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L’importance de s’aimer soi-même = pour aimer autrui et Hachem

+ L'importance de s'aimer soi-même = pour aimer autrui et Hachem :

-> La mitsva d'aimer notre prochain juif, implique que nous commencions "de l'intérieur vers l'extérieur" ; en d'autres termes, que nous commencions par nous-mêmes : "kamo'ha" comme [on s'aime] soi-même".

Le rav Avraham Its'hak HaCohen Kook nous dit que "véahavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même - Kédochim 19,18) est fondée sur l'estime de soi. Il s'agit d'une conséquence saine et naturelle de la vision d'Hachem en nous-mêmes, car ce n'est que lorsque nous sommes conscients de nous-mêmes et de notre source divine que nous sommes réellement capables d'aimer les autres.
Une image positive de soi est le trait d'une personne raffinée et confiante, et elle est essentielle à l'accomplissement d'aimer autrui.

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-> Pour le Baal Shem Tov, l'amour d'autrui est enraciné dans la ahava atsmit, un "amour [inconditionnel] de son essence" (de notre intériorité qui est divine, qui est ce que nous sommes vraiment, même si la vie nous pousse à nous identifier davantage à notre corps, à ce qu'on est extérieurement), un amour qui repose sur une profonde reconnaissance de l'unité d'Hachem, dans laquelle nous faisons tous partie de la même réalité divine.
Toutes les âmes, lorsqu'on va à leur racine, sont d'une seule essence, et même lorsqu'elles sont divisées en parties, ou en personnes individuelles (dans notre monde matériel), il existe dans chaque partie l'essence du tout. [le Ram'hal dit qu'en chaque juif, il y une petite partie de l'âme de chacun des autres juifs. Je suis dans tout juif, tous les juifs sont en moi, et Hachem est présent dans chaque juif. Il y a unité! ]
Ainsi, l'amour d'une personne pour son prochain n'est pas en fait l'amour d'une autre personne, mais l'amour de soi-même.

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-> Le rav Israël Salanter n'a pas été motivé à lancer le mouvement du moussar sur un constant de manque d'Ahavat Israël, mais plutôt en constatant qu'un juif (dans ce cas Mottel, un forgeron), qui est un ben chel Mélé'h (un enfant du Roi des rois) peut en arriver à avoir une mauvaise perception de lui-même. Ce manque de confiance, d'estime de soi, empêche une vie juive épanouie.

Le rav Israël Salanter comprenait le véritable "amour de soi" comme l'opposé de l'égocentrisme. Il découle d'un sentiment de dignité et de la grandeur de l'Homme juif (gadlout ha'adam), et qui alimente nos actions d'amour envers les autres.
"L'acceptation et l'amour des autres sont une expression de ahavat atsmo, l'amour de soi, qui est ahava atsmit, la quintessence, l'expression la plus naturelle de l'amour. Véahavta léréa'ha (tu aimeras ton prochain) commence par kamo'ha, par soi-même.
[on peut éventuellement dire qu'on développant son amour de soi (ex: travaillant sur sa valeur, en s'offrant des paroles et actes d'affection à soi-même), en réalité indirectement on fait la mitsva d'aimer autrui, et également Hachem (tout étant uni!). ]

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-> Chaque juif doit savoir qu'il a une valeur unique, qu'il n'y a personne au monde qui leur ressemble exactement, qu'il n'y en a jamais eu et qu'il n'y en aura jamais (ma mission est unique dans l'Histoire du peuple juif). Tout juif est toujours aimé par Celui qui l'a créés, d'une manière unique.
Si l'on a vraiment conscience de cela en face de nos yeux, alors on peut regarder notre prochain avec ces mêmes yeux et réaliser : "Mon prochain a aussi une valeur unique ; il n'y a jamais eu quelqu'un dans le monde entier comme mon prochain juif, et il n'y en aura jamais. Que je puisse l'aimer, l'apprécier, comme Hachem (D. de Vérité) l'aime!"

-> Notre amour pour les autres est le reflet de notre capacité à accepter l'amour d'Hachem pour nous.
Le Targoum Onkelos traduit le mot "véahavta" en araméen par "étirchemé". En hébreu, cela signifierait "et tu auras de la ra'hmanout", de la compassion, de la miséricorde, pour ton prochain juif comme tu en as pour toi-même.

