Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Quand un juif visite Jérusalem pour la première fois, ce n'est pas la première fois, c'est une sorte de retour aux sources.
Comme le dit rabbi Na'hman de Breslev : 'Tout dans ce monde a un cœur, le cœur lui-même a son propre cœur.'
Jérusalem est le cœur de notre cœur, l'âme de notre âme.
[Elie Wiesel]

La Jérusalem du monde à Venir

+ La Jérusalem du monde à Venir :

-> "Et Hachem créera sur toute l'habitation du mont Sion et sur ceux qui y sont invités, une nuée et une fumée pendant le jour" (Yéchayahou 4,5).
Quel est le sens de la phrase : "Et sur ceux qui y sont invités"?
Rabba dit que Rabbi Yo'hanan dit : La Jérusalem du monde à Venir (olam aba) n’est pas comme la Jérusalem de ce monde.
En ce qui concerne la Jérusalem de ce monde, quiconque veut y monter peut y monter. Par rapport à la Jérusalem du monde à Venir, seuls ceux qui y sont invités peuvent y monter.
[guémara Baba Batra 75b]

-> Le 'Hafets 'Haïm commente :
Dans ce monde, quiconque le souhaite peut se rendre à Jérusalem quand il le veut. Mais la Jérusalem du monde à Venir nous ne pourrons pas y aller à moins d'y être invités.
Si je suis déjà en terre d'Israël lorsque le machia'h viendra, il y a un espoir que je ne sois pas chassé de là. Mais si je reste ici (dans la ville de Radin), qui sait si je ferai partie de ceux qui mériteront d'aller en terre d'Israël?
[ hé'Hafets 'Haïm 'hayav ouPaalo - vol.2, p.608 ]

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-> b'h, également le commentaire du 'Hatam Sofer sur cette guémara : https://todahm.com/2019/07/07/9532-2

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-> "Et ce sera (véaya), l'endroit que Hachem votre D. choisira pour y résider son Nom ... " (Ré'é 12;11)

Le rabbi David Feinstein (dans son Kol Dodi), nous rapporte la guémara (Baba Batra 75b) nous disant que dans le futur la ville de Jérusalem s'appellera : Hachem.
En effet, elle a pour rôle principal/primaire d'être le lieu d'accueil de la présence divine.

-> Le Maharcha explique que la guémara (Baba Batra 75b, se basant sur un midrach), nous apprend que, dans les temps futurs, Jérusalem sera grande comme toute la terre d'Israël, et le Temple sera grand comme Jérusalem.

[ainsi dans ce monde-ci, on peut facilement accéder à davantage de proximité avec Hachem : une seule personne qui étudie alors Hachem vient avec elle étudier, on L'appelle en prière alors Il nous écoute, dans la Amida on est élevé dans la réalité céleste la plus élevée où même les anges ne peuvent pas accéder (on est en face à face avec Hachem), lorsque l'on souffre ou est malade alors la présence Divine est davantage là et souffre avec nous, ...
Cependant, dans le monde à Venir, notre proximité avec Hachem, va dépendre de nos actions et de notre sainteté dans le monde actuel. Nos mérites (mitsvot) sont ce qui définira nous positionnement éternel avec papa Hachem.
En ce sens : actuellement tout le monde peut accéder librement à la ville sainte de Jérusalem, mais dans le monde à Venir, rien n'est acquis!
Ainsi, nous devons agir de notre mieux, y aspirer, et prier Hachem qu'on aura cet honneur énorme d'être au plus proche de Lui! ]

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[N'oublions pas qu'attendre à chaque instant le machia'h c'est une mitsva (demande d'Hachem), mais c'est aussi un état d'esprit de "ne pas remettre à plus tard" ce qu'on peut faire (car après sa venue on ne pourra plus être récompensé pour nos mitsvot, car il n'y aura plus de libre arbitre, la volonté de D. sera alors trop claire à nos yeux), c'est une façon de s'interroger : est-ce que si le machia'h venait maintenant je serais bien prêt spirituellement pour accueillir la nouvelle réalité qu'il y aura? ... ]

"Se référant à la terre d'Israël, le verset déclare que "les yeux d'Hachem sont constamment [dirigés] sur elle" (Ekev 11,12).

-> Le Alchikh haKadoch (sur ce verset avec Roch Hachana 17b) demande quelle est la pertinence de souligner que les yeux d'Hachem sont "toujours" [dirigés] sur cette terre?

