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Chaque personne a besoin d'instiller dans son cœur la connaissance qu'aucun être humain n'a le pouvoir de lui faire quoi que ce soit de mal. Tout est issu d'un décret d'en-Haut.
Si une personne est imprégnée de cette reconnaissance, elle ne ressent pas le besoin de se venger ou de garder rancune.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - chap.3]

La gravité de voler

+ La gravité de voler :

-> "Dans un panier rempli de fautes, quelle est la faute la plus incriminante? La faute du vol!" (midrach Vayikra rabba 33,3).
Pourquoi cela?

Le 'Hafets 'Haïm l'explique par un machal.
Un grand homme d'affaires menait ses affaires à crédit. Un jour, il perdit tout son argent et dut déclarer faillite. Tous ses fournisseurs sont venus le voir et lui ont réclamé leur argent : "Vous avez signé les papiers. Maintenant, vous devez payer !

"Vous avez raison", leur dit-il. "Qu'est-ce que je peux faire ? La chance m'a tourné le dos. Je n'ai pas l'argent. Attendez, soyez patients, je vous rembourserai par tranches. Et peut-être que la chance me sourira à nouveau".
Certains ont accepté, d'autres ont désespéré d'être payés. Certains ont espéré, d'autres ont rouspété, voire menacé et crié. Mais rien de plus.

Cependant, si l'un des créanciers s'était emporté et avait décidé de passer à l'action et de voler le peu de marchandises qu'il restait à l'homme d'affaires, tous les créanciers changeraient de tactique et chacun d'entre eux s'emparerait de ce qu'il pouvait.
Ils démontaient toutes les étagères, les comptoirs, les tableaux des murs et le lustre du plafond, soulevaient les tapis du sol, prenaient tout ce qu'ils trouvaient, et il se retrouvait rapidement sans rien.

C'est ce qui se passe lorsqu'une personne faute. Chaque transgression qu'elle commet fait naître un ange Accusateur, un créancier qui exige que la personne paie par des souffrances et des fléaux.
Ces anges Accusateurs jugent son cas, et la personne n'a aucun moyen de les réfuter. Il est vrai qu'elle leur doit de l'argent, mais elle n'a aucun moyen de les payer. Ils ouvrent la bouche, la harcèlent et lui crient dessus, mais c'est tout ce qu'ils font.
Mais s'il y a un ange Accusateur qui a le courage de prendre ce qui lui est dû, alors tous les autres prendront ce qui leur est dû sans aucune pitié.

Un tel Accusateur est créé à partir de la faute du vol. Après tout, telle est la nature de cette faute, et son ange Accusateur est un produit de cette faute : tout comme la personne a pris le bien de son ami, l'ange Accusateur qui a été créé en conséquence prend aussi.
Et la conséquence de cela est que les autres Accusateurs (créés par d'autres fautes) vont lui emboîter le pas et lui arracher aussi ce qu'ils peuvent, en criant : "Donnez-moi! Donnez-moi!"
[Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p.36 ]

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+ La faute de voler autrui :

-> Une personne qui cause du tort à son prochain sans regret peut s'attendre à une sentence sévère de la part du tribunal Céleste.
Le Ramban écrit qu'un seul moment dans le Guéhinam est pire que les 70 années de [terribles] souffrances d'Iyov.
C'est particulièrement le cas s'il a commis la faute du vol, car l'ange Accusateur qui est créé lorsque quelqu'un vole est le plus incriminant et fait perdre à une personne tout son argent.
Si un individu reçoit sa sentence dans ce monde, et que son argent lui a été enlevé, alors il devrait chanter pour la faveur qui lui a été faite et le terrible destin qui lui a été épargné!
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hesed - vol.2, chap.1 ]

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-> Aucun homme ne subit de perte d'argent ou de dommage physique sans que cela ne soit décrété au Ciel.
Le voleur et le meurtrier peuvent donc prétendre à une exemption de peine en disant qu'ils ne font rien d'autre qu'exécuter la volonté d'Hachem. Il s'agit d'un argument spécieux. "Les mauvaises choses viennent des mauvaises personnes" (guémara Makot 10b).
Car même si la victime a dû souffrir, personne n'a demandé au criminel de proposer ses services.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 2,7]

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-> Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot 4,4) est également de l'avis du rav 'Haïm de Volozhin.
On peut rapporter que cependant, le Ohr ha'Haïm (sur Vayéchev 37,21 et Mikets 42,22) soutient que cette règle ne s'applique qu'aux phénomènes naturels. Dans le cas d'une agression par un être humain, la victime peut subir un préjudice même s'il n'y a pas de décret céleste à son encontre. Pour que le libre arbitre de l'agresseur soit possible, il faut qu'il puisse théoriquement faire du mal à qui il veut.

