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La venue du machia’h = disparition du libre arbitre, des récompenses … ?

+ La venue du machia'h = disparition du libre arbitre, des récompenses ... ?

-> "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23).
Ainsi, la vie quotidienne est remplie d'efforts, de luttes, pour étudier la Torah, faire les mitsvot, ... et c'est cela qui nous donne encore plus de mérite de rester fidèle à Hachem malgré les vents de face, notre naturalité qui peut s'y opposer.
[toute la notion de récompense est basée sur l'existence d'un réel libre arbitre. ]

=> Qu'est-ce qui nous permettra d'avoir une grande récompense lorsque machia'h arrivera et que la lutte cessera d'exister?

-> Le rav Friedlander (Sifté 'Haïm) affirme que même lorsque machia'h arrivera, les défis à notre spiritualité ne disparaîtront pas, mais plutôt le yétser ara relâchera progressivement son emprise sur le cœur de l'homme. Finalement, la notion de yétser ara existera en dehors de la nature de l'homme et "l'homme retournera à l'état qui existait à l'époque d'Adam, avant qu'il ne faute".
[c'est le sens de : "Hachem, ton D., circoncira ton cœur et celui de ta postérité, pour que tu aimes Hachem, ton D., de tout ton cœur et de toute ton âme" (Nitsavim 30,6)]

Dans le gan Eden, la présence de D. était évidente.
L'homme n'avait aucune envie de défier Sa volonté. Adam a mangé de l'Arbre de la Connaissance, non par défi, mais dans une tentative erronée de mieux servir Hachem.
Cependant, en faisant cela, il a introduit le mauvais penchant dans l'être humain, où il pouvait l'influencer intérieurement à faire le mal. (si le yétser ara n'est plus seulement extérieur, mais qu'il est en moi, alors j'aurai plus de mérite, et je ferai plus plaisir à Hachem. Le problème de ce raisonnement est que cela n'était pas en accord avec la volonté d'Hachem. )
L'homme a été banni du jardin pour se retrouver dans le monde naturel, où la présence d'Hachem n'était plus évidente à percevoir. La bataille spirituelle qui s'ensuivit prendra fin avec l'arrivée de machia'h, car la présence de D. sera alors évidente/éclatante pour tous.

-> Le rav 'Haïm Friedlander rapporte la guémara (Shabbath 151b) qui nous conseille de rechercher le mérite tant qu'il est encore disponible :
Le roi Shlomo conseille : "Souviens-toi donc de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que n'arrivent les mauvais jours et les années dont tu diras : "Je n'y ai pas pris plaisir" (Kohélet 12,1) ; ce sont les jours de machia'h, où il n'y aura plus d'occasion d'acquérir du mérite ou de libre arbitre".
[Si la base de la récompense est le choix du bien par rapport au mal, et que "la récompense est à la mesure de l'effort", quelle récompense peut-on obtenir lorsqu'il n'y aura plus de lutte?
L'idée est que l'objectif de l'ère messianique pour le peuple juif et pour l'humanité est : la révélation de la gloire de D. dans notre monde.
D'une certaine façon, en désirant la guéoula, on est prêt à sacrifier toute considération personnelle (obtenir un maximum de mérites par l'accomplissement des mitsvot dans ce monde), pour le fait de désirer que la grandeur d'Hachem soit manifeste au plus vite, qu'on arrête d'avoir du 'hilloul Hachem dans le monde, ... (et cette attitude d'abnégation peut provoquer la guéoula, et d'énormes bénédictions/mérites futurs.)]

-> Le 'Hafets 'Haïm affirme que la forme habituelle de la monnaie spirituelle : la persévérance face à la difficulté, sera largement dévaluée lors de l'arrivée de machia'h, puisque les obstacles à notre spiritualité n'existeront plus.
Néanmoins, il explique que le peuple juif ne perdra rien, car le grand kidouch Hachem qui imprègne le monde augmentera infiniment la pureté de nos mitsvot.
[rapporté dans le Ohr Yé'hezkel - Elloul]

-> Lorsque le machia'h arrivera, l'observance des mitsvot s'élèvera au-dessus de tout ce qu'une personne peut atteindre aujourd'hui.
Le rav Dessler explique comment cela permettra non seulement de préserver, mais aussi d'accroître la récompense éternelle obtenue par l'accomplissement d'une mitsva, même sans l'élément de sacrifice personnel.
Tout d'abord, il explique que toutes les motivations pour accomplir une mitsva entrent dans l'une des deux catégories suivantes : soit "Lichma" (pour le ciel), dans laquelle la seule intention est de servir Hachem et de suivre Ses voies ; soit "chélo Lichma" (pas pour le ciel), où l'on accomplit une mitsva pour ses propres raisons, même si celles-ci sont altruistes.

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) poursuit :
"Seule le lichma peut préparer pleinement l'âme à jouir des délices raréfiés du monde à venir. Comme le décrit la guémara (Béra'hot 17a) : "Les justes s'assoient ... et jouissent de la splendeur de la Ché'hina".
Il s'agit d'une image des âmes justes qui se délectent d'un attachement sublime à D., faisant l'expérience d'un grand déversement de Sa gloire.
Celui qui sert D. lichma verra cette même sainteté insuffler à son âme une vigueur redoublée ....
Sa conscience sera multipliée ... par millions, jusqu'à ce qu'elle s'étende jusqu'aux limites les plus extrêmes possibles ... En bref, la récompense doit être précisément équivalente à la qualité de l'acte."

