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Les souffrances précédent la guéoula

+ Les souffrances précédent la guéoula :

-> "Si tu vois une génération où les souffrances débordent comme un fleuve, alors attends-le [le machia'h], comme dit le prophète : "Quand cela deviendra comme un fleuve étroit… Le Rédempteur viendra à Tsion" (Yéchayahou chap.59)".
[guémara Sanhédrin 98a]

-> Le mizmor "Laménatséa'h" (Téhilim 20) a 70 mots.
Le Gaon de Vilna, se basant sur le Zohar, explique que ces 70 mots correspondent aux 70 dernières années de l'exil, période durant laquelle il y aura de nombreuses souffrances.

-> "Au cours de la dernière année, de terribles souffrances et de nombreux décrets difficiles, l'asservissement sera plus sévère, et de nombreuses maladies ; la nature du monde changera et le goût de tout sera repris et tout sera cher ; il n'y aura pas de paix pour "celui qui sort et celui qui entre" ; et les hommes de foi vont mourir, et immédiatement machia'h va venir". [midrach Hechalot Rabbati 36,5]

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-> Le Sia'h Its'hak (dans son pérouch sur la téfila) enseigne :
Nous disons dans les Pessouké déZimra : "boné Yérouchalayim, Hachem"
"Boné" (construit) est au présent, pour signifier que Hachem construit continuellement Jérusalem.
Le Ram'hal dit : "Toutes les souffrances que nous endurons font véritablement partie du processus de la guéoula".
C'est le vrai sens de "boné Yérouchalayim" = Hachem reconstruit continuellement Jérusalem à travers nos souffrances et nos difficultés.

Le Sia'h Its'hak (pérouch sur Chémoné Esré) ajoute que c'est aussi la raison pour laquelle nous disons dans la Amida le "goél Israël" au présent.
Les difficultés constantes que nous subissons tout au long de l'exil ne sont pas des moyens de vengeance, mais leur but est de nous aider à nous purifier et à nous rendre dignes de la guéoula, ce qui signifie que les difficultés/souffrances en elles-mêmes sont considérées comme faisant partie du processus de la guéoula.

-> La guémara (Béra'hot 5a) affirme : "3 bons cadeaux ont été donnés à Israël : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir, et toutes ne sont donnés qu'à travers la souffrance".
Cela nous dit clairement que pour mériter la bonté d'Hachem, nous devons endurer la souffrance.

[lorsque nous comprenons que nos difficultés et souffrances sont les éléments qui construisent les blocs de construction de Jérusalem, de la guéoula et de toute bonté future [éternelle] que nous recevrons, alors nous pouvons les accepter avec joie et amour.
Chacune nous permet de la rapprocher, de l'embellir, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm dit également que la raison pour laquelle nous pouvons espérer la Délivrance, même si les générations précédentes ne l'ont pas méritée, est parce que la souffrance peut nous amener à la mériter.
[puisque la souffrance nous purifie de nos fautes, augmentent notre mérite de rester fidèle à D. en émouna malgré les galères, .. (surtout qu'avec la baisse spirituelle des générations, tout est plus sombre, et la moindre petite victoire spirituelle a beaucoup plus de valeur)
Les souffrances nous permettent de mériter rapidement la guéoula, car elles réduisent le niveau de téchouva nécessaire pour être méritants pour la guéoula. Bien évidemment, si on fait une téchouva de tout coeur par nous-même, alors on peut minimiser la nécessité de davantage de difficiltés ou d'exil. ]

-> Dans la guémara (Sanhédrin 97b), il y a un débat sur la question de savoir si la guéoula dépend de la téchouva, et il y a ceux qui soutiennent que nous pouvons mériter la guéoula par le fait d'avoir des souffrances.
Le rav Its'hak Aizik Chaver explique que c'est parce endurer une souffrance avec un amour d'Hachem et une émouna forte est en soi une raison de mériter la guéoula.
Le Ram'hal (Daat Tvounot - siman 40) affirme qu'il y a ceux qui mériteront la guéoula grâce à leur droiture, ce qui la mériteront grâce à leur téchouva, et ceux qui la mériteront uniquement sur la base de leur acceptation des souffrances [sans se rebeller car provenant d'Hachem].

-> Le Séfer Emouna véHachgakha (basé sur les enseignements du Gaon de Vilna) dit que le fait que nous restons forts dans notre bita'hon tout au long du 'hevlé machia'h peut être notre principal mérite pour la guéoula.
[Rabbi Ezriel Tauber fait remarquer que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל). En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés. (cette période de troubles nous octroie des mérites permettant de la mériter d'une belle manière)]

-> Le Shévet Moussar (chap.51) ajoute que le fait que nous résistons à toutes les épreuves de l'exil, que nous ne nous rebellons pas, et que nous faisons de notre mieux pour apprendre la Torah et les mitsvot, parfois même en faisant un sacrifice de soi, cela a pour conséquence de nous enlever toutes les accusations contre nous, et sera une formidable source de récompenses lorsque la guéoula arrivera.

-> Le Ram'hal dit que le fait d'espérer en la délivrance, au milieu des douleurs que nous subissons dans l'exil (sans se rebeller contre Hachem, et au contraire voulant être proche de Lui par émouna), cela est un catalyseur très puissant pour activer la guéoula (indépendamment du fait que nous aurons plus de récompenses pour cela après car réalisée dans la douleur).

-> Le 'Hafets 'Haïm (kountrass tsipita lichoua) enseigne qu'à travers l'exil qui traîne, nous accumulons plus de mérites : à la fois le cumul des mérites de chaque génération supplémentaire, et à la fois par le simple fait que nous attendons avec une émouna inébranlable et n'abandonnons pas.

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-> Nos Sages (Pessikta rabbati 37) disent que le machia'h lui-même acceptera de nombreuses souffrances sur lui (spécifiquement pendant la dernière période de la guéoula, les 70 dernières années), afin que de nombreux autres juifs puissent mériter la guéoula.

-> Le Zohar enseigne :
A l'époque de la faute du Veau d'or, Hachem voulait supprimer le peuple juif et ne laisser que Moché Rabbénou et ses descendants, et Moché est intervenu au nom du peuple juif.
Il en sera de même concernant la future guéoula, Hachem a dit à Moché qu'Il était prêt à racheter seulement une infime partie du peuple juif ...
Moché est intervenu à nouveau pour le peuple juif, et a accepté sur lui toutes les difficultés du 'hévlé machia'h afin qu'au moins tous les bénonim du peuple juif puissent mériter la guéoula.

[ainsi de nombreux juifs seront délivrés à la guéoula par les souffrances que Moché va avoir au moment du 'hévlé machia'h.]

-> Après la 2e guerre mondiale, le rabbi de Klausenbourg a rencontré le rav Areleh Belzer et lui a demandé : "Si le machia'h ne vient pas maintenant (après tout ce qui s'est passé) quand est-ce qu'il viendra?"
Le rav Areleh lui a répondu : "Si le machia'h venait maintenant, seulement les individus mériteraient la guéoula. Hachem attend que le peuple juif se reconstruise, puis Il amènera le machia'h".
[Hachem peut repousser la guéoula et endurer tant de douleurs et de souffrances supplémentaires (pour ainsi dire), uniquement pour s'assurer qu'aucune âme (néchama) de ceux qui font les bons choix pendant cette période déterminante, ne soit laissée de côté, comme le dit le verset : "afin que personne ne soit laissé pour compte" (Chmouël II 14,14).
Ainsi, nous devons relativiser les douleurs actuelle de l'enfantement du machia'h, en espérant qu'avec l'aide de D. cela permette que le plus possible de juifs méritent la guéoula grâce à cela. Nos souffrances étant pâles en comparaison des grands avantages qui en découleront pour l'éternité.]

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-> Le Zohar (tikouné Zohar - tikoun 12,27b) dit que la raison pour laquelle Hachem s'est révélée à Moché dans un buisson plein d'épines, était que tout comme une rose est entourée d'épines pour sa protection, le peuple juif en exil sera entouré par le érev rav comme proctection pour eux, en ce que l'inconfort qu'ils nous causent hâtera la Délivrance (guéoula).
Le Gaon de Vilna ajoute que : "c'est pour cette raison qu'Hachem ne se débarrassera pas d'eux".

[bien que nous ne souhaitons pas de piqûres, mais si cela arrive que le érev nous cause préjudice, nous pique, il faut avoir en tête que par cela la guéoula viendra plus rapidement. ]

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-> Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer - chap.32) disent que les souffrances que Yichmaël causent au peuple d'Israël s'intensifieront pendant la période avant la venue du machia'h, en particulier en terre d'Israël.

[Avraham a été inspiré par Hachem pour nommer son fils Yichmaël en fonction de ce qui se passerait dans le futur : le fait qu'à notre époque la descendance de Yichmaël nous cause un grande douleur, motivant le peuple d'Israël à crier de toute coeur à D.
Hachem écoute alors ces prières spéciales (yichma El), et Il apportera alors la guéoula.
Le rav Matisyahou Salomon dit qu'on peut croire que l'on a des difficultés et par conséquent nous prions pour nous en débarrasser. Mais en réalité c'est l'inverse : Hachem nous envoie des difficultés par le biais de Yichmaël afin de nous motiver à prier.
Selon le rav Yérou'ham Lévovitz, cela s'applique à toutes les difficultés de la vie.
(en ce sens si nous prions sincèrement par nous-même, alors les souffrances ne sont plus si nécessaires!)]

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1°/ des difficultés pour nous motiver à faire téchouva afin que nous méritions la guéoula :

-> la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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2°/ les difficultés nous préparent à la guéoula :

-> Le Chla haKadoch (Chémot - Torah Ohr - ot 22) explique que l'exil n'est pas une punition, mais plutôt une guérison pour nous purifier et retirer notre matérialité.

-> Le Ram'hal (Adir baMarom - amoud 22) dit que les épreuves que nous endurons spécifiquement pendant la période des 'hévlé machia'h sont là pour nous purifier de toute impureté qui est devenue une partie de nous.

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne que chaque nation représente des forces d'impuretés spécifiques, qui sont incarnées par certains mauvais traits de caractère.
Quand on est en exil sous la juridiction d'une certaine nation, ce n'est pas un hasard : c'est plutôt une indication claire des domaines dans lesquels nous devons nous améliorer. Etre en contact étroit avec cette nation nous est nécessaire pour surmonter ces mauvais traits de caractère et ainsi nous fortifier contre les mauvaises influences que cette nation représente.
Le rav Dessler ajoute que le but de toutes les souffrances que nous expérimentons en exil est de nous donner des épreuves dans les domaines dans lesquels nous devons nous améliorer pour facilité la purification nécessaire.

Selon le rav Moché Sorotzkin : il s'ensuit donc qu'à mesure que nous nous rapprochons de la venue du machia'h, si nous ne nous sommes pas débarrassés [par nous-même] de tous ces mauvais traits de caractère, les souffrances s'intensifieront dans le but de nous purifier de l'impureté de ces traits.]

-> La guéoula finale ressemble à celle en Egypte.
Il est écrit : "Tu as fait sortir de l'Egypte, du milieu de ce creuset de fer" (Méla'him I 8,51)
- Le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,49) enseigne : "Après la faute d'Adam, toute l'humanité était en ruine ... c'est pourquoi il était nécessaire que le peuple d'Israël soit exilé et asservi en Egypte. C'est ce qui leur a permis de se purifier comme l'or dans le creuset."
- Selon Rabbi Chmouël Aharon Rubin (cité dans le Talelé Orot) :
D. nous punie pour notre bien, afin de nous purifier par l'expiation de nos péchés.
Nos Sages déclarent : "De même que le levain est bon pour la pâte, les sangs sont bons pour la femme ; celle qui a des pertes de sang (menstruel) abondantes aura de nombreux enfants".
Les juifs ont été comparés à une femme nida pour laisser entendre que leurs épreuves : "leurs sangs abondants", apparaîtront en définitive comme une bénédiction : ils doivent passer dans le creuset de la souffrance avant la délivrance ultime.

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3°/ Les difficultés nous permettent de mieux apprécier notre raison d'être dans ce monde :

-> Selon nos Sages, plutôt que d'être une punition l'exil nous sert de catalyseur pour corriger nos lacunes et nous rapprocher d'Hachem.
De même, la principale fonction des souffrances est de nous rapprocher d'Hachem.

-> Selon le rav Eliyahou Dessler, le but des souffrances à notre époque est de diminuer notre attachement à la matérialité, et elles nous enseignent à apprécier la spiritualité et à nous lier à Hachem.
Lorsque nous subissons des difficultés en exil qui affaiblissent notre désir de matérialité et renforcent notre aspiration pour grandir en spiritualité. [face à de vraies difficultés de la vie, tout le superflu devient secondaire, et on se refocalise sur l'essentiel. (ex: face à la notion de la mort, on se rappelle que tout est éphémère, qu'on devra rendre des comptes, qu'on aura besoin de mérites pour "meubler" notre monde à venir éternel, ...)]
Grâce à cela, lorsque le machia'h viendra, nous serons méritants d'une connexion forte avec toute la spiritualité qui sera alors disponible.

[cette notion que la guéoula nécessite que nous ayons une bonne perspective sur la spiritualité/matérialité, est développée par exemple : https://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah ]

-> On peut ajouter l'exemple suivant :
Selon Rabbi Avigdor Miller : Le "creuset de fer" de l'Egypte a purifié les juifs de toutes les saletés spirituelles. Parce qu'ils étaient réduits en esclavage, les Bné Israël ont appris à être humbles et miséricordieux. Cela a affiné leur personnalité.
Ce n'est que par le biais de leurs souffrances en Egypte, qu'ils ont pu devenir méritants de devenir la nation choisie par Hachem et être capable de recevoir la Torah.

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4°/ Les difficultés nous motivent à se préparer pour la guéoula :

-> Le rav Eliyahou Dessler explique que le but du 'hévlé machia'h est de nous éveiller afin que nous nous préparions pour la machia'h. L'une des raisons pour lesquelles la préparation pour le machia'h est vitale est que la façon dont nous vivrons le temps d'après la venue du machia'h peut énormément varier, et cela concerne à la fois le peuple d'Israël dans son ensemble, que chaque individu.

[b'h, voir à ce sujet : la forme qu'aura le monde après la venue du machia'h dépend de nous : https://todahm.com/2022/03/18/le-monde-a-venir-depend-de-nous ]

-> "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)
Le rav Moché Sorotzkin dit que le risque d'être pris au dépourvu est que nous n'ayons aucune chance de nous y préparer ; et nous serions alors exclus de cet incroyable moment qu'est la guéoula.
Par conséquent, on nous envoie des souffrances pour nous motiver à nous préparer à l'avance, afin que notre expérience du machia'h soit à un niveau spirituel élevé.
[le yétser ara nous anesthésie dans notre train-train quotidien, du coup Hachem nous envoie des stimulation pour nous éveiller à la Vérité. Ainsi, plus nous faisons ce travail par nous-même, plus on s'évite des temps difficiles, qui ne sont alors plus nécessaires.]

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5°/ les difficultés nous motivent à prier :

-> Nos Sages nous enseignent à de nombreux endroits que la guéoula dépend de la prière, et en particulier de nos prières faites avec sincérité, celles qui proviennent des profondeurs de notre coeur, voir exprimées avec des larmes.
[on peut citer :
- Le Targoum (Yéchayahou 59,16 ; 63,5) dit que même une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula.
- Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19), nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem. ]

-> Le rav Moché Sorotzkin enseigne :
beaucoup de nos souffrances tout au long de l'exil étaient une fonction liée à l'exil lui-même, mais le but des souffrances dans la période précédent la guéoula est entièrement différent.
A ce moment les souffrances peuvent venir uniquement dans le but de nous motiver à prier pour la guéoula.
Lorsque nous prions actuellement, on ne doit pas se concentrer essentiellement à demander à Hachem de retirer nos souffrances, mais plutôt nous devrions implorer pour la guéoula.
[les souffrances n'étant pas une fin en soi, mais plutôt au service de la guéoula. ]

-> Le Méam Loez (Chémot 6,1) :
Le fait que la souffrance des juifs s'aggravât après la visite de Moché à Pharaon était pour le bien d'Israël ...
En effet, constatant qu'ils étaient persécutés au lieu d'être libérés, ils n'avaient pas d'autre espoir que de se tourner de tout leur cœur vers Hachem, et d'implorer Son pardon pour toutes leurs fautes.