-> Le rabbi Méïr d'Apta insistait pour que ses disciples consacrent un temps fixe chaque jour à un 'hechbon ha'néfech, à une évaluation introspective de leur propre comportement et de leur service de D.
L'un des disciples, qui était toujours occupé par des affaires communautaires importantes et des causes charitables, estimait qu'il était trop occupé pour prendre le temps de pratiquer le 'hechbon ha'néfech.
Il demanda au Rabbi d'être dispensé de cette avoda, expliquant qu'il n'avait tout simplement pas de temps libre.
Le rabbi d'Apta lui dit : "Quiconque n'a pas le temps d'avoir de la compassion (ra'hmanout) sur sa propre âme, est incapable d'avoir de la ra'hmanout sur autrui".

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-> La mitsva d'ahavat Israël, signifie aimer et prendre soin, être respectueux et honorer chaque juif, y compris nous-mêmes.
[d'abord, nous devons déterminer avec honnêteté si nous avons véritablement besoin de bonté et d'amour de nous-même. Ensuite, on peut l'étendre à notre "moi large" (ex: notre femme, nos enfants, nos parents), et ensuite on peut partir s'occuper des besoins des autres juifs. ]

-> Nos relations et nos interactions avec les autres, enseigne le Baal Shem Tov, sont un miroir, dans lequel nous pouvons nous voir plus clairement.
La beauté que nous voyons dans le monde est le reflet de notre perception de nous-mêmes ; les défauts que nous voyons chez les autres ne sont que le reflet de nos propres défauts intérieurs.
Nous sommes susceptibles d'être inconscients de nos propres défauts, mais nous pouvons facilement détecter les lacunes des autres. Le Baal Shem Tow nous demande de considérer ces observations comme des indications que nous avons nous-mêmes ces défauts, afin que nous puissions les utiliser dans notre téchouva.

Plus nous nous sentons bien dans notre peau, au sens le plus authentique du terme, plus nous sommes capables d'entrer en contact avec les autres et de les accepter.
Lorsque nous nous autocritiquons, nous sommes moins indulgents envers les autres. Le respect des autres est enraciné dans le respect de soi.
[lorsque chacun est à sa place, alors personne ne se marche sur les pieds, et l'on peut avoir une unité, un amour d'autrui éclatant.
On a besoin de se sentir quelqu'un de bien, d'important (mais cela ne doit pas être trop dépendant de l'extérieur, d'autrui).
Ainsi, nous devons faire un travail de s'apprécier soi-même, d'être fier des ressources dont Hachem nous a gratifiées dans la vie (je fais au mieux de mes capacités, même si c'est loin de ce qu'a autrui), d'être en paix avec nous-même (ex: nous cherchons pas à être une autre personne, à avoir d'autres biens, qualités, ... je fais et accepte avec ce que m'a donné Hachem!). A défaut de cela, autrui devient une menace qui risque de nous écraser (ex: plus intelligent, plus riche, plus de réussite), et l'on doit alors se focaliser sur des points négatifs pour relever notre égo.
Ainsi, pour pleinement me réjouir d'autrui, je dois d'abord me réjouir de moi-même! ]

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-> Une michna (Pirké Avot 4,1) recherche la source du kavod, le respect ou l'honneur. Ben Zoma demande : "Qui est honorable? (ézéou mé'habed)". Il répond : "Celui qui donne de l'honneur aux autres".

-> Le rav 'Haïm de Volozh (dans son Roua'h 'Haïm), établit un parallèle entre "mé'habed ét habriyot" (honorer autrui) et "mé'habed ét habayit (balayer la maison), puisque la guémara se réfère au fait de balayer la maison en tant que "lé'habed".
Honorer les gens, c'est balayer une couche extérieure de poussière pour révéler ce qui se trouve sous la surface.
[Selon le Baal Chem Tov, derrière la façade extérieure apparente d'un juif, il y a forcément de la beauté et de la Divinité. Nos yeux sont la fenêtre de l'âme, et ainsi notre regard se focalisant sur l'âme, est la clé pour aimer autrui, et soi-même.

