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Shalom Bayit – Conclusions du rav ‘Haïm Friedlander

+ Shalom Bayit - Conclusions du rav 'Haïm Friedlander dans son kountres :

1°/ La maison = l'école du 'hessed :

-> La maison est une école pour développer la mida du 'hessed (trait de caractère de bonté).
Selon les directives de la Torah, en matière de tsédaka (charité) et de 'hessed, plus une personne est proche de vous, plus elle est prioritaire.
En ce sens, "Entre les indigents de ta ville et les indigents d'une autre ville, les indigents de ta ville sont prioritaires" (guémara Baba Métsia 71a).
De même, en ce qui concerne les besoins d'un pauvre qui est un membre de la famille et d'un autre qui ne l'est pas, le membre de la famille a la priorité ; comme il est dit : "Ne te cache pas de ta propre famille" (Yéchayahou 58,7).
Or, parmi tous les parents d'une personne, il n'y a pas de parent plus proche que sa femme, la femme d'une personne est comme sa propre personne (ichto kégoufo). Par conséquent, la plus grande obligation de 'hessed est envers sa femme.

On observe parfois un phénomène étrange : une personne se consacre à donner beaucoup d'aide à tous ceux qui se tournent vers elle, et pourtant sa propre femme est pleine de plaintes contre elle : pourquoi ne voit-elle pas cette même attitude de 'hessed aussi à la maison?
Cette personne a l'impression erronée que le 'hesed avec les étrangers est plus important ; elle ne réalise pas que [selon la Torah] l'expression première de son 'hesed devrait être envers sa femme.

-> Il faut ajouter à ces paroles du rav Friedlander, celles du rav 'Haïm Vital (rapportées par le rav Wolbe - maamaré haDracha lé'Hatanim - p.11) :
En ce qui concerne le 'hessed, les midot d'un homme ne se mesurent qu'en fonction de la façon dont il traite sa femme.
C'est-à-dire qu'un homme qui s'active à faire du 'hessed pour de nombreuses personnes : en prêtant de l'argent et en aidant les gens financièrement, en visitant les malades, en consolant les personnes en deuil, en apportant de la joie à un 'hatan et à une kala, ... s'attend certainement à recevoir une grande récompense dans l'autre monde ... Mais il doit savoir sans aucun doute qu'au Ciel, on examinera son comportement envers sa femme.
S'il l'a également traitée avec bonté toute sa vie, il est digne d'éloges et tout ira bien pour lui. Mais s'il l'a provoquée et l'a négligée, ou si, dans sa maison, il a exprimé sa colère et s'est montré excessivement strict, qu'il n'a pas été aimable et a refusé de partager son fardeau, cela déterminera l'issue du jugement.
On ne mentionnera pas pour sa défense les bonnes actions qu'il a faites pour les autres!

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2°/ Une atmosphère positive :

-> L'objectif est de créer une atmosphère dans la maison qui soit constamment agréable et bonne. C'est le shalom bayit = la shlémout habayit (la perfection du foyer).
[Shalom (paix), est liée au mot shlémout (perfection). L'absence de conflit ne constitue pas à elle seule un véritable shalom ; pour qu'il y ait un véritable shalom, une atmosphère de fraternité et de camaraderie doit régner dans le foyer. ]

Nos Sages nous enseignent ce point : "Lorsque l'amour entre ma femme et moi était fort, nous pouvions tous les deux nous reposer sur la largeur de la lame d'une épée. Maintenant que notre amour n'est pas fort, un lit de 60 ama n'est pas suffisant pour nous" (guémara Sanhedrin 7a - avec Rashi).
On peut noter que la guémara ne dit pas "Maintenant qu'il y a un conflit entre nous", mais seulement "Maintenant que notre amour n'est pas fort", comme c'était le cas auparavant.

La règle d'or est de s'efforcer constamment de créer une atmosphère de "aava vé'achva shalom vé'reyout" (d'amour, de fraternité, de paix et d'amitié entre vous - nous souhaitons cela dans la 7e bénédiction des chéva brakhot). Ainsi, les disputes n'auront pas lieu et tous les problèmes susceptibles d'apparaître pourront être résolus de manière agréable.

-> On peut rapporter les paroles du rav Wolbe (maamaré haDracha léKallot - p.37-39) :
Essayons de clarifier ce que signifie le vrai bonheur, ce qu'il faut en attendre et ce qu'il ne faut pas en attendre ... Lorsque l'amour est fort, il n'y a pas besoin d'une grande maison. Mais lorsque la relation entre le couple est plus froide, ils auront beau agrandir leur maison, elle ne sera jamais assez grande ...
Un amour vrai et fort [entre époux] qui remplit le cœur de chacun est la base du vrai bonheur.

Lorsqu'un tel amour existe, un couple peut se contenter d'un mode de vie modeste. Ils n'ont pas besoin d'un grand appartement, de meubles coûteux, de tapis et de rideaux tape-à-l'œil, car ils ont la pnimiout [un sens et un épanouissement intérieurs], et la pnimiout ne peut pas tolérer les pièges extérieurs excessifs.
[c'est parce qu'une personne dotée d'une pnimiout vit dans un monde de vérité, qui est incompatible avec les étalages superficiels de richesse. ]

-> La bonne température dans une maison est maintenue par la chaleur des cœurs.
[rabbi Paysach Krohn]

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3°/ Du 'hessed avec son corps :

-> La guémara (Soucca 49b) rapporte :
Les rabbins ont enseigné : Il y a 3 façons avec lesquelles le 'hessed (bonté) est supérieur à la tsédaka (charité) :
1°/ la tsédaka est faite avec l'argent d'une personne, alors que le 'hessed peut être fait à la fois avec le corps et l'argent d'une personne ;
2°/ la tsédaka est seulement pour les pauvres, alors que le 'hessed peut bénéficier à la fois aux pauvres et aux riches ;
3°/ la tsédaka ne peut être donnée qu'aux vivants, alors que le 'hessed peut être fait à la fois pour les vivants et pour les défunts.

-> Chaque personne a besoin de recevoir des actes de bonté, [comme] une attention, un sourire. Ces actes ne coûtent rien puisqu'ils sont faits uniquement avec le corps.
Il n'existe pas de situation où il y a une telle abondance d'opportunités et d'obligations d'accomplir la mitsva de guémilout 'hassadim (agir avec bonté), à la fois avec son corps et avec son argent, que dans un foyer entre un mari et sa femme.

Le rav Yaakov Israël Kanievsky (le Steïpler) écrit dans une lettre :
Si l'on fait preuve de proximité et que l'on embrasse [sa femme], et que l'on fait d'autres actions similaires pour le bien du Ciel et par compassion, afin qu'elle ne se sente pas peinée ou abattue, cela n'entraînera pas du tout un affaiblissement de la yirat Chamayim (crainte du ciel) ou une chute dans les désirs physiques. Au contraire, cela mènera à la sainteté (kédoucha) et il accomplira la mitsvat positive de la Torah : "Tu suivras Ses voies" (Ki Tavo 28,9) : tout comme Il [Hachem] est miséricordieux, tu dois aussi être miséricordieux.

