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"La bonté est le point intérieur essentiel de l'âme juive"
['Hazon Ich]

-> Le 'Hazon Ich enseigne que la Torah n'est pas une science, mais c'est l'âme juive elle-même.
Et lorsqu'un juif prodigue du bien à autrui, son âme s'élève et grâce à cela, il comprend mieux et plus en profondeur la Torah.

-> Le 'Hafets 'Haïm explique la formulation de la bénédiction : "boré néfachot rabot", de la manière suivante :
On y récite : "Béni sois-Tu, Hachem, Maître du monde, qui crée de nombreux êtres et ce qui manque à tout ce que Tu as créé pour faire vivre tout être vivant".
Hachem a créé dans son monde une multitude d'êtres et chacun d'entre eux a été créé avec un manque de ressources, un manque de famille et d'amis, des besoins médicaux, un manque d'intelligence, ...
Pour quelle raison en est-il ainsi?

La réponse est : afin de "faire vivre tout être vivant", car le monde est fondé sur le fait que chacun prodigue à son prochain ce qui lui manque.

[Hachem met devant nous plein d'occasions de faire du 'hessed (un sourire, une parole positive, ...), car de même qu'on donne à autrui sans raison particulière (par amour de son prochain), alors de même Hachem a alors une bonne occasion de nous donner des belles choses, sans se baser sur des raisons/mérites particulières.
Le 'hessed à autrui, c'est la meilleure façon de se faire du 'hessed à soi-même!]

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2020/07/22/14490-2

"La chose principale est de toujours être fort dans sa confiance en Hachem, car un juif ne doit jamais perdre espoir.
Un juif doit constamment vivre avec du bita'hon. Il doit être persuadé que Hachem peut tout faire à toute personne, et rien n'est trop dur pour Lui, et pour Lui il n'est jamais trop tard.
Nous devons toujours avoir conscience que Hachem nous enverra certainement Son aide du Ciel.
["Même si une épée tranchante est posée en travers de sa gorge, il ne doit pas se retenir de prier [d'espérer qu'Hachem le sauve]" (guémara Béra’hot 10a)]
Avec une émouna authentique, nous ressentons de la joie dans les profondeurs de notre cœur, et notre émouna a le pouvoir de faire descendre des délivrances, des bénédictions, de la réfoua chéléma, ..."
[rabbi de Klausenbourg - dans une lettre]

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar 3, chap.12) enseigne que si l'on fixe dans notre cœur que : ''Hachem est le D. véritable et qu'il n'existe aucune autre force au monde ni dans les mondes. Tout est rempli seulement de Son Unicité la plus simple", alors Hachem lui apportera la réussite, et de fait, toutes les forces et les volontés qui pesaient sur lui s'annuleront et ne pourront pas le moins du monde agir à son encontre.

[Plus Hachem est grand à nos yeux (même dans nos épreuves), plus nous Lui donnons les moyens de faire de grandes et belles choses dans notre vie!]

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-> Comme il est bon de focaliser ses pensées sur le fait que tout ce qui peut arriver à l'homme ne vient que d'Hachem ... et que rien ne peut se produire sans Lui.
Tourner nos yeux vers Lui, amène des délivrances.
['Hazon Ich - Iguéret vol.3,5]

-> Il existe autre chose dans la confiance en Hachem : un esprit de sainteté repose sur celui qui a confiance en D. et cet esprit puissant lui annonce qu'Hachem lui viendra en aide.
['Hazon Ich- Emouna Vé Bita'hone 2,7)]

-> Le 'Hazon Ich dit également : "La délivrance survient à l'instant où l'homme ne voit plus aucun moyen naturel d'être délivré."
[à partir du moment où tu as abandonné tout espoir d'aide naturelle, normale, et que tu ne mises plus que sur Hachem, alors la délivrance à tes problèmes peut pleinement survenir.]

Pourquoi les juifs ont-ils soufferts plus que toute autre nation?
C'est à cause de la haine gratuite et de la jalousie.

[rabbi Shimon Wertheimer - grand rabbin d'Hongrie au 18e siècle]

Le Mal : c'est le manque.
La présence du mal dans l'homme est justement liée au fait que l'homme est manquant.
Si l'homme n'était pas maquant le mal ne pourrait pas résider en lui et le yétser ara ne pourrait pas le maîtriser.
Tout celui qui est entier est immunisé contre le yétser ara qui n'est rien d 'autre que l'incarnation du manque ...
[Le yétser ara nous donne l'impression que nous sommes manquant, que nous sommes vides, et que la chose en question vers laquelle il nous tente nous est indispensable ; c'est ainsi qu'il nous dirige vers elle.]

Lorsque l'homme rassasie son yétser ara et s'assujettit à sa demande, il fait du coup grandir en lui-même le manque car il installe en lui-même : le yétser ara, qui est le manque en essence.
C'est comme s'il remplit "son vide" avec un élément qui est encore plus vide.
Il dévient donc encore plus manquant ce qui rendra, la prochaine fois l'attirance envers la faute encore plus forte.

Inversement, celui qui affame le yétser ara et ne tient pas compte de ses appels s'éloigne du manque qu'est le Mal car il fait semblant qu'il est entier.
Grâce à cette technique, il diminue l'attirance vers la matière et vers la faute, et il aura après coup une sensation que son yétser ara est rassasié.
[Maharal- Nétivot Olam - chap.2 du Nétiv hayétser]

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-> "Si ton ennemi a faim, nourris-le de pain ; s'il a soif nourris-le d'eau car par cela tu mets des braises au-dessus de sa tête et Hachem te récompensera" (le roi Chlomo - Michlé 25)

Ton ennemi, c'est le yétser ara ; le pain : c'est la guerre dans l'étude de la Torah (selon Rachi sur place), et l'eau c'est également la Torah qui est entière (témima), qui est émet, c'est-à-dire qu'elle inclut tous les éléments de aléph à tav (de A à Z), alors tu seras immunisé contre le Mal qui ne peut rien faire contre les gens entiers.

-> Le Maharal (guémara Béra'hot 5a) écrit : les souffrances c'est le manque, et la Torah est parfaite (témima). Tout celui qui se colle à la perfection éloigne de lui le manque.

-> Le Gaon de Vilna explique qu'il y a 2 yétser ara : "le désir (taavani) et la colère (kaassani).
L'un est représenté par l'eau, l'autre par le feu.
Il y a également 2 aspects d'étude de la Torah : Halakhot (guémara) et Aggadot (moussar) de la Torah, il s'attache à l'aspect de l'eau qui est dans la Torah et combat le yétser are de désir corporel qui est également représentée par l'eau.
Lorsque l'homme étudie les halakhot, il se nourrit de pain qui est le questionnement de la guémara (pilpoul), et il casse le yétser ara et la colère qui est en lui."

-> C'est ce que dit la guémara (Soucca 52 ; Kidouchin 31) : "Si tu rencontre ce dégoûtant (le mauvais penchant) tire le au lieu d'étude (beit midrach), s'il est fait de pierre, il finira par s'éroder (sous l'effet de l'eau), s'il est fait de fer, il finira par exploser (sous l'effet du feu)."

Le Maharal explique : le yétser ara de pierre, c'est le désir (taava), qui rend l'homme insensible comme de la pierre à toute autre chose que son désir.
Le yétser ara qui est représenté par le fer, c'est le yétser ara de la colère qui est dangereux comme une arme blanche en fer mais qui pourrait être détruite par l'étude de la guémara.