D'une certaine façon, il faut avoir le recul de se dire cet aspect là n'est pas l'essence de cette personne, elle a de la boue (sale et puante), mais en vrai c'est une belle personne (un enfant d'Hachem!).
De même, on doit savoir s'honorer soi-même en balayant toutes ses idées noires (du yétser ara) qui viennent salir notre vision de soi. (fais téchouva sincèrement, et va de l'avant tout propre en faisant! Hachem a conscience de nos qualités et de nos défauts (il n'existe pas d'humain qui ne faute pas), et c'est pour cela qu'Il nous aime, justement parce qu'on fait au mieux malgré nos défauts, nos chutes. ]

-> Le Nésivot Shalom commente également cette michna. Le regard d'une personne sur une autre est comme un regard dans le miroir : si notre visage est sale, nous verrons un visage sale dans le miroir.
Il en va de même lorsque nous nous regardons les uns les autres : dans la mesure où nous sommes intérieurement purs et raffinés, nous regarderons l'autre avec générosité et verrons ses attributs positifs.
Par conséquent, la personne qui est vraiment "mé'houbad" est celle qui respecte et traite toutes les personnes avec dignité.
En aimant les autres, nous commençons à explorer qui nous sommes, et nous découvrons progressivement le côté profond de nous-mêmes et les émotions dont nous sommes capables. En fin de compte, c'est par l'amour que nous révélons notre véritable personnalité.
[si autrui est un miroir de moi, alors plus je me focalise sur le positif en autrui, plus j'en viens à voir du bien en moi-même! ]

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-> Le Baal HaTanya enseigne que l'âme juive n'est rien de moins qu'une : 'hélek Eloka mi'maal mamach", c'est littéralement une partie de D. d'en-Haut.
[ il est écrit : "Hachem est ma part" ('helki Hachem - Téhilim 119) ; "le peuple [juif] est la part d'Hachem" (ki 'helek Hachem amo - Haazinou 32,9) ; "Bien-aimé est l’être humain, qui a été créé à l’image divine" ('haviv adam chénivra bétsélem - Pirké Avot 3,14) ; en soufflant un esprit de vie (néfech 'haya - Béréchit 2,7) Hachem a mis en l'homme une partie de Lui. ]
"Shorachan ou'mékoran bé'Elokim 'Haïm" = leur racine et leur source sont dans le D. vivant.
Une personne qui reconnaît l'élévation de l'âme peut facilement accomplir la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même à l'égard de chaque juif, qu'il soit grand ou petit en termes de stature spirituelle ...
Tous les juifs sont interconnectés et égaux (tous sublimes aux yeux d'Hachem), enfants d'un seul Père.
C'est pourquoi nous sommes appelés : "akhim mamach", littéralement "frère", mitsad shoresh nafcham bé'Hachem é'had = puisque l'âme de chaque personne a sa racine dans le D. unique, et que les individus ne sont séparés les uns des autres que dans le sens physique, matériel.

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-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov a visité un jour la tombe du Baal Shem Tov à Mézibouzh et a raconté que le Baal Shem Tov lui était apparu en rêve, contrarié par le fait que les gens racontaient des histoires sur ses miracles et non sur son amour d'Hachem ou son amour de tout juif.
Pour le Baal Shem Tov, l'amour envers chaque juif précède même l'amour d'Hachem dans l'ordre du service divin ; en aimant les gens, on atteint l'amour d'Hachem.
Le Kéter Shem Tov, rapporte ses paroles : "L'amour son prochain (juif) est la première porte qui mène à la cour d'Hachem".

Celui qui parle en bien des autres mérite des défenseurs célestes

+ Celui qui parle en bien des autres mérite des défenseurs célestes :

-> "Rechercher le bien, c'est rechercher l'affection" (cho'her tov yévakech ratson - Michlé 11,27)

-> Le midrach (Chokher Tov) explique : Si quelqu'un parle en bien des autres, même les anges célestes parlent en bien de lui devant Hachem.
C'est ce qui est dit : "Je favoriserai ceux qui favorisent" (Béchala'h 13,19). Les anges font la même chose que lui. S'il parle en bien des autres, ils parlent en bien de lui.

"Pourquoi Moché a-t-il mérité d’avoir un visage illuminé dans ce monde, ce que Hachem ne donne habituellement que pour les tsadikim dans le monde à Venir?

