Lorsqu'une personne fait la charité, elle devient le bienfaiteur du pauvre qui la reçoit.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 34,10) disent : "Plus que le maître de maison ne fait pour l'indigent, l'indigent fait pour le maître de maison".
Dans ce cas, le pauvre devient effectivement le bienfaiteur du maître de maison. Cependant, la différence est que le maître de maison donne au pauvre quelque chose de tangible, alors que le pauvre donne au maître de maison quelque chose de spirituel.
En d'autres termes, Hachem donne au maître de maison une récompense dans le monde à Venir : la sainteté et la pureté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béahaloté'ha 11,7 ]
Catégorie : Mitsvot vis-à-vis d’autrui
La chose la plus triste au monde est que nous connaissons si bien les erreurs et défauts d'autrui, mais que savons-nous des bonnes actions et qualités, d'autrui?
[rabbi Shlomo Carlebach]
Dire du lachon ara c’est porter atteinte à tout son être
+++ Dire du lachon ara c'est porter atteinte à tout son être :
"Tous les jours où la plaie (néga) sera sur lui, il restera impur ; il est impur. Il demeurera isolé ; sa résidence sera hors du camp" (Tazria 13,46)
-> Rachi demande : "Pourquoi le métsora est-il différent des autres personnes impures en ce qu'il doit s'asseoir seul [hors du camp]?
[ La réponse est] qu'il a dit du lachon ara et a semé la division entre les hommes ... donc, lui aussi est séparé des gens."
-> Le Maharal (Nétivot Olam 9) vient nous enseigner :
Celui qui dit du lachon ara est puni de tsaraat et est renvoyé hors du camp, parce qu'il a semé la discorde et les querelles dans le monde. Il a donc perdu le droit de vivre parmi ses concitoyens juifs.
Nos Sages (Arakhin 15b) nous disent que parler du lachon ara équivaut à transgresser les 3 fautes capitales : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre.
Comment la faute du lachon ara peut-elle être l'égale des 3 fautes les plus graves de la Torah?
La réponse est que chacune de ces fautes corrompt un aspect de ce qui fait de nous des êtres humains :
1°/ Un meurtrier a corrompu son âme en prenant l'âme d'un autre être humain.
2°/ Un coureur de jupons (menant à des relations interdites) a corrompu son corps physique.
3°/ Un idolâtre a corrompu son esprit par ses pensées hérétiques.
Cependant, celui qui dit du lachon ara a corrompu tout son être! En effet, la parole est l'essence même de ce qui fait l'homme. Le Targoum traduit "néfech 'haya" (littéralement, une âme vivante) par "âme parlante", car la parole nous confère notre humanité. [en ce sens, la capacité de parler est ce qui différencie les humains des animaux. ]
Celui qui commet la faute de lachon ara a porté atteinte à son humanité même.
Pourtant, tout n'est pas perdu. Nos Sages nous enseignent que celui qui dit du lachon ara peut réhabiliter sa parole corrompue en utilisant dorénavant sa capacité à parler strictement pour la pureté : en étudiant la Torah, en priant et en ne parler qu'en bien des autres.
Celui qui fait la charité (tsédaka) aux pauvres est considéré comme s'étant livré à Hachem, comme l'a dit le roi Shlomo : "Celui qui gratifie les pauvres (de ses biens) est comparable à un prêt (d'argent) à Hachem" (Michlé 19,17) ...
La Torah nous encourage à faire la charité même si nous le faisons avec des arrière-pensées, car nos Sages nous disent qu'il est permis de tester Hachem en faisant la charité. Ceci est basé sur les mots du prophète : "Testez-moi, si vous le voulez, avec ceci, dit Hachem le Seigneur des armées, si Je n'ouvrirai pas les fenêtres du Ciel et ne déverserai pas la bénédiction pour vous jusqu'à ce que vous disiez assez!" (Mala'hi 3,10).
Il est généralement interdit de tester Hachem, mais la mitsva de la tsédaka est une exception.
En accord avec cela, la guémara déclare : "Celui qui dit : "Je donne de l'argent à la charité à condition que mon fils guérisse de sa maladie" est un juste.
Néanmoins, lorsque l'argent est donné pour des motifs intéressés, il n'est pas considéré comme un sacrifice sur l'Autel. [nos possessions sont comme une partie intégrante de nous-même (certains les trouvant plus importantes que leur âme), et les donner à la tsédaka est similaire à sacrifier notre vie, comme un animal qui est apporté en korban dont on doit se projeter être à sa place. ]
[Maharal - Gour Ayré - Emor 23,22]
=> Lorsque l'on donne de l'argent aux pauvres uniquement parce qu'Hachem l'a ordonné, cela équivaut à apporter un sacrifice à Hachem.