Celui qui fait confiance à Hachem pourra espérer, même au sommet de la souffrance, que l'obscurité dans laquelle il se trouve soit la raison de sa propre lumière.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 2,5]

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-> Pourquoi Hachem a-t-il envoyé des souffrances pour Adam et 'Hava? Car les 2 étaient dans le Gan Eden, ils profitaient, se délectaient, dans un contexte de Torah et de mitsvot.
Et voici qu'Adam a décidé de désobéir à Hachem et de manger le fruit.
Il a pensé : "ce sera sûrement mieux pour moi lorsque j'aurai le libre arbitre".
Adam vivait au Gan Eden dans un contexte de délices et d'éclat de la splendeur d'Hachem, et pourtant il a remis en question les intentions d'Hachem à son sujet, pensant qu'il serait mieux pour lui d'avoir la connaissance du bien et du mal.
Adam a pensé : "Ce n'est sûrement pas pour mon Bien que je n'ai pas un plein libre arbitre (bé'hira)".

Hachem a décrété après sa faute : "Je t'ai donné du Gan Eden et tu te permets de Me suspecter et de remettre Mes intentions à ton sujet en question ; Je vais maintenant faire l'inverse : Je vais te mettre dans un monde difficile avec des épreuves et des souffrances et tu devras découvrir et révéler que Mes intentions sont bonnes à ton sujet et ce sera là la réparation (tikoun) de ta faute.

=> Il en ressort donc que lorsqu'un homme gère bien "les épines qu'il a dans le pied" (ses souffrances) et fait confiance à Hachem dans chaque situation, alors il répare justement la faute d'Adam et permet au monde d'arriver à sa perfection.
[rapporté dans le Néfech Yéhoudi]

=> Lorsque le soleil est au beau fixe, qu'il fait beau dans notre vie, nous ne remarquons pas une lumière forte allumée.
Par contre, pendant nos périodes noires/sombres, de notre vie, nous arrivons à distinguer très nettement une lumière allumée dans l'obscurité.
Lorsque tout va bien nous ne faisons pas très attention à Hachem (j'ai tout ce qu'il faut, je gère tout seul).
Par contre, lorsque nous souffrons nous nous tournons d'avantage de tout notre être vers Hachem, espérant qu'Il nous sorte de cette galère au plus vite.

Ainsi, plus l'obscurité est importante dans notre vie, plus nous pouvons parvenir à voir distinctement la lumière d'Hachem qui n'est que bonté infinie.
Nous mettons en pratique et au grand jour notre émouna, et nous renforçons notre conscience d'à quel point Hachem gère tout pour notre bien ultime.
Et ainsi : "l'obscurité dans laquelle il se trouve soit la raison de sa propre lumière."

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-> "Tu aimeras Hachem de tout ton cœur, de toute ton âme
et de tous tes moyens".
Comment fait-on pour arriver à l'amour d'Hachem?

Lorsqu'un juif se sacrifie pour l'honneur d'Hachem alors il se rempliera tout naturellement de l'honneur et de kédoucha.
Plus il se mesure à une épreuve difficile plus cela entraînera en lui un renforcement de l'amour pour Hachem qu'il aura développé pour surmonté l'épreuve.
[Messekh ‘Hokhma - Vaét'hanan 6,5]

["l'obscurité dans laquelle il se trouve soit la raison de sa propre lumière" = nos difficultés permettent d'illuminer en nous un amour très fort pour Hachem, ce qui est la plus belle des choses! ]

L’importance de répondre « amen »

+ L'importance de répondre amen :

-> La émouna est la fondation de toute la Torah, et c'est pourquoi nos Sages ont décrété que nous devons répondre amen (אמן) aux bénédictions et aux prières.
Le mot : אמן vient de : émouna (אמונה), et veut également dire : être d'accord.
Ainsi, lorsque nous répondons "amen" cela signifie que nous sommes d'accord avec la bénédiction qu'autrui à pu dire, comme l'enseignent nos Sages (guémara Shavouot 36a) : "amen signifie que j'accepte ce que tu as dit et que j'affirme [personnellement sa véracité]".

Nos Sages (guémara Béra'hot 53b) disent : "Celui qui répond Amen est plus grand que celui qui dit la bénédiction [à laquelle il a répondu]".
La raison est que celui qui récite une bénédiction témoigne que Hachem est à l'origine de toutes les bénédictions, tandis que celui qui répond amen est comme celui qui signer cette attestation.
Celui qui répond amen est plus important, car il est le 2e témoin, et le témoignage (édout) peut alors être complet grâce à lui.
[un témoignage est valable à partir de 2 personnes/témoins]

Le mot : אמן vient de : émouna (אמונה) ...
Lorsque quelqu'un répond amen, il ouvre des flux de bontés, d'une façon similaire à une fontaine qui donne de l'eau à ceux qui en ont besoin ...
De même qu'il a ouvert la bonté [sur lui et surle monde], de même les Portes du Gan Eden seront ouvertes pour lui, mesure pour mesure.
[Rabbénou Bé'hayé - Béaaloté'ha 14,31]

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-> L’une des récompenses que nos Maîtres assurent à celui qui répond Amen figure dans la guémara (Shabbat 119b), où il est dit : "A quiconque répond Amen de toutes ses forces, on ouvre les portes du jardin d’Eden."

Rabbénou Yérou'ham de Mir (Daat Torah - Vayétsé) fait remarquer que cet outil si puissant nous permettant de forcer les portes du gan Eden, repose sur le pouvoir de la émouna.
La sagesse, la compréhension, loin d’être à même de nous procurer ce levier, doit faire l’objet d’un renoncement de notre part. En effet, dire Amen, c’est croire sans savoir!

-> Rabbénou Yona (Or'hot 'Haïm) écrit au sujet de la grandeur de celui qui répond Amen :
"Celui qui répond Amen à chaque bénédiction est comme quelqu’un qui prie 2 fois d’affilée. Or, nos Sages affirment que celui qui a prié sans ferveur, puis prie une 2e fois, peut être assuré que sa prière sera exaucée.
On en déduit que celui qui répond Amen, comparable à celui qui prie 2 fois, peut lui aussi être assuré que sa prière sera exaucée."

-> Rabbi Baroukh Tolédano relève une autre vertu de celui qui répond Amen : alors que la personne qui prononce la bénédiction ne reçoit de récompense que pour celle-ci, celui qui y répond Amen a, en plus de ce mérite, celui d’amplifier la paix entre les hommes, puisqu’il témoigne ainsi de l’importance qu’il porte à la bénédiction de son prochain, relevant son estime ; sa récompense sera donc plus importante.

-> Dans la Guémara (Bérakhot 47a), nous pouvons lire : "Quiconque s’attarde sur le mot Amen, on lui prolonge ses jours et ses années."
Et Rabbi Chlomo Bloch, élève du ‘Hafets ‘Haïm, d’expliquer qu’on permet à cet homme de mettre ses jours à profit 2 fois plus que les autres gens.

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-> "Celui qui néglige de répondre amen correctement descendra au guéhinam sans y remonter"
[Zohar - Chéla'h Lé'ha 162a]

-> Un compartiment spécifique du guéhinam est réservé pour celui qui ne répond pas amen.
[Zohar 'hadach 97a]

=> A première vue, la punition est extrêmement sévère pour quelque chose qui n'est pas considéré comme un interdit de la Torah.