Parce qu’il gémissait toujours pour l’honneur d’Hachem et l’honneur du peuple juif."
[Tana déBé Eliyahou - chap.4]

Voler – Personne ne peut toucher à ce qui ne lui est pas destiné

+++ Voler - Personne ne peut toucher à ce qui ne lui est pas destiné :

"Il advint, à l'époque où le menu bétail entre en chaleur, que j'ai levé les yeux et vu dans un songe ; or, voici que les moutons qui fécondaient le bétail étaient cerclés, pointillés et rayés." (Vayétsé 31,10)

-> Selon Rachi : Bien que Lavan eût tous mis à part tous les moutons afin que les brebis ne donnent pas naissance à des petits à leur ressemblance, les anges les amenaient depuis le troupeau confié aux fils de Lavan vers celui détenu par Yaakov.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chaar haTévouna 11) demande comment les anges ont été autorisés à prendre des moutons du troupeau de Lavan et à les amener à Yaakov. Ne s'agit-il pas d'un vol?

Il répond que quiconque essaie d'escroquer son ami est tout simplement stupide. Le montant exact de l'argent que l'on gagnera au cours d'une année est décrété à Roch Hachana, et l'on ne peut pas gagner un centime de plus que ce montant.
Si quelqu'un vole son prochain, il n'en tirera aucun profit, car il ne se retrouvera pas avec plus d'argent que ce qui a été décrété pour lui. Au bout du compte, il aura la même somme d'argent, mais il aura aussi commis une faute terrible.

De plus, le vol lui fera perdre l'argent qui lui était destiné, comme l'indique la guémara (Soucca 29b) : "Il y a quatre raisons pour lesquelles les biens d'une personne peuvent lui être confisqués ...", l'une de ces raisons étant le fait de voler autrui.
C'est également ce qu'affirme la Massékhet Déré'h Eretz (Zouta 3) : "Si vous prenez quelque chose qui ne vous appartient pas, vous perdrez ce qui vous appartient".
C'est pour cette raison que nos Sages (guémara Yoma 38b) disent que l'on ne peut pas toucher à quelque chose qui est destiné à son prochain, même de l'épaisseur d'un cheveu.
Même si vous le prenez, il finira par lui revenir.

Par conséquent, bien que Rachi dise que les anges ont pris les moutons de Lavan et les ont donnés à Yaakov, cela était permis, comme le dit le verset plus loin : "Parce que j'ai vu tout ce que Lavan t'a fait".
Lavan avait trompé Yaakov à de nombreuses reprises, et par conséquent, la propriété légitime de Yaakov lui était simplement rendue.

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-> Le Ben Ich 'Haï (drouchim paracha Noa'h) enseigne : "Il ne faut pas essayer de gagner de l'argent par des moyens malhonnêtes, car il a déjà été décrété que l'on sera riche ou pauvre. Au lieu de cela, il faut faire confiance à Hachem et reconnaître qu'Il nous donnera tout ce qu'on est censé avoir."

La jalousie (rav Sacks)

"La jalousie/convoitise est l'incapacité à comprendre le principe de la Création ... à savoir que chaque chose a sa place dans l'ordre des choses. Chacun d'entre nous a sa propre tâche et ses propres bénédictions, et nous sommes tous aimés et chéris par Hachem.
Vivre selon ces vérités, c'est faire régner l'ordre. Abandonnez-les et c'est le chaos.
Rien n'est plus inutile et destructeur que de laisser le bonheur de quelqu'un d'autre diminuer le sien, ce que la jalousie est et fait."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p. 108]

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-> "Les sociétés de consommation sont construites sur la création et l'intensification de la jalousie/convoitise, c'est pourquoi elles conduisent les gens à avoir plus et à en profiter moins."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p. 108]

Le vol fait apporte la rigueur Divine dans le monde

+ Le vol fait apporte la rigueur Divine dans le monde :

"Hachem dit à Noa'h : "La fin de toute chair est venue devant Moi, car la terre est remplie de brigandage à cause d'eux ; et voici, Je suis sur le point de les détruire de la terre"" (Noa'h 6,13)

-> Rachi explique : "Partout où l'immoralité et l'idolâtrie sont présentes, un fléau s'abat sur le monde et tue les bonnes [personnes] en même temps que les mauvaises". Pourtant, malgré l'immoralité et l'idolâtrie endémiques, le décret du déluge n'a été scellé qu'à cause de la faute du vol.

