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Béréchit – Combattre le yétser ara

+ Béréchit - Combattre le yétser ara :

-> La paracha Béréchit qui rapporte la faute d'Adam haRichon, nous en apprend beaucoup sur les tactiques utilisées par le yétser ara et sur la manière de les combattre avec succès.
Selon de nombreux commentateurs, le serpent, qui a incité Adam et 'Hava à fauter, symbolise le yétser ara.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 3,21) explique que le serpent a fait sentir à 'Hava que l'interdiction d'Hachem de manger du fruit de la Connaissance (eits hada'at) l'empêchait injustement d'avoir accès à tout le bien du monde.
Cette approche, ajoute-t-il, est celle qui est le plus souvent utilisée par notre propre yétser ara pour nous inciter à fauter.

Le yétser ara a de nombreux déguisements, mais son but est de nous convaincre que ce qui est bon pour nous est contraire à la volonté d'Hachem.
Et même lorsque le yétser ara ne parvient pas à nous faire agir contre la volonté d'Hachem, nous finissons souvent par faire la volonté d'Hachem à contrecœur, avec le sentiment d'avoir renoncé à quelque chose d'important et de nous résigner à suivre Sa volonté.

En vérité, la meilleure façon de combattre le yétser ara est de reconnaître que, même si nous avons parfois du mal à le comprendre, ce qu'Hachem veut de nous est le but ultime.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 2,15) explique qu'avant la faute d'Adam haRichon, le plaisir qu'Adam avait dans le Gan Eden était incomparable à tout plaisir que nous pouvons comprendre. Il a perdu ce plaisir insondable parce qu'il a succombé à la prétention du serpent de ce qu'il atteindrait en mangeant du eits hada'at.

Si nous parvenons à intégrer dans notre vie quotidienne la proximité particulière et l'amour d'Hachem que nous avions pendant la période d'Elloul et de Tichri, lorsque nous sentions que la volonté d'Hachem est le bien ultime, nous pouvons réussir à nous protéger de cette tactique et des autres tactiques du yétser ara à l'avenir.
[rav Ariyé Brueckheimer]

"Et sachez de votre faute, qu'elle vous trouvera" (Matot 32,23)

-> Le rav Eliyahou Dessler donne une explication très forte : "Après la mort, nous nous trouverons comme au milieu de notre passé."

Si, lors de notre séjour dans ce monde du libre arbitre et de l'action, nous sommes restés attachés à la Torah et aux mitsvot, notre être se maintiendra alors fermement lié à elles et à Celui qui nous en a fait dont [D.].
Cet état subsistera non pas comme ayant appartenu au passé révolu, mais il demeurera au présent.

Il en sera de même pour nos fautes : Nous aurons alors le sentiment de les perpétrer activement, tout en sachant le plus clairement possible ce que sont les mitsvot et les transgressions.
Il n'y a pas de châtiment plus terrible que celui-ci, et il n'existe pas de repentir plus douloureux.

Voilà ce que signifie : "Et sachez de votre faute qu'il vous trouvera."

Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov

+ Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov :

-> Trois fois par jour, nous lisons la partie de la Torah du Shéma, dans laquelle il est écrit : "Et de Le servir de tout votre cœur" (bé'hol lévavé'ha - Vaét'hanan 6,5).

La michna (Béra'hot 8:3) insiste sur le fait que le mot "cœur", lévavé'ha" est au pluriel (litt. de tous tes coeurs), et elle commente : "bichné yitsré'ha" = le verset nous indique que nous devons servir D. "avec nos 2 penchants" : le yétser tov et le yétser ara.
La façon de servir Hachem avec notre yétser tov, notre penchant interne pour le bien, est évidente et ne nécessite aucune autre explication. Mais que signifie servir Hachem avec notre yétser ara?

-> Rabbénou Yona (dans son commentaire sur cette michna) explique que la façon d'utiliser le yétser ara pour la avodat Hachem est de canaliser notre colère et nos mauvais sentiments pour les utiliser dans des situations appropriées. Au lieu de piquer une colère et de crier sur nos amis, nous devons diriger notre colère, un trait issu du yetzer hara, vers ceux qui agissent contre la volonté d'Hachem, en les châtiant jusqu'à ce qu'ils fassent téchouva.

[ainsi par moment l'utilisation de notre yétser ara peut nous être nécessaire afin de mieux servir Hachem, alors qu'à d'autres moments se sera notre yétser tov.
Trois fois par jour nous affirmons dans le Shéma que nous servons Hachem avec ces 2 yétser (bé'hol lévavé'ha - de tous tes coeurs), comme dynamique d'une avodat Hachem réussie. ]

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-> "D. considéra que la lumière était bonne ... D. appela la lumière jour, et les ténèbres, il les appela Nuit (Béréchit 1,4-5).
Le midrach (Béréchit rabba 3,8) commente :
"Et D. appela la lumière "jour" " = Cela fait référence aux actions des justes.
"Il appela les ténèbres "nuit" " = Il s'agit des actions des réchaïm.
Qu'est-ce que D. préfère? "Et Dieu vit que la lumière était bonne" ( =ce qui implique qu'Hachem préfère les "actions des justes" qui sont représentées par la lumière).