Le Zohar haKadoch explique que la kavana (intention) du mot "amen "inclut les deux Noms divins : אדני יהוה. Ces deux Noms divins ont une guématria de 91 équivalente au mot amen (אמן).
Ceci est une allusion à l'union parfaite entre Hachem et la Chékhina. [la Présence d'Hachem dans les mondes Inférieurs et Supérieurs]
Ainsi, il aurait été préférable pour celui qui n'a pas la kavana appropriée lorsqu'il répond amen, qu'il ne
fût pas créé.
[Zohar - Térouma 178a]

-> "Celui qui répond amen est plus grand que celui qui prononce la bénédiction"
[Zohar - Béréchit 31b ; guémara Béra'hot 53b ; Nazir 66b ; Baba Kama 91b]

Le Zohar (Vayélé'h 285b ; Pin'has 229a) explique que celui qui prononce la bénédiction dit le Nom de D. une seule fois (barou'h ata Hachem - אדני), alors que celui qui répond "amen" prononce le Nom de D. deux fois.

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-> Le Chla haKadoch (massékhet Tamid 80) enseigne :
"Nos Sages de la kabbale se basant sur le Zohar, écrivent que tous les mondes supérieurs et inférieurs dépendent du mot : "amen".
Lorsque quelqu'un écoute chaque bénédiction et répond "amen" avec kavana et selon la loi juive, alors il génère une immense sainteté en Haut, et il envoie énormément de bonté sur tous les mondes, car il ouvre la fontaine du Ciel.
Cela est comparable à une personne qui va ouvrir une fontaine à eau pour donner de l'eau à tous ceux qui en ont besoin.
Une voix vient alors du Ciel et annonce que tout ce bien et tout ce bonheur provient de cette personne, le serviteur du saint Roi [Hachem], qui a répondu amen.

Le Zohar enseigne que par le mérite de répondre "amen", nos prières méritent d'être exaucées.
Lorsqu'il y a un malheur sur le peuple juif et qu'ils prient, une annonce est faite dans tous les mondes : "que les Portes du Ciel s'ouvrent et que les justes entrent, ceux qui font attention à répondre amen (chomer émounim)".
De même qu'en-Haut ils ouvrent les Portes des bénédictions et de la bonté, de même leurs prièrent se verront exaucées ...
[mesure pour mesure : tu réponds amen, alors Hachem répond amen à tes requêtes]

Ceci est leur récompense dans ce monde. Mais quelle sera leur récompense dans le monde à venir?
Le Zohar répond qu'une personne qui est vigilante à répondre amen, lorsqu'elle quitte ce monde son âme s'élève et on lui déclare : que toutes les Portes s'ouvrent pour elle, car chaque jour elle a ouvert les Portes de la bonté et de la sainteté.
Cette personne monte très haut dans le Ciel, de plus en plus haut, de niveau en niveau, afin de se réjouir dans le Gan Eden d'en-Haut.
A propos d'une telle personne, il est dit : "J'honorerai ceux qui m'honorent" (Chmouël I 2,30)."
[à l'inverse, le Zohar écrit : "Tout celui qui ne répond pas amen avec kavana, à propos de lui il est écrit : "Ceux qui Me déshonorent, vont perdre leur honneur" (Chmouël I 2,30)]

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-> Le Zohar (Vayélé'h 285b) affirme que lorsque les Bné Israël répondent Amen avec ferveur dans ce monde, ils entraînent l’ouverture de plusieurs Portes de bénédiction dans les cieux, une grande abondance dans tous les mondes et la joie de l’armée céleste.

-> En répondant "amen", on entraîne l'ouverture des portes des mondes supérieurs qui déversent leur abondance dans notre monde ici-bas. Ainsi, mesure pour mesure, on méritera de voir les portes du Gan Eden s'ouvrir devant nous.
[Zohar - Vayélé'h 285b]

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-> Il n'y a rien de plus grand devant Hachem que les "amen" que les juifs répondent.
[midrach Dévarim rabba 7,1]

-> Lorsque nous répondons "amen", Hachem nous enlace (si l'on peut s'exprimer ainsi).
[Zohar - Vayélé'h 286b]

-> Tout celui qui allonge son amen, sa vie sera allongée et sa vie sera bonne.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 8,8]

Le rav Its'hak Eizik Chaver précise que "sa vie sera bonne (ouchnotav bétova) signifie : "il aura du plaisir en un jour de sa vie autant que les autres en ont en plusieurs jours."

-> Répondre amen comme il le faut, est propice pour avoir une longue vie.
En effet, il est écrit : "Avraham était vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sarah 24,1).
Les dernières lettres de : "zaken ba bayamim" (vieux, avancé dans la vie - זָקֵן, בָּא בַּיָּמִי) forment le mot : amen (אמן).
[Baalé haTossafot]

-> Tout celui qui répond "amen" dans ce monde méritera de répondre "amen" dans le monde futur.
[midrach Tan'houma 96,9]

En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora’h 'Haïm 124,7) statue : "Enseigne à tes jeunes enfants à répondre amen, car lorsque les enfants répondent amen, ils méritent une part dans le monde futur (olam aba).

-> Le Amen nous aide à résister aux épreuves durant l'exil.
[Gaon de Vilna - sur guémara Baba Batra 73a]

-> "Tout celui qui répond amen de toutes ses forces, son mauvais décret est déchiré" [guémara Shabbath 119b]

"Il [Mordé'haï] avait élevé Hadassa" (vayéhi omen ét Hadassa - Méguilat Esther 2,7)
Le terme "élevée" (éduqué) est : omén (אֹמֵן), et il s'écrit généralement avec un vav (אומן), mais ici il a les mêmes lettres que "amen".
Selon le Shévét Moussar (Min'hat Eliyahou), c'est une allusion au fait que Mordé'haï a élevé Esther en lui apprenant l'importance de répondre amen, et par la suite ce mérite l'a protégé dans le palais d'A'hachvéroch.

Le Séfer Notrei Amen (p.279) enseigne également que lorsque Esther était jeune Mordé'haï lui a appris à répondre amen, et c'est cela qui lui a permis de rester tsadékét pendant ses années dans le palais avec A'hachvéroch.
En effet, grâce aux mérites du amen, rien ne pouvait lui nuire, ni physiquement, ni spirituellement.
En effet, il écrit : "répondre amen provoque un grand attachement avec Hachem, qui protège du yétser ara et de toutes sortes de mauvaises influences."

-> "Sauve moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav" (Vayichla'h 32,12)
Essav représente le yétser ara.
Les termes : "de grâce, de la main de mon frère" (na miyad a'hi - נָא מִיַּד אָחִי) ont les dernières lettres qui forment אמן (amen).
Le Divré Shmouël explique que le fait de répondre amen, a la capacité de nous sauver de notre yétser ara.

Le mot אמן vient de : émouna (אמונה), et c'est l'acronyme de : El mélé'h nééman (Roi puissant et digne de confiance - אל מלך נאמן).
Selon le rav Elimélé'h Biderman, à chaque fois que nous répondons amen, nous renforçons davantage notre émouna, et cela nous protège des influences du yétser ara.

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-> "Attire-moi, et je courrai vers Toi" (moch'héni a'harékha naroutsa - מָשְׁכֵנִ אַחֲרֶיךָ נָּרוּצָה - Chir haChirim 1,4)
Les 1eres lettres forment le mot : amen (אמן).

Le Rama de Pano (Méa Kchita 86) explique que c'est une référence à ceux qui courent pour réponde amen.
La suite de ce verset est : "le Roi m'a conduit dans Ses chambres" (éviani amélé'h 'hadarav), qui implique que ceux qui se précipitent pour répondre "amen" vont mériter d'être proches d'Hachem.