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 97a) nous enseignent que la Délivrance (guéoula) ne peut venir que lorsque nous avons abandonné l'espoir de mériter la guéoula.
Qu'est-ce que cela veut dire?
Le rav Moché Sorotzkin dit qu'une explication est qu'il ne faut pas sentir que la guéoula viendra avec l'aide de l'homme ; cela ne viendra que par Hachem Lui-même. C'est l'une des raisons invoquées pour expliquer pourquoi Hachem a endurci le coeur de Pharaon avant que les juifs ne quittent l'Egypte. Cela devait se produire pour que les gens n'aient pas l'impression que Pharaon pouvait les aider d’une façon ou d’une autre à réaliser la sortie d'Egypte.

-> De même, nos Sages enseignent que Esther s'est rendue à un festin en tête à tête avec A'hachvéroch et Haman, dans le but que le peuple juif pense qu'elle était de leur côté et qu'ils n'avaient plus personne sur qui compter que Hachem. En effet avant ils priaient certes, mais ils se disaient ça va on a notre 'soeur' Esther qui est au palais et qui va nous aider à sortir de cette situation difficile.
Mais une fois qu'ils pensaient que même Esther était une "vendue", alors ils ont prié avec sincérité, avec 100% de leur espérance en papa Hachem.

[on voit de là que certes on prie depuis des centaines et des centaines d'années pour la venue du machia'h, mais il ne suffit pas que nos lèvres bougent, notre coeur doit également vibrer à chaque fois, en l'honneur de notre papa Hachem qui attend tellement de pouvoir reconstruire Sa demeure et nous rendre Sa Présence manifeste.]

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-> "Tout malheur qui arrive sur le monde n'arrive qu'en raison du peuple juif [afin qu'il ouvre les yeux et fasse téchouva]"
[voir à ce sujet : Tout ne se passe que pour le peuple d'Israël : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael ]

L’importance d’aspirer à la venue du machia’h

+++ L'importance d'aspirer à la venue du machia'h :

-> La guémara (Shabbath 31a) rapporte qu'après la mort, lorsque l'âme rejoint le monde de Vérité, elle se tient devant le beit din d'en-Haut qui lui posera 6 questions.
La 4e question sera : "As-tu anticipé/attendu la délivrance?" (tsipita lichoua).
=> En quoi attendre le machia'h est si important, au point d'être une des 6 questions qu'on nous posera?
En quoi cela est un critère clé permettant de savoir si notre âme a réussi sa mission sur terre?

-> Le Smak (Séfer Mitsvot katan - mitsva 1) dit que la mitsva de "tsipita lichoua" est dérivée du 1er des 10 Commandements : "Ano'hi Hachem Elokékha acher otsétikha méErets Mitsraïm" (Je suis Hachem Ton D. qui t'a fait sortir d'Egypte).
Cela nous enseigne que de même que nous devons croire que Hachem nous a sorti d'Egypte, de même nous devons croire et aspirer à la guéoula de cet exil.

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+ Les bénéfices de désirer ardemment la guéoula :

1°/ Cela empêche la souffrance :

-> Le fait d'attendre le machia'h et être conscient de ce si bel avenir qui peut arriver d'une seconde à l'autre, nous offre un grand réconfort, surtout dans nos moments de souffrance. [tout cela n'est que temporaire, et très vite on sera dans le monde qui n'est clairement "que bien" (koulo tov).]

-> Le Séfer haTikounim (le Ram'hal y rapporte de notions qu'il a apprises de Eliyahou haNavi et d'anges - tikoun 36), nous apprenons qu'attendre la Délivrance sert à nous sauver de certaines souffrances que nous pourrions autrement subir aux mains des nations du monde pendant notre exil.

-> Nos Sages disent que l'attente du machia'h peut être un mérite pour être sauvé d'un éventuel danger au moment de la venue du machia'h.
A ce moment-là, il y aura un risque accru de préjudice de la part des "anges du mal" (dont le travail principal est de nuire aux réchaïm), mais notre mérite d'anticiper le machia'h servira de bouclier de protection contre eux.
[midrach Yalkout Chimoni Yéchayahou - fin remez תקד ; Pessikta rabbati maamar גילי]

[on peut éventuellement ajouter que lorsqu'une personne aspire à la délivrance pour que l'honneur d'Hachem soit pleinement révélé, pour qu'il n'y ait plus de hilloul Hachem, pour qu'Il arrête de souffrir de l'exil ... alors mesure pour mesure Hachem va également nous combler du meilleur.
N'oublions pas qu'à chaque fois que nous attendant la Délivrance, nous réalisons une mitsva, ce qui est en soit un mérité énorme et éternel! ]

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2°/ C'est un mérite pour entrer en terre d'Israël avant la guéoula :

-> Le rav Moché Sorotzkin rapporte qu'il y a 2 niveaux de rassemblement des exilés (kibouts galouyot).
Tout d'abord avant la venue du machia'h, Hachem amènera des gens en terre d'Israël. Ensuite après l'arrivée du machia'h, il y aura un rassemblement général pour le restant du peuple.
Qu'est-ce qui détermine à quel groupe nous appartiendrons?

Le Messé'h 'Hokhma (Nitsavim 30,3) écrit que ceux qui avaient le désir de vivre en terre d'Israël alors qu'ils étaient encore en exil y seront amenés avant la guéoula, mais celui qui s'est contenté de vivre en dehors d'Israël, qui s'y est senti trop confortable, ne méritera de venir en terre d'Israël que plus tard, après la venue du machia'h.
[grâce à D. nous vivons dans un exil avec un certain confort, au point qu'on peut en venir à s'y enraciner, s'y sentir bien. Mais si on était persuadé que le machia'h va arriver imminemment et que nous serons tous rassemblés en Israël, alors est-ce qu'on vivrait le même type de vie? ]

-> Les Richonim (ex: Ramban - Séfer haGuéoula chaar 4 ; Mabit - Beit Elokim chaar aTéfila chap.17) affirment que tous ceux qui attendent le machia'h pendant leur vie, seront méritants d'une résurrection des morts immédiatement avant la venue du machia'h, afin qu'ils puissent être témoins de tous les miracles qui se produiront au moment de l'arrivée du machia'h.
[mesure pour mesure que tu as aspiré à la guéoula, alors tu pourras la vivre aux premières loges! ]

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3°/ Cela apporte réellement la guéoula :

-> Nos Sages disent à plusieurs reprises que le fait d'espérer et d'attendre le machia'h est un moyen permettant d'aider à la venue de la guéoula.
On peut citer par exemple :
- "la géoula viendra par le mérite du fait que nous l'attendons" - midrach Yalkout Chimoni Téhilim rémez תשלו ;
- "grâce à l'attente [pour la guéoula] qu'auront parmi les juifs pendant l'exil, ils mériteront d'être délivrés" - Ram'hal (Otsarot aRam'hal Téhilim 71,1)

-> Nos Sages (Otsar amidrachim Yéhochoua ben Lévi - קטע ו) enseignent que le machia'h lui-même est bouleversé par le fait que le peuple juif soit en train de l'attendre.
Pour illustrer cela, le 'Hafets 'Haïm relate une histoire vraire :
Après avoir servi comme rav à Varsovie, le Beit haLévi avait décidé de la quitter pour occuper un poste dans une autre ville. Une délégation vint à lui de la ville de Brisk pour lui demander d'y devenir le rav et il refusa.
Quand ils lui ont dit que 25 000 personnes l'attendaient pour être leur rav, le Beit haLévi a décidé qu'il ne pouvait pas laisser tomber autant de monde et il a accepté d'y prendre le poste de rabbin.

Le 'Hafets 'Haïm ajoute que tout comme le Beit haLévi a trouvé qu'il est impossible de refuser sa venue à autant de personnes, si le peuple d'Israël attendait vraiment le machia'h alors eux aussi ne seraient pas refusés.
[à chaque génération il y a des personnes potentiellement machia'h, et au moment où il est choisi alors une âme spéciale du machia'h descendra en lui. Eventuellement, on peut dire que c'est cette âme au Ciel qui est bouleversée de voir autant de juifs qui attendent le machia'h, au point qu'elle se sent "obligée" de descendre.]

-> Le midrach (rabba שה"ש א,ד) dit :
"Pouvons-nous imaginer ce qui résulterait, si nous le peuple d'Israël qui attendons la Délivrance, exprimions à Hachem : "Il n'y a rien au monde que nous voulons plus que Toi!".
[en exprimant à D. que nous ne désirons rien d'autre que Lui, que nous voulons le machia'h pour pouvoir de nouveau être réunis et proches, alors (si l'on peut dire) cela active réciproquement les sentiments d'amour et de bonté d'Hachem à notre égard. La guéoula en est activée.
A l'inverse, si nous sommes confortables dans notre train train quotidien, alors Hachem nous y laisse (si Je ne vous manque pas tant que ça, si vous avez mieux à faire qu'être avec votre papa Hachem!). ]

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4°/ Cela changera notre expérience de la guéoula :

-> En plus de ce qu'on a vu précédemment, le niveau de la guéoula et du Temple dont nous bénéficierons, ainsi que la vitesse à laquelle cela se produira, dépend de notre degré d'attente.
[il n'y a pas un scénario défini, mais plutôt tout dépendra de notre désir préalable à la Délivrance.]

Sur la base de cette idée, le 'Hatam Sofer (sur Soucca 41) explique pourquoi le 2e Temple était à un niveau inférieur au premier.
La raison est que puisque le peuple juif n'aspirait pas au 2e Temple au degré qu'ils auraient dû avoir, alors par conséquent le Temple qu'ils ont reçu n'avait pas le même niveau de sainteté que l'original.

[plus nous aspirons à la guéoula, plus nous mériterons d'avoir éternellement le nouveau Temple (du Ciel) à un niveau le plus élevé possible.
Ainsi, on ne doit pas voir comme un échec le fait qu'on désire le machia'h et qu'il ne vienne pas. Mais au contraire, c'est notre attente actuelle qui construit et sublime toujours plus ce que sera notre guéoula.]

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-> Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :
On peut s'interroger pourquoi les 2 réchaïm : Datan et Aviram, ne sont pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Roch répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.

=> On voit donc que le fait de constamment espérer en la venue imminente du machia'h, est une garantie qui va nous permettre de mériter de vivre cet incroyable moment qu'est la guéoula, et cela est valable même pour les réchaïm.

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-> sur la nécessité vitale de demander la guéoula : https://todahm.com/2022/03/18/necessite-de-demander-le-machiah

Guéoula & téchouva

+++ Guéoula & téchouva :

-> "Lorsque tous les juifs feront téchouva, la guéoula viendra immédiatement, comme il est écrit dans la Torah :
"Et tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui, toi et tes enfants, de tout ton cœur et de toute ton âme. Hachem, ton D., te prenant en pitié, mettra un terme à ton exil, et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t'aura dispersé." (Dévarim - Nitsavim 30,2-3)
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

-> Selon le Zohar ('Hadach - hakdama haZohar fin 12a) :
"Si vous voulez connaître le moment de la guéoula et quand est-ce que vous retournerez en terre d'Israël, faites téchouva et immédiatement vous retournerez en terre d'Israël [dans le cadre de la guéoula]."

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim 95) enseigne : "si seulement Israël faisait téchouva un jour seulement, tout de suite le machia'h viendrait" (ilou Israël ossim téchouva yom éh'ad, miyad aya ben David ba).

-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a dit que ce qu'il voulait dire était qu'il viendra "aujourd'hui", si [ce jour-là] nous faisons téchouva et obéissons à la parole d'Hachem.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, nous avons eu de nombreux moments opportuns où le machia'h aurait pu venir, mais nous avons perdu ces opportunités parce que le peuple juif n'a pas fait une téchouva appropriée pour mériter la guéoula.
Le 'Hafets 'Haïm affirmait qu'il est entièrement possible de faire téchouva en une seule seconde, en acceptant sur nous pleinement la Royauté/joug d'Hachem, que "én od milévado".
Le rav Eliyahou Dessler dit que tout celui qui désire ardemment déraciner le mal qui est en lui doit être un extrémiste. En effet, tous ceux qui ont acquis le monde futur en un instant (koné olamo béchaa a'hat - guémara Avoda Zara 10) étaient des extrémistes. [on voit de là également que la téchouva est question d'un instant, où l'on se jette totalement dans les bras d'Hachem (j'ai fauté par vent de folie, mais Je n'ai que Toi!)]
Le rav Dessler enseigne également : "Une personne qui fait téchouva parce qu'elle reconnaît la Providence d'Hachem dans sa souffrance peut atteindre des sommets sans précédent."

-> "Rabbi Yo'hanan a dit : "Grande est la téchouva car elle permet de rapprocher la délivrance, comme il est écrit : "Un rédempteur viendra pour Sion et pour ceux parmi Yaakov qui se sont repentis de leur faute" (Yéchayahou 59,20). "
[guémara Yoma 86b]

-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2014/08/08/tout-depend-de-la-techouva

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-> La guémara (Sanhédrin 97b) enseigne :
"Hachem attend le machia'h, et nous l'attendons également, alors qu'est-ce qui le retient?
La réponse est que la midat hadin (l'Attribut de Rigueur) ne permet pas au machia'h de venir."
=> Comment comprendre cela?

Le rav Its'hak Eizik Chaver explique que Hachem repousse la guéoula, malgré le fait qu'Il attend impatiemment de pouvoir l'amener, afin de nous donner l'opportunité de faire téchouva et de mériter la guéoula au niveau le plus haut possible.
[en effet, il n'y a pas un scénario de guéoula, mais plus nous aurons un niveau spirituel élevé, pus la guéoula sera sublime. ]

Le 'Hatam Sofer dit que même si le peuple juif voudrait la guéoula sans faire téchouva, et même si Hachem serait d'accord pour l'amener, nos Patriarches ne seraient pas d'accord. En effet, si nous ne faisons pas téchouva avant, cela implique qu'on aura une guéoula limitée et simple (une Délivrance au rabais, et non exceptionnelle!).
Aussi difficiles que peuvent être les épreuves de l'exil, elles valent la peine d'être endurées par le peuple juif car elles permettront d'avoir une guéoula au plus au niveau possible. [mais on peut se dispenser de tant de galères si on fait sincèrement téchouva par nous-mêmes!]

-> Au final, on devra forcément faire téchouva, mais soit on le fera de nous même, soit Hachem devra augmenter les souffrances jusqu'à ce qu'on le fasse.
En ce sens la guémara (Sanhédrin 97a) enseigne que si nous ne faisons pas téchouva avant la venue du machia'h, alors Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman qui nous forcera à faire téchouva.
Le 'Hatam Sofer explique que si nous ne nous repentons pas et ne supplions pas pour le Temple par nous-même, alors nous allons souffrir d'un roi comme Haman jusqu'à ce que nous soyons forcés de le faire, comme les juifs à l'époque de Pourim.
Le rav Eliyahou Dessler dit qu'à la suite d'avoir sur nous un roi dur comme Haman, nos coeurs "se briseront". Nous nous tournerons ensuite vers Hachem avec un désir de faire téchouva, et alors Hachem nous aidera à faire téchouva, et par ce mérite nous mériterons le machi'ah.
[on voit de là que nous pouvons mériter la guéoula par le simple fait de vraiment désirer faire téchouva.]

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - fin chap.43 ; Yalkout Chimoni fin Malakhi) enseigne :
"Si le peuple juif ne fait pas téchouva, ils ne seront pas délivrés. Et le peuple juif n'atteindra la téchouva que par la douleur par les difficultés financières".
De nombreux commentateurs (comme le 'Hafets 'Haïm) expliquent que l'objectif des souffrances est de nous pousser à faire téchouva, qui nous donnera le mérite dont nous avons besoin pour la guéoula.

[il est important de préciser : pour les nations du monde, les souffrances proviennent totalement de l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) pour les punir.
Mais pour le peuple juif, l'Attribut de Rigueur n'est qu'une couverture de l'Attribut de Miséricorde (midat harakhamim) qui est cachée en dessous, car il sert à nous inciter à faire téchouva et à mériter ainsi la guéoula. (c'est une petite souffrance temporaire, pour un bien infini et éternel.)]

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-> "Va, mon peuple, retire-toi dans tes demeures, et ferme les portes derrière toi ; cache-toi un court instant, jusqu'à ce que la bourrasque ait passé" (Yéchayahou 26,20)
=> Quel est l'intérêt de passer du temps à l'intérieur lorsque le machia'h arrive?
Les midrachim et les commentateurs expliquent que le but d'aller à l'intérieur est de subir un processus contemplatif d'auto-évaluation, de faire téchouva et de nous renforcer dans la Torah et les mitsvot.
[on est tellement influencé par la façon de vivre et de penser des non-juifs qui nous entourent, on est tellement pris dans la routine de la vie, ... si on attend vraiment le machia'h il faut savoir s'isoler avec soi-même, prendre le temps de faire le bilan, de parler à ce sujet à Hachem, ... ]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que la guéoula inclut une téchouva spécifique sur les causes de la destruction du Temple, comme par exemple : le bitoul Torah, la haine gratuite (sinat 'hinam), la dispute (makhlokét), le lachon ara. [voir guémara Yoma 10b ; Shabbath 119b ; Baba Métsia 30b ...]
Nos Sages apportent également des domaines dans lesquels nous devons nous renforcer pour mériter la guéoula et être sauvés des 'hévlé machia'h, comme : l'étude de la Torah et les actes de bonté.