=> À première vue, ce midrach semble très étrange. Ai-je besoin de ce verset pour savoir ce que D. préfère, les actions des justes ou celles des réchaïm? Bien sûr qu'Il préfère les actions des justes! Pourquoi penserais-je autrement ?

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Béréchit) dit que lorsque le midrach mentionne les "actions des justes", il fait référence aux traits de caractère découlant du yétser tov, les émotions d'amour, de pitié, de miséricorde et de bonté avec lesquelles on peut servir Hachem.
Lorsque le midrach fait référence aux "actions des réchaïm", il désigne les traits de caractère qui découlent du yétser ara, des émotions telles que la colère, la fureur, la haine et le mépris, qui peuvent également être utilisées pour servir Hachem : "de tout ton cœur" = avec les deux inclinations.

C'est ici que le midrach pose ce que nous considérons aujourd'hui comme une question très pertinente : "Qu'est-ce qu'Hachem préfère?" = Préfère-t-il qu'on Le serve avec notre yétser tov (ex: de la douceur, gentillesse) ou bien avec notre yétser ara (ex: une sainte colère, haine qui sont bien canalisées)?

Le midrach répond : "Et D. vit que la lumière" = ce doux service du yétser tov, "était bonne". C'est le type de service, ou de relation avec le monde qui nous entoure (qui lui aussi, est une forme de avodat Hachem) dans lequel Hachem souhaite que nous soyons impliqués.
[lorsqu'on agit avec notre environnement dans un but qu'il serve mieux Hachem (pour leur bien) : le midrach nous dit que Hachem préfère qu'on agisse avec notre yétser tov (douceur, amour, joie), que notre yétser ara (rigueur, colère).]

À propos de ce service, R' Levi Yitzchak écrit :
"Il y a une personne qui châtie avec de bonnes paroles, faisant connaître à chaque juif sa valeur incroyable et l'endroit d'où son âme a été taillée, car en vérité, chaque âme juive est taillée dans le Trône de Gloire.
Cette personne parle à chaque juif de l'immense fierté et de la joie qu'Hachem tire de nos mitsvot et de la joie euphorique qui éclate dans les mondes spirituels d'en haut lorsqu'un juif accomplit une mitsva."

=> Faire preuve d'une passion ardente en châtiant ceux qui agissent à l'encontre des commandements d'Hachem est une sainteté.
Mais, Hachem préfère que nous attirions le monde vers Lui avec des mots gentils et doux, des mots d'amour et de lumière, des mots profonds et saints.

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+ En résumé :

-> Tous nos traits et émotions innés peuvent être canalisés pour être utilisés pour mieux servir Hachem.
La colère face à des inepties peut être canalisée en une sainte colère contre les choses appropriées, ....
Cependant, le midrach révèle que [d'une manière générale] Hachem préfère que nous Le servions en utilisant nos caractéristiques intrinsèquement positives plutôt que celles qui proviennent d'une source négative.

Séfirat haOmer & nature du yétser ara

+ Le Séfirat haOmer - Savoir que le yétser ara est plus grand d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une mitsva à une autre, ...

-> "Ils dirent : Rabbi Akiva avait 12 000 paires d'étudiants de Guivat à Antipras, et tous moururent pendant une même période parce qu'ils ne se traitaient pas avec respect. Nous apprenons qu'ils moururent tous entre Pessa'h et Shavouot"
[guémara Yébamot 62b]

-> " 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Kédochim 19,18) c'est un principe essentiel dans la Torah" [Torat Cohanim - Kédochim, paracha 2]

=> Nos Sages perçoivent le manque de respect entre les disciples de Rabbi Akiva comme le défaut qui leur causa une très grave punition. N'est-il pas très étonnant que ces grands hommes n'aient pas agi convenablement dans ce domaine alors que Rabbi Akiva lui-même enseignait que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même était un élément fondamental du service de D.? Comment est-il possible que ses disciples n'aient pas respecté le principe qu'il estimait essentiel?

De plus, le mystère s'épaissit au vu du commentaire des Tossafot (Kétoubot 62b) disant que Rabbi Akiva a toujours veillé à traiter ses prochains avec respect avant d'être devenu un talmid hakham.
Si Rabbi Akiva veillait tant à protéger la dignité d'autrui même pendant les années où il était ignorant, on peut s'imaginer le souci qu'il avait pour les autres une fois devenu le gadol hador (grand de la génération) et transmis l'enseignement "tu aimeras ton prochain comme toi-même est un principe essentiel dans la Torah".
=> Comment est-il possible que, dans l'académie de Rabbi Akiva, où l'on mettait un tel accent sur l'importance de traiter honorablement ses prochains, les disciples n'aient pas fait preuve du respect nécessaire envers eux ?