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-> Le ‘Hida (Midvar Kédamot 1,33) rapporte que quiconque prononce 90 Amen par jour sera à l’abri de la sorcellerie, les initiales des mots : éno nizok mikichouf (n’est pas atteint par la sorcellerie) formant le mot Amen.

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-> Le mot אמן a une guématria de 91, qui est la même que : mal'akh (un ange - מלאך), car à chaque amen que nous disons nous créons un ange qui va parler en faveur de cette personne afin qu'elle puisse avoir une longue et bonne vie.
[nos Sages - rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

-> Le rabbi Shmelke de Nickelbourg faisait toujours très attention à ce que quelqu'un soit proche de lui pour répondre amen à sa bénédiction.
Il explique que chaque bénédiction crée un ange, mais la forme de l'ange n'est pas complète tant que quelqu'un n'a pas répondu amen à la bénédiction.

-> Chaque bénédiction à laquelle on répond amen se tient solidement [Zohar Ekev 271a]
Le rav Israël Yaakov Fisher (av Beit Din de Jérusalem) dit : Une bénédiction à laquelle on n'a pas répondu amen n'est pas complète. Le "amen" donne de la force à la bénédiction, qui sans "amen" a une influence limitée.

-> Nous disons dans le birkat hamazone : "ken yévaré'h otanou koulanou ya'had biv'rakha chéléma vénomar amen".
A priori, le terme : "vénomar" (et nous répondrons) semble superflu.
Le Divré Israël de Modzitz (paracha Noa'h) explique que nous demandons à Hachem de nous bénir par le mérite que nous répondons "amen" aux bénédictions.
En effet, dire "amen" ouvre les canaux de nombreuses bénédictions.
Ainsi dans ces mots du birkat hamazone, nous exprimons le fait que Hachem doit nous bénir (ken yévaré'h), en raison du fait que "vénomar amen" : nous répondons amen aux bénédictions que nous entendons.

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-> Est-ce que répondre amen est une petite chose?
Nos Sages louent tellement une personne qui le fait!
Avec un simple mot, nous pouvons gagner le monde futur.
Nous pouvons faire des centaines de mitsvot facilement, sans effort.
[le Adérét - Néfech David 23]

-> Le Azizal ne comptait pas son temps [pour répondre amen, parfois aux bénédictions du matin de centaines de personnes].
[Beit Aharon]

-> L'habitude du 'Hozé de Lublin était qu'un enfant disent les bénédictions du matin devant lui, et il répondait amen.

-> D'une manière générale, lorsqu'une personne doit dire une bénédiction à voix haute, elle le fera avec davantage de kavana.
[parfois, on fait une bénédiction si machinalement qu'on peut avoir un doute si on la faite ou pas, et en la récitant à voix haute on s'évite ce doute.]
D'où l'importance suprême de celui qui répond amen, car il va permettre à celui qui l'a dite de donner davantage de vie à sla bénédiction.

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-> Si je savais que j'ai une seule fois prononcé un amen comme cela doit être dit réellement, je ne me ferai pas de soucis.
[rabbi Moché de Kobrin]

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-> "Cela vaut la peine de venir au monde et souffrir, rien que pour prononcer un Amen chaque jour"
[le Saba de Kelm - rapporté par rabbi Yé'hezkel Lévinstein]

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2020/09/21/15035-2

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-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne que pour celui qui répond : "amen Yé Chémé Raba mévarakh" de toutes ses forces, le Tribunal céleste déchire et annule les décrets promulgués à son encontre.
Rabbi 'Hiya ajoute au nom de Rabbi Yo'hanan que même si un homme est tombé dans d'idolâtrie, cette faute lui sera pardonnée.
Rech Lakich enseigne que tout celui qui répond amen de toutes ses forces verra les portes du Gan Eden s'ouvrir devant lui.
Que signifie amen? Rabbi 'Hanina enseigne qu'il s'agit des acronymes de : "El Mélé'h Nééman" (Roi puissant et digne de confiance - אל מלך נאמן).
[guémara Shabbath 119b]

-> Celui qui répond "amen Yé Chémé Raba mévarakh" verra tous les décrets promulgués contre lui annulés par le Tribunal céleste sur une période de 70 ans.
[Zohar - tikoun 19;40a]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/22/le-kaddich

La Torah a cela de prodigieux qu'elle se positionne exactement entre l'homme et Hachem afin d'apporter la perfection à l'homme et la perfection Céleste (si l'on peut dire).
La Torah c'est la complétude pour la volonté d'Hachem et pour l'homme, pour ce monde-ci et pour le monde futur.
[Maharal - Gour Arié - Ki Tissa]

-> Lorsque Moché a descendu les Tables de la Loi (lou'hot) qui mesuraient 6 téfa'him de large, nos Sages nous disent qu'Hachem tenait 2 téfa'him, que Moché tenait 2 téfa'him, et que les 2 téfa'him qui se trouvaient au milieu n'étaient pas tenus.
Ceci signifie que la Torah est bien le point de jonction entre l'homme et Hachem ; chacun a la possibilité de s'accrocher à l'autre grâce à elle.
[Maharal - Nétsa'h Israël]

-> Tout celui qui étudie la Torah impose la paix entre les mondes d'en-Haut et les mondes d'en-bas.
[guémara Sanhédrin 91]

-> Le Sifri (sur : Tu aimeras Hachem ton D.) explique que le secret pour arriver à l'amour d'Hachem, c'est de mettre les paroles de la Torah sur ton cœur.

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-> Tout celui qui se plonge dans la Torah, le Kavod (honneur) d'Hachem et la Présence Divine l'entourent perpétuellement ici-bas, selon son niveau d'approfondissement.
De ce fait, toute la rigueur et les mauvais décrets disparaissent de lui, et comme l'affirme la guémara (Béra'hot 5a) : "les souffrances le fuient" (issourim bédélim émeno).
[Rabbi ‘Haïm de Volozhin - Néfech ha’Haïm (chaar dalét, chap.15)]

-> Rabbi Chimon Ben Lakich dit : Tout celui qui étudie la Torah, les souffrances le fuient ...
Rava ou rav 'Hida enseigne : lorsqu'un homme voit que des souffrances viennent sur lui, qu'il examine ses actes. S'il a examiné et qu'il n'a pas trouvé de faute, qu'il fasse dépendre ses souffrances de son manque d'étude de Torah. S'il a cherché et il n'a pas trouvé : ce sont des souffrances d'amour (issourim chel aava) [phénomène qui n'arrive qu'aux très grands tsadikim].
[guémara Béra'hot 5a]

-> Le Maharal commente : les souffrances c'est le manque, et la Torah est parfaite (témima).
Tout celui qui se colle à la perfection éloigne de lui le manque.

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+ Faire de la Torah un délice :

-> L'essentiel de la mitsva de l'étude de la Torah c'est de se réjouir, d'exulter et de se délecter de son étude.
C'est de cette manière que la Torah est avalée dans notre sang, et que lorsque l'on profite de divré Torah, on est collé à la Torah.
[Introduction au Iglé Tal]

-> Tu dois te réjouir lorsque tu acquiers un dvar Torah comme si tu avais fait un gain d'argent [considérable], et t'attrister lorsque tu perds de la Torah comme quelqu'un qui a une perte d'argent [considérable].
['Hafets 'Haïm]

-> Si les gens qui étudient pouvaient goûter à la douceur de la Torah, ils deviendraient fous de par son goût, et ils s'enflammeraient après elle en abandonnant tout ce qu'ils ont pour son étude"
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Ki Tavo]

-> Pourquoi la Torah dit-elle : "à ton coucher et à ton lever" (ouvchokhvékha ouvkoumékha)?
C'est parce que l'étude de la Torah doit-être tellement douce et agréable que tu ne pourras t'empêcher de penser à elle à ton coucher et à ton lever.
[Sfat Emet]

-> Nous demandons dans les prières du matin : "Rends délicieuses, de grâce, les paroles de Ta Torah dans nos bouches" (véarev na ét divré Toratékha béfinou).