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Malgré la prédominance des graves fautes d'immoralité et d'idolâtrie, le décret du déluge n'aurait pas eu lieu sans la prévalence de la faute de voler.
Le vol a joué un rôle déterminant dans le décret, car Hachem est miséricordieux et ne se hâte pas de détruire le monde, même à une époque où l'immoralité est très répandue. Cependant, le vol omniprésent dans la génération du déluge a entraîné l'effondrement de la société civilisée. La civilisation a commencé à s'effondrer de l'intérieur, et ce n'était qu'une question de temps avant que le monde ne se désintègre complètement.
Il n'y avait donc aucune raison pour qu'Hachem retarde son décret. Ainsi, bien que le facteur déterminant de la destruction du monde ait été l'immoralité, c'est la faute du vol qui a finalisé [l'application] de la punition.

En outre, Hachem juge le monde mesure par mesure.
Lorsque les gens font du 'hessed, des actes de bonté, Hachem les juge également avec bonté et miséricorde, et Il ne se précipite pas pour les punir de leurs fautes. Même lorsqu'Il décrète une punition, celle-ci n'est pas exécutée immédiatement.
Cela permet [de laisser le temps pour] annuler le décret par le biais du repentir et de la prière.

En revanche, lorsque les gens se traitent mal les uns les autres, Hachem les juge avec l'attribut de la stricte justice. En tant que tel, le décret est définitif et ne peut être annulé.
Le vol généralisé et le manque de pitié entre les gens ont créé un environnement de justice stricte qui a abouti au décret du Déluge.
Ce n'est qu'après la destruction des réchaïm et les prières de Noa'h et de sa famille que l'environnement de stricte justice commence à s'estomper.

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=> Hachem est tout à fait miséricordieux et n'est pas prompt à punir. Cependant, la faute du vol entraîne l'effondrement de la société civile. Ainsi, Hachem ne retarde plus la punition.
De plus, lorsque le vol est répandu et que les gens ne font preuve d'aucune pitié les uns envers les autres, un environnement de stricte justice prévaut dans le Ciel.

La nécessité de multiplier les paroles d’encouragement et de réconfort à autrui (et à soi-même)

+ La nécessité de multiplier les paroles d’encouragement et de réconfort à autrui (et à soi-même) :

"Un Ammonite et un Moavite ne viendront pas dans l’assemblée d’Hachem ... Parce qu’ils (litt. "pour la chose qu’ils") ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l’eau sur le chemin, lorsque vous êtes sortis d’Egypte ... Ne recherche pas leur paix ni leur bien tous les jours (de ta vie) à tout jamais" (Ki Tétsé 23,4-7)

-> Le Beit Yossef (drachot de rabbi Yossef Karo, imprimé dans le livre "Ohr Tsadikim") pose la question suivante :
Pourquoi Hachem a-t-il ordonné de les tenir en abomination jusqu’à la fin des temps sur "quelque chose d’aussi bénin que cela", à savoir de s’être abstenu de les accueillir avec du pain et de l’eau?
La chose est d’autant plus étonnante que les Bné Israël n’avaient besoin ni de pain ni d’eau puisqu’ils avaient du pain (manne) qui tombait du Ciel, et également de l’eau qui provenait du puits (de Myriam).

Et voici son explication :
"Il y a lieu de répondre, écrit-il, en faisant remarquer que le verset emploie l’expression : "pour la chose (qu’ils)" (al davar - עַל דְּבַר), c'est-à-dire à cause du fait qu’ils ne vous ont pas prodigué de bonnes paroles et des encouragements.
Car tel est le sens de cette expression [qui peut se lire également : "Pour la parole (qu’ils)"], à savoir : "à cause de la parole"."
[ le mot דבר (davar) employé par le verset en hébreu signifie "la chose" et aussi "la parole"]

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Si l’on y réfléchit un peu, ce commentaire du Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) est stupéfiant : ne pas accueillir les Bné Israël "avec du pain et de l’eau" est considéré comme "quelque chose de bénin", tandis que s’abstenir de les accueillir avec des paroles d’encouragement justifie un châtiment aussi sévère que celui-ci jusqu’à la fin des temps.
[à cause de cela les hommes d'Ammon et Moav ne pourront jamais se marier avec un membre du peuple juif (même s'ils se convertissent au judaïsme). Nous ne trouvons une telle déclaration envers aucune autre nation (bien qu'il n'en manque pas qui ont pu faire souffrir les juifs au travers l'Histoire). ]

En outre, il y a lieu de s’interroger : les Bné Israël avaient-ils besoin de paroles d’encouragement de la
part de peuples comme Amon et Moav?