[La guémara dans Kétoubot raconte que Rabbi Akiva était "modeste et droit" même avant de devenir un talmid 'hakham. Tossafot demandent comment il est possible que durant ses années d'ignorance de la Torah, Rabbi Akiva ait dit : "Donne-moi un talmid 'hakham et je le mordrai comme un âne" (guémara Pessa'him 49b)? Cette déclaration ne semble pas refléter le raffinement de son caractère.
Les Tossafot répondent que cette remarque provenait, en fait, de son souci pour l'honneur de tous les êtres humains. Il croyait que les talmidé 'hakhamim adoptaient une attitude hautaine envers les hommes moins instruits qu'eux, erreur qui fut la cause de sa remarque cinglante. ]

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-> Il s'ajoute également le fait que les disciples/élèves de Rabbi Akiva ont péri justement pendant les jours qui séparent Pessa'h de Shavouot, une période de grande élévation spirituelle.
Le Ramban commente d'ailleurs que cette période ressemble à 'Hol Hamoëd : "Il nous a ordonné [d'observer] la fête des matsot pendant 7 jours, avec une sainteté avant et après eux, car tous sont saints et D. est parmi eux. Ensuite, Il a compté 49 jours, 7 semaines, comme les jours [de la création] du monde, et sanctifié le 8e jour comme le 8e jour de Souccot ; et les jours comptés dans cet intervalle sont comme 'Hol Hamoèd entre le premier et le huitième jour de Souccot ... C'est pour cette raison que nos Sages appellent toujours la fête de Shavouot la Conclusion, 'Atsérèr'."

[Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Atséret) enseigne de même : "les jours compté au milieu sont comme 'hol hamoéd ... et c'est pourquoi nos Sages appellent la fête de Shavouot Atsérét". (Atsérét = conclusion = fin d'une sorte de longue fête qui débute à Pessa'h)]

=> Comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu faire preuve de cette imperfection pendant une période aussi importante?

La solution est à chercher dans un sujet apparemment sans rapport : le commandement de la Torah d'offrir à Shavouot un sacrifice de céréale appelé "chté halé'hem" (les deux pains).
Contrairement à la plupart des offrandes de céréales qui ne sont pas levées, les "chté halé'hem" devaient être hamèts. Pour quelle raison?
Le Maharal explique (Tiférèt Israël, chap.25) : "Le 'hamèts [représente] le mauvais penchant ... L'obligation d'offrir les "chté halé'hem" 'hamèts ... fait allusion à l'enseignement de nos Sages : 'celui qui est supérieur à son prochain a un yétser ara supérieur au sien' (guémara Soucca 52a). Il convient donc que les 2 pains offerts à Shavouot en tant que remerciement soient 'hamets. Telle est la principale raison."

Les propos de Maharal introduisent une nouvelle interprétation de l'enseignement de nos Sages : "Celui qui est supérieur à son prochain a un mauvais penchant supérieur au sien".
Voici la façon la plus simple de le comprendre : les personnes d'un haut niveau spirituel ont une tendance plus forte à faire le bien et une tendance plus forte à faire le mal. Les tendances opposées doivent être de même intensité pour conserver à l'homme son libre arbitre.
Mais cette explication n'explique pas la pertinence de ce principe concernant l'offrande des "chté halé'hem" à Shavouot. Le Maharal comprend, visiblement, que ce principe a un champ d'application plus large que nous l'aurions pensé.

Les propos du Maharal montrent que la force du yétser ara est différente non seulement d'une personne à l'autre, mais d'un domaine à l'autre aussi. Le yétser ara peut avoir une force plus grande à des moments particuliers et dans certains domaines.
Pendant Shavouot, la fête qui marque le don de la Torah, nous atteignons un niveau élevé de sainteté et de spiritualité et en conséquence, le yétsèr ara devient plus fort.
A Shavouot, la Torah nous ordonne d'offrir un sacrifice qui fait allusion au yétser ara afin que nous prenions conscience de la force accrue du yéter ara ce jour-là et que nous sachions nous protéger de ses attraits.

[Cette explication nous aide à comprendre la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme se renouvelle chaque jour". Le Pné Yéhochoua demande : Pourquoi faut-il que le yéser ara 'se renouvelle' chaque jour? Qu'est-ce qui change d'un jour à l'autre?
Notre approche donne une explication à cette question : le yétser ara n'a pas la même force chaque jour. Les jours de potentiel spirituel plus grand, la force du yétser ara grandit en conséquence.
Nos Sages enseignent ainsi que le yétser ara de l'homme "se renouvelle" quotidiennement selon le degré du potentiel spirituel de ce jour-là. ]

On comprend ainsi comment les disciples de Rabbi Akiva n'ont pas fait preuve de respect l'un envers l'autre justement pendant la période de la Séfirat haOmèr. C'est justement à cause de la kédoucha (sainteté) et du potentiel spirituel de ces jours-là, un " 'Hol Hamoed" compris entre Pessa'h et Shavouot, que leur yétsèr ara s'est considérablement renforcé.
C'est la grandeur de cette période de l'année qui a accru leur yétser ara, et ils ont succombé à son influence.