[ cela peut ressembler aux juifs en Egypte. Il y avait un décret qu'ils soient esclaves des égyptiens. Mais ensuite les égyptiens ont profité de cette situation avec trop de largesse, en les faisant souffrir plus que décrété, en abusant d'eux plus que décrété, ...
Et c'est sur cela qu'ils ont été punis : pas sur l'exécution du décret (comme intermédiaire), mais sur leur choix de le faire avec une méchanceté totale. ]

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-> Celui qui trompe tout le monde et vole tout le monde est considéré par les masses comme un commerçant avisé et est loué pour savoir comment faire du profit. Son vol devient autorisé puisqu'il est appelé profit ....
Celui qui craint Hachem ouvrira les yeux et l'esprit sur le fait que pour une infime trace de vol, il faut se réincarner pour rembourser ce que l'on a volé.
['Hida - Lev David 19]

Faire paix & notre sac à mitsvot

+ Faire paix & notre sac à mitsvot :

-> "Mes chers frères, l'âme vient dans ce monde de très loin. Elle quitte sa résidence, sa maison, les mondes supérieurs, et descend dans notre monde, y arrivant après un voyage ardu avec un seul but : amasser autant de Torah et de mitsvot que possible pour les rapporter lorsque son temps ici s'achèvera.
De cette manière, l'âme remboursera ses dettes et sera soutenue dans le monde éternel, méritant ainsi la vie éternelle.

Mais toutes les mitsvot qu'une personne accumule, sont toutes rassemblées dans un seul sac, dans un seul réceptacle.
La michna (Ouktzin 13:12) dit à ce sujet : "Hachem n'a pas trouvé de réceptacle pour contenir la bénédiction d'un juif, sauf la paix, comme il est dit : "Hachem donnera la force à son peuple, Hachem bénira son peuple par la paix" (Téhilim 29,11)".

Si quelqu'un se dispute, son sac [qui contient toutes ses mitsvot] est troué et il pourra perdre tout ce qu'il a amassé. Il n'aura rien à montrer [au Ciel] pour son dur labeur. Il aura peiné et travaillé pour rien. Il aura souffert dans ce monde pour rien. Il retournera dans l'autre monde, nu comme il en est sorti, pour faire face à l'opprobre et au châtiment, et il devra revenir, humilié, dans ce monde, dans une autre incarnation, pour recommencer tout cela ...

Cela en vaut-il la peine? Ayez pitié de votre âme. Pensez à tout vos durs efforts [pour faire les mitsvot].
Considérez la vie que vous avez vécu et la vie éternelle qui vous attend. Et faites la paix!"
['Hafets 'Haïm - Méir Einé Israël - vol.1, p.74 ]

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[notre égo nous pousse à avoir le dernier mot, à avoir raison, ... quitte à être en guerre avec autrui. Mais par cela on peut trouer notre sac pour recevoir les bénédictions d'Hachem dans ce monde, mais également on peut trouer notre sac à mitsvot, si nécessaire pour l'éternité du monde à Venir. ]

Hachem créa 2 portes dans ce monde, une au cœur du firmament et une dans le cœur de l'homme.
Pour ouvrir les portes des cieux, il faut commencer par desceller celles du cœur. Lorsqu'un individu ouvre les portes de son cœur et éprouve de la pitié pour autrui, on lui ouvre les portes de la miséricorde Divine. C'est ce que la guémara (Shabbath 151b) enseigne : celui qui prend les créatures en pitié, le Ciel est clément avec lui.
[Gaon de Vilna ]

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-> Au sujet du verset : "Yaakov est le lot de son héritage" (Haazinou 32,9), nos Sages ont expliqué que les âmes des enfants d'Israël sont liées dans les cieux comme une corde avec 2 extrémités, en fonction de leurs agissements sur terre, ils apportent sur eux l'abondance d'en-Haut lorsque nous agissons avec bienveillance ici-bas, l'attribut de générosité descendant sur nous d'en-Haut.
[rav Barou'h Rozenblum]

"Le bitoul Torah est une faute grave, mais embarrasser un autre juif est bien pire.
Il est préférable d'être mévatel Torah (renoncer à de l'étude) plutôt que d'embarrasser un autre juif".
[ Maharcha - guémara Sanhédrin 11a ]

Réprimander avec amour

+ Réprimander avec amour :

-> La guémara (Yoma 54b) écrit que lorsque les non-juifs sont entrés dans le Temple pour le détruire, ils ont vu les kérouvim (chérubins) s'enlacer.

