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"Que Hachem éclaire Sa face pour toi" (Nasso 6,25)

Rabbi Avigdor Miller de commenter :
"Etant donné que D. agit mesure pour mesure (guémara Sotah 8b), D. éclaire Sa face pour ceux qui éclairent/illuminent leur face/visage à leur prochain". (Sing, You Righteous - p291)

Selon le Sforno, la notion de "Que D. éclaire" renvoie au fait : "que D. t'éclaire afin que tu sois capable de percevoir la sagesse infinie de la Torah ... La personne jouit de la quiétude nécessaire pour s'élever au-dessus de ses besoins matériels élémentaires."

Selon Rabbi Na'hman de Breslev : Souris à la vie, et D. te donnera de véritables raisons pour sourire.

Selon le Zohar (II- 184b) : "Lorsqu'une personne offre un visage lumineux ici bas, une présence lumineuse l'éclaire d'en-haut".

-> "Rabbi Matya ben 'Harach dit : Sois le 1er à saluer tout homme" (Pirké Avot 4,15)

-> Selon la guémara (Béra'hot 17a), personne n'a devancé le salut de Rabbi Yochanan ben Zakaï, même un non juif (vendeur) au marché.

-> Les Avot déRabbi Nathan (12,3) rapportent que Aharon, le cohen gadol, utilisait le fait de saluer autrui comme un moyen d'influencer positivement autrui.
Devant l'amour d'Aharon, les personnes en venaient à penser : "Aharon me salut à chaque fois d'une manière amicale (bien que j'ai fauté). Comment oserai-je lui faire face une autre fois si je faute?"
De cette façon, Aharon empêchait les personnes de fauter.

-> Rabbi 'Haïm Mordechaï Katz (roch yéchiva de Telz) insistait souvent sur le fait que par le simple fait de dire : "Bonjour!" à autrui, on a le pouvoir d'illuminer toute la journée d'une personne qui se sent un peu abattue.

=> Combien on devrait se forcer à être joyeux, non seulement pour faire que D. nous donne des raisons réelles de l'être, mais surtout pour être des générateurs, des diffuseurs de joie.

Par le fait de saluer une personne, on lui dit : "tu es quelqu'un de bien, qui compte et qui est important à mes yeux, au point où je m'arrête pour te saluer. Par mon sourire, regarde à quel point cela me fait plaisir de te voir ... "
- La personne qui a reçu le salut va se sentir redevable, et va pour se "décharger" de sa "dette" faire de même avec autrui, enclenchant un effet domino ...
- La personne qui va faire le salut, va par le fait de donner de soi-même (être à l'origine d'un salut nécessite un effort), développer en elle de l'amour, un lien/un attachement avec autrui.

Par ailleurs, en étant aimé d'autrui, on a un pouvoir d'influencer positivement autrui, par le fait d'être un exemple à suivre (à l'image d'Aharon).

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-> Rabbi Yehuda Leib Chasman (Ohr Yohail - vol.2) dit que si on rencontre 2 personnes : une habillée de façon élégante, et une autre habillée pauvrement, et que l'on salut la personne bien habillée avec plus d'enthousiasme que la personne vêtue pauvrement, on est coupable d'un mensonge.
En effet, on ne salut pas la personne, mais ses habits.

-> La guémara (Béra'hot 6b) statue qu'une personne est obligée de répondre au salut d'une autre personne à son égard, et que le fait de ne pas le faire s'assimile à du vol (guézel shalom).

-> Rabbi Yechezkel Sarna (Daliyot Yechezkel - vol2) a dit : " Si on apprécie le fait que l'homme est créé à l'image de D., on considérait comme un privilège de pouvoir saluer ses semblables"

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Le Rambam (Hilkot Déot 6,3) de commenter cette mitsva :
"Nous devons faire des louanges d'autrui, et nous devons être concerné par leur argent autant que nous faisons attention à notre propre argent et à notre propre dignité.
Quiconque tire de l'honneur de l'humiliation d'une autre personne, perd sa part dans le monde à venir."

-> Le Yessod véShoresh haAvoda (1;7,8) nous enseigne des notions très intéressantes à ce sujet.
"Le commandement d'aimer son prochain peut être réalisé à tout moment, à chaque seconde d'une journée.
Toute faveur ou bonté que vous faites à quelqu'un, est un accomplissement de cette mitsva.
Mais ce commandement peut aussi être fait par le biais de la pensée.

Lorsque vous êtes content de la bonne destinée d'une autre personne, cela constitue un acte d'aimer son prochain.
Par exemple, si on entend qu'une personne vient de donner naissance à un enfant et que l'on en est joyeux, nous accomplissons ce commandement.
La même chose est valable pour le malheur d'autrui.
Si l'on se sent triste à cause du fait qu'il souffre, nous réalisons ce commandement.

De telles pensées sont possibles à tout moment, même dans un lieu où il est interdit d'avoir des pensées de Torah.
En réalisant correctement ce commandement, une personne peut amasser facilement des milliers de milliers de mitsvot.
[...]

La difficulté de réaliser ce commandement réside dans le fait que la plupart des gens sont naturellement prédisposées à être jaloux.
Lorsqu'ils entendent des bonnes nouvelles d'autrui (ex : il devient riche, il est honoré,...), leur jalousie se réveille et les empêche d'être sincèrement content.
Ainsi, il est très important pour une personne de travailler à rectifier son trait de jalousie.

Un autre facteur important qui va permettre d'aimer son prochain est le fait de le juger favorablement.
Car si même pas une fois nous jugeons autrui favorablement, nous ne pourrons plus être en capacité de ressentir un amour total, complet pour lui."
[traduction en utilisant le nous en place du tu]

-> Un soir d'été, alors que Rabbi Avraham Grodzinsy était un jeune homme, sa famille a remarqué qu'il était particulièrement joyeux.
Il a expliqué son attitude en disant : "Ce soir à Slobodka, un étudiant de la yéchiva est en train de se marier. Bien que notre hôtel est beaucoup trop loin pour que je puisse y assister, j'ai quand même la possibilité de ressentir de la joie pour le bonheur de mon ami."