=> Parce que chaque juif servira D. lichma à l'époque de machia'h, l'âme de chaque juif sera préparée à cette récompense sublime dans le monde à venir.
En accomplissant les mitsvot au maximum pendant l'ère messianique, l'homme s'élèvera à un niveau où son âme sera capable de recevoir le plaisir ultime du Monde à Venir, non pas au prix de luttes et de souffrances, mais plutôt comme le résultat inévitable de son attachement pur et sans entrave à D., par lequel il devient un partenaire avec Lui dans l'accomplissement du mandat de la Création.
[voir à ce sujet le 'Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed II - chap.2]

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-> À l'heure actuelle, notre mérite provient de nos efforts, de nos batailles face à notre yétser ara. Après la venue du machia'h, lorsqu'il n'y aura plus de luttes internes, notre mérite viendra de notre relation exaltée et omniprésente avec D.
Ce sont nos luttes et nos efforts dans les circonstances actuelles qui nous rendent capables de participer pleinement au "festin" spirituel à venir.

En ce cens le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.46) affirme qu'une fois que le machia'h viendra, il ne sera plus possible de changer véritablement [de l'état que nous aurons atteint à notre mort] ; les gens seront influencés par leur désir de participer au bien indescriptible que D. dispensera au monde, plutôt que par un pur désir de se rapprocher de Lui.
[le Maharal explique également que toute personne qui avait avant la venue du machia'h des ambitions spirituelles qu'elle n'a pas pu accomplir (ex: manque de temps, de capacités, ..), en toute honnêteté et sincérité, alors on lui donnera la possibilité de les réaliser même après la venue du machia'h, où sinon il nous sera impossible de vraiment évoluer. D'où l'importance d'avoir d'énormes ambitions spirituelles! ]

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-> Le rav Mattisyahou Salomon (Matnat 'Haïm - maamarim 1) explique qu'une fois que le machia'h arrivera, il y aura une capacité considérablement accrue de gagner du mérite dans le monde à Venir ...
Cependant, cela ne s'appliquera qu'à ceux qui, avant l'arrivée du machia'h, recherchaient l'excellence spirituelle, ce qui impliquait une lutte quotidienne dans un monde spirituellement sombre (chacun du mieux de ses capacités, possibilités).
Leurs luttes passées serviront de "rampe de lancement" pour leur mérite dans un monde nouveau et délivré.

Citant le rav Eliyahou Lopian, le rav Salomon explique que D. accorde Sa récompense en fonction de la lutte initiale d'une personne.
Dans la paracha Lé'h Lé'ha, D. dit à Avraham : "Compte les étoiles si tu en es capable ; il en sera de même pour ta descendance" (v.15,5). La Torah nous informe ensuite "il eut foi en Hachem, et Hachem le lui compta comme une vertu/un mérite (vaya'hchévéa lo tsédaka)" (v.15,6).
Cela incite le Ramban à se demander ce qui, dans la réponse d'Avraham, justifie le qualificatif de "tsédaka". Avraham avait déjà fait preuve de son incroyable foi au cours de nombreuses épreuves ; il semblerait que sa confiance en D., à ce moment-là, aurait dû être considérée comme banale, quelconque (en comparaison de ce qu'il a témoigné pendant ses épreuves).

Néanmoins, selon le rav Lopian, Avraham a été crédité pour les premières épreuves auxquelles il a résisté. Le fait que, par la suite, sa foi lui soit venue sans difficulté, n'était que le résultat de sa capacité à surmonter ces épreuves initiales difficiles.
Cette analyse explique également comment le mérite du monde à venir nous reviendra après la venue de machia'h qui mettra fin à nos luttes spirituelles.
Les triomphes que nous remportons aujourd'hui resteront à notre compte, fournissant le "capital de départ" pour des dividendes illimités et éternels.

Dans ce monde nous avons un voyage ardu, nous devons nous sacrifier et lutter contre vents et marées, tout cela dans le but de servir D. du mieux que nous pouvons. Cependant, lorsque la distance qui nous sépare de D. se réduira considérablement, nos luttes antérieures nous seront toujours utiles. Grâce à elles, nos âmes seront préparées à s'engager avec D. d'une manière beaucoup plus élevée.

[ => Dans la vie nous avons constamment des épreuves, des choix plus ou moins difficiles, où nous sommes testés : quelle valeur, quelle importance, donnons nous à Hachem au point de Lui être fidèle selon Sa volonté?
Chaque victoire que nous avons va nous servir de tremplin permettant de justifier une croissance dans l'éternité du monde à Venir. Certes il n'y aura plus de libre arbitre, la présence Divine sera alors claire, mais notre comportement d'avant viendra à notre secours pour toujours bénéficier davantage de proximité, de connaissance, d'Hachem.
Car à défaut de cela, nous n'aurons plus la possibilité de pouvoir vraiment évoluer vers Hachem. ]

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-> Le Ram'hal (Daat Tévounot) explique que D. a créé l'univers comme un acte d'amour, si immense que l'esprit humain ne peut commencer à le comprendre.
Le monde est destiné à servir de réceptacle dans lequel Il peut éventuellement déverser Son bien. Mais l'amour de D. est si grand que tout bien qu'Il accorde doit être le plus grand bien possible. Tout autre bien ne serait pas digne de D.
Le plus grand cadeau que D. puisse accorder à l'homme est la capacité de jouir d'une récompense optimale dans le monde à venir : de se prélasser dans le rayonnement de la Chékhina. [Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.1]

Pour permettre à l'homme de mériter Sa récompense, D. lui a donné la capacité de choisir entre le bien et le mal. Comme le dit le Zohar (Vayikra 47b) : "S'il n'y avait pas d'obscurité, la lumière ne serait pas discernable et ne produirait aucun bénéfice".
Parce que le libre arbitre est une composante nécessaire du dessein de D. pour le bien de l'homme, la possibilité de faire un mauvais choix existe toujours dans notre monde.

