en Syrie, ou l'inverse!"

[tous les juifs sont liés les uns les autres, et lorsqu'un accomplit une grave faute comme celle du lachon ara, alors il impacte très négativement un autre juif, ainsi que le peuple juif dans son ensemble.
Nous aurons conscience de cette terrible réalité dans le monde futur!]

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-> "Lorsqu'une langue s'exprime correctement, il n'y a rien de meilleur!
Mais lorsqu'elle ne le fait pas, il n'y a rien de pire."
[le sage Tavi à Rabban Chimon ben Gamliel - midrach Vayikra rabba 33,1]

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-> La capacité de maîtriser les paroles émises par sa bouche définit véritablement l’homme.
Un grand homme est celui qui domine sa bouche, tandis que celui qui ne la surveille pas est un petit homme.
La valeur de l’homme se mesure à l’aune de sa parole.
[Noam Sia’h]

[L'âme (néchama) est d'après Onkelos : "un esprit parlant" (roua’h mémaléla - Béréchit 2,7)]

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-> Le lien entre l'âme et le corps est grandement réalisé par la parole. Parler c'est exprimer avec son corps les idées spirituelles et élevées de l'âme. Ainsi, la parole est extrêmement importante dans la vision juive, car elle réalise le lien entre l'âme et le corps.
De ce fait, on comprend la gravité de la médisance, qui est une profanation de la parole qui reflète le lien fondamental entre l'âme et le corps.
[d'après le midrach Ohr 'Hadach]

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+ "Une alliance a été contracté avec les lèvres"
[guémara Moéd Katan 18a]

-> Le Séfer 'Hassidim commente :
Toute parole prononcée par les lèvres d'un homme, même sans mauvaise intention, est apte à se réaliser.
Ainsi, la parole est créatrice et elle possède un pouvoir de réalisation, quelle que soit l'intention de celui qui émet cette parole.
C'est pourquoi, nos Sages nous conseillent : "N'ouvre pas ta bouche au Satan".

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+ Le Pirké déRabbi Eliézer rapporte le testament de Rabbi Eliézer haGadol, qui a ordonné à son fils Hourkenous :
"Mon fils! Ne te joins jamais aux gens qui parlent négativement de leur prochain, car lorsque ces paroles montent au Ciel, elles sont inscrites dans un livre, et tous les présents sont comptés dans l'assemblée des réchaïm et des médisants.
C'est pourquoi, il faut absolument s'éloigner d'une mauvaise assemblée de ce genre."
['Hafets 'Haïm]

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+ "Il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sortira de sa bouche il fera." (Matot 30,3)

-> Le 'Hida explique :
"Lorsque l'homme surveille attentivement sa langue et la préserve de paroles futiles et de propos interdits, tout ce qu'il demandera à D. sera exaucé."

-> Le Rav 'Haïm Vital, rapporte l'explication suivante au nom de Rav Chimon Tirano :
"Toute parole émise par l'homme exerce une influence et agit sur les mondes supérieurs : pour le meilleur et pour le pire.
Si les mots qu'il formule sont empreints de sainteté, il stimule les sphères de spiritualités et de kédoucha.
Mais si (à D. ne plaise!), il émet des propos interdits, il ne fait qu’aiguillonner les forces du mal."

-> Le rabbi Ména’hem Mendel de Kossov dit : "celui qui fait toujours attention à ne pas rendre ses paroles profanes et veille à respecter chaque mot qu’il a prononcé comme si c’était une chose sainte mérite que le Saint béni soit-Il respecte Lui aussi ce qui est sorti de sa bouche et ce que ses lèvres ont murmuré, et accomplisse pour lui "Il fera tout ce qui est sorti de sa bouche", car le tsadik décrète et Hachem accomplit."

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-> "Les répercussions du lachone hara sont très importantes ; elles ont notamment déterminé le destin de notre peuple.
Hachem Lui-même choisit de ne pas résider dans Sa demeure et le peuple d’Israël est exilé depuis 2 000 ans à cause du mauvais usage de la parole.

L’effet produit par nos paroles est largement supérieur à ce que nous pouvons percevoir.
Imaginez que vous vous rendez au distributeur automatique de votre banque locale, vous insérez votre carte de retrait et effectuez une simple transaction. Et voilà qu’on vous informe que vous venez en fait de transférer 17 milliards de dollars de la trésorerie d’un pays à celle d’un autre et que vous avez causé, au passage, une faillite dévastatrice.
=> Nous pensons que nous n’échangeons que quelques mots lorsqu’en réalité, nous déplaçons des mondes.