Le Alchich haKadoch répond que la terre d'Israël n'est pas sous la juridiction d'un Ange Tutélaire/gardien, mais qu'elle est gouvernée directement par Hachem Lui-même (sans aucun intermédiaire), faisant référence à la hachgakha pratit, la providence personnelle dont jouissent les habitants de la terre d'Israël, par opposition à la hachgakha klalit, une providence Divine plus générale qui gouverne les autres nations du monde.
En tant que telle, la terre d'Israël est jugée différemment de tous les autres pays. En effet, tous les autres pays sont jugés à Roch Hachana et le verdict de ce jugement dure jusqu'au Roch Hachana suivant.
Par conséquent, si une nation est jugée favorablement à Roch Hachana, sa terre recevra la pluie dont elle a besoin cette année-là, même si son comportement s'aggrave au fil de l'année.
Inversement, si les actions d'une nation étaient insuffisantes à Roch Hachana, elle ne recevrait toujours pas assez de pluie tout au long de l'année, même si elle se repentait de ses mauvaises actions après Roch Hachana.

Cependant, la terre d'Israël est différente. En effet, elle est toujours jugée.
Par conséquent, même si le jugement d'Hachem à Roch Hachana détermine la quantité de pluie que la terre recevra cette année-là, l'endroit où elle tombe dépend des actions du peuple juif, jugées sur une base constante.
Ainsi, si Hachem a déterminé à Roch Hachana que la nation juive ne méritait pas de recevoir beaucoup d'eau, mais qu'au cours de l'année, elle s'est repentie et a augmenté son niveau de dévouement envers Lui, alors, bien que les précipitations soient encore rares (comme cela a été décrété à Roch Hachana), la pluie tombera néanmoins au bon endroit et au bon moment, donnant à la terre suffisamment d'eau pour qu'elle prospère.

-> "Le Temple doit être situé à l'endroit le plus haut de la terre d'Israël, et Israël est la terre la plus haute de toutes les autres"
[guémara Zéva'him 54b]

-> Le terme "haute" (guavoha) n'a pas ici le sens de hauteur physique, mais le sens d'un haut niveau de sainteté (kédoucha) qui règne en terre d'Israël, et notamment à Jérusalem, à l'emplacement du Temple.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

=> quand on parle de monter en Israël (alya), il s'agit principalement du fait de monter dans une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que de là où l'on vient.

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-> Le Maharcha (Kidouchin 69a) dit que le monde est sphérique et que la terre d'Israël et le Temple sont situés au centre du monde.
Cela implique d'être plus proche des portes du Ciel par lesquelles le flux de spiritualité descend sur terre, en accord avec le verset : "[Israël] un pays sur lequel veille Hachem ton D. constamment" (Ekev 11,12) [en dehors d'Israël, c'est l'ange Tutélaire du pays qui est en charge des besoins, tandis qu'en Israël c'est directement Hachem. ]
C'est en raison de cette proximité avec les "portes" du Ciel que la terre d'Israël et l'emplacement du Temple sont considérés comme les lieux les plus "hauts" du monde.
[haMakné - Kidouchin 69a]

La terre d’Israël (selon le rav Kook)

+ La terre d'Israël n'est pas seulement un élément extérieur, une possession matérielle de la nation. Elle n'est pas non plus un outil pour réaliser l'unité et renforcer notre existence physique et même spirituelle.
Au contraire, l'essence de la terre d'Israël est liée à la vie même du peuple juif.
Par conséquent, il est impossible de comprendre la sainteté de la terre d'Israël ou notre amour pour elle par une simple justification intellectuelle.

Essayer de comprendre la terre d'Israël comme un élément purement extérieur qui unifie la nation, ou comme un outil pour renforcer l'identité juive en exil, ou même comme un outil pour renforcer la foi, la crainte de D. et la pratique des mitsvot, c'est faire fausse route.
Les fondements de ces conceptions sont faibles comparés à la puissance sacrée de la terre d'Israël.
[rav Avraham Kook - Orot - Erets Israel 1]

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-> Notre objectif ne doit pas être uniquement la Délivrance de l'Égypte, la guérison d'une maladie, la sortie de la pauvreté et de l'obscurité aveuglante. Nous ne devons pas aspirer à nous débarrasser simplement de la négativité. Cette impulsion déprime l'âme et ne donne aucun sens à la vie. D. ne nous a pas créés pour cela ...

