Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Datan et Aviram s'avançaient fièrement à l'entrée de leurs tentes avec leurs femmes, leurs fils et leurs jeunes enfants" (Kora'h 16,27)

-> Rachi de commenter (en rapportant le midrach Tan'houma) :
"Viens voir combien la discorde est dévastatrice, car le tribunal terrestre ne sanctionne qu'à partir de l'âge de 13 ans (après les signes de puberté) et le Tribunal céleste ne sanctionne que ceux qui ont dépassé 20 ans, mais ici périrent même les nourrissons qui tétaient leurs mères"

Si les adultes ont fauté, pourquoi ces bébés innocents ont-ils subi ce châtiment?

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-> "Moché se leva et alla vers Datan et Aviram" (Kora’h 16,25)
La guémara (Sanhédrin 110a) rapporte au nom de Rech Lakich : "Nous apprenons de là qu’on n’entretient pas un conflit". (car Moché a négligé son honneur et il est allé lui-même pour calmer la dissension)
Rav a dit : Quiconque entretient un conflit transgresse une interdiction, ainsi qu’il est dit : "il ne sera pas comme Kora’h et ses partisans" (Kora’h 17,5).
La Michna Broura (156,4) statue que quiconque entretient un conflit transgresse cette interdiction.

-> Le midrach (Bamidbar rabba 18) dit :
Voyez combien la discorde est grave! Celui qui contribue à désunir, le Hachem détruit son souvenir, ainsi qu’il est dit : "Car un feu sortit de Hachem et dévora les 250 cinquante hommes" (Kora’h 16,35).
Rabbi Berakhia a dit : "Combien la discorde est grave! Le tribunal terrestre punit uniquement à partir de
vingt ans, et le tribunal céleste ne punit qu’à partir de treize ans, alors que dans le conflit de Kora’h, des bébés d’un jour ont été brûlés et avalés par l’abîme, ainsi qu’il est dit : "Leurs femmes, leurs fils et leurs petits enfants, ils sont descendus, eux et tout ce qui leur appartenait, vivants dans l’abîme" (Kora’h 16,33).

-> Le ‘Hafets ‘Haïm écrit :
C’est un devoir sacré de ne pas prolonger un conflit, même si l’on a totalement raison. Nous l’apprenons de Moché, ainsi qu’il est écrit : "Il se leva et alla trouver Datan et Aviram".
Cela signifie que Moché n’a pas voulu prolonger le conflit, c’est pourquoi il est allé vers eux pour qu’ils fassent marche arrière. Ceci nous enseigne que ce n’est pas seulement d’entrer en conflit qui est interdit, mais aussi que si quelqu’un a la possibilité d’apaiser un conflit et ne le fait pas, lui aussi en porte la responsabilité et transgresse une interdiction de la Torah.
Comme l’ont dit nos Sages, 4 personnes s’appellent "racha" : celui qui tend la main vers le prochain pour le frapper, celui qui emprunte et ne rembourse pas, l’insolent, et celui qui entretient un conflit, ainsi qu’il est dit : "Ecartez-vous des tentes de ces réchaïm".
Les Sages ont également dit : s’il y a un conflit dans la maison, elle finira par être détruite, s’il y a un conflit dans la synagogue, elle finira par être dispersée, et de plus elle finira par être désertée. S’il y a un conflit dans la ville, le sang sera versé dans la ville.
Deux talmidei ‘hakhamim qui habitent dans une même ville et deux tribunaux rabbiniques entre lesquels il y a une controverse, finiront par disparaître.

-> Les Sages ont également dit qu’un conflit qui n’est pas désintéressé n’a aucun avenir, et cela se trouve en allusion dans le mot ma’hloket (conflit - מחלקת) qui est formé des initiales de : ‘helek met (une partie morte - חלק מת), ce qui signifie qu’aucun des côtés n’en tirera le moindre bénéfice.
Le mot ma’hloket (מחלקת) se tient sur la jambe du kouf, ce qui est une allusion au manque de stabilité des 2 parties qui sont en contestation. Les deux sont appelées à perdre.