[ Le 'Hida (Lev David - chap.30) écrit : "Pendant les jours du Omèr, il faut être particulièrement vigilant dans le service de D., la Torah et les mitsvot ... Il faut être particulièrement scrupuleux dans le domaine de la haine gratuite, car nous savons ce qui est arrivé aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa'h et Shavouot." ]

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+ Une mitsva plus grande :

-> Il semble que le principe "celui qui est supérieur a un mauvais penchant supérieur" s'étend à d'autres situations. Nous avons vu que l'homme supérieur a tendance à avoir un mauvais penchant plus fort, qui devient plus puissant à des périodes prédisposées au progrès spirituel.
On peut peut-être appliquer ce principe à l'observance "supérieure" d'une mitsva par rapport aux autres mitsvot.
Si un homme met l'accent sur une mitsva donnée et l'accomplit scrupuleusement, il peut être considéré comme "supérieur à son prochain" dans ce domaine. Selon ce principe de nos Sages, il est raisonnable de s'attendre à ce que le yétser ara essaie de faire échouer cet homme justement dans l'accomplissement de cette mitsva-là.

Cette idée peut résoudre l'autre question que nous avons posée à propos de la guémara dans Yebamot : comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu ne pas se témoigner de respect alors que cette mitsva était une donnée essentielle des enseignements de Rabbi Akiva?
D'après ce que nous venons d'apprendre, nous pouvons expliquer que le yétser ara poussant à transgresser cette mitsva très importante s'accrut de façon exponentielle justement parce qu'elle était essentielle.
A la yéchiva de Rabbi Akiva, on mettait l'accent sur le développement des bonnes midot et des relations interpersonnelles ; aussi, le yétser ara a redoublé d'efforts pour entraver l'observance de cette mitsva.
Malheureusement, comme en témoigne la guémara, il a réussi dans ses efforts.

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-> Cette compréhension de la faute des élèves de Rabbi Akiva doit nous aider à dissiper un certain degré d'autosatisfaction.
Lorsque nous réussissons à accomplir une certaine mitsva ou vivons un moment doté d'un potentiel spirituel accru, il faut veiller à ne pas nous assoupir en éprouvant un sentiment de sécurité illusoire du fait de nos réussites.
C'est justement dans ces moments d'élévation, et dans les choses où nous avons déjà réussi, que le yétser ara redouble d'efforts pour nous faire tomber.

Pendant les jours de Séfirat haOmer, la période de préparation au don de la Torah, nous devons impérativement garder à l'esprit cet avertissement de la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme l'attaque à nouveau chaque jour et cherche à le tuer". Notre seul recours est d'adopter les tactiques du yétser ara, et chaque jour, développer de nouvelles stratégies.
Tel est le sens de l'avertissement de nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "L'homme doit toujours inciter le vétser hatov contre le yétser ara".
Même après avoir lutté contre le mauvais penchant et l'avoir vaincu, souvenons-nous que la prochaine bataille est là, devant nous et qu'elle sera certainement plus acharnée encore que la dernière.

[d'après rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]

Lorsque ceux qui sont justes courent après ceux qui ne sont pas justes afin de les rapprocher d’Hachem, ces efforts affaiblissent le pouvoir [général] du yetser ara.
[Zohar - Térouma]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon - hélek 2,19) note que chaque fois que quelqu'un veut renforcer quelque chose dans le but d'honorer notre Créateur, le yétser ara plante des pensées et des excuses dans son esprit afin de ne pas le faire ... Il est certain que lorsque l'on pense à être des personnes qui rapproche autrui de la Torah, le yétser ara rendra les choses difficiles et inventera toutes sortes d'excuses pour éviter d'agir (ex: qui es-tu pour faire cela? laisse cela au rabbanim! Fais le plus tard, rien ne presse! .. ).

-> D'un autre côté, une fois que nous nous engageons à être rapprocher autrui d'Hachem (mékarev), ces efforts affaiblissent le pouvoir du yétser ara.
Le Yalkout déclare à propos du verset : "Shouva Israël ad Hachem Eloké'ha" (Reviens, ô Israël, à Hachem, ton D. - Ochéa 14,2) : Rav Sima'i explique que cela est analogue à un rocher qui se trouve à l'entrée d'une intersection très fréquentée et qui fait trébucher les gens. Le roi dit : "Cisèle-le morceau par morceau jusqu'à ce que je le retire du monde".
Ainsi parle Hachem au peuple juif : "Mes enfants, le yétser ara est une grande pierre d'achoppement. Ciselez-le petit à petit, et je finirai par l'éliminer du monde."