De son côté, le rav Eliyahou Dessler donne le remède général pour nos fautes :
1°/ étudier la Torah = cela chasse le yétser ara ;
2°/ étudier le moussar = pour acquérir la vraie façon de voir les choses ;
3°/ Entraînement personnel à "briser sa volonté" = comme l'écrit Rabbénou Yona (Yessod haTéchouva) au nom du Raavad : "briser sa volonté" est équivalent à de nombreux jeûnes en une seule journée. Cela corrige la cause de la faute elle-même (le yétser ara, qui est une volonté incontrôlée)
[si l'on ne sait jamais se dire non, alors on ne dira pas non au yétser ara] ;
4°/ faire de nombreux actes concrets de bonté = cela sert à contrecarrer les fautes commises envers son prochain. Cela doit inclure à la fois des actes de bonté ('hessed) à des individus, mais aussi des services pour le peuple d'Israël.
[le rav Dessler explique que de même que l'on a pu développer son "égo" (moi je) au détriment des autres juifs, alors de même on doit agir en kappara pour le bien des juifs. (lorsque je faute avec mon prochain, mais également toute faute affecte négativement les juifs individuellement et collectivement, car nous sommes liés les uns les autres)]
Mais aussi du 'hessed dans le coeur : changer son attitude intérieure envers les autres, cultiver des sentiments de sympathie et de volonté d'aider, ainsi que prier pour les autres.

[faire une mitsva avec l'intention qu'elle profite aux autres juifs (ex: j'étudie pour le bien des juifs décédés et vivants, et la grandeur d'Hachem) ;
Le rav Dessler ajoute que si l'on fait quelque chose de mal envers autrui, si ensuite on va faire téchouva dessus, alors certes d'une certaine façon la souffrance qu'elle a pu avoir à cause de nous est largement inférieure au mérite qu'elle aura pour avoir été le moyen permettant notre téchouva. D'une certaine façon cela ressemble à une personne qui souffre de pauvreté, ce qui va permettre à autrui d'accomplir une mitsva de tsédaka, et ce mérite est tellement énorme qu'il dépasse largement l'angoisse et la souffrance liées à la pauvreté. ]

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-> Le Pélé Yoets (Erékh Tsipouï) écrit qu'une personne faisant téchouva sincèrement peut apporter la guéoula.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) dit que nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem.
Nos travail n'est pas de tout faire, mais au moins de remplir notre part, en essayant de faire de notre mieux.
Le rav Moché Sorotzkin ajoute : de même, la téchouva de chaque juif, aussi petite soit-elle a une valeur incroyable. On ne doit pas désespérer en n'arrivant pas à tout réparer en nous, mais on doit faire de notre mieux à notre niveau.

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-> "Si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera"
[Ramban - Katvé haRamban ח"א - amoud שכד]

-> [Eliyahou haNavi nous rapporte que] Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

A ce sujet, le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Lorsqu'un fils tarde à rentrer le soir, son père le guette par la fenêtre ; lorsqu'un mari part en voyage, son épouse attend anxieusement son retour. Comment est-il possible que Hachem "souffre" tellement et que nous demeurions insensibles?
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).
Ô Hachem, incite le peuple d'Israël à se repentir devant Toi en toute sincérité!

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-> Le 'Hafets 'Haïm avait l'habitude de dire le soir du Séder :
"Le moment fixé pour l'arrivée du machia'h "en son temps fixé" (bé'ita - "Le monde a une duré de 6 000 ans" - Sanhédrin 97a) viendra certainement, mais nos Sages nous enseignent que nous pouvons mériter d'amener le machia'h plus tôt par la téchouva.
Cependant, même au moment de "bé'ita", il sera nécessaire de faire téchouva, et Hachem nous forcera à le faire. Si c'est ainsi, pourquoi devrions-nous être si têtus pour atteindre le dernier moment? Nous pouvons tout aussi bien faire téchouva maintenant et être libérés bien plus tôt".

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-> "S'il n'y a pas de stratégie, la nation tombera" (béén ta'hboulot yipol am - Michlé 11,14).
La plupart des commentateurs expliquent que ce verset fait référence à la nécessité de mener une guerre avec stratégie, car sans cela, de nombreuses vies seront perdues.
Mais Rachi enseigne que ce verset fait allusion à une période de souffrances, et la phrase nous dit que lorsque nous traversons une période de difficultés et que cela ne sert pas à nous éveiller à la téchouva, alors le résultat sera "yipol am" (que la nation tombera).

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-> Le Sforno (sur Téhilim 108) indique que nous devrions prier pour demander la miséricorde d'Hachem pour que les dirigeants [spirituels] de la génération d'avant la venue du machia'h puisse éveiller le public.

Le 'Hafets 'Haïm dit que puisque nous sommes très proches de la guéoula, les talmidé 'hakhamim doivent renforcer le peuple juif, sinon ils pourront avoir des accusations contre eux de l'Attribut de Rigueur (midat hadin), et même Hachem ne pourra pas justifier l'apathie des talmidé 'hakhamim.
Le Ohr ha'Haïm (Béhar 25,25-28) écrit aussi que si nos dirigeants spirituels ne motivent pas les gens à changer, ils seront plus tard jugés sur leur manque d'implication.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que dans la période de "Ikvéta déMéchikha" (arrivée imminente du machia'h), l'obligation concerne tout celui qui peut sensibiliser davantage à Hachem.
[n'oublions pas qu'un bon moyen d'enseigner à autrui est par le fait de donner l'exemple.]

Ailleurs, le 'Hafets 'Haïm dit que tout celui qui a un sentiment de crainte du Ciel doit essayer d'éveiller autrui à la téchouva.
[ lors de la traversée de la mer Rouge, chaque tribu avait un "chemin" dont les murs étaient transparents pour permettre qu'il y ait une joie parfaite car on pouvait tous voir que son prochain juif était bien là. De même, si nous sommes persuadés que la guéoula est imminente, alors nous devons tout faire pour être soi-même méritant, mais également pour qu'on y soit tous présents. Comment envisager autre chose que tous les enfants de papa Hachem se retrouvent ensemble pour fêter cette grande Réunion de famille à la guéoula.]

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-> "Tu retournes à Hachem, ton D., et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd'hui"
Ce verset fait référence à une téchouva pour l'unique but de suivre la volonté de Hachem.
Ce type de téchouva atteint directement le Trône Divin.
[rabbi Saadia Gaon]

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=> Sur quoi doit-on principalement se focaliser dans la téchouva d'avant guéoula?

D'après le 'Hafets Haïm, à plusieurs endroits, il semble que nous devrions éveiller autrui à faire une téchouva générale sur toutes les fautes qui doivent être corrigées à ce moment.
Mais nous constatons que les Richonim et les A'haronim insistent sur certains domaines spécifiques, qui devront être renforcés ou corrigés par la téchouva avant la venue du machia'h.

1°/ En venir à la pleine reconnaissance et vivre avec la vérité du "én od milévado" :

-> Le rav Saadia Gaon écrit qu'avant la venue du machia'h, les tsadikim doivent voyager d'un endroit à l'autre pour encourager leur prochain juif et les renforcer dans le concept d'unité d'Hachem (yi'houd Hachem).
[comme on l'a vu précédemment, même cela concerne tout juif qui peut influencer positivement un autre juif. (chacun fait du mieux qu'il peut)]

=> Pourquoi cette vérité (én od milévado) est-elle une condition préalable à la guéoula?

-> A plusieurs reprises, nos Sages nous disent que nous ne mériterons de quitter cet exil que par le mérite de la émouna, et notamment en reconnaissant et en intériorisant la vérité du "én od milévado".
L'une des principales causes de tous les exils que nous, en tant que nation, avons dû endurer est le manque d'un bita'hon complet que "én od milévado", que tout ce qui nous arrive vient uniquement d'Hachem.
Si c'est la cause de l'exil, il s'ensuit que nous ne mériterons la guéoula qu'en parvenant à la reconnaissance complète de "én od milévado", sans blâmer, ni donner crédit à aucune autre cause.

De plus, le rav Moché Sorotzkin dit que d'arriver au "én od milévado" est : 1°/ le but de la Création du monde ; 2°/ le but de l'exil dans son ensemble ; 3°/ la fonction spécifique de la période précédent immédiatement la venue du machia'h (ikvéta déméchikha) est d'en arriver à la reconnaissance absolue que Hachem est le source de tout. [ex: alors qu'avec toutes les nouvelles inventions on pourrait en attribuer le mérite à l'être humain]
Lorsque nous aurons internaliser cette Vérité, alors nous aurons atteint la véritable émouna et nous mériterons la guéoula. [ce monde n'est qu'un lieu de préparation, une salle de musculation du fait que tout vient de D.]

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2°/ Vivre en mettant l'accent sur la spiritualité :

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar 25,25-28) écrit que la guéoula viendra par le biais des tsadikim qui enseigneront à leur génération de mépriser les désirs illusoires et de développer une aspiration à la spiritualité.

-> Le Sforno (Chir haChirim 8,9-14) explique clairement que si nous ne modifions pas notre mauvais système de valeur de l'exil (celui des non-juifs) par celui des véritables priorités selon la Torah, alors même lorsque nous mériterons le Temple, nous ne le mériterons alors qu'à un niveau limité.
[il est sûr que nous aurons la guéoula, le Temple, le machia'h, ... mais la forme que cela aura dépend de notre attitude au préalable.]

En effet, le Sforno y écrit que Hachem dit au peuple juif : "Vous avez de la peine d'attendre aussi longtemps le machia'h, mais même au moment de la venue du machia'h, il y aura très peu de personnes qui enseigneront aux autres et qui protesteront sur le fait que le peuple est si impliqué dans la vie matérielle/mondaine [de ce monde]."
[ce sujet est développé au sens large : Se préparer pour le machia'h : https://todahm.com/2022/03/18/se-preparer-pour-le-machiah%5D

=> Ainsi, on voit clairement du Sforno que si nous ne modifions pas notre faux système de valeurs pour commencer à vivre avec les vraies priorités de la Torah, alors nous devrons peut-être continuer à attendre la guéoula.
De plus, si ce défaut n'est pas corrigé, même lorsque le Temple sera construit, nous ne pourrons pas expérimenter ses dons spirituels et ses opportunités qu'à un niveau limité.
[plus nous restons liés avec la matérialité, moins nous serons liés avec le monde à Venir (que D. nous en préserve), et inversement.]

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3°/ Retirer l'influence de l'impureté :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - partie.2) nous dit qu'à la fin de l'exil, il y aura une énorme lutte entre les forces d'impureté et de sainteté, et la sainteté sera ainsi agressée dans tous les aspects de l'homme, à tous les niveaux.

[les forces du mal seront détruites avec la guéoula, c'est pour cela qu'elles jettent toutes leurs forces dans la bataille. Nous avons donc une responsabilité particulière de se fortifier les uns les autres dans cette guerre spirituelle pour la sainteté, surtout ceux qui sont plus vulnérables que nous.
Plus que cela, selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béhar), si les tsadikim ne réveillent [spirituellement] pas le peuple juif alors Hachem devra trouver d'autres moyens de nous éveiller, avec des difficultés et des souffrances.
En effet, nos Sages enseignent : "Si nous nous repentons, tant mieux ; sinon Hachem placera sur nous un roi dur comme Haman et nous ferons alors téchouva" (guémara Sanhédrin 97a).
Ainsi la téchouva est la clé. Autant choisir de le faire maintenant (se dispensant ainsi de nombreuses souffrances) et d'amener le machia'h au plus tôt.]

Prier et aspirer à la guéoula

+ Prier et aspirer à la guéoula :

-> Le Sforno (sur Chir haChirim 2,14) explique qu'il y a une "discussion" en cours entre le peuple juif et Hachem pour savoir pourquoi nous n'avons pas encore mérité la guéoula.
Hachem dit que les gens dans l'exil actuel sont différents de la génération de ceux qui sont sortis d'Egypte, parce qu'en Egypte ils ont prié, mais les gens d'aujourd'hui ne prient pas sérieusement.

=> Comment comprendre cela : n'y a-t-il pas au moins des centaines de milliers de juifs (tsadikim et gens ordinaires) qui prient quotidiennement pour la guéoula (ex: dans la amida)?

-> Le Kouzari (maamar chéni ot 24) écrit concernant les prières que nous demandons déjà dans chacune de nos prières instituées le retour du Temple et de la Présence Divine à Jérusalem, si seulement nous les récitions avec concentration et sentiments appropriés, nous aurions déjà mérité de voir l'accomplissement de toutes ces prières, comme nous l'avons vu en Egypte.
Le problème est que beaucoup de gens disent ces prières comme des perroquets, plutôt qu'avec un réel sentiment.

-> Selon le Radak (sur Yéchayahou 59,16), Hachem dit que [pendant le dernier exil,] le peuple juif dans son ensemble ne fera pas sincèrement une téchouva ou priera sincèrement, jusqu'à ce qu'ils voient les signes de la guéoula [alors qu'en Egypte, ils ont commencé à implorer Hachem même avant d'arriver à ce stade de la délivrance].

-> Lorsque le tsar Nikolaï a été tué, le 'Hafets 'Haïm a commenté :
"Qui a enterré Nikolaï? C’est les juifs par le fait d’avoir pleurés et de s’être lamentés sur les souffrances qu'il leur a causé, et ces pleurs ont aidé [provoquant sa mort].
S'ils [les juifs] avaient ressenti la douleur de la destruction du Temple et pleuré à ce sujet, ils auraient été aidés à résoudre ce problème."

[ ainsi le 'Hafets 'Haïm ne voulait pas dire que nous n'avons jamais prié pour la guéoula, mais plutôt que l'essentiel à nos yeux est de nous débarrasser de nos souffrances, des difficultés que nous rencontrons dans l'exil, cela témoigne que si nous avons comme option de rester en exil sans les difficultés, alors cela nous irait.
(Imaginons que Hachem nous retire toutes nos souffrances, nous donne la santé, un argent illimité, la beauté, la réussite, un conjoint top, de super enfants, ... est-ce que nous désirons toujours autant la guéoula, ou bien c'est pas si grave si elle vient un peu plus tard, histoire qu'on profite un peu de notre belle situation!)
Si tel est le cas, alors Hachem (qui lit dans nos coeurs notre intention profonde) peut ressentir, si l'on peut dire, qu'il n'y a pas de raison d'amener la guéoula immédiatement. Il pourrait plutôt nous donner une belle vie pour que nous continuons en exil.]

-> Le rav 'Haïm de Volozhin demande : si beaucoup de nos prières se rapportent à la guéoula, et que selon nos Sages nous avons une promesse que les prières des Yamim Noraïm ne restent jamais sans réponse, comment est-il possible que nous soyons toujours en exil?

Le rav 'Haïm de Volozhin répond qu'il est tout à fait possible qu'Hachem ait répondu à nos prières, mais parce que notre intention principale lorsque nous prions pour la guéoula est de nous débarrasser des souffrances de l'exil, pour notre subsistance, ... alors notre prière n'a servi qu'à nous sauver de ces difficultés spécifiques plutôt que d'amener la guéoula elle-même.

Celui qui prie pour sa situation matérielle ou pour être libéré de ses souffrances personnelles, au lieu de plaider pour sa situation dans le monde à Venir ou pour les difficultés spirituelles de l'exil et pour l'exil de la Présence divine, le rav 'Haïm de Volozhin le compare à celui qui est réveillé d'urgence en plein milieu de la nuit et on lui dit de s'échapper au plus vite de sa maison en flamme. Il répond qu'il ne peut pas encore partir, car un insecte le pique et il doit se venger.
[de toute évidence cette personne est imbécile. Il en est de même lorsque nous prions uniquement pour notre matérialité et le confort de notre vie dans ce monde.
En abordant que notre monde est en flamme, alors on se tourne vers Hachem de tout coeur, conscient qu'il n'y a qu'une option : Hachem envoie nous la guéoula. Mais sinon, c'est qu'à notre yeux ce monde n'est pas si mal, qu'il n'y a pas une urgence absolue à ce que le machia'h vienne.
Evidemment qu'on doit prier pour tous les domaines de la vie, mais tout doit rester secondaire, voir au service, de notre désir d'avoir la guéoula (plus fort que tout, car vital). ]

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-> Le Ramban (Katvé haRamban ח"א - amoud שכד) écrit :
"Le prophète Yirmiyahou a reproché au peuple juif de s'être tellement occupé de choses matérielles pendant leur exil (leur maison, leur commerce, ...), à la place de pleurer et prier jour et nuit pour que Hachem pardonne leurs fautes qui font traîner l'exil et qu'Il puisse amener la guéoula rapidement.
Le fait est que si nous faisons téchouva, le machia'h viendra immédiatement, et sinon il tardera ...
Ce péché [de ne pas prier] lui fait du mal [au machia'h], il souffre toute la journée qu'il doive retarder sa venue, et nous ne nous soucions pas de cela. Au contraire, nos sommes préoccupés par nos affaires parmi les nations."