-> Concernant le verset : "elle est une biche d'amour qui trouve toujours grâce, qui est délicieuse à notre bouche" (Michlé 5,19), la guémara (Erouvin 54) l'applique à l'étude de la Torah.

Mettre de la vie dans notre prière

La prière ne dépend que des efforts qui y sont mis afin d'attacher profondément les pensées du cœur aux mots de la prière.
Et cela pour que son cœur soit proche des paroles prononcées.
Grâce à cette concentration, la Royauté divine se dévoilera en anéantissant le pouvoir des réchaïm.
Cela apportera l'abondance et une richesse infinie.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Selon l'Admour haZaken, on est tenu de prier avec feu afin de brûler et nettoyer le mal qui se trouve en nous, mal provenant des fautes que nous commettons et qui font séparation avec Hachem.

-> En s'efforçant de prier avec ferveur, l'homme refroidit son yétser ara et se purifie par chaque lettre et mot prononcés avec concentration.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

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-> Dans la guémara (Béra'hot 6b), il est question "d'éléments parmi les plus élevés de la Création, et que pourtant l'homme néglige".
Il s'agit de la prière, réalité suprême ayant le pouvoir d'ouvrir les Portes célestes, mais que les hommes négligent et n'estiment pas à sa juste valeur.
Nous sommes donc dotés d'une grande richesse que nous ne connaissons et n'apprécions pas comme elle le mérite.
Même les hommes craignant D. et parfaits qui se tiennent pour prier pensent qu'il s'agit seulement d'une mitsva et ne réalisent pas l'essence de son pouvoir extraordinaire, puisqu'elle peut percer les cieux et nous permettre de réaliser tous nos cœurs, tant matériellement que spirituellement.

Celui qui prie vraiment et du fond du cœur mérite des sources de sagesse infinies.
Quiconque multiplie ses prières et implore Hachem sincèrement, sa prière ne sera pas sans effet, à l'instar de celles de Moché et Kalev.

La prière a donc des propriétés spéciales, puisqu'elle peut sauver de tout mal, et même si l'étude de la Torah est considérée comme équivalent à toutes les mitsvot, seule la prière a ce pouvoir exceptionnel.
[...]

Le Saba de Kelm disait que la prière élève l'homme, et c'est pourquoi nos Sages la classent parmi les éléments les plus élevés, en cela qu'elle rehausse et fait grandir l'homme, qui est un monde en miniature.
Cela ne concerne pas seulement le moment de sa prière à proprement parler, mais tout le domaine spirituel, où elle le hisse au niveau suprême.
En effet, par elle, il s'élève dans tout ce qu'il fait, et son essence s'élève.
Et de même que le glaive a été donné à Essav, la prière a été confiée à Yaakov, car elle est le fondement de tout.
[rav Yé'hezkel Levinstein]

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-> "Ce moment [de la prière] sera pour lui le cœur de son temps et son fruit".
De même que le cœur fait circuler le sang vers tous les membres du corps et le fait vivre, la prière doit insuffler une vitalité spirituelle au temps, à la journée de l'homme.
Elle est aussi son fruit, c'est-à-dire qu'elle est le fruit de sa préparation.
[d'après le Kouzari]

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-> Le Zohar (Balak 195) rapporte au nom de rabbi Abba que la prière du malheureux (tefila léani) devance même celle de Moché et du roi David, et qu'aucune prière ne monte au ciel avant que la prière du malheureux n'y soit parvenue.
Hachem annonce alors : "Faites entrer en premier la prière du malheureux! Je ne veux pas que le Tribunal céleste juge si cette prière est apte à être acceptée. Ce n'est que devant Moi qu'elle se présentera et J'écouterai tous ses arguments et ses plaintes".
Et alors Hachem seul se trouve face à ces plaintes, comme il est écrit : "Et il répand sa plainte devant Hachem" (Téhilim 102).

Rabbi El'azar répond et dit : rabbi Abba tes paroles sont justes : chaque homme qui prie doit se transformer en un malheureux (ani) et se rabaisser, car touts les gardiens des portes du ciel ne laissent pas facilement pénétrer les autres prières, comme ils introduisent celle du malheureux.
C'est pourquoi si un homme qui prie ressemble à un malheureux, c'est qu'il prie avec soumission et un cœur brisé.
Sa prière s'attachera alors aux prières des malheureux et ensemble elles seront exaucées devant Hachem.

-> Le rav Eliyachiv dit que la prière doit être prononcée comme une supplication, à l'image d'un pauvre qui vient mendier (Choul'han Aroukh 98,3), en sortant les mots de la bouche comme en demandant pitié, car on montre par cela que nous dépendons uniquement de la volonté de Hachem à tous les niveaux.
Cela est propice à l'acceptation des prières.

[On doit se sentir à l'image d'un pauvre qui n'a plus aucun moyen pour survivre, et dont seule une personne peut le sauver de sa situation critique. Sur le point de mourir, on ne fait plus de calcul, mais plutôt on videra tout notre cœur au maximum du maximum!
A chaque prière nous jouons véritablement notre vie devant D., et alors ensuite nous pouvons être pleins d'espoirs en Sa miséricorde infinie, nous sommes tout sourire!]

-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch dit que nous devons être rigoureux vis-à-vis de nous-même en considérant à quel point nous sommes manquants, nécessiteux et combien nous n'avons pas de mérite pour tout ce que nous demandons.
Par exemple, lorsque nous disons :"Tu donnes à l’homme l’intelligence " (ata 'honen léadam daat) nous prendrons conscience combien nous pouvons parfois être bêtes, si Hachem ne nous donnait pas un peu de jugeote. Nous pouvons aussi nous rappeler de tout notre manque d’étude de Torah, qui justifierait qu’Hachem ne nous donne pas de cette sagesse qui vient de la Torah. Nous pouvons aussi nous rappeler que parfois nous utilisons notre sagesse à mauvais escient.
Tous ces éléments impliquent que l’obtention de la Sagesse de la part d’Hachem, d’un point de vue strict, dépend de Son bon vouloir de nous faire un cadeau gratuit dans ce domaine, par Sa bonté infinie à notre égard.
Et ainsi de suite pour toutes les bénédictions de la Amida.

Selon le rav Hirsch, lorsqu'un homme arrive à exercer le Din (rigueur) sur lui-même, de cette façon, en bas, (dans chaque bénédiction de la Amida), il méritera que le Din ne soit pas exercé en Haut à son sujet, et dans les domaines qu’il aura travaillés.
Ce sera le meilleur moyen d’inverser l'Attribut de rigueur en Attribut de miséricorde.

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-> Y a-t-il une plus grande preuve de l'existence d'Hachem que la manière avec laquelle Il répond à nos prières, en particulier dans les moments de détresse!"
[Ramban]

-> Le Steïpler dit : il n'y a aucune prière qui ne soit pas écoutée par Hachem ou qui soit vaine.
Dans la Amida nous disons : "ki ata choméa téfila kol pé" (Tu écoutes la prière de toutes les bouches), c'est-à-dire même des bouches qui parlent sans kavana.
[c'est notre yétser ara qui nous pousse à penser le contraire, et d'une certaine façon si nous ne sommes pas persuadés de cela, nous réciterions une bénédiction en vain!]