En faisant du 'hessed avec son corps, une personne s'élève à la fois dans son corps et dans son âme, et elle est ainsi méritante de se connecter aux midot d'Hachem.
Une personne est composée d'un corps et d'une âme qui sont fusionnés en un seul être, et ils doivent être utilisés ensemble pour servir Hachem. L'utilisation du corps et de l'âme en harmonie est une forme particulière de cette avoda qui existe dans la relation entre un mari et une femme.

Nous apprenons ce concept d'unité du corps et de l'âme à un niveau élevé, dans les bénédictions que Yaakov a donnés avant sa mort. Cette idée est mentionnée par le rav Yossef Leib Bloch (dans Shiour" Daat - vol. I).
En décrivant la scène où Yossef a amené ses 2 fils à Yaakov pour recevoir des bénédictions, le verset dit : "[Yaakov] les attira près de lui, il les embrassa et les serra dans ses bras" (Vayé'hi 48,10).
Il est certain que la Torah ne se contente pas de décrire une rencontre émotionnelle au cours de laquelle un grand-père embrasse ses petits-enfants avant de mourir ; tout ce qui est écrit là fait partie intégrante de l'épisode des bénédictions.
Comme l'explique le Sforno : "Il les embrassa et les serra dans ses bras' = afin que son âme se connecte avec eux et que sa bénédiction prenne effet".
La bénédiction se déverse de l'intérieur depuis l'âme de celui qui la donne, et plus son âme est liée au destinataire, plus la bénédiction aura de pouvoir.

Le Sforno fait une remarque similaire (Vayétsé 32,1), lorsque Lavan donne une bénédiction à ses filles : "[Cet incident est décrit dans la Torah] pour nous apprendre que la bénédiction d'un père, qui est donnée à ses enfants avec toute son âme, sera sans aucun doute plus puissante."

Cependant, nous devons encore clarifier pourquoi il était nécessaire pour Yaakov d'embrasser et d'étreindre ses petits-fils pour que son âme se connecte à eux. Bien que "ses yeux étaient alourdis par l'âge et qu'il ne pouvait pas voir" (Vaéy'hi 48,10), Yaakov avait toujours une vision spirituelle claire.
Il a vu devant lui non pas les corps physiques d'Efraïm et de Ménaché, mais leurs âmes et tout le potentiel qu'elles renferment. Il a vu Yéhochoua descendre d'Efraïm, il a vu Yarav'am et Yéhou, il a vu les tribus et leurs destins devant lui, et il les a tous bénis.
Si c'est le cas, en quoi les actes physiques de Yaakov (embrasser et étreindre) ont-ils contribué à renforcer le lien spirituel pour rendre sa berakha plus efficace?

Ceci nous enseigne une grande leçon : même si Yaakov était à la fin de sa vie et presque complètement détaché du monde physique (ce qui est la raison profonde pour laquelle "ses yeux étaient lourds de vieillesse"), tant qu'il avait un corps, il avait besoin de l'impliquer également pour que la connexion spirituelle soit complète. En effet, quel que soit le niveau spirituel d'une personne, le corps et l'âme fonctionnent ensemble comme une unité, et l'absence de connexion physique signifie que la connexion spirituelle fait également défaut.

De cette manière, le Sforno explique l'effort de Yossef pour que Yaakov place sa main droite sur Ménaché, et le fait que Yaakov change de main en réponse. Ici aussi, nous devons nous demander, si Yaakov voulait bénir Efraïm plus que Menaché, il aurait pu simplement l'exprimer dans sa kavana de la bénédiction.
Pourquoi devait-il spécifiquement croiser ses mains et placer sa main droite sur Efraïm pour accomplir cela ? Le Sforno explique (48:18) comme suit :
Parce qu'en vérité, le repos physique de la main dirige l'âme vers ce sur quoi la main se repose... La force de la main droite est plus grande que celle de la main gauche, donc le repos de la main droite provoquera une plus grande concentration de l'âme vers son sujet que le repos de la main gauche ne provoquera vers son sujet.

Incroyable! Même la différence la plus infime entre placer la main droite au lieu de la gauche affectera la concentration de l'âme ; ceci est vrai même pour Yaakov à la fin de sa vie [bien qu'il ait été à un niveau si élevé, son âme était néanmoins affectée par son corps physique]

=> Nous pouvons en déduire un principe concernant les possibilités de faire du 'hessed avec le corps, qui ne peuvent être trouvées qu'entre un mari et sa femme.
Comme le 'Hazon Ich l'a écrit dans sa lettre : "[Ils] doivent faire des efforts pour s'unifier. Cette unification est le but de leur création, car la Torah dit] "Ils deviendront un seul être", [ce qui nécessite d'utiliser à la fois son corps et son âme].

Protéger ses yeux

+ Protéger ses yeux :

-> "Mieux vaut se satisfaire par les yeux que de laisser dépérir sa personne" (Kohélét 6,9)
Reich Lakich (guémara Yoma 74b) explique ce verset : "Il y a plus de plaisir à contempler une chose interdite que de fauter avec elle."

-> Le Rambam enseigne :
lorsqu'une personne faute avec son corps, bien que ceci représente une révolte contre la Royauté Divine, malgré tout, cet acte se limite à un acte physique dû au caractère matériel du corps humain.
Par contre, en fautant par des mauvaises pensées, l'homme affecte son esprit, et compromet le plus haut niveau spirituel qu'il puisse atteindre, l'esprit humain étant la partie la plus élevée de son être.

-> Le Ram'hal (Séfer haLikoutim - paracha Kédochim) explique au nom des Sages de la mystique que lorsqu'une personne regarde une vision prohibée, elle aspire et attire en elle toute l'impureté qui se trouve dans cette personne. En effet, un "échange de spiritualité" se produit entre l'homme qui regarde et la personne indécente qu'il voit.
Ainsi, si un homme regarde une chose impudique, il recevra en lui toute l'impureté qui s'en dégage, et perdra toute la spiritualité qu'il a en lui. Il sera alors très difficile de réparer l'effet néfaste qu'engendre
une telle vision.

-> Le 'Hafets 'Haim explique que l'œil est l'accès principal du mauvais penchant, c'est par là que pénètrent la pulsion et la tentation dans le cœur de l'homme, qui sont des interdictions de la Torah que nous avons reçues au mont Sinaï.
On raconte sur ce saint maître, qu'on l'entendit un jour prier et implorer Hachem afin qu'il le préserve des visions interdites, alors qu'il était âgé de 90 ans! [Briti Shalom - p.64)

La raison principale de la Création du monde est de permettre à la nation juive de reconnaître la présence et l'unicité d'Hachem.
[Mé haChiloa'h - Béréchit]

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[ainsi quoique nous fassions, quoiqu'il puisse nous arriver dans la vie, nous devons nous interroger : comment réagir pour que cela me rapproche et me fasse davantage ressentir la grandeur d'Hachem. ]

Sinaï & Torah – la sincérité spirituelle

+ Sinaï & Torah - la sincérité spirituelle :

-> "Rava a enseigné que tout érudit dont l'intériorité ne ressemble pas à l'extériorité n'est pas un érudit en Torah" (guémara Yoma 72b).