-> Rabbi ‘Haïm Shmoulevitz, roch yéchiva de Mir, a dit :
"Lorsque je vois un tas de petites chaussures dans la vitrine d’un magasin, je suis ému aux larmes de joie, en m’imaginant les sentiments de bonheur intense qu’une mère aura en achetant sa 1ere paire de chaussures pour son enfant adoré."

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même = Tu sais que tu as à ton actif de nombreuses fautes, néanmoins, tu t'aimes toujours.
C'est cela que vous devez ressentir vis-à-vis de votre ami.
Malgré ses fautes, aime-le!"
[le Baal Chem Tov]

-> "Le verset prescrit d'aimer l'autre, comme tu aimes ta propre personne (kamo'ha).
Tout comme tu aimes ta personne de façon instinctive, sans chercher de raison à cela, ainsi dois-tu aimer les autres, sans raison également".
[le Alter de Slobodka]

-> Rabbi Avraham Heschel de Kopitchinitz avait coutume de dire que le commandement d'aimer son prochain n'exige pas seulement d'aimer les personnes saintes et droites (il est impossible de ne pas aimer de telles personnes), mais D. ordonne d'aimer même ceux qu'il est difficile d'aimer.
[on est tous des fils de D., fait à Son image!]

-> Le 'Hatam Sofer dit que le commandement d'aimer son prochain est un concept que toute personne peut logiquement adopter, mais nous en tant que juif, nous devons aimer notre prochain, à tout moment, parce que la Torah nous l'ordonne.

Un amour uniquement basé sur les sentiments est changeant en fonction des moments, selon nos humeurs ...

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-> "Je ne suis pas un tsadik. La preuve en est que j'aime mon fils plus que j'aime les autres juifs"
[Rabbi David de Lelov]

-> Il est par exemple possible d'accomplir cette mitsva d'aimer son prochain en se dépêchant de dire à quelqu'un de bonnes nouvelles.
Le 'Hazon Ich a dit un jour : "Malheureusement, les gens ont l'habitude de m'amener uniquement leurs problèmes.
Très peu, viennent pour me dire leurs bonnes nouvelles, qu'ils ont un mazal tov à m'annoncer, qu'eux-même ou un proche a retrouvé la santé."

-> "Le seul mérite que je pourrais avancer devant la court du Ciel, c'est qu'à chaque fois que je marchais dans la rue et que je voyais une personne venir dans ma direction, je me disais directement : "Une bénédiction sur sa tête". "
[Rabbi Baruch Ber Leibowitz]

-> Lorsque Rabbi Koledetzky a été invité chez le 'Hafets 'Haïm, le 'Hafets 'Haïm lui a fait personnellement le lit, et lui a préparé le coussin et les couvertures.
Une fois le lit prêt, le 'Hafets 'Haïm s'est couché sur le lit pendant quelques secondes afin de vérifier que c'était suffisamment confortable pour son invité.

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-> "Une grande partie de la Torah est concernée par le fait qu'une personne doit apporter du bonheur aux autres"
[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

On accomplit le fait d'aimer son prochain, à chaque fois qu'on lui donne du plaisir (dans la limite de la Halakha).

-> Rabbi Akiva dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ceci et un principe fondamental de la Torah" (guémara Nédarim 9,4; Rachi, Sifri - sur ce verset)
Hillel traduit se commandement par : "Ce qui haïssable pour toi, ne le fais pas aux autres" (guémara Shabbath 31a)

Nos Sages déduisent de ce verset plusieurs règles illustrant la sensibilité exigée de chaque juif, comme par exemple :
-> un condamné à mort doit être exécuté de la façon la moins douloureuse possible (guémara Kétoubot 37b, Sanhédrin 45a) ;
-> un mari ne doit pas mettre sa femme dans une situation où elle pourrait perdre grâce à ses yeux (guémara Kiddouchin 41a, Nidda 17a).

Le 'Hatam Sofer (Torah Moché) commente la phrase de Rabbi Akiva disant que la Torah est un grand principe de la Torah, comme signifiant que nous sommes obligés de prendre de notre temps d'étude afin d'enseigner à autrui la Torah.
Aime ton prochain comme toi-même = comme toi, tu désires acquérir de la connaissance en Torah, il te faut contribuer à ce qu'autrui acquiert aussi du savoir en Torah.
Au final, tu n'y perdras pas à agir ainsi, car en enseignant ton savoir à d'autres, tu vas devenir plus élevé.
On peut citer la guémara (Soucca 49b) : "La Torah qui est étudiée afin d'être enseignée, c'est une Torah de bonté ; la Torah qui est étudié uniquement pour soi-même, ce n'est pas une Torah de bonté".

Le rav Yerou'ham Lévovitz fait remarquer que Hillel a dit : ""Ce qui haïssable pour toi, ne le fais pas aux autres", plutôt que de citer notre verset (Tu aimeras ton prochain comme toi-même), pour insister sur l'importance que notre amour d'autrui ne doit pas rester uniquement au niveau de la pensée, mais doit se traduire dans notre quotidien par des actions, des mots, ... permettant de manifester concrètement notre amour.

Rabbi El'hanan Wasserman rapporte l'idée de Rabbi Elazar (guémara Kiddoushin 40b) disant qu'on doit toujours s'imaginer que le monde est sur la balance du jugement divin, en état de parfait équilibre entre l'innocence et la culpabilité.
Le fait de faire une mitsva va entraîner la balance du côté des mérités, et ce pour nous-même et pour le monde entier.
A l'inverse, faire une avéra, va faire basculer la balance, pour nous et le monde entier, vers le fait d'être coupable.

=> Une personne qui aime son prochain se doit d'agir en accord avec la Torah, vu que ses actions impactent sa personne, mais aussi le monde entier.

[tout Israël est lié les uns aux autres => chacune de mes actions peut impacter positivement ou négativement, un autre juif quelque part dans le monde.
A un niveau plus global, si autrui est meilleur, alors tout le klal Israël dans son ensemble devient meilleur, et alors par ricocher, je deviens meilleur (car j'en suis un membre).
Autrui, c'est vraiment moi-même, étant donné que son état va m'impacter indirectement, étant dans le même bateau ...]