Nous devons plutôt aspirer à être pleins de grandeur, avec la joie dans l'âme, pleins d'une vie renouvelée qui fait briller la lumière dans toutes les directions où nous nous tournons ...
Vers Toi, uniquement vers D. = c'est Ta grandeur que nous recherchons, que nous espérons et que nous attendons. C'est vers la terre d'Israël que nous venons ; nous aspirons à notre délivrance et à celle de nos âmes.
Il ne s'agit pas d'être sauvé des chaînes de l'exil ... Non!
Il s'agit de quelque chose de bien plus grand. Nous recherchons la lumière, le flux de vie provenant de la source du Saint des Saints ... nous regardons vers la terre sainte, la terre de la vie.
[rav Avraham Kook - Kévatsim Miktav Yad Kodcho 1 - Jérusalem 7]

La terre d’Israël = davantage de conscience d’Hachem

+ La terre d'Israël = davantage de conscience d'Hachem :

"Je descendrai en Égypte avec toi, et Je t'en ferai remonter" (Vayigach 46,4)

-> L'apparente redondance du verbe "faire remonter" est doublé (aalé'ha gam alo - אַעַלְךָ גַם עָלֹה) peut s'expliquer par le principe suivant : lorsqu'un élève n'est pas très brillant, l'enseignant doit condenser ce qu'il enseigne pour que son élève puisse le comprendre. En revanche, lorsqu'un élève est brillant, l'enseignant n'a pas besoin de simplifier autant la matière.
Ce verset fait allusion à cette idée. Alors qu'il vivait en terre d'Israël, Yaakov avait pu servir Hachem avec une grande clarté d'esprit. Il craignait qu'une fois qu'il aurait quitté la terre [sainte] d'Israël, son intellect soit diminué, et donc sa conscience divine, et donc son adoration de D.
En conséquence, Hachem promit à Yaakov de réduire suffisamment Son flux Divin, ce qui signifie qu'Il "simplifierait" la conscience Divine en l'habillant en termes nécessitant moins de clarté intellectuelle, afin que Yaakov puisse la recevoir même en dehors de la Terre d'Israël.

C'est ce que le verset entend par "Je descendrai en Égypte avec toi". En quelque sorte, D. allait se condenser, c'est-à-dire sa lumière, en dehors de la terre d'Israël pour le bien de ceux qui le servaient là-bas.
Hachem poursuit ; "et Je t'en ferai remonter", ce qui signifie que "lorsque vous (tes descendants) reviendrez [littéralement "remonter"] sur la terre d'Israël, vous atteindrez à nouveau le niveau supérieur".

C'est ce à quoi fait allusion le double emploi du verbe "faire remonter" (אַעַלְךָ גַם עָלֹה), qui implique une élévation à la fois pour Yaakov et pour la Chékhina (Présence Divine) elle-même, pour ainsi dire.
La deuxième occurrence du verbe "remonter" (עָלֹה) fait donc allusion à la Chékhina, laissant entendre qu'elle aussi connaîtra une ascension lorsque Yaakov (ses descendants) retournera en terre d'Israël et servira D. sur un plan spirituel plus élevé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> On voit que la terre d'Israël est un lieu particulièrement propice à l'expansion de la conscience divine.
Et lorsque nous sommes situés en dehors, Hachem se "réduit" pour nous permettre de Le servir dans cet environnement de moindre intensité spirituelle que la terre d'Israël.

Rabbi Yéhouda enseigne : Heureux est la part de celui qui mérite de résider en Terre Sainte car tout celui qui a ce mérite peut attirer la rosée du Ciel sur la terre et par conséquent, s'unir durant son vivant à la sainteté de la terre. Il méritera également par la suite de s'unir à la Terre Sainte des mondes supérieurs.
[Zohar (המתורגם) - A'haré Mot 72b]

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-> Le Réchit 'Hokhma (téchouva 6,51) écrit que la prophétie ne se trouve qu'en terre d'Israël car celle-ci a un niveau d'élévation bien plus grand que les autres terres, comme il est écrit: "Les yeux d'Hachem ton D. sont dessus" (Ekev 11,12).
Ainsi, il est rapporté dans le midrach que Rabbi Yossi ben 'Halafta dit à son fils Rabbi Ichmaël : tu souhaites voir la Présence Divine dans ce monde ici-bas? Affaire-toi à étudier la Torah en terre d'Israël!

La ville de ‘Hévron

+++ La ville de 'Hévron :

"Il vint jusqu'à 'Hevron" (Chéla'h Lé'ha 13,22)

-> Lorsque Kalev est venu à Hévron [à Méarat haMakhpéla] : "Il alla se prosterner sur les tombes des Patriarches. Il dit : Pères du monde, priez pour moi afin que je sois sauvé du mauvais conseil des autres explorateurs." (guémara Sota 34b).