Selon le Ram'hal (Daat Tévounot), si le peuple juif serait autorisé à se prélasser en présence de D. sans avoir mérité ce privilège, cela serait une récompense dit de "pain de la honte" (nahama dékissoufa), et ce serait une énorme source d'embarras. [la nature humaine n'aime pas un sentiment de dépendance, de gratitude, en recevant quelque chose sans pouvoir rien faire en retour.]
C'est pourquoi D. nous a placés dans ce monde et nous a opposés au yétser ara afin que nous puissions mériter notre récompense éternelle en l'emportant sur lui. En accomplissant les mitsvot de D. au mieux de nos capacités pendant la période avant la venue du machia'h, où il a une dissimulation d'Hachem et des tests difficiles, nous gagnons l'opportunité d'accomplir les mitsvot à la perfection pendant les temps messianiques.

Ainsi, notre yétser ara interne entrave notre service Divin et troubler nos cœurs, ce qui permet de faire des mitsvot pures qui nous donneront le droit de jouir, sans la moindre sentiment de honte, du bonheur ultime : prélasser dans la présence de D. dans le monde à Venir.

[Hachem n'a pas besoin de nos mitsvot, Il est parfait. Il agit à l'image de quelqu'un qui demande un tout petit service à la personne qu'il a grandement aidé, non pas parce qu'il en a besoin mais pour permettre à cette personne de perdre son sentiment désagréable de redevabilité.
De même, plus nous faisons la volonté de D. dans ce monde, plus nous créons une réalité future où Hachem pourra nous donner et se révéler à nous, sans souffrir du goût de "pain de la honte". ]

Béréchit – Combattre le yétser ara

+ Béréchit - Combattre le yétser ara :

-> La paracha Béréchit qui rapporte la faute d'Adam haRichon, nous en apprend beaucoup sur les tactiques utilisées par le yétser ara et sur la manière de les combattre avec succès.
Selon de nombreux commentateurs, le serpent, qui a incité Adam et 'Hava à fauter, symbolise le yétser ara.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 3,21) explique que le serpent a fait sentir à 'Hava que l'interdiction d'Hachem de manger du fruit de la Connaissance (eits hada'at) l'empêchait injustement d'avoir accès à tout le bien du monde.
Cette approche, ajoute-t-il, est celle qui est le plus souvent utilisée par notre propre yétser ara pour nous inciter à fauter.

Le yétser ara a de nombreux déguisements, mais son but est de nous convaincre que ce qui est bon pour nous est contraire à la volonté d'Hachem.
Et même lorsque le yétser ara ne parvient pas à nous faire agir contre la volonté d'Hachem, nous finissons souvent par faire la volonté d'Hachem à contrecœur, avec le sentiment d'avoir renoncé à quelque chose d'important et de nous résigner à suivre Sa volonté.

En vérité, la meilleure façon de combattre le yétser ara est de reconnaître que, même si nous avons parfois du mal à le comprendre, ce qu'Hachem veut de nous est le but ultime.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 2,15) explique qu'avant la faute d'Adam haRichon, le plaisir qu'Adam avait dans le Gan Eden était incomparable à tout plaisir que nous pouvons comprendre. Il a perdu ce plaisir insondable parce qu'il a succombé à la prétention du serpent de ce qu'il atteindrait en mangeant du eits hada'at.

Si nous parvenons à intégrer dans notre vie quotidienne la proximité particulière et l'amour d'Hachem que nous avions pendant la période d'Elloul et de Tichri, lorsque nous sentions que la volonté d'Hachem est le bien ultime, nous pouvons réussir à nous protéger de cette tactique et des autres tactiques du yétser ara à l'avenir.
[rav Ariyé Brueckheimer]

Comment le yétser ara peut-il être abattu?

+ Comment le yétser ara peut-il être abattu ?

-> La guémara (Soucca 52a) déclare que dans le Futur, à la Fin des Temps, Hachem abattra le yétser ara. Il ne s'agit toutefois pas d'une entité physique, avec un corps matériel. Alors, comment Hachem va-t-Il l'abattre?

Le Baal Chem Tov (rapporté dans le Toldot Yaakov Yossef - Béréchit ot.149) explique que le nom du l'Ange de la Mort (Mala'h haMavét), que nous appelons le yétser hara, est סמא"ל (Sama-El). Ce nom ressemble à l'un des 72 Noms de Hachem : סא"ל.
L'ajout d'un mem (מ) au Nom d'Hachem produit le nom du yétser ara.

Rachi (Soucca 45) enseigne que nous trouvons 3 versets dans Béchala'h 14,19-21 ayant chacun 72 lettres. Lorsqu'on superpose les mots de ces versets (selon le format suivant : chaque colonne verticale de trois lettres en commençant par la première lettre du premier verset, la dernière lettre du verset du milieu et la première lettre du troisième verset), cela forme un autre Nom de trois lettres de Hachem.
Comme indiqué, l'un de ces 72 Noms d'Hachem est : סא"ל dont la guématria est de 91.
Si tel devait être le nom du Malakh HaMavet, il serait un malakh kadoch, un ange saint, car son nom serait le même que l'un des Noms de Hachem.
Ajouter une lettre supplémentaire au Nom d'Hachem est malsain et entraîne cet ange à apporter la mort au monde. La lettre fatale qui modifie le Nom de Hachem en nom du Malakh HaMavet est la lettre mem.