Cependant, il est louable de faire la charité même pour des motifs personnels intéressés, et celui qui le fait est considéré comme tout à fait juste (tsadik).
La guéoula par le mérite de la tsédaka
+ La guéoula par le mérite de la tsédaka :
-> Le 'Hida (Haggada chel Pessa'h Pé A'hat) explique les paroles que nous récitons dans la Hagadah : "Si quelqu'un a faim, qu'il vienne manger ... Nous sommes actuellement ici ; l'année prochaine à Jérusalem", en citant les mékoubalim qui disent que lorsqu'une personne accepte d'aider les pauvres, la porte de la miséricorde s'ouvre pour elle au Ciel et elle est comblée d'une abondance de bénédictions avant même de faire son don aux pauvres.
Ainsi, (dès le début du Séder de Pessa'h) nous disons que toute personne dans le besoin est invitée chez nous. Nous disons ensuite que "nous sommes ici actuellement", signifiant ainsi que c'est ce que nous faisons (en ce moment) en tant qu'exil.
Cependant, nous acceptons de le faire l'année prochaine à Jérusalem, et par cette acceptation (sur le futur), les portes de la miséricorde nous sont ouvertes.
Par le mérite de notre tsédaka, nous serons des hommes libres l'année prochaine, ayant connu la guéoula ultime.
Se réjouir du malheur d’autrui = amener la colère Divine sur nous
+++ Se réjouir du malheur d'autrui = amener la colère Divine sur nous :
Chmouel Hakatan dit : "Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi et lorsqu’il trébuche, que ton cœur ne soit pas allègre, car Hachem le constatant, et la chose déplaisant à Ses yeux, Il pourrait détourner de lui Sa colère [pour la diriger sur toi]." (Pirké Avot 4,24)
-> Parfois, il est décrété qu'un homme doit subir une humiliation publique en même temps qu'un revers.
D'autres fois, la punition se limite à la perte réelle ; aucune honte publique ne l'accompagnera.
Ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car il est tout à fait possible que sa punition n'ait pas été conçue pour inclure le fait que vous le tournez en ridicule.
Si vous vous réjouissez, Hachem peut retirer Sa colère de votre ennemi et la placer sur vous.
Par ailleurs, ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car la mort du racha n'est souvent pas la meilleure solution. De plus, il n'est pas bon pour un homme juste d'être impliqué dans la punition des fauteurs (Tossafot - Baba Batra 22a). Il vaut mieux prier pour que le racha se repente.
Comme la femme de Rav Méïr l'a déduit du verset, "les fautes disparaîtront de la terre" : les fautes cesseront, mais pas les fauteurs, car "les réchaïm ne seront plus", ils se repentiront (Béra'hot 10a sur Téhilim 104,35).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,24]
"Faites en sorte que l'honneur de votre prochain vous soit aussi cher que le vôtre" (Pirké Avot 2,15)
-> Les gens ont tendance à minimiser la mesure de l'honneur qu'ils reçoivent des autres, mais considèrent l'honneur qu'ils donnent aux autres avec la présomption qu'ils ont accordé une énorme faveur.
Faites en sorte que l'honneur que vous recevez de votre prochain vous semble aussi précieux que l'honneur que vous lui accordez.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm ]
Daniel a prophétisé que le racha Névou'hadnétsar qu'il serait mis au ban de la société, que pendant 7 ans il vivrait comme un animal afin qu'il prenne conscience que c'est Hachem qui établit les rois.
Ensuite, Daniel lui a donné un conseil pour éviter une telle destinée : "C'est par la charité que tu effaceras ta faute" (Daniel 4,24) ...
[si même pour un énorme racha comme Névou'hadnétsar ce conseil s'applique, alors à plus forte raison pour nous-même. ]
La tsédaka et le 'hessed sont comme 2 puissants défenseurs [au Ciel] qui ne permettent pas aux pouvoirs de la justice/rigueur [Divine] de s'activer.
Mais lorsqu'ils s'arrêtent, l'ange Accusateur intervient immédiatement et fait de son mieux pour obtenir un verdict négatif à l'encontre de la personne. Toute personne intelligente s'accrochera à la midda du 'hessed avec ses 2 mains et ne la lâchera jamais, et la bonté d'Hachem, à son tour, ne la quittera jamais.