Ceci provient d'un raisonnement à fortiori : si déjà l'Arche n'entend pas, ne parle pas et ne sait pas ce qu'elle contient en son sein (il est écrit à son propos : "Tu la recouvriras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur" (Térouma 25,11), afin qu'elle soit identique à l'intérieur comme à l'extérieur).
A plus forte raison, l'érudit qui voit, entend et sait ce qu'il y a en son for intérieur, devra être à l'intérieur comme à l'extérieur (to'ho kébaro - תוכו כברו). Il devra être sincère en spiritualité.

-> "Tout élève dont l'intérieur ne correspond pas à l'extérieur (to'ho kébaro - תּוֹכוֹ כְּבָרוֹ), qu'il ne mette pas les pieds dans la maison d'étude"
[Rabban Gamliel le jour où il a été nommé Nassi - guémara Béra'hot 28a]

On peut noter que :
- les 2 lettres internes (coeur) du mot : "to'ho" (intérieur - תוכו) sont וכ, de valeur 26 comme le Nom Divin (יהוה), ce qui représente la spiritualité que nous devons mettre sur notre coeur, comme il est écrit : "tu mettras sur ton coeur" (והשבת אל לבבך - Vaét'hanan 4,39).
- les 2 lettres extérieures de "kébaro" (כברו) sont les mêmes : כו.
Nous devons intégrer la spiritualité que nous connaissons à l'intérieur et à l'extérieur.

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-> On voit également cela dans les lettres cachées et révélées du mot סיני (Sinaï - qui représente la spiritualité puisque la Torah y a été donnée).
Les lettres cachées sont : סמך , יוד , נן , יוד ont une valeur numérique identique à celle des lettres extérieures.
En effet : ס a une guématria de 60, qui est la même que מ,ך.
De même, י est égal à 10, comme ו,ד.
Le נ est composé de 2 fois נ.

=> On voit également dans le terme Sinaï, symbole de la Torah, que notre spiritualité doit être autant présente dans notre intériorité que dans notre extériorité.

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-> Les lettres de Pharaon (פרעה) réarrangées forment הערף (aoref - la nuque). Le cou sépare les מח et לב , l'esprit (moa'h) et le cœur (lev). Cela symbolise celui qui n'intériorise pas ce qu'il sait.
Moché, quant à lui, était tout le contraire. Le midrach raconte que lorsque Pharaon a cherché à tuer Moché, le cou de Moché est devenu une colonne de marbre (en allusion dans Yitro 18,14).
A un niveau plus profond, cela signifie que les מח et לב de Moché ne peuvent être séparés. C'est le niveau auquel se trouvait Moché.

Avoir de vénérables visiteurs grâce à la Torah

+ Avoir de vénérables visiteurs grâce à la Torah :

-> Celui qui défend la Torah d'un gadol qui le précède peut mériter de le saluer dans le futur.
Nous voyons cela dans la guemara (Baba Kama 111b) où Rava dit : "Quand je mourrai, Rabbi Ochaya viendra me saluer parce que j'ai interprété la michna en accord avec lui."

-> Rabbi Yéhouda ha'Hassid (séfer 'Hassidim (559) écrit que lorsqu'un tsadik qui a expliqué les paroles d'un autre tsadik, comme un amora qui a expliqué les paroles d'un tana, meurt, le tana sort pour le saluer avec un visage heureux et marche avec lui et demande aux anges (mala'him) d'être indulgents envers lui. Il l'amène devant Hachem pour dire du bien de lui.

-> Le Chach ('Hochen Michpat) a écrit qu'il est certain que lorsque son heure viendra de quitter ce monde, les tanaïm le salueront parce qu'il a défendu leurs positions.

-> Dans le séfer Maguid Mécharim (Vayakel), il est dit que parce que rabbi Yosef Karo a expliqué le Rambam et le Tour, ils sont un bon avocat pour lui devant Hachem et ils viendront saluer son âme (néchama) quand il sera temps pour lui de quitter ce monde.

-> Rabbi Yéhochoua Heschel 'Harif (1593-1648 - le Pné Yéhochoua) a écrit un livre intitulé Maguiné Shlomo. Ce livre défend Rachi des questions des Tossafot. C'est pourquoi il est appelé מגיני שלמה (Maguiné Shlomo), parce qu'il a protégé (maguen - מגן - qui signifie bouclier) par Rachi, dont le nom était Shlomo (rabbi Shlomo Yits'haki).
Dans l'introduction (hakdama), il est dit que Rachi est apparu à l'auteur de son vivant avec une grande joie et a dit "tu es louable dans ce monde et tout est bien avec toi dans l'autre monde car tu m'as sauvé des puissants lions que sont les Baalé Tossafot. Je viens vous accueillir dans l'autre monde avec tous mes élèves".
C'est ce qui s'est produit lorsqu'environ une demi-heure avant le décès de rabbi Yéhochoua Heschel 'Harif, des gédolim de Cracovie étaient présents à son chevet. Rabbi Yéhochoua a dit devant eux : "libérez un espace car Rachi et son saint entourage sont venus et il m'a salué joyeusement pour me montrer le chemin de la vie puisque j'ai toujours été à sa droite pour résoudre les questions posées par les Tossafos sur son commentaire."

-> Il en va de même lors du décès de rabbi Shlomo Heiman (1892-1945). Juste avant sa mort, ses étudiants qui étaient avec lui ont rapporté ses dernières paroles : "De grands invités arrivent. Préparez deux chaises, une pour rabbi Akiva Eiger (1761-1837) et l'autre pour rabbi 'Haïm Ozer Grodzensky (1863-1940)".

Témoigner notre amour pour Hachem

+ Témoigner notre amour pour Hachem :

"Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes possessions" (Vaét'hanan 6,5)

-> "Tu dois aimer Hachem, ton D." = [cela signifie] que le Nom Divin devienne aimé [par les autres] grâce à tes efforts.
[guémara Yoma 86a]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Intro - 'Homat haDat) écrit :
Être vigilant à ce que les autres observent les lois d'Hachem, c'est l'essence même du commandement positif d'aimer Hachem, que nous déclarons chaque matin et chaque soir [dans le Shéma].

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - aava) enseigne :
Tout comme notre ancêtre Avraham a promulgué la croyance [en Hachem] par un grand amour, nous devons L'aimer au point d'amener les gens à Lui et les attirer à Le servir.