-> Kora’h et ses hommes n’ont pas été avalés immédiatement, mais la terre les a attirés de force et les a aspirés en son sein exactement comme un aspirateur (d’après le Alcheikh haKadoch).
Même les biens personnels de Kora’h et ses affaires personnelles qui étaient dispersées dans tout le camp, la terre les attirait, et si ses voisins lui avaient emprunté une aiguille, elle était attirée et avalée par la terre.
Nos Sages ont dit que même le nom de Kora’h qui était écrit dans les papiers des autres a été effacé et a disparu (Yérouchalmi Pérek ‘Helek).
=> Quand la terre a terminé son travail, il ne restait aucun souvenir de Kora’h. Nous apprenons de là le terrible châtiment de ceux qui encouragent les conflits, pour que même Hachem ne souhaite laisser d’eux aucun souvenir en ce monde.
[on voit bien l'application de la notion de : ma’hloket (conflit - מחלקת) => ‘helek met (une partie morte - חלק)]
Nous devons faire tout son possible pour éviter les dissensions, qui sont absolument détestées de Hachem.

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-> Le Méam Loez (Kora'h 16,35) écrit :
La rébellion de Kora'h nous apprend à quel pont il faut éviter la discorde ...
La controverse est si pernicieuse que D. efface le souvenir des hommes qui y ont pris part, comme il est écrit : "Du feu descendit de D. et consuma les 250 hommes qui offraient l'encens" (Kora'h 16,35).
Nos Sages enseignent que le nom Kora'h, où qu'il ait été écrit, et jusque dans de simples carnets, fut effacé et disparut.
Le verset le signale par les mots : "La terre se referma sur eux et ils furent perdus pour la communauté". La fin de la phrase, apparemment superflue, vient nous apprendre que même leurs noms furent effacés.

D'autres commentateurs déduisent de ces termes que les rebelles n'eurent pas de part au monde futur. En d'autres termes, le verset nous révèle qu'ils furent non seulement engloutis par la terre mais perdus pour la communauté possédant une part au monde futur.

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-> "De peur qu'il n'existe en vous de racine qui développerait des fruits empoisonnés et amers" (Ki Tavo 29,17) ;

Le Ramban de commenter : "Les racines du mal implantées chez le père se développent et, dans le futur, feront sortir de mauvais fruits, amers ..., car le père enracine et le fils conserve ces racines et les développe."

-> Rabbi 'Haïm Chmouévitch (Si'ha 86) de développer cela :
Du fait que Datan et Aviram sont des querelleurs, leurs enfants après eux seront également des querelleurs et leur esprit de discorde sera encore supérieur à celui manifesté par leurs pères, car les racines du mal se développent chez les enfants.

C'est pourquoi, ces nourrissons ont également été engloutis : il est préférable qu'ils meurent innocents en bas âge que de mourir coupable à l'âge adulte.
Il est écrit (à propos du fils rebelle) : "Qu'il meure innocent plutôt que coupable" (guémara Sanhédrin 107a).

On peut retenir :
-> "Viens voir combien la discorde est dévastatrice" ;
-> nous transmettons à nos enfants plus qu'un patrimoine génétique, car nos "gènes spirituels" passent aussi à nos enfants.
C'est ainsi, que si l'on veut des enfants tsadikim, il faut commencer par y tendre soi-même.

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-> Rabbi Akiba sur le verset (Kédochim 19,18) dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est un grand principe de la Torah" (Yérouchalmi Nédarim ch. 9 halakhah 4).

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°372) ajoute :
La Torah n’a pas écrit "Tu aimeras ton ami (‘haverekha)", mais "Tu aimeras ton prochain (réakha)", mot qu’on peut interpréter selon la racine "ra" (le mal), c’est-à-dire que même si ton ami est mauvais (ra) avec toi, tu dois l’aimer. Mais le mauvais penchant ne permet pas tout cela et n’amène que la discorde, comme cela s’est produit dans la dissension de Kora’h et de ses partisans contre Moché.

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+ La discorde :

-> "Le Shalom est tellement important que même si un groupe de juifs servent les idoles et que la paix règne parmi eux, le Satan ne peut pas les atteindre, comme il est dit : 'Ephraïm est attaché aux idoles, qu'on le laisse!' (Ochéa 4,17).
Par contre, s'ils sont en discorde, qu'est-il dit à leur sujet? 'Leur cœur est partagé, ils en portent la faute maintenant' (Ochéa 10,2).
Ainsi, le Shalom est grand et la discorde est détestée."
[Yalkout Chimoni - Nasso 611]

-> "La génération du roi David était composée d'hommes justes. Mais, du fait qu'il y avait parmi eux des délateurs, ils sortaient en guerre et tombaient.
[...]
Par contre, les gens de la génération du roi A'hav, plongés dans l'idolâtrie, descendaient en guerre et étaient vainqueurs par le fait qu'il n'y avait pas de délateurs parmi eux"
[guémara Yérouchalmi - Péa 1,1]

-> "Deux personnes se querellaient chaque veille de Shabbath, excitées par le Satan.
Rabbi Méïr s'est invité chez eux 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à rétablir la paix.
Rabbi Méïr entendit alors le Satan qui disait : 'Malheur à moi, car Méïr m'a chassé de ma maison!' "
[guémara Guittin 52a]

-> "Vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures le jour de Shabbath" (Vayakel 35,3)
Le Zohar commente qu'il nous est également interdit d'attiser le feu de la dispute, car le Shabbath est un jour incompatible avec les discordes (on dit pas : Shabbath Shalom, pour rien!).

C'est pourquoi le yétser ara utilise tous les moyens pour troubler notre sérénité la veille et le jour du Sabbath (ex: on relâche la pression/fatigue de la semaine, l'arrivée précipitée du Shabbath, plus de temps pour parler et dire du lachon ara, ...).

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-> b'h, sur la notion de colère & Shabbath : http://todahm.com/2014/02/23/1206-2

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-> "Du fait que le peuple d'Israël a détesté la querelle et aimé le Shalom, ils ont constitué un campement unitaire, c'était le moment propice pour que Je leur donne Ma Torah"
[Talmud Déré'h Erets Zouta - 11]

-> "Lorsque Israël est uni dans la fraternité et l'amitié, alors Hachem est roi sur le peuple d'Israël.
Par contre, au moment où le peuple et ses dirigeants sont divisés, la présence divine se retire et, si l'on peut dire, Hachem n'est plus roi sur son peuple"
[Baalé haTossefot - sur Dévarim 33,5]

-> "Que D. bénisse son peuple dans le Shalom!" (roi David - Téhilim 28,11)

-> "Grand est le Shalom, au point que toute la Torah n'a été donnée que pour qu'il y est le Shalom dans le monde" [Rambam - Hilkhot Méguila 4,14]

-> Le rav Yaakov Greenwald explique qu'il y a 3 types de Shalom : avec soi-même (qui n'est possible qu'à partir du moment où l'on est toujours satisfait de ce que l'on a car provenant de D. ; il faut se focaliser sur ce que l'on a plutôt que sur ce que l'où voudrait avoir ou bien sur ce que l'on aurait pu perdre qui restera toujours minime devant tout ce qui nous reste : la vie!), avec autrui, et avec Hachem.

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+ Lorsque la controverse est utile :

-> "Toute divergence (ou discorde) dont les motifs sont purs (léchem chamayim) finira par se maintenir (la finalité étant constructive, elle aboutira à une clarification de la vérité) ; celle dont les motifs sont impurs ou égoïstes finira par avorter.
Quel est l'exemple de divergence avec motifs purs? C'était celle de Hillel et Chamaï.
Quel est l'exemple de divergence avec motifs impurs? C'était la dispute de Kora'h et de son assemblée."
[Pirké Avot 5,17]

-> L'exemple de Kora'h :
"Moché a voulu discuter avec Kora'h pour l'apaiser, mais Kora'h ne lui répondait pas le moindre mot, car il avait mis son intelligence au service du mal.
Kora'h se dit : 'Si je lui réponds, je sais qu'il est un grand sage et qu'il va me vaincre dans cette discussion et je devrai accepter ses paroles contre mon gré. Il est donc préférable de l'ignorer.' "
[Yalkout Chimoni - Kora'h 750]

Rabbi Yonathan Eybeschutz demande : pourquoi est-il écrit : "C'était la dispute de Kora'h et de son assemblée"? N'était-elle pas entre Moché et Kora'h?
Il répond qu'on apprend de là qu'il n'y avait aucune dispute avec Moché, qui au contraire faisait tout son possible pour apaiser cette querelle.
[Rachi (Kora'h 16,12) citant la guémara (Sanhedrin 110a) : "D'où l’on apprend que l’on ne doit pas s’obstiner dans une querelle, puisque Moché insistait auprès d’eux afin de les calmer par des paroles conciliantes."]
C'était au niveau de Kora'h et de son assemblée que se situait la dispute : chacun combattant pour avoir un maximum de pouvoir et de force.

-> L'exemple d'Hillel et de Chamaï :
"Pourquoi Hillel a-t-il mérité que la loi soit fixée (en général) d'après son opinion?
C'est parce que ses disciples enseignaient les paroles de l'école de (leur maître) Hillel et aussi celle de l'école de Chamaï. Mieux encore, ils citaient les paroles de Bet Chamaï avant les leurs"
[guémara Erouvin 13b]
[Leur controverse ne visait que la gloire du nom de D. et avait lieu uniquement dans la maison d’étude. Et malgré tout, les disciples de Hillel, avec humilité, étudiaient les paroles de la maison de Chamaï et les approfondissaient avant d’analyser celles de leur propre maître.]

Ainsi, le "léchem chamayim" se caractérise par l'écoute des arguments de l'autre et à les accepter s'ils sont convaincants, et ainsi qu'à ne s'opposer à l'autre que parce qu'il pense que sa propre opinion traduit la vérité.

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1142) écrit :
"Hillel et Chamaï n’étaient en conflit qu’entre les murs de la maison d’étude et, même dans l’enceinte de celle-ci, les partisans de l’école de Hillel étudiaient la position de l’école de Chamaï avant de se prononcer et d’exprimer avec respect leur désaccord. C’est la raison pour laquelle leur avis fut retenu en matière de loi.
Dès qu’ils quittaient le beit hamidrach, ils faisaient la paix entre eux. Nos Sages (guémara Yébamot 14b) affirment même qu’en dépit de leur désaccord dans l’étude, les adeptes des deux écoles se mariaient entre eux, ce qui prouve qu’ils s’appréciaient, en vertu du verset : "Mais chérissez la vérité et la paix!"
[Ainsi, cette controverse était, du début jusqu’à la fin, pour l’amour du Ciel, et c’est pourquoi elle a subsisté.]

[Dans les termes de la guémara (Yébamot 14b) : "Même si Beit Hillel et Beit Chamaï s’opposaient au sujet des "tsarot" (co-épouses), cela ne les empêchait pas de se marier entre eux".]

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-> "Celui qui s'oppose à son prochain, non pas avec une intention de le contredire, mais avec la seule volonté de connaître la vérité, ses paroles se maintiendront et ne cesseront pas (d'exister)."
[Ramban - Pirouch haMichnaïot - Pirké Avot 5,17]

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-> "Même un père et son fils, même un maître et son élève, deviennent des 'ennemis' lorsqu'ils discutent de la Torah à la même porte.
Mais ils ne quittent les lieux (où ils étudient) que lorsqu'ils redeviennent des amis."
[guémara Kidouchin 30b]

Rachi commente : "ils deviennent des ennemis", par :
"Du fait qu'ils s'opposent l'un à l'autre et aucun d'entre eux n'accepte (au début de leur discussion) les arguments de l'autre."

Le Méiri d'expliquer : "Leur controverse n'avait pas pour intention de vaincre l'autre (sur le plan des idées), mais les deux avaient pour intention d'aboutir à la vérité."

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-> On peut citer l'exemple de Rabbi Yo'hanan qui regretta fortement la mort de son beau-frère et compagnon d'étude Rech Lakich. Il dit ainsi :
"Lorsque j'avançais une affirmation, Rech Lakich me faisait 24 objections auxquelles je devais fournir 24 réponses et nos échanges étaient fructueux (notre étude était profitable)."
[guémara Baba Métsia 84a]

Une étude est féconde, lorsqu'elle provient d'opinions divergentes et de discussions qui débouchent sur la vérité.
Elle conduit également à lier fortement ses participants (tous unis par la recherche du véritable émet).

-> b"h, Tâchons de veiller à ce que nos discordes soient toujours "pures", dans un but véritable de "léchem chamayim".
C'est alors que chaque personne peut amener sa contribution personnelle, à une démarche collective unique de dévoilement du émet.

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-> "Toute controverse (ma'hloket) menée pour le nom du Ciel (léchem chamayim) se maintiendra et toute controverse non menée pour le nom du Ciel ne se maintiendra pas.
Quelle controverse fut pour le nom du Ciel? C'est celle de Chamai et de Hillel.
Quelle controverse ne fut pas pour la Gloire du Ciel? C'est celle de Kora'h et de son assemblée" (Pirké Avot 5,17)

-> On peut rapporter à ce sujet les enseignements suivants :
1°/ Pourquoi la michna ne dit-elle pas "celle (la controverse) de Kora'h et de Moché", comme elle dit "celle de Chamaï et de Hillel"? Parce ce que Moché agissait au nom du Ciel mais Kora'h et son clan n'agissaient pas au nom du Ciel. [midrach Chmouel]

2°/ L'expression "celle de Kora'h et de son assemblée» nous laisse entendre que des dissensions régnaient entre eux aussi. Chacun poursuivait un autre but et ils n'étaient unis que pour une chose : Se rebeller contre Moché.
Leur dispute n'était donc pas engagée au nom du Ciel. [Maor vaChémech]

3°/ Il est dit "Chamaï et Hillel" et non "Beth Chamai et Beth Hillel" parce que Chamai et Hillel avaient certainement une intention pure. Mais il est possible que des intérêts personnels aient intervenu dans les motivations de leurs disciples (Beth désigne le Rav et ses disciples) car chacun dit : "Mon Maître est plus grand que le tien". Malgré cela, leur dispute est considérée comme étant au nom du Ciel. [Noam Elimélekh]

4°/ Comment savons-nous que la dispute de Kora'h et de son clan n'était pas au nom du Ciel?
Parce que Kora'h contredit son Maître Moché, or quiconque s'oppose à son Rav, c'est comme s'il s'opposait à la Présence divine. Il est donc impossible qu'ils aient agi au nom du Ciel. [Mayana Chel Torah]

5°/ Au lieu de favoriser la proximité avec D., Kora'h et ses acolytes n'ont fait que créer un "éloignement" là noter que le nom "Kora'h" (קרח) et le mot "Ra'hok" (loin - רחק) sont composés des mêmes lettres].
C'est pourquoi, ils ont été punis "mesure pour mesure" : ils ont été éloignés du camp et engloutis par la terre.
En revanche, Moché, antithèse de Kora'h, symbolise le rapprochement et l'union. Ainsi, dans le nom de Moché, apparaît de manière allusive al qualité d'intermédiaire et de médiateur entre la Bonté et la Rigueur.
En effet, Moché (משה) comporte les initiales des mots : "ma'hlokét Chamaï Hillel" (מחלוקת שמאי הלל).
[Sfat Emet]

Or, comme on peut le remarquer dans la guémara, l'école de Chamaï interdit (expression de la Rigueur) alors que l'école d'Hillel permet (l'expression de Bonté), Ainsi, Moché comprend-il en lui les 2 tendances opposées (ma'hlokét) qu'il unifie à leur source. [Ohr haTorah]

Le jour du mariage = jour des expiations

+ Le jour du mariage = jour des expiations

-> "On pardonne au 'Hatan toutes ses fautes"
[guémara Yérouchalmi - Bikourim - Chap.3,2]

-> "Etant donné qu'un homme a épousé une femme, ses fautes sont pardonnées"
[guémara Yébamot 63b]

-> "On pardonne à 3 personnes leurs fautes : un converti, celui qui s'élève à la grandeur et à celui qui épouse une femme"
[Rachi - Béréchit 36,3]

-> "La Kalla voit également toutes ses fautes pardonnées"
[Tachbets 465]

-> "Etant donné que l'on pardonne au 'Hatan ses fautes, il en est de même bien entendu pour la Kalla"
[Rav Lévi Yts'hak de Berditchev]

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+ Mais aussi :

-> "De même que le roi ne passe pas seul, mais joint son escort, ainsi en est-il du 'Hatan le jour de son mariage, il joint à lui les accompagnateurs et ses proches et on leur pardonne aussi"
[l'Admour de Gour - le Beth Israël]

-> "Celui qui se trouve à un repas de mariage est sauvé du jugement du Guéhinam"
[guémara Pessa'him 114a]

=> Ainsi, ce pardon élevé des fautes, les accompagnateurs et les proches du 'Hatan et de la Kalla, y ont également droit.
Dans tous les cas, la condition préalable est de passer par toutes les étapes de la téchouva, dans notre relation avec D. et avec autrui.

[Certains disent que les fautes sont comme mises de côté, en attente de voir si on est honnête dans notre démarche de téchouva, si on fait de notre mieux pour changer, pour la mettre en pratique]

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-> L'utilisation d'une bague renvoie à l'apparence de la lettre hébraïque samé'h : ס
Ecrite pleinement, cette lettre est : ס-מ-ך (samé'h mém kaf), ce qui est l'acronyme de : "séli'ha, mé'hila et kappara", car le 'hatan et la kalla voient leurs fautes pardonnées, le jour de leur mariage.

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-> On peut citer les paroles de l'Admour de Ropshitz (Bichouroun Mélé'h) :
"Sache qu'à 3 reprises, on [a coutume ] d'allumer des bougies pour l'homme : lors de sa brit mila, de sa 'Houpa et de sa mort.
La 1ere fois, il ne peut pas faire téchouva, car il n'est pas apte à cela, et il n'a pas de faute qu'il doit regretter.
La 3e fois et dernière fois, au moment de la mort, il est déjà trop tard pour faire téchouva.

C'est seulement ici, la 2e fois, le jour de la 'Houpa, un moment de téchouva, que les portes des opportunités illimitées sont ouvertes pour le 'Hatan et la Kalla, et si ce n'est pas maintenant, alors quand?"

-> "Les anges et les séraphins regardent et nous jalousent de la manière dont l'homme se sanctifie et se purifie avant le mariage"
[le grand-père du Min'hat Eliezer avant sa 'Houpa]

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+ Le jour du mariage, c'est également :

-> "Le 'Hatan, le jour du mariage, fait en un pas ce qu'une personne forte qui conquiert son pendant actionne par de nombreuses mortifications et des supplices pendant un long moment ... on lui facilite la voie pour courir dans les voies d'Hachem, à savoir comme une nouvelle créature"
[Roua'h 'Haïm léNissouim]

-> "Le mariage, c'est une occasion de s'élever.
En ce jour, il est possible de s'élever et de demander des enfants et une subsistance et que soient agréées toutes nos demandes"
[Koupat Béssamim]

=> Le jour du mariage est un jour qui influe sur toute notre existence.

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+ Mais encore :

-> "En ce grand jour pur, dans chaque mariage juif casher, on sort une âme [souffrant dans le] Guéhinam"
['Hidouch du Rim - Beth émet]

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-> Sur ce sujet, voir également : http://todahm.com/2017/07/18/5477-2

"Les mots de la Torah dirigent ceux qui l'étudient : des chemins de la mort vers ceux de la vie."

[guémara 'Haguiga 3b]

-> Au moment de la destruction du Temple, Hachem a déclaré : "Si seulement, ils m'avaient abandonné, Moi, mais qu'ils observeraient encore Ma Torah!
Car la lumière divine qui est en elle [la Torah] les aurait ramené dans le bon chemin"
[midrach Eikha rabbati - Introduction 2 ]

-> Le Messilat Yécharim ajoute que lorsqu'une personne s'immerge dans l'étude de la Torah et reconnait la sagesse de ses mitsvot et de ses enseignements, alors le temps passant, un esprit d'inspiration va s'allumer dans son âme, qui le guidera sur le bon chemin.

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-> "Si vous peinez beaucoup avec les mots de la Torah, Hachem retirera le yétser ara de vous"
[midrach Bamidbar rabba 14,4]

-> "Si le yétser ara s'élève contre vous, donnez-lui à manger du pain de la Torah [...] S'il est assoiffé, donnez-lui à boire de l'eau de la Torah"
[midrach Téhilim 34,2]

-> "Mon fils! Si ce malpropre [le mauvais penchant] se porte à ta rencontre, tire-le à la maison d’étude ; s’il est comme une pierre, il s’effritera ; s’il est comme du fer, il se brisera en éclats!"
[guémara Soucca 52b]

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 5a) enseignent que si une personne n'arrive pas à vaincre son yétser ara, alors elle doit "peiner dans la Torah".
Le Noda biYéhouda note qu'il n'est pas écrit : "étudier la Torah", mais "peiner dans la Torah", car il ne faut pas de la superficialité, mais une étude en profondeur, permettant ainsi au cœur de se remplir totalement de Torah.

-> "Rabbi Yossé dit : Lorsqu'une personne sent qu'elle va être submergée par de mauvaises pensées, elle doit s'immerger dans la Torah. De cette façon, les pensées vont cesser et partir d'elle.

Rabbi Eliézer dit : Lorsque le yétser ara cherche à attirer quelqu'un à la faute, il devra l'amener vers la Torah et il le quittera."
[Zohar - Vayéchev - 190a]

-> "Aussi longtemps que les mots de Torah trouvent les cavités du cœur d'une personne vides, ils y résident et le yétser ara n'y a aucun pouvoir, et personne ne peux les y retirer."
[Avot déRabbi Nathan - chap.13]

-> "Si le yétser ara trouve que les paroles de Torah ne règnent pas sur le cœur d'une personne, [alors il viendra y résider et] vous ne pouvez plus l'en faire partir [sauf en s'immergeant dans la Torah, dont les mots qu'on étudie purifient l'esprit et le cœur]."
[midrach Michlé - chap.24]

-> "Les pensées immorales ne peuvent prédominer que dans un cœur vide de connaissance [de Torah]"
[Rambam - Hilkhot Issouré Bia 22,21]

=> La Torah et le yétser ara ne peuvent pas résider en même temps.
A nous de ne jamais rester vide de Torah, pour éviter de laisser la place au yétser ara, qui gérera alors notre comportement, nos pensées et nos émotions.

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Face au yétser ara, il faut appliquer le :
-> "fuir le mal" (sour méra) = je mets en place toutes les barrières me permettant d'éviter d'y être confronté ;
-> "et fais le bien" (assé tov) = je suis tellement occupé positivement, qu'il n'a pas de place pour venir en moi.

"Si un homme acquiert des honneurs par l'humiliation d'un autre, il n'a pas de part au monde futur"

[guémara Yérouchalmi 'Haguiga 2,1]

Le rav Sim'ha Wasserman explique que la guémara ne parle pas d'un homme qui se réjouit de l'humiliation de son prochain mais de celui qui obtient des honneurs aux dépens de son prochain.

"Je pense que la plus grande aventure que l'on puisse vivre sur terre est celle qui consiste à partager sa vie avec D.

Nous réalisons alors que nous ne sommes jamais seuls et que D. Se trouve constamment à nos côtés pour nous épauler.
En effet, si D. nous observe à chaque instant, ce n'est pas simplement pour nous juger, mais aussi et surtout parce qu'Il nous aime et veut sincèrement nous venir en aide."

[rav Yossef 'Haïm Sitruk]

"D. n'opère pas de miracle pour une personne qui a peur"

[le Radak]

-> Le rav Yossef 'Haïm Sitruk a dit à ce sujet :
"Si nous voulons mériter tous les bienfaits extraordinaires dont D. souhaite très certainement nous gratifier, il nous faut impérativement être confiants.
Si le peuple juif a peur, si les gens doutent, aucun miracle ne peut se produire.
Les gens dans la vie desquels il se passe de grandes choses sont ceux qui ont décidé d'être sereins.

Il n'y a pas de défi plus urgent que d'être confiant. Lorsqu'on est serein, D. nous octroie tout ce qu'Il avait prévu de nous donner."

"Lorsqu'un homme construit une barrière pour se garder d'une façon qui l'aide à dominer son yétser ara, il utilise en fait sa force pour construire une barrière qui profitera à toutes les âmes du peuple juif pour toutes les générations à venir, et les empêchera de succomber à cette tentation"

[Rabbi Tsadok haCohen - Divré Sofrim 23]

=> Lorsque je suis tenté de commettre une faute, mais que je me bats contre cette tendance et que je refuse de capituler, ce n'est pas seulement moi-même qui en profitera, mais tous ceux qui viendront après moi, car j'aurai rendu plus faible le combat contre cette faute.

Par exemple, il ne manque pas de nouvelles tentations modernes pour fauter (téléphone, internet, ...).
En me surpassant, je peux léguer à l'humanité une facilité à les combattre.

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+ On peut citer en exemples :

1°/ Avraham :
Le midrach rapporte : "Avraham dit : Après que je me sois circoncis, de nombreux convertis sont venus se lier à cette alliance" [Béréchit rabba 48,2].
=> Après qu'il ait surmonté cette épreuve, la difficulté en a été amoindrie.

2°/ Sarah et Yossef :
"Notre matriarche Sarah est descendue en Egypte [le pays le plus immoral] où elle a construit une barrière pour se protéger de l'immoralité [qui en prévalait].
Ensuite, toutes les femmes [juives qui sont allées en Egypte avec Yaakov presque 200 ans plus tard] furent protégées de l'immoralité par son mérite.

Yossef est descendu en Egypte où il a construit une barrière pour se protéger de l'immoralité ; par la suite, tous les hommes [juifs qui sont descendus avec Yaakov] ont été protégés de l'immoralité par son mérite".
[midrach Vayikra rabba 32,5]

Rabbi Tsadok haCohen de Lublin de commenter ce midrach :
"Lorsque les justes des générations précédentes font de grands efforts pour résister à la tentation et réussissent à vaincre les ruses du yétser ara, la puissance de leur conquête s'établit solidement et reste ferme parmi tout le peuple juif à travers les générations suivantes de vaincre les tentations semblables".

"L'homme qui se réjouit en temps d'épreuve rayonnera comme le soleil dans sa gloire"

[guémara Shabbath 88b]

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A ce sujet on peut rapporter un dvar Torah du rabbi Yaakov Galinsky.

Lorsque Névou'hadnétsar a réalisé que 'Hanania, Michaël et Azaria ont été sauvés de la fournaise ardente, suite au fait que Yé'hezkel a redonné vie aux morts sur ordre de D., il a alors éclaté en chants et en louanges à Hachem.
Au point, selon la guémara (Sanhédrin 92a), que si un ange n'était pas venu le frapper sur la bouche, alors toutes ses louanges aurait éclipsé tous les chants et les louanges que le roi David a pu dire dans ses Téhilim.

Comment comprendre que dans notre monde, où règne le libre arbitre, on ait pu avoir recours à un ange pour le forcer à s'arrêter?

Le Rabbi de Kotzk répond qu'en réalité personne ne l'a arrêté.
Il n'est pas dit que l'ange a scellé ses lèvres pour l'empêcher de parler, mais uniquement qu'il l'a frappé sur la bouche.

Dans la joie, Névou'hadnétsar chantait de façon magnifique, au point de reléguer derrière les Téhilim du roi David, mais comment va-t-il réagir pendant les moments difficiles, lorsqu'il recevra un coup : va-t-il continuer à chanter?

Le roi David chantait des louanges de Hachem lorsque tout allait bien, et également lorsque les temps étaient durs.
Nos Sages enseignent : "De même, que nous bénissons [Hachem] pour le bien, de même, nous devons bénir [Hachem] pour le mal" [guémara Béra’hot 60b]

Par contre, dès que Névou'hadnétsar a reçu un coup sur la bouche, il s'est immédiatement tu.

=> Est-ce que nous suivrons l'exemple du roi David ou bien de Névou'hadnétsar ?

C'est dans la tempête, les moments durs, que l'on voit les véritables fidèles sur lesquels on peut compter.
Hachem récompensera notre fidélité lors de nos jours difficiles, par des jours "meilleurs", plein de bénédictions infinies ...

"Dépêche-toi et mange, dépêche-toi et boit, car ce monde que nous devrons quitter est comme une salle de mariage"

[Shmouël à son élève Rabbi Yéhouda - guémara Erouvin 54a]

Rachi de commenter : "Aujourd'hui est éphémère et demain nous ne serons plus là, comme une cérémonie de mariage qui se passe très rapidement"

=> Pour un juif, la devise "carpe diem", c'est profite de chaque moment, dévore chaque occasion d'agir selon la Torah, ... car qui peut dire si demain tu seras encore vivant ou bien le Machia'h sera déjà arrivé (il sera alors trop tard pour agir car le libre arbitre sera alors quasi inexistant).

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-> A l'image d'un mariage qui passe très rapidement, notre durée de vie passe très vite, et c'est pourquoi nous devons attraper un maximum de marchandises qui ont de la valeur dans le monde à venir (Torah, mitsvot), qui lui durera éternellement.
Après il sera trop tard pour acquérir quoique ce soit, et c'est pour cela que notre yétser ara fait tout pour que nous prenions le moins de choses dans ce monde.

-> A une fête de leurs enfants, les parents sont très heureux, et ils oublient l'espace d'un moment tous leurs soucis, problèmes.
La guémara nous conseille de vivre pendant toute notre vie avec cette vision. Nous devons mettre nos soucis de côté et se réjouir des nombreuses bontés que Hachem nous donne.

"Si une personne ressent un besoin de te témoigner de la reconnaissance, c'est un acte de bonté ('hessed) de ta part que de lui donner l'opportunité de le faire."

[Rabbi Yaakov Galinsky]

En matière de reconnaissance, lorsque l'on fait quelque chose pour son prochain, on est moralement créditeur (j'ai donné du temps, de l'énergie, des conseils, ...) et lui nous est redevable.
On aime bien être dans cette situation de "supériorité" vis-à-vis d'autrui.
Néanmoins, mettons-nous à sa place, est-ce agréable d'être redevable?

Alors, laissons-le nous faire un petit quelque chose (même si on peut s'en passer), afin qu'il est l'impression d'avoir remboursé sa dette, d'avoir rendu sa pareille.

Sous couvert d'un bon sentiment "ne te dérange pas", on préfère en réalité garder sa place confortable de bienfaiteur, empêchant qu'autrui perde son sentiment rabaissant "d'assisté".

Renoncer à un peu de "moi je", afin de donner beaucoup de "moi je" (j'existe) à autrui, c'est aussi : aimer son prochain comme soi-même!