Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Le mot émouna, généralement traduit par "foi", ne signifie pas du tout cela. Il ne s'agit pas d'un attribut cognitif, c'est-à-dire de quelque chose que l'on croit vrai. Il appartient à une sphère de discours entièrement différente.
Il s'agit d'un attribut moral qui signifie la fidélité, comme dans un mariage. La foi dans la Torah est l'histoire d'un amour, l'amour d'Hachem pour la création, pour l'humanité et pour une famille particulière, les enfants d'Abraham, un amour plein de passion mais qui n'est pas toujours, ni même souvent, réciproque.
Parfois, il est décrit comme la relation entre un parent et un enfant. D'autres fois, notamment dans la littérature prophétique, il est envisagé comme l'amour entre un mari et une femme souvent infidèle.
Mais ce n'est jamais moins que de l'amour."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p.xxvii-xxviii]

<--->

-> "La émouna signifie que je prends votre main et que vous prenez la mienne et que nous marchons ensemble dans ce pays inconnu qu'est l'avenir. C'est ce que j'appelle une relation d'alliance. C'est notre relation avec Hachem. C'est aussi la relation du mariage."
[rav Jonathan Sacks - Celebrating Life p.89]

-> "Parce que la Bible est entrée dans la civilisation occidentale par le biais du grec, et parce que pour les Grecs la vocation la plus élevée était la poursuite de la connaissance, nous avons pendant des siècles pensé à la foi comme une sorte de connaissance, intuitive, visionnaire peut-être, mais cognitive. De ce point de vue, avoir la foi, c'est connaître, ou croire, certains faits concernant le monde.
[Or, ce n'est pas du tout le point de vue juif. La émouna est une question de relation. C'est le lien par lequel deux personnes, chacune respectant la liberté et l'intégrité de l'autre, s'engagent par un serment de loyauté à rester ensemble."
[rav Jonathan Sacks - Marriage is a song for two voices in harmony]

Tsadik et racha sont récompensés dans le monde qu’ils jugent comme principal

+ Tsadik et racha sont récompensés dans le monde qu'ils jugent comme principal :

"Le Rocher, Son oeuvre est parfaite, car toute Ses voies sont justice ; D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit" (Haazinou 32,4)

-> Rachi commente : "Hachem récompense les justes dans le monde à Venir. Bien qu'Il retarde leur récompense, Il finira par accomplir Sa parole ; [inversement], Hachem récompense les réchaïm pour toutes les bonnes actions qu'ils accomplissent dans ce monde".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Il est normal qu'Hachem récompense les justes dans le monde à Venir et les fauteurs dans ce monde-ci, car Hachem récompense une personne dans le monde qu'elle considère comme principal.

Les actes d'une personne révèlent ce qu'elle considère comme étant le monde principal.
Ceux qui s'engagent dans des activités spirituelles et négligent leurs besoins matériels considèrent manifestement le monde à Venir comme principal/primordial. Ils n'utilisent ce monde que pour accumuler des mérites en vue du prochain monde.
En revanche, ceux qui ne sont jamais satisfaits de leur situation matérielle dans ce monde et qui ne reculent devant rien pour l'améliorer considèrent manifestement ce monde comme leur monde principal.
Les tsadikim comme les fauteurs méritent d'être récompensés dans le monde qu'ils considère comme principal.

Une autre raison pour laquelle les tsadikim ne sont pas récompensés dans ce monde est qu'un travailleur n'est payé que lorsque son travail est terminé, comme l'enseignent nos Sages (Baba Métsia 65a) : "les salaires ne sont payés qu'à la fin".
Les tsadikim (justes) passent leur vie dans une quête sans fin pour servir Hachem, et leur travail ne s'achève qu'à leur mort. Ainsi, un tsadik n'est récompensé que par le "fruit" de son travail dans ce monde, mais la récompense principale l'attend dans le monde à Venir, une fois son travail achevé.

En revanche, une personne fauteuse passe sa vie à rechercher sans cesse des plaisirs matériels. Lorsqu'elle accomplit une mitsva, elle marque une pause dans ses activités généralement vides de sens.
Pour un fauteur, chaque mitsva est une entité distincte et séparée et ne fait pas partie de la mission de toute une vie. Ainsi, sa récompense est due à la réalisation de chaque mitsva individuelle pendant qu'il est encore dans ce monde.

<--->

=> Un juste est récompensé dans le monde à Venir parce que c'est son monde qu'il considère comme essentiel/principal.
Un fauteur est également récompensé dans son monde principal, ce monde-ci.
De plus, une personne juste (tsadik) est constamment engagée dans des mitsvot, et elle n'achève son travail spirituel qu'à son entrée dans le monde à Venir (où elle recevra son salaire).
Cependant, une mitsva est un acte distinct pour un pécheur et son paiement est dû immédiatement après chaque mitsva.

"L'essentiel du projet divin est de nous éloigner du défaut de l'ingratitude, et de nous conduire vers la qualité de la reconnaissance, car c'est un grand concept parmi tous les fondements de la religion (juive).
Et de lui dépend tout le service divin, permettant de prendre conscience que l'âme Lui appartient, que le corps est Son œuvre, que nous sommes tous Ses serviteurs, et que c'est par ce salaire qu'll nous fait acquérir le pays en héritage."
[Alchikh haKadoch]

La tsédaka nous sauve de la mort

-> "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche"
Le Radal explique : nos bonnes actions nous précéderont pour que l'on soit jugé favorablement et tenteront de nous sauver de la mort, comme il est écrit 'la tsédaka sauve de la mort' (Michlé 11,4 & 10,2)."

-> Nos commentateurs expliquent, qu'en hébreu, les initiales de la phrase "et la tsédaka sauve de la mort" (וצדקה תציל ממות - Michlé 11,4) forment le mot "mort" (mavét - מות).
Cela permet de déduire que lorsqu'on donne de la tsédaka, on est préservé de la pauvreté, et donc automatiquement, on n'est pas concerné par ce qu'affirment nos Sages (guémara Nédarim 64a), qu'un pauvre est considéré comme mort.

En ce sens, selon le Zohar haKadoch (Ekev 273b) : "Nous disons que la tsédaka sauve de la mort, car le pauvre est considéré comme mort, et donc, celui qui lui donne de l'argent lui redonne vie, et en retour, Hachem lui accordera également la vie".

Il faut comprendre quel est ce système de "mesure pour mesure" dont parle le Zohar : pourquoi le bienfaiteur bénéficie-t-il d'une protection contre la mort?
Le pauvre a un statut de mort, et lorsque quelqu'un lui accorde la charité, il le "ressuscite".
Par conséquent, du fait que le donateur s'est investi dans la résurrection des morts en sauvant le pauvre de la mort, Hachem le récompense en lui accordant la vie à lui aussi.

-> "Il existe deux sortes de tsédaka: celle qui sert à sauver l'homme d'une mort violente, et celle qui sert à sauver l'homme du jugement de l'enfer" [guémara Baba Batra 10a]
[ainsi la tsédaka nous apporte de la 'vie' dans ce monde et dans le monde à Venir. ]

<--->

-> "L'homme ne subira jamais le moindre préjudice en accomplissant la mitsva de tsédaka"
[Rambam - Lois sur les dons aux pauvres 10,2 ]

-> "4 choses déchirent la sentence de l'homme: la charité, les cris d'imploration, le changement de prénom et le changement au niveau des actes."
[guémara Roch Hachana 16b]

La flatterie

+ La flatterie :

-> L'homme qui a une confiance absolue en Hachem sera ... épargné de la faute de flatterie (c'est-à-dire louer des gens qui agissent mal), louer des gens qui agissent mal), à propos de laquelle nos Sages (guémara Sota 42a) disent : "[Le groupe des flatteurs] est l'un des quatre groupes qui ne reçoivent pas la présence Divine" (les autres sont : les railleurs, les menteurs, et les médisants).
Il est également dit (guémara Sota 41b) : "Quiconque a en lui de la flatterie amène la colère divine sur le monde, comme il est écrit : 'Les hommes au cœur flatteur amèneront la colère [divine]' (Iyov 36,13)".

Non seulement cela, mais sa prière n'est pas écoutée, comme il est écrit : "Ils ne doivent pas [L']appeler lorsqu'Il les punit" (Iyov 36,13) = c'est-à-dire que leurs prières ne seront pas utiles parce qu'il ne les écoutera pas (voir Rachi).
L'idée sous-jacente de cette punition sévère est que puisqu'il a fauté par ses paroles [de flatterie], il ne mérite pas d'avoir sa prière verbale exaucée, étant donné qu'un accusateur [la parole] ne peut pas devenir un défenseur ...
la prière [du flatteur], prononcée par une bouche flatteuse, n'est pas écoutée.

De plus, il est dit à propos de la flatterie (Sota 41b-42a) : "Quiconque a en lui de la flatterie, même les fœtus dans le ventre de leur mère le maudissent", comme il est écrit : "Celui qui dit à un racha : 'tu es juste' (pour le flatter), les peuples le maudiront, les fœtus le condamneront" (Michlé 24,24).

La guémara poursuit : Rabbi Elazar dit : tout homme ayant en lui de la flatterie tombera au Guéhinam, comme il est écrit : "Malheur à ceux qui disent du mal 'bien' et du bien 'mal' ... C'est pourquoi, comme une langue de feu brûle la paille et qu'une flamme dessèche le chaume, leur racine pourrira et leur fleur s'envolera comme la poussière" (Yéchayahou 5,2-24).
Rabbi Elazar disait de plus : "Quiconque flatte un racha (méchant) finira par tomber dans sa main".
Rabbi Elazar dit : "Toute congrégation ayant de la flatterie est repoussée [c'est-à-dire qu'on s'écarte d'elle] autant qu'une femme nida (à la suite de ses règles), comme il est écrit : "Car la congrégation des flatteurs est délaissée" (Iyov 15,34).
Enfin, Rabbi Elazar dit : "Toute congrégation qui a de la flatterie finira par être exilée".
L'homme ayant une pleine confiance en Hachem n'a pas besoin de flatter les réchaïm, et il échappe à toutes les conséquences nuisibles de la flatterie.
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

<--->

-> Le Kéren Ora (Sota 41b) explique : puisque le flatteur a suscité la colère d'Hachem contre le monde entier, même les enfants à naître sont touchés et le condamnent.

Le Kéren Ora dit également que la manifestation de la colère d'Hachem est le Guéhinam lui-même.
Comme le flatteur suscite la colère divine sur le monde, il mérite d'être puni par cette même colère, au Guéhinam.

La guémara (Sanhédrin 39a) dit que la Che'hina (présence Divine) repose sur une congrégation de dix hommes.
Cependant, le Kéren Ora écrit que si cette congrégation est composée de flatteurs, la Che'hina s'en écarte comme on s'écarte d'une femme nidda.

Enfin, le Keren Ora (Sota 41b) dit également :
Un flatteur n'aime pas réellement son "ami" ; il fait semblant de l'aimer par égoïsme. Avec le temps, cette ruse cause une séparation et une disparité entre un juif et son prochain, ce qui mène en fin de compte à la haine gratuite, la cause du long exil que nous vivons aujourd'hui.
[d'où le fait que : "Toute congrégation qui a de la flatterie finira par être exilée". ]

<--->

-> Le Séfer 'Hassidim (249) raconte l'histoire d'un homme qui sentait que ses prières n'étaient pas exaucées. Un érudit lui conseilla d'utiliser un autre siddour, car celui qu'il utilisait était écrit par un fauteur et entrait dans la catégorie d'un "accusateur" qui ne peut pas servir de "défenseur".

D'après cela, Kaf Ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 53.23) tranche qu'un flatteur ne doit pas officier comme 'hazan, car ses prières ne peuvent pas être exaucées.

<--------------->

-> Celui qui flatte un méchant appartient à l'un des quatre groupes de pécheurs privés de la Présence divine, parce qu'il commet un crime de lèse-Majesté.
Même s'il flatte une personne qui n'est pas un méchant, il donne l'impression d'avoir peur d'elle et de se fier à un être humain plutôt qu'à D. Suivant la guémara (Sanhédrin 19b), les membres du Sanhédrine furent frappés à mort par l'ange Gabriel pour avoir flagorné le roi Yanaï en lui permettant de rester debout au tribunal pendant qu'on déposait contre lui.

Un autre roi, Agrippa, était un Juste. Néanmoins, des membres du peuple d'Israël se rendirent coupable de mort pour avoir flatté le roi en lui disant : "Tu es notre frère" alors que sa mère n'était pas juive (Sota 41b).

L'hypocrite est haï par D.ieu. Tenu à l'écart comme une femme impure et méritant d'être jeté dans la géhenne, le flatteur attire la colère divine sur le monde.
Le disciple d'un Sage qui n'est pas sincère est une abomination.
[...]

- A cause de la flatterie, on est livré aux mains des ennemis.
- La flatterie une faute aussi grave que l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre.
D'après un enseignement de la guémara (Sanhédrin 101b), Yérov'am (Jéroboam) eut le privilège de régner sur les Dix Tribus après le schisme pour avoir osé adresser au roi Chlomo des reproches bien mérités, au lieu de le flatter.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,5]

<-------------->

-> La flatterie (selon Ben Ich 'Haï) : https://todahm.com/2023/04/13/la-flatterie-selon-le-ben-ich-hai

"La Torah a pitié de l'argent du peuple juif" (guémara Yoma 39a)

=> Pourquoi en est-il ainsi?

-> Le Baal Chem Tov (Tsavaat haRivach 109) explique :
[La réponse repose sur] le principe selon lequel tout ce que l'on porte, mange ou utilise comme récipient existe en vertu d'une force vitale intérieure, et c'est cette force vitale qui cause une satisfaction.
Sans cet aspect spirituel, l'objet ne pourrait pas exister.
[De plus,] tout contient des étincelles sacrées qui sont liées à la racine de l'âme d'une personne. C'est pourquoi une personne aime un certain objet et une autre personne ne l'aime pas et est attirée par quelque chose d'autre.

Lorsqu'une personne utilise le récipient ou mange la nourriture en sa possession [conformément aux prescriptions de la Torah], même si elle mange pour satisfaire ses besoins physiques, elle rectifie ces étincelles sacrées. Car par la suite, le bénéfice qu'il tire de ce vêtement, de cette nourriture ou de tout autre objet lui permet de servir Hachem.
Ainsi, [les étincelles saintes qui s'y trouvent] atteignent leur rectification spirituelle.

C'est pourquoi les biens changent souvent de mains. Une fois que les étincelles saintes liées à la racine de l'âme du propriétaire ont été spirituellement rectifiées, D. retire l'objet à cette personne et le donne à quelqu'un d'autre.
Les étincelles qui restent à l'intérieur de l'objet appartiennent à une autre racine sublime.

Le Baal Chem Tov enseigne que les gens mangent et vivent ensemble et utilisent leurs diverses possessions en raison des étincelles sacrées contenues dans chaque chose.
C'est pourquoi ["la Torah a pitié de l'argent du peuple juif". Cela nous enseigne que] l'on doit avoir pitié de toutes ses possessions, car en faisant cela, on a pitié des étincelles sacrées.

Une pluie de mitsvot

+++ Une pluie de mitsvot :

"Je donnerai la pluie en son temps" (Bé'houkotaï 26,4)

-> Le contexte du verset implique qu'il fait référence à la récompense pour l'observance des mitsvot, mais cela est difficile à comprendre. En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 39b) n'enseignent-ils pas que dans ce monde, il n'y a pas de récompense pour une mitsva?

Nous pouvons répondre en nous basant sur ce qui est dit dans les Pirké Avot (4,2) : "La récompense d'une mitsva est une autre mitsva".
Cela signifie que, puisqu'il ne peut y avoir de véritable récompense pour la réalisation d'une mitsva dans ce monde, sa seule récompense peut être la possibilité d'accomplir une autre mitsva ; cette mitsva en entraîne une autre dans son sillage.

Telle est donc la signification sous-jacente de la promesse "Je vous donnerai la pluie en son temps". La pluie apporte des bénédictions au monde et le rend plus prospère sur le plan matériel, ce qui permet à chacun de faire la charité. Le verset exprime ainsi le principe selon lequel la récompense d'une mitsva est une autre mitsva, car une mitsva entraîne une autre mitsva dans son sillage.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bé'houkotaï 26,4 ]

=> Ce monde matériel intrinsèquement limité est incapable d'offrir une quelconque récompense pour l'accomplissement d'une mitsva, dont la valeur est véritablement illimitée.
La seule véritable récompense réside dans le fait que d'abondantes bénédictions matérielles nous permettent de transformer cette nouvelle abondance en mitsvot supplémentaires.

Avoir la crainte de limiter la miséricorde d’Hachem à notre égard

+ Avoir la crainte de limiter la miséricorde d'Hachem à notre égard :

-> La principale forme de crainte de D. est la crainte de Sa grandeur, parce qu'Il est le Maître et le Tout-Puissant, la racine et la source de tous les mondes, devant qui tous sont considérés comme rien (Zohar 1,11b).
Lorsqu'une personne atteint ce niveau, elle est désignée comme un "fils bien-aimé" de l'Omniprésent (ben aouv laMakom).

Or, un fils précieux qui est aimé d'un amour grand et éternel par son Père céleste a extrêmement peur de désobéir à la volonté de son Père, car il ne veut pas que son Père très aimé soit affligé, à D. ne plaise.
Toute l'aspiration du fils est de satisfaire son Père céleste, comme le disent nos Sages (Zohar 3,7b) : "Le peuple juif soutient son Père céleste" par l'étude de la Torah, la prière, les actes d'amour bienveillant et l'observance des mitsvot.

Mais si, à D. ne plaise, l'inverse est vrai, alors nos Sages disent : "[lorsqu'un homme souffre parce qu'elle a fauté,] la Chékhina gémit [de douleur] : "Ma tête est lourde, [Mon bras est lourd]" ('Haguiga 15b ; Sanhédrin 46a).
Cela indique que D. souffre, pour ainsi dire, lorsque l'homme ne se conforme pas à Sa volonté.
Les tsadikim ont toujours la crainte de faire souffrir leur Père du Ciel, à D. ne plaise, et n'entendent au contraire que Lui donner satisfaction.

Ainsi, ce type de crainte est en fait une crainte du trait de compassion de D., contrairement à la crainte de ceux qui ont peur/crainte du trait de jugement/rigueur (punitions) de D.
Un tsadik a la crainte du trait de compassion de D., c'est-à-dire de ne pas causer de douleur à Son attribut de miséricorde. En effet, la raison principale pour laquelle le monde a été créé par D. est afin d'en faire bénéficier les êtres créés.
En outre, "plus que le veau ne veut téter, la vache veut donner du lait" (Pessa'him 112a).
L'intention principale de D. est d'accorder au peuple juif Sa bonté et Son abondance de bienfaits. Si, à D. ne plaise, ils n'accomplissent pas la volonté divine, la Chékhina prononce l'expression "Ma tête est lourde" (kalani mérochi).

Il s'avère donc que la principale crainte du tsadik est de ne pas faire souffrir l'attribut de miséricorde d'Hachem, mais au contraire de permettre à Hachem d'accorder la bonté, la compassion, la vie et la paix au peuple juif. C'est en effet ce qui procure à D. son principal plaisir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Kédochim 19,32]

<--->

=> Le désir le plus passionné de D., pour ainsi dire, est de nous fournir une abondance de bien et de compassion.
Lorsque nous aspirons à servir D. uniquement pour qu'Il puisse exprimer ce désir, et que nous faisons tout notre possible pour l'empêcher d'être peiné de devoir retenir Son attribut de compassion, nous atteignons le degré ultime de Le servir avec un amour et une crainte véritables.

"Lorsque nous sommes heureux, Hachem est heureux"

[Pélé Yoets - kin'a ]

L’importance de la Torah

+ L'importance de la Torah
Magnifique discours funèbre du rav Chlomo Bravde en l'honneur du Steïpler :

"Le rav 'Haïm de Volozhin écrit dans le Néfech ha'Haïm (Portique 4), que non seulement l'existence du monde dépend de l'étude de la Torah, comme on le voit dans la prophétie : "Si ce n'était Mon alliance jour et nuit, J'aurais interrompu le cycle du ciel et de la terre" (Yirmiya 33,25), mais même les conditions régissant le monde dépendent de la qualité de cette étude.

Si nous voyons que des fléaux frappent l'humanité, que les tourments succèdent aux calamités, c'est assurément le manque d'assiduité dans l'étude qui est la cause.
Car le flux de bienfaits répandu sur le monde depuis les Cieux est directement fonction du nombre d'heures consacrées à l'étude de la Torah.

Il en résulte que si l'ensemble du peuple juif se vouait à la Torah, en y engageant toutes ses forces et ses facultés, le monde ne connaîtrait que bienfaits et sérénité, et serait épargné de bien des malheurs.

Le rav 'Haïm de Volozhin illustre cette idée par une parabole : imaginons qu'un juif sans le sou éprouve des difficultés à marier sa fille. Mais voilà qu'on propose à cet homme de réaliser une transaction, dont les éventuels bénéfices pourraient le sortir d'affaire. Au même moment, dans un autre coin du monde, un juif assis dans le Bet Hamidrach interrompt son étude pendant quelques instants.
Il se pourrait que par la faute de ce dernier, l'affaire du premier ne puisse être conclue!

Et telle est bien la réalité : à cause de quelques minutes d'interruption dans l'étude de la Torah, une famille entière se retrouve dans le besoin, empêchant une jeune fille de se marier dignement parce que son père n'est pas en mesure de régler ses dettes.
Quelle formidable responsabilité!!

En gardant cette image à l'esprit, chacun s'efforcera de mettre à profit chaque minute qu'il peut consacrer à l'étude de la Torah, en sachant que par ce mérite, il aidera peut-être, quelque part dans le monde, une famille en difficulté ou une femme en proie aux douleurs de l'accouchement.
Peut-être que le par le mérite de ces quelques instants d'étude, cette dernière aura droit à une bonne délivrance, et son enfant viendra au monde sain et sauf!

En réalisant l'impact de chaque mot de Torah qu'il prononce, un homme las et fatigué redoublera d'ardeur dans son étude, faisant fi des difficultés, conscient qu'une vie sera peut-être sauvée par son mérite.
En effet, comment peut-on aller dormir, lorsqu'on sait l'impact de nos efforts personnels sur le monde entier?

Le rav 'Haïm de Volozhin révèle également qu'il ne fait aucun doute que si l'humanité entière cessait un instant d'étudier la Torah, serait-ce pendant une fraction de seconde, le monde reviendrait au néant.

Lorsqu'un homme se penche sur son livre d'étude, il doit se dire que, peut-être à ce moment précis, il est la seule personne au monde se vouant à la Torah.
Autrement dit, peut-être que ce moment d'étude est ce qui permet au monde de subsister!
Ceci constitue, d'une part, un mérite formidable, et d'autre part, une immense responsabilité.
[...]

Dans les temps futurs, Hachem dessillera nos yeux, fera jaillir la Vérité absolue et offrira alors à ces hommes, par le mérite desquels l'humanité à subsisté, une récompense incommensurable.

Comment peut-on ne pas s'émouvoir, en prenant conscience de tous les formidables mérites que peut offrir une seule minute d'étude?
Et inversement, qui peut imaginer quels terribles désastres sont peut-être dus à quelques minutes d'interruption dans l'étude de la Torah?"

[On nous montrera tout ce que notre étude de Torah a permis de faire dans le monde : le nombre de mariages, de naissances, de réfoua chéléma, de téchouva, de personnes heureuses, ... qui ont eu lieu grâce à nous!
On nous montrera également tout ce que nous aurions pu apporter ou éviter au monde, si nous avions davantage étudié la Torah.

En effet, pour permettre la présence d'un libre arbitre on ne peut pas se rendre compte de l'impact phénoménal de notre étude de la Torah, et tout ne nous sera dévoilé qu'à la fin de notre vie.]