[d'une certaine façon, l'effort que fait un juif pour inciter par amour autrui à renforcer sa relation avec Hachem, est une indication importante de son amour d'Hachem.
Plus tu aimes Hachem, plus tu as envie qu'autrui en vienne à l'aimer (ex: je me travailles pour parfaire mes traits de caractère, pour être toujours joyeux, agréable, ... comme cela j'attire par l'exemple autrui vers une vie selon la Torah). ]

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-> Selon le Rambam (Séfer haMitsvot - commandement positif n°3) :
Nos Sages ont enseigné que cette mitsva ("Tu dois aimer Hachem, ton D.") inclut l'appel à l'humanité entière à servir Hachem et à croire en Lui.
En effet, de la même manière que lorsque vous aimez une personne, vous la louez et appelez les autres à se rapprocher d'elle, de même, si vous aimez vraiment Hachem, par votre compréhension et votre réalisation de Sa véritable existence, vous répandrez certainement cette connaissance véritable que vous connaissez aux ignorants et aux insensés.
[Nous voyons que cette mitsva inclut la diffusion de l'amour d'Hachem aux autres, comme il l'enseigne ] le Sifri : " 'Tu aimeras Hachem' = c'est-à-dire Le rendre aimé des créatures, comme l'a fait ton ancêtre Avraham, comme il est écrit : " Les âmes qu'ils ont transformées en 'Haran (Lé'h Lé'ha 12,5)".

Le sens de ce Sifri est qu'Avraham, suite à sa profonde compréhension d'Hachem, a acquis l'amour pour Hachem, comme en témoigne le verset : "Avraham, qui m'a aimé". Cet amour puissant l'a donc poussé à appeler toute l'humanité à croire en Hachem.
De même, vous devez L'aimer au point d'attirer les autres vers Lui.

[ si une personne aime vraiment Hachem, elle s'assurera de partager ce plaisir avec d'autres, tout comme elle partagerait toute bonne chose avec un ami ou un être cher.]

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-> Le 'Hovot haLévavot (chaar aavat Hachem - chap.6) dit :
Voici les indices qui montrent qu'une personne aime vraiment Hachem ... Parmi eux, il y a le fait qu'elle dirige et guide [les autres] pour servir Hachem, que ce soit par la douceur ou par la ténacité, selon le moment et le lieu, le groupe de personnes et leur statut, qu'il s'agisse de l'élite ou des gens du peuple.

-> Selon le 'Hovot HaLévavot (chaar aavat Hachem - chap.6) la preuve de l'ahavat Hachem d'une personne est qu'elle fait tout ce qu'elle peut pour guider et enseigner aux autres la Torah et l'avodat Hashem.
Le rav Avraham Tabor explique : Hachem souhaite que chaque personne juive établisse un lien avec Lui en étudiant la Torah et en observant les mitsvot. Si vous aimez Hachem, vous pouvez, pour ainsi dire, l'aider à atteindre cet objectif en aidant d'autres juifs à apprendre la Torah.

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat - Vaét'hanan 6,5) rapporte le rav Isser Zalman Meltzer :
À ce sujet ("Tu dois aimer Hachem, ton D.") ... puisque, malheureusement, aujourd'hui, il y a tant de [juifs] qui sont éloignés du vrai chemin, nous sommes absolument tenus de nous engager à les rapprocher de servir Hachem ou à soutenir ceux qui le font.
Bien qu'autrefois, ce rôle était exclusivement réservé à des personnes spéciales et nobles qui se sanctifiaient pour accomplir cette mitsva, aujourd'hui, tout le monde peut prendre part à cette occasion de démontrer son amour pour Hachem.

-> Selon le rav Aryeh Kaplan (Reaching out - p.2) :
Quel est le verset le plus important de la Torah?
Il s'agit du Shéma (Vaét'hanan 6,4), "Écoute, Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un".
La plupart d'entre nous sait qu'il s'agit de la déclaration la plus fondamentale de la foi juive. Nous nous exclamons que nous croyons en D., qu'Il s'intéresse à nous et qu'Il est Unique.
Avant de faire cette déclaration, la plus importante de toutes, nous prononçons une autre courte phrase : "Écoute, Israël". Il ne suffit pas qu'une personne déclare : "Hachem est notre D., Hachem est Un". Nous devons appeler et proclamer cette vérité à tout Israël (tous les juifs) : "Écoute, Israël."
Si une personne croit vraiment en D., alors elle ne peut pas rester indifférente lorsque d'autres ne partagent pas cette croyance. Quand une personne est en possession d'une grande vérité, alors elle veut la partager avec les autres. Lorsque l'on a accès à la plus grande Vérité du monde, ce partage devient impératif.

[chaque juif à son niveau peut permettre à ce que d'autres aiment davantage Hachem. Par contre, il faut faire attention à se mettre à la place d'autrui, non pas en Lui imposant quelque chose, mais plutôt parlant à son coeur, et en l'attirant vers quelque d'agréable, de sublime.
La Torah est constituée de nombreuses facettes, car ce qui peut être incroyable à mes yeux est quelconque aux yeux d'un autre, et inversement.]

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-> Le Rambam (Moré Névou'him - par.2, chap.51) écrit :
[Hachem dit : J'ai accordé une attention particulière à Avraham] "Parce que je sais qu'il commandera à ses enfants et à sa famille après lui" =cela signifie que le but de tout le travail [des Patriarches] était de diffuser le monothéisme à travers le monde et de préparer les gens à aimer Hachem. C'est la raison pour laquelle ils ont mérité ce niveau élevé.

-> Le rav El'azar Grunberger commente :
Avraham a transmis son ADN spirituel à ses descendants. Un aspect important de cet ADN unique est la responsabilité d'aider les autres juifs à connaître Hachem et à développer une relation d'amour et de Le servir.
Atteindre des niveaux spirituels élevés est en fin de compte un cadeau d'en-Haut. Nos ancêtres ont mérité ce cadeau en raison de leur dévouement à l'accomplissement de la mission de diffusion de la connaissance et de l'amour d'Hachem. Nous devons faire de même.

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-> Une fois que l'on s'est suffisamment développé, c'est un privilège et un mérite particuliers, si l'on en a la capacité et la possibilité, d'enseigner la Torah aux autres et de les encourager et de les guider dans la avodat Hachem.
Le 'Hovot haLévavot (chaar aavat Hachem - chap.6) va jusqu'à dire que même si une personne a travaillé sur elle-même jusqu'à ce qu'elle devienne presque aussi grande qu'un navi (prophète), ses mérites n'approchent pas ceux d'une personne qui enseigne [la Torah, comment servir Hachem, ...] aux autres.

Cependant, certains hésitent à consacrer leur temps précieux à l'enseignement aux autres. Bien entendu, une telle décision ne peut être prise qu'avec les conseils d'un véritable grand en Torah, mais il convient de citer les paroles enflammées du Pélé Yoetz (chaar Torah) :
"Les personnes qui hésitent à étudier avec leurs enfants ou avec d'autres jeunes talmidim parce qu'elles considèrent que c'est un bitoul Torah font une erreur. Elles prétendent que lorsqu'elles apprennent seules, elles sont capables de couvrir de nombreux pages de guémara et de Poskim (Décisionnaires) et d'écrire tous leurs 'hidouchim, mais si elles doivent enseigner, cela prend beaucoup de temps de tout répéter encore et encore jusqu'à ce que le talmid ne comprenne plus, et cela implique une quantité énorme de labeur et d'efforts extrêmes.
Cependant, cela ne dérange pas quelqu'un qui agit pour l'amour d'Hachem et qui veut apporter de la satisfaction à Hachem, et apporter de la satisfaction/plaisir (na'hat roua'h) à Hachem devrait être le seul but de notre vie. Cette personne choisira ce qui apporte le plus de na'hat roua'h à Hachem.
Et Hachem reçoit beaucoup plus de satisfaction vous enseignez à l'enfant de quelqu'un ou à votre propre enfant, même si vous leur enseignez seulement le aleph-beis, qui est l'étude pur de quelqu'un qui n'a pas commis de péché, que si vous apprenez vous-même Néguaïm et Ohalot [deux traités très difficiles discutant d'impureté et de pureté (touma et de tahara)]".