-> Le Ramban ('Hayé Sarah 23,19) écrit que l'acquisition du Méarat haMakhpéla est écrite dans la Torah pour faire connaître le lieu de sépulture des Patriarches (Avot) puisque nous sommes obligés de l'honorer.
Le Min'hat Elazar (dans son shu"t 1:68) écrit qu'honorer les tsadikim et nos Patriarches consistent à aller prier sur leurs lieux de sépulture.

-> Rabbénou Bé'hayé ('Hayé Sarah 23:2) écrit à propos de Kiryat Arba, appelée aussi 'Hévron, que quiconque y est enterré est relié en haut, dans la ville d'Hachem, aux 4 camps de la Ché'hina ('Hevron, a pour racine 'hibour, qui signifie relier). Ce n'est pas pour rien que les Avos l'ont désiré.
De là, les âmes méritent d'être connectées à leur racine qui est le Kissé haKavod (le "Trône Divin de Gloire").

-> Le Zohar (Béréchit 38b) nous informe que les portes du Gan Eden se trouvent près de l'entrée du Méarat haMakhpéla.

-> Le Zohar (1;127a) nous enseigne que "l'entrée du paradis (Gan Eden)" correspond à la caverne de la Ma'hpéla, située à 'Hévron, et tous les êtres humains passent à travers cette caverne lorsqu'ils quittent ce monde.
Le Zohar fait également mention du fait qu'après qu'Avraham soit entré dans la caverne pour l'inspecter, il aperçut "une porte ouverte vers le paradis", et "de plus, il vit une lumière brillante qui éclairait la caverne".
[En hébreu, la racine à l'origine du mot 'Hévron, signifie : "joindre" ('hibour). C'est un lieu de jonction entre le Ciel et la terre. Il en ressort une notion de perception d'une lumière, et d'un lieu de passage entre 2 domaines (la terre et le Ciel). ]

-> Le Zohar (paracha Lé'h Lé'ha - p.81a) nous explique que le nom : 'Hevron vient du mot : 'Hibour, car dans la grotte de Makhpéla se trouve l'ouverture du Gan Éden, le monde d'ici-bas et le monde futur étant reliés.

-> Le Zohar ('Houkat 183a) nous dit que le lieu de l'enterrement de Moché et la caverne où sont enterrés Aharon et Myriam sont tous reliés.
Rabbi 'Haïm Vital (Hagahot 4) explique ces cavernes (où ils sont enterrés) sont liés entre eux, mais également avec Méarat haMakhpéla pour les relier aux Patriarches.

-> Le Mégalé Amoukot (Bé'houkotaï 25) rapporte que toutes nos prières montent par le Méarat haMakhpéla.

Nombreux sont ceux qui ont prié dans cet endroit spécial. Qui fut le premier à y prier?
Au-delà des odeurs spirituelles élevées qui s'y trouvent, Avraham a également vu une lumière émerger au milieu de la grotte. C'est là qu'il priait et c'est là qu'Hachem lui parlait. C'est pourquoi il désirait cet endroit.

-> Le midrach (Eikha Pessikhta Rabbati 24) raconte que Yirmiyahou y a prié au moment de la destruction du 1er Temple, lorsque les ennemis sont entrés dans le heichal et l'ont brûlé.

-> Plus tard dans l'histoire, nous avons une lettre du Rambam, dans laquelle il raconte qu'il est allé de Jérusalem à 'Hevron, où il a prié à la Méarat haMakhpéla. Il écrit que ces 2 jours (le 6 et le 9 mar'hechvan) : "j'ai fait le vœu que ce soit pour moi comme un Yom Tov avec prière, joie, nourriture et boisson." [rapporté dans le Séfer 'Harédim - mitsva hatéchouva - fin chap.3]

-> Le Bartenoura écrit dans une lettre :
"Je n'étais pas encore dans la ville sainte de Jérusalem car je suis allé à 'Hevron et j'y ai habité pendant de nombreux jours jusqu'à ce que le fait d'y vivre me soit tellement cher, presque plus que Jérusalem (kim'at yoter mi' Yérouchalayim)".
Il existe également une tradition selon laquelle l'enterrement à 'Hévron est préférable à celui de Jérusalem". [Darké Tsion - p. 52]

Dans une lettre que le Ramban (fin de son Torat haAdam) adresse à son fils, Rabbi Na'hman, il fait part de son projet de se rendre à 'Hevron pour prier là où les Avot sont enterrés et pour se faire une sépulture à proximité.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Erouvin 19a) compare la Méarat HaMa'hpéla aux organes du corps d'une femme qui permettent le développement d'un bébé en elle.
Il écrit que tout comme le corps d'une femme contient de nombreuses veines et organes qui mènent à son utérus, où un fœtus se développe, de même, notre monde contient des "artères" qui mènent au Gan Eden.
Ces artères se trouvent dans la ville de 'Hevron, plus précisément à la Méarat HaMa'hpéla.