Le Baal Chem Tov explique pourquoi la lettre mem fut choisie parmi toutes les lettres de l'aleph-beit pour transformer le saint Nom de Hachem en nom du Malakh HaMavet. C'est parce que la lettre mem signifie "mita" (la mort). Par conséquent, une fois que le mem est ajouté au Nom, il devient le Malakh HaMavet, le yétser ara.

Lorsque la guémara dit qu'à la Fin des Temps, Hachem abattra le Malakh HaMavet (ange de la mort), ce n'est pas à prendre au pied de la lettre. Au contraire, au moment de la résurrection des morts, lorsque la mort n'existera plus, Hachem supprimera simplement la lettre mem du nom du Malakh HaMavet (סמא"ל), provoquant ainsi la transformation du nom en chem kadoch (סא"ל), un nom sacré, qui se trouve avoir la même guematria que la soucca.
Le Malakh HaMavet (ange de la mort) deviendra un malakh ha'haïm (un ange de vie) ; Hachem aura effectivement provoqué la "mort" du Malakh HaMavet.

"Et sachez de votre faute, qu'elle vous trouvera" (Matot 32,23)

-> Le rav Eliyahou Dessler donne une explication très forte : "Après la mort, nous nous trouverons comme au milieu de notre passé."

Si, lors de notre séjour dans ce monde du libre arbitre et de l'action, nous sommes restés attachés à la Torah et aux mitsvot, notre être se maintiendra alors fermement lié à elles et à Celui qui nous en a fait dont [D.].
Cet état subsistera non pas comme ayant appartenu au passé révolu, mais il demeurera au présent.

Il en sera de même pour nos fautes : Nous aurons alors le sentiment de les perpétrer activement, tout en sachant le plus clairement possible ce que sont les mitsvot et les transgressions.
Il n'y a pas de châtiment plus terrible que celui-ci, et il n'existe pas de repentir plus douloureux.

Voilà ce que signifie : "Et sachez de votre faute qu'il vous trouvera."

Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov

+ Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov :

-> Trois fois par jour, nous lisons la partie de la Torah du Shéma, dans laquelle il est écrit : "Et de Le servir de tout votre cœur" (bé'hol lévavé'ha - Vaét'hanan 6,5).

La michna (Béra'hot 8:3) insiste sur le fait que le mot "cœur", lévavé'ha" est au pluriel (litt. de tous tes coeurs), et elle commente : "bichné yitsré'ha" = le verset nous indique que nous devons servir D. "avec nos 2 penchants" : le yétser tov et le yétser ara.
La façon de servir Hachem avec notre yétser tov, notre penchant interne pour le bien, est évidente et ne nécessite aucune autre explication. Mais que signifie servir Hachem avec notre yétser ara?

-> Rabbénou Yona (dans son commentaire sur cette michna) explique que la façon d'utiliser le yétser ara pour la avodat Hachem est de canaliser notre colère et nos mauvais sentiments pour les utiliser dans des situations appropriées. Au lieu de piquer une colère et de crier sur nos amis, nous devons diriger notre colère, un trait issu du yetzer hara, vers ceux qui agissent contre la volonté d'Hachem, en les châtiant jusqu'à ce qu'ils fassent téchouva.

[ainsi par moment l'utilisation de notre yétser ara peut nous être nécessaire afin de mieux servir Hachem, alors qu'à d'autres moments se sera notre yétser tov.
Trois fois par jour nous affirmons dans le Shéma que nous servons Hachem avec ces 2 yétser (bé'hol lévavé'ha - de tous tes coeurs), comme dynamique d'une avodat Hachem réussie. ]

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-> "D. considéra que la lumière était bonne ... D. appela la lumière jour, et les ténèbres, il les appela Nuit (Béréchit 1,4-5).
Le midrach (Béréchit rabba 3,8) commente :
"Et D. appela la lumière "jour" " = Cela fait référence aux actions des justes.
"Il appela les ténèbres "nuit" " = Il s'agit des actions des réchaïm.
Qu'est-ce que D. préfère? "Et Dieu vit que la lumière était bonne" ( =ce qui implique qu'Hachem préfère les "actions des justes" qui sont représentées par la lumière).

=> À première vue, ce midrach semble très étrange. Ai-je besoin de ce verset pour savoir ce que D. préfère, les actions des justes ou celles des réchaïm? Bien sûr qu'Il préfère les actions des justes! Pourquoi penserais-je autrement ?

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Béréchit) dit que lorsque le midrach mentionne les "actions des justes", il fait référence aux traits de caractère découlant du yétser tov, les émotions d'amour, de pitié, de miséricorde et de bonté avec lesquelles on peut servir Hachem.
Lorsque le midrach fait référence aux "actions des réchaïm", il désigne les traits de caractère qui découlent du yétser ara, des émotions telles que la colère, la fureur, la haine et le mépris, qui peuvent également être utilisées pour servir Hachem : "de tout ton cœur" = avec les deux inclinations.

C'est ici que le midrach pose ce que nous considérons aujourd'hui comme une question très pertinente : "Qu'est-ce qu'Hachem préfère?" = Préfère-t-il qu'on Le serve avec notre yétser tov (ex: de la douceur, gentillesse) ou bien avec notre yétser ara (ex: une sainte colère, haine qui sont bien canalisées)?

Le midrach répond : "Et D. vit que la lumière" = ce doux service du yétser tov, "était bonne". C'est le type de service, ou de relation avec le monde qui nous entoure (qui lui aussi, est une forme de avodat Hachem) dans lequel Hachem souhaite que nous soyons impliqués.
[lorsqu'on agit avec notre environnement dans un but qu'il serve mieux Hachem (pour leur bien) : le midrach nous dit que Hachem préfère qu'on agisse avec notre yétser tov (douceur, amour, joie), que notre yétser ara (rigueur, colère).]