-> Le rav Pinkous (Chéarim baTéfila) enseigne : de même que dans l'étude de la Torah, il y a de nombreux niveaux et que l'étude d'un jeune étudiant en yéchiva ne ressemble pas à l'étude du roch yéchiva lui-même, de même il y a de nombreux niveaux dans la prière.
[plus nous mettons de la qualité dans notre prière, plus elle aura un pouvoir important]

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-> De tous les éléments empêchant la prière de monter, le plus grave de tous est le vol.
Car quiconque a cette faute sur la conscience même s'il crie et appelle à l'aide, sa prière sera entravée, comme le rapporte le midrach rabba.
J'ai par ailleurs découvert, au nom des Mékoubalim, l'un des barrages à la prière, l'empêchant d'être acceptée même si l'on prie convenablement et avec les intentions adéquates, est le fait de porter des habits en chaatnez (mélange de lin et de laine) au moment où on la formule ; dans ce cas, celle-ci n'est pas écoutée, car les lettres de chaatnez sont en hébreu les mêmes que celles des mots : Satan az ("Satan effronté").
[Yessod véChorech haAvoda]

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-> Si l'homme ressent fatigue et pesanteur au moment de la prière, et qu'elle lui apparaît comme un poids, c'est un signe qu'il n'est pas pur et s'est rendu coupable d'une certaine faute, et c'est pourquoi sa prière ne s'élève pas dans le Ciel.
Car les fautes forment des barrières, et du fait que sa prière reste bloquée à son niveau, il la ressent comme un poids, ce qui explique sa fatigue.
Par contre, quand il est pur, sa prière est dotée d'une vitalité propre et elle s'élève vers le Ciel.
Dans ce cas, il ne ressent pas de fatigue. Au contraire, il sent en lui une nouvelle énergie et se sent léger comme l'aigle.
[Admour de Bialé - Avodat haLev]

Transformer la Rigueur en Miséricorde

+ Si un juif a conscience et est persuadé que ... chacun de ses mouvements et de ses sentiments est observé par Hachem, car Il voit tout ce qui se passe dans le monde ... alors toutes les rigueurs (dinim) disparaîtraient, et ce juif ferait descendre de la bonté et des bénédictions de la Source de la bonté.

Un tel juif ne manquera d'absolument rien.
Il est écrit : "tamim tiyé im Hachem Elokékha" (תָּמִים תִּהְיֶה עִם יְהוָה אֱלֹהֶיךָ - Choftim 18,13) = cela signifie que lorsque quelqu'un croit que Hachem surveille attentivement chacune de ses actions ("im Hachem Elokékha"), alors il sera entier (tamim) car Hachem lui accordera uniquement du bien. Il ne manquera de rien.

Il est écrit (Téhilim 130,7) : "ki im Hachem a'hessed véarbé imo fédout"
- "ki im Hachem" (car avec Hachem) = quand nous sommes persuadés que quoique nous fassions Hachem le regarde attentivement ; alors cela a la capacité d'amener "a'hessed" : la bonté d'Hachem ...
- "véarbé imo fédout" (et nombreuses sont pour Lui, [les possibilités] de sauver) = la conscience d'une telle Présence permanente d'Hachem fait descendre beaucoup de bontés et de bénédictions sur tout le peuple juif.
[...]

Tous les problèmes qui se déroulent dans ce monde proviennent du fait que les gens n'ont pas [assez] conscience que Hachem surveille toute chose qu'ils peuvent faire.
[Bat Ayin (Vayichla'h) - rabbi Avraham Dov d'Avritch - un disciple du Baal Chem Tov]

[On peut comprendre en ce sens les paroles du roi David : "J'ai placé Hachem sans cesse devant moi, et lorsqu'Il est à ma droite, je ne trébucherai pas" (Téhilim16,8) => Puisqu'il a toujours conscience que Hachem observe chacune de ses actions, alors il bénéficiera d'aides, de bénédictions Divines, et ne tombera pas dans des malheurs, dans la faute, ...]

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-> Le Noam Elimélé'h (Vayichla'h) enseigne que le "Din" (le jugement, la punition, Rigueur) peut se transformer en compassion lorsque nous ajoutons devant toute chose le aleph.
En effet, le דין avec un א devant correspond au Nom Divin : אדני.

=> Mettre Hachem dans sa vie, c'est dissoudre la Rigueur qui nous est destinée et la transformer en Miséricorde.

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-> "Lui, notre Rocher, Son œuvre est parfaite, toutes Ses voies sont la justice-même, D. fidèle, sans iniquité, Il est Juste et Droit" (Haazinou 32,4)

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
A vrai dire, nous devons garder ce verset à l’esprit à chaque instant et en toute circonstance, pour nous faire accepter la conduite d'Hachem avec amour et intégrité. Nous devons rester parfaitement convaincus qu'il existe un Maître qui dirige le monde et que ce Maître est un "D. fidèle, sans iniquité" ...
Le rav Tsvi Hirsh de Rimanov, avant de quitter ce monde, a déclaré à ce sujet : "L'essentiel de la Torah, c'est de savoir que Hachem est sans iniquité, Juste et Droit".

Dès lors, même lorsqu'un homme traversera des temps difficiles, il ne se laissera pas décourager, car il demeurera convaincu que "tout ce qu'Hachem fait est pour le bien", puisque toutes Ses voies sont la justice-même, et qu'Il ne cause jamais de mal à quelqu'un.
Aux yeux de l’homme, les vicissitudes de l'existence apparaissent comme mauvaises, mais en vérité, elles lui sont bénéfiques. Il arrive quelquefois que l’homme mérite de se rendre compte par lui-même que son malheur n’était en fait qu’une préparation à sa délivrance.
Et parfois, cette déconvenue constitue le moyen de le purifier et d'augmenter sa récompense future dans le monde à venir, comme le rapporte le Sifri sur le verset : "Souviens-toi des jours d'antan" (Haazinou 32,7) : "Hachem leur dit : à chaque fois que Je vous envoie des épreuves dans ce monde-ci, souvenez-vous combien de bienfaits et de consolations Je m'apprête à vous donner dans le monde futur".

Et plus l'homme a foi dans le fait qu'Il [Hachem] est Juste et Droit, et que même lorsque Ses voies sont la justice-même (qu'Il se conduit avec rigueur), Hachem le dirige, plus cette mesure de rigueur se transformera en bienfaits, et il méritera même alors de voir de ses yeux comment se manifeste la providence particulière à son égard afin de le délivrer.

Le rabbi de Kozhiglov (dans son Erets Tsvi) commente dans ce sens le premier verset de Haazinou (v.32,1) : "Ecoutez les cieux et Je parlerai" (haazinou achamayim vaadabéra - הַאֲזִינוּ הַשָּׁמַיִם וַאֲדַבֵּרָה) = Si l'homme écoute "les cieux", c'est-à-dire s'il tend l'oreille pour tenter de comprendre que tout ce qui lui arrive ne provient que du Ciel, selon une providence très précise, alors s'accomplira également la suite du verset [ואדברה] qui, outre son sens de "parler", a également celui de "diriger" (comme dans la guémara Sanhédrin 8a : "un דבר (dirigeant) par génération"], à savoir que Hachem le dirigera selon une providence dévoilée de manière bénéfique, durant toute son existence.
Et il verra se réaliser à son égard les paroles de la prière de Roch Hachana (rituel Ashkénaze) : "Ils ne seront jamais déçus tous ceux qui s'abritent en Toi" (ולא יכלמו לנצח כל החוסים בך).