=> Ainsi, l'intention du Ramban n'est pas que nous ne prions jamais pour la guéoula, mais que nous avons plus d'intérêts et de passion pour nos besoins matérielles, que nous n'en avons pour la guéoula.

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-> Le 'Hafets 'Haïm (si'hot ha'Hafets 'Haïm - ot 14) disait à ses élèves :
"Nous ne devons pas "demander" le machia'h comme une faveur à un voisin ou à un ami. Au contraire, nous devons réclamer ou exiger le machia'h comme quelqu'un le ferait s'il n'avait pas été payé et que sa famille mourait de faim.
Nous devons être désespérés. Nous devons exiger, plaider et mendier [Hachem] pour le machia'h."

-> Le rav Moché Sorotzkin dit que selon nos Sages, notre sentiment en exil doit être comme si nous étions malade au point de ne plus pouvoir respirer et que nous sommes à peine vivants. Nous devons supplier Hachem comme une personne mendiant pour sa vie elle-même. [c'est une question de vie et de mort, pas quelque chose de superflu.]
La réalité c'est que nous n'avons pas conscience de l'énorme différence entre notre vie actuelle et celle d’après la guéoula (comme si on était la nuit, et qu'on allait passé dans la journée).
Par exemple, le Temple est appelé "beit 'hayénou" (la maison de notre vie), sans cela sommes-nous réellement vivants?
Autre exemple, en exil "nous sommes devenus des orphelins, privés de père" (Eikha 5,3). Est-ce que nous vivons en exil comme étant des orphelins?

-> Le rav Eliyahou Dessler, rapporte les paroles de son beau-père le rav Na'houm Velvel Ziv :
Imaginez la scène au domicile d'un enfant gravement malade, il y a un siècle.
Les parents appellent le médecin de famille et attendent avec impatience son arrivée. Au début, chaque coup à la porte et chaque bruit dans la rue fait que les membres de la famille et les amis se précipitent vers la porte d'entrée pour voir si le médecin est arrivé.
Comme le temps passe sans que le médecin ne vienne, tout le monde sauf les parents en vient à renoncer à ce qu'il arrive à temps pour aider l'enfant.
En effet, les parents continuent de courir pour vérifier l'entrée de la porte, ne cessant jamais d'espérer que d'une seconde à l'autre le médecin arrivera.
[de même que plus une personne se sent proche d'un enfant très malade plus elle va attendre et garder espoir en la venue du médecin, il en est de même avec la venue du machia'h. Plus on se sent proche d'Hachem, plus on souhaite la guéoula par amour d'Hachem.
Cela éclaire le fait que l'une des questions posées à une personne après 120 ans est : "As-tu anticipé/attendu la délivrance?" (tsipita lichoua - guémara Shabbath 31a).
A quel point as-tu ressenti la nécessité d'avoir la Délivrance? ]

[lorsque nous comprenons à quel nous sommes manquants en exil (comme des morts vivants par rapport à ce que nous serons après la guéoula), surtout dans la spiritualité, alors nous attendons le machia'h comme quelqu'un qui a besoin d'urgence d'un foie ou d'un rein pour sa survie et qui attend l'appel.
Plus on ressent profondément en nous ce qui peut manquer en exil par rapport à l'après guéoula, alors plus on peut en venir à le désirer fortement.
Et d'une certaine façon gagner des millions au loto ne vaut absolument rien en comparaison. Mais nous devons le vivre et pas seulement l'intellectualiser. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm relevait que d'un côté nous disons que nous croyons et attendons la venue du machia'h, mais d'un autre notre vie démontre le contraire.

Par exemple, certains vont construire des maisons dans un état d'esprit qu'on est parti pour y vivre encore très longtemps.
En ce sens, le Kli Yakar (Vayé'hi) souligne que c'est une erreur de construire de grandes maisons dans l'exil, car cela montre que nous nous y sentons [bien] installés (en dehors d'Israël).

Nos Sages (guémara Avoda Zara 9b) nous enseigne : "Une fois que 400 années se seront écoulées depuis la destruction du Temple, si une personne te dit : 'Ici il y a un champs qui vaut 1 000 dinars et qui peut être acheté pour 1 dinar', ne l'achète pas [car la guéoula sera imminente et nous recevrons alors tous la terre en Israël appartenant à nos ancêtres]."
[ainsi déjà 400 ans après la perte du Temple, la guémara nous enseigne que la guéoula est imminente. Et à nous, par notre attitude (de l'espérer dans nos actes), de permettre que cela devienne une réalité. ]
Le Abarbanel commente cette guémara : si nous nous rapprochons du terme (kets) de cet exil, nous devrions attendre avec impatience la guéoula et nous travailler dans ce but. L'achat d'un champ aura alors l'effet inverse.

Le Pélé Yoets (Ere'h guéoula) dit qu'on doit toujours attendre la Délivrance, lorsque nous discutons de plans futurs, on considérera toujours la possibilité de la venue du machia'h, et ainsi on dira : "Je vais faire ce qui suit si le machia'h ne vient pas avant".
On raconte que plusieurs grands d'Israël (comme le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev), lorsqu'ils envoyaient des invitations à une fête, ils écrivaient que la fête aurait lieu à Jérusalem, mais si le machia'h n'était pas venu d'ici là, alors la fête aurait lieu ailleurs.

Lorsque le Gaon rav Shmouël Yaakov Borenstein a déménagé à bné Brak pour y servir comme Roch Yéchiva, il a noté dans le contrat de location de son appartement à Jérusalem que si le machia'h venait, le locataire devait quitter l'appartement dans les 24 heures.

De même de nombreux tsadikim à travers les générations (ex: le 'Hafets 'Haïm) avaient des vêtements spéciaux prêts, la venue du machia'h étant soudaine.
Le rav Moché Sternbuch raconte que bien que n'ayant pas beaucoup de moyens, sa mère a acheté de très beaux habits pour la venue du machia'h, et elle les plaçait dans une valise près de la porte de sa maison et les lavait périodiquement afin qu'ils soient toujours frais (mettant d'autres habits dans la valise pendant le nettoyage).

Lorsque le rav de Jérusalem, le rav Yéhochoua Leib Diskin, a entendu le bruit du train arriver à Jérusalem pour la 1ere fois, il a commencé à trembler car il a pris cela comme un signe que le machia’h pourrait arriver bientôt, et il a donc senti qu'il devait se préparer [encore davantage].
[tout bruit, toute chose non ordinaire, est une occasion pour nos sages de renforcer leur attente de la guéoula imminente]

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-> Le Targoum (Yéchayahou 59,16 ; 63,5) dit que même une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula.
Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19), nous ne pouvons pas estimer le pouvoir d'une prière d'un individu pour la guéoula et l'honneur d'Hachem.

-> "D'après nos Sages, c'est par le mérite des 3 prières quotidiennes que la guéoula se produira.
C'est donc notre manque de vigilance et de concentration dans ces 3 prières qui est la cause du retard de cette guéoula, de la reconstruction du Temple et du rassemblement de tous les exilés.
[Ben Ich 'Haï - guémara Béra'hot 3a]

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=> Pourquoi devons-nous attendre la venue du machia'h?

Il existe de nombreux niveaux d'attente :

1°/ le niveau le plus bas consiste à aspirer au machia'h pour se débarrasser de nos souffrances et difficultés matérielles dans lesquelles nous nous trouvons à cause de l'exil.

2°/ au-dessus il y a une attente du machia'h pour des raisons spirituelles et pour une meilleure capacité à servir Hachem.
Le 'Hatem Sofer compare une personne qui attend la guéoula uniquement pour un soulagement matériel ou émotionnel, à un jeune enfant qui vient de perdre toute sa famille et sa maison, et qu'on entend pleurer et pleurer sur le fait que son jouet lui a été enlevé.
[ex: certes toutes les douleurs et maladies vont disparaître avec la venue du machia'h, mais cette période a tellement mieux à nous offrir, comme la capacité de vivre dans une proximité d'esprit et de coeur avec Hachem, nous atteindrons des niveaux incomparable en spiritualité, ... ]

3°/ il existe un niveau plus élevé.
En exil, la Présence Divine souffre énormément (pour ainsi dire), et il y a également une grande profanation du Nom Divin ('hilloul Hachem).
[ex: Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi ]

-> Rabbi Yossi dit à Eliyahou haNavi qu'il a entendu dans les ruines de Jérusalem une voix : "divine gémissante et pleurant : "Honte aux enfants dont les fautes M'ont poussé à détruire Ma maison et à les exiler parmi les non-juifs"
Eliyahou haNavi lui a dit : "3 fois chaque jour, Hachem pleure de cette façon sur la destruction du Temple" [guémara Béra'hot 3a]

-> Le rav Moché Sorotzkin enseigne :
Contemplons comment Hachem en tant que Père aimant peut "se sentir" alors que tant de Ses enfants souffrent de différentes manières, et encore plus quand tant d'autres sont éloignés d'Hachem, de Sa Torah et de Ses mitsvot.
Considérons le fait qu'il y a des millions de juifs dans le monde qui ne connaissent pas les mots "Shéma Israël". Cela a été une réalité tragique pendant des siècles d'exil ...
Chaque âme qui s'égare est une perte unique et irremplaçable qui reste une source de douleur inimaginable pour la Présence Divine.
C'est ce que Hachem endure, bien que nous ne puissions pas l'entendre, nous savons que Hachem Lui-même crie 3 fois par jour, pour ainsi dire, déplorer notre distance.
Hachem attend que nous revenions à Lui, plus anxieux qu'un père attend son fils et plus désespérément qu'une femme attend son mari.
Ainsi, pouvons-nous éveiller en nous-même de l'empathie pour implorer la guéoula, pour le bien de la Présence Divine, elle-même?

-> [Eliyahou haNavi nous rapporte que] Le Ciel et la terre sont mes témoins que Hachem est assis et attend que le peuple juif fasse téchouva, plus qu'un père attend son enfant ou une femme attend son mari, afin qu'Il puisse amener la guéoula, reconstruire le Temple qui ne doit plus jamais être de nouveau détruit.
[Tana déBé Eliyahou - fin du chap.31]

A ce sujet, le rav 'Haïm Palaggi (moéd lékol 'haï - ט"ו ג) écrit :
Crois ce que je dis : à chaque fois que je lis cet extrait spécial, mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer.
Lorsqu'un fils tarde à rentrer le soir, son père le guette par la fenêtre ; lorsqu'un mari part en voyage, son épouse attend anxieusement son retour. Comment est-il possible que Hachem "souffre" tellement et que nous demeurions insensibles?
Comment est-il possible que le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod) [Hachem] est [actuellement] en train d'attendre que nous fassions téchouva afin de nous accorder tellement de bonnes choses, tout le bien possible dans ce monde, et tout le monde va après son cœur sans se préoccuper de cela, et personne ne se soucie assez pour dire : "lé'h vénachouva él Hachem" (allons et retournons vers Hachem).
Ô Hachem, incite le peuple d'Israël à se repentir devant Toi en toute sincérité!

-> Nos Sages (Tikouné Zohar - tikoun ו בא"ד) nous disent que pendant les années d'exil, la Présence Divine est emprisonnée. Nous devons faire preuve d'empathie et prier pour cet aspect de l'exil (tikouné Zohar - tikoun 21,57a).
En fait, le Pélé Yoets (Erekh roch hachana בא"ד) écrit que cet aspect de l'exil doit nous déranger encore plus que toute autre douleur ou souffrance que nous vivons en conséquent de l'exil, et cela doit être notre objectif principal lorsque nous prions pour la guéoula.

-> Nos Sages (Pessikta rabbati - maamar גילי) affirment qu'Hachem dit aux tsadikim : "chivavtem léTorati vélo 'hikitem léMalkhouti" (vous avez aimé la Torah [et vous attendiez le machia'h pour qu'il vous apprenne la Torah au plus haut niveau], mais vous n'avez pas attendu [le machia'h pour le bien de] Ma Royauté).
[en exil, la Royauté d'Hachem est tout sauf éclatante, puisqu'il y a du 'hilloul Hachem et un voilement de la Présence Divine. Certes Hachem gouverne totalement le monde, mais est-ce que le monde Le reconnaît à sa juste valeur, comme le Roi des rois?]

-> Il est écrit dans le midrach (Yalkout Chimoni - Eikha - remez תתקצז) :
Tous les Patriarches et Moché sont venus à Hachem pour plaider pour la guéoula.
Par la suite, Its'hak a déclaré qu'il n'y avait peut-être aucun espoir pour les Bné Israël de revenir.
Hachem a répondu : "Il va y avoir une génération qui va aspirer à Ma Royauté et immédiatement ils mériteront la guéoula".
[ainsi, on voit d'ici qu'il doit y avoir une génération qui demande la guéoula en l'honneur d'Hachem afin de la mériter.]

-> Le rav Matisyahou Salomon dit qu'à notre génération où de nombreuses personnes étudient et retournent vers la Torah, Hachem dit : "C'est vrai que vous aimez la Torah, et en tant qu'individu vous avez énormément grandi dans ce domaine, mais maintenant il est temps de passer au niveau supérieur : rechercher à la Royauté d'Hachem (Malkhout chamayim)."

-> Certaines personnes peuvent avoir des appréhensions, des inquiétudes, sur l'arrivée du machia'h. Cela n'est pas nouveau.
On demandait au 'Hafets 'Haïm : "Nous avons peur [de la guéoula]. Qui dit que nous serons alors méritants?"
Le 'Hafets 'Haïm répondait : "Cela peut ne pas vous sembler intéressant, mais vous devez espérer au machia'h par amour pour l'honneur d'Hachem (kvod chamayim)".

-> Dans toute la première bénédiction de la Amida, nous disons : "oumévi goél livné véné'em lémaan chémo" (qui amène un sauveur aux enfants de leurs enfants en faveur de Son Nom)
Nous voyons que le but principal de la guéoula est pour le bien de l'honneur d'Hachem.

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-> Le rav Pin'has Eliyahou de Vilna (dans son Séfer haBrit - 1ere partie), qui a vécu à l'époque du Gaon de Vilna, écrit :
Pourquoi cet exil traîne-t-il si longtemps? Il y a tellement de gens qui apprennent la Torah, tellement de gens qui prient et crient pour la guéoula, tellement de gens qui font des mitsvot.
Que peut-il manquer? Et si, après tout cela, nous n'avons toujours pas mérité la guéoula, comment pourrait-on un jour la mériter?

Il répond:
"C'est sûrement qu'il manque un ingrédient très important dans tout ce qu'ils font, à savoir que bien qu'ils apprennent, prient et font des mitsvot, ils le font avec la seule intention de s'aider eux-mêmes, et non pas par amour d'Hachem, pour sauver Hachem et Sa Ché'hina de sa souffrance et son exil.

Par conséquent, tant que nous ne corrigeons pas cela et que nous n'avons pas d'intention lorsque nous étudions, prions et faisons des mitsvot, de le faire en l'honneur d'Hachem, nous ne mériterons pas la guéoula car Hachem dit alors : "Si vous ne prenez pas soin de Mon honneur, Je ne me soucie pas de votre honneur (que D. préserve cela)"."

-> Un élève du 'Hatam Sofer, le Imré Eich, écrit que tant que nous ne ressentons pas la douleur de tout le mal qui se passe dans le monde [suite à des fautes] et de l'énorme 'hilloul Hachem que ces fautes créent, alors Hachem peut aussi continuer à le supporter.
Mais dès qu'Hachem voit que nous sommes peinés par ce qui se passe au point qu'on ne peut pas le tolérer [ex: implorant Hachem d'amener la guéoula pour Son honneur], alors Hachem se dressera contre tous nos ennemis et se débarrassera d'eux.