Le Ritva note que les Bné Israël n'accomplissaient certainement pas la volonté d'Hachem à ce moment-là, alors pourquoi les kérouvim ne s'étaient-ils pas détournés les uns des autres?

-> Le Ri Migach (cité dans Shita Mékoubétsét Baba Batra 99a) répond qu'Hachem voulait offrir aux non-juifs un aperçu de Son amour pour le peuple juif, même avant la destruction.
[Peu importe ce que nous pouvons faire, Hachem a un amour inconditionnel, une proximité particulière, avec chaque juif! ]

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 5731:26) adopte une approche différente.
La punition et la réprimande ne sont efficaces que si elles découlent d'un amour intense pour la personne qui les reçoit. Dans le cas contraire, la réprimande est impure et vouée à l'échec.
Ainsi, lorsque Hachem a puni les Bné Israël par la destruction du Temple (malgré de la patience et des avertissements préalables), les kérouvim étaient enlacés, démontrant l'amour absolu avec lequel Hachem nous réprimande.

=> Ainsi, même lorsqu'autrui, et à plus forte raison nos proches (enfants, conjoint) ... pousse notre patience à bout, avant toute réaction nous devons d'abord nous assurer que cela repose sur un amour intense, et non pas sur une blessure de notre orgueil, une vengeance de notre égo (ex: je vais avoir le dernier mot, tu vas voir de quel bois je me chauffe, tu sais qui JE suis, ...).

Autrui & se lier pour l’éternité avec Hachem

+ Autrui & se lier pour l'éternité avec Hachem :

-> "L'homme a été créé uniquement pour se réjouir d'Hachem et pour se réjouir de l'éclat de la Chékhina, car il s'agit là du plaisir le plus vrai et le plus grand qui puisse exister.
Le lieu de ce plaisir, en vérité, est le monde à Venir car il a été créé exclusivement dans ce but.
Mais le chemin pour arriver à cette "destination choisie" se trouve dans ce monde."
[Ram'hal - Messilat Yécharim chap.1]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hesed - partie 2, chap.2) précise la condition pour que cela puisse se réaliser :
"Le fait que l'homme mérite ou non de se prélasser de la Gloire d'Hachem dans le monde à Venir dépend de son attachement à Hachem de toutes ses forces pendant qu'il est encore en vie, ce qui signifie qu'il doit s'attacher à Ses Attributs.
Tout au long de sa vie, l'homme doit s'efforcer d'acquérir les Attributs Divins, qui sont uniquement orientés vers la bonté et la bienveillance. Il méritera alors de rester pour l'éternité devant Hachem et d'assouvir le désir de son âme.
Cela n'arrivera pas à quelqu'un qui n'a pas vécu sa vie en essayant d'aider les autres. S'il agit à l'encontre des voies d'Hachem, comment est-il possible qu'il puisse enfin s'attacher à Hachem dans le monde à Venir?"

Avoir un lev tov = la meilleure des midot

+ Avoir un lev tov = la meilleure des midot :

-> Rabbi Yo'hanan bar Zakaï dit [à ses éminents élèves] : "Allez et identifiez le bon chemin auquel l’homme doit s’attacher". Rabbi Eliézer dit : "un bon œil". Rabbi Yéhochoua dit : "un bon ami". Rabbi Yossé dit : "un bon voisin". Rabbi Chimone dit : "entrevoir les conséquences de ses actes".
Rabbi Eléazar dit : "un bon cœur" (lev tov). Il [Rabbi Yo'hanan bar Zakaï] leur dit : "Les paroles d’Eléazar ben Ara’h m’apparaissent préférables aux vôtres, car les vôtres sont incluses dans les siennes".
[Pirké Avot 2,10]

