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Il est normal ... qu'il vous semble plus facile de bouger le membre le plus lourd de votre corps plutôt que votre langue, car celle-ci dirige rapidement vers la faute et ses transgressions sont plus nombreuses que tous les autres [membres] ...

La langue se trouve à la porte de la conscience. Et quand la porte est bien gardée, le trésor qui s'y trouve est bien protégé.
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot Halevavot - Chaar HaPérichout - chap.5 ]

Parler, c’est comme agir

+ Parler, c'est comme agir :

"Et voici la chose (vézé hadavar) que tu leur feras afin de les sanctifier (acher taassé lahém lékadech), afin qu'ils Me servent comme Cohanim" (Tétsavé 29,1)

-> Le Beit Aharon affirme que les mots "voici la chose" (zé adavar) font référence à la parole (le mot "davar" peut signifier soit "mot", soit "chose").
En conséquence, le verset nous enseigne que les paroles d'une personne doivent mener à de bonnes actions et qu'elle doit s'assurer que ses paroles sont saintes et ne sont pas utilisées pour le lachon ara, la moquerie ou l'absurdité.

Lorsque les paroles sont utilisées à bon escient, elles sont considérées comme des actions qui peuvent avoir de grands effets dans ce monde et dans les royaumes Supérieurs.

N’abandonnez pas vos prières

+ N'abandonnez pas vos prières :

-> Selon le midrach (Tan'houma Shoftim 14), la raison pour laquelle Hachem ne répond pas immédiatement à nos prières, est parce qu'Il veut nous entendre se tourner vers Lui en prières.
C'est pourquoi nos Imahot (Matriarches) étaient stériles (voir midrach Béréchit rabba 45,5).+

-> Le rav Eliyahou d'Izmir (séfer Ira véSim'ha) dit qu'Esther criait à Hachem jour et nuit, même si elle n'était pas exaucée. Elle n'a pas abandonné et a continué à prier parce qu'elle savait qu'Hachem voulait entendre ses louanges et qu'il finirait par l'exaucer.

Nous constatons la même chose en ce qui concerne Moché. Après qu'Hachem ait juré qu'il n'entrerait pas en terre d'Israël, il n'a pas abandonné et a continué à prier. Nos Sages disent qu'il a prié 515 prières (la guematria du mot "Vaét'hanan") jusqu'à ce qu'Hachem lui dise d'arrêter (car sinon il aurait renforcer le décret).

On raconte (voir Malachim II 8) que la femme veuve d'Ovadia est venue voir Elicha haNavi et a pleuré devant lui à propos de sa situation difficile. Elle lui dit qu'elle avait une lourde dette et que le créancier voulait récupérer son argent en prenant ses enfants comme esclaves.
Le Radak rapporte (au nom de la Tossefta) qu'elle a pleuré et prié à ce sujet 265 fois, la guématria du mot "tséaka" (pleurer).

Le séfer Kol Tsofayich (écrit par le rav 'Haïm Efraïm Zaitchik - 'helek 1 - paracha Vayéra) écrit que chaque fois qu'une personne est confrontée à une difficulté ou à un défi, elle devrait suivre cet exemple.
Même si on rencontre de nombreux problèmes, on ne doit pas abandonner. On doit renforcer son bita'hon, faire preuve de patience et continuer à prier Hachem encore et encore jusqu'à ce qu'il reçoive son salut.

Crainte & amour d’Hachem – Transcendance & immanence

+ Crainte & amour d'Hachem - Transcendance & immanence :

"Vous vous prosternerez à distance" (Michpatim 24,1)

-> Pour ainsi dire, il y a 2 aspects à D., c'est-à-dire en ce qui concerne la façon dont Il se rapporte à la création : distant et proche, c'est-à-dire transcendant et immanent.
Il est distant, car, comme nous le croyons, la lumière du Ein Sof (l'Infini) est primordiale et précède toutes les autres formes d'existence. C'est pourquoi aucune créature ne peut le comprendre.
Il est impossible à la faculté de penser de Le saisir, puisque la pensée elle-même est une création et que Hachem a précédé toute la création.
Aucun ange céleste, aucun ofan ou séraphin ne peut même Le comprendre, car Il est au-delà de toute compréhension. C'est ce que nous voulons dire lorsque nous disons qu'Il est loin : Il est éloigné de toute compréhension.

D'autre part, D. est proche, car, comme nous le croyons, Hachem remplit tous les mondes (il se trouve à l'intérieur de tous les mondes, il entoure tous les mondes, et aucun endroit n'est vide de Lui), car "toute la terre est remplie de Sa gloire". C'est son aspect immanent.

Le peuple juif est tenu de croire aux 2 aspects : qu'Hachem est à la fois distant et proche.
C'est le sens profond des versets : "Que la paix soit sur ceux qui sont loin et sur ceux qui sont proches, dit D." (Yéchayahou 57,19). Il s'agit des justes qui croient que Hachem est à la fois lointain et proche, et en réponse à ces personnes qui manifestent cette croyance appropriée en D., alors D. accorde toutes sortes de bienfaits à ce monde.

Il existe deux émotions fondamentales : la crainte et l'amour.
Nous ne craignons que ce qui nous dépasse. En réponse à la transcendance de D., nous ressentons de la peur ou de la crainte. Mais en réponse à la proximité de D., nous ressentons de l'amour.
Sur cette base, le verset dit : "Vous vous prosternerez" = puisque le peuple juif craignait Hachem "à distance". Le mot "à distance" (méra'hok) peut être interprété comme signifiant "en raison de" : C'est parce qu'on a pris conscience de la distance de D. que le peuple juif a atteint la crainte de D.

On peut aussi expliquer le verset comme suit : Le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar kriat séfer Torah 10) écrit qu'en prononçant les mots de la prière Alénou léchabéa'h qui disent "Et nous nous prosternons" (ana'hnou michta'havim), nous devrions être conscients qu'en nous prosternant, nous attirons dans le monde une abondante générosité de la part de l'Infini.
C'est le sens profond de notre verset : "Vous vous prosternerez", ce qui signifie, puisque la prosternation fait allusion à l'abaissement de quelque chose, qu'il a été dit au peuple juif d'attirer une abondante générosité "de loin", c'est-à-dire en raison de leur conscience de la dimension transcendante d'Hachem, ce qui les amène à Le craindre.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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-> La conscience de la transcendance de D. nous amène à le craindre ; la conscience de son immanence nous amène à l'aimer.

La midda de Vérité

+ La midda de émet (vérité) :

-> Dans la prière de Cha'harit, nous récitons les mots : "Emet vé'émouna 'hok vélo yaavor" (c'est une loi vraie et fidèle, qui ne sera jamais annulée.)
Le rabbi de Kobrin explique que chaque midda a son temps et son lieu. Il y a des moments où une middahdoit être utilisée pour servir Hachem et des moments où d'autres middot doivent être utilisées.
L'exception à cette règle est la midda de "émet véémouna", qui est "une loi qui ne sera jamais annulée", c'est-à-dire qu'il s'agit d'une midda qui doit être utilisée à tout moment.

+ Rav Houna dit au nom du Rav, qui l'a dit au nom de Rabbi Meïr : ... Les paroles d'une personne devant Hachem doivent toujours être peu nombreuses. [guémara Béra'hot 6la]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Puisque D. connaît l'avenir et tout ce qui est caché, Il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Alors quel est le but de prier pour nos besoins?

La prière est nécessaire pour clarifier notre croyance en la Providence divine :
Lorsque nous prions Hachem pour nos besoins, nous renforçons notre conviction que tout est entre Ses mains, même la nature. Tout est fait par Sa Providence ; il n'est donc pas nécessaire d'entrer dans les détails de nos besoins.

Il me semble toutefois que cet avertissement ne s'applique qu'à la prière en public. Lorsque nous prions en privé ou en silence, il n'y a rien de mal à élaborer sur nos besoins.

Plaisir d’Hachem dans notre Avoda

+ Comment vérifier si Hachem tire du plaisir de votre Avoda :

"L'apparition de la gloire d'Hachem était comme un feu dévorant au sommet de la montagne aux yeux des Bné Israël" (Michpatim 24,17)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique que lorsqu'une personne sert Hachem correctement, elle lui procure un grand plaisir par sa Torah et ses mitsvot.

Si quelqu'un veut faire un test pour déterminer si sa avoda procure du plaisir à Hachem, il peut procéder comme suit :
S'il constate que son cœur brûle d'un désir constant de servir Hachem, et qu'elle a une forte envie d'accomplir Sa volonté, il peut être certain qu'Hachem tire du plaisir de son avoda.
C'est la raison pour laquelle il est aidé par le Ciel et qu'il reçoit des pensées et des sentiments saints dans son cœur.

C'est le sens du verset "l'apparition de la gloire d'Hachem". Comment une personne peut-elle savoir si Hachem tire du plaisir d'elle?
S'il ressent l'apparition de la gloire d'Hachem en lui et s'il ressent "un feu dévorant" dans son cœur.

Craindre Hachem quand personne d’autre n’est là

+ Craindre Hachem quand personne d'autre n'est là :

"Vous servirez Hachem, votre D., et Il bénira ton pain" (Michpatim 23,25)

-> Le séfer Ohr laChamayim cite le verset : "Vous craindrez Hachem, votre D." (Vaét'hanan 6,13), et explique que lorsque personne n'est là, et que l'on est seul avec Hachem, on doit quand même Le craindre. C'est là la véritable crainte d'Hachem. Lorsque l'on a ce niveau de crainte d'Hachem, on mérite d'être capable de Le servir correctement.

C'est également la signification de ce verset : "Vous servirez Hachem, votre D." = si personne d'autre n'est présent et que l'on est seul avec Hachem, et que l'on continue à Le servir, il s'agit là d'un véritable service d'Hachem. Si l'on fait cela, Hachem "bénira ton pain".
Cela signifie également qu'Hachem mènera ses batailles pour lui (car le mot "la'hmékha" peut signifier "ton pain" ou "tes guerres"), et qu'Il assurera ses victoires.

Lorsqu'une personne souhaite saisir la grandeur de D., elle doit se dépouiller de toute sa physicalité/matérialité afin d'atteindre le niveau de la crainte de D.
[ notre orientation naturelle, matérielle, s'oppose à la crainte d'Hachem ; c'est pourquoi une personne doit s'éloigner de la physicalité centrée sur elle-même afin de devenir craintive à l'égard de D. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,8]

Celui qui fait la charité prête de l’argent à Hachem

+ Celui qui fait la charité prête de l'argent à Hachem :

-> "Celui qui est bienveillant envers un pauvre prête à Hachem, et Il lui rendra sa récompense" (Michlé 19,17).

-> Le séfer Agra déKalla (Michpatim 22,24) explique que lorsqu'on se montre bienveillant envers un pauvre, c'est, pour ainsi dire, comme si l'on prêtait de l'argent à Hachem.
Le verset dit que "l'emprunteur est le serviteur du prêteur" (Michlé 22,7), ce qui signifie qu'Hachem, qui est "l'emprunteur", doit travailler pour le prêteur et subvenir à ses besoins.
Comme le dit le 'Hovot haLévavot (chaar ha'Avoda - chap.5) : "Un serviteur fidèle n'oubliera jamais une seconde qu'il travaille pour son maître". Hachem agira de la sorte et prendra soin du prêteur à qui Il "doit le paiement".

Le Agra déKalla (commentant le verset Michpatim 22,24) écrit que la Torah promet à toute personne qui agit avec bonté envers les pauvres qu'Hachem n'oubliera pas leurs bonnes actions et qu'Il agira comme s'Il leur était "redevable".