[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35)
d'une certaine façon lorsque nous aspirons impatiemment à la venue du machia'h par amour pour Hachem, alors nous donnons à Hachem le pouvoir de rendre cela réel. ]

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) enseigne :
"Nous devons être concernés par l'honneur d'Hachem, Jérusalem et le Temple. Par conséquent, il est juste que nous soyons réellement touchés par le fait que le Temple a été détruit et que nous sommes en exil, car tout cela minimise la gloire d'Hachem.
C'est pour cette raison que nous devrions aspirer à la guéoula [car cela apportera de l'honneur à Hachem]."

Le Ram'hal ajoute ensuite que le prophète Yéchayahou (v.59,16) se plaignait de l'absence de cet aspect dans nos prières.

-> On peut penser que c'est au-delà de notre niveau de prier pour la guéoula pour l'honneur d'Hachem, plutôt que pour se débarrasser de nos souffrances personnelles. Mais en réalité, dans la Amida nous disons : "ouguéalénou mééra lémaan chémé'ha" (délivres-nous rapidement en l'honneur de Ton Nom).
Cela signifie que chaque juif est capable de demander la guéoula uniquement pour Hachem.

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-> Le Pélé Yoets (Erekh Tsipouï) écrit :
"Il ne suffit pas de dire que nous attendons la Délivrance (tsipita léyéchoua). Nous devons vraiment croire et ressentir que la Délivrance va venir.
Le principal objectif de la mitsva d'attendre la Délivrance, n'est pas de l'attendre pour notre bénéfice personnel, mais plutôt pour l'honneur d'Hachem, aspirant à soulager l'exil de la Présence Divine (Chékhina).
C'est pourquoi, même si on ne peut pas "réparer le monde" et apporter une guéoula complète, il faut quand même se rendre compte que chacune de nos actions fait la différence. Chaque mitsva aide à élever davantage la Présence Divine hors de cet exil.
Et le contraire est vrai : toute faute que l'on commet tire la Présence Divine plus profondément dans l'exil, pour ainsi dire.
Une personne devra donc assumer la responsabilité, non seulement pour les fautes qu'elle commet, mais également pour les répercussions ... que cela a sur l'objectif de libérer la Présence Divine de l'exil.
Et même plus, quand une personne fait ce qu'elle peut pour aider à amener la guéoula, s'élevant dans la volonté d'Hachem, même si elle ne peut pas apporter la guéoula complète, néanmoins Hachem considère cela comme si elle avait apporté la guéoula pour tout le monde."

[ainsi on ne doit pas désespérer (qu'est-ce que mes actions peuvent vraiment changer?), mais au contraire en faisant de notre mieux, aux yeux d'Hachem c'est comme si c'était nous seul qui avions amener la Délivrance.
Hachem ne nous demande pas l'impossible, et imaginons notre regret dans le monde à Venir de savoir que par de petites actions au quotidien on aurait pu se voir crédité d'avoir personnellement permis la venue du machia'h.]

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-> Le rav Eliyahiou Lopian demande : Comment est-il possible que Rav Yo'hanan l'Amora, qui a perdu 10 fils au cours de sa vie, et qui portait sur lui un os du 10e fils (certains disent qu'il s'agissait d'une dent qui avait été enlevée au cours de sa vie) dans le but de le montrer à d'autres personnes en deuil qui avaient perdu des fils, et de les réconforter (guémara Béra'hot 5b).
Il était également l'un des nombreux Amoraïm qui ont déclaré (Sanhédrin 98b) : "Qu'il (machia'h) vienne, mais que je n'en sois pas témoin", ce qui implique qu'il ne voulait pas vivre les souffrances de la naissance du machia'h?
Comment quelqu'un qui a vaillamment affronté la mort de 10 fils avec une grande foi pourrait-il en même temps avoir peur des 'hevlé machia'h?

Le rav Lopian répond au nom du rav Its'hak Blazer que Rav Yo'hanan ne craignait pas les souffrances physiques qu'il aurait à endurer pendant cette période, mais plutôt la terrible profanation du nom divin et le chagrin de la Chékhina qui se produiraient alors.

-> Le rav de Brisk a interprété la déclaration énigmatique de la guémara (Tamid 32a) : "Celui qui veut vivre doit se tuer" dans le même sens. Selon lui, cette phrase fait référence à une époque comme la nôtre, où toute personne émotive ne peut survivre à cause de la tristesse de la Chékhina due à la profanation du nom divin.
Nos Sages conseillent à une telle personne, si elle veut traverser ces périodes, de "se tuer", c'est-à-dire de maîtriser ses émotions, comme si elle ne ressentait rien, car c'est la seule méthode pour survivre émotionnellement à de telles périodes.

[ comme l'indique le contexte, ce conseil s'adresse aux personnes exceptionnelles qui ne peuvent pas vivre normalement parce qu'elles ressentent le chagrin de la Chékhina comme si c'était le leur. Il ne s'agit pas de ressentir de l'empathie pour la souffrance d'un autre juif. ]

-> Le rabbi de Sadigura Rebbe, le rav Avraham Yaakov Friedman, a raconté au rav Moché Sternbuch qu'il avait rencontré le rav El'hanan Wasserman en 1937 et lui avait dit qu'il était sur le point de déménager en terre d'Israël et qu'il allait s'installer à Tel-Aviv.
Le rav El'hanan s'est alarmé et a répondu qu'il ne pourrait jamais vivre à Tel Aviv, car s'il était témoin de la profanation du Shabbath qui s'y déroulait, il ne pourrait pas supporter la douleur de voir le Shabbath bafoué dans le palais du roi (la terre d'Israël). Comment est-il possible, disait-il, de se trouver dans le palais du roi et d'assister à la profanation de Shabbath, à la profanation de la Gloire d'Hachem dans son propre palais?

-> De même, le rabbi de Satmar, le rav Yoel Teitelbaum, a raconté au rav Sternbuch que son ancêtre, le Yisma'h Moché, le rav Moché Teitelbaum, a dit dans sa vieillesse que s'il avait su dans ses jeunes années qu'il devrait encore endurer des décennies d'exil, il n'aurait pas été capable de supporter l'immense chagrin occasionné par la profanation du nom divin dont il a été le témoin de son vivant.
Ce qui lui a permis de tenir tout au long de sa vie, c'est sa conviction que le machia'h viendrait à tout moment, et qu'Hachem aurait certainement pitié et rachèterait sa nation sainte.

Emouna & guéoula

+ Emouna & guéoula :

-> De même qu'on a mérité de sortir d'Egypte par le sang de la circoncision et le sang du [sacrifice] Pessa'h, de même nous mériterons la guéoula future par le mérite de ces 2 sangs.
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.29]

=> Comment comprendre cela?

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein explique qu'en quittant l'Egypte, il était nécessaire que le peuple juif se distancie de l'idolâtrie (avoda zara) en égorgeant le korban Pessa'h, de même pour mériter d'être délivré de cette galout (exil) on doit également se débarrasser de nos "idolâtries" (avoda zarot).
Un exemple d'idolâtrie qu'il donne est le fait de manquer d'un vrai bita'hon en Hachem, lorsque nous pensons que notre force permet aux choses de se produire, "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (ko'hi véotsem yadi assa li - Ekev 8,17).

-> Selon le Ram'hal (Daat Tévounot - ot 34), tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à la fin, a pour but de développer la reconnaissance du "én od milévado", d'internaliser le fait que l'ultime Source de tout est Hachem.
[c'est pour cela que nous ne pouvons mériter la guéoula que si nous réussissons cet objectif, et cela est encore plus nécessaire durant la période précédent la venue du machia'h.
Cela ressemble à un jeu de cache cache : Hachem est bien caché ]

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne qu'il y a une raison pour chaque exil qui est basée sur notre passé.
Cela signifie qu'il y a un but distinct et un service d'Hachem spécifique dans l'exil, afin de réparer la faute historique, et c'est sur cela que vont porter les épreuves des juifs dans cet exil.
L'essentiel de la faute qui a entraîné la destruction du 2e Temple était l'orgueil (incarné dans l'incapacité de tolérer quelqu'un d'autre et donc manifesté par la haine gratuite).
Nous avons donc été mis en exil parmi les descendants d'Essav, dont le trait de caractère principal est celui de l'orgueil (gaava), ou bien du "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès".
C'est pourquoi, le but de notre exil est de nous donner l'occasion de résoudre ce problème, d'éradiquer en nous ce trait de caractère négatif. [en ayant la émouna, en attribuant toutes choses à Hachem]

-> Le rav El'hanan Wasserman (Ikvéta déMechikha) écrit :
"Avant l'arrivée du machia'h, chaque 'avoda zara' (idolâtrie) doit être prouvée sans valeur.
Nous pouvons penser que nous n'avons aucun lien avec l'avoda zara, que c'était une épreuve de l'époque des Prophètes (Névi'im). Mais en réalité, beaucoup de versets qui parlent des derniers jours de l'exil disent que le peuple juif suivra différentes sortes d'avoda zara, qui ne sont pas nécessairement de l'idolâtrie classique.
En ce sens, l'avoda zara peut être compris comme signifiant placer sa confiance en toute source fausse (autre que Hachem). Toute dépendance d'une "cause à effet" naturelle doit être annulée avant l'arrivée du machia'h."

-> Nous nous sommes tellement habitués à s'appuyer sur des systèmes de cause à effet, nous pensons que nous comprenons les "systèmes" de fonctionnement de la nature, de l'économie de la santé, des chidoukhim, du gouvernement, ... [combien de livres, combien d'heures de discussion pour expliquer les raisons, les causes entraînant tel effet ... ]
Nous avons certainement des attentes quant à la façon dont les choses vont se passer. [on en vient presque à donner des conseils à Hachem (ex: pourquoi je n'ai pas ça, pourquoi ça ne se passe pas comme cela, ...), car nous sommes persuadés de maîtriser le système de fonctionnement de ce monde.
On peut même penser sur certaines choses : c'est bon Hachem je n'ai plus tellement besoin de toi, je gère tout seul! (c'est dur d'être dépendant/ redevable pour tout envers Hachem, alors on se convint qu'on peut s'en passer! [c'est moi qui fait, qui réussis, ...])]
De telles convictions sont les "avoda zara" dont le rav El'hanan Wasserman fait référence.

=> On comprend ainsi mieux le Pirké déRabbi Eliézer (ci-dessus). De même qu'à la délivrance d'Egypte nous avons égorgé l'agneau qui était la divinité de l'Egypte et que nous l'avons offert en sacrifice Pessa'h, alors de même pour la Délivrance finale nous devons égorgé les "dieux" de la société environnante (les idées qu'elle idolâtre).
Ainsi, le "dam Pessa'h" (le sang de l'agneau mis sur nos portes), représente de nos jours nos efforts à éliminer de nos demeures juives l'avoda zara environnante (ex: le cause à effet naturel - voir l'enseignement du rav Wasserman).

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-> Au sujet du machia'h, on parle souvent de la guerre qui doit le précéder.
Le 'Hafets 'Haïm explique qu'en réalité il s'agit d'une bataille spirituelle, une guerre dans le domaine de la émouna.

-> Le rav Yéhochoua Leib Diskin dit également que dans la dernière ligne droite avant la guéoula, il y aura un "maboul" d'hérésie dans le monde.

-> Le rav Elimélé'h de Lizhensk fait remarquer que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
[la corde symbolise la émouna, notre liaison à D.]
A la période précédent le machia'h, Hachem va étendre une corde d'une extrémité à l'autre du monde (pour ainsi dire). Chaque juif saisira cette corde et Hachem tiendra l'extrémité de la corde et la secouera avec vigueur jusqu'à ce que tout le monde soit soulevé dans les airs.
Les imbéciles penseront que si Hachem secoue la corde, cela signifie que Son intention est que nous devons lâcher prise. Ils feront donc exactement cela, causant leur disparition.
Seuls les gens qui tiendront de toutes leurs forces la corde, grâce à leur courage, mériteront la géoula.

-> La délivrance future se produira en récompense de notre émouna.
[midrach Yalkout Chimoni - Eikha 997]

-> Par exemple, nos Sages rapportent qu'il y aura 2 machia'h : machia'h ben Yossef et machia'h ben David, et que le machia'h ben Yossef pourra être tué.
Le rav 'Haï Gaon et le rav Saadia Gaon enseignent :
"Hachem veut nous donner une épreuve de émouna à l'époque du machia'h. Si le machia'h ben Yossef est tué, alors les gens se diront : "Vous voyez, le machia'h, que nous attendons depuis si longtemps a été tué!", et alors de nombreuses personnes ne surmonteront pas ce challenge."
[ b'h, ici du dvar Torah : L'aspect spirituel de la guerre de gog et magog : https://todahm.com/2022/03/18/laspect-spirituel-de-la-guerre-de-gog-et-mago ]

-> Le Zohar nous dit que juste avant le machia'h, une étoile aura le contrôle sur le monde entier pendant une courte période, qui causera des difficultés. Peu après, la lumière de la guéoula viendra.
Rabbi Moché Cordovero, le Ramak (dans son commentaire sur le Zohar : Ohr Yakar) explique que bien que généralement notre sort ne soit contrôlé que par Hachem, avant la venue du machia'h, Hachem permettra à cette étoile de régner sur le peuple juif pendant une courte période, même ceux en terre d'Israël (alors que normalement tout y est directement sous le contrôle d'Hachem, et non d'intermédiaires).
Il écrit : "Cette étoile régnera et causera des troubles et des maladies dans le monde, détruisant et infectant les nations du monde les unes des autres ... elle imposera également des difficultés au peuple juif, afin qu'ils fassent téchouva, afin qu'ils méritent la guéoula."

-> Le rav Eliyahou Dessler écrit :
"Ceux qui restent forts à travers cette grande épreuve [d'être entourés de] personnes qui revendiquent : "ko'hi véotsem yadi assa li" (ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès - Ekev 8,17), et ne seront pas affectés et influencés par l'insolence d'une telle hérésie, qui au contraire, se renforcent dans leur émouna et ne s'éloignent pas d'un iota de la vision de la Torah et de nos Sages, en se consacrant à l'étude de la Torah, à la prière et à la crainte du Ciel, ils mériteront la guéoula.
C'est à ces personnes que sera révélée la lumière exaltée de la claire reconnaissance et connaissance de la vérité absolue. Tous les ténèbres et les couvertures [de la vérité] issus de la faute d'Adam haRichon disparaîtront. Ils mériteront de voir la rectification de ce monde et la révélation de la Royauté d'Hachem dans son intégralité dans le monde à Venir".

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-> Le rav Eliyahou Dessler écrit :
"Certaines personnes parlent beaucoup des miracles et de la Providence divine, mais ce n'est que remuer les lèvres. "Puisque ce peuple ne Me rend d'hommage que de bouche et ne M'honore que des lèvres, alors que son cœur est loin de Moi" (Yirmiyahou 29,13).
Si une personne reconnaît véritablement et sincèrement l'implication d'Hachem, alors son mode de vie doit être radicalement impacté. Les gens ont tendance à penser qu'ils ont fait leur devoir en reconnaissant Hachem par des mots. Nous savons à quel point cela est loin de la vérité par le fait que leur mode de vie reste inchangé.
Si nous voulons savoir à quel point nous avons pris à coeur la providentielle nature des souffrances de notre temps, il suffit de voir à quel point nous avons changé notre comportement en vivant à l'ère des douleurs d'enfantement du machia'h."

-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne également :
"Si une personne ressent dans son coeur et reconnaît dans son esprit que Hachem est derrière tout ce qui se passe, y compris les tragédies et les désastres de ce monde ; s'il reconnaît les moyens miraculeux par lesquels Hachem provoque la souffrance qu'Il nous impose et s'Il change radicalement ses actions, alors il constatera que la direction des miracles changera immédiatement.
D'être des miracles pour le mal, ils deviennent soudainement des miracles pour le bien.

Nous savons par de nombreuses sources que si les douleurs de l'enfantement du machia'h nous conduisent à une téchouva sincère, le machia'h sera immédiatement révélé.
Une personne qui fait téchouva parce qu'elle reconnaît la Providence d'Hachem dans sa souffrance peut atteindre des sommets sans précédent."

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-> Le Séfer Emouna véHachgakha (basé sur les enseignements du Gaon de Vilna) souligne qu'un bita'hon fort pendant la période des 'hévlé machia'h peut être notre mérite principal pour la guéoula.

-> Le Ram'hal dit que le fait d'espérer en la délivrance, au milieu des douleurs que nous subissons dans l'exil (sans se rebeller contre Hachem, et au contraire voulant être proche de Lui par émouna), cela est un catalyseur très puissant pour activer la guéoula (indépendamment du fait que nous aurons plus de récompenses pour cela après, car réalisée dans la douleur).