Le lachone hara’ est tellement grave qu’il peut effacer tous les mérites d’une vie entière consacrée à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des mitsvot.
Les conséquences négatives de nos paroles peuvent ainsi être considérables.

Mais les conséquences positives d’un langage correct sont encore plus grandes.
Le Gaon de Vilna dit qu’un langage correct est le facteur le plus déterminant de la part réservée à l’homme dans le monde futur.
Le 'Hafetz ‘Haïm écrit que l’adhésion aux lois du langage donne sa force à nos prières, qu’elle valide notre étude de la Torah, qu’elle donne accès à la protection Divine, et qu’elle invoque les maintes bénédictions que D., dans sa bonté, attend de déverser sur nous.

Il ressort ainsi qu’un bon usage de la parole est vital. C’est pourquoi le roi David écrit : "Qui est l’homme qui souhaite la vie? Garde ta langue du mal" (Téhilim 34 ,14)."

[rabbi Its'hak Berkovits - dans son livre : 'Hafets Haim - Un Jour Une Halakha]

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-> "Il ne profanera pas sa parole" (Matot 30,3)

Le mot : ya'hél (יַחֵל - profanera) est lié au mot : 'haloul (vide, creux).
Une personne doit réaliser que ses mots ne sont pas vides et creux, mais plutôt qu'ils vont générer une certaine réalité spirituelle.
Si nous parlons de mots de Torah et de sainteté, nous créons des anges qui intercèdent pour nous au Ciel.
Cependant, si nous disons des mots futiles/frivoles, voir pire du lachon ara et des commérages, alors nous créons des anges Destructeurs qui vont agir contre nous, que D. nous en préserve.
[le Ari zal]

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-> "Il existe une transgression bien pire que la rékhilout (colportage), et qui est également incluse dans l’interdiction de : "ne va pas en colportant". Elle est connue comme le lachone hara, ou discours péjoratif.
Cela fait référence à quelqu’un qui parle de manière péjorative de quelqu’un d’autre, même si ce qu’il dit est véridique
...
Celui qui a l’habitude de dire du lachone hara dira des choses négatives et péjoratives telles que "Untel a fait ceci..." ou "Les parents d’Untel ont fait cela ..." ou "J’ai entendu la chose suivante au sujet d’Untel ..."
[...]
Le lachone hara consiste également en des informations, qui si elles étaient rendues public, causeraient du tort sur le plan matériel, financier ou émotionnel (cela inclut également le fait de causer à une personne une souffrance émotionnelle ou lui faire peur, même de façon infime!)."
[Rambam - Michné Torah - Hilkhot Déot 7,2 & 7,5]

=> Le lachon hara est un discours péjoratif au sujet d’autrui et il est interdit même s’il est véridique.

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+ L'exemple de Myriam :

-> "Veille avec grand soin aux prescriptions de la plaie de la lèpre ... Souviens- toi de ce que le Hachem, ton D., a fait à Myriam en cours de route, lors de votre sortie d’Egypte." (Ki Tétsé 24,8-9)

-> Rachi commente : " Souviens-toi" = Si tu veux être sûr de ne pas souffrir de tsara’at, ne dis pas de lachone hara. Souviens-toi de ce qui arriva à Myriam qui fut punie lorsqu’elle dit du lachone hara’ au sujet de son frère.

-> Le Rambam (Michné Torah, Hilkhot Toumat Tsara’at 16,10) enseigne :
"Réfléchissez à ce qui est arrivé à Myriam qui parla au sujet de son jeune frère, pour qui elle avait risqué sa vie en le sauvant du Nil. Elle ne parla pas même négativement à son sujet mais le compara seulement aux autres prophètes.
De plus, cela ne dérangea pas Moché lui-même qu’elle ait parlé à son sujet
, comme il est dit : "Et l’homme Moché était fort humble" (Béaaloté'ha 12,3). Malgré tout cela, elle fut tout de même punie de la tsara’at!
Combien plus pour d’autres personnes mécréantes et insensées qui tiennent toutes sortes de discours arrogants et pompeux!
Ainsi, quiconque désire s’améliorer doit s’écarter de telles personnes et éviter de parler avec eux."