Le rav Shmuel Yaakov Borenstein explique que chaque fois que nous rapprochons autrui d'Hachem (mékarev), nous "ciselons petit à petit" et nous rapprochons la venue du machia'h.
Le fait de rapprocher ceux qui sont loin (kirouv ré'hokim) affaiblit le yétser ara.

Souccot – le yétser ara nous attaque après qu’on le vainc

+++ Souccot - le yétser ara nous attaque après qu'on le vainc :

+ "Car Il me cachera dans Sa soucca au jour du malheur ; Il me dissimulera à l'intérieur de Sa tente" (Téhillim 27,5)

-> Ce chapitre de Téhillim commence par les mots : "A David ; D. est ma lumière et ma délivrance; de qui aurais-je peur?"
Nos Sages (midrach Téhillim - Cho'her Tov 27,4)" que le terme "ma lumière" fait allusion au jour du Jugement (Roch Hachana) ... le terme de "délivrance" évoque Yom Kippour, quand D. nous délivre en pardonnant toutes nos fautes.
Le Matté Ephram (Elèf Lamatté 581.6) dit que les mots "Il me cachera dans Sa soucca" font allusion à la fête de Souccot.
Or, le Zohar (Emor 103a) dit qu'un homme assis dans la soucca se trouve "abrité par la émouna" et est considéré comme protégé par D.

=> Comment comprendre le verset de Téhilim (attribué à Souccot) qui décrit un homme "caché" dans une soucca pour échapper, semble-t-il, à un malheur.
La fète de Souccot est-elle désignée pour la punition divine?

-> Rabbi Dovid Hofstedter développe l'idée qu'en période de guerre contre notre yétser ara, ce dernier va chercher à nous désorienter/perturber pour nous inciter à la faute.
Mais une fois la guerre passée, on doit continuer à se méfier du yétser ara qui cherchera à nous vaicnre justement une fois la guerre calmée, quand nous commençons à sentir que c'est plus la peine de rester sur nos gardes et de se défendre contre les tentations du yétser ara.
Ainsi, non seulement le yétser ara essaie de prendre l'homme au piège, et il va attaquer lorsque l'homme goûte au calme, après avoir repoussé la tentation du péché, qu'il devient vulnérable [pensant que le danger est passé, vaincu].

-> Rabbi Dovid Hofstedter écrit :
Ce principe peut expliquer pourquoi une allusion à Souccot figure dans un verset décrivant l'homme qui cherche refuge au moment du malheur.
A la fin des Yamim Noraïm, le peuple juif a bénéficié d'un jugement favorable et a été purifié de toutes ses fautes. A ce moment-là, il pourrait se croire dispensé de lutter contre le yétsèr ara et libre de profiter de la sainteté et de l'élévation spirituelle offerts par la fête de Souccot et toutes ses mitsvot.
Comme nous l'avons expliqué, c'est justement à un moment pareil que le yétser ara redouble d'efforts pour faire fauter l'homme. A de tels moments, le yétser ara sait que l'homme n'est plus sur ses gardes et attend de le prendre dans son filet. Il emploie donc toutes sortes de stratagèmes pour le faire fauter.

Une protection spéciale est donc nécessaire justement après les Yamim Noraim. A ce moment-là, chaque juif est considéré comme un tsadik car ses fautes sont pardonnées et son âme, purifiée.
A Souccot en particulier, alors que nous sommes dans la soucca dans la paix et la tranquillité, le danger d'être vaincus par le yétsèr ara est encore plus grand que d'ordinaire.
Comme le dit le roi David
: "Le méchant guette le juste et cherche à le tuer" (Tehillim 37,32). C'est justement lorsque l'homme est juste que le "méchant", le yétser ara, cherche à le prendre au piège.

Nos Sages enseignent que "si D. n'aidait pas [l'homme], il serait incapable de le vaincre" (guémara Kidouchin 30b). A Souccot donc, nous avons besoin du refuge que D. nous offre dans Sa "soucca" afin d'échapper à notre plus grand ennemi.
Le verset appelle ces jours-là "le jour du malheur" : le danger posé par le yétser ara est particulièrement prononcé pendant cette période de calme.

[la Soucca vient donc nous rappeler de cette statrégie du yétser ara, qui va parfois faire exprès que nous gagnons contre lui, pour ensuite mieux nous faire tomber, profitant du fait que nous avons baissé la garde.
D'une certaine façon, nous agissons d'une façon inverse avec le yétser ara, nous lui envoyons un cadeau (un azazel), pour qu'ensuite il baisse la garde, de même notre yéser ara nous laisse une victoire, une montée spirituelle, pour mieux nous faire tomber ensuite.
Ce message est actuel après ces jours d'énorme élévation (d'Elloul à Roch Hachana et Kippour).]