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-> "Hachem nous protège selon le niveau de notre confiance en Lui. Si nous ne nous reposons que sur Lui, nous mériterons constamment de voir de nos propres yeux comment Il prend sous sa protection tous ceux qui viennent s'abriter près de Lui!"
[le Griz - rabbi Its'hak Zev Soloveitchik]

[plus nous nous abritons, reposons uniquement sur notre papa Hachem, alors plus nous Lui permettons d'agir en tant que tel (papa), avec une miséricorde/ bonté totale et gratuite (non dépendante de nos mérites, mais parce qu'Il nous aimera toujours du fait d'être notre Père au Ciel).]

Une prière = un face à face avec Hachem!

+ Une prière = un face à face avec Hachem!

-> La prière n'est pas seulement tout en haut du monde, mais elle propulse l'homme en haut du monde. En effet, dès qu'on se met à prier on se retrouve en face de la Présence Divine, [comme l'affirme rabbi 'Hassida : "Celui qui prie doit se voir comme si la Présence Divine se tient face à lui" (guémara Sanhédrin 22a)]
[Saba de Kelm]

-> Lorsqu'un homme répand ses prières devant notre Père au ciel ... il convient qu'il se représente dans son cœur et son esprit qu'il se tient à présent devant le Créateur du monde, et que Hachem se trouve près de lui, écoutant attentivement chaque mot qu'il prononce.
[Yessod véChorech haAvoda]

-> Lorsqu'un homme prie en prononçant correctement les mots de la prière, la Présence Divine se trouve devant lui et répète avec lui chaque mot de sa prière.
[...]
L'homme doit exprimer à chaque instant une courte prière à Hachem, et cela pour chaque besoin de la journée (même le plus basique). Ceci le rapprochera beaucoup de Lui.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

-> Il faut croire que Hachem approche Son oreille de ta bouche, écoute ta prière, se remplit de miséricorde et te donne ce que tu demandes, comme il est dit : "Ils ont crié, et Hachem a entendu".
Or, le début du travail pour s'y habituer consiste à prendre conscience et à avoir le sentiment qu'au moment de la prière, on se tient devant Lui et l'implore.
Et au moment où l'on prononce les mots : "barou'h ata", il faut ressentir que l'on s'adresse vraiment à Hachem par ce "Tu".
[rav Yé'hezkel Levinstein]

-> Avant de commencer à prier, l'homme doit réfléchir devant qui il va adresser sa prière ...
L'homme doit se rapprocher, se lier à Hachem pendant la prière au point de se détacher complètement de la matérialité de ce monde ...
L'homme avec sa bouche arrive à faire bouger les mondes supérieurs.
[Maggid de Kouznitz - un élève du Maggid de Mézéritch]

-> Lorsqu'un homme s'apprête à commencer la Amida, il devra se représenter qu'il se trouve devant le Roi des rois et que devant Lui, il prie ... il faut pour cela s'imaginer et réfléchir clairement que l'on se trouve devant le Créateur et que l'on s'entretient avec Lui ; même si nos sens ne nous aident pas dans ce but.
Sache que c'est là le travail le plus difficile : que se dessine dans le cœur de l'homme une perception claire de cela.
Celui qui a un esprit, qui réfléchit et met du cœur, pourra fixer lui-même comment il s'entretient avec Hachem, que devant Lui il implore, et surtout imaginer qu'Hachem écoute avec attention chacun de ses mots, comme un homme qui écoute attentivement son prochain lorsqu'il lui parle et s'adresse à lui".
[Ram'hal - Messilat Yécharim (chap.19)]

-> Le fait de savoir s'adresser à la personne que nous appelons est une chose évidente, mais pourtant nous ne le réalisons pas forcément au moment de la prière.
On peut donner l'exemple d'un homme qui se fait agresser dans la rue un soir alors qu'il sortait d'une bijouterie, le voleur se doutait bien qu'il avait en sa possession des objets de valeur. Il est probable que cet homme va se mettre à crier : "au secours! aidez-moi!", même s'il n'y a personne dans cette petite ruelle, afin que peut être quelqu'un l'entende et vienne l'aider.
Mais imaginons que cet homme voit en face de lui, sur l'autre trottoir, d'autres personnes qui sont susceptibles de l'aider, alors son cri : "au secours! aidez-moi!" sera poussé avec une intensité différente et une intonation différente. Ce ne sera plus un cri de désespoir mais un appel visé et dirigé vers une oreille susceptible de l'entendre.
[de même : est-ce que nous prions en se disant que peut-être le Maître du monde Hachem écoutera, ou bien prions-nous avec la conscience qu'Il est véritablement en face de nous]
[Néfech Yéhoudi]

-> Le rav Pinkous (introduction à son Chéarim baTéfila) écrit :
"L'essentiel de la prière c'est de ressentir la réalité d'Hachem, qui rappelons-le est bien plus vraie, éternelle, profonde et intense que notre existence éphémère quand bien même la nôtre est plus facilement perceptible par nos 5 sens.
Rappelons-nous aussi combien Hachem est proche de nous comme le dit le midrach (Yérouchalmi Béra'hot 9,1) : "Rabbi Pin'has a enseigné l'idolâtrie (avoda zara) est une idole (matérielle) toute proche de celui qui la sert mais cette idole est loin de lui répondre. Hachem a l'air très éloigné de nous mais il n'y a personne de plus proche que Lui ... [Combien donc Hachem est loin de nous] mais lorsque l'homme pénètre dans la synagogue et se met à murmurer, Hachem l'écoute comme son ami qui discute avec lui."
L'homme doit s'efforcer de se rappeler combien l'existence d'Hachem est réelle, et doit essayer d'ancrer cela dans tous ses sens afin que sa crainte soit sensorielle ... Pour cela, il faudra se fixer du temps libre dans la semaine pour préparer sa prière."

-> Avant de prier la Amida devant le Créateur du monde, on devra penser qu'on se trouve face à la Présence Divine, et ressentir qu'on répand notre supplique devant Hachem.
[cf. Choul'han Aroukh 98,1 -
Il y est aussi écrit : "On devra penser que Hachem accepte notre prière uniquement du fait qu'Il est un roi bon et miséricordieux".]

-> Le rav 'Haïm de Brisk (dans ses 'hidouché Hilkhot téfila) dit que d'après le Rambam, il y a 2 sortes de kavanot à avoir dans la Amida : comprendre tous les mots de la 1ere bénédiction, et se voir en face de la Présence Divine tout au long de la Amida. Celui qui n'a pas le cœur libre pour se voir en face de la Présence Divine ne peut être considéré comme en train de prier. Il bouge, parle, espère, mais cela n'a pas pour autant un statut de prière.

-> "Respectez l'honneur de votre prochain comme le vôtre. Et lorsque vous priez, sachez en face de Qui vous vous tenez"
[conseils de rabbi Eliézer à ses élèves avant de quitter ce monde - guémara Béréa'hot 28b]

-> Le midrach Téhilim nous enseigne qu'il n'est pas suffisant de savoir qu'Hachem est en face de nous dans la prière, il faut également savoir l'appeler par Son Nom, c'est-à-dire avoir une vrai perception de "Qui" est en face de nous. Lorsque l'on parle du "Nom d'Hachem", cela désigne Ses midot et Sa conduite envers nous.