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-> Le Ramban développe l'idée suivant sur ce verset.
La Torah ne nous demande pas d'éprouver vis-à-vis des autres autant d'amour que l'on porte à sa propre personne ; en effet, si quelqu'un est en danger, il doit sauver sa propre vie en priorité.

Ce que D. nous ordonne dans ce verset, c'est de souhaiter que les autres jouissent du même degré de réussite et de prospérité que celui que nous désirons atteindre nous-même.
Il est courant de dire que l'on désire pour les autres ce qu'il y a de mieux, mais ce mieux reste toujours inférieur à ce que nous désirons pour nous-mêmes.
Ce n'est pas ce que nous demande la Torah : le juif peut et doit s'efforcer d'espérer pour les autres la même réussite que pour lui.

On peut citer les paroles que le rabbi Leib de Sassov a entendu de 2 ivrognes, dont l'un demandait à l'autre s'il l'aimait, l'autre lui répondit qu'en toute sincérité oui.
L'autre ivrogne s'exclama alors : "Comment peux-tu affirmer que tu m'aimes de tout ton cœur? Tu ne sais même pas ce qui me manque!"
Un homme n'aime vraiment son prochain que s'il sait ce qui lui manque ...
Ce qui est important pour toi, est peut être sans importance aux yeux d'autrui, et inversement.
Ainsi, aimer son prochain comme soi-même, c'est ce mettre à sa place en souhaitant le rendre heureux, lui faire plaisir (comme on aimerai le faire pour soi-même), avec son langage, ses désirs propres, ...

-> Le Likouté David de dire qu'il n'est pas difficile d'être en amitié et d'aimer une personne qui est beaucoup plus riche ou connu que nous-même.
Il en est de même avec une personne d'un statut nettement inférieur au notre, à qui on peut exprimer de la chaleur par pitié.

Cependant, la Torah nous demande d'être en amitié avec un "comme toi-même", du même rang social et financier.
On doit dépasser tout sentiment de compétition ou de jalousie, et faire preuve d'amitié sincère même dans cette situation.

-> Rabbi Yonathan Eybeschutz disait :
"Lorsqu'une personne vient voir un rabbin pour une question concernant le fait de savoir si un animal est casher ou non, il va accepter la réponse négative (c'est non casher) avec un bon état d'esprit, même si la perte financière est considérable.
Mais, si la même personne vient voir un rabbin pour une décision halakhique concernant une dispute, il va être très en colère envers le rabbin qui va statuer contre lui, et ce même si la perte financière est très faible.
Quelle est la raison de cette différence?

Lorsqu'une personne s'entend dire que sa viande n'est pas cashère, bien qu'elle subisse une perte, elle est d'accord d'accepter poliment la décision, car personne d'autre n'y gagne.
Mais dans le cas d'une dispute financière, sa perte, est le gain d'une autre personne, et par conséquent, elle est dévorée par la jalousie."

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Aime ton prochain comme toi-même (Kédochim 19,18)

-> L'âme juif et la Torah ont la même racine.
Ainsi, lorsqu'un juif étudie la Torah et applique envers son prochain le conseil unique prôné par Hillel : "Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne veux pas d'autres te fassent", il révèle la véritable racine commune des Bné Israël et de la Torah et réalise ainsi le verset : "Aime ton prochain comme toi-même", car il faut prendre le mot : kamo'ha (comme toi-même) à la lettre, du fait que toi et ton prochain avez une même racine ...

Par l'étude de la Torah et une conduite de respect et d'amour envers notre prochain, on révèle les racines communes et on amène ainsi un flux de vitalité dans le monde depuis la racine supérieure.
Ce lien avec la racine supérieure diminuera fortement les risques de transgressions.
[Hamakné - guémara Kidouchin 40b]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Rabbi Shneur Zalman de Liadi nous explique :
"Chaque juif est constitué de 2 composants : un corps (gouf) et d'une âme (néchama).
Alors que les juifs sont séparés en des corps différents, ils sont comme un seul au regard de la néchama.
C'est dû au fait que toutes les âmes sont une partie de D., et que D. est le père de nous tous.
Avec cette prise de conscience, il est facile d'aimer un autre juif comme soi-même, car au travers nos âmes, nous ne faisons qu'un."

-> Lors de la création de l'homme, la Torah dit : "A l'image de D., Il le créa" (bétsélem élokim bara oto - Béréchit 1,27).
Un juif doit aimer son prochain comme soi-même, car (kamokha, comme toi-même), le dénominateur commun est que tous les 2 sont créés à l'image de D. (bétsélem Elokim).

Il est à noter que le mot "Elokim" et le mot "kamokha" ont la même valeur numérique : 86.

-> Le midrach Tan'houma (Béréchit 8) dit que bien que beaucoup de gens ont de l'amour et de l'affection pour autrui, "chaque artisan déteste ses rivaux au sein de sa profession".

La Torah souligne l'importance de non seulement aimer son prochain (vé'ahavta léréa'ha), mais même celui qui est "kamokha" (comme toi-même), dans le même domaine d'activité, et à qui il faut également faire tous les efforts afin de l'aimer.

-> Le roi Salomon a écrit : "L'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12).
Il est humain de voir chez autrui ses défauts.

La Torah nous enseigne qu'on doit aimer son prochain kamokha (comme toi-même), car de même qu'on s'aime de façon naturelle, et de même, qu'on ferme les yeux sur nos fautes, on doit en faire de même avec son prochain.

-> Un juif doit non seulement aimer son prochain, mais c'est également une mitsva que d'aimer D., comme il est écrit : "Tu aimeras Hachem Ton D;" (Dévarim - Vaét'hanan 6,5).

Rabbi Shneur Zalman de Liadi dit : "Aimer son prochain comme soi-même est l'instrument grâce auquel une personne peut en venir à aimer D."
=> Notre verset se termine par "Je suis Hachem", faisant allusion au fait que c'est au travers de notre amour envers notre prochain, que nous pouvons atteindre l'amour de D.