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+ Un autre regard sur Hachana Rabba : la fin du jugement :

-> Nous savons que le jugement des Yamim Noraim est scellé à Yom Kippour, mais il est enseigné aussi qu'il est scellé à Hochana Rabba (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 664,1). Ce jour-là, une missive est envoyée aux messagers célestes (voir Zohar Térouma 142a).
=> Que signifie cette étape du jugement?

On pourrait l'interpréter comme une prolongation du jugement céleste jusqu'à Hochana Rabba par pitié divine, en donnant à certains une chance supplémentaire de se racheter et de mériter une bonne année.
Mais d'après ce que nous venons de voir, il semble nécessaire de reprendre le jugement de tous, même de ceux qui ont été scellés à Yom Kippour pour une année de vie.
Lorsqu'arrive Hochana Rabba, chacun est jugé pour examiner s'il a réussi, à travers les jours paisibles qui viennent de s'écouler, à garder sa tsidkout fraichement acquise.

[selon le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour)]
Une fois les Yamim Noraim passés, la tendance naturelle de sentir que la bataille contre le yétser ara a été gagnée refait surface et le mauvais penchant redouble d'efforts.
Ainsi, un nouveau "jour de jugement" est fixé pour s'assurer que chaque personne a résisté aux épreuves de cette période.

=> Cette discussion doit nous ouvrir les yeux sur les stratagèmes qu'emploie le yétser ara qui essaie perpétuellement de nous faire fauter même, et plus particulièrement lorsque nous nous sentons en sécurité. Chacun doit donc être constamment sur ses gardes pour éviter de tomber dans ses pièges et mettre sa confiance en D. pour l'aider dans cette bataille.
En fin de compte, c'est D. Qui nous aidera à maîtriser le yétsèr hara en nous "dissimulant" dans Sa "souca" pour nous protéger de ses attaques.

Savoir dire NON = dire OUI à Hachem

+ "Qui est le Fort? Celui qui bride son penchant" (Pïrké Avot 4,1)

-> "L’homme n’a pas de supériorité sur l’animal" (roi Shlomo - ומותר האדם מן הבהמה אין - Kohélét 3,19)

Un explication plus profonde est que la capacité supérieure de l’homme sur la bête de refuser, de dire non (ayin - אין). Par exemple, refuser les visions inappropriées, les pertes de temps, ...
[quelqu'un qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara]

C’est parce que nous disposons du libre-arbitre, la capacité de choisir (bé'hira - בחירה). En fait, le mot בחירה (bé'hira) est l’anagramme de בחר יה (ba'har ya = choisir Hachem). Avec son בחירה (libre arbitre), un homme choisira de s’attacher à Hachem.
Par conséquent, בחר (ba'har) est aussi l’anagramme de חבר ('hibour - un lien), puisque l’on peut s’attacher à Hachem via notre bé’hira, si l‘on en fait bon usage.
Et le mot "ayin" (אין) est l’acronyme de אדם יש נשמה (adam yéch néchama - l’homme a une âme).

Cela nous éclaire sur le nom ישראל (Israël) composé des lettres ישר לא (yachar lo - les gens Droits (yachar) qui peuvent dire Non).

Plus ont dit non à son yétser ara, plus on s’unifie à D.
Le nom אלול (Elloul) y fait allusion puisqu’il se décompose en לא לו . Plus on dit “Non” (לא - lo), plus nous sommes à Lui (לו - lo), à Hachem.

[d'après rav Yéhochoua Alt]

"Lorsqu'un homme accomplit une mitsva qui est très difficile pour lui, cela montre qu'il aime D. de tout son cœur et la récompense est à la mesure de la difficulté"
[Tiféret Israël - 61]

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-> "Mieux vaut faire une chose avec difficulté que 100 choses avec facilité" (Avot d'Rabbi Nathan 3,6)

-> "La récompense est en fonction de la difficulté" (Pirké Avot 5,23)

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-> "Lorsque la maladie du yétser ara t'atteint et que tu la vaincs en l'honneur de ton Créateur, car il est plus difficile d'être guéri du yétser ara que de toute autre maladie amère, si tu le vaincs, donc, tu recevras une immense récompense. La récompense dépend de la difficulté, car c'est une grande chose que de vaincre son yétser ara et de s'engager dans la Torah et les mitsvot".
[Rokéa'h - Hilkhot 'Hassidout - chorech zekhouyot]

-> "A Toi est la bonté, ô D., car Tu paies chaque homme selon son acte" (Téhillim 62,13).
Le Chéélot Outechouvot Ktav Sofer (Ora'h 'Haim 4) explique :
"Le verset ne dit pas 'Tu paies son acte' mais 'Tu paies selon son acte', car plusieurs personnes peuvent accomplir la même mitsva, mais l'une recevra une plus grande récompense que l'autre, car la récompense est proportionnelle à sa tentation (de transgresser la mitsva).
'Selon son acte' signifie selon la façon dont il l'a accompli, si son yétser ara l'a rendu plus ou moins difficile."