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"S'il te plaît, ne m'enterre pas en Egypte" (Vayé'hi 47,29)

Une des 3 explications de Rachi est : les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines.
[Ils sont obligés d'endurer la souffrance de rouler à travers des tunnels pour atteindre la terre d'Israël pour la résurrection des morts]

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 111b) enseigne qu'au moment de la résurrection des morts, les tsadikim vont jaillir et se lever à Jérusalem.

=> Quel est l'intérêt de l'enterrer à 'Hevron, si Yaakov devra quand même subir des souffrances pour atteindre Jérusalem?

-> Le Mérafsin Igri répond que ceux qui sont enterrés en dehors d'Israël devront rouler dans le sol jusqu'à atteindre Jérusalem, et là ils ressusciterons.
Par contre, ceux qui sont enterrés ailleurs qu'à Jérusalem, vont d'abord revenir à la vie là où ils sont enterrés, et ensuite ils pourront marcher normalement jusqu'à Jérusalem.
Cette cette première douleur (rouler dans le sol) que Yaakov voulait éviter.

-> Le Arizal écrit qu'il existe une cavité souterraine qui relit directement la grotte de Ma'hpéla ('Hebron) au Kotel. D'ailleurs, c'est par ce trajet que chaque veille de Shabbath, après le midi juif, nos Patriarches vont au Kotel.
On comprend mieux pourquoi, Yaakov ne s'est pas préoccupé d'être enterré à 'Hebron.

-> Le rav David Twerski (le premier Rabbi de Tolna) rapporte les paroles de nos Sages que si une personne est méritante, des anges Célestes vont amener sont cercueil jusqu'en terre d'Israël, au moment de la résurrection des morts, lui évitant ainsi les douleurs liées au déplacement.
De même, les anges vont retirer d'Israël ceux qui ne méritent absolument pas d'y être ressusciter.
C'est pourquoi, Yaakov a insisté pour être enterré en terre d'Israël, car dans son énorme humilité, il ne se considérait pas comme un tsadik, ne méritant pas que les anges viennent l'apporter en Israël.

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-> b'h, voir également la grandeur de nos tsadikim après leur mort : https://todahm.com/2020/07/20/14197-2

Humilité & terre d’Israël

+ Humilité & terre d'Israël :

-> Pour accéder à la sainteté de la terre d'Israël et la ressentir, l'humilité et la soumission à Hachem sont nécessaires, comme il est dit : "les humbles hériteront de la terre d'Israël" (va'anavim yirchou arets - Téhilim 37,11).

Cela explique pourquoi la terre d'Israël est acquise dans la souffrance (guémara Béra'hot 5a), car la souffrance entraîne la soumission à Hachem.
Le nom : "érets Kéna'an" (Chéla'h Lé'ha 13,2) fait allusion à cette idée, car il est lié à "hachnaa" (la soumission).

Cette idée est basée sur "Hachem et celui qui est orgueilleux ne peuvent pas vivre dans le même monde" (én ani véhou yé'holin ladour bolam - guémara Sota 5a).
Or, la terre d'Israël est la terre de la Ché'hina, comme il est dit : ""Les yeux de D. y [en terre d'Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12)
[ainsi, si l'on veut mériter d'y vivre, on se doit d'être humble, et à défaut on s'expose à des souffrances pour vraiment l'être. ]

-> La Présence Divine n’a jamais, et ne quittera jamais le Kotel.
[ex: midrach Chémot rabba 1,2 ; midrach Bamidbar rabba 11,2 ; midrach Chir haChirim rabba 2,22]
-> Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
[guémara Sotah 5a]
=> Partout dans le monde, dès qu'une personne devient orgueilleuse, alors Hachem va la quitter. En effet, il ne peut y avoir que l'un ou l'autre : soit D., soit de l'orgueil!
Cependant, l'exception à cette règle se trouve au Kotel, où la Présence Divine y réside toujours.
==> Ainsi, le rav Karelenstein affirme que d'une certaine façon au Kotel, l'orgueil est forcée de partir, ce qui entraîne le fait que tout visiteur ressent naturellement davantage d'humilité en ce lieu.