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-> Le Ran (Drachot haRan - fin drouch 11) enseigne que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils débattaient constamment pour savoir s'ils allaient sortir d'Egypte.
Nous avons une vision actuelle où l'on connaît l'issue, mais dans le moment ils avaient d'un côté de nombreux miracles montrant qu'ils partiraient, mais il y avait également d'autres événements qui donnaient l'impression qu'ils ne sortiraient pas.
Le Ran conclut que s'il en était ainsi lorsqu'ils ont quitté l'Egypte, il en sera certainement ainsi lorsque nous sortirons de cet exil.

-> Nos Sages enseignent que de même que nous avons mérité de sortir d'Egypte par le mérite de la émouna, de même nous quitterons de cet exil par ce mérite.
Lorsque le peuple juif a quitté l'Egypte, il n'était pas facile pour eux de rester forts et de témoigner de la émouna et du bita'hon. De nos jours également, malgré que cela soit difficile, cela est nécessaire pour mériter la guéoula.
Le rav Its'hak Aizik Chaver ajoute que Hachem nous a caché le moment de la guéoula finale afin que nous en venons constamment à penser qu'il arrive, puis par moments nous laissons tomber, et ensuite nous continuons de nouveau à croire et à espérer en la guéoula, car c'est cette émouna qui nous aidera à mériter la guéoula.

-> En ce sens, nous commençons par : "ani maamim" = Je crois [que le machia'h va venir ... j'attends ... il ne vient pas] ... puis véaf al pi chéyitmaméa'h" = mais même s'il tarde, je ne perds pas espoir [j'attends toujours et encore].
[nous sommes des juifs = des maaminim bné maaminim (croyants fils de croyants) = en effet, nous attendons la Délivrance de génération en génération, depuis le début des temps.
De même, dans la prière nous récitons constamment : "ki lichouaté'ha kivinou kol ayom" (j'espère Ta Délivrance chaque jour).

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-> "Notre âme est abaissée jusque dans la poussière ... Lève-toi pour nous venir en aide, délivre-nous" (Téhilim 44,26-27)

Selon le midrach (Téhilim 45,3), cela implique que lorsque nous atteindrons le point d'être "abaissé/couché jusque dans la poussière", alors nous mériterons la guéoula.
[nos Sages disent que le machia'h viendra lorsqu'il nous semblera que les choses ne peuvent pas empirer et que nous nous sentons impuissants, car alors nous n'aurons rien sur quoi compter, si ce n'est Hachem.]

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-> Le Maharal ('Hidouché Haggadot - Baba Batra 15b) dit que la royauté (malkhout : soit nos dirigeants et gouvernements) amène de l'ordre dans le monde, allusion au maintien des lois et de la morale, qui sont les bases d'une société fonctionnelle.
Cependant, avant l'arrivée du machia'h, la Royauté (malkout) perdra ce pouvoir, laissant un vide perceptible que la vraie Royauté, la malkhout du machia'h, remplira alors.

-> Selon le midrach, lorsque la Royauté (malkhout : soit nos dirigeants et gouvernements) deviendra comme la poussière, nous devons attendre le machia'h.

[ainsi lorsque l'on remarque que nos gouvernements perdent de leur superbe, c'est un signe que le machia'h est proche, et que nous devons le demander et tacher d'y être prêts (ex: téchouva). ]

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-> A la question, pourquoi Hachem nous a initialement choisis, la Torah répond : "Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n'est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous. c'est parce que Hachem vous aime" (Vaét'hanan 7,7-8).
=> Cela est étrange. Quel genre de réponse est-ce? D'où vient à l'origine cet amour pour nous?

-> Le Ramban explique que la Torah dit que Hachem a vu que nous sommes dignes d'être aimés. Lorsqu'une personne choisit un ami, elle recherche quelqu'un qui lui restera fidèle, quelque soient les difficultés rencontrées.
Puisque le peuple juif fait preuve d'un dévouement inébranlable, indépendamment de l'adversité, au point d'être prêt à abandonner sa vie pour la volonté d'Hachem, Hachem nous a choisi parmi toutes les autres nations.
-> Cela va de pair avec les paroles du Zohar ('hadach 58,29a) selon lesquelles le peuple juif est comparé à une colombe (yona), car comme une colombe ils acceptent tout sans riposter.

-> De même, selon le Targoum Yérouchalmi (Haazinou 33,3), la raison pour laquelle Hachem a offert la Torah à toutes les nations même s'Il savait qu'elles ne l'accepteraient pas était pour montrer aux anges pourquoi Il avait choisi le peuple juif parmi toutes les autres nations : parce qu'ils ne posent aucune question. [si telle est la volonté d'Hachem : naassé véNichma]
Et ce quelles que soient les difficultés qu'ils peuvent subir pendant le long et dur exil, ils restent toujours fidèles à l'étude de la Torah.

-> "Ils te sont chers" -> Rachi (Vézor haBéra'ha 33,3) nous explique : "même dans les moments où Tu [Hachem] aimes les [autres] nations, où Tu leur montres un visage avenant et où Tu livres Israël dans leurs mains ... [les juifs] te sont restés attachés sans dévier de derrière toi, et toi Tu les gardes ...
Ils [les juifs] acceptent tes décrets et tes lois dans la joie."

-> Le midrach (Pessikta rabbati 36,2) dit que Hachem lui-même loue le peuple juif auprès des anges pour leur caractéristique particulière de Lui rester fidèlement dévoué à travers les difficultés de l'exil.

-> Le Ramban (Haazinou 32,26) déclare qu'en réalité, après ce long exil, nous aurions dû nous retrouver sans mérite pour la guéoula. Mais puisque tout le but de la Création est de reconnaître Hachem, et que la seule nation qui reconnaît Hachem est le peuple juif, alors cela peut être notre mérite pour la guéoula, car sans le peuple juif il n'y aurait plus de but/raison pour la Création.
[le Ramban (Bé'houkotaï 26,45) ajoute ailleurs que cela est bien notre mérite pour être sauvés à travers tous les exils, y compris au temps de Gog et maGog.]

-> "Hachem prendra parti pour Son peuple, pour ses serviteurs il redeviendra propice" (Haazinou 32,26).
Le Ramban commente : Hachem se souviendra que nous avons toujours été Sa nation, nous Lui avons toujours été fidèles tout au long de l'exil malgré toutes les souffrances que nous avons endurées.

=> Nous voyons que la capacité de rester fort dans la émouna et de ne pas se rebeller dans la difficulté fait partie de l'essence de chaque juif. Nous voyons également comment la loyauté envers Hachem peut être la base de notre mérite pour la guéoula.

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-> Le midrach Pessikta Rabbati (maamar גילי ריש פרק לד) développe le fait qu'avant la venue du machia'h, les gens vont se moquer de ceux qui pleurent l'absence du Temple, qui prient pour sa reconstruction et attendent la Délivrance, disant que le machia'h arrive.
Le midrach décrit comment, à la fin Hachem montrera que ces individus avaient raison, et ceux qui n'attendaient pas la Délivrance et ont refusé de croire que le machia'h viendrait auront des remords.
Le midrach dit que ceux qui attendaient la Délivrance (métsapé léyéchoua) alors qu'ils étaient dans l'obscurité de l'exil, ils auront alors une protection spéciale contre les diverses forces du mal qui essaieront de nous nuire au moment de la venue du machia'h.
Les autres ne seront sauvés que s'ils ont le mérite de la Torah (mais comme le dit ce midrach ensuite, Hachem aura toujours une plainte contre eux).

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+ L'importance de l'aavat Hachem :

-> Le Zohar (hakdama tikouné Zohar 12a) dit que la mitsva d'aimer Hachem (aavat Hachem) nécessite que nous soyons prêts à donner à Hachem ce que nous avons de plus cher. (chacun est testé personnellement dans son domaine)
Le Zohar ajoute que [bien que nous ayons toujours la mitsva d'aimer Hachem,] nous seront tout particulièrement testés dans ce domaine au cours des 70 dernières années d'exil.
[C'est bien d'avoir une confiance en D. théorique, mais la guéoula est un processus nous permettant d'attester concrètement de notre amour envers Hachem, nous faisant alors mériter la guéoula.
Lui rester fidèle alors que tout s'agite, s'obscurcie, devient difficile, ... c'est l'occasion d'avoir les mérites pour vivre la Délivrance d'une sublime manière. ]

-> Le Ohr ha'Haïm (Choftim 19,8) écrit clairement qu'il ne suffit pas de simplement rester fort dans notre service d'Hachem ; car afin de mériter la guéoula notre service doit découler de notre aavat Hachem (amour d'Hachem).

-> Le Raaya Mihemna (Nasso 124) précise que l'ensemble de l'exil parmi Essav et Yichmaël est dans un but de nous purifier et nous tester, mais spécifiquement à la fin de l'exil Hachem nous testera et créera des difficultés afin de voir qui reste fort et à travers cela méritera la guéoula.

Le 'Hafets 'Haïm ('Homat adat - chap.2) ajoute que : "le but de ces épreuves de la fin de l'exil est pour déterminer qui a un véritable amour pour Hachem et Sa Torah".

Rester sourd aux appels à la venue du machia’h

+ Rester sourd aux appels à la venue du machia'h :

-> Pourquoi est-il écrit : "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)?
Le peuple d'Israël dans cette génération [précedent la venue du machia'h] dira : "Est-il possible que nous voyons le monde fonctionner comme il l'a toujours été, et cependant la guéoula arrivera cette année?"
Mais ils ne savent pas que le machia'h arrivera soudainement.
[midrach Hechalot Rabbati 36,5]

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-> Ce qui est étonnant est que ce même midrach nous enseigne juste avant :
"Au cours de la dernière année, de terribles souffrances et de nombreux décrets difficiles, l'asservissement sera plus sévère, et de nombreuses maladies ; la nature du monde changera et le goût de tout sera repris et tout sera cher ; il n'y aura pas de paix pour "celui qui sort et celui qui entre" ; et les hommes de foi vont mourir, et immédiatement le machia'h va venir"

=> Par ce passage, le but n'est pas de s'effrayer inutilement (de désespérer face à un avenir sombre), car par notre téchouva, bonnes actions, ... on permet à Hachem d'amener le machia'h dans les meilleures conditions. La guéoula est un processus à atteindre, et par exemple le midrach dit que la "voix d'Eliyahou haNavi" (kolo chel Eliyahou) qui arrivera avant le machia'h sera des circonstances effrayantes ou douloureuses (ex: tsunami, tremblement de terre, ...) dans un but de nous réveiller à Hachem (sortir du sommeil du train train de notre vie) pour que l'on soit prêt à cette nouvelle période du machia'h.
Ainsi, plus on a besoin d'un réveil au volume élevé, plus Hachem doit nous envoyer un scénario difficile (cela n'étant bien sûr pas nécessaire si nous nous réveillons dès maintenant).

Mais on peut s'interroger : comment ce midrach (Hechalot Rabbati 36,5) peut d'un côté nous donner une description effrayante d'évènements exceptionnels, et juste ensuite affirmer que les gens vivront une vie normale au point qu'ils seront choqués lorsque le machia'h arrivera.

Le rav Moché Sorotzkin répond que peu importe à quel point les choses semblent terribles et étranges, Hachem laisse toujours de la place pour que l’on considère tout ce qui se passe comme "naturel" et "normal".
Cela s'applique à tous, même à ceux ayant une foi ferme et sincère. En effet, tant que le machia'h n'est pas là, Hachem laisse en nous toujours une place au choix, de voir les événements avec une vision davantage "c'est la nature des choses" plutôt que "c'est 100% d'Hachem".
Ainsi chaque individu doit constamment faire l'effort de dépasser sa naturalité (libre arbitre oblige) et regarder au-delà de la surface pour reconnaître que Hachem communique avec nous.

[voir à ce sujet : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael
le rav Sorotzkin dit que nous sommes au courant de la "voix d'Eliyahou" (kolo chel Eliyahou), mais nous ne la percevons pas clairement, car sinon on aurait plus la possibilité de choisir.
Nous allons b'h développer à quel point il est facile sur le moment de passer à côté de ces messages d’Hachem. ]

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+ Exemples de la capacité humaine à dénier la Réalité :

-> La Torah nous dit que lorsque les gendres de Loth ont appris que les anges avaient dit à Loth qu'ils allaient détruire Sodome, ils ont considéré cette possibilité comme une plaisanterie.
Comment était-ce possible? N'ont-ils pas entendu parler de la visite des anges à leur beau-père? N'ont-ils pas vu (ou du moins entendu) que les nombreuses personnes à la porte de Loth ont soudainement perdu la vue?

Selon le midrach (Béréchit rabba 50,9), les gendres de Loth lui ont dit : "Il y a de la musique dehors et toi du dis que Sodome va être renversée (détruite)?"
Le rav 'Hatzkel Levenstein explique que les perspectives d'une personne sont le plus affectées par ce qu'il voit devant ses yeux. En tant que tels, gendres de Loth disaient : "C'est vrai, nous avons entendu dire que les anges sont sur le point de détruire Sodome, mais maintenant tout semble si normal ; il y a de la musique dehors, c'est un jour comme les autres. Comment se pourrait-il que Sodome soit vraiment détruite?"

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 49,6) rapporte que Hachem a envoyé des tremblements de terre et des inondations (des "catastrophes naturelles") à Sodome, comme avertissements pour amener les citoyens de la ville vers le changement pour aider à éviter la catastrophe, et cela pendant une durée de 25 années avant la destruction de Sodome (selon d'autres midrachim, c'était 52 ans avant!).
Mais les habitants de Sodome n'ont pas tenu compte des avertissements.

[cela doit nous faire réfléchir : est-ce que nous sommes si différents aujourd'hui?
Nous avons tendance à avoir la même vision que les non-juifs, alors qu'en réalité Hachem cherche à nous réveiller spirituellement de nombreuses années avant la venue du machia'h.
A l'image des gendres de Loth, nous avons tendance à se dire, c'est vrai que le machia'h viendra un jour/prochainement, mais là actuellement la musique est bonne, alors kiffons ce monde! ]

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-> Le 'Hazon Ich enseigne que si on ne travaille pas constamment à renforcer notre émouna, inévitablement elle s'affaiblit.
[il n'y a pas de neutralité, soit on s'élève spiritualité, soit on descend. Le yétser ara fait en sorte que petit à petit on s'affaiblit, sans que l'on s'en aperçoit. ]

-> Hachem a envoyé à Pharaon les plaies, bien qu'elles aient été dramatiques et que la Providence Divine était évidente, Pharaon n'en a pas été inspiré.
Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que si une personne ne réfléchit pas et n'intériorise pas ce qui se passe, elle peut simplement rire de tout, comme si cela n'avait rien à voir avec elle.
[le rav Israël Moché Sorotzkin dit que souvent lorsque les gens abordent les parachiot relatives aux plaies, il est difficile de se relier à la façon de penser de Pharaon. On présume facilement que si on avait été à sa place alors on aurait agit différemment. Mais est-ce la vérité?
Hachem envoie dans le monde (et dans notre vie) des "plaies" (makot), et notre réponse est-elle si différente? Est-ce qu'on continue à vivre comme si de rien n'était, ou bien est-ce qu'on prend le message à coeur (internalise) en s'améliorant spirituellement? ]

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-> Le rav Yéhochoua Leib Diskin explique que malgré l'évidence qu'Hachem a créé le monde et qu'Il s'en occupe en permanence, il se doit d'exister en nous une possibilité d'hérésie. [chacun ayant un degré plus ou moins important]
En effet, de même que Hachem a créé la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, Il a créé un yétser ara spécial pour l'hérésie, afin qu'il puisse y avoir une récompense pour ceux qui restent forts dans leur émouna.

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein demande pourquoi la émouna est différente de toute autre connaissance ou sagesse, de sorte qu'il faut constamment travailler à la renforcer, alors qu'avec d'autres domaines d'apprentissage, une fois que l'on acquiert la connaissance, il n'est pas nécessaire de travailler constamment à la retenir.
Le rav Levenstein répond qu'Hachem nous donne constamment des épreuves dans ce domaine afin que nous puissions recevoir une récompense par le fait que nous restons forts.

-> De son côté, le rav Israël Moché Sorotzkin enseigne que puisque l'un des domaines clés de notre service Divin de la période précédant la venue du machia'h est d'arriver à la reconnaissance claire d'Hachem comme source et force directrice derrière toute chose, et notre mérite pour avoir la guéoula dépend de cette émouna, du fait que "én od milévado".
C'est pourquoi Hachem nous envoie de nombreuses épreuves, des luttes dans ce domaine.

Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher - hachgakha) dit que de nos jours la Providence divine est particulièrement voilée car Hachem désire nous tester dans ce domaine, mais pour ceux qui la recherche vraiment, elle n'est jamais totalement cachée.