=> Bien que Myriam fut la sœur dévouée de Moché et que ce dernier ne fut pas contrarié par sa remarque, son discours négatif (lachon ara) constituait néanmoins une grave transgression.

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+ L'exemple des juifs dans le désert :

-> "Le décret, que le peuple juif dut errer dans le désert pendant 40 ans, fut scellé en raison du lachone hara qu’ils prononcèrent sur la terre d’Israël."
[guémara Arakhin 15a]

=> Le lachone hara qui fut prononcé au sujet de la terre d’Israël (avec l'épisode des explorateurs) fut la cause principale de l’errance des enfants d’Israël dans le désert pendant 40 ans.

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-> "Le peuple juif fut exilé à cause de la transgression du lachone hara."
['Hafets 'Haïm - Chmira haLachon - Zé'hira chap.6]

=> Le lachon ara causa l'exil et la dispersion du peuple juif depuis maintenant plus de 2 000 ans!

[tout cela doit nous faire prendre conscience que de brefs mouvements de nos lèvres, remuant en apparence du simple vent, peuvent avoir des conséquences dramatiques!
Libre arbitre oblige, nous n'en avons pas conscience, mais en réalité par nos paroles (considérées comme lachon ara par la loi juive, et non par nous-même!) nous détruisons des mondes!]

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-> Le rav Tsadka avait l'habitude de citer la guémara (Baba Métsia 33b) qui parle de rav 'Hisda et rav Houna, alors qu'ils avaient un différend.
Rav 'Hisda fit 40 jeûnes parce qu'il avait causé de la peine à rav Houna, et rav Houna fit 40 jeûnes parce qu'il avait soupçonné rav 'Hisda pour rien.
C'est terrible! Si le grand rav Houna, pour un léger soupçon contre son ami, a jeûné pendant 40 jours, que dire de ceux qui parlent n'importe comment de leurs amis, et à plus forte raison des grands d'Israël.
Que D. nous en préserve!

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-> b'h, également : https://todahm.com/2021/01/21/30365

Lorsque nous disons du mal d'autrui, lorsque nous jugeons défavorablement notre prochain, nous ouvrons la porte à ce que la même action soit dirigée contre nous par les Accusateurs célestes qui veulent que notre verdict soit sévère.
Mais si nous prenons soin de ne pas souligner les défauts des autres, alors dans les Cieux, eux aussi font preuve d'une grande retenue en pointant du doigt nos défauts.
['Hafets 'Haïm - Chemirat haLachon - 'helek 1 - chaar azé'hira chap.2 ]

"Pour chaque mot de parole frivole qui entre dans la bouche de l'homme, un mot de Torah en sort"
[ Chir haChirim rabba 1,3]

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-> La moquerie est l'antithèse de la Torah.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,6]

-> "Celui qui se met en colère perd sa sagesse" (guémara Pessa'him 66b).

Tout comme une maison pleine de séfarim (livres liés à la Torah) nécessite une Mézouza à sa porte, l'homme ne peut se purifier intérieurement sans sanctifier d'abord sa bouche.
['Hatam Sofer - parachat Kora'h ]

On fait très attention et on examine tout ce qui entre dans nos bouches. Par contre, on ne se pose pas de question à propos de ce qui en sort ! 
[séfer Niflaot Ha Yéhoudi ]

Celui qui tient sa langue n'est pas jalousé, tout le monde l'apprécie et lui fait confiance... et personne ne parle mal de lui. 
['Hafets 'Haïm - séfer Chemirat Halachon - Chaar HaZekhira - chap.11 ]

Si les gens prenaient un instant pour penser aux autres, ils les entendraient [ceux visés par leur lachon ara] supplier : "Je t'en prie! Ne me fais pas honte!" ; et alors, personne ne parlerait négativement de son prochain.
[rav Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma OuMoussar - 1er volume, p.10 ]

Si quelqu'un a commis une faute en disant du Lachon Hara ou de la Rékhilout, son antidote consistera à dire constamment (autant que nous le pouvons) des mots de Torah.
[Gaon de Vilna]

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[suite à notre téchouva, le feu des paroles de la Torah vient réparer les paroles interdites. ]