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-> Le verset dit : "la terre est très très bonne" (tova haarets méod méod - Chéla'h Lé'ha 14,7)
Ceci est relié à : "méod méod hévé shéfal roua'h" (soit très très humble - Pirké Avot 4,4), car c'est ce qui est requis pour la terre d'Israël.

Avec cette idée, nous pouvons comprendre les mots d'Hachem à Moché : "chéla'h lé'ha anachim" (envoie toi-même des hommes pour explorer le pays - v.13,2), ce à quoi Rachi commente : "lédaté'ha" (à ta discrétion - לְדַעְתְּךָ).
Une signification plus profonde de "lédaté'ha" est qu'Hachem dit à Moché d'envoyer des gens qui sont liés à son esprit et à ses traits de caractère, celui d'être humble comme Moché, qui était un "anav méod mikol ha'adam" (extrêmement humble, plus que tout autre Homme).
[ainsi, le principal conseil d'Hachem est si tu envoies des gens en Israël, alors l'essentiel est qu'ils sont humbles. ]

Sur la base de ce que nous avons mentionné, nous pouvons comprendre pourquoi les explorateurs (méraglim) n'ont pas mérité la terre d'Israël, comme l'atteste le verset : "koulam anachim raché bné Israël éma" (v.13,3) = ils étaient de grands tsadikim, mais "raché bné Israël éma" = ils étaient orgueilleux, manquant d'humilité.
C'est ainsi que nous pouvons comprendre le Zohar que les explorateurs voulaient nous empêcher d'entrer en terre d'Israël, car ils pensaient qu'ils ne resteraient plus les dirigeants une fois que nous serions entrés. Ils savaient en effet que l'humilité était nécessaire pour la terre d'Israël et qu'en raison de leurs lacunes dans ce domaine, ils ne seraient pas en mesure d'en être les dirigeants.

Qui est entré en terre d'Israël? Kalev et Yéhochoua, qui possédaient l'humilité.
Ceci nous est montré par Kalev dans ""vé'avdi Kalev ékev aïta roua'h a'héret imo"(Chéla'h Lé'ha 14,24), car "ékev" fait référence à l'humilité comme dans : "ékev anava" (Michlé 22,4). [de même "ékev" est le "talon", la partie la plus basse du corps, qui est constamment piétinée. ]
Quant à Yéhochoua, le Targum Yéhonathan Ben Ouziel fait remarquer que lorsque Moché a vu son humilité, il a appelé Hochéa Yéhochoua. [une partie de son humilité a été acquise par sa proximité avec son Rabbi, Moché, le plus humble des hommes. ]
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Les explorateurs ont dit à propos de la terre d'Israël : "erets o'hélet yochvéa" (une terre qui dévore ses habitants - Chéla'h Lé'ha 13,32)

Le rav Méïr Yé’hiel haLévi (l’Ostrovtzer Rabbi) interprète cela comme signifiant qu'il n'est pas possible de rester à un seul niveau spirituel dans cette terre, car "yochvéa" a comme racine "yochèv" (s'asseoir), ce qui signifie : s'asseoir et rester à un seul niveau spirituel.
Tout particulièrement en terre d'Israël, il faut toujours gravir des échelons. Sinon, on tombe spirituellement.

Comme il est extrêmement difficile de s'élever constamment, qui peut accomplir une telle chose?
Kalev dit donc "alo naalé", ce à quoi Rachi explique : "Même si notre destination était dans les cieux et qu'il nous disait de faire des échelles et de monter là-haut, nous réussirions". En d'autres termes, nous monterons sûrement (en faisant de notre mieux), petit à petit, pas à pas, tout comme quelqu'un qui monte sur une échelle.

[on voit donc l'idée qu'en terre d'Israël, on ne doit pas être orgueilleux en pensant être à un haut niveau personnel, au point de se reposer/s'asseoir sous nos lauriers. Au contraire, on doit être humble et constamment être dans une dynamique d'ascension spirituelle. ]

Habiter en Terre d’Israël & impact sur nos fautes (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Habiter en Terre d'Israël & impact sur nos fautes (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Rabbi Elazar dit : Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"
comme il est écrit : "L'habitant ne dira pas : 'Je suis malade' ; le peuple qui habite sur la Terre [sainte] est sans faute" (Yéchayahou 33,24).
[guémara Kétoubot 111a]

-> Le peuple d'Israël a terriblement souffert pour les fautes qu'il a commis sur la Terre [d'Israël].
Il a été assiégé, conquis et exilé. Comment, dès lors, Rabbi Elazar peut-il dire : "Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"?

