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Rester sourd aux appels à la venue du machia’h

+ Rester sourd aux appels à la venue du machia'h :

-> Pourquoi est-il écrit : "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)?
Le peuple d'Israël dans cette génération [précedent la venue du machia'h] dira : "Est-il possible que nous voyons le monde fonctionner comme il l'a toujours été, et cependant la guéoula arrivera cette année?"
Mais ils ne savent pas que le machia'h arrivera soudainement.
[midrach Hechalot Rabbati 36,5]

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-> Ce qui est étonnant est que ce même midrach nous enseigne juste avant :
"Au cours de la dernière année, de terribles souffrances et de nombreux décrets difficiles, l'asservissement sera plus sévère, et de nombreuses maladies ; la nature du monde changera et le goût de tout sera repris et tout sera cher ; il n'y aura pas de paix pour "celui qui sort et celui qui entre" ; et les hommes de foi vont mourir, et immédiatement le machia'h va venir"

=> Par ce passage, le but n'est pas de s'effrayer inutilement (de désespérer face à un avenir sombre), car par notre téchouva, bonnes actions, ... on permet à Hachem d'amener le machia'h dans les meilleures conditions. La guéoula est un processus à atteindre, et par exemple le midrach dit que la "voix d'Eliyahou haNavi" (kolo chel Eliyahou) qui arrivera avant le machia'h sera des circonstances effrayantes ou douloureuses (ex: tsunami, tremblement de terre, ...) dans un but de nous réveiller à Hachem (sortir du sommeil du train train de notre vie) pour que l'on soit prêt à cette nouvelle période du machia'h.
Ainsi, plus on a besoin d'un réveil au volume élevé, plus Hachem doit nous envoyer un scénario difficile (cela n'étant bien sûr pas nécessaire si nous nous réveillons dès maintenant).

Mais on peut s'interroger : comment ce midrach (Hechalot Rabbati 36,5) peut d'un côté nous donner une description effrayante d'évènements exceptionnels, et juste ensuite affirmer que les gens vivront une vie normale au point qu'ils seront choqués lorsque le machia'h arrivera.

Le rav Moché Sorotzkin répond que peu importe à quel point les choses semblent terribles et étranges, Hachem laisse toujours de la place pour que l’on considère tout ce qui se passe comme "naturel" et "normal".
Cela s'applique à tous, même à ceux ayant une foi ferme et sincère. En effet, tant que le machia'h n'est pas là, Hachem laisse en nous toujours une place au choix, de voir les événements avec une vision davantage "c'est la nature des choses" plutôt que "c'est 100% d'Hachem".
Ainsi chaque individu doit constamment faire l'effort de dépasser sa naturalité (libre arbitre oblige) et regarder au-delà de la surface pour reconnaître que Hachem communique avec nous.

[voir à ce sujet : https://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael
le rav Sorotzkin dit que nous sommes au courant de la "voix d'Eliyahou" (kolo chel Eliyahou), mais nous ne la percevons pas clairement, car sinon on aurait plus la possibilité de choisir.
Nous allons b'h développer à quel point il est facile sur le moment de passer à côté de ces messages d’Hachem. ]

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+ Exemples de la capacité humaine à dénier la Réalité :

-> La Torah nous dit que lorsque les gendres de Loth ont appris que les anges avaient dit à Loth qu'ils allaient détruire Sodome, ils ont considéré cette possibilité comme une plaisanterie.
Comment était-ce possible? N'ont-ils pas entendu parler de la visite des anges à leur beau-père? N'ont-ils pas vu (ou du moins entendu) que les nombreuses personnes à la porte de Loth ont soudainement perdu la vue?

Selon le midrach (Béréchit rabba 50,9), les gendres de Loth lui ont dit : "Il y a de la musique dehors et toi du dis que Sodome va être renversée (détruite)?"
Le rav 'Hatzkel Levenstein explique que les perspectives d'une personne sont le plus affectées par ce qu'il voit devant ses yeux. En tant que tels, gendres de Loth disaient : "C'est vrai, nous avons entendu dire que les anges sont sur le point de détruire Sodome, mais maintenant tout semble si normal ; il y a de la musique dehors, c'est un jour comme les autres. Comment se pourrait-il que Sodome soit vraiment détruite?"

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 49,6) rapporte que Hachem a envoyé des tremblements de terre et des inondations (des "catastrophes naturelles") à Sodome, comme avertissements pour amener les citoyens de la ville vers le changement pour aider à éviter la catastrophe, et cela pendant une durée de 25 années avant la destruction de Sodome (selon d'autres midrachim, c'était 52 ans avant!).
Mais les habitants de Sodome n'ont pas tenu compte des avertissements.

[cela doit nous faire réfléchir : est-ce que nous sommes si différents aujourd'hui?
Nous avons tendance à avoir la même vision que les non-juifs, alors qu'en réalité Hachem cherche à nous réveiller spirituellement de nombreuses années avant la venue du machia'h.
A l'image des gendres de Loth, nous avons tendance à se dire, c'est vrai que le machia'h viendra un jour/prochainement, mais là actuellement la musique est bonne, alors kiffons ce monde! ]

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-> Le 'Hazon Ich enseigne que si on ne travaille pas constamment à renforcer notre émouna, inévitablement elle s'affaiblit.
[il n'y a pas de neutralité, soit on s'élève spiritualité, soit on descend. Le yétser ara fait en sorte que petit à petit on s'affaiblit, sans que l'on s'en aperçoit. ]

-> Hachem a envoyé à Pharaon les plaies, bien qu'elles aient été dramatiques et que la Providence Divine était évidente, Pharaon n'en a pas été inspiré.
Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que si une personne ne réfléchit pas et n'intériorise pas ce qui se passe, elle peut simplement rire de tout, comme si cela n'avait rien à voir avec elle.
[le rav Israël Moché Sorotzkin dit que souvent lorsque les gens abordent les parachiot relatives aux plaies, il est difficile de se relier à la façon de penser de Pharaon. On présume facilement que si on avait été à sa place alors on aurait agit différemment. Mais est-ce la vérité?
Hachem envoie dans le monde (et dans notre vie) des "plaies" (makot), et notre réponse est-elle si différente? Est-ce qu'on continue à vivre comme si de rien n'était, ou bien est-ce qu'on prend le message à coeur (internalise) en s'améliorant spirituellement? ]

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-> Le rav Yéhochoua Leib Diskin explique que malgré l'évidence qu'Hachem a créé le monde et qu'Il s'en occupe en permanence, il se doit d'exister en nous une possibilité d'hérésie. [chacun ayant un degré plus ou moins important]
En effet, de même que Hachem a créé la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, Il a créé un yétser ara spécial pour l'hérésie, afin qu'il puisse y avoir une récompense pour ceux qui restent forts dans leur émouna.

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein demande pourquoi la émouna est différente de toute autre connaissance ou sagesse, de sorte qu'il faut constamment travailler à la renforcer, alors qu'avec d'autres domaines d'apprentissage, une fois que l'on acquiert la connaissance, il n'est pas nécessaire de travailler constamment à la retenir.
Le rav Levenstein répond qu'Hachem nous donne constamment des épreuves dans ce domaine afin que nous puissions recevoir une récompense par le fait que nous restons forts.

-> De son côté, le rav Israël Moché Sorotzkin enseigne que puisque l'un des domaines clés de notre service Divin de la période précédant la venue du machia'h est d'arriver à la reconnaissance claire d'Hachem comme source et force directrice derrière toute chose, et notre mérite pour avoir la guéoula dépend de cette émouna, du fait que "én od milévado".
C'est pourquoi Hachem nous envoie de nombreuses épreuves, des luttes dans ce domaine.

Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher - hachgakha) dit que de nos jours la Providence divine est particulièrement voilée car Hachem désire nous tester dans ce domaine, mais pour ceux qui la recherche vraiment, elle n'est jamais totalement cachée.

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-> "Mais alors même, Je persisterai, Moi, à dérober ma face" (Vayélé'h 31,18)
=> Pourquoi le verset emploie-t-il une répétition : "haster astir" (Je persisterai à dérober)?