Il est à noter que les mots : "véa'avta léréa'ha kamo'ha, ani Hachem" (Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem) et les mots : "véa'avta ét Hachem Eloké'ha" (et Tu aimeras Hachem, ton D.), ont la même valeur numérique : 907.

-> Lorsqu'une personne a de l'amour envers son prochain (aava = amour = valeur numérique de 13), et que son prochain lui porte réciproquement de l'amour, on a : 2 fois aava = 2*13 = 26 , qui correspond au nom de D. dans sa miséricorde (le Tétragramme).

D. réside parmi nous, lorsqu'il y a un sentiment d'aava (d'amour) entre les différentes parties.

En Yiddish, le mot : "juif" se dit : Yid (venant du mot : Yéhoudi).
Lorsque ton prochain est kamokha (comme toi-même), au même niveau, on a 2 youd (י), qui forment le nom de D. (יי).
Par contre, si une des 2 parties regarde de haut l'autre, alors le nom de D. n'est plus possible, renvoyant à la disparition de la présence divine au regard de la situation.

(Imaginez la tristesse de parents qui ont des enfants qui ne s'aiment pas ... il en est de même avec D., notre Père, dont nous sommes tous ses enfants ...)

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-> Le rabbi Israël Taub de Modzhitz (Divré Israël) fait un magnifique enseignement :
La valeur numérique de la lettre "youd" est de 10.
Si vous épelez "youd" complètement, en tant que mot (youd, vav, dalét), vous trouverez que le "vav" et le "dalét" que vous ajoutés à la lettre "youd" sont exactement identiques.
C'est la raison pour laquelle un juif est appelé : Yid = il est pareil à l'intérieur et à l'extérieur.
=> Un juif est honnête et sincère. Il ne présente pas un faux visage.

[le sceau de D. est la Vérité. Lorsque les juifs sont émét, ils en viennent à s'aimer les uns les autres, ainsi qu'Hachem, le tout symbolisé dans l'alignement des 2 youd qui forme le nom Divin.]

-> En hébreu, le mot : "chaud" se dit : 'ham (חם).
Lorsque nous apportons de la chaleur/joie à notre Service de Hachem (יי), à autrui (les yudden! - יי), c'est alors que nous vivions réellement (vie = 'haïm - חיים).
[on a : חם plus יי qui est égale à :  חיים]
[aimer son prochain comme soi-même, c'est l'entourer de beaucoup de chaleur, d'amour, au point de lui donner davantage de forces de vie! (et en particulier dans ses moments difficiles!)]

-> La lettre "youd" est la plus petite de l'alphabet, pouvant symboliser la nécessité vitale pour tout juif d'être humble, ou bien le fait qu'à l'image du mot : "Israël" (ישראל) qui commence par la plus petite lettre et se termine par la plus grande (lamèd - étudie!), un juif est dans ce monde petit comme une étoile de loin, mais énorme comme une étoile de près.

 

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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

1°/ Le mot : "ton prochain" se dit en hébreu par : לרעך (léréa'ha).
Ce mot contient en son milieu, le mot : רע (ra - mauvais), il reste alors : לך (léh'a - à toi).
Ainsi, même si un juif a un aspect qui te semble mauvais, tu te dois de l'aimer.
Pourquoi?
Simplement, car : "Je suis Hachem".

De même que D. a jugé bon de créer cette personne, et continue à lui accorder la vie, à chaque instant, malgré ses aspects négatifs, de même, tu te dois de te focaliser sur le positif qui lui donne le mérite de vivre, et qui dépasse le négatif.

[lorsqu'on voit une personne vraiment mauvaise, on doit détester le mal qui est en elle, mais on doit aimer l'être humain (créé à l'image de D.) et on doit prier pour que toutes ses négativités s'en aillent, laissant place à un véritable diamant, illuminant le monde).

2°/ Le mot : לרעך (léréa'ha) fait référence à un bon ami, mais il peut aussi se lire : léra'a'ha (celui qui a agit de façon mauvaise avec vous).
Nous nous devons d'aimer non seulement ceux qu'on aime, mais aussi ceux qui se comportent mal à notre égard.

Il faut voir l'autre comme un messager de D., et ne pas lui en vouloir (bien que lui aura des comptes à rendre auprès de D. pour son comportement), préférant se concentrer sur le pourquoi D. nous envoie ce message.
Qu'est-ce que D. attend de moi en me "réveillant" de ma routine par l'intermédiaire de mon prochain?

3°/ Kamo'ha = comme toi-même.
Le Baal Chem Tov disait que D. agit à notre égard comme une ombre ("Hachem est ton ombre" - Téhilim 121,5).
=> Ainsi, de la même manière que tu agis avec ton prochain, de la même manière, D. va agir avec toi.
Si tu es capable de voir le positif, de laisser passer ses erreurs, ... alors D. fera de même.

Aimer autrui autant que possible, c'est s'aimer soi-même véritablement, car en passant outre notre nature, on permet à un énorme flux de bonté de D. de se déverser sur nous

(D. nous dit d'une certaine façon : tu es prêt à aimer tous mes enfants, même ceux qui sont sortis du droit chemin, alors moi-même, Je vais t'aimer, même si tu sors des fois du droit chemin ...)

"Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas rancune aux enfants de ton peuple" (Kédochim 19,18)

-> "Quand un homme se coupe un doigt de la main gauche en découpant de la viande, lui viendrait-il à l’esprit de prendre le couteau, et de se couper un doigt de la main droite?
C’est un seul corps …
De même, les enfants d’Israël sont garants l’un de l’autre, et il ne saurait y avoir entre eux, ni vengeance, ni rancune."
[Guémara Talmud de Jérusalem – Nédarim 9,4]

Notre verset exprime bien cette notion :
"Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas rancune aux enfants de ton peuple ; tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

-> Aimer son prochain comme soi-même, c'est la plus belle, la plus agréable forme de vengeance.
Embarrassé par notre amitié, il va réaliser qu'il s'est emporté et trompé à notre égard.