-> Rabbénu Yona définit : "lev tov" comme ratzon.
Il explique que "ratzon", c'est savlanout, que l'on traduit approximativement par "patience", mais qui, dans notre contexte, est mieux compris comme l'acceptation des autres.
[ le rav Wolbe (Alé Shour - vol.2) explique : la traduction littérale de savlanout est "porter un lourd fardeau" (sovèl). Avoir de la savlanout signifie que vous "portez" le fardeau que l'autre personne vous impose par un comportement ou des manières qui ne sont pas à votre goût, et que vous ne le "laissez pas tomber" même lorsque cela devient extrêmement difficile et désagréable. ]

Il dit qu'une personne qui possède ce trait de caractère : "n'est pas colérique, reste loin de la colère et répond calmement. Même lorsque quelqu'un lui fait du mal, il supporte le mal sans se venger et ne se plaint jamais ; il ne dit que des choses douces et agréables".

Rabbénou Yona explique que la mida (qualité) du "lev tov" est celle qui mène à la perfection dans toutes les autres middos.
Nous pouvons comprendre pourquoi une personne ayant un lev tov sera un bon ami et un bon voisin. Cependant, pourquoi cela devrait-il en faire une personne généreuse?
Rabbénou Yona écrit : "S'il a renoncé à son corps et à son âme pour le bien d'autres personnes, pour désirer ce qu'elles désirent et faire tout ce qu'elles souhaitent, il est certain qu'il sera prêt à renoncer à son argent pour elles".

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une personne insultée ou blessée peut ne pas riposter. Il se peut qu'elle ne veuille pas que la tension persiste. Elle peut avoir peur que l'agresseur se venge. Ou peut-être est-ce pour une raison plus noble, elle ne veut pas s'abaisser au niveau de son adversaire.
Bien que chacune de ces raisons soit très louable, elle ne constitue pas le niveau élevé du savlanout.
La raison pour laquelle le savlan ne réagit pas lorsqu'il est insulté est qu' "il a renoncé à son corps et à son âme pour le bien des autres, pour vouloir ce qu'ils désirent et pour faire tout ce qu'ils souhaitent". Le savlan est un maître du 'hesed.
Son intérêt dans la vie est de se soucier des autres et de faire tout ce qu'il peut pour leur bien. Il a perfectionné cette mida à tel point qu'il est même prêt à avaler une insulte parce qu'il sait qu'en ce moment, le désir de l'offenseur est de s'en prendre à lui. Si cela peut aider à soulager l'offenseur de son stress et de sa colère, le savlan est heureux de l'aider.

[ cela ne signifie pas que l'on doive se laisser piétiner ou céder à quiconque n'est pas d'accord avec soi ou nous blesse, mais plutôt que l'on dispose d'une base solide à partir de laquelle on peut réagir de manière sensée et réfléchie à une situation, au lieu de s'emporter comme on le fait habituellement après un commentaire ou une action offensante. [voir Alé Shour - vol.2 ]

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+ Hachem en tant que Savlan :

-> Hachem agit également avec la mida du savlanout.
Le Tomer Dévorah (ch.1) écrit que le savlan est le premier des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem :
"Rien n'est caché à Hachem et il ne se passe pas un instant sans qu'une personne ne soit soutenue et maintenue en vie par Hachem. Ainsi, au moment même où une personne commet une faute contre D., Hachem Lui-même lui donne la vie et la capacité d'accomplir cet acte.
Alors qu'elle faute en utilisant la force qu'Hachem lui donne, Hachem ne s'abstient pas de lui en donner davantage. Au contraire, Hachem est sovel, Il agit avec savlanout, pour continuer à lui donner la vie et la force ... C'est pour cette raison qu'Hachem a mérité le titre de "Kel eré'h apayim" (roi qui est très patient)."
[Hachem nous donne la vie (malgré que selon la Rigueur stricte nous pourrions mériter la mort), et va même nourrir les anges Accusateurs que nous avons créés par nos fautes, dans l'attente que nous fassions éventuellement téchouva.
Nous devons prendre exemple du "comportement" d'Hachem, pour agir de même. La nature humaine est opposée à la savlanout (lorsque nous égo est atteint), ainsi tout effort pour davantage supporter un "affront" d'autrui est une victoire! ]

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+ Les disciples de Rabbi Akiva

-> L'une des périodes les plus sombres de l'histoire juive fut celle où les 24 000 disciples de Rabbi Akiva périrent pendant le compte du Omer. Chaque année, jusqu'à aujourd'hui, les juifs observent de nombreuses halakhot de deuil pendant le Omer, en souvenir de cette tragédie.
Quelle est la cause de cette punition sans précédent infligée à tant de grands érudits?