-> Le Sfat Emet enseigne de même :
Si nous savons que D. dissimule Sa face, ce n’est plus vraiment une dissimulation et le malheur n’est plus si grave puisque, à ce moment-là, nous nous soumettons et nous nous repentons. Mais la situation devient vraiment mauvaise lorsque cette dissimulation est elle-même cachée, quand on ne sait pas que D. cache Sa face. Lorsqu’on croit que tout est dû au hasard, on ne pense même pas qu’il faille faire téchouva.
Tel est le sens de la répétition: "Aster Astir Panaï" (הַסְתֵּר אַסְתִּיר פָּנַי - cacher, Je cacherai Ma face) = Je cacherai la dissimulation.
[ainsi, le plus difficile de l'exil est le fait que nous en venons à oublier que Hachem est présent mais caché. En effet, lorsque nous appréhendons les événements qui se passent dans le monde, dans notre vie, comme le résultat du hasard, de la nature, alors on rajoute un voilement et on n'a plus Hachem dans notre vie.
D'une certaine façon, lorsque le roi David écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8), en réalité il nous enseigne qu'il est essentiel pour un juif de voir derrière toute chose Hachem, car sinon on ajoute un voilement et on ne voit plus Hachem constamment devant soi. ]

-> De même, le Gaon de Vilna explique que Hachem nous dit que non seulement Il se cachera, mais nous ne réaliserons pas que le fait qu'il soit caché est la cause de toutes nos souffrances.
Le Gaon de Vilna ajoute que le peuple juif a une puissante force : même lorsque nous sommes punis et éloignés d'Hachem, grâce à la prière, nous pouvons franchir toutes les barrières qui existent.
[Si tel est le cas, pourquoi ne profitons-nous pas de cela pour retrouver une proximité avec Hachem. La réalité est que notre yétser ara nous endort, et nous devons faire des efforts pour rester éveillés à la Réalité.]

-> "Mais alors même, Je persisterai, Moi, à dérober ma face" :
Le rav Moché Sorotzkin enseigne que puisque le but de notre exil actuel est d'en arriver à reconnaître que "én od milévado", d'internaliser le fait que tout se qui se passe vient d'Hachem, alors quand nous ne Le reconnaissons pas, Hachem se cache encore plus (pour ainsi dire).
[plus nous oublions que la Source première est D., alors plus D. se retire en espèrant que nous en viendrons à constater Son absence.
Hachem est partout où on le laisse entrer dans notre vie. Mais si on a des raisons/causes pour tout, alors on ne Lui laisse pas vraiment la place pour y venir.]

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-> "Aux temps pré-messianiques, la face de la génération sera comme la face du chien." [guémara Sota 49b]
Le rav Itzele de Volozhin explique que le chien avec sa compréhension limitée, réagit en mordant le bâton, ne comprenant pas que la cause de sa souffrance est vraiment l'homme qui utilise le bâton pour le frapper.
De même, lorsque le monde ou nous-même recevons un coup, alors nous devons lever les yeux vers le ciel et voir que ce n'est pas le "bâton" qui nous fait mal (mais notre Père au ciel).
[on voit que particulièrement notre génération précédant le machia'h est comparée à la face du chien, dans le sens où nous avons davantage de facilité à nier l'origine des coups de 'bâton' (ex: c'est la nature, c'est le hasard, c'est les politiques, ...).
Ainsi, Hachem nous parle par des événements (vite revenez tous vers Moi avant la guéoula, ayez confiance en Moi, car après il sera trop tard!), et malgré cela jamais dans l'histoire nous avons eu cette capacité à vivre comme si de rien n'était.
D'un côté avec les nouvelles technologies nous sommes au courant de tout ce qui se passe dans le monde, mais d'un autre, cela nous passe au-dessus de la tête. (croyant l'analyse des journalistes, comme par exemple : c'est à cause du réchauffement climatique, c'est à cause de telle décision politique contestée, c'est déjà arrivé il y a x années, ...), au détriment d'y voir un appel au réveil personnel de notre papa Hachem.]

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-> Il écrit : "pitom yavo él hékhalo" (le machia'h "viendra soudainement dans Son sanctuaire" - Mala'hi 3,1)

-> Le rav Moché Feinstein explique que le machia'h peut venir à un moment où nous n'avons aucune raison de penser qu'il arrivera.
[par exemple, de nombreuses personnes vont dire qu'au regard des événements dans le monde (ex: guerre, épidémie), d'un moment opportun (ex: année chemita), alors le machia'h risque fortement de venir. Ensuite, s'il ne vient pas à ce temps fixé alors il peut y avoir une chute d'attention, et c'est justement là quand on baisse la garde, que tout semble revenu à la normal, qu'il peut venir (pitom yavo ).]

-> Selon le Sforno, c'est la manière d'Hachem d'amener la guéoula d'une façon soudaine.
Le rav Eliyahou Dessler développe : bien qu'avant la venue du machia'h, il puisse sembler que rien ne se passe, la Délivrance peut venir soudainement.

-> Le Beit Yossef a reçu du Magguid (un ange du Ciel avec qui Il avait l'habitude d'étudier) l'enseignement suivant :
Bien que normalement lorsqu'un roi prévoit de visiter une ville, il envoie plusieurs messagers pour en avertir le peuple à l'avance : d'abord 10 jours avant son arrivée, puis de nouveau 5 jours avant, puis 4, puis 3, ... lorsque [le roi] machia'h viendra, il apparaîtra soudainement dans la région de Tzion, et même ceux qui viennent à proximité de Jérusalem ne le sauront pas à l'avance. Pour eux aussi, cela deviendra connu soudainement, d'une seconde à l'autre.

-> Le rav Tsadok haCohen dit que nous ne devons jamais désespérer. Au contraire, il est clair de notre histoire, que c'est précisément quand la Délivrance ne semble plus possible à venir, que Hachem l'amène.

-> Le 'Hafets 'Haïm demande : pourquoi la Torah s'attarde sur le récit de l'ange disant à Avraham et Sarah qu'ils allaient avoir un enfant. De plus, pourquoi la Torah souligne-t-elle le fait que Sarah a ri, et on discute à savoir si elle a ri ou pas? En effet, ce n'est pas le genre de la Torah de rabaisser les gens, surtout Sarah Iménou.
Le 'Hafets 'Haïm explique, sur la base du principe de "maassé avot siman labanim", que la Torah vient nous apprendre qu'avant la venue du machia'h, les Guédolim (dirigeants spirituels de la génération) vont dire que le machia'h arrive et les gens ne vont pas le croire. Ils vont rire et diront : ça fait tellement longtemps qu'il doit venir, pourquoi viendrait-il maintenant?
Hachem va se plaindre de ces gens, et Il demandera : "Pourquoi n'avez-vous pas cru? Y a-t-il quelque chose de trop difficile pour Hachem? De plus, le prophète nous a dit que "pitom yavo él hékhalo", que le machia'h viendra soudainement".

-> Le Maguid de Doubno (Séfer Ohel Yaakov - Vayéra) enseigne que Sarah a ri d'incrédulité sur la possibilité d'avoir un enfant à un âge si avancé, car pour elle Hachem n'aurait pas attendu qu'elle atteigne le point où elle ne peut plus naturellement avoir d'enfant. Hachem lui a répondu que même si une personne, qui a des limitations, agirait de cette façon, D. n'a aucune raison d'agir de cette façon car Il n'a aucune limitation.
Le Maguid de Doubno cite un midrach qui affirme que Hachem attend tout particulièrement le dernier moment possible pour amener éventuellement la Délivrance (yéchoua) afin que l'on reconnaisse que la Délivrance ne vient que de Lui. Par conséquent, Il attend que naturellement il n'y ait plus d'espoir, afin que nous voyons clairement que la Délivrance ne pouvait provenir que d'Hachem.

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-> Le Ran (Drachot haRan - fin drouch 11) enseigne que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils débattaient constamment pour savoir s'ils allaient sortir d'Egypte.
Nous avons une vision actuelle où l'on connaît l'issue, mais dans le moment ils avaient d'un côté de nombreux miracles montrant qu'ils partiraient, mais il y avait également d'autres événements qui donnaient l'impression qu'ils ne sortiraient pas.
Le Ran conclut que s'il en était ainsi lorsqu'ils ont quitté l'Egypte, il en sera certainement ainsi lorsque nous sortirons de cet exil.