À propos de ce service, R' Levi Yitzchak écrit :
"Il y a une personne qui châtie avec de bonnes paroles, faisant connaître à chaque juif sa valeur incroyable et l'endroit d'où son âme a été taillée, car en vérité, chaque âme juive est taillée dans le Trône de Gloire.
Cette personne parle à chaque juif de l'immense fierté et de la joie qu'Hachem tire de nos mitsvot et de la joie euphorique qui éclate dans les mondes spirituels d'en haut lorsqu'un juif accomplit une mitsva."

=> Faire preuve d'une passion ardente en châtiant ceux qui agissent à l'encontre des commandements d'Hachem est une sainteté.
Mais, Hachem préfère que nous attirions le monde vers Lui avec des mots gentils et doux, des mots d'amour et de lumière, des mots profonds et saints.

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+ En résumé :

-> Tous nos traits et émotions innés peuvent être canalisés pour être utilisés pour mieux servir Hachem.
La colère face à des inepties peut être canalisée en une sainte colère contre les choses appropriées, ....
Cependant, le midrach révèle que [d'une manière générale] Hachem préfère que nous Le servions en utilisant nos caractéristiques intrinsèquement positives plutôt que celles qui proviennent d'une source négative.

Séfirat haOmer & nature du yétser ara

+ Le Séfirat haOmer - Savoir que le yétser ara est plus grand d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une mitsva à une autre, ...

-> "Ils dirent : Rabbi Akiva avait 12 000 paires d'étudiants de Guivat à Antipras, et tous moururent pendant une même période parce qu'ils ne se traitaient pas avec respect. Nous apprenons qu'ils moururent tous entre Pessa'h et Shavouot"
[guémara Yébamot 62b]

-> " 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Kédochim 19,18) c'est un principe essentiel dans la Torah" [Torat Cohanim - Kédochim, paracha 2]

=> Nos Sages perçoivent le manque de respect entre les disciples de Rabbi Akiva comme le défaut qui leur causa une très grave punition. N'est-il pas très étonnant que ces grands hommes n'aient pas agi convenablement dans ce domaine alors que Rabbi Akiva lui-même enseignait que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même était un élément fondamental du service de D.? Comment est-il possible que ses disciples n'aient pas respecté le principe qu'il estimait essentiel?

De plus, le mystère s'épaissit au vu du commentaire des Tossafot (Kétoubot 62b) disant que Rabbi Akiva a toujours veillé à traiter ses prochains avec respect avant d'être devenu un talmid hakham.
Si Rabbi Akiva veillait tant à protéger la dignité d'autrui même pendant les années où il était ignorant, on peut s'imaginer le souci qu'il avait pour les autres une fois devenu le gadol hador (grand de la génération) et transmis l'enseignement "tu aimeras ton prochain comme toi-même est un principe essentiel dans la Torah".
=> Comment est-il possible que, dans l'académie de Rabbi Akiva, où l'on mettait un tel accent sur l'importance de traiter honorablement ses prochains, les disciples n'aient pas fait preuve du respect nécessaire envers eux ?

[La guémara dans Kétoubot raconte que Rabbi Akiva était "modeste et droit" même avant de devenir un talmid 'hakham. Tossafot demandent comment il est possible que durant ses années d'ignorance de la Torah, Rabbi Akiva ait dit : "Donne-moi un talmid 'hakham et je le mordrai comme un âne" (guémara Pessa'him 49b)? Cette déclaration ne semble pas refléter le raffinement de son caractère.
Les Tossafot répondent que cette remarque provenait, en fait, de son souci pour l'honneur de tous les êtres humains. Il croyait que les talmidé 'hakhamim adoptaient une attitude hautaine envers les hommes moins instruits qu'eux, erreur qui fut la cause de sa remarque cinglante. ]

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-> Il s'ajoute également le fait que les disciples/élèves de Rabbi Akiva ont péri justement pendant les jours qui séparent Pessa'h de Shavouot, une période de grande élévation spirituelle.
Le Ramban commente d'ailleurs que cette période ressemble à 'Hol Hamoëd : "Il nous a ordonné [d'observer] la fête des matsot pendant 7 jours, avec une sainteté avant et après eux, car tous sont saints et D. est parmi eux. Ensuite, Il a compté 49 jours, 7 semaines, comme les jours [de la création] du monde, et sanctifié le 8e jour comme le 8e jour de Souccot ; et les jours comptés dans cet intervalle sont comme 'Hol Hamoèd entre le premier et le huitième jour de Souccot ... C'est pour cette raison que nos Sages appellent toujours la fête de Shavouot la Conclusion, 'Atsérèr'."

[Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Atséret) enseigne de même : "les jours compté au milieu sont comme 'hol hamoéd ... et c'est pourquoi nos Sages appellent la fête de Shavouot Atsérét". (Atsérét = conclusion = fin d'une sorte de longue fête qui débute à Pessa'h)]

=> Comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu faire preuve de cette imperfection pendant une période aussi importante?

La solution est à chercher dans un sujet apparemment sans rapport : le commandement de la Torah d'offrir à Shavouot un sacrifice de céréale appelé "chté halé'hem" (les deux pains).
Contrairement à la plupart des offrandes de céréales qui ne sont pas levées, les "chté halé'hem" devaient être hamèts. Pour quelle raison?
Le Maharal explique (Tiférèt Israël, chap.25) : "Le 'hamèts [représente] le mauvais penchant ... L'obligation d'offrir les "chté halé'hem" 'hamèts ... fait allusion à l'enseignement de nos Sages : 'celui qui est supérieur à son prochain a un yétser ara supérieur au sien' (guémara Soucca 52a). Il convient donc que les 2 pains offerts à Shavouot en tant que remerciement soient 'hamets. Telle est la principale raison."