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-> "Mais alors même, Je persisterai, Moi, à dérober ma face" (Vayélé'h 31,18)
=> Pourquoi le verset emploie-t-il une répétition : "haster astir" (Je persisterai à dérober)?

-> Le Sfat Emet enseigne de même :
Si nous savons que D. dissimule Sa face, ce n’est plus vraiment une dissimulation et le malheur n’est plus si grave puisque, à ce moment-là, nous nous soumettons et nous nous repentons. Mais la situation devient vraiment mauvaise lorsque cette dissimulation est elle-même cachée, quand on ne sait pas que D. cache Sa face. Lorsqu’on croit que tout est dû au hasard, on ne pense même pas qu’il faille faire téchouva.
Tel est le sens de la répétition: "Aster Astir Panaï" (הַסְתֵּר אַסְתִּיר פָּנַי - cacher, Je cacherai Ma face) = Je cacherai la dissimulation.
[ainsi, le plus difficile de l'exil est le fait que nous en venons à oublier que Hachem est présent mais caché. En effet, lorsque nous appréhendons les événements qui se passent dans le monde, dans notre vie, comme le résultat du hasard, de la nature, alors on rajoute un voilement et on n'a plus Hachem dans notre vie.
D'une certaine façon, lorsque le roi David écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8), en réalité il nous enseigne qu'il est essentiel pour un juif de voir derrière toute chose Hachem, car sinon on ajoute un voilement et on ne voit plus Hachem constamment devant soi. ]

-> De même, le Gaon de Vilna explique que Hachem nous dit que non seulement Il se cachera, mais nous ne réaliserons pas que le fait qu'il soit caché est la cause de toutes nos souffrances.
Le Gaon de Vilna ajoute que le peuple juif a une puissante force : même lorsque nous sommes punis et éloignés d'Hachem, grâce à la prière, nous pouvons franchir toutes les barrières qui existent.
[Si tel est le cas, pourquoi ne profitons-nous pas de cela pour retrouver une proximité avec Hachem. La réalité est que notre yétser ara nous endort, et nous devons faire des efforts pour rester éveillés à la Réalité.]

-> "Mais alors même, Je persisterai, Moi, à dérober ma face" :
Le rav Moché Sorotzkin enseigne que puisque le but de notre exil actuel est d'en arriver à reconnaître que "én od milévado", d'internaliser le fait que tout se qui se passe vient d'Hachem, alors quand nous ne Le reconnaissons pas, Hachem se cache encore plus (pour ainsi dire).
[plus nous oublions que la Source première est D., alors plus D. se retire en espèrant que nous en viendrons à constater Son absence.
Hachem est partout où on le laisse entrer dans notre vie. Mais si on a des raisons/causes pour tout, alors on ne Lui laisse pas vraiment la place pour y venir.]

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-> "Aux temps pré-messianiques, la face de la génération sera comme la face du chien." [guémara Sota 49b]
Le rav Itzele de Volozhin explique que le chien avec sa compréhension limitée, réagit en mordant le bâton, ne comprenant pas que la cause de sa souffrance est vraiment l'homme qui utilise le bâton pour le frapper.
De même, lorsque le monde ou nous-même recevons un coup, alors nous devons lever les yeux vers le ciel et voir que ce n'est pas le "bâton" qui nous fait mal (mais notre Père au ciel).
[on voit que particulièrement notre génération précédant le machia'h est comparée à la face du chien, dans le sens où nous avons davantage de facilité à nier l'origine des coups de 'bâton' (ex: c'est la nature, c'est le hasard, c'est les politiques, ...).
Ainsi, Hachem nous parle par des événements (vite revenez tous vers Moi avant la guéoula, ayez confiance en Moi, car après il sera trop tard!), et malgré cela jamais dans l'histoire nous avons eu cette capacité à vivre comme si de rien n'était.
D'un côté avec les nouvelles technologies nous sommes au courant de tout ce qui se passe dans le monde, mais d'un autre, cela nous passe au-dessus de la tête. (croyant l'analyse des journalistes, comme par exemple : c'est à cause du réchauffement climatique, c'est à cause de telle décision politique contestée, c'est déjà arrivé il y a x années, ...), au détriment d'y voir un appel au réveil personnel de notre papa Hachem.]

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-> Il écrit : "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)

-> Le rav Moché Feinstein explique que le machia'h peut venir à un moment où nous n'avons aucune raison de penser qu'il arrivera.
[par exemple, de nombreuses personnes vont dire qu'au regard des événements dans le monde (ex: guerre, épidémie), d'un moment opportun (ex: année chemita), alors le machia'h risque fortement de venir. Ensuite, s'il ne vient pas à ce temps fixé alors il peut y avoir une chute d'attention, et c'est justement là quand on baisse la garde, que tout semble revenu à la normal, qu'il peut venir (pitom yavo ).]

-> Selon le Sforno, c'est la manière d'Hachem d'amener la guéoula d'une façon soudaine.
Le rav Eliyahou Dessler développe : bien qu'avant la venue du machia'h, il puisse sembler que rien ne se passe, la Délivrance peut venir soudainement.

-> Le Beit Yossef a reçu du Magguid (un ange du Ciel avec qui Il avait l'habitude d'étudier) l'enseignement suivant :
Bien que normalement lorsqu'un roi prévoit de visiter une ville, il envoie plusieurs messagers pour en avertir le peuple à l'avance : d'abord 10 jours avant son arrivée, puis de nouveau 5 jours avant, puis 4, puis 3, ... lorsque [le roi] machia'h viendra, il apparaîtra soudainement dans la région de Tzion, et même ceux qui viennent à proximité de Jérusalem ne le sauront pas à l'avance. Pour eux aussi, cela deviendra connu soudainement, d'une seconde à l'autre.

-> Le rav Tsadok haCohen dit que nous ne devons jamais désespérer. Au contraire, il est clair de notre histoire, que c'est précisément quand la Délivrance ne semble plus possible à venir, que Hachem l'amène.

-> Le 'Hafets 'Haïm demande : pourquoi la Torah s'attarde sur le récit de l'ange disant à Avraham et Sarah qu'ils allaient avoir un enfant. De plus, pourquoi la Torah souligne-t-elle le fait que Sarah a ri, et on discute à savoir si elle a ri ou pas? En effet, ce n'est pas le genre de la Torah de rabaisser les gens, surtout Sarah Iménou.
Le 'Hafets 'Haïm explique, sur la base du principe de "maassé avot siman labanim", que la Torah vient nous apprendre qu'avant la venue du machia'h, les Guédolim (dirigeants spirituels de la génération) vont dire que le machia'h arrive et les gens ne vont pas le croire. Ils vont rire et diront : ça fait tellement longtemps qu'il doit venir, pourquoi viendrait-il maintenant?
Hachem va se plaindre de ces gens, et Il demandera : "Pourquoi n'avez-vous pas cru? Y a-t-il quelque chose de trop difficile pour Hachem? De plus, le prophète nous a dit que "pitom yavo él hékhalo", que le machia'h viendra soudainement".

-> Le Maguid de Doubno (Séfer Ohel Yaakov - Vayéra) enseigne que Sarah a ri d'incrédulité sur la possibilité d'avoir un enfant à un âge si avancé, car pour elle Hachem n'aurait pas attendu qu'elle atteigne le point où elle ne peut plus naturellement avoir d'enfant. Hachem lui a répondu que même si une personne, qui a des limitations, agirait de cette façon, D. n'a aucune raison d'agir de cette façon car Il n'a aucune limitation.
Le Maguid de Doubno cite un midrach qui affirme que Hachem attend tout particulièrement le dernier moment possible pour amener éventuellement la Délivrance (yéchoua) afin que l'on reconnaisse que la Délivrance ne vient que de Lui. Par conséquent, Il attend que naturellement il n'y ait plus d'espoir, afin que nous voyons clairement que la Délivrance ne pouvait provenir que d'Hachem.

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-> Le Ran (Drachot haRan - fin drouch 11) enseigne que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils débattaient constamment pour savoir s'ils allaient sortir d'Egypte.
Nous avons une vision actuelle où l'on connaît l'issue, mais dans le moment ils avaient d'un côté de nombreux miracles montrant qu'ils partiraient, mais il y avait également d'autres événements qui donnaient l'impression qu'ils ne sortiraient pas.
Le Ran conclut que s'il en était ainsi lorsqu'ils ont quitté l'Egypte, il en sera certainement ainsi lorsque nous sortirons de cet exil.

-> Se basant sur le Gaon de Vilna, le 'Hafets 'Haïm compare notre exil à une grossesse, la guéoula à une naissance, et les 'hevlé machia'h sont comparées aux douleurs d'accouchement.
Tout comme ces douleurs peuvent être très intenses et s'atténuer soudainement pendant un moment afin de donner à la mère les forces pour continuer, il en sera ainsi avec la guéoula.
Parfois il peut sembler que tout le processus s'arrête soudainement, que rien ne se passe. Mais c'est pour nous donner une chance de "reprendre notre souffle" afin que nous puissions poursuivre le processus.
Par conséquent, au lieu de désespérer de ces pauses, nous devons réaliser que le machia'h peut vraiment arriver à tout moment.

-> De plus, le Gaon de Vilna explique que bien que nous attendions la guéoula depuis près de 2 000 ans, quand viendra le temps de la guéoula, le processus ira très vite.
De même, le 'Hafets 'Haïm explique que cet exil est comparé à une grossesse et la guéoula à une naissance, et de même que parfois une grossesse peut être plus courte et parfois plus longue, on peut espérer que cet exil se termine rapidement.
[ça va, il reste encore 1-2 mois avant le terme, et tout un coup la femme accouche en avance. Cela est en accord avec le "pitom yavo él hékhalo"! ]

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-> Le rav Its'hak Aizik Chaver enseigne que Hachem nous a caché le moment de la guéoula finale afin que nous en venons constamment à penser qu'il arrive, puis que nous laissons tomber, et ensuite que nous continuons de nouveau à croire et à espérer en la guéoula, car c'est cette émouna qui nous aidera à mériter la guéoula.
[ainsi notre rôle est de toujours maintenir allumée notre flamme d'espoir en la guéoula!
c'est normal d'avoir des hauts et des bas dans ce domaine, au regard de ce que cela permet d'amener.]

-> En ce sens, nous commençons par : "ani maamim" = Je crois [que le machia'h va venir ... j'attends ... il ne vient pas] ... puis véaf al pi chéyitmaméa'h" = mais même s'il tarde, je ne perds pas espoir [j'attends toujours et encore].
[nous sommes des juifs = des maaminim bné maaminim (croyants fils de croyants) = en effet, nous attendons la Délivrance de génération en génération, depuis le début des temps.
De même, dans la prière nous récitons constamment : "ki lichouaté'ha kivinou kol ayom" (j'espère Ta Délivrance chaque jour). ]

Guéoula & haine gratuite

+ Guéoula & haine gratuite :

-> Le Gaon de Vilna (Maor haGadol - likouté Gaon Vilna) indique clairement que la raison pour laquelle notre exil en particulier dure si longtemps est parce que nous n'avons pas encore corrigé la faute de la haine gratuite.

-> Le Arizal essayait sans cesse de développer l'amour de la paix, en particulier parmi ses élèves.
Il leur a dit un jour qu'une période favorable pour la guéoula venait de passer, l'occasion s'étant volatilisée à cause d'une dispute entre eux.

-> Le 'Hida (Dévarim A'hadim) demande : comment pouvons-nous être troublés par le fait que nous sommes en exil et que nous demandons constamment la guéoula, en disant que nous l'attendons, si en même temps nous n'avons toujours pas corrigé la faute de la haine gratuite.
C'est comme planter un arbre tout en utilisant une hache pour l'abattre.

-> Le rav Israël Yaakov Fisher (haskama Séfer Pédout Yaakov), un légendaire possek de Jérusalem, écrit : si quelqu'un ne travaille pas sur la haine gratuite, lorsqu'il rendra son âme à Hachem et qu'on lui demandera s'il attendait la Délivrance, il sera incapable de répondre par l'affirmative, car de son vivant il n'a pas pris la peine d'essayer de corriger la cause de la destruction du Temple.

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant, si nous nous unissons et devenons une seule nation".

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Le rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

-> On a tendance à se dire que ça va c'est pas si grave (ex: ce n'est que des paroles), mais la guémara (Yoma 9b) enseigne : la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."

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-> Le 'Hafets 'Haïm (hakdama séfer chmirat halachon) dit que bien que nos Sages disent que la cause de de la destruction du Temple était la haine gratuite, ils entendaient par là que c'était le lachon ara.
Par conséquent, afin de mériter la guéoula, nous devons corriger la faute du lachon ara.
[cela a également été rapporté par de nombreux Kadmonim, dont le Séfer 'Harédim, le Maharal, rabbi 'Haï Vittal, ... ]

-> Nos Sages enseignent que nous n'avons pas mérité d'être délivrés d'Egypte avant d'avoir corrigé la faute du lachon ara.
[une chose qui nous a permis de sortir d'Egypte est le fait de ne pas avoir dit de lachon ara - midrach Vayikra rabba 32,5 ; midrach Téhilim 114,4 ; Pesikta déRabbi Kahana 11,7 ]

En se basant sur cela, le séfer Kav haYachar (chap.82) et le Maharal (Nétivot Olam - Nétivot halachon - chap.9) disent que nous ne sortirons de cet exil que lorsque nous aurons corrigé ce défaut de lachon ara.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon part.2,chap.7) écrit qu'en raison du fait que le lachon ara retient la guéoula, il y a une obligation spéciale pour les bné Torah (ceux qui mènent leur vie selon la Torah) de corriger cette faute, simplement parce que cela aidera à reconstruire le Temple.
Concernant ceux qui hésitent à corriger ce problème, il demande : "Pourquoi devriez-vous êtes parmi les tous derniers qui vont aider Hachem à retourner dans Sa maison?".

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky dit que l'on doit se renforcer dans l'humilité et être maavir al midotav (pardonner aux autres, ne pas être rigoureux sur son honneur).
Tout comme le chemirat halachon, l'humilité (anava) dépend également de la reconnaissance du "én od milévado".
Si nous comprenons que Hachem est la source de tout, alors nous n'aurons aucune raison d'être d'être fier de quoi que ce soit.
[règle ton problème avec la source de toute chose [Hachem], et non pas l'intermédiaire (qui aura des comptes à rendre, mais cela le regarde avec D.). Absolument rien ne peut nous arriver si Hachem n'a pas émis un décret en ce sens.
Ainsi, le manque de émouna est la source de tous les défauts entre un homme et son prochain. Dans la mesure où l'on réalise et intériorise que Hachem est la seule et unique cause de tout, on est conscient qu'un humain n'a aucune capacité de lui-même de nous faire du mal de quelque manière que ce soit. [Hachem est la cause de toutes les causes.]]

-> Le Gaon de Vilna explique que lorsque nos Sages disent que le Temple a été détruit à cause de la haine gratuite, ils veulent dire qu'il a été détruit en raison d'un manque de bita'hon, car (comme on vient de le voir) tous les traits interpersonnels négatifs résultent d'un bita'hon inadéquat.

-> Le rav Moché Sorotzkin écrit :
si nous grandissons dans notre reconnaissance de "én od milévado", en plus d'être un mérite positif qui nous rapproche de la guéoula, cela sert également à rectifier la faute qui a causé la destruction du Temple. Une telle réparation (tikoun) des causes originelles de destruction, est la force la plus puissante dont nous disposons pour nous démêler des chaînes de l'exil.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Chémini - ot 9) enseigne que les décrets contre les talmidé 'hakhamim et les difficultés financières qu'ils subissent à la fin de l'exil viendra en conséquence de querelles entre les talmidé 'hakhamim à cette époque.

-> Le Gaon de Vilna (.אפיקי ים סנהדריו צז) écrit que la domination du erev rav, et plus spécifiquement, leur haine envers les talmidé 'hakhamim et l'aversion effrénée de toute forme de soutien pour eux, sont tous les résultats de la haine gratuite qui a causé la destruction du Temple.

La joie véritable d'un homme provient de la force de sa confiance en Hachem (son bita'hon), de sa conviction qu’Il dirige le monde et combine les évènements de manière à mener Ses créatures au but désiré, que tout ce qu'Il accomplit est pour le bien, et que même ce qui peut paraître un malheur n'est que l'expression de Sa bonté.
Avec de telles dispositions, l'homme se sent comme dans les bras de son Père ; il ne s'inquiète pas, ne craint personne. Il ressent uniquement le sentiment que "Hachem est avec moi, je n'ai pas de crainte", et même s'il subit un préjudice corporel ou financier, il ne s'emporte pas ni ne cède à la colère, parce qu'il sait que son sort réside [totalement] dans les mains de son Père céleste.
[rabbi Aharon Yossef Louria]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La joie qui ne provient pas de la foi et de la confiance en D. mais dépend d'une cause extérieure (matérielle ou autre) disparaît dès que celle-ci n’existe plus.