-> Se basant sur le Gaon de Vilna, le 'Hafets 'Haïm compare notre exil à une grossesse, la guéoula à une naissance, et les 'hevlé machia'h sont comparées aux douleurs d'accouchement.
Tout comme ces douleurs peuvent être très intenses et s'atténuer soudainement pendant un moment afin de donner à la mère les forces pour continuer, il en sera ainsi avec la guéoula.
Parfois il peut sembler que tout le processus s'arrête soudainement, que rien ne se passe. Mais c'est pour nous donner une chance de "reprendre notre souffle" afin que nous puissions poursuivre le processus.
Par conséquent, au lieu de désespérer de ces pauses, nous devons réaliser que le machia'h peut vraiment arriver à tout moment.

-> De plus, le Gaon de Vilna explique que bien que nous attendions la guéoula depuis près de 2 000 ans, quand viendra le temps de la guéoula, le processus ira très vite.
De même, le 'Hafets 'Haïm explique que cet exil est comparé à une grossesse et la guéoula à une naissance, et de même que parfois une grossesse peut être plus courte et parfois plus longue, on peut espérer que cet exil se termine rapidement.
[ça va, il reste encore 1-2 mois avant le terme, et tout un coup la femme accouche en avance. Cela est en accord avec le "pitom yavo él hékhalo"! ]

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-> Le rav Its'hak Aizik Chaver enseigne que Hachem nous a caché le moment de la guéoula finale afin que nous en venons constamment à penser qu'il arrive, puis que nous laissons tomber, et ensuite que nous continuons de nouveau à croire et à espérer en la guéoula, car c'est cette émouna qui nous aidera à mériter la guéoula.
[ainsi notre rôle est de toujours maintenir allumée notre flamme d'espoir en la guéoula!
c'est normal d'avoir des hauts et des bas dans ce domaine, au regard de ce que cela permet d'amener.]

-> En ce sens, nous commençons par : "ani maamim" = Je crois [que le machia'h va venir ... j'attends ... il ne vient pas] ... puis véaf al pi chéyitmaméa'h" = mais même s'il tarde, je ne perds pas espoir [j'attends toujours et encore].
[nous sommes des juifs = des maaminim bné maaminim (croyants fils de croyants) = en effet, nous attendons la Délivrance de génération en génération, depuis le début des temps.
De même, dans la prière nous récitons constamment : "ki lichouaté'ha kivinou kol ayom" (j'espère Ta Délivrance chaque jour). ]

Guéoula & haine gratuite

+ Guéoula & haine gratuite :

-> Le Gaon de Vilna (Maor haGadol - likouté Gaon Vilna) indique clairement que la raison pour laquelle notre exil en particulier dure si longtemps est parce que nous n'avons pas encore corrigé la faute de la haine gratuite.

-> Le Arizal essayait sans cesse de développer l'amour de la paix, en particulier parmi ses élèves.
Il leur a dit un jour qu'une période favorable pour la guéoula venait de passer, l'occasion s'étant volatilisée à cause d'une dispute entre eux.

-> Le 'Hida (Dévarim A'hadim) demande : comment pouvons-nous être troublés par le fait que nous sommes en exil et que nous demandons constamment la guéoula, en disant que nous l'attendons, si en même temps nous n'avons toujours pas corrigé la faute de la haine gratuite.
C'est comme planter un arbre tout en utilisant une hache pour l'abattre.

-> Le rav Israël Yaakov Fisher (haskama Séfer Pédout Yaakov), un légendaire possek de Jérusalem, écrit : si quelqu'un ne travaille pas sur la haine gratuite, lorsqu'il rendra son âme à Hachem et qu'on lui demandera s'il attendait la Délivrance, il sera incapable de répondre par l'affirmative, car de son vivant il n'a pas pris la peine d'essayer de corriger la cause de la destruction du Temple.

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant, si nous nous unissons et devenons une seule nation".

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Le rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

-> On a tendance à se dire que ça va c'est pas si grave (ex: ce n'est que des paroles), mais la guémara (Yoma 9b) enseigne : la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."

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-> Le 'Hafets 'Haïm (hakdama séfer chmirat halachon) dit que bien que nos Sages disent que la cause de de la destruction du Temple était la haine gratuite, ils entendaient par là que c'était le lachon ara.
Par conséquent, afin de mériter la guéoula, nous devons corriger la faute du lachon ara.
[cela a également été rapporté par de nombreux Kadmonim, dont le Séfer 'Harédim, le Maharal, rabbi 'Haï Vittal, ... ]

-> Nos Sages enseignent que nous n'avons pas mérité d'être délivrés d'Egypte avant d'avoir corrigé la faute du lachon ara.
[une chose qui nous a permis de sortir d'Egypte est le fait de ne pas avoir dit de lachon ara - midrach Vayikra rabba 32,5 ; midrach Téhilim 114,4 ; Pesikta déRabbi Kahana 11,7 ]

En se basant sur cela, le séfer Kav haYachar (chap.82) et le Maharal (Nétivot Olam - Nétivot halachon - chap.9) disent que nous ne sortirons de cet exil que lorsque nous aurons corrigé ce défaut de lachon ara.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon part.2,chap.7) écrit qu'en raison du fait que le lachon ara retient la guéoula, il y a une obligation spéciale pour les bné Torah (ceux qui mènent leur vie selon la Torah) de corriger cette faute, simplement parce que cela aidera à reconstruire le Temple.
Concernant ceux qui hésitent à corriger ce problème, il demande : "Pourquoi devriez-vous êtes parmi les tous derniers qui vont aider Hachem à retourner dans Sa maison?".

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky dit que l'on doit se renforcer dans l'humilité et être maavir al midotav (pardonner aux autres, ne pas être rigoureux sur son honneur).
Tout comme le chemirat halachon, l'humilité (anava) dépend également de la reconnaissance du "én od milévado".
Si nous comprenons que Hachem est la source de tout, alors nous n'aurons aucune raison d'être d'être fier de quoi que ce soit.
[règle ton problème avec la source de toute chose [Hachem], et non pas l'intermédiaire (qui aura des comptes à rendre, mais cela le regarde avec D.). Absolument rien ne peut nous arriver si Hachem n'a pas émis un décret en ce sens.
Ainsi, le manque de émouna est la source de tous les défauts entre un homme et son prochain. Dans la mesure où l'on réalise et intériorise que Hachem est la seule et unique cause de tout, on est conscient qu'un humain n'a aucune capacité de lui-même de nous faire du mal de quelque manière que ce soit. [Hachem est la cause de toutes les causes.]]

-> Le Gaon de Vilna explique que lorsque nos Sages disent que le Temple a été détruit à cause de la haine gratuite, ils veulent dire qu'il a été détruit en raison d'un manque de bita'hon, car (comme on vient de le voir) tous les traits interpersonnels négatifs résultent d'un bita'hon inadéquat.

-> Le rav Moché Sorotzkin écrit :
si nous grandissons dans notre reconnaissance de "én od milévado", en plus d'être un mérite positif qui nous rapproche de la guéoula, cela sert également à rectifier la faute qui a causé la destruction du Temple. Une telle réparation (tikoun) des causes originelles de destruction, est la force la plus puissante dont nous disposons pour nous démêler des chaînes de l'exil.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Chémini - ot 9) enseigne que les décrets contre les talmidé 'hakhamim et les difficultés financières qu'ils subissent à la fin de l'exil viendra en conséquence de querelles entre les talmidé 'hakhamim à cette époque.

-> Le Gaon de Vilna (.אפיקי ים סנהדריו צז) écrit que la domination du erev rav, et plus spécifiquement, leur haine envers les talmidé 'hakhamim et l'aversion effrénée de toute forme de soutien pour eux, sont tous les résultats de la haine gratuite qui a causé la destruction du Temple.

Grâce à l'observance du Shabbath, l'individu attirera sur lui la lumière du machia'h.
[Cela est valable] également grâce au repentir (téchouva).
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - machia'h]

On enseigne à l'école d'Eliyahou : Ce monde durera 6000 ans; durant 2 millénaires, il sera vide (de Torah) ; puis durant 2 millénaires règnera la Torah et durant les 2 derniers millénaires, le machia'h sera apte à venir.
Cependant, en raison de nos nombreuses fautes, il n'est pas encore venu.
[guémara Avoda Zara 9a]

Chaque juif est important!