-> Par ailleurs, on a assez d'ennemi à l'extérieur pour s'en créer dans notre propre nation.

-> Enfin, Rabbi Avraham de Pshis'cha, nous dit que le verset se termine par "Je suis Hachem", pour nous enseigner que de même nous pouvons avoir des raisons légitimes de vouloir nous venger envers notre prochain, de même, D. peut ressentir la même chose avec nous, ayant également des raisons plus que valables de se "venger".

De même, qu'une personne a pu nous insulter, nous manquer de respect et atteindre à notre honneur, de même, par notre comportement nous avons "insulté" D. et atteint à son honneur.
Néanmoins, D. nous dit : "Je suis prêt à te pardonner. De la même façon, tu dois pardonner ton prochain, même s'il t'a fait du mal ou s'il t'a insulté."

-> Le Tomer Dvora nous enseigne une idée similaire :
Nous devons essayer de suivre la façon d'agir de D.
Lorsqu'une personne faute et agit contre Sa volonté, D. va continuer à lui permettre de vivre, et va continuer à lui donner la possibilité de pouvoir bouger ses membres, ceux là même qui participent à la faute.

Ainsi, lorsque que nous faisons une faveur à une personne, et qu'elle va agir contre nos désirs, nous devons suivre l'attitude de D. et continuer à effectuer du 'hessed.

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-> "Si quelqu'un nous cause de la peine ou de la souffrance, c'est un décret de D. pour nous punir de nos fautes.
Avoir conscience de ce fait, doit nous retenir de nous venger"
[Séfer ha'Hinoukh 241]

Rabbi ‘Hanina a dit : "Une personne ne souffre, même de la plus petite blessure à son doigt, que s’il en a été décidé ainsi dans les cieux."
(guémara ‘Houlin 7b)

=> Lorsque l'on reçoit un coup de bâton, il faut se tourner vers la personne qui frappe (D.), et non sur le bâton (la personne qui a servi d'intermédiaire pour nous transmettre le message de D.).

-> "Tous les problèmes de ce monde sont tellement sans importance et sans conséquence, qu'il n'en vaut pas la peine de se venger pour eux"
[Rambam - Hilkhot Déot 7,9]

Nous avons tous tendance à nous penser éternel, faisant d'un rien, tout un problème.
Mais la réalité, c'est que notre vie passe tellement vite.
Alors, sachons fermer les yeux, évitons de se prendre facilement la tête, afin de vivre une vie qui ne pourra qu'être plus joyeuse, plus agréable.

-> Le Klil Yakar fait aussi un commentaire en ce sens sur ce verset en disant :
Un petit enfant a construit un château de cartes et admire la beauté de son travail.
Tout d'un coup, un étranger approche et d'un coup de main détruit tout l'édifice.
Le cœur brisé, l'enfant court voir son père et lui dit en criant : "Mon monde a été détruit! Il a fait tombé mon château!"
Si le père prenait les paroles sérieusement, il aurait pour sûr attaqué en justice l'auteur de la destruction.
Mais, le père est suffisamment mature pour savoir que le château de cartes est un jeu d'enfant et ne justifie pas une réaction violente.

De même, notre Père qui est au Ciel, comprend que bien que nous voyons nos jouets (l'argent, le prestige, et autres valeurs de ce monde) comme des objets de grande importance, en vérité, ils ne valent pas la peine de se contrarier pour eux.

=> Le fait d'aimer son prochain comme soi-même, implique que nous réalisons et reconnaissons, qu'il ne vaut pas la peine de s'énerver ou de garder rancune pour nos joujoux ...

"Tu n'iras pas en colporteur parmi ton peuple" (Kédochim 19,16)

-> Le Maharal a écrit (Nétivos Olam - Nétiv Halashon - chap.9) :
"Si toutes les personnes du monde se mettaient à écrire, elles ne pourraient pas décrire suffisamment à quel point le lashon hara est condamnable."

-> Le 'Hafets 'Haïm liste qu'un total de 31 commandements de la Torah (17 interdictions et 14 commandements positifs) sont impactés directement ou indirectement par le lachon hara.

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit :
"Mon livre n'est pas un livre contre la parole.
Au contraire, il donne la permission de parler.

Avant de connaître les lois, comment pouvez-vous parler?
Vous pouvez transgresser une interdiction de la Torah.
Cependant, une fois que vous avez étudié les lois, vous savez ce qu'il est permis de dire."

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+ Bonus :

-> Le 'Hafets 'Haïm comparait le fait de parler au fait d'écrire un télégramme, où l'on faisait très attention à chaque mot que l'on choisissait d'écrire.

-> Le fait d'éviter de dire du lachon hara, même une seule fois, est tellement important que Rabbi Yisraël Salanter disait : "Cela vaut la peine, pour une personne, d'étudier le moussar durant toute sa vie, si cela va la sauver de dire du lachon hara, même une seule fois."

-> "Celui qui ne dénigrera pas son prochain méritera, mesure pour mesure, que les autres ne parlent pas à son encontre."

[le Ari zal]

-> "Au moment même où, sur terre, l'homme médit de son prochain, ses fautes sont rappelées dans les cieux."

[Rav 'Haïm Vital - Cha'ar haKédoucha]

"Voici la règle imposée au lépreux" (Métsora 14,2)

-> Dans le 'Hovot Halévavot (Chaar Hakenia - chap.7), il est rapporté que quiconque a coutume de médire sur autrui, on lui enlève ses mérites pour les accorder aux personnes dont il a parlé.
Mais ce n'est pas tout!
On lui attribue également les péchés commis par ces dernières.