Lorsqu'une personne commet une faute, elle crée un ange maléfique appelé Faute.
Rabbi Elazar fait référence à ce mauvais ange. L'ange Faute s'adresse à D. et demande à être nourri. En droit, D. pourrait répondre : "Va vers celui qui t'a créé", et la Faute tuerait alors le fauteur.
Cependant, dans sa miséricorde, D. lui-même soutient la faute afin que le fauteur vive et ait la possibilité de se repentir.
La tolérance de D. est décrite dans le verset suivant : "Qui est un D. comme Toi, qui supporte la faute?" (Mikha 7,18).

La plupart des souffrances qui assaillent l'homme dans ce monde lui sont envoyées par les mauvais anges qu'il a lui-même créés, comme il est écrit : "Tu nous ont consumés par nos fautes" (Yéchayahou 64,6 ; Alchikh haKadoch).

Cependant, la sainteté de la Terre [d'Israël] est telle qu'elle contribue à détruire [l'ange] Faute le jour même de sa création, afin que la Terre [d'Israël] ne soit pas contaminée par ces anges destructeurs ...

En Terre [d'Israël], il existe une aide spéciale pour détruire le mauvais ange le jour même de sa création, afin que vous "ne souilliez pas votre Terre, que Hachem, votre Dieu, vous a donnée en héritage" (Ki Tétssé 21,23).

C'est le sens de l'expression "Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute". Puisque la terre est plus sainte, il est plus facile d'effacer le mauvais ange, et l'on peut être sans Faute.
Le fauteur, bien sûr, sera puni s'il ne se repent pas.

Lorsque le mauvais ange s'accroche à une personne, il la rend spirituellement malade.
Mais dans la Terre [d'Israël], il n'y a pas de mauvais ange. Ainsi, "l'habitant [de la Terre sainte] ne dira pas : 'Je suis malade', [car] le peuple qui l'habite est sans Faute".
[Bénayahou]

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-> Rabbi Elazar dit : Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"
comme il est écrit : "L'habitant ne dira pas : 'Je suis malade' ; le peuple qui habite en elle [la Terre sainte] est sans Faute" (Yéchayahou 33,24).
Ravina dit à Rav Achi : "Nous apprenons cela de ceux qui souffrent de maladies physiques".
[guémara Kétoubot 111a]

-> L'expiation vient du fait d'habiter "en elle" = d'être attaché à l'essence de la Terre [d'Israël], qui est sa spiritualité, plutôt que d'y vivre pour d'autres raisons.
Une personne qui habite la Terre [d'Israël] afin d'accomplir les mitsvot qui y sont liées mérite que ses fautes soient pardonnés.

Ainsi, "l'habitant ne dira pas : 'Je suis malade'" = l'âme d'une personne qui a fauté est malade. L'âme de l'habitant de la Terre [d'Israël] n'est pas malade, car même s'il a fauté, il est pardonné et son âme est guérie.
"le peuple qui habite en elle" = attaché à son essence, "est sans Faute."

Le peuple d'Israël a été exilé de la Terre [d'Israël] pour ses fautes parce qu'il y habitait pour profiter de ses richesses plutôt que pour observer ses mitsvot spéciales.
C'est ce que Ravina voulait dire lorsqu'il a déclaré à Rav Achi : "Nous apprenons cela de ceux qui souffrent de maladies physiques" = si nous voyons quelqu'un souffrir physiquement parce que le climat de la terre ne lui convient pas, et qu'il choisit pourtant d'y rester, nous pouvons être certains qu'il aime vraiment la terre pour son essence spirituelle.
[Bénayahou]

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+ Les fautes des juifs en Israël vs juifs en dehors d'Israël :

-> Hachem n'a pas brûlé le Temple lui-même parce qu'il s'agissait d'une garantie prise pour la dette des fautes d'Israël (Midrach Chémot rabba 51,3).
[les Sages apprennent qu'un messager de la cour céleste, l'ange Gabriel, a été envoyé pour brûler le Temple - Yalkout Chimoni Eikha 1009]

-> Avec chaque faute, un ange de destruction, appelé Faute, est créé.
Rabbi Moché Cordovero explique ce concept en relation avec le verset "Qui est un D. comme Toi, qui supporte la faute?" (Mikha 7,18) = [l'ange de destruction] Faute s'adresse à D. et lui demande sa subsistance. En droit, D. pourrait répondre : "Va vers celui qui t'a fait", et la Faute tuerait le fauteur. Cependant, dans sa miséricorde, D. lui-même soutient l'ange Faute [en l'alimentant pour qu'il existe pour ne pas qu'il vienne s'alimenter chez fauteur] afin que le fauteur vive et ait la possibilité de se repentir.