+ Chaque juif est important :

-> Le Rabbi de Sassov avait pour habitude, chaque Shabbat, avant de réciter le Kiddouch, d'évoquer en pensée un mérite du peuple d'Israël. Tant qu'il n'avait pas trouvé un mérite, il ne commençait pas le Kiddouch.
Or il advint qu'un Shabbat se trouva à sa table un juif qui avait abandonné les mitsvot. On voyait bien qu'il venait de se raser, à son aspect et à l'odeur d'après-rasage qui émanait de lui, et qu'il l'avait fait après l'entrée du Shabbat.

Le Rabbi ferma les yeux un long moment, concentré sur ses pensées, et finit par réciter le Kiddouch.
Après la fin du repas, lorsque cet invité s'en alla, les 'Hassidim vinrent à lui et lui demandèrent : "Quel mérite avez-vous bien pu trouver à cet homme?"
Le Rabbi leur répondit :
-Nos Sages ont dit, dans la guémara, que lorsque le machia'h se dévoilerait, chaque non-juif lui apporterait un juif en cadeau, en disant : 'Lui aussi est juif', comme il est écrit : 'Ils mèneront des cadeaux au Redoutable' (Téhilim 76,12).
Je me suis demandé s'il était possible que cette guémara fasse référence, par exemple, à moi. Cela n'est pas plausible : il n'y aurait nul besoin de me mener au machia'h, j'irais par moi-même, avec joie.
Peut-on imaginer que mes 'Hassidim aient besoin que des non-juifs les mènent de force au machia'h? Impossible!
Je pense plutôt que cette guémara concerne une personne non religieuse, comme cet homme, qui n'a pas l'aspect d'un juif. Lorsque le machia'h se dévoilera, le non-juif l'entraînera avec lui, et lui dira : 'Voyons tu es juif, viens avec moi auprès du machia'h'.
Cependant, la guémara le désigne par le mot 'cadeau' : d'une certaine manière, cet homme est important.
C'est à tout cela que j'ai pensé, et ensuite j'ai pu réciter Kiddouch!"

La guerre de Gog ouMagog n'est pas nécessairement sur un champ de bataille [physique] ; cela peut être combattu en chacun de nous en essayant de vaincre notre yétser ara et en étant mosser néfech (donnant toutes ses capacités) pour faire la volonté d'Hachem.
[rav Moché Wolfson - rapporté par le rabbi Shimon Finkelman]

Je tiens un enseignement qui me vient d'Eliyahou haNavi, transmis de génération en génération, qu'il eût mieux valu que le Temple ne soit pas construit, si D. nous en préserve, cela devait causer de la honte à quelqu'un.
[rabbi Yé'hezkel Lévinstein]

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-> Chers amis, combien de larmes ont été versées sur la destruction du Temple! Combien de prières pour sa reconstruction ... Cependant si cela devait causer de la honte, il aurait mieux valu ne pas construire le Temple.
[rav Yaakov Israël Pozen]

-> Le rabbi de Kopitchnits enseigne :
D. dit à Moché : "Rends-toi en Egypte et ordonne à Pharaon de libérer le peuple d'Israël de son pays". Moché refusa une fois, deux fois, et à la 3e fois, il implore le Créateur : "j'ai un frère, de 3 ans mon aîné, comment puis-je accepter Ta mission, alors qu'il risque d'être blessé?"
Pendant que le peuple d'Israël attend en Egypte, subissant des souffrances terribles, quelle est sa préoccupation? Que la mission blesse son frère Aharon ...
Aujourd'hui aussi, le peuple d'Israël endure des souffrances incroyables. Mais nous avons cet enseignement : si la délivrance devait être amenée en blessant quelqu'un, il vaudrait mieux qu'elle ne vienne pas.

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+ Il est préférable d'annuler un cours de Torah pour ne pas faire honte :

-> Le Rav de Tichbine (rabbi Dov Bérich Wideneld) dit : "Quelqu'un surpasse-t-il Rabbénou Hakadoch, autrement appelé Rabbi Yéhouda Hanassi, auteur des 6 volumes de la Michna? Nos Sages racontent qu'il est décédé un vendredi. Le soleil arrêta sa course jusqu'à ce que le dernier des membres du cortège soit rentré chez lui et ait terminé les préparatifs du Shabbat. Ils disent aussi qu'une Voix Céleste a proclamé, lors de la procession, que toute personne ayant participé à l'enterrement de Rabbi aurait une part dans le Monde Futur.
Rabbenou Hakadoch, après sa mort, revenait chaque vendredi soir du Monde Céleste, avec l'apparence d'un homme vivant, faisait le Kiddouch pour les membres de sa famille et les acquittait de cette mitsva.
Rabbi Akiva Eiger posa la question suivante : 'Les morts ne sont-ils pas exemptés des mitsvot? Dès lors, comment Rabbenou Hakadoch pouvait-il acquitter sa femme et ses enfants de l'obligation du Kiddouch?
L'explication, c'est que les tsadikim sont encore plus grands après leur mort que de leur vivant.

Venons-en à notre récit : Rabbenou Hakadoch donnait cours à ses élèves, lorsqu'il sentit une odeur d'ail. Il était très délicat, aussi dit-il "Que celui qui a mangé de l'ail sorte !'
Son élève Rabbi Hia se leva et sortit. Les autres, voyant Rabbi 'Hia partir, se levèrent à leur tour et tous quittèrent le lieu, sur son exemple, le cours fut donc suspendu.
Si, D. nous en préserve, la personne qui avait mangé de l'ail était sortie, elle en aurait été humiliée. Tout le monde lui aurait fait des reproches : "Tu n'as pas honte? Tu aurais pu au moins te laver la bouche! Te brosser les dents!'.
Or quand Rabbi 'Hia est sorti, et tous les autres à sa suite, celui qui avait mangé de l'ail en faisait partie, et il n'a pas été humilié.

Le lendemain, Rabbi Chimon, fils de Rabbi Yéhouda, qui devint Nassi après son père, vint chez Rabbi Hia et lui demanda : 'C'est toi qui as mangé de l'ail, et qui as causé l'annulation du cours de Torah hier?'
- D m'en préserve, lui répondit Rabbi 'Hia, une chose pareille ne devrait pas se produire dans notre peuple.

Le Maharcha (guémara Sanhédrin 11;71) demande : 'Quel était le message de Rabbi Hia? Rien n'est plus grave, en effet, que d'annuler un enseignement de Torah, en particulier celui qui est dispensé au public!
Or s'il n'a pas mangé d'ail, pourquoi sortir et entraîner la fin du cours?

=> Le Maharcha répond : certes, empêcher une étude est une faute sérieuse. Mais rien n'est plus grave que de faire honte à son prochain. Il est encore préférable d'annuler une étude si cela peut éviter une humiliation."

La solidarité entre les juifs

Lorsque Hachem créa l'homme, il le fait en bonne santé. Pourquoi donc lui arrive-t-il d'être malade?
Soit il s'est mal conduit, soit c'est la faute d'un autre, chaque membre du peuple juif étant solidaire de l'autre, il arrive que certains, par leur mauvais comportement, entraînent la maladie chez des personnes qui n'ont pas elles-mêmes fauté. C'est l'expression négative de la solidarité.
Mais elle s'exprime aussi en positif : quand un homme étudie la Torah ou prie, il apporte santé et bonheur à de nombreuses personnes.

[Par exemple, ] il se trouve que je connais personnellement ce jeune homme [étudiant à la yéchiva], son étude de la Torah a pour conséquence que chaque jour 50 hommes à Radine restent en bonne santé, sans aucune trace de maladie.
['Hafets 'Haïm]

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-> Le rav Pozen dit : lorsque le machia'h viendra, il sera capable de dire à chaque juif combien de mérites son étude de la Torah a apportés à l'ensemble du peuple juif ...
Quand le machia'h viendra, il dira : "Toi, jeune homme, combien ton mérite est grand! Grâce à toi, tant de juifs ont été préservés de la maladie! Grâce à toi, un jour, cet homme, qui était malade, a guéri!"
Quel honneur pour celui qui entendra ces mots à l'époque messianique.
Tous les saints Maîtres de la Torah Orale, tous les Grands d'Israël seront rassemblés, et le machia'h leur montrera un jeune étudiant de yéchiva de 15 ou 17 ans, par le mérite duquel tant de personnes ont été sauvées.