Rabbénou Bé'hayé (Kad Hakéma'h, Erekh Bita'hon) écrit : "au sujet du bita'hon ..., sachons qu'une confiance ferme en D. est considérée comme une promesse d'Hachem Lui-même".
D'après ce principe, on peut faire un raisonnement à fortiori : si lorsqu'un Grand homme de la génération fait une promesse, la joie de celui qui en bénéficie est sans bornes, à bien plus forte raison lorsque l'homme place sa confiance en D. (ce qui est équivalent à une promesse Divine), doit-il se réjouir et exulter!

-> Rabbi Yaakov Aharon Yanovski (dans son Beit Yaakov - Vayéra), élève du rabbi Bounim de Pshischa, écrit :
"Un bon conseil en toute circonstance : maintenir la joie!
Et grâce à cela, la délivrance se fera jour. C'est ce que mon Maître m'a conseillé une fois explicitement, alors que je me trouvais chez lui pour qu'il intercède en faveur de mon fils qui était alors très malade. Il [Rabbi Bounim de Pshischa] m'a dit : "Je n'ai pas d'autre conseil à te donner que d'être dans la joie !''
J'ai alors suivi son conseil et j'ai donné à des 'hassidim de l'argent pour qu'ils mangent et qu'ils boivent en se réjouissant ensemble, et sur le champ, mon fils a guéri, avec l'aide d'Hachem!"

[plus tu te 'forces' à être joyeux (par confiance en D.), alors plus Hachem te donnera de 'vraies' occasions de l'être. ]

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[si une personne désire mesurer son niveau de confiance en D., elle devra s’interroger si cette confiance engendre la joie et le rire.]

La nécessité d’une éducation sur mesure

+ La nécessité d'une éducation sur mesure :

-> Le roi Salomon nous donne le conseil suivant : "Forme/éduque ton enfant selon sa voie" ('hanokh lanaar al pi darko - Michlé 22,6).
[ainsi, si nous voulons qu’un enfant/élève réalise son potentiel maximum, nous devons le laisser se développer avec ses capacités et les dons spécifiques dont Hachem l’a doté.
Hachem nous donne une empreinte digitale unique, afin que nous puissions laisser une empreinte dans le monde que personne d'autre ne peut laisser.]

-> Le rav Chimchon Rafaël Hirsch (Toldot 25,27) enseigne :
Le contraste frappant entre Yaakov et Essav a été causé non seulement par leurs tendances naturelles, mais aussi par des erreurs dans leur éducation. (voir midrach Béréchit rabba 63,10)
Alors qu’ils étaient petits, personne ne prêtait attention aux différences dans leur nature. Ils reçurent la même éducation et la même éducation.
Le principe cardinal de l’éducation de : "Forme/éduque ton enfant selon sa voie", a été négligé. Chaque enfant doit être guidé selon le chemin qui lui est spécialement destiné, qui convient aux qualités et aux tendances latentes dans les profondeurs de sa personnalité, et ainsi il doit être éduqué, à la fois en tant
qu’homme et en tant que juif.
Tenter d’éduquer un Yaakov et un Essav ensemble dans la même classe et de la même manière, les élever tous 2 pour une vie d’étude et de contemplation, signifia inévitablement perdre l’un d’eux.
Un Yaakov puisera dans le puits de sagesse avec un intérêt et un désir toujours croissants, tandis qu’un Essav ne pourra guère attendre le jour où il pourra jeter les vieux livres, et avec eux, une grande mission de vie, suite à une éducation uniforme, très peu attrayante pour sa nature.

Si Essav avait été éduqué différemment, l’histoire du monde serait différente! Essav était un chasseur expert ; Il connaissait l’art de la maîtrise de soi : tendez un piège puis attendez patiemment le moment opportun. Son éducation, si contraire à sa nature, n’a fait que réprimer son vrai moi et l’a forcé à développer la patience, la capacité d’attendre le bon moment. Ce sont des compétences qui ont fait de lui un "ich chadé" (un homme des champs/terrain).
Précisément parce qu’il avait été forcé de rester collé au banc de l’école, il rejetait maintenant tout et était entièrement un homme de terrain.

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-> Le rav Its’hak Hutner ne parlait pas à 2 garçons en même temps parce que ce qu’il voulait dire à l’un, ne correspondait pas à l’autre. Il dit que son travail consistait à se connecter à chaque individu et à voir ses dispositions particulières.
Une personne ne peut parler à 2 ‘mondes’ en même temps. Personne n’est comme les autres. Cette idée est suggérée par le fait qu’à l’origine, un seul homme a été créé (Adam haRichone).

-> Le rav Its’hak Shurin demanda à son grand-père le rav Yaakov Kamenetzky, ce qu’il devait garder à l’esprit alors qu’il inaugurait une yéchiva. Il répondit : "Ne faites pas de lits de Sodome!"
Le rav Yaakov Kamenetzky expliqua qu’un lit Sodome fait référence à la pratique cruelle consistant à exiger que tout le monde soit de taille uniforme et à couper les jambes ou à étirer l’individu qui ne correspondrait pas à la taille standard.
Tout comme nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tout le monde soit avocat parce que tout le monde n’est pas fait pour cela, nous ne pouvons pas non plus nous attendre à ce que tout le monde suive le même chemin dans la spiritualité. Il y a un dicton : "Vous êtes né original. Ne mourez pas comme une copie".

-> Le verset indique : "afin que tu le relates aux oreilles de ton fils" (oulmaan tessapèr béozné bin'ha - Bo 10,2). Le mot : "bin'ha" (בנך) est au singulier, indiquant que nous devons parler à chaque enfant individuellement, tel qu’il est.
Ceci ressemble à un puzzle de plusieurs pièces. Il n’y a pas 2 pièces semblables qui vont au même endroit.

De même, il est écrit dans la Torah à propos du récit de la sortie d'Egypte : "vé'égadéta lévin'ha" (והגדת לבנך - Bo 13,8), généralement traduit par : "Et tu le racontera à tes enfants". Or "lévin'ha" (לבנך) est au singulier. [même si on a plusieurs enfants, il faut avoir un message qui soit personnalisé à chacun d'eux! ]
Au moment des différents types d'enfants, dans la Haggada nous disons : "é'had tam, véé'had ...". Parce que nous devons considérer chacun d’eux comme un individu. [en effet, le texte aurait pu écrire les 4 fils à la suite, sans ajouter avant chacun le mot "é'had" (un - אחד)]
[rav Yéhochoua Alt]

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-> L’Alter de Kelm n’a jamais eu plus de 30 étudiants dans sa yéchiva, car il disait qu’il élève des bergers et non des moutons.
Chacun des Patriarches (Avot) est devenu ce qu’il était parce qu’il exprimait chacun un trait différent, Avraham (le ‘hessed), Its’hak (le din) et Yaakov (le émet).
[d'ailleurs, il est suggéré que le mot אחד (é'had), est l'acronyme de : émet (אמת), 'hessed (חסד), din (דין), qui sont les 3 traits des Avot.
(d'une certaine façon dans le Shéma lorsque l'on dit : "Hachem é'had", on prend conscience que pour Hachem soit pleinement révélé dans toute Sa splendeur, qu'Il soit Unique, alors à l'image des Avot on doit chacun développer les capacités uniques que l'on a en nous, en nos enfants, élèves, ...)]

La racine de ceci est que chacun de nous est une lettre dans le Séfer Torah qui compte 600 000 lettres liées aux 600 000 âmes-mères d'Israël. Tout comme chaque lettre est placée différemment dans la Torah, il en va de même pour chaque personne avec ses qualités, ses talents et ses capacités.
Nous avons donc tous ce qui nous est unique et nous devons être éduqués en conséquence.

La grandeur de chaque juif

+ La grandeur de chaque juif :

-> "Les juifs sont plus chers [aux yeux] d'Hachem que les anges de service"
['havivim Israël lifné Hachem yoter mimamla'hé acharét - guémara 'Houlin 91b]

-> Le Ohr ha'Haïm (Emor 22,12) écrit que la source de l'âme du juif est beaucoup plus élevée que celles des anges de service.

[ ainsi, lorsqu'un juif se purifie, il s'élève à des niveaux de sainteté qui lui confèrent le pouvoir de dominer les anges de service et ceci représente le but ultime d'Israël, comme nous l'ont enseigné nos Sages : "A l'avenir, les justes seront plus proches du Créateur que les anges de service" (guémara Yérouchlami Shabbath פ"ו ה"ט). ]

-> C'est la raison pour laquelle Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan) nous avertit que cette élévation suscite une très grande jalousie de la part des anges envers l'homme. Ainsi, nous avons le devoir de nous protéger, et il n'y a qu'une seule possibilité : nous rattacher à toutes les âmes d'Israël.

On trouve un exemple de cela dans la guémara (Shabbath 88b) :
"au moment où Moché s'est élevé dans les hauteurs pour recevoir la Torah, les anges de service dirent à Hachem : Maître du monde, qu'est-ce que cet être humain fait parmi nous? Hachem leur répondit : Il est venu recevoir la Torah.
Les anges de service rétorquèrent : ce trésor précieux est caché depuis 974 générations avant la création du monde et Tu souhaites la donner à un être de chair de sang? Qu'est-ce donc que l'homme pour que Tu t'en souviennes? Le fils d'Adam pour que Tu le protèges ? (Téhilim 8,5) Laisse la Torah parmi nous dans le ciel.
Hachem dit à Moché : donne-leur une réponse. Moché lui répondit : Maître de l'univers, j'ai peur! Peut-être vont-ils me brûler avec le souffle de leur bouche.
Hachem lui dit : attrape Mon Trône de gloire et répond leur".

=> A ce moment où les anges "jalousent" la supériorité de sainteté des juifs, Moché saisit le Trône de Gloire où se trouvent toutes les âmes d'Israël, s'unissant aux autres âmes des juifs.
On apprend de là l'importance de privilégier l'unité entre nous, car cela est notre protection et notre source de bénédiction.
[Hachem n'a pu donner la Torah (le plus grand trésor) qu'à partir du moment où tous les juifs étaient unis "comme un seul homme"]
Ainsi, on apprend de là le niveau spirituel énorme de chaque juif, et la nécessité de préserver le shalom.

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-> "Il (Hachem) insuffla dans ses narines une âme de vie (néchama)" (Béréchit 2,7)
Il est expliqué dans le Zohar Hakadoch : Celui qui a insufflé, c'est une partie de Lui-même qu'Il a insufflé. Ainsi, D. donna une "partie de Lui-même" et l'insuffla dans le corps de l'homme pour le créer. Tel est le fondement de l'âme : une étincelle divine qui donne la vie.

-> Cependant, il faut savoir que l'âme vivante qu'a insufflée le Créateur à Adam Harichon ne fut attribuée qu'aux enfants d'Israël, qui sont appelés "les enfants d'Hachem", comme il est écrit : "vous êtes des enfants pour Hachem votre D." (Réé 14,1), tandis que les autres peuples de la terre ne reçurent pas l'âme provenant de la source de sainteté de "la bouche de D.", comme cela est rapporté dans le Zohar ('Hadach Béréchit 14a) :
"Les Sages ont enseigné : Chaque jour une voix céleste proclame : Réveillez-vous Mes enfants de sainteté issus des mondes supérieurs et accomplissez le service pour votre Maître Qui vous a distingué du reste des peuples. Il vous a attribué une sainte néchama qui provient du Trône de Sa gloire.
Rabbi Yoda a demandé : s'il en est ainsi, d'où provient l'âme des autres peuples?
Rabbi Éléazar de répondre : il est écrit : "Il insuffla dans ses narines une âme de vie". Il s'agit de la sainte néchama qui provient du Trône Céleste du Roi suprême.
Parallèlement, il est également écrit : "et Adam devint une âme vivante". Qu'est-ce qu'une âme vivante?

Rabbi Eléazar répond : il s'agit de la force qui fut transmise aux animaux domestiques, aux animaux des champs, aux poissons qui furent créés à partir de la terre, comme il est écrit : "que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce".
Ainsi, lorsque le juif faute, il redevient "une âme vivante" comme les âmes de tous les autres peuples.
Rabbi Its'hak a enseigné : "La Torah se plaignit de l'homme et elle déclara : Hachem a créé l'homme et lui a insufflé une âme sainte pour qu'il puisse accéder à la vie dans le monde futur, tandis que l'homme à cause de ses fautes retourne au niveau "d'âme vivante" qui provient de la terre, c'est-à-dire redescend au niveau de l'animal."

-> Pour comprendre ce passage du Zohar Hakadoch, apportons les paroles du Arizal (Likouté Torah Téhilim 32) qui nous éclaire :
"Lorsque Hachem créa Adam Harichon, seules les âmes d'Israël demeuraient en lui et s'il n'avait pas fauté, les peuples de la terre n'auraient jamais existés. En effet, ce n'est qu'après la faute avec l'arbre de la connaissance que se mélangèrent en lui une multitude d'âmes appartenant aux nations du monde et c'est le sens des paroles du Talmud lorsqu'il désigne les âmes d'Israël :
"Vous êtes Adam" tandis que les nations ne sont pas appelées "Adam" (guémara Yébamot 61a) = car seules les âmes d'Israël étaient incluses à l'intérieur d'Adam Harichon à l'origine."

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1,15) écrit :
"La raison pour laquelle l'âme est appelée néchama est qu'elle provient du mot néchima, qui signifie la respiration. Ne viens pas croire qu'il s'agisse de la respiration de l'homme, mais si l'on peut s'exprimer ainsi, de l'expiration de la Bouche d'Hachem, comme il est écrit : "Il insuffla dans Ses narines une âme de vie".

-> Bien que le Maître de l'univers lui ait insufflé "une âme de vie", les âmes des nations pénétrèrent à l'intérieur d'Adam Harichon après avoir consommé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et c'est ainsi qu'il devint "une âme vivante" ne provenant plus du Souffle divin mais de la terre comme tous les êtres vivants.
[Tsor ha'Haïm - Bamidbar]

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-> Le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".

Le Or Ha'haim (Nitsavim 29,19) écrit : "Sache que les âmes du peuple juif ont leur racine dans la sainteté sous les cieux, comme dans le sens mystique du verset : "Les cieux sont Mon Trône" (Yéchayahou 66,1) et leurs âmes sont gravées de sous le Trône de Gloire."

Selon le midrach Hanéélam (Vavéra 113a) : "Le Trône de Gloire ... existait avant tout et D. prit du Trône de Gloire la néchama pure pour éclairer le corps (du juif)."

-> "Hachem, la Torah et le peuple juif sont un" (Zohar - A'haré Mot 73a)
-> Hachem a commandé à Moché : "Ils Me feront un sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (25,8). Selon le Alchikh haKadoch cela signifie : "à l'intérieur de chacun d'eux".
[ainsi une différence entre un juif est un non-juif est qu'un juif est un lieu de résidence pour Hachem! ]

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-> Le Gaon de Vilna (יהל אור - Béréchit 28, amoud 238) dit que la néchama d'un juif est fait d'un matériel différent de celui d'un non-juif.
Alors que l'âme d'un non-juif vient du Chamayim (Ciel), l'âme d'un juif trouve son origine dans l'olam haatsilout, le plus élevé de tous les mondes, où réside la Chékhina elle-même.

[ issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/03/17/une-vie-pleine-de-sens-dans-un-environnement-non-juif ]

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-> L'âme du juif émane de la source de vie située sous le Trône de Gloire. Elle s'appelle l'âme de Vie (nichmat 'haïm) et elle entre en l'homme lorsqu'il atteint l'âge de 13 ans, car à cet âge-là il mérite d'acquérir la Torah.
Cette âme lui vient car grâce à elle, il est disposé à étudier la Torah et à en comprendre les mystères.
Jusqu'à 13 ans, il n'a en lui que l'âme appelé l'âme vivante (néfech 'haya) qui lui donne la faculté de parler.
Les nations elles aussi ne possèdent que l'âme vivante car elles n'ont pas voulu accepter la Torah.
[ Méam Loez - Vaét'hanan 4,7-8]

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/09/20/les-privileges-que-d-a-accorde-aux-juifs ]

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-> Tout juif est considéré comme un tsadik, par le simple fait qu'au fond de lui-même, il désire faire ce qu'il faut aux yeux d'Hachem.
['Hafets 'Haïm - intro Séfer Chmirat haLachon]