[ 'Hafets 'Haïm - Chem Olam - chap.8 ; hé'Hafets 'Haïm 'hayav ouPaalo - p.247 ]
Nos paroles interdites viennent souiller nos mot sacrés (Torah, prière)
+ Nos paroles interdites viennent souiller nos mot sacrés (Torah, prière) :
-> Dans cette tefillah, quelques phrases plus loin, nous disons : "Telle est l'obligation de toutes les créatures devant Toi... de remercier, de louer, de faire l'éloge..." Pourquoi, alors, disons-nous ici que "c'est par la bouche des hommes droits que Tu es loué" ? Si c'est l'obli-
Si l'on considère que toutes les créatures sont obligées de louer Hachem, pourquoi seuls les hommes droits louent-ils Hachem ?
Le Chafetz Chaim donne une réponse tirée du
Selon le Zohar (dans Pékoudé), des anges Accusateurs sont assignés aux mauvaises paroles (lachon ara) et aux mots dénigrants qui sortent de la bouche d'une personne.
Lorsque cette même personne prononce des paroles saintes, telles que des paroles de Torah et de prière, ces forces impures viennent souiller les paroles saintes, et elle ne mérite pas d'augmenter le pouvoir de sainteté dans le monde avec les paroles de Torah et de prière.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute qu'à l'avenir, toutes nos paroles et tous nos actes nous seront montrés ; aucune chose ne sera oubliée. Il y a des paroles et des actes que nous regrettons d'avoir prononcés ou faits, et nous savons que nous serons gênés de les voir, mais notre consolation est qu'en même temps que ces actes embarrassants, on nous montrera aussi nos mitsvot et nos bonnes actions, et toute la Torah que nous avons étudiée, dont chaque mot est une mitsva en soi.
Il est certain que toutes ces bonnes actions et ces bonnes paroles plaideront en notre faveur.
C'est comme si quelqu'un voulait acquérir pour lui-même un magnifique ensemble de Shas (Talmud).
Le libraire lui a montré 20 magnifiques volumes de Shas reliés en cuir. Lorsqu'il a vu la beauté de la reliure, il n'a même pas pris en compte le coût et a acheté le coffret.
De retour chez lui, il commença à feuilleter les pages des volumes, et plus il les tournait, plus il était contrarié. L'ancien propriétaire du coffret avait étudié le soir à la lumière d'une bougie, et les pages s'étaient tachées de taches d'huile, et les lettres étaient brouillées par les gouttes de cire, de sorte qu'il était presque impossible de les voir.
Il regrette maintenant de s'être laissé convaincre par les louanges du vendeur et de ne pas avoir pris la peine d'ouvrir les volumes pour voir ce qu'il achetait.
Voilà ce qu'il en est de quelqu'un qui se permet de dire des choses interdites : lachon ara et rékhilout, insultes et moqueries ...
Même si a on étudié les 6 ordres de la Michna et complété tout le Shas (Talmud) plusieurs fois, on n'aura même pas une seule massechta (traité) pour plaider en sa faveur lorsqu'on montera au Ciel. En effet, les forces impures produites par nos paroles interdites se colleront aux mots de la Torah qu'on a étudiés et [éternellement après notre mort] ils paraîtront offensants et répugnants.
Il en va de même pour la téfila. La prière est notre substitut à la avoda dans le Temple.
Si un Cohen réalise son service avec un vase sale, il profane tout le travail qu'il a accompli.
De la même manière, une personne doit faire attention à ce qu'elle dit et faire téchouva avant de commencer à étudier ou à prier, car Hachem veut les prières de ceux qui sont "droits", et uniquement "c'est par la bouche des hommes droits que Tu es loué".
Le lachon ara souille la bouche d'une personne, comme il est dit : "car je suis un homme aux lèvres impures" (Yéchayahou 6,5).
Si on tente de dire une prière avec une bouche sale (de paroles interdies), alors celle-ci ne sera pas acceptée.
C'est pourquoi on doit faire téchouva avant de prier et nettoyer notre bouche de toute souillure, et on doit prendre la résolution de faire attention à l'avenir à ne pas dire de mauvaises paroles. Alors notre prière sera acceptée facilement!
[ 'Hafets 'Haïm - Chemirat haLachon - vol.2, chap.26 ; Za'hor léMyriam - chap.24 ]
Chaque personne a besoin d'instiller dans son cœur la connaissance qu'aucun être humain n'a le pouvoir de lui faire quoi que ce soit de mal. Tout est issu d'un décret d'en-Haut.
Si une personne est imprégnée de cette reconnaissance, elle ne ressent pas le besoin de se venger ou de garder rancune.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - chap.3]