[il en est de même de nos prières qui ont pu changer positivement la vie de tellement de juifs!
(combien de mariages, naissances, réfoua chéléma, ... avons-nous permis?
Il en ressort : nous n'avons pas conscience de l'impact de nos actions même les plus simples (notre yétser ara nous anesthésiant à ce sujet pour que l'on agisse moins). En effet, nous pouvons apporter du bien (ou mal) aux juifs individuellement et collectivement, vivants et décédés, nous faisons grandir la Présence Divine dans les mondes, ...
N'oublions pas toutes les grandes choses que Hachem nous permet de faire, et agissons alors en responsabilité. ]

Les nations suite à la venue du machia’h

+++ Les nations suite à la venue du machia'h :

+ Edom :

-> Rabbi 'Hanina bar Pappa (ou Rabi Simlai, selon d'autres Sages) a fait ce commentaire : "Dans les temps futurs, Hachem prendra les rouleaux de la Torah entre Ses bras et dira : "Que celui qui s'est intéressé à la Torah vienne prendre sa récompense".
Aussitôt, se réuniront autour de Lui (les représentants des nations) ... C'est le royaume d'Edom qui entrera en premier chez Hachem. Pourquoi lui en premier?
Parce qu'il est le plus important. D'où sait-on que le plus important entre en premier?
Rav 'Hisda répond : Lorsqu'un roi et son peuple passent en Jugement, c'est le roi qui est jugé en premier, selon ce verset : "Afin qu'Il juge Son serviteur (le roi) et Israël Son peuple" (Rois I 8,59). Pourquoi en est-il ainsi?
C'est parce qu'il n'est pas correct qu'un roi reste dehors à attendre, ou alors le roi comparaît en premier avant que la colère du Tribunal Céleste ne s'aggrave. Hachem demandera (aux Romains) : "Quelles étaient vos activités sur Terre?".
Ils Lui répondront : "Maître du monde, nous avons organisé de nombreux marchés, nous avons construit de nombreux bains publics, nous avons multiplié l'argent et l'or et, tout cela, nous l'avons fait uniquement afin de permettre à Israël de se consacrer à la Torah».
Hachem répondra : "Insensés, tout ce que vous avez fait n'est que pour satisfaire vos propres désirs : les marchés pour la débauche, les bains pour votre plaisir; quant à l'argent et l'or, ils M'appartiennent selon le verset : "l'argent est à Moi et l'or est à Moi, dit Hachem des Armées" (Haguaï 2,8) ".
Hachem ajoutera : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui s'est attaché à "zot" (ceci)" (Yéchayahou 43,9), où le mot "zot" signifie la Torah selon le verset : "Ceci ("zot") est la Torah que Moché présenta" (Vaét'hana 4,44)".
Les Romains sortiront aussitôt (sans récompense) avec tristesse.
[guémara Avoda Zara 2a-2b]

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=> A quelle époque ce récit aura-t-il lieu?

L'expression "léatid lavo" (dans les temps futurs) de notre guémara peut être lue de 2 façons différentes :

-> Selon le commentateur Ravad, ce récit se produira au début de la période messianique, lorsque le roi Gog viendra avec de nombreuses autres nations pour combattre les juifs qui résident sur la terre d'Israël (voir chapitres 38 et 39 du livre de Yé'hezkel). Après la défaite cuisante de Gog et des légions qui l'accompagneront, Hachem jugera les nations en "tenant" dans Son giron le Séfer Torah, Son bien le plus précieux, afin de montrer aux nations l'importance de l'étude de la Torah.

-> Selon le commentateur Iyoun Yaakov, ce récit se déroulera dans le monde futur (olam aba), c'est-à-dire à la période qui suit l'arrivée du Machia'h.

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=> Pourquoi les représentants des nations se sont-ils réunis autour d'Hachem pour venir prendre leur récompense?

Hachem voulait récompenser les Bné Israël dont l'activité principale était l'étude et l'accomplissement de la Torah. Pourquoi alors les nations se sont-elles pressées pour recevoir leur récompense, alors qu'elles ne sont pas concernées par cette activité spirituelle?

On peut citer les réponses suivantes :
-> Selon le Iyoun Yaakov :
En fait, les nations sont concernées par l'accomplissement des 7 Lois Noa'hides et elles ont le devoir de les étudier. C'est pourquoi, elles se sont présentées autour d'Hachem qui leur a refusé cette récompense, car la majorité des nations a négligé la pratique et l'étude de ces 7 Lois.

-> Selon le Kétonet Yossef :
Hachem a tenu à récompenser celui qui s'est investi pour la Torah, et non pas celui qui a étudié la Torah ; les nations ont donc compris que ceux qui ont aidé les Bné Israël à étudier la Torah méritent une récompense.
C'est pourquoi, elles sont venues prendre leur récompense pour avoir créé des marchés, des thermes et des systèmes économiques d'enrichissement, afin selon eux de permettre à Israël d'étudier la Torah ; mais leur argument a été rejeté par Hachem.

-> Selon le Kéli Paz :
Les nations se sont présentées pour faire cette allusion : le monde ne peut se maintenir par l'activité d'une seule nation, mais par les activités conjuguées et complémentaires de toutes les nations ; de même la Torah ne peut pas se maintenir par le seul peuple d'Israël qui l'étudie, sans l'appui des autres nations qui gèrent les activités profanes et les divers métiers ; c'est à ce titre que les nations se sont présentées pour recevoir leur récompense.

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=> Comment Edom a-t-il osé mentir devant Hachem et pourquoi "Hachem leur dit : "Qui, parmi vous, s'est attaché à la Torah"?

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 1) écrit :
la fin de notre passage de guémara (ci-dessus) suscite 2 questions importantes :
- Comment Edom a-t-il eu l'audace et l'effronterie de se présenter devant Hachem, dans le monde de Vérité, avec un mensonge aussi éhonté par rapport à ses intentions en faveur d'Israël?
- Pourquoi Hachem, en réponse, leur a-t-Il dit : "Qui parmi vous s'est attaché à la Torah", alors qu'Edom n'était pas concerné par la Torah?

-> A la première question, nous répondrons que toute personne qui a vécu dans ce monde-ci une vie d'illusions et de mensonge, se présentera dans le monde à venir, et même devant Hachem, avec les mêmes particularités et les mêmes aspirations qu'il avait ici-bas, et le mensonge continuera à l'accompagner même dans l'au-delà, sans aucune retenue.

-> A la seconde question, nous répondons que l'attachement à la Torah signifie l'effort pour dominer son égoïsme, ses bas instincts et la matérialité, afin de se consacrer à des efforts plus nobles, à la sainteté et à des buts Divins : vos activités décrites, pour lesquelles vous demandez une récompense, sont à des fins égoïstes, donc à l'opposé de l'attachement à la Torah.

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=> Pourquoi le mot "zot" désigne-t-il la Torah?

-> Le Emet léYaakov explique :
Contrairement aux lois des nations, qui changent à chaque époque, les Lois de la Torah sont immuables au cours du temps.
C'est ce qu'a voulu exprimer le verset : "Ceci est la Loi que Moché présenta aux enfants d'Israël" (Vaét'hana 4,44) = la Torah qui constitue notre Loi aujourd'hui est identique à celle présentée au mont Sinaï, il y a plus de trois mille ans, au Peuple d'Israël par Moché Rabénou.

-> Selon Bet Halévi, les nations croient en la Torah écrite révélée aux Bné Israël, mais elles ne croient pas en la Tora orale qui décode la Torah écrite. Or, les nations pensaient, en voyant Hachem porter le séfer Torah, qu'il s'agissait de la Torah écrite avec laquelle elles ont un certain lien ; c'est pourquoi elles se sont présentées pour recevoir leur récompense.
Hachem leur refusa cette récompense en leur disant : Avez-vous un lien avec la Torah orale qui est désignée rit (zot)?