Sauver la vie spirituel d’autrui

+++ Sauver la vie spirituel d'autrui :

"Quiconque sauve la vie d'un seul juif, est considéré comme ayant sauvé le monde entier"
[guémara Sanhédrin 37a]

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-> "Tu ne resteras pas [sans rien faire] devant le sang de ton prochain" (Kéodchim 19,16)

-> Le Chla haKadoch (Kédochim 60) écrit :
Si nous sommes obligés de sauver le corps d'une personne, nous devons certainement sauver son âme. Par conséquent, si vous voyez quelqu'un transgresser d'une manière telle qu'il perd sa part dans le monde à venir, vous devez le sauver.
Il est dit : "Tu ne dois pas rester passif devant le sang de ton prochain", c'est-à-dire que tu ne dois pas te retenir [de le sauver] puisqu'il est ton prochain dans [l'observation] de la Torah et des mitsvot.

-> Selon le Min'hat 'Hinoukh (239,4) :
Il me semble que l'obligation de réprimander n'est pas seulement basée sur le commandement [de la to'hakha], mais qu'elle est également requise par le commandement selon lequel : "Tu ne dois pas rester sans rien faire devant le sang de ton prochain", puisque [l'obligation de sauver une personne qui transgresse la Torah] n'est pas moins [importante] que de [sauver] une personne qui se noie dans la rivière.

-> De son côté, le 'Hafets 'Haïm ('Homat haDaT) enseigne :
Ceci est similaire à une situation dans laquelle une personne voit une autre personne se noyer dans une rivière ou faire face à un autre danger. C'est une mitsva de la secourir et il est interdit de rester inactif et de "rester sur son sang". S'il n'a pas la force de le sauver par lui-même, il est tenu d'engager d'autres personnes pour le secourir.
Celui qui manque à ses obligations dans ce domaine est en infraction avec [le commandement selon lequel] "Tu ne dois pas rester [les bras croisés devant le sang de ton prochain]."
De même, vous devez utiliser toutes vos ressources pour arrêter votre ami gravement malade qui ,par dépression, veut consommer quelque chose qui causera sa mort.

Il en est de même lorsque nous voyons des personnes qui, rattrapées par la faiblesse et les bêtises de la société contemporaine, ont oublié la Torah Divine et combien est essentielle l'obligation d'accomplir les mitsvot. En conséquence, ils en viennent à violer des préceptes qui font que leurs âmes sont coupées de l'au-delà éternel.
Certainement, nous ne devons pas manquer à notre obligation de les revigorer pour qu'ils accomplissent la parole d'Hachem, afin d'éviter qu'ils ne se soumettent à la colère divine.

[Nous comprenons intuitivement l'importance de sauver la vie d'une personne lorsqu'elle est menacée par un danger physique. Sauver une vie spirituelle est encore plus important car sauver une personne physiquement, c'est pour sa vie dans ce monde, tandis que la sauver spirituellement, c'est pour l'éternité.
Sous couvert d'une bonne attention, il faudra être très vigilant à ne pas blesser/vexer autrui. En effet, notre génération est faible, et on doit considérer autrui comme s'il avait un coup de soleil sous son habit. Certes, on peut lui donner une remarque, mais elle doit être faite avec beaucoup d'amour et de douceur, car la peau avec un coup de soleil est très très réactive, et ça fait mal.
Par ailleurs, notre devoir de sauver spirituellement autrui, implique qu'on est au moins aussi exigeant avec nous-même! ]

-> Le 'Hafets 'Haïm ('Homat haDaT) ajoute :
La Torah nous exhorte, lorsque nous rencontrons le bœuf ou l'âne perdu d'un ami, à le lui rendre. Elle dit : "Ne détourne pas le regard lorsque tu vois le bœuf ou le mouton perdu de ton frère ; tu dois les rendre à ton frère...".
Nous pouvons comprendre à partir de là que si la Torah est si préoccupée par les biens d'un juif, même pour son bœuf ou son mouton qui s'est embrouillé et s'est égaré du chemin, que la Torah nous demande de déployer de grands efforts pour les ramener dans le bon chemin, à combien plus forte raison devons-nous avoir de la compassion pour une âme juive qui s'est égarée. Même si cela exige des efforts considérables, nous devons faire tout notre possible pour nous assurer qu'il soit ramené sur le bon chemin.

[ainsi, la mitsva de hachavat avéda va au-delà du retour d'un objet perdu ; elle s'applique même au sauvetage de la vie spirituelle d'un juif. Rempli de joie et d'amour d'autrui, nous devons chercher à atteindre les juifs et à les amener sur le chemin de la Torah et des mitsvot.
(il est à noter que cela peut se faire par notre exemplarité. Si nous envoyons une image positive, agréable, de ce qu'est être un juif, alors autrui (dont nos enfants) vont vouloir suivre cette façon de vie si belle, si pleine de sens dans le bonheur (notre intériorité [âme] étant pleinement respectée et épanouie). ]

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-> Hillel enseigne : "Soyez parmi les disciples d'Aharon : aimez la paix et poursuivez la paix, aimez l'humanité et rapprochez-la de la Torah."
[Pirké Avot 1,12]

-> Tout comme il convient de s'aimer soi-même en étudiant la Torah comme les étudiants d'Aharon, il convient d'aimer l'humanité d'une manière qui la rapprochera de la Torah.
[rav Moché Almosnino - sur Pirké Avot 1,12]

-> "[On doit] aimer l'humanité et l'attirer à la Torah" (Avot déRabbi Nathan)
[...]
Une personne doit s'éveiller pour avoir pitié de telles personnes [qui sont loin d'Hachem], tout comme on le ferait si l'on voyait un indigent nu qui n'a pas de vêtements.
Comment une personne peut-elle penser habiller son âme dans les royaumes supérieurs alors qu'elle est nue en Torah et en mitsvot? [en donnant du spirituel à autrui, on lui permet d'être riche spirituellement dans l'éternité de la vie du monde à Venir]

C'est ce que [nos Sages] déclarent dans le Tana Débé Eliyahou (chap.27) :
[Il est écrit : ] "Quand tu vois un homme nu, habille-le" (Yéchayahou 58,7). A quoi cela fait-il référence?
Si vous voyez une personne qui est dépourvue de connaissances en Torah, amenez-la chez vous et apprenez-lui à lire le Shéma et les prières. Enseignez-lui un verset ou une loi chaque jour et encouragez-la à accomplir des mitsvot, car il est comparé à celui qui est nu.
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed 3,7]

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-> Le rav Aharon Leib Steinman (discours à Lev léA'him - en Nissan 5757 [1997])
"Les juifs du monde entier s'assimilent.
On m'a dit qu'au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis l'Holocauste (Shoa), des millions de juifs se sont assimilés avec des non-juifs.
Au lieu qu'Hitler anéantisse le peuple juif, nous nous anéantissons nous-mêmes car des millions de juifs se marient entre eux. Il n'y a pas de plus grande tragédie que celle-ci.
Au moins, ceux qui ont été tués sont morts en martyrs qui ont sanctifié le nom d'Hachem, mais aujourd'hui, la nation juive disparaît ..."