Le désespoir = le langage du yétser ara

+ Le désespoir = le langage du yétser ara :

->"Réjouis-toi, jeune homme, dans ton enfance et satisfais ton coeur dans ta jeunesse ... et sache que tout cela, D. l'amènera en jugement (Kohélète 1 ,9)".
La guémara (Shabbat 63b) commente :
-jusque-là = ce sont les paroles du yétser ara ;
- dorénavant = ce sont les paroles du yétser hatov".

-> Le Binyan David (Likouté Shass 27b) explique cet enseignement de la manière suivante :
- ''jusque-là'' = celui qui pense à ce qui a eu lieu jusqu'à présent, ce sont les paroles du yétser ara,
- mais le yétser hatov dit : ne pense qu'à ce qui sera dorénavant, sans regarder derrière toi, continue à avancer dans les voies d'Hachem, car de la sorte, tu parviendras à de très hauts sommets.
Dire ''dorénavant'' est déjà le début du repentir (téchouva). Il sera toujours temps de réparer le passé, mais à présent, tu dois te renforcer dans le bien et accomplir ainsi les paroles du verset : "Dorénavant Israël, qu'est-ce qu'Hachem ton D. exige de toi, hormis de Le craindre" (Ekev 10, 12).

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+ "Il l'a promulgué pour mille générations" (Téhilim 105, 8 ).
La guémara (Shabbath 88b) enseigne que la Torah fut créée 1 000 générations avant le don de la Torah (à savoir 974 générations avant la création du monde).
Et il est dit explicitement à ce sujet que Hachem ne cessait auparavant de créer des mondes et de les détruire jusqu'à ce qu'il crée le nôtre.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch déduit de là un enseignement redoutable :
"Nombreux sont ceux qui se plaignent en disant : "J'ai déjà essayé et je me suis pris en main un millier de fois, et cela n'a jamais servi à rien, je retombe à chaque fois ... que puis-je tenter de plus?"
C'est à cette fin que nos Sages nous dévoilent les actes d'Hachem : Lui aussi (si l'on peut dire) a construit des mondes qui ont été détruits ensuite, et malgré cela, Il a continué encore et encore à en construire d'autres, jusqu'à ce qu'Il crée enfin le monde qui existe aujourd'hui.
Pourquoi, dès lors, l'homme, être fait de matière, se découragerait-il?
Il n'a pourtant pas encore essayé 974 fois de se renforcer!
Prenons exemple sur notre Créateur (si l'on peut dire) qui n’a pas cessé de construire son monde 974 fois!"

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-> Le Yessod haAvoda disait :
"Y a-t-il un quelconque bénéfice, après être tombé, à demeurer en bas et à se lamenter sur son sort?
Il n'y a alors qu'une chose à faire : se relever et continuer à se battre, rester un homme de combat!"
[Hachem a assez d'anges au Ciel. Il est normal que nous tombions, tout notre travail est de savoir se relever et repartir de l'avant sans se morfondre dans la boue, dans le désespoir.
Si tu peux faire, améliorer quelque chose, alors fais-le. Sinon pourquoi déprimer si cela n'est pas dans tes mains, mais dans celles de ton papa Hachem!]

-> Le 'Hafets 'Haïm (sur Kohélet 10,4) enseigne :
"Il en est ainsi du combat contre le yétser Hara : le fait même de se laisser décourager par lui au moindre échec représente déjà une victoire pour lui, car c'est là tout son but : parvenir à décourager ceux qui le combattent.
Il incombe, au contraire, à l'homme de se relever et de se réarmer de toutes ses forces. De la sorte, il méritera, le jour venu, de vaincre son yétser entièrement".

[Hachem ne nous juge pas sur le résultat (je sais toute la Torah en prenant une pilule), mais plutôt sur la somme des efforts que nous pouvons investir sur le chemin de notre vie juive.
(tu es loin d'arriver à la perfection, mais tu as exploité tes capacités et tes efforts à fond, alors tu as réussi la mission de ta vie sur terre.
Hachem est fier et prend un plaisir énorme au fait que tu ne désespères pas, mais plutôt que tu te relèves et que tu vas toujours de l'avant plein de désirs et d'ambitions spirituelles. )]

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-> Nous disons :'hazak, 'hazak, vénit'hazék (fort, fort, et nous serons renforcés). [par exemple lorsque nous terminons un Livre de la Torah]

Rabbi Aharon de Tchernobyl commente :
si une personne se renforce à chaque fois (en se disant ''sois fort, sois fort''), sans se décourager, elle méritera finalement d'être renforcée (''nous serons renforcés'') et bénéficiera de l'aide du Ciel.

Car c'est l'essentiel du travail de l'homme : commencer à servir Hachem. Et Hachem achèvera ce qu'il a commencé.