On en déduit que même l’homme le plus grand parmi les grands (tsadikim) tire une jouissance de paroles encourageantes et celles-ci redonnent vie à son âme, même lorsqu’elles proviennent du plus petit des petits. Car grande est la force d’une bonne parole pour élever l’âme d’un homme et lui insuffler un souffle nouveau.
Dès lors, personne ne peut dire : "Qui suis-je pour encourager les autres?" Souvenons-nous qu’un bon mot est toujours à propos, en toute circonstance.

[ On raconte que le Yessod haAvoda (fondateur de la lignée de Slonim au 19e siècle) était une fois à Tibériade, attendant son tour dans un petit mikvé où seulement 2 ou 3 personnes pouvaient y entrer à la fois.
Une personne perturbée mentalement a proclamé : "Faites de la place pour le saint tsadik, rabbi Mottel de Slonim [le Yessod haAvoda]".
Lorsque le Yessod haAvoda est sorti du mikvé, il a dit : "Cet homme n'est pas sain d'esprit. Personne ne le respecte. Cependant, j'ai éprouvé du plaisir du peu d'honneur qu'il m'a fait. Car Hachem a ainsi créé la nature de l'homme qu'il prend plaisir à la moindre marque d'encouragement provenant de qui que ce soit. Et la récompense de celui qui encourage son prochain et qui le réconforte est très grande."
Davantage sur ce thème : L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui : https://todahm.com/2015/02/16/limportance-de-valoriser-et-de-temoigner-de-lappreciation-a-autrui ]

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-> Il est écrit aussi dans cette paracha : "Garde-toi des taches de lèpre (tsaraat)" (Ki Tétsé 24,8).
La Torah vient par là nous ordonner la défense de découper une tache de lèpre. Nos Sages (Sifri) nous enseignent que cette interdiction inclut également l’interdit d’enlever une tache pure.
Le Beit Israël l’explique, au nom de son père le Imré Emet, à partir de ce qui est rapporté dans le Zohar (III,46b) : "De même qu’un homme est puni pour avoir dit de mauvaises paroles, il l’est également lorsque l’occasion se présente pour lui de dire un bon mot et qu’il ne le dit pas."

Ce qui signifie que la faute de celui qui prononce des paroles de médisance est aussi grave que celle de celui qui s’abstient d’encourager son prochain avec de bonnes paroles qui redonneraient vie à son âme. Et c’est à cela que fait allusion la tache de lèpre pure, et la défense de la couper : que l’homme se rappelle bien que, du Ciel, on a voulu attirer son attention sur le fait qu’il s’est abstenu de dire des paroles encourageantes à son prochain qui auraient revigorées tout son être.

Une personne qui a un mauvais œil (ayin ara) attire les malédictions sur tous ceux qu'elle rencontre, même si elle essaie de les bénir.
[d'après Zohar 3,63b]

La chose la plus triste au monde est que nous connaissons si bien les erreurs et défauts d'autrui, mais que savons-nous des bonnes actions et qualités, d'autrui?
[rabbi Shlomo Carlebach]

Se réjouir du malheur d’autrui = amener la colère Divine sur nous

+++ Se réjouir du malheur d'autrui = amener la colère Divine sur nous :

Chmouel Hakatan dit : "Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi et lorsqu’il trébuche, que ton cœur ne soit pas allègre, car Hachem le constatant, et la chose déplaisant à Ses yeux, Il pourrait détourner de lui Sa colère [pour la diriger sur toi]." (Pirké Avot 4,24)

-> Parfois, il est décrété qu'un homme doit subir une humiliation publique en même temps qu'un revers.
D'autres fois, la punition se limite à la perte réelle ; aucune honte publique ne l'accompagnera.
Ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car il est tout à fait possible que sa punition n'ait pas été conçue pour inclure le fait que vous le tournez en ridicule.
Si vous vous réjouissez, Hachem peut retirer Sa colère de votre ennemi et la placer sur vous.

Par ailleurs, ne vous réjouissez pas de la chute de votre ennemi, car la mort du racha n'est souvent pas la meilleure solution. De plus, il n'est pas bon pour un homme juste d'être impliqué dans la punition des fauteurs (Tossafot - Baba Batra 22a). Il vaut mieux prier pour que le racha se repente.
Comme la femme de Rav Méïr l'a déduit du verset, "les fautes disparaîtront de la terre" : les fautes cesseront, mais pas les fauteurs, car "les réchaïm ne seront plus", ils se repentiront (Béra'hot 10a sur Téhilim 104,35).
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 4,24]