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+ Les perses :

-> Les Romains sortirent (de devant Hachem) et les Perses entrèrent à leur tour.
Pourquoi les Perses? Parce qu'en importance, ils se classent juste après Edom.
D'où le savons-nous? De ce verset : "Puis, ce fut une autre bête (après le lion), une deuxième, semblable à un ours" (Daniel 7,5).
Selon Rav Yossef, ce verset fait allusion aux Perses qui mangent et boivent (beaucoup) comme les ours, qui sont gros, chevelus et agités comme les ours.

Hachem leur demandera : "Quelles étaient vos activités (sur Terre)?".
Ils répondront devant Lui : "Maître du monde, nous avons construit de nombreux ponts, nous avons conquis de nombreuses grandes villes et nous avons fait de nombreuses guerres (contre nos ennemis) et tout cela, c'est afin de permettre à Israël de se consacrer à l'étude de la Torah".

Hachem répondra : "Tout ce que vous avez fait, c'est pour vous-mêmes (et non pas en faveur d'Israël). Vous avez construit des ponts, afin de percevoir des droits de péage ; vous avez conquis des cités, afin d'imposer un travail forcé à ses habitants; quant aux guerres, c'est Moi qui les ai menées, selon verset : "Hachem est le Maître de la guerre" (Béchala'h 15,3)".
Hachem ajoutera : "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui s'est attaché à "zot" (ceci)?" (Yéchayahou 43,9), où le mot "zot" désigne la Torah selon le verset : "Ceci ("zot") est la Tora que présenta Moché" (Vaét'hanan 4,44) ".

Les Perses sortiront aussitôt (sans récompense) avec tristesse. Après avoir vu que les Romains avaient été déboutés, pourquoi les Perses se sont-ils présentés? C'est parce qu'ils se sont dit : "Les Romains ont détruit le Temple, mais nous, nous l'avons construit".
[guémara Avoda Zara 2b]

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-> Selon Ben Ich 'Haï, le fait que ce sont ces 2 grandes nations : Edom et les Perses qui sont entrées auprès d'Hachem en premier pour recevoir leur récompense, cela constitue un mauvais présage pour les 70 nations qui seront également privées de récompense.
En effet, les initiales de ces 2 nations : אדום (Edom) et פרס (Parass) sont א (alef) et פ (pé) qui forment le mot אף (af - colère) et les lettres finales de ces 2 nations sont מ (mem) et ס (samekh) qui forment le mot מס (mass) d'où dérive le mot המסה (hamassa - désolation).

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+ La plaidoirie des nations :

-> Les autres nations (se présenteront) et plaideront ainsi : "Maître du monde, avons-nous accepté la Torah (pour que Tu nous reproches) de ne pas l'accomplir?".
A cet argument, Hachem répondra : "Pourquoi n'avez-vous pas accepté la Torah (que Je vous avais proposée)?".
Les nations diront : "Maître du monde, as-Tu renversé la montagne au-dessus de nous comme Tu l'as renversée au-dessus d'Israël?" ; il est écrit en effet : "Ils se placèrent sous la montagne" (Yitro 19,17) ; selon Rav Abdimi bar 'Hama, ce verset nous enseigne que Hachem retourna la montagne sur les Bné Israël comme une coupole et Il leur dit : Si vous voulez accepter la Torah, c'est bien, sinon, ce sera votre tombe ici.
Aussitôt, Hachem répondra (aux nations) : "Qui d'entre eux peut annoncer les choses de jadis?" (Yéchayahou 43,9), c'est-à-dire : "Les 7 Commandements que J'avais donnés (aux nations), les avez-vous observés?".
D'où sait-on que les nations n'ont pas observé les 7 Commandements? Rav Yossef répondit à partir de ce verset : "Il se lève et la Terre vacille, Il voit et Il les délie" ('Habakouk 3,6), c'est-à-dire que Hachem a vu que les 7 Commandements acceptés par Noa'h et ses descendants n'ont pas été respectés ; Il a alors décidé de les délier de leur obligation.
Nos sages s'étonnent : Cette interprétation est- elle possible? Cela conduirait à récompenser le fauteur. C'est pourquoi, Mar fils de Ravina donne à ce verset une autre interprétation : Même s'ils observent ces 7 Commandements, ils n'en seront pas récompensés.
[guémara Avoda Zara 2b-3a]

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=> D'où apprenons nous que les nations ont refusé la Torah qui leur avait été offerte ? Qui l'avait proposée?

-> La guémara (Avoda Zara 2b) nous rapporte :
Rabi Yo'hanan dit : Hachem s'est adressé d'abord aux descendants d'Essav pour leur offrir la Torah, mais ils l'ont refusée. Puis Hachem s'est adressé aux descendants d'Ichmaël, mais ils l'ont également refusée. Ensuite, Hachem a proposé d'offrir la Torah à chacune des autres nations, selon Ramban (Haazinou 32,3), et elles l'ont refusée. Enfin, Il est venu vers le peuple d'Israël qui l'a acceptée.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer :
Aux fils d'Essav et aux fils d'Ichmaël, descendants d'Avraham Avinou, c'est Hachem Lui-même qui s'est révélé à eux pour leur offrir la Torah. Par contre, pour les autres nations non issues d'Avraham, Hachem a envoyé des Anges pour leur proposer la Torah qu'elles ont refusée.

-> Le Avné Nézer enseigne :
Selon le Zohar, Hachem n'a pas proposé la Torah directement aux enfants d'Essav ni aux enfants d'Ichmaël ni aux autres nations, mais Hachem a posé la question au "sar" de chacune des nations, c'est-à-dire à leur Ange tutélaire dans le Ciel, qui l'a refusée.

[il est intéressant de rapporter le Zohar suivant : depuis le refus des fils d'Essav (habitant à Séïr) d'accepter la Torah et le refus des fils d'Ichmaël (habitant à Paran), la lumière qui a brillé sur Israël qui a accepté la Torah est encore plus intense et l'éclat qui entoure Israël est encore plus resplendissant. ]

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=> Quand les nations ont-elles reçu les 7 mitsvot et quelles sont ces 7 mitsvot?

-> Selon le Iyoun Yaakov :
Toutes les âmes (néchamot), qui devaient venir dans ce monde dans le futur, étaient incluses dans l'âme d'Adam Harichone. Lorsque ce dernier reçut d'Hachem les 7 mitsvot de base, sans en être forcé, toutes les âmes de l'humanité incluses dans l'âme d'Adam Harichone acceptèrent ces 7 Commandements, et en particulier les néchamot des nations.

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-> L'âme de chacun des Bné Israël désire accomplir tous les Commandements de la Torah et s'éloigner de toute transgression, si ce n'est le yétser ara qui l'entraîne au mal ; c'est pourquoi la contrainte est utile pour les Bné Israël, afin de les aider à vaincre le yétser ara.
Par contre, l'âme des nations du monde ne les porte pas à désirer accomplir les Commandements de la Tora ; c'est pourquoi, la contrainte n'aura aucune utilité. La non-réalisation des 7 mitsvot de Noa'h prouve leur non-désir d'accomplir les mitsvot.
[Halfalgot Réouven]

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=> La réponse de Mar fils de Ravina n'est pas satisfaisante, car le fauteur reste bénéficiaire.

-> Le Kétonet Yossef explique :
Hachem a délié les nations de leur obligation des 7 mitsvot, car elles n'ont pas respecté ces 7 Lois Noa'hides. Notre guémara s'étonne : cela revient à faire bénéficier le fauteur!
Mar, fils de Ravina, répond : même si elles observent ces 7 mitsvot, elles n'en recevront aucune récompense. Cette réponse n'est pas satisfaisante, car les nations qui ont fauté en ne respectant pas les 7 mitsvot vont bénéficier d'une absence de sanction.
En fait, Rachi (guémara Baba Kama 38a) dit : "Même si les nations accomplissent les 7 mitsvot, elles ne seront pas récompensées, car elles ont été déliées de ces mitsvot ; cependant elles ne seront pas exemptées de sanctions".
Ainsi, les nations ne bénéficieront d'aucun avantage pour avoir abandonné l'observance des 7 mitsvot.