[ainsi, un juif doit se répéter : 'hazak, 'hazak ([sois] fort, [sois] fort), et alors Hachem viendra : vénit'hazék (Il nous renforcera).
C'est pour cela que notre yétser souhaite que l'on désespère, que l'on se répète spirituellement : "[je suis] faible, [je suis] faible", comme cela non seulement on n'évolue pas beaucoup (on reste à terre plutôt que de faire l'effort de se relever), mais en plus on rate l'aide d'Hachem.]

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-> Même le plus grand racha, si on lui promettait qu'il finira par connaître Hachem et par devenir un Juste (tsadik), il sera prêt à supporter toute la difficulté de la Torah et des mitsvot avec joie.
Mais le problème c'est qu'il désespère et n'y croit pas. Il se dit que puisqu'il ne sera jamais un Juste, alors mieux vaut qu'il se laisse aller à tout ce que son cœur désire!
['Hatam Sofer]

Surmonter son mauvais penchant = trouver grâce aux yeux d’Hachem

+ Celui qui surmonte son mauvais penchant mérite de trouver grâce aux yeux d’Hachem (paracha Noa'h) :

-> Un des moyen de mériter de trouver grâce aux yeux d’Hachem est : la guémara (Souca 49b) enseigne que "celui qui possède la grâce, cela prouve qu’il a la crainte du Ciel".

Le Sfat Emet (année 5656) écrit à ce sujet : "Lorsque l’âme se purifie et se nettoie, l’image Divine repose sur elle. Et une fois qu’elle est à l’image Divine, elle mérite d’office de trouver grâce aux yeux d’Hachem.
Grâce à quoi son âme se purifie-t-elle et se nettoie-t-elle?
Grâce au fait qu’il surmonte son mauvais penchant pour tout ce qui concerne la jalousie, les désirs matériels et la recherche des honneurs (les trois vices) qui font sortir l’homme du monde".

=> Le Sfat Emet poursuit en développant à quel point l’homme qui surmonte son yétser ara est apprécié aux yeux d’Hachem :
Il est écrit dans la paracha Noa'h (8,21) : "Hachem sentit l'agréable odeur et Il dit en Lui-même : ‘Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance'."
Le Baal haTourim rapporte que l’expression : "il sentit l'agréable odeur" (vayara'h ét réa'h - וַיָּרַח אֶת רֵיחַ) n'apparaît qu'à 2 reprises dans la Torah :
- dans ce verset ;
- et au sujet de Its’hak lorsqu’il bénit Yaakov : "Il respira l'agréable odeur de ses habits" (Toldot 27,27)
Le Kédouchat Lévi rapporte l’enseignement de mon père (le père du Sfat Emet) qui demande à propos de notre verset ("Hachem respira l'agréable odeur"), d’où provenait celle-ci.
Et de répondre : elle provenait de l’homme de chair et de sang, parce que, dans celui-ci, réside le mauvais penchant qui l’incite sans cesse à se détourner du service Divin et néanmoins, il le surmonte pour servir Hachem.
C’est à ce propos qu’il est écrit : "Hachem respira l'agréable odeur et Il dit en Lui-même : ‘Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance’", ce qui signifie : "Puisque l’homme répand une agréable odeur grâce à ce yétser ara qui est en lui depuis son enfance et qu’il combat pour le surmonter, c’est pour cette raison que Je ne maudirai plus la terre".

Le Kédouchat Lévi continue en rapportant les paroles du Maguid de Mézéritch : non seulement le travail spirituel des Bné Israël répand une odeur agréable devant Hachem, mais Hachem se confectionne (si l’on peut dire) un habit grâce à ce travail spirituel.
C’est le sens du verset : "Israël, c’est par toi que Je me couvre de gloire" (Yéchayahou 49,3).
"Se couvrir de gloire" a ici le sens de "se revêtir", comme il est dit : "Ils se couvrirent de feuilles de figuier" (Béréchit 3,7).

Le Maguid de Mézéritch ajoute : plus encore, Hachem ne s'habille que du travail des Bné Israël et non de celui des anges.
La raison en est que c’est ce service spirituel des Bné Israël qui Lui procure un immense plaisir, car c’est en eux que réside le yétser ara qui les pousse à se détourner du service d’Hachem et ils le surmontent. Ce qui n’est pas le cas des anges, comme cela est rapporté dans la guémara (Shabbat 89a) à propos de Moché Rabbénou qui répondit aux anges : "Vous n’avez aucun yétser ara en vous".
Dès lors, le service des anges ne représente pas une si grande innovation aux yeux d’Hachem.

Et c’est pourquoi le Baal haTourim (cité plus haut) rapporte les 2 seules occurrences de cette expression (il sentit l'agréable odeur) : dans notre verset "Hachem respira l'agréable odeur" et dans le verset : "Il (Its’hak) respira l'agréable odeur de ses habits", car l'agréable odeur dégagée par le travail de l’homme sur lui-même constitue (si l’on peut dire) les habits dont Hachem se revêt.