La mitsva de la réprimande

+ La mitsva de la réprimande (to'hakha) :

-> "Tu dois sûrement réprimander ton prochain (litt. réprimandez, vous devez réprimander - hokhéa'h tokhia'h), et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Selon la guémara (Arachin 16b) :
D'où savons-nous que celui qui voit son prochain faire quelque chose de déshonorant est tenu de le réprimander?
C'est ce qui est écrit : "Réprimandez, vous devez réprimander." Si on l'a réprimandé et qu'il n'a pas écouté, on en déduit qu'il faut retourner le réprimander à nouveau.

-> Le Rambam (Sefer haMitsvot - commandement positif n°205) écrit :
Il nous a ordonné de réprimander un pécheur ou celui qui voudra pécher, et de l'arrêter verbalement.
[...]
Il ne nous est pas permis de dire : "Je ne pécherai pas ; et si quelqu'un d'autre pèche, c'est entre lui et Hachem". Cette [attitude] est contraire à la Torah.
Au contraire, il nous est commandé de ne pas transgresser, ni de permettre à un autre juif de transgresser.
Si une personne se prépare à transgresser, chaque individu est tenu de l'avertir et de l'empêcher de transgresser.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chaar I,50) enseigne :
Il est écrit : "Tu dois sûrement réprimander ton prochain et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui". Nous voyons que celui qui ne le réprimande pas sera puni à cause de ses péchés.

-> Selon le Chla haKadoch (Vavé Ha'amoudim - chap.27) :
La réprimande est un commandement positif, comme il est écrit : "Tu dois sûrement réprimander ton prochain." Il s'agit d'une mitzvah extrêmement importante (raba bim'od).

-> Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haim - Pirké Avot 2,1) :
Tout le monde pense que la mitsva de la réprimande (to'hakha) n'a été commandée qu'aux orateurs et aux rabbins. La vérité est que [cette attitude] est corrompue, puisque cette mitsva [incombe] à chaque juif. Même une personne simple qui observe un mauvais trait de caractère chez son ami doit le réprimander.

-> Le Pélé Yoets (394) écrit :
Faire des reproches est l'un des 248 commandements positifs, comme il est écrit (Vayikra 19:17) : "Tu réprimanderas ton prochain et tu ne dois pas supporter le péché à cause de lui"
Chaque juif est tenu de respecter cette mitsva.
Ce n'est pas comme le pensent de nombreux ignorants que cette mitsva n'a été donnée qu'aux érudits de la communauté. Au contraire, chaque personne juive est tenue de réprimander son collègue lorsqu'elle le voit pécher ou négliger une mitsva.
Cette obligation pèse davantage sur les gens ordinaires, car leurs paroles peuvent avoir un impact plus important que celles de l'érudit. Lorsque l'érudit corrige les gens, ils peuvent répondre : "Personne d'autre ne peut se montrer à la hauteur de cet érudit vertueux ..."
De plus, le savant n'est généralement pas à proximité des masses pour observer leurs actions. Ce n'est pas le cas de ceux qui font partie des cercles sociaux d'une personne. Lorsqu'un collègue fait un reproche, il doit dire : "Mon frère, ne fais pas le mal. J'ai aussi [très] envie de faire ce que tu fais, mais j'ai peur de pécher et de subir le jugement d'Hachem. Pourquoi ne pas nous préoccuper de l'honneur de notre Créateur ... et de notre propre destruction?"
Quand on s'exprime avec des mots comme ceux-là, ils ont un impact.

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-> La guémara (Shabbath 119b) nous rapporte :
Jérusalem n'a été détruite que parce que [les habitants] ne se sont pas réprimandés les uns les autres.

-> Le Noa'h Weinberg fait remarquer :
Une réprimande révèle l'expression de la réalité qui nous regarde droit dans les yeux.

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-> Il est écrit dans la guémara (Arachine 16b) :
Rabbi Tarfon a dit : "Je serais étonné qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui accepte les réprimandes, car si on lui dit : "Enlève le grain d'entre tes yeux", il répondra : "Enlève la poutre d'entre tes yeux"!"
Rabbi Elazar ben Azaria a dit : "Je serais stupéfait qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache délivrer une réprimande !".

-> Le 'Hazon Ich (Yoré Déa 2:28) enseigne :
[Le Chafetz Chaim] a écrit à la fin du Séfer Ahavat 'Hessed au nom du rav Molin qu'il existe une mitsva d'aimer les réchaïm pour cette raison [qu'ils sont considérés comme irréprochables].
Il cite la réponse du Maharam Lublin selon lequel pour nous [dans le monde d'aujourd'hui, quelqu'un qui a fauté, même s'il a été réprimandé, doit être considéré] comme s'il n'avait pas encore reçu de réprimande, car nous ne savons pas comment réprimander et nous considérons donc [ceux qui ont pu fauter] comme s'ils étaient irréprochables.

-> Il est écrit dans Michlé (10,20) :
La langue du juste est de l'argent de choix ; le cœur du racha vaut peu.

-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 10,20) commente :
Je serais étonné qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache faire une réprimande, car [un fauteur] n'écoutera pas si quelqu'un le châtie durement et le dénigre en disant : "Comment as-tu pu faire cela..." et le dénigre ainsi.
En revanche, le juste qui sait réprimander vient avec des mots positifs et attire les gens vers la Torah lorsqu'ils l'écoutent, car tout le monde attend avec impatience [d'entendre parler d'éthique et de Torah de sa part] comme Aharon qui aimait la paix et la recherchait et les rapprochait de la Torah.
C'est [ce que le verset veut dire lorsqu'il compare la langue des justes à] de l'argent de choix. Tout comme tout le monde court après l'argent de qualité, tout le monde court après la langue réprobatrice du juste, car tout le monde accepte [la réprobation] de sa part et il est agréable aux gens.

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,8) écrit :
Au début, une personne qui fait des reproches à son prochain ne doit pas lui parler durement jusqu'à ce qu'il en soit gêné ... C'est ce que nos Sages ont dit : "Devrais-tu le réprimander au point que son visage change de couleur?" La Torah dit : "Tu ne dois pas supporter un péché à cause de lui" = de cela, nous apprenons qu'il est interdit à une personne d'embarrasser un [autre] juif.