La guémara (Yebamot 62b) explique qu'ils sont morts parce que "ils ne s'accordaient pas d'honneur" (chélo nahagou kavod zé lazé).
Cependant, le midrach (Béréchit rabba 61:3) propose une raison différente pour leur mort, à savoir "ils avaient tsarout ayin (étroitesse de l'oeil) l'un pour l'autre".
Le midrach poursuit en disant que lorsque Rabbi Akiva a formé un 2e groupe de disciples pour reconstruire la Torah, il les a avertis de ne pas suivre l'exemple du premier groupe qui était affligé de tsarout ayin.

Pourquoi le midrach ne mentionne-t-il pas le fait de ne pas s'honorer les uns les autres, raison invoquée par la guémara pour expliquer leur mort?

Le rav de Ponevitch répond que la guémara mentionne la faute visible à l'œil nu, ils ne se sont pas suffisamment honorés les uns les autres. Comment était-il possible que des érudits de la Torah aussi remarquables ne se traitent pas avec le plus grand respect?
Dans le midrash, Rabbi Akiva révèle la source d'un tel comportement. Il leur montre qu'au plus profond de leur personnalité, ils étaient affligés d'un léger défaut de tsarout ayin (étroitesse de l'œil) qui s'est développé au fil du temps jusqu'à s'exprimer par un manque de respect pour les autres.

[ il est important de se rappeler que chaque fois que nous trouvons dans le Tana'h ou chez nos Sages des critiques à l'égard de grands personnages, elles correspondent à leur niveau élevé et ne doivent pas être comprises à notre niveau de compréhension limité. Nos Sages nous disent qu'Hachem est plus exigeant avec les grands tsadikim et qu'il attend d'eux une perfection totale. Même s'ils ont fait quelque chose qui ne contenait qu'une faible trace de faute (ce qui, pour une personne ordinaire, serait considéré comme si elle n'avait rien fait de mal), le tsadik est sévèrement fustigé.
Rabbénou Yona donne l'exemple d'une femme qui utilise un miroir grossissant pour voir et enlever toute petite trace de saleté sur son visage, même si elle est à peine visible à l'œil nu. ]

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+ Tsarout ayin (l'étroitesse de l'œil) :

=> A quoi ressemble la mida de tsarout ayin?
Le rav 'Haïm Friedlander la définit comme suit : "On ne peut tolérer qu'une autre personne ait des choses qui nous réussissent. On a l'impression que tout ce que l'autre personne a, a été pris sur ce qui nous revenait de droit. Comme on se sent constamment menacé par l'autre personne et que celle-ci nous prend ce qui nous est dû, on est incapable de l'honorer".

-> La Tsarout ayin est l'exact opposé de la savlanout.
La personne atteinte de savlanout cherche à s'assurer que l'autrui, même celui qui l'a insultée, a tout ce dont il a besoin, et elle est prête à sacrifier du temps, de la force et de l'argent pour y parvenir.

Le tsar ayin, quant à lui, est contrarié par le fait que quelqu'un d'autre ait quelque chose de bien parce qu'il a l'impression d'avoir perdu ce qu'il méritait. Cela l'irrite et le met en colère, à tel point qu'il ne peut physiquement se résoudre à traiter l'autre personne avec la décence et le respect les plus élémentaires, même si cette personne ne lui a absolument rien fait.

Rabbénou Yona enseigne que la mida de savlanout mène à la grandeur dans toutes les midot.
Le rav 'Haïm Vital déclare que de bonnes midot permettent d'accomplir facilement toutes les mitsvot.
Il s'ensuit qu'une personne ayant la mida de tsarout ayin s'éloigne de la grandeur. Elle n'atteindra jamais la perfection en matière de midot et de Torah ; au contraire, ses midot se détérioreront jusqu'à la disparition de la Torah dans sa vie.