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=> Si les nations ont été déliées des 7 mitsvot, pourquoi sont-elles sanctionnées pour leur non-respect de ces mitsvot?

-> Selon le Kéli 'Hemda :
Bien que les nations aient été déliées de ces 7 mitsvot, elles sont sanctionnées pour leur non-respect, car ce sont des mitsvot rationnelles (ne pas tuer, ne pas voler...) que l'esprit humain comprend et s'oblige à appliquer, même si D. ne l'ordonnait pas.

-> Selon le Birkat Si :
Même si les nations ne sont plus soumises à un ordre divin, elles seront sanctionnées pour la non-observation de ces 7 mitsvot, car dans le projet de la Création, l'intention du Créateur était que les nations observent ces 7 Lois Noa'hides.

-> Le Méromé Sadé enseigne :
Les lois de récompense et sanction ne sont pas seulement une réaction du Ciel aux comportements des gens, mais sont aussi des lois imprimées dans la nature, depuis le début de la Création : quiconque accomplit une mitsva sera récompensé et quiconque transgresse sera sanctionné. Ainsi, même après que les nations aient été déliées de ces sept mitsvot, leur transgression entrainera une sanction "naturelle".

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+ Hachem propose aux nations d'accomplir la mitsva de la Soucca :

-> Les nations diront à Hachem : "Maître du monde, donne-nous la Torah de nouveau et nous la pratiquerons". Hachem leur répondra : "Vous êtes insensés! Celui qui a fait des efforts (de préparation) la veille de Shabat mangera le jour de Shabat, mais celui qui n'a pas fait ces efforts, qu'aura-t-il à manger le jour de Shabat? Cependant, j'ai un Commandement facile à exécuter, son nom est la Soucca; allez l'accomplir!".
Peut-on dire ainsi? Pourtant, Rabi Yéhochoua explique ainsi le verset : "Tu observeras la Loi que je t'ordonne aujourd'hui d'exécuter" (Vaét'hanan 7,11) = l'exécution aujourd'hui (dans ce' Olam Hazé), mais non demain (dans le olam aba) ; l'exécution aujourd'hui, mais la récompense n'est pas pour aujourd'hui.
[celui qui n'a pas accompli les mitsvot ici-bas dans ce monde-ci (comparé à la veille de Shabbath), ne pourra plus les accomplir dans le monde à venir (comparé au Shabbath)]
En fait, Hachem a fait cette proposition aux nations, car Il ne se montre pas sévère avec Ses créatures.

Pourquoi le Commandement de la Soucca est-il désigné : "facile"? C'est parce qu'il n'exige pas de dépense.
Aussitôt, chacun ira préparer une Soucca (cabane) sur le toit de sa maison et Hachem y fera pénétrer les rayons d'un soleil d'été (brûlant) ; chacun démolira sa Soucca et sortira, selon le verset : "Brisons leurs liens, rejetons leurs chaînes loin de nous!" (Téhilim 2,3) ...
Raba n'a-t-il pas dit que celui qui souffre (de la chaleur) est dispensé de résider dans la Soucca? Bien qu'il y ait une dispense, est-il permis de la démolir?
[selon le Chem miChmouël, ce n'est pas leur sortie de la Soucca qui les a disqualifiées de toutes récompense, mais c'et leur attitude de mépris. ]
Aussitôt, Hachem assis en rira, selon ce verset : "Assis dans les Cieux, Il en rit" (Téhilim 2,4).
[guémara Avoda Zara 3a-3b]

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-> Le Maharcha explique :
En choisissant de proposer aux nations de construire une Soucca, une cabane temporaire et fragile qui symbolise notre monde (le olam azé) temporaire, Hachem a voulu faire cette allusion aux nations : seule la réalisation des mitsvot dans ce monde-ci aurait pu vous assurer une récompense; mais les réaliser dans le olam aba, c'est déjà trop tard.

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=> Pourquoi ont-ils placé la Soucca au sommet du toit?

-> Selon Rachi :
A l'époque du Talmud, les toits n'étaient pas en pente, mais étaient plans. Une majorité de leurs activités s'effectuaient sur le toit plat, et ils y ont donc construit leur Soucca sur le toit.

-> Le Iyoun Yaakov explique :
C'est par orgueil qu'ils ont choisi l'emplacement de leur Soucca au sommet du toit; ils n'ont donc pas accompli cette mitsva de façon désintéressée (lichma). C'est pourquoi, Hachem a fait briller un soleil très chaud sur eux comme Il le fait sur les réchaïm dans le olam aba.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
C'est intentionnellement qu'ils ont placé leur Soucca sur le toit, à l'emplacement où il fait le plus chaud et où les vents soufflent plus fort, contrairement à l'emplacement dans une cour plus abritée, afin d'être dispensés de cette mitsva qu'ils dédaignaient.

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=> Pourquoi Hachem a-t-Il suscité un soleil brûlant?
Puisque Hachem a voulu donner aux nations une nouvelle occasion d'accomplir les mitsvot de la Torah, pourquoi place-t-Il devant elles un soleil brûlant, sorti de son fourneau, qui les découragera?

-> Selon le Divré Chaoul :
C'est afin que les nations ne pensent pas à accomplir les mitsvot seulement si c'est bien pour elles. Il faut que les nations sachent qu'une mitsva doit être accomplie même lorsqu'elles ne ressentent pas le bien.

-> Le Mégadim 'Hadachim nous explique :
La demande des nations d'accomplir les mitsvot dans le monde futur n'était pas recevable, d'après le verset : hayom (aujourd'hui, dans le olam azé) la'assoto (pour l'accomplir), et non pas demain (ma'har - dans le olam aba).
Lorsque Hachem leur a quand même proposé par miséricorde la mitsva de la Soucca, les nations ont pensé qu'elles étaient dignes de recevoir une récompense selon la Loi et s'en sont enorgueillies. Or, cet orgueil est une abomination pour Hachem ; c'est pourquoi Il a fait pénétrer dans la Soucca des rayons solaires brûlants, qui traduisaient la midat hadine (Attribut de Justice/Rigueur), que les nations n'ont pas supportés.

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=> La Soucca est liée à Yom Kippour réservé aux juifs. En quoi la Soucca concerne-t-elle donc les nations?

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 1) écrit :
Le jour de Kippour marque un élan de repentir (téchouva) du peuple d'Israël et son acceptation de modifier ses comportements, afin d'améliorer son état spirituel. Cet élan est aidé par l'absence du yétser ara à Yom Kippour. La mitsva de la Soucca vient juste après Kippour pour protéger et renforcer, pour toute la nouvelle année, l'état spirituel acquis à Yom Kippour, avant que le yétser ara, qui réapparait après Kippour, ne vienne baisser le niveau acquis.
C'est pourquoi, dès la sortie de Kippour, nous commençons à préparer la Soucca, protectrice comme l'Arche de Noa'h, durant 4 jours, puis nous demeurons sept jours dans cette Soucca.

Du fait que Hachem a proposé la mitsva de la Soucca aux nations, nous avons une preuve que les nations sont concernées par la téchouva, comme on le trouve dans le livre de Yona où le prophète Yona a eu la mission d'obtenir la téchouva des habitants non-Juifs de Ninive. Cependant, alors que la téchouva d'Israël fonctionne à un niveau d'intériorité (pnimi), celle des nations ne fonctionne qu'à un niveau d'extériorité (hitsoni), donc dans ce olam azé et non pas dans le olam aba (voir Baba-Batra 10b).
Puisque la téchouva concerne à un certain niveau les nations, la protection de ce niveau par la Soucca les concerne aussi.

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=> Comment expliquer le rire d'Hachem?

-> Selon le Maharcha :
On ne peut pas attribuer à Hachem le rire, car on ne peut pas Lui attribuer une action physique. Il faut donc comprendre que Hachem a suscité le rire d'Israël envers les nations lorsqu'elles ont démoli la Soucca.

-> Selon le Ein Eliyahou :
Lorsqu'un homme veut dispenser un bienfait à son prochain et que ce dernier refuse ce bienfait, en général le donateur rit du donataire qui n'a pas accepté, alors que c'était pour son bien.
C'est pourquoi, Hachem a ri des nations qui ont refusé d'accomplir la mitsva de la Soucca, qui était pour leur bien, puisqu'elle les aurait protégées du soleil brûlant.