-> Cet enseignement a été confirmé par le Maguid céleste qui s'est révélé à Rabbi Yossef Karo en ces termes :
"Celui qui dit du lachone hara sur autrui, on lui enlève ses mérites et on les accordait à celui dont il a parlé.
C'est la pure vérité!
Et si les gens savaient cela, ils se réjouiraient en entendant qu'on dit du lachone hara sur eux, comme si on leur donnait un cadeau d'or ou d'argent."
[le Maguid Mécharim sur la paracha Vayakél - dibour hamat'hil od amar]

-> On raconte qu'un homme médit une fois au sujet d'un certain 'hassid.
Lorsque ce dernier eut vent de ce qui avait été dit sur lui, il s'empressa d'offrir à cet homme un somptueux cadeau auquel il joignit la lettre suivante :
"Mon cher frère, je t'offre ce présent en échange du grand cadeau dont tu m'as gratifié.
En effet, à peine as-tu médit à mon sujet que dans le Ciel, on a crédité mon compte de tous les mérites que tu avais acquis tout au long de ton existence!
Si j'ai reçu un cadeau aussi précieux de ta part, à savoir tous tes mérites, n'est-ce pas la moindre des choses que je te fasse un cadeau réciproque."

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-> Nos Sages (guémara Arakhin 15) eneignent que le mot métsora (lépreux) et dérivé des mots motsi chem ra (la diffamation).

-> Le 'Hafets 'Haïm nous dit que le corps humain est composé de 248 organes, mais que le plus important de tous est la langue car c'est elle qui décide du maintien de tous les autres organes, comme il est écrit : "La vie et la mort et la mort dépendent de la langue" (Michlé 18).

"D. s'adressera à Moché et lui dit : "Voici quelle sera la loi pour le lépreux le jour de sa purification, on l’amènera au Cohen"(Métsora 14,1-2)

-> Le Maguid de Douvno enseigne :
"Lorsqu'un homme se laisse aller à la médisance, c'est, en général, parce qu'il ne se rend pas compte de la puissance de la parole.
Il se dit : je n'ai rien fait d'autre que de parler, mais je n'ai entrepris aucune action.
Or, si l'homme était conscient de l'importance considérable de la parole humaine, et s'il savait que toute parole qui porte préjudice à son prochain crée, au ciel, un accusateur aussi bien contre l'homme dont on a parlé mais aussi contre celui qui a parlé, il y a de fortes chances pour qu'il se soit gardé de dire le mal.

C'est le sens du midrach rabba :
"Ne dis pas : je vais dire du mal de quelqu'un mais personne ne les saura.
D. te dira la chose suivante : Sache que je vais envoyer un de mes anges, il t'accompagnera partout et notera tout ce que tu diras sur ton prochain".

C'est pourquoi, celui qui répand la calomnie doit savoir l'important cosmique des paroles qu'il lance dans le monde : il est frappé de lèpre : lorsqu'il est amené au Cohen, il constate qu'une seule parole de ce dernier décidera de son sort.
Tant que le Cohen ne prononce pas le mot "impur!", il n'est pas frappé d'impureté même si tout le monde peut voir qu'il est couvert de lèpre.

Tant que le Cohen ne prononce pas le mot "pur!", il ne sera pas considéré comme tel, même si on voit clairement que ses plaies ont totalement guéri.
(Michna Négaïm, chap.3)=> Celui qui répand la médisance doit apprendre ainsi le pouvoir étonnant que possède chaque mot que l'homme émet : ceci devra le rendre infiniment plus prudent dans chacune de ses expressions.

[ Le 'Hafets 'Haïm de dire que c'est une belle illustration de l'affirmation du roi Salomon : "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21) ]

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-> "Quiconque répand la mauvaise langue, est frappé de la lèpre ... car la médisance est pire que le meurtre.
Le meurtrier ne tue qu'un individu, tandis que le médisant en tue 3 : celui qui la profère, celui qui l'écoute et celui auquel elle porte atteinte."
[Midrach Tan'houma, Métsora 2]-> "D'elle [la langue] sort le bien et d'elle sort le mal.
Lorsqu'elle est bonne, il n'y a pas meilleure qu'elle, et lorsqu'elle est mauvaise, il n'y a pas pire qu'elle."
[midrach Vayikra Rabba, paracha 33]

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-> Le midrach Vayikra Rabba (paracha 16,2) rapporte l'histoire d'un colporteur qui allait de ville en ville vendant un antidote qui donne de la vie.Rabbi Yannaï voulut en acheter, et le vendeur sortit alors un livre de Téhilim est lu :
"Quel est l'homme épris de vie, celui qui aime les jours pour voir le bien?
Protège ta langue du mal, et tes lèvres de la duperie ; écarte-toi du mal et fais le bien, recherche la paix, poursuis-la"  (Téhilim 34,13-14).
[...]
Rabbi 'Haggaï ajouta :
"Le roi Salomon n'avait-il pas déjà proclamé : "Celui qui surveille sa bouche et sa langue, protège son âme des tourments". (Michlé 21,23)=> C'est pourquoi Moché prévient le peuple d'Israël en leur disant : "Voici la loi du lépreux" (métsora), c'est-à-dire la loi de celui qui dit le mal (motsi ra).

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-> "Sache que la lèpre provient de la médisance, car Myriam,qui était une femme d'une grande sainteté, a été frappée de la lèpre pour avoir dit du mal de Moché.
Et c'est un signe pour tous ceux qui propagent la calomnie.
[le Sifri, 481]

-> "Ceux [qui médit de son prochain] provoque une scission entre 2 hommes (par sa médisance), c'est la raison pour laquelle la Torah dit : "Il demeurera isolé, sa résidence sera hors du camp" (Vayikra, Tazria, 13,46). "
[guémara Arakhin 16b]

-> Le rav Zalman Sorotskine explique cette guémara :
"Le médisant pense que le monde n'a été créé que pour lui, que son prochain le vole et le dépouille de tout ce qui lui appartient en propre.
La haine le ronge, la jalousie le tenaille : les autres le gênent et il n'aspire qu'à les écarter de son chemin.

Un tel individu mériterait de mourir d'une épidémie devant D., comme ceux qui médisent de la terre d'Israël.
Cependant, les cieux le prennent en miséricorde et changent sa peine : il est frappé de la lèpre, un châtiment aussi dur que la mort."

-> Rabbi Israël Salanter a dit  :
"La médisance est interdite essentiellement parce que tout son but est de rechercher le mal et les tares uniquement chez l'autre.
C'est la raison pour laquelle on dit au calomniateur : "Si tu es tellement fort pour découvrir les fautes des autres, sors hors du camp, isole-toi avec toi-même jour après jour et tu pourras ainsi découvrir tes fautes et tes défauts à toi, qui ne sont pas des moindres ..."

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+ "Quand vous serez arrivés au pays de Canaan, dont je vous donne la possession, et que je referai naître la plaie lépreuse dans une maison du pays que vous possédez" (Métsora 14,34)

"Que fait D.?
Il frappe de plaies la maison de l'homme et celui-ci en sortant ses ustensiles dévoile aux yeux de tous [ses biens] et tous de parler.
N'as-tu pas prétendu : Je n'en ai rien?!
Voyez la quantité de blé dont il dispose, d'orge et de dattes ...

C'est la raison pour laquelle Moché avertit le peuple d'Israël et lui dit : Quand vous serez arrivés au pays de Canaan ... je referai naître la plaie lépreuse dans une maison du pays que vous posséderez"

[Yalkout Chimoni, Métsora, 14]

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+ "Celui à qui la maison appartient viendra et déclarera au Cohen, en disant : "Il m'est apparu comme une plaie (kénéga) dans la maison"." (Métsora 13,35)

-> Pourquoi le propriétaire devait-il dire : "Comme une plaie" et non "une plaie" ?

-> Seul le Cohen peut le faire (Rachi), et il faut s'exprimer avec modestie en disant : "Je ne suis pas sûr" (Divré David).

-> C’est que cette plaie qui a atteint la maison, préparait un grand bien puisque quand on détruisait la maison suite à la plaie, on trouvait les trésors qu’avaient enfoui les Canaanéens qui habitaient avant.
Ainsi, certes c’était une plaie, mais elle cachait un grand bien. C’était donc "comme une plaie", on pouvait croire extérieurement que c’était une plaie et un malheur, mais en vérité ce n’était pas une plaie mais plutôt un bienfait d’Hachem.
[Guélilé Zahav]

=> De même dans la vie, il ne faut jamais dire que c'est une mauvaise chose (puisque c'est forcément Hachem qui l'a décrété sur nous!), certes c'est peut être amer/désagréable sur le moment, mais au final il en découlera des trésors, une grande richesse pour notre vie.

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-> "Et Je mettrai des plaies de Tsaraat (lèpres) dans les maisons" (Métsora 14,34)

Rachi explique que les habitants de Canaan avaient caché les trésors des Hébreux, sous les murs des maisons, pour ne pas qu'ils soient retrouvés. Mais Hachem a envoyé des plaies dans les maisons, pour faire détruire les murs et que les juifs retrouvent leurs trésors. Mais on peut s'interroger. Nos Sages enseignent par ailleurs que les plaies émanaient de fautes commises.
=> Comment concilier la sanction pour des fautes avec le fait que Hachem envoie les plaies pour restituer les trésors aux Hébreux?

En fait, quand un homme faute, il renforce le mal dans le monde. Pour expier cette faute, Hachem envoie des punitions. En réalité la punition n'est rien d'autre que le Mal renforcé par la faute de l'homme. Ce même mal de cette faute se retourne contre lui pour le faire souffrir. De cette façon, ce mal se dissout et sa faute est réparée.

C'est le sens des plaies que Hachem a envoyé sur les murs des maisons. C'est le mal de la faute qui se manifeste à l'extérieur et fait souffrir l'homme.
Le Mal de la faute est ainsi désintégré. Quand l'homme voit ces plaies sur les murs, il réalise qu'il a commis des fautes graves. Et s'il décide de se repentir sincèrement, à ce moment là, la faute se transforme en mérite. Comment comprendre cela?
Quand un homme commet une faute, il investit dans cet acte des forces profondes qui relèvent de l'impulsivité de son être. Car toutes les fautes émanent des forces impulsives. Or, ces forces sont plus puissantes que les forces de la réflexion. Quand un homme commet des fautes, ces actes l'éloignent de Hachem, car ce sont ses pulsions qui prennent le dessus sur sa raison.

Ainsi, pour rétablir l'équilibre, redonner à la sagesse et la raison leur suprématie, Hachem envoie des punitions, qui, en faisant souffrir l'homme, le purifient de son impulsivité.
Mais s'il fait téchouva, s'il se repent sincèrement, profondément et décide de s'investir dans le service de Hachem, alors toutes les forces impulsives qu'il a développées en lui dans le cadre de ses fautes, vont être investies dans la Sainteté. Son Service Divin sera alors réalisé avec plus de profondeur et d'émotions. Ces forces négatives, ces pulsions non canalisées, apportent à son service Divin une dimension très élevée, lorsqu'il les investit dans la Torah.

C'est pourquoi, l'homme qui se repent est encore plus grand que le Juste qui n'a jamais fauté. Grâce au repentir profond, les plaies qui apparaissent sur les murs et concentrent le Mal investi dans la faute, se transforment à présent en trésors.
Lorsque les murs sont détruits, on y trouve des trésors de Sainteté. Ce sont les forces très élevées, emprisonnées dans le Mal du fait des fautes, qui se libèrent de cette impureté par le repentir. Alors, les plaies elles-mêmes se transforment pour devenir de grands trésors.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Toute personne qui ferme sa guémara afin de faire un 'hessed (acte de bonté), sa guémara reste ouverte.
Toute personne qui ouvre sa guémara afin de ne pas faire du 'hessed, sa guémara est fermée."

[Rabbi 'Haïm Soloveitchik]

Si en accord avec la volonté de D. du moment, une personne arrête d'étudier la Torah afin de faire un acte de bonté, il va parvenir à un niveau plus élevé que s'il avait continué à étudier, et c'est ainsi qu'il deviendra plus proche de D.

[rapporté dans le séfer Holchei Nesivos du Rav Yits'hak Ovadia]

Le compliment

+ Le compliment :

1°/ Le compliment en tant que besoin ...

-> Le Rambam nous apprend que la perception d'appréciation constitue le besoin le plus considérable de l'être humain.

Il a écrit dans son commentaire sur la michna (chapitre 'Hélek du traité Sanhédrin) :
"Car tu t'aperçois que la plupart des hommes harassent leur esprit et leur corps par un labeur et un effort sans pareils, simplement pour obtenir de l'estime et de l'honneur auprès de leurs semblables ...
Nombreux sont ceux qui renoncent au plus grand plaisirs du corps par la seule crainte du déshonneur et de la honte que leur en infligerait leur entourage, ou par souci de leur réputation."

-> Nos Sages, à propos de l'expression (dans la bénédiction de Yaakov à son fils Yéhouda - Béréchit 49,12) : "Ses dents blanches" comme :
"Rabbi Yo'hanan l'affirme : "Mieux vaut montrer ses dents blanches [sourire] à son prochain que de l'abreuver de lait." (guémara Kétouvot 111b)

-> Ce besoin profond et la souffrance qui affecte celui qui en est frustré explique la rigueur avec laquelle la Torah juge celui qui porte atteinte aux sentiments d'autrui et l'humilie en public :
"Quiconque fait honte à son prochain en présence de tiers n'a pas de part au monde à venir." (guémara Baba Métsia 59a)

Pourquoi une telle sévérité?
Parce que l'humiliation de son prochain est assimilé à son meurtre.
Il suffit, pour s'en rendre compte, d'observer la couleur du visage de l'offensé, qui vire au blanc, comme sous l'effet d'un coup porté par le meurtrier vidant sa victime de son sang. (cf. b"h, l'article : faire honte à son prochain : https://todahm.com/?s=meurtrier ).

Et il en est réellement ainsi ; les gens qui rapportent ce qu'ils ont ressenti lors d'une humiliation en public déclarent couramment qu'au moment de l'incident, il auraient préféré mourir plutôt que de subir une telle détresse, ou qu'ils ont prié que la terre s'ouvre et les engloutisse (à D. ne plaise).

-> Nos Sages nous enseigne également qu'un meurtrier conserve une part au monde à venir, après qu'il s'est lavé et purifié de sa faute, alors que "celui qui fait honte à son prochain" la perd.
Le Maharal d'expliquer que si le meurtrier a tué le corps de sa victime, celui qui a causé son humiliation a commis un forfait plus grave encore : il a tué son être profond.

-> L'importance que revêt l'image positive de l'homme à ses propres yeux apparaît dans le commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Vayikra 19,18), dont la mise en application consiste en tout 1er lieu dans le devoir de le louer, comme le souligne le Rambam sur ce verset :
"Il lui est enjoint d'aimer chaque membre d'Israël comme lui-même ... C'est pourquoi, il doit formuler ses louanges." (Hilkhot Dé'ot 6,3).

L'homme aspire à ce qu'on loue non seulement sa personnalité, mais également ce qui lui appartient ou se rattache à lui (ses enfants, son mari/femme, sa maison, ...).

(b"h) N'hésitez pas à consulter, l'article : "L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui" : https://todahm.com/2015/02/16/limportance-de-valoriser-et-de-temoigner-de-lappreciation-a-autrui/

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2°/ Le compliment en tant qu'acte de bienfaisance :

-> La guémara (Baba Batra 9b) nous enseigne combien, par sa valeur, le don affectif au prochain l'emporte sur le fait de lui accorder un moyen de subsistance :
"Rabbi Yits'hak enseigne : Quiconque fait don d'une prouta à un pauvre recueille 6 bénédictions, alors que celui qui l'encourage par ses paroles en reçoit 11."

Cet acte d'encourager le nécessiteux et de lui procurer le sentiment que l'on compatit à sa souffrance l'emporte sur le fait de lui donner l'aumône
Le Maharcha (Soucca 49b) d'expliquer que : "plus grande est la guémilout 'hassadim que la tsédaka, celle-là en appelant à sa personne (bégoufo), et celle-ci uniquement à sa propriété (bémamono)."

Celui qui a de l'argent à sa disposition préférera en offrir au nécessiteux plutôt que de l'aider de sa personne.

-> Les maîtres du moussar définissent le pauvre comme le prototype du "nécessiteux" auquel s'identifie tout individu, chacun pouvant être considéré comme tel dans certains domaines, à l'instar de celui en besoin d'argent.
Ainsi :
-> la femme est la "pauvre" de son mari : elle a besoin de lui.
-> le mari est le "pauvre" de sa femme : il a besoin d'elle ;
-> les enfants sont les pauvres de leurs parents : ils ont besoin d'eux.

=> Voilà pourquoi les principes énoncés au sujet du pauvre s'appliquent à tous les rapports d'assistance.

-> Nos Sages nous enseignent que l'homme peut prêter son assistance sur 3 plans :
1°/ par son argent ;
2°/ par sa personne (par des actes engageant sa personne) ;
3°/ par l'appui et les encouragements verbaux.

Le plus dur est la gratification orale de chaleur et de sentiment.
En effet, l'homme est disposé à faire don de son argent, voir engager ses propres actions au profit de son prochain, mais il a du mal à lui céder une partie de son âme ( = le fait de formuler un compliment ou témoigner de l'affection).

-> Le prophète Yécha'aya (58,10) décrit celui qui réconforte et encourage le pauvre par ses paroles, comme "lui offrant son âme" : "Offre ton âme à l'affamé, et rassasie le torturé"

[A un pauvre, l'investissement dans les 3 plans sont nécessaire, mais celui dont autrui à le plus besoin est le 3e.]

-> D. attend des époux qu'ils se lient en une âme, et cela ne peut se réaliser qu'en se manifestant mutuellement un lien positif et chaleureux.
Celui qui sent que son conjoint le considère et l'apprécie se lie d'autant plus intensément à lui, et plus son conjoint le lui fait savoir et le lui affirme par des mots, plus il l'encourage et le complimente, plus cette relation s'approfondit et se resserre.

Ainsi, peut se réaliser la fonction primordiale du mariage : s'attacher mutuellement par des chaînes de l'amour.

=> D'une manière générale, le compliment est générateur de lien entre les personnes, c'est également un stimulant en tant qu'encouragement à l'action positive.