Les propos de Maharal introduisent une nouvelle interprétation de l'enseignement de nos Sages : "Celui qui est supérieur à son prochain a un mauvais penchant supérieur au sien".
Voici la façon la plus simple de le comprendre : les personnes d'un haut niveau spirituel ont une tendance plus forte à faire le bien et une tendance plus forte à faire le mal. Les tendances opposées doivent être de même intensité pour conserver à l'homme son libre arbitre.
Mais cette explication n'explique pas la pertinence de ce principe concernant l'offrande des "chté halé'hem" à Shavouot. Le Maharal comprend, visiblement, que ce principe a un champ d'application plus large que nous l'aurions pensé.

Les propos du Maharal montrent que la force du yétser ara est différente non seulement d'une personne à l'autre, mais d'un domaine à l'autre aussi. Le yétser ara peut avoir une force plus grande à des moments particuliers et dans certains domaines.
Pendant Shavouot, la fête qui marque le don de la Torah, nous atteignons un niveau élevé de sainteté et de spiritualité et en conséquence, le yétsèr ara devient plus fort.
A Shavouot, la Torah nous ordonne d'offrir un sacrifice qui fait allusion au yétser ara afin que nous prenions conscience de la force accrue du yéter ara ce jour-là et que nous sachions nous protéger de ses attraits.

[Cette explication nous aide à comprendre la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme se renouvelle chaque jour". Le Pné Yéhochoua demande : Pourquoi faut-il que le yéser ara 'se renouvelle' chaque jour? Qu'est-ce qui change d'un jour à l'autre?
Notre approche donne une explication à cette question : le yétser ara n'a pas la même force chaque jour. Les jours de potentiel spirituel plus grand, la force du yétser ara grandit en conséquence.
Nos Sages enseignent ainsi que le yétser ara de l'homme "se renouvelle" quotidiennement selon le degré du potentiel spirituel de ce jour-là. ]

On comprend ainsi comment les disciples de Rabbi Akiva n'ont pas fait preuve de respect l'un envers l'autre justement pendant la période de la Séfirat haOmèr. C'est justement à cause de la kédoucha (sainteté) et du potentiel spirituel de ces jours-là, un " 'Hol Hamoed" compris entre Pessa'h et Shavouot, que leur yétsèr ara s'est considérablement renforcé.
C'est la grandeur de cette période de l'année qui a accru leur yétser ara, et ils ont succombé à son influence.

[ Le 'Hida (Lev David - chap.30) écrit : "Pendant les jours du Omèr, il faut être particulièrement vigilant dans le service de D., la Torah et les mitsvot ... Il faut être particulièrement scrupuleux dans le domaine de la haine gratuite, car nous savons ce qui est arrivé aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa'h et Shavouot." ]

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+ Une mitsva plus grande :

-> Il semble que le principe "celui qui est supérieur a un mauvais penchant supérieur" s'étend à d'autres situations. Nous avons vu que l'homme supérieur a tendance à avoir un mauvais penchant plus fort, qui devient plus puissant à des périodes prédisposées au progrès spirituel.
On peut peut-être appliquer ce principe à l'observance "supérieure" d'une mitsva par rapport aux autres mitsvot.
Si un homme met l'accent sur une mitsva donnée et l'accomplit scrupuleusement, il peut être considéré comme "supérieur à son prochain" dans ce domaine. Selon ce principe de nos Sages, il est raisonnable de s'attendre à ce que le yétser ara essaie de faire échouer cet homme justement dans l'accomplissement de cette mitsva-là.

Cette idée peut résoudre l'autre question que nous avons posée à propos de la guémara dans Yebamot : comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu ne pas se témoigner de respect alors que cette mitsva était une donnée essentielle des enseignements de Rabbi Akiva?
D'après ce que nous venons d'apprendre, nous pouvons expliquer que le yétser ara poussant à transgresser cette mitsva très importante s'accrut de façon exponentielle justement parce qu'elle était essentielle.
A la yéchiva de Rabbi Akiva, on mettait l'accent sur le développement des bonnes midot et des relations interpersonnelles ; aussi, le yétser ara a redoublé d'efforts pour entraver l'observance de cette mitsva.
Malheureusement, comme en témoigne la guémara, il a réussi dans ses efforts.

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-> Cette compréhension de la faute des élèves de Rabbi Akiva doit nous aider à dissiper un certain degré d'autosatisfaction.
Lorsque nous réussissons à accomplir une certaine mitsva ou vivons un moment doté d'un potentiel spirituel accru, il faut veiller à ne pas nous assoupir en éprouvant un sentiment de sécurité illusoire du fait de nos réussites.
C'est justement dans ces moments d'élévation, et dans les choses où nous avons déjà réussi, que le yétser ara redouble d'efforts pour nous faire tomber.

Pendant les jours de Séfirat haOmer, la période de préparation au don de la Torah, nous devons impérativement garder à l'esprit cet avertissement de la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme l'attaque à nouveau chaque jour et cherche à le tuer". Notre seul recours est d'adopter les tactiques du yétser ara, et chaque jour, développer de nouvelles stratégies.
Tel est le sens de l'avertissement de nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "L'homme doit toujours inciter le vétser hatov contre le yétser ara".
Même après avoir lutté contre le mauvais penchant et l'avoir vaincu, souvenons-nous que la prochaine bataille est là, devant nous et qu'elle sera certainement plus acharnée encore que la dernière.