Le fauteur inflige donc le dommage ultime, il fait en sorte que les forces du mal tirent leur subsistance de la sainteté, et il doit payer pour cela.
Toutefois, cela ne s'applique qu'à l'étranger, car "quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute" (guémara Kétoubot 111a).
La sainteté de la Terre sainte contribue à détruire l'ange Faute le jour même de sa création, afin que la Terre ne soit pas contaminée par les mauvais anges. Le peuple peut avoir des péchés, mais pas les mauvais anges, les destructeurs, qui sont créés à partir du péché.

Ainsi, lorsque le roi David se confesse en disant : "J'ai fauté contre Hachem" (II Chmouëm 12,13), le prophète Nathan lui dit : "Hachem a aussi effacé ta faute, tu ne mourras pas" (ibid.).
A qui ce "aussi" peut-il faire référence?

Selon le Zohar, seul D. peut pardonner les fautes. Le terme "ta faute" fait référence au ange mauvais/destructeur qui a disparu et a été effacé (Zohar - Noah 73b).
En conséquence, le roi David confessa : "J'ai fauté contre Hachem" = non seulement en fautant, mais aussi en faisant en sorte qu'Il nourrisse des anges de destruction qui, autrement, tueraient le fauteur qui les a créés.

Le prophète Nathan a répondu : Outre le fait que votre confession [des fautes] est digne de détruire l'ange du mal, D. la détruira également pour une autre raison : vous vivez dans "la Terre dont Hachem votre D. prend soin ; les yeux de Hachem votre D. sont toujours sur elle, du début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12). Vous pouvez être sûrs que "vous ne mourrez pas" de la main de l'ange Faute, car elle a déjà péri.

Il s'ensuit que les justes de la Terre [d'Israël] ne sont pas pris par les fautes du peuple, mais par les anges de la destruction créés par ces fautes.
Et puisqu'il n'y a pas d'anges de la destruction dans la Terre [d'Israël], il faut que les justes de la Terre [d'Israël] soient pris en charge par les juifs à l'étranger, conformément aux lois sur les dommages.
Ainsi, les juifs de l'étranger sont tenus de pleurer la mort d'un tsadik dans la Terre [d'Israël], car ce sont leurs fautes qui l'ont causée.

C'est ainsi que Yéchayahou dit : "Le tsadik périt, et personne ne le prend à coeur ; les hommes d'amour bienveillant sont enlevés, et personne ne comprend que le tsadik a été enlevé à cause du mal" (Yéchayahou 57,1).
Les "hommes d'amour bienveillant" désignent les juifs vivant dans la Terre [d'Israël], que D. gouverne avec l'attribut de l'amour bienveillant, contrairement aux autres pays, qu'Il gouverne avec une stricte justice.

Les juifs de la Terre [d'Israël] sont mentionnés en même temps que le lieu d'où ils sont originaires, comme dans "Yosse ben Yo'hanan, un homme de Jérusalem" (Pirké Avot 1,4), car ils y sont liés.
Les juifs à l'étranger ne sont pas liés à leur ville natale.

Dans le verset, "l'homme" désigne le juif à l'étranger.
Ainsi, Yéchayahou dit : "Le tsadik périt, et aucun homme [à l'étranger] ne le prend à cœur [car ils ne comprennent pas que le tsadik a péri à cause de leur faute]".
Le prophète explique ensuite : Les "hommes de bonté" = les tsadikim du pays, "sont enlevés, et personne ne comprend que le tsadik a été enlevé à cause du mal" des juifs de l'étranger.

De même, la destruction du Temple doit être due au fait que les juifs vivaient à l'étranger.
Dans le cas du premier Temple, il s'agit des juifs qui avaient été exilés à Babylone dans une phase antérieure [à sa destrucvtion] avec le roi Yéhoyakin.
Yé'hezkiel (v.21,11-12) leur dit que lorsque la mauvaise nouvelle de la destruction du Temple leur parviendra à Babylone, ils devront pleurer excessivement, car ils en sont la cause.

"Toi, fils de l'homme, gémis en te brisant les reins" (Yé'hezkiel 21,11) = Hachem demande au prophète Yé'hezkiel : "Lorsque tu gémis [pour la destruction du Temple], plie ton corps en deux pour symboliser que la destruction a été causée par deux choses : les péchés eux-mêmes et les mauvais anges créés à partir de ces péchés."
Ils [les juifs de Babylone] lui demanderont (à Yé'hezkiel) : "Pourquