Par amour pour les Bné Israël, Hachem les a rapprochés de Lui plus que toutes les autres nations du monde.
Il leur a donné la Tora et, notamment, le Shabbath, le jour plus saint que tous les autres, jour de repos et de joie, de délices physiques et spirituelles.
[Zohar - Béchala'h p.47a]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
La crainte du Ciel
-> Certains servent Hachem par crainte : ils implorent Sa miséricorde pour être préservés des malédictions, des maladies et des châtiments qui s'abattent, ici-bas et dans le monde futur, sur ceux qui contreviennent à Ses commandements.
Ils demandent aussi à ne pas avoir besoin d'une aide matérielle, à ne pas se retrouver sous domination étrangère et à ne pas assister à la mort ou au malheur de l'un de leurs descendants.
En vérité, servir Hachem par crainte, c'est accomplir la tâche difficile de surmonter le mauvais penchant et la tentation par peur de ne pas être parfait devant Hachem.
Ainsi, après qu'Avraham s'est montré prêt à sacrifier son fils, l'Eternel lui dit (Vayéra 22,12): "Maintenant Je sais que tu crains D.", parce que c'était l'épreuve la plus difficile.
De même, il est écrit (I Méla'him 18,3) : "Ovadia craignait D." parce qu'il lui était très difficile de Lui rester fidèle à cause d'Izével, la femme du roi A'hav, qui persécutait les serviteurs d'Hachem.
Ou encore : "Révérez l'Eternel vous, Ses saints" (Téhilim 34,10), en accomplissant des choses auxquelles le cœur est réfractaire.
[séfer haRokéa'h 2a]
L’amour et la joie au service d’Hachem
+ L'amour et la joie au service d'Hachem :
-> Attachée à Hachem par de forts liens d'amour et de joie, l'âme ne sert pas son Maître contre son gré ; même si on voulait l'en empêcher, elle brûlerait du désir de Le servir et d'accomplir la volonté du Créateur avec joie et droiture, conformément à la recommandation : "Servez Hachem dans la joie" (Téhilim 100,2) et encore "La joie sur les cœurs droits" (Téhilim 97,11).
Au lieu de Le servir pour son profit ou sa gloire, l'homme doit se dire : "Moi qui suis méprisable et délaissé par les hommes, qui suis ici aujourd'hui et demain dans la tombe, moi qui ai été conçu dans la faute et qui suis plein de déchets, comment ai-je été choisi et créé pour devenir le serviteur du Roi de gloire?"
Quand l'âme est animée d'une crainte profonde, l'amour brûle en elle et sa joie augmente. La sagesse de l'homme illumine sa face et il réjouit tous ceux qui aiment Son nom ; elle l'incite à accomplir la volonté du Créateur de tout cœur, avec joie et ardeur.
Celui qui aime Hachem ne pense pas à son honneur personnel ni aux vains plaisirs de ce monde ; il n'a d'autre aspiration que d'accomplir Sa volonté et d'inciter les autres à sanctifier Son nom en se dévouant corps et âme pour Lui, comme Avraham, qui jura de ne rien prendre du butin (voir Béréchit 14,23), pour que le roi de Sodome ne prétende pas l'avoir aidé à s'enrichir, et comme Pin'has, qui n'hésita pas à mettre sa vie en danger en tuant Zimri (Bamidbar 25,7-8).
Il ne cherche pas à faire l'important, ne prononce pas de vaines paroles, ne regarde pas les femmes, ne répond pas aux insultes, ne pense qu'au Créateur, chante Ses louanges, et un amour ardent anime toutes ses pensées.
[séfer haRokéa'h 2a]
Accomplis les mitsvot par amour [d'Hachem] afin de ne pas en venir à haïr Hachem à cause de la crainte qu'Il t'inspire.
[séfer haRokéa'h 2a]
Celui qui s'applique à l'étude de la Torah n'a rien à craindre ni des mondes Supérieurs ni des mondes inférieurs. Il est protégé de toute maladie grave, car il est sans cesse relié à l'Arbre de vie et s'y nourrit chaque jour.
Par conséquent, l'homme doit s'adonner à l'étude de la Tora jour et nuit, comme il est écrit : "Tu la méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8). Car s'écarter de la Tora ou s'en séparer équivaut à se couper de l'Arbre de vie.
[Zohar - Introduction p.11a ]
+ Il nous est ordonné de nous rappeler chaque jour du miracle de la sortie d'Egypte.
Mais d'une certaine manière, le miracle de Pourim est encore plus grand que celui de la sortie d'Egypte.
En Égypte, Hachem a sauvé les juifs de l'esclavage ; dans l'empire perse, il les a sauvés de l'anéantissement total.
=> Pourquoi, alors, ne pas rappeler quotidiennement le miracle de Pourim?
Mordé'haï a pris des mesures pour forcer le miracle de Pourim à se produire. Il a demandé à Esther de mettre sa vie en danger en se rendant à l'improviste auprès d'A'hachvéroch pour plaider la cause de son peuple.
Le décret de destruction ne devait pas entrer en vigueur avant 11 mois. Esther objecte qu'elle sera bientôt convoquée chez A'hachvéroch et qu'elle pourra alors plaider sa cause sans risquer sa vie.
Mordé'haï lui ordonne sévèrement de s'y rendre en toute hâte.
Hachem a miraculeusement aidé Esther à atteindre son objectif, mais nous ne devons pas suivre l'exemple de Mordé'haï.
"Le machia'h viendra à l'improviste" (guémara Sanhedrin 97a) = nous ne devons pas insister pour qu'il vienne avant l'heure.
La rédemption messianique sera semblable à la rédemption de l'Égypte. Les Bné Israël n'ont pas essayé d'obtenir la rédemption de l'Égypte par la force ; ils ont servi leurs oppresseurs jusqu'à ce que D. les libère.
La rédemption finale, elle aussi, ne sera pas obtenue par notre force, mais par le ciel.
C'est pourquoi nous rappelons chaque jour les miracles de l'exode, mais pas ceux de Pourim.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Za'hor 4]
Kavana & le « léchem yi’houd » avant une mitsva
-> Selon le Tiféret Shlomo :
Chaque mitsva que l'on accomplit s'accompagne de nombreuses kavanot. Les grands tsadikim connaissent un grand nombre de ces kavanot et sont toujours en train de trouver de nouvelles façons de comprendre les mitsvot.
Alors que beaucoup ne peuvent pas le faire, nous disons une prières (le léchem yi'houd koud'cha béri'h ou) selon laquelle nous devrions être méritants pour accomplir la mitsva de tout notre cœur, et alors toutes les kavanot qui sont censés accompagner la mitsva sont considérées comme étant présentes.
La mitsva doit être accomplie "lechem kol Israël", comme le Arizal dit qu'avant la prière, on doit avoir la kavana pour accomplir la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même, car si une personne est complètement liée au reste du peuple juif et qu'elle prie également pour tout le peuple juif, ses prières seront certainement exaucés.
Si quelqu'un accomplit une mitsva en tant que membre du peuple juif tout entier, alors dans sa mitsva il a aussi les kavanot du peuple juif, qui élèvent sa mitsva.
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-> b'h, voir aussi : Dire le "léchem yi'houd" avant une mitsva : https://todahm.com/2018/03/05/dire-le-lechem-yihoud-avant-une-mitsva
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"Voici les récits du Tabernacle, le Tabernacle du Témoignage" (Pékoudé 38,21)
-> Nous devons comprendre pourquoi, lorsque la paracha énumère tous les détails de la construction du Tabernacle (Michkan) et des ustensiles, elle conclut chaque fois en déclarant que cela a été fait "comme Hachem l'a ordonné à Moché".
Pourquoi le mentionner à chaque fois, au lieu de tirer une conclusion générale à la fin, à savoir que tout a été fait "comme Hachem l'a ordonné à Moché"?
La Torah enseigne une leçon fondamentale sur le service de Dieu et l'accomplissement des commandements, qu'il s'agisse du shofar, de la soucca, de Pessa'h, des tefillins, ...
Chacun se compose d'actions, de mots et d'intentions, c'est-à-dire de pensées. Les intentions sous-jacentes aux commandements et aux prières sont grandes et impressionnantes, et peu de gens, même ceux qui ont un niveau spirituel élevé, saisissent plus qu'une infime partie des intentions que les hommes de la Grande Assemblée mettent dans les prières. Il en va de même pour l'accomplissement des commandements (mitsvot).
Et pourtant, chaque juif doit prendre part à ces trois aspects. Parce que l'acte physique du commandement crée un vêtement pour l'âme dans le Gan Eden inférieur, et que l'intention mise dans le commandement crée un vêtement pour l'âme dans le Gan Eden supérieur.
La réponse est donc de s'inclure et d'inclure ses intentions, que ce soit dans la prière ou dans l'accomplissement des mitsvot, dans ses repas de semaine et, à plus forte raison, dans les trois repas de Shabbat, avec les "parfaits fidèles d'Israël" (les tsadikim) qui connaissent le sens profond des prières et des commandements, selon les hommes de la Grande Assemblée.
C'est le sens de l'affirmation du Arizal selon laquelle il faut faire précéder chaque prière des mots suivants : "J'accepte par la présente le commandement positif d'aimer son prochain comme soi-même", car on inclut alors ses propres prières avec celles de ceux qui savent comment unir les attributs suprêmes. Que ces mots suffisent.
Or, en construisant le Tabernacle [dans le désert], leurs pensées étaient concentrées sur la construction du Tabernacle supérieur, comme le dit le verset : "Et le Tabernacle fut dressé" (Pékoudé 40,17), c'est-à-dire que lorsque le Tabernacle d'en bas fut dressé, le Tabernacle d'en haut le fut aussi. (midrach Tn'houma Ki Tissa 18 ; Zohar 2,240a)
Et tandis que leurs pensées et leurs intentions étaient mises en œuvre dans le monde physique d'en bas, ils avaient à l'esprit le monde spirituel, pour construire le Tabernacle d'en haut, qui est le secret de la création du ciel et de la terre et de tous les mondes.
Cependant, tous les esprits ne peuvent pas comprendre cela. C'est pourquoi, après la construction de chaque objet du Tabernacle, le peuple déclarait clairement qu'il le faisait selon l'intention intérieure que Hachem avait ordonnée à Moché.
C'est également ainsi que nous disons [avant l'accomplissement de chaque mitsva] : "Que l'agrément du Seigneur notre D. soit sur nous, et qu'il affermisse l'œuvre de nos mains, et qu'il affermisse l'œuvre de nos mains" (Téhilim 90,17).
[Baal Chem Tov - rapporté par le Ben Poras Yossef - Introduction, p.8, 9 ]
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-> Gan Eden signifie littéralement "le jardin d'Eden", mais se réfère ici à la dimension spirituelle dans laquelle l'âme s'élève après la mort. Selon la Kabbale, lorsque l'âme quitte le corps physique, elle entre dans un corps spirituel, appelé le "vêtement des rabbins", qui est formé de toutes les bonnes actions et mitsvot que l'individu a accomplies au cours de sa vie.
Et tout comme une personne vivante a un côté physique et un côté spirituel, une dimension extérieure et une dimension intérieure, l'âme après la mort a une dimension extérieure, le "vêtement des rabbins", et une dimension intérieure, qui a été formée par l'intention que l'on a mise dans l'accomplissement des mitsvot dans ce monde.
De plus, lorsque l'âme continue à s'élever après la mort, les dimensions intérieures s'extériorisent pour devenir des vêtements extérieurs, et de nouvelles dimensions intérieures se révèlent. (voir rabbi Tsadok haCohen de Lublin Tsidkat haTsadik 155)
Aimer Hachem & Prendre conscience de l’amour d’Hachem pour nous
-> Le Mahara miBelz enseigne au sujet de rapporter en détails le récit de la sortie d'Egypte :
Une personne doit avoir à la fois de la crainte d'Hachem et de l'amour d'Hachem.
La crainte d'Hachem vient de la crainte de la punition, mais comment en vient-on à avoir l'amour d'Hachem?
Il est écrit : "Comme le reflet du visage dans l'eau, tel le cœur de l'homme pour l'homme" (kamayim apanim lapanim - Michlé 27,19) = plus nous avons connaissance du grand amour d'Hachem pour le peuple juif (et pour chaque juif individuellement), plus cela nous permet de rendre cet amour et d'avoir de l'amour d'Hachem.
C'est la raison pour laquelle nos Sages ont recommandé que nous disions : "Ahavat Olam" et "Ahava Rabba" avant la lecture du Shéma, matin et soir.
En reconnaissant le grand amour que Hachem a pour nous, nous pouvons rendre cet amour (à l'image de l'eau qui reflete un visage), et nous pouvons dire : "véaavta ét Hachem Eloké'ha" (Tu aimeras Hachem ton D.).
Nos Sages nous disent que la nuit du Séder de Pessah est un moment propice pour qu'une personne s'inculque à elle-même et à ses enfants la émouna en Hachem, la crainte d'Hachem et l'amour d'Hachem en racontant tous les grands miracles que Hachem a accomplis pour les Bné Israël, qui allaient complètement à l'encontre de la naturalité.
Hachem a fait tout cela en raison de son grand amour pour les Bné Israël.
Le fait de réaliser à quel point Hachem nous aime vraiment suscite notre amour pour Lui en retour.
C'est pourquoi même les talmidé 'hakhamim et les tsadikim ont besoin de raconter les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël.
Même si une personne connaît l'histoire en théorie, plus elle la raconte, plus elle et tous ceux qui sont présents absorbent l'amour qu'Hachem nous porte. Et plus une personne le fait, plus elle est digne d'éloges, car cela entraîne un plus grand amour Hachem.
L’humilité permet une élévation spirituelle rapide
-> Selon le Méa Shéarim (27) :
[Dans le Séder de Pessa'h, Ya'hats est le moment où l'on brise la matsa du milieu en deux, en mettant de côté la plus grande partie, qui sera consommé après le repas comme Afikoman. ]
Normalement, une personne peut s'élever en spiritualité, ou D. préserve, le contraire, étape par étape.
Cependant, il existe un attribut qui permet à une personne d'aller jusqu'au sommet dans la spiritualité, ou D. préserve, jusqu'en bas : la gaava (l'orgueil).
Yéravam ben Névat est un exemple de quelqu'un qui était hautain, ce qui l'a fait plonger d'un seul coup dans le ruchniyus. À l'inverse, l'anivus (l'humilité) peut mener une personne directement au sommet.
Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Egypte, ils passèrent très rapidement d'une grande impureté à une grande sainteté. Ils ne se sont pas élevés en sainteté étape par étape ; cela s'est produit d'un seul coup.
C'est parce que lorsqu'ils se trouvaient à la mer Rouge, ils ne pensaient pas à eux-mêmes ; ils s'étaient complètement effacés devant Hachem et ne voulaient que ce qu'Il désirait.
C'est lorsque les Bné Israël se conduisent de cette manière qu'ils atteignent le plus haut niveau de sainteté.
Nous brisons la matsa (à Ya'hats) avant de réciter la Haggada parce qu'elle nous rappelle comment nous avons pu franchir de nombreux niveaux de sainteté.
Le fait de briser la matsa représente également le fait de nous briser nous-mêmes, de nous considérer comme incomplets, car nous sommes humbles.
Nous brisons spécifiquement la matsa du milieu, car elle représente l'humilité, puisqu'elle ne se considère pas comme meilleure en aucune façon (on ne s'enorgueillit ni d'être le meilleur, ni de n'être rien, on est à notre place, reconnaissant nos qualités et que tout vient d'Hachem), elle est au milieu, juste une partie du groupe.
Nous reconnaissons que nous devons nous élever pour nous rapprocher d'Hachem, et nous ne pouvons le faire qu'avec Son aide.
C'est pourquoi, avant de commencer à réciter le Maggid, nous voulons nous rappeler la façon dont nous avons atteint un niveau élevé de sainté : par une humilité totale.
Puissions-nous être méritant une fois de plus à ce niveau élevé de sainteté et voir l'ultime géoula, très rapidement, amen.
Bénédictions avec kavana
+ Bénédictions avec kavana :
-> Le séfer Séder Hayom écrit que les bénédictions doivent être "dignes d'être comptées", ce qui signifie qu'elles doivent être récitées avec la kavana appropriée. Si l'on ne se concentre pas sur la bénédiction, elle n'est pas considérée comme suffisamment digne d'être comptée pour les 100 (à faire quotidiennement). Au contraire, c'est une faute.
Si l'on parvient à compter toutes les bénédictions et qu'elles ont toutes été récitées avec kavana, on est véritablement chanceux. Cela fait une grande impression au Ciel, et les mondes d'en-Haut comme d'en bas sont bénis en conséquence, car la signification secrète des 100 bénédictions est très, très élevée.
Nos Sages disent que c'est ce que Hachem nous demande. Si c'est la seule chose qu'Il nous demande, elle doit être extrêmement grande.
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-> Le Hida (séfer Dévach L’fi) cite le Rokéa'h (Siman 320) selon lequel celui qui accomplit 100 bénédictions (par jour) sera sauvé de 100 malédictions.
Il ajoute : "C'est un reproche pour quiconque ne prend pas ses bénédictions au sérieux et ne se concentre pas lorsqu'il les accomplit pour s'assurer de les accomplir correctement. Outre la punition qu'il recevra pour ne pas avoir accompli la bénédiction correcte, il perd la possibilité d'être sauvé de 100 malédictions."