[d'après rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]

Lorsque ceux qui sont justes courent après ceux qui ne sont pas justes afin de les rapprocher d’Hachem, ces efforts affaiblissent le pouvoir [général] du yetser ara.
[Zohar - Térouma]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon - hélek 2,19) note que chaque fois que quelqu'un veut renforcer quelque chose dans le but d'honorer notre Créateur, le yétser ara plante des pensées et des excuses dans son esprit afin de ne pas le faire ... Il est certain que lorsque l'on pense à être des personnes qui rapproche autrui de la Torah, le yétser ara rendra les choses difficiles et inventera toutes sortes d'excuses pour éviter d'agir (ex: qui es-tu pour faire cela? laisse cela au rabbanim! Fais le plus tard, rien ne presse! .. ).

-> D'un autre côté, une fois que nous nous engageons à être rapprocher autrui d'Hachem (mékarev), ces efforts affaiblissent le pouvoir du yétser ara.
Le Yalkout déclare à propos du verset : "Shouva Israël ad Hachem Eloké'ha" (Reviens, ô Israël, à Hachem, ton D. - Ochéa 14,2) : Rav Sima'i explique que cela est analogue à un rocher qui se trouve à l'entrée d'une intersection très fréquentée et qui fait trébucher les gens. Le roi dit : "Cisèle-le morceau par morceau jusqu'à ce que je le retire du monde".
Ainsi parle Hachem au peuple juif : "Mes enfants, le yétser ara est une grande pierre d'achoppement. Ciselez-le petit à petit, et je finirai par l'éliminer du monde."

Le rav Shmuel Yaakov Borenstein explique que chaque fois que nous rapprochons autrui d'Hachem (mékarev), nous "ciselons petit à petit" et nous rapprochons la venue du machia'h.
Le fait de rapprocher ceux qui sont loin (kirouv ré'hokim) affaiblit le yétser ara.

Souccot – le yétser ara nous attaque après qu’on le vainc

+++ Souccot - le yétser ara nous attaque après qu'on le vainc :

+ "Car Il me cachera dans Sa soucca au jour du malheur ; Il me dissimulera à l'intérieur de Sa tente" (Téhillim 27,5)

-> Ce chapitre de Téhillim commence par les mots : "A David ; D. est ma lumière et ma délivrance; de qui aurais-je peur?"
Nos Sages (midrach Téhillim - Cho'her Tov 27,4)" que le terme "ma lumière" fait allusion au jour du Jugement (Roch Hachana) ... le terme de "délivrance" évoque Yom Kippour, quand D. nous délivre en pardonnant toutes nos fautes.
Le Matté Ephram (Elèf Lamatté 581.6) dit que les mots "Il me cachera dans Sa soucca" font allusion à la fête de Souccot.
Or, le Zohar (Emor 103a) dit qu'un homme assis dans la soucca se trouve "abrité par la émouna" et est considéré comme protégé par D.

=> Comment comprendre le verset de Téhilim (attribué à Souccot) qui décrit un homme "caché" dans une soucca pour échapper, semble-t-il, à un malheur.
La fète de Souccot est-elle désignée pour la punition divine?

-> Rabbi Dovid Hofstedter développe l'idée qu'en période de guerre contre notre yétser ara, ce dernier va chercher à nous désorienter/perturber pour nous inciter à la faute.
Mais une fois la guerre passée, on doit continuer à se méfier du yétser ara qui cherchera à nous vaicnre justement une fois la guerre calmée, quand nous commençons à sentir que c'est plus la peine de rester sur nos gardes et de se défendre contre les tentations du yétser ara.
Ainsi, non seulement le yétser ara essaie de prendre l'homme au piège, et il va attaquer lorsque l'homme goûte au calme, après avoir repoussé la tentation du péché, qu'il devient vulnérable [pensant que le danger est passé, vaincu].

-> Rabbi Dovid Hofstedter écrit :
Ce principe peut expliquer pourquoi une allusion à Souccot figure dans un verset décrivant l'homme qui cherche refuge au moment du malheur.
A la fin des Yamim Noraïm, le peuple juif a bénéficié d'un jugement favorable et a été purifié de toutes ses fautes. A ce moment-là, il pourrait se croire dispensé de lutter contre le yétsèr ara et libre de profiter de la sainteté et de l'élévation spirituelle offerts par la fête de Souccot et toutes ses mitsvot.
Comme nous l'avons expliqué, c'est justement à un moment pareil que le yétser ara redouble d'efforts pour faire fauter l'homme. A de tels moments, le yétser ara sait que l'homme n'est plus sur ses gardes et attend de le prendre dans son filet. Il emploie donc toutes sortes de stratagèmes pour le faire fauter.

Une protection spéciale est donc nécessaire justement après les Yamim Noraim. A ce moment-là, chaque juif est considéré comme un tsadik car ses fautes sont pardonnées et son âme, purifiée.
A Souccot en particulier, alors que nous sommes dans la soucca dans la paix et la tranquillité, le danger d'être vaincus par le yétsèr ara est encore plus grand que d'ordinaire.
Comme le dit le roi David
: "Le méchant guette le juste et cherche à le tuer" (Tehillim 37,32). C'est justement lorsque l'homme est juste que le "méchant", le yétser ara, cherche à le prendre au piège.

Nos Sages enseignent que "si D. n'aidait pas [l'homme], il serait incapable de le vaincre" (guémara Kidouchin 30b). A Souccot donc, nous avons besoin du refuge que D. nous offre dans Sa "soucca" afin d'échapper à notre plus grand ennemi.
Le verset appelle ces jours-là "le jour du malheur" : le danger posé par le yétser ara est particulièrement prononcé pendant cette période de calme.