-> Certes le besoin de l'homme et ses demandes personnelles interviennent dans la prière comme un moyen ou comme une motivation, mais ce n'est pas là l'essentiel du service de la prière.
Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.69) écrit :
"Le secret des sacrifices (korbanot) est de révéler qu'Hachem est unique et qu'il n'y a personne d'autre à part Lui. Lorsque l'homme apportait son sacrifice, il réalisait que tout est nul et non avenu devant Hachem et que tout revenait vers Lui comme ce sacrifice qui monde en fumée. L'homme prenait conscience qu'il n'y a rien d'autre que la bonté d'Hachem et que Son existence Divine est bien réelle, beaucoup plus que n'importe quelle existence humaine, qui finalement est annulable, fragile et retourne vers Lui (comme ce sacrifice). L'homme réalisait qu'il n'y a pas vraiment de créature ou même de création et c'est là la perfection d'Hachem qu'il n'y a rien d'autre à part Lui".
[selon la guémara (Béra'hot 26b), les prières sont venues se substituer aux sacrifices/offrandes quotidiennes. Les mots du Maharal sur les sacrifices, qui sont actuellement nos prières, sont donc très intenses!
Le plus important dans une prière n'est pas d'obtenir ce que l'on demande, mais plutôt de vivre un moment puissant d'intimité avec notre papa Hachem, qui peut absolument tout, qui nous aime infiniment, qui est plein de miséricorde, ...]

-> Nos Sages ont interdit de passer devant ou à côté de quelqu'un qui récite la Amida (Choul'han Aroukh 102,1-5), et ce pour 2 raisons principales :
- Cela trouble la concentration de celui qui prie (Maguen Avraham - 6) ;
- La place où l'homme prie devient un espace de sainteté puisque la Présence Divine se trouve face à lui. Pour marquer le respect dû à cet endroit, on ne passera pas ni ne s'assiéra dans les 4 amot d'un homme qui prie, car la place d'un homme est définie par ses 4 amot (Kaf ha'Haïm 102,1).

On peut également citer le fait qu'il est interdit de cracher pendant la Amida et celui qui n'a pas le choix le fera derrière lui, et la Michna Broura (97,8) explique : "à cause de la Présence Divine qui est devant lui".
Et également selon la michna Broura (91,6), celui qui prie doit se couvrir la tête et baisser les yeux afin de ne pas regarder la Présence Divine qui est en face de lui.
Et aussi selon la michna Broura 123,1), l'homme doit se pencher à gauche dans le "ossé chalom bim'romav", car il doit s'imaginer être en face de la Présence Divine et se penche donc à sa gauche qui est la droite de la Présence Divine.

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-> D'après la kaballa, la répétition de la Amida a plus d'importance que la Amida priée à voix basse et elle monte encore plus haute dans les Cieux (Ben Ich 'Haï Térouma 2 ; Kaf ha'Haïm 124,2)

Le Tour (au nom du Séfer Héïkhalot) rapporte qu'au moment où les fidèles répondent kadoch kadoch kadoch ... et élèvent leurs yeux au ciel (en soulevant les talons), Hachem s'exclame : "Je n'ai pas de plus grand plaisir que quand leurs yeux sont dirigés vers Moi et Mes yeux vers eux.
A ce moment, et depuis Mon trône céleste sur lequel est gravée l'image de Yaakov, Je les enlace, les embrasse et rapproche leur délivrance ..."
Par le mérite de la kédoucha, Hachem emplit l'homme de la sainteté venant du Ciel.

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[imaginons si le 'Hafets 'Haïm (voir le roi David, Avraham Avinou) se tenait à côté de notre place à la synagogue : quelle serait notre attitude, visage, prière? A combien plus forte raison devons-nous être rempli et tremblant de crainte à chaque prière à la conscience du Roi des rois [Hachem] qui est en face de nous et nous regarde.
Il peut sonder notre cœur et nos pensées, et désire plus que tout nous voir courir se réfugier vers Lui en prières!

Le rav Yérou'ham Lévovitz écrit : "Même si un homme sait bien prier avec kavana, le manque de crainte du Ciel que la prière entraîne pourrait faire en sorte que tout le salaire de sa prière soit perdue".
En effet, rabbi Eliézer a donné ce conseil à ses élèves avant de quitter ce monde : "lorsque vous priez : sachez devant Qui vous vous tenez" (guémara Béra'hot 28b).
=> Normalement on devrait avoir tellement de crainte à faire face à Hachem que cela nous empêcherait d'ouvrir la bouche pour parler.
D'ailleurs, le Beit Yossef dit : "Hachem séfataï tifta'h ou fi" = nous commençons la Amida par ces mots : "Ouvre ma bouche", cela vient nous signifier que normalement notre crainte révérenciel d'être face au Roi des rois Hachem, devrait nous empêcher de prononcer chacun des mots de la Amida. En ce sens nous avons besoin de l'aide de D. pour pouvoir ouvrir notre bouche, en ce moment si exceptionnel!

D'ailleurs, selon le Beit Yossef : "Pourvu (alévaï) que nous arrivons déjà à ouvrir la bouche tant la crainte est grande devant le Roi des rois".
En ce sens, avant chaque prière, le rabbi de Tzanz priait de pouvoir prier.

==> Nous avons une chance exceptionnelle de pouvoir passer devant le Roi des rois, plusieurs fois par jour, sans faire la queue pendant des heures. [quelle joie, gratitude, honneur!]
Mais une prière n'en reste pas moins : faire grandir notre perception de la présence d'Hachem en face de nous, avec toute la crainte, la gravité du moment que cela implique.
D'une certaine façon, plus Hachem est grand à nos yeux dans nos prières, plus nos soucis [actuels ou à venir] vont se faire petits.]

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-> Le Séfer 'Hassidim (fin du 18) écrit que ceux qui lisent les péssouké dézimra d'une voix chantonnant forte et agréable, et qui ne connaissent pas les versets et qui se trompent en les lisant, leur prière et leur chant sont acceptés comme un parfum agréable. Egalement, Hachem est très heureux et dit : Regardez comment il chante devant Moi!

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-> "Il s'efforcer de garder les yeux baissés lorsqu'on prie, comme il est écrit : "Mes yeux et mon cœur seront constamment là-bas" (Méla'him I 9,3)
De même, il faut tourner en permanence son cœur vers le Ciel, comme il est écrit : "Elevons nos cœurs avec nos mains vers D. qui est au Ciel" (Eikha 4,31)." [guémara Yébamot 105b]

-> Rabbénou Yona (commentaire sur Béra'hot chap.5) écrit :
Celui qui prie doit essayer de s'imaginer debout devant le Trône Divin Céleste. Or ceci est impossible tant qu'il est alourdi par les affaires de ce monde (soucis financiers, problèmes professionnels, ...).
C'est pourquoi il doit, avant de prier, se défaire de toutes ses préoccupations matérielles.
Les générations précédentes avaient un proverbe pour cela : "Si tu veux te concentrer sur tes prières, tu dois d'abord débarrasser ton âme de ton corps".
Alors seulement ton cœur pourra se libérer pour s'envoler vers le Ciel.

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar 'Hechbon haNéfech 3,9) enseigne :
"Il faut se libérer du monde et chasser de son esprit toutes les pensées qui risquent de distraire son attention de la prière. Il faut être sérieusement conscient du fait que l'on se tient devant son Créateur, et choisir soigneusement les mots et les thèmes que l'on entend évoquer.
[...]
Mon cher frère, il n'est que temps que tu comprennes ce qu'est réellement la prière! Ce n'est rien moins que l'aspiration passionnée de l'âme vers D., et son entière reddition devant Lui."