+ Rabbi Yéhochoua ben Lévi rencontra un jour le prophète Eliyahou qui se tenait à l'entrée de la grotte (selon d'autres : du lieu de sépulture) de Rabbi Chimon bar Yo'haï ...
Rabbi Yéhochoua demanda à Eliyahou : "Quand le Machia'h viendra t-il?". Eliyahou répondit : "Va questionner le Machia'h lui-même".
Rabbi Yéhochoua demanda à Eliyahou : "Où se trouve-t-il?". Il répondit : "Aux portes de la ville". Rabbi Yéhochoua dit : "A quel signe le reconnaitrai-je?". Eliyahou répondit : "Il est assis au milieu des miséreux qui souffrent de plaies; alors que tous ces miséreux défont tous leurs pansements à la fois (nettoient la plaie) et remettent leurs pansements, lui (le Machia'h) défait ses pansements et les refait un après l'autre, car peut-être aurait-il besoin (de libérer le peuple d'Israël) et il ne veut pas retarder (cette "guéoula")".

Rabbi Yéhochoua alla donc auprès du Machia'h et lui dit : "Shalom à toi, mon Maître et mon Guide" ; le Machia'h répondit : "Shalom à toi, fils de Lévi".
Rabbi Yéhochoua lui demanda : "Quand viendras-tu, Maître?". Le Machia'h répondit : "Aujourd'hui (je viendrai)".

Rabbi Yéhochoua retourna auprès d'Eliyahou qui lui demanda ce que le Machia'h lui avait dit ... Rabi Yéhochou'a dit enfin à Eliyahou : "Le Machia'h m'a menti en me disant qu'il viendra aujourd'hui, et il n'est pas venu!"
Eliyahou haNavi répondit : "Il voulait te dire (Téhilim 95,7) : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix".
[guémara Sanhédrin 98a]

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=> Aux portes de quelle ville le Machia'h se trouve-t-il?

-> A la question de Rabbi Yéhochoua ben Lévi : "Où le Machia'h se trouve-t-il?", Eliyahou a répondu : "apit'ha déqarta" (à la porte de la ville) ; selon le Gaon de Vilna, il aurait : "apit'ha déromi" (à la porte de Rome, ou bien à la porte Sud).

-> Rachi nous explique :
Le Machia'h ne se trouve pas aux portes de la ville de Rome, mais au Gan 'Eden, à l'endroit dirigé en face des portes de Rome.

[le commentateur Ein Eliyahou demande pourquoi le Machia'h se trouve-t-il en face des portes de Rome? C'est parce que, selon le midrach (Béréchit raba 11,2), le Machia'h qui est le dernier libérateur (goel) ressemble au premier libérateur, Moché Rabénou. Du fait que Moché a grandi dans le palais royal de Pharaon en Egypte, le Machia'h doit se trouver en direction du palais impérial de la ville de Rome. ]

-> Le Maharcha s'oppose à l'explication de Rachi ; il ne lit pas "à la porte de Rome" mais "à la porte du Sud (darom)".
Ainsi, le Machia'h, né le 9 Av qui coïncide avec la date de la destruction du Temple, réside au Gan 'Eden (qui possède 4 portes d'entrée à chacun des points cardinaux) du côté de la porte Sud du Gan 'Eden qui correspond à la sagesse de la Torah.

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël, ch. 28) explique l'expression "aux portes de Rome" d'une façon imagée : les "portes de Rome" signifient la fin (sof) de la domination de Rome. Ainsi, le Machia'h ne pourra se révéler qu'à la fin de la période de la disparition de la puissance de Rome dans le monde.

[Selon Rav Dessler (tome 3, p.205), ce n'est que lorsque la civilisation de Rome disparaîtra, et avec elle l'annulation de l'attrait vers le matérialisme de ce 'Ola Hazé, que les gens seront capables de s'élever et de voir le monde sous l'angle spirituel grâce à la lumière révélée par l'arrivée du Machia'h. ]

-> Le Alchikh haKadoch (Chir Hachirim 7,6) enseigne :
Pourquoi le Machia'h se trouvait-il en face des portes de Rome et non pas en face des portes d'une ville d'Israël ? De plus, comment Rabbi Yéhochoua ben Lévi, qui habitait en Eretz Israël, a-t-il pu rejoindre la "résidence" du Machia'h en un jour (hayom) alors que le déplacement jusqu'à Rome nécessitait de très nombreux jours ? En fait, il existait en terre d'Israël une petite ville, proche de la ville de Tsipori en Galilée, où résidait l'empereur Antoninus ami de Rabbi, désignée Rome, du même nom que la capitale de l'empire Romain en Italie. Le Machia'h se trouvait donc dans cette petite ville nommée Rome, située en Israël.

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=> Pourquoi le Machia'h souffrirait-il de maladies et de plaies?

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar, si'ha 18) nous explique :
Selon la guémara (Sanhédrin 98), Rabi Yéhouda Hanassi aurait pu être le Machia'h pour sa piété et pour avoir été atteint de maladies douloureuses ; Daniel aussi aurait pu être le Machia'h pour sa piété et pour avoir souffert dans la fosse aux lions.
Ainsi, le Machia'h ne sera pas choisi parmi les Sages qui étudient la Torah, mais parmi ceux qui sont pieux et souffrent de grandes épreuves. Pourquoi?
C'est parce que ceux qui ont beaucoup souffert sont plus sensibles à la souffrance d'autrui et comprennent mieux les problèmes du prochain. Or, le Machia'h (le goël d'Israël) devra être capable de ressentir les problèmes de la Communauté (klal). C'est cette capacité de ressentir les tourments de chacun qui va conférer au Machia'h le pouvoir de guéoula, de délivrance du klal ; pour cela une des conditions est qu'il ait souffert lui-même.
C'est ainsi qu'Hachem n'a choisi Moché Rabénou pour réaliser la guéoula du peuple d'Israël exilé en Egypte qu'après l'avoir testé sur sa sensibilité à la souffrance d'un agneau.

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=> A quoi le verset : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix" fait-il allusion?

-> "Moi Hachem, à l'heure venue, vite (J'accomplirai Ma promesse" (Yéchayahou 60,22).
Il faut comprendre ainsi : si on ne le mérite pas, le Machia'h viendra au temps fixé (bé'ita), mais si on le mérite en écoutant la voix d'Hachem, il viendra plus vite (a'hichéna) aujourd'hui-même.
[guémara Sanhédrin 98a].

-> Le Yafé Talmoud écrit :
Dans la fin du verset 7 du Téhilim 95 : "im békolo
tichmé'ou" (si vous écoutez Sa voix - אִם בְּקֹלוֹ תִשְׁמָעוּ), les lettres finales מ, ו et ו ont une valeur numérique totale 40+6+6 = 52, la même que celle du nom (Eliyahou - אליהו) : 1+30+10+5+6 = 52.
Cette guématria commune fait allusion au fait que le Machia'h se révélera sur Terre juste après qu'on ait entendu la voix d'Eliyahou haNavi venu nous annoncer la délivrance (guéoula).

-> Selon le Maharcha :
La réponse du Machia'h : "Aujourd'hui (hayom)" ne doit pas être prise à la lettre, car selon la guémara (Erouvine 42b), Eliyahou haNavi viendra nous annoncer, la veille, la bonne nouvelle de la guéoula. En effet, ce verset du prophète Malakhi précise : "Je vous enverrai le prophète Elie avant qu'arrive le jour de Hachem" (Malakhi 3,23).

[Certains de nos Sages expliquent que du fait que le Machia'h pansait une plaie après l'autre, afin de ne pas retarder éventuellement son arrivée, est une preuve qu'il arrivera le jour même (hayom) ; dans cette guéoula a'hichéna (devancée), le Machia'h arrivera à l'instant où les mérites d'Israël seront suffisants sans attendre plus longtemps, accompagné d'Eliyahou haNavi.
Par contre, c'est dans la guéoula bé'ita (en son temps) qu'Eliyahou précédera d'un jour l'arrivée du Machia'h. ]