Pour reconstruire la Torah au sein du peuple juif, Rabbi Akiva devait s'assurer que les fondations sur lesquelles il allait construire étaient parfaitement saines.
C'est pourquoi il avertit le nouveau groupe d'éradiquer toute trace de tsarout ayin, faute de quoi il ne serait jamais en mesure de redonner à la Torah toute sa grandeur.
[d'où ses paroles : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, la règle fondamentale de la Torah". Il a exhorté ses nouveaux disciples à exceller dans leur mitsvot avec autrui afin d'assurer la résurgence et la survie de la Torah.]

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-> Il est interessant de constater que Rabbi Akiva possédait ce trait d'excellence dans le bén adam la'havéro dès son plus jeune âge et qu'il est ainsi devenu le chef du peuple juif.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte qu'Akiva était un simple berger travaillant pour le très riche Kalba Savoua.
Ra'hel, la fille de Kalba Savoua, remarqua qu'Akiva possédait une tsniout (modestie) extraordinaire et qu'il était "ma'ali", ce qui, selon le Maharcha, signifie qu'il était agréable et serviable avec tous ceux à qui il avait affaire.
Ra'hel lui proposa de l'épouser à condition qu'il aille à la yéchiva pour étudier la Torah, même si elle savait que cela lui vaudrait la colère de son père.

En effet, Kalba Savoua était tellement contrarié qu'elle ait choisi d'épouser un ignorant plutôt qu'un illustre talmid 'hakham, comme lui, un homme puissant et influent, s'attendait à avoir comme gendre, qu'il fit le serment que le nouveau couple ne bénéficierait d'aucune de ses richesses.
C'est ainsi qu'Akiva et Ra'hel vécurent dans une grande pauvreté. Cependant, il alla à la yéchiva et revint des années plus tard comme l'un des plus grands leaders de la Torah que le peuple juif ait jamais eu.

D'où vient tout cela?
Ce n'est pas son génie de la Torah qui en est à l'origine. C'est plutôt Ra'hel qui a remarqué ses extraordinaire midot tovot et bén adam la'havéro (attitude avec autrui).
Elle vit qu'il possédait les matériaux bruts qui cachaient une grandeur infinie dans la Torah et fut tellement convaincue qu'une telle personnalité pouvait devenir un géant de la Torah qu'elle renonça à la vie de luxe et de célébrité qui lui était destinée.
En effet, elle connaissait le principe fondamental selon lequel les midot tovot sont la clé du succès dans le judaïsme, et à ce jour, le peuple juif récolte les fruits de sa sagesse.
[nous avons vu que : la mida de savlanout mène à la grandeur dans toutes les midot. ]

[rav Avraham Tabor]

L’unicité de chaque juif

+ L'unicité de chaque juif :

-> La Torah nous dit que dans le désert au don de la Torah, le peuple juif se composait de 600 000 hommes adultes âgés de 20 à 60 ans.
Chaque individu était important et constituait un élément essentiel de la nation, car la nation juive doit compter au moins 600 000 personnes. Le nombre de 600 000 englobe tout l'éventail des personnalités uniques du peuple juif. C'est pourquoi celui qui voit 600 000 juifs en même temps récite la bénédiction de barou'h 'hakham ha'razim. Cette bénédiction exalte la grandeur d'Hachem qui a créé des millions d'êtres humains, mais dont chaque individu est unique et différent.
Si l'on voit moins de 600 000 personnes en même temps, on ne récite pas la bénédiction, car on n'a pas été témoin de toute la gamme des personnes juives uniques.
[Maharal - Gour Aryé]

Il y a plus d'un demi-siècle, six millions de juifs ont sacrifié leur vie (sont morts) pour sanctifier le nom d'Hachem. Aujourd'hui, des centaines de milliers de juifs portent le nom de ces kédochim (saints).
Si ces saintes personnes ont sacrifié leur vie pour le kidouch Hachem, notre tâche consiste à vivre une vie de kidouch Hachem. En agissant avec courtoisie et honnêteté, en parlant d'une manière aimable et agréable, une personne favorisera le kidouch Hachem dans ses interactions personnelles.
Cela contribuera à la réalisation de la belle prophétie de Yéchayahou, qui prévoyait le jour où "tous ceux qui les verront reconnaîtront qu'ils sont la semence qu'Hachem a bénie".
[rav Avraham Pam - Atara léMélé'h]