[la Soucca vient donc nous rappeler de cette statrégie du yétser ara, qui va parfois faire exprès que nous gagnons contre lui, pour ensuite mieux nous faire tomber, profitant du fait que nous avons baissé la garde.
D'une certaine façon, nous agissons d'une façon inverse avec le yétser ara, nous lui envoyons un cadeau (un azazel), pour qu'ensuite il baisse la garde, de même notre yéser ara nous laisse une victoire, une montée spirituelle, pour mieux nous faire tomber ensuite.
Ce message est actuel après ces jours d'énorme élévation (d'Elloul à Roch Hachana et Kippour).]

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+ Un autre regard sur Hachana Rabba : la fin du jugement :

-> Nous savons que le jugement des Yamim Noraim est scellé à Yom Kippour, mais il est enseigné aussi qu'il est scellé à Hochana Rabba (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 664,1). Ce jour-là, une missive est envoyée aux messagers célestes (voir Zohar Térouma 142a).
=> Que signifie cette étape du jugement?

On pourrait l'interpréter comme une prolongation du jugement céleste jusqu'à Hochana Rabba par pitié divine, en donnant à certains une chance supplémentaire de se racheter et de mériter une bonne année.
Mais d'après ce que nous venons de voir, il semble nécessaire de reprendre le jugement de tous, même de ceux qui ont été scellés à Yom Kippour pour une année de vie.
Lorsqu'arrive Hochana Rabba, chacun est jugé pour examiner s'il a réussi, à travers les jours paisibles qui viennent de s'écouler, à garder sa tsidkout fraichement acquise.

[selon le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour)]
Une fois les Yamim Noraim passés, la tendance naturelle de sentir que la bataille contre le yétser ara a été gagnée refait surface et le mauvais penchant redouble d'efforts.
Ainsi, un nouveau "jour de jugement" est fixé pour s'assurer que chaque personne a résisté aux épreuves de cette période.

=> Cette discussion doit nous ouvrir les yeux sur les stratagèmes qu'emploie le yétser ara qui essaie perpétuellement de nous faire fauter même, et plus particulièrement lorsque nous nous sentons en sécurité. Chacun doit donc être constamment sur ses gardes pour éviter de tomber dans ses pièges et mettre sa confiance en D. pour l'aider dans cette bataille.
En fin de compte, c'est D. Qui nous aidera à maîtriser le yétsèr hara en nous "dissimulant" dans Sa "souca" pour nous protéger de ses attaques.

Savoir dire NON = dire OUI à Hachem

+ "Qui est le Fort? Celui qui bride son penchant" (Pïrké Avot 4,1)

-> "L’homme n’a pas de supériorité sur l’animal" (roi Shlomo - ומותר האדם מן הבהמה אין - Kohélét 3,19)

Un explication plus profonde est que la capacité supérieure de l’homme sur la bête de refuser, de dire non (ayin - אין). Par exemple, refuser les visions inappropriées, les pertes de temps, ...
[quelqu'un qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara]

C’est parce que nous disposons du libre-arbitre, la capacité de choisir (bé'hira - בחירה). En fait, le mot בחירה (bé'hira) est l’anagramme de בחר יה (ba'har ya = choisir Hachem). Avec son בחירה (libre arbitre), un homme choisira de s’attacher à Hachem.
Par conséquent, בחר (ba'har) est aussi l’anagramme de חבר ('hibour - un lien), puisque l’on peut s’attacher à Hachem via notre bé’hira, si l‘on en fait bon usage.
Et le mot "ayin" (אין) est l’acronyme de אדם יש נשמה (adam yéch néchama - l’homme a une âme).

Cela nous éclaire sur le nom ישראל (Israël) composé des lettres ישר לא (yachar lo - les gens Droits (yachar) qui peuvent dire Non).

Plus ont dit non à son yétser ara, plus on s’unifie à D.
Le nom אלול (Elloul) y fait allusion puisqu’il se décompose en לא לו . Plus on dit “Non” (לא - lo), plus nous sommes à Lui (לו - lo), à Hachem.

[d'après rav Yéhochoua Alt]

"Lorsqu'un homme accomplit une mitsva qui est très difficile pour lui, cela montre qu'il aime D. de tout son cœur et la récompense est à la mesure de la difficulté"
[Tiféret Israël - 61]

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-> "Mieux vaut faire une chose avec difficulté que 100 choses avec facilité" (Avot d'Rabbi Nathan 3,6)

-> "La récompense est en fonction de la difficulté" (Pirké Avot 5,23)

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-> "Lorsque la maladie du yétser ara t'atteint et que tu la vaincs en l'honneur de ton Créateur, car il est plus difficile d'être guéri du yétser ara que de toute autre maladie amère, si tu le vaincs, donc, tu recevras une immense récompense. La récompense dépend de la difficulté, car c'est une grande chose que de vaincre son yétser ara et de s'engager dans la Torah et les mitsvot".
[Rokéa'h - Hilkhot 'Hassidout - chorech zekhouyot]

-> "A Toi est la bonté, ô D., car Tu paies chaque homme selon son acte" (Téhillim 62,13).
Le Chéélot Outechouvot Ktav Sofer (Ora'h 'Haim 4) explique :
"Le verset ne dit pas 'Tu paies son acte' mais 'Tu paies selon son acte', car plusieurs personnes peuvent accomplir la même mitsva, mais l'une recevra une plus grande récompense que l'autre, car la récompense est proportionnelle à sa tentation (de transgresser la mitsva).
'Selon son acte' signifie selon la façon dont il l'a accompli, si son yétser ara l'a rendu plus ou moins difficile."