[d'une certaine façon de même que la mitsva de l'étrog faite sur un étrog volé n'a pas de valeur (mitsva faite sur le dos d'une avéra), de même lorsqu'on fait la mitsva de réprimander en faisant du mal intérieur à autrui, cela n'a pas plus vraiment de valeur.
Ainsi, à l'image d'une opération où l'on va prendre de grandes précautions pour ne pas faire mal à une personne, de même nous devons être très délicat, lui dire des paroles d'appréciation, d'encouragement, attendre le bon moment, pas devant tout le monde, ... pendant qu'on l'opère (notre réprimande).
Si autrui est à la moindre blessure à son amour-propre, alors l'opération aura ratée. ]

-> Le Or'hot Tsadikim (chaar aava) enseigne :
Il y a beaucoup à gagner à s'engager auprès des autres avec affection et amitié. Il y a un bénéfice pour ce monde et un bénéfice pour le monde à Venir ...
Le bénéfice pour le monde à Venir est que lorsqu'une personne est aimée de tous, elle acceptera ce qu'elle a à dire et elle aura la capacité de la réprimander pour qu'elle s'amende.

-> Selon le Tiféret Israël (sur Pirké Avot 1,12) :
lorsque vous réprimandez les gens, veillez à protéger leur amour-propre. Il ne doit pas être prononcé avec colère mais avec douceur et encouragement, comme un père qui est miséricordieux avec son fils.
C'est le seul moyen de rapprocher les gens de la Torah, car une personne n'acceptera pas les conseils de quelqu'un qui la déteste. Il n'écoutera qu'une personne [dont il sent] qu'elle l'aime et se soucie de lui.

-> Selon le rav 'Haïm de Volozhin (Kéter Roch 143) :
La réprimande ne doit pas être prononcée avec dureté, car les mots durs ne sont pas pris en compte.
Elle doit plutôt être exprimée avec douceur. Si une personne est totalement incapable de parler doucement, elle est dispensée de donner une réprimande

-> Le rav El'hanan Grunberger commente :
L'objectif de la réprimande est d'aider les juifs à améliorer leur vie en corrigeant leurs erreurs et en les rapprochant de la Torah et des mitsvot. Puisqu'il existe différentes manières d'y parvenir, il faut évaluer si délivrer la réprimande est, en fait, la manière la plus efficace d'atteindre le résultat souhaité.
Si une personne n'est pas en mesure de remplir les conditions pour délivrer la réprimande, un sourire chaleureux, une conversation agréable ou une invitation pour le Shabbat peuvent également permettre d'atteindre le but ultime du kirouv.
[parfois en faisant une remarque indirecte (ex: je viens d'apprendre qu'il faut mieux ...), en montrant l'exemple, ... peuvent permettre d'éviter de blesser l'autre. ]

-> Il est écrit dans les Chéélot ou Téchouvot du Avné Nézer (Yoré Déa - 127) :
S'il est évident que [le celui qui a fauté] ne tiendra pas compte [de la réprimande] et qu'il transgressera de toute façon, alors il n'y a pas de concept de responsabilité entre juifs. Il est donc interdit de le réprimander car cela ne fera qu'augmenter sa responsabilité en matière de punition.
[avant il fautait sans le savoir, maintenant il faute en sachant que c'est interdit, ce qui est plus grave. Ainsi, il faut mieux ne rien dire si on sait qu'il ne va pas changer. Plutôt prions Hachem pour cela, et laissons la porte ouverte au cas où il soit un jour davantage réceptif. ]

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 54,3) :
Rabbi Yossi bar 'Hanina a déclaré : "La réprimande mène à l'amour, comme il est dit : 'Réprimande le sage et il t'aimera' (Michlé 98)".
C'est l'approche de Rabbi Yossi bar 'Hanina qui a déclaré : "Tout amour qui n'est pas accompagné de réprimande n'est pas vraiment de l'amour."
Reich Lakich a dit : "La réprimande mène à la paix ... toute paix qui n'est pas accompagnée de réprimande n'est pas la paix."

Le rav El'azar Grunberger explique : Pourquoi selon Rabbi Yossi bar 'Hanina, l'amour dépend-il de la composante de la réprimande? L'explication doit être que le véritable amour que l'on porte à autrui exige de toujours veiller à son bien-être et à son amélioration, ce qui conduirait inévitablement à une réprimande constructive, augmentant ainsi l'amour entre eux.
[on doit faire attention à ce que notre réprimande soit 100% pour le bien d'autrui, et non pas motivé par une envie de supériorité (inconsciemment on peut penser : lui n'agit pas bien, donc moi je suis quelqu'un de bien (car mieux que lui), et en plus je fais des réprimandes! L'être humain aime bien abaisser l'autre, pour mieux se sentir plus relevé. Cela est plus simple que de faire les efforts pour s'améliorer soi-même, et surtout on n'a pas tous les mêmes domaines sur lesquels on doit travailler son caractère. ]

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,7) écrit :
Lorsque quelqu'un fait des reproches à son prochain, que ce soit à cause d'un [tort commis] contre lui ou à cause d'une affaire entre son prochain et D., il doit le réprimander en privé. Il doit lui parler avec patience et douceur, en l'informant qu'il ne fait ces déclarations que pour le bien-être de son collègue, pour lui permettre de mériter la vie du monde à venir.

-> Le rav Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Vayétsé 29,11) enseigne :
Celui qui fait une réprimande doit aimer celui qui a fauté au moment où il le réprouve.
Nous ne pouvons pas réprimander un pécheur lorsque cela l'humilie ... il ne s'agit pas seulement d'une violation de l'embarras des autres, mais une telle réprimande ne constitue même pas un accomplissement de la mitsva de réprimande, puisqu'elle n'a pas été prononcée par amour.
[ainsi la mitsva de réprimande doit être basée sur l'amour, l'attention et la considération pour la personne à laquelle on s'adresse, sinon elle n'en est pas (voir ça peut être une avéra de blesser autrui). ]

-> Selon le 'Hazon Ich (Yoré Déa 2:16)
Dans la situation actuelle (où notre génération à beaucoup baissée spirituellement par rapport aux précédentes), nous sommes obligés de ramener [les non-observants] à la lumière [de la judaïcité] avec des "liens d'amour" au mieux de nos capacités [ce qui est le moyen approprié de réparer le monde à notre époque].

[ainsi, à notre génération à la différence de par le passé, il faut approcher les réprimandes avec beaucoup d'amour, plutôt qu'une remontrance sévère.]

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-> b'h, également sur le sujet de la réprimande : https://todahm.com/2021/09/10/la-reprimande

La signification de la prière est qu'elle est une connexion et un attachement ; à travers elle, l'homme peut se connecter à Hachem.
L'homme est fini, tandis qu'Hachem est infini. Il en ressort donc que par la prière, l'homme s'élève du niveau du fini au domaine de l'infini.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi]

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Le rabbi de Berditchev commente le verset (Chémot 2,25) ainsi :
-> "vayar Elokim ét Bné Israël" = Hachem a vu qu'ils avaient crié ;
-> "vayéda Elokim" = le terme "vayéda" peut dire " connaître", mais également se connecter/lier, comme dans : "véa'Adam yada ét 'Hava ichto" (Béréchit 4,1). [yada = fait référence à l'intimité dans un couple, où ils sont le plus intimement liés. ]
=> Ainsi, le verset nous enseigne qu'en Egypte le peuple juif a crié d'une manière qui a formé un pont vers l'infini, permettant à Hachem de se connecter à leur douleur et d'être ému pour les aider (vayéda Elokim).

[ainsi, lorsque nous prions de tout notre cœur et de toute notre âme, avec une supplication déchirée et authentique comme un fils devant son père, nos paroles forment un pont entre notre monde fini et l'infini. Par ce portail, Hachem descend dans notre douleur et répond par un salut rapide.]

Faire du ‘hessed & étude de la Torah

+ Faire du 'hessed & étude de la Torah :

-> Le 'Hazon Ich a dit à un talmid 'hakham s'interrogeant s'il valait mieux consacrer son temps de 'hessed à plutôt étudier la Torah :
"Si tu veux de la clarté dans l'apprentissage de la Torah, le moyen d'y parvenir est de faire du 'hessed. Votre 'hessed ... est le meilleur investissement que vous puissiez faire.
La Torah n'est pas un exercice intellectuel ; c'est une question d'âme. Plus l'âme (néchama) d'une personne est élevée et purifiée, plus elle sera capable d'absorber la Torah.
Votre effort [dans le 'hessed] garantira votre succès dans l'apprentissage, et non pas l'inverse."

-> Le 'Hazon Ich enseigne :
"D. préserve de penser que la Torah est une sagesse comme les autres. Elle est la conscience (le néféch) même de chaque juif.
Lorsque ce néfech grandit en chacun, par l'accomplissement d'actes de 'hessed (faire du bien à son prochain) notamment, il est apte à recevoir encore plus de Torah. Et on ne perd rien en retour, bien au contraire."

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-> Une autre fois, le 'Hazon Ich répondit à un étudiant en yéchiva :
La guémara (Shabbath 105a) explique que le mot "Anochi" est un acronyme de "Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah] (Ana nafchi katavit yaavit).
Le Ram'hal explique qu'Hachem s'est, pour ainsi dire, inscrit Lui-même dans les lettres de la Torah.
Le Ramban (intro de son commentaire sur la Torah) établit que la Torah est une longue chaîne de Noms d'Hachem.

Si l'on considère que la Torah est une entité spirituelle, comment une personne faite de chair et de sang peut-elle entrer en relation avec un objet éternel et étranger à ce monde?
Ce type de connexion n'est possible que lorsque l'âme d'une personne a affiné son corps. Cela se produit lorsqu'il ne cède pas à ses désirs matériels et s'engage dans autant d'activités spirituelles que possible. Votre 'hessed est en train de raffiner votre âme.

Par conséquent, votre implication dans le 'hessed n'est pas une contradiction avec l'apprentissage de la Torah. Au contraire, c'est la façon dont tu atteins une acquisition de la Torah. Ce n'est qu'alors que la Torah ne fera plus qu'un avec vous.
Il en va de même pour chacun d'entre nous. Sinon, nous ne sommes que des âmes dans lesquelles on aurait chargé des livres saints.

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-> Le rav 'Haim Kanievsky souligne : "Tous les temps d'apprentissage ne sont pas égaux, et si vous voulez magnifier vos réalisations en matière de Torah, le meilleur moyen d'y parvenir est le 'hessed."
[rapporté par le rav Michel Yéhouda Lefkovitz]

-> Il est écrit : "Alors, tu prendras plaisir en Hachem" (az titanég al Hachem - Yéchayahou 58,13).
Ce verset ne fait pas seulement allusion au monde à venir, mais également à ce monde. Et le plaisir principal est de faire du 'hessed aux autres.
[rav Meir 'Hadach]

-> La santé spirituelle de la nation juive peut être mesurée en évaluant notre compassion pour les autres.
Le véritable perfection (chlémout) comporte 3 aspects : une personne doit être shalem (en paix) avec les autres, avec elle-même et avec son Créateur. [Maharal]
Vivre de manière égoïste nous éloigne de tout ce qui est saint. La Présence Divine ne s'installe sur nous que lorsque nous sommes unis pour prendre soin les uns des autres. À ce moment-là, Il est notre Roi, et nous sommes Son peuple. [rabbanit Feldbrand]

Tout comme une structure solide a besoin d'un soutien fiable, chacun d'entre nous a besoin d'une base solide pour nous aider dans nos voyages à travers la vie. La michna des Pirké Avot nous informe que nous sommes soutenus par la puissance de la Torah, de la avodah (prière) et des guémilout 'hassadim ('hessed). Si l'une de ces fondations est faible, notre structure [personnelle et collective] s'effondrera. Elle n'aura pas la capacité de nous propulser vers le Gan Eden.
[voir aussi : https://todahm.com/2021/04/25/la-torah-une-mitsva-entre-lhomme-et-lui-meme ]

-> La guémara (Avoda Zara 17b) rapporte :
Rav 'Hananya ben Téradiyon, l'un des 10 martyrs tués par les Romains, a dit à Rabbi Elazar ben Prata : "Je n'ai pas été épargné [de devoir mourir] parce que je n'ai fait qu'apprendre la Torah, alors que toi tu as été épargné parce que tu as appris la Torah et que tu t'es consacré aux guémilout 'hassadim ('hessed)".
=> Rav 'Hananya ben Téradiyon était un gabbaï tsédaka, et pourtant cette guémara nous dit qu'il estimait ne pas avoir fait assez de 'hessed pour mériter le salut.

-> Le géant en Torah, le rav Isser Zalman Meltzer a dit : "Qui dit que je gagnerai mon Gan Eden pour mes livres de Torah? Il est fort probable que mon passeport pour le Gan Eden sera de mes actes de 'hessed".

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-> Un étudiant en Torah avait un compagnon d'étude très faible à qui il fallait répéter de nombreuses fois les choses. L'étudiant passait beaucoup de temps à expliquer des connaissances simples à cette personne, et il pensait qu'il aurait pu exceller s'il étudiait avec d'autres compagnons d'étude ('havroutot).

Il fit part de ses interrogations au Steipler, qui lui répondit que ce 'hessed qu'il prodiguait à son compagnon d'étude serait récompensé par une compréhension plus rapide et plus élevée de ce qu'il étudiait avec d'autres 'havroutot.
Il ne fallait donc pas abandonner son faible partenaire.

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-> "Une personne qui étudie la Torah fait un grand acte de bonté aux juifs"
[le 'Hazon Ich]
[voir aussi : https://todahm.com/2021/09/10/etudier-la-torah-faire-du-bien-a-son-prochain ]

-> Quiconque se consacre uniquement à la Torah, sans pratiquer des actions de bonté (guémilout 'hassadim), est semblable à un homme sans D.
[rav Houna - guémara Avoda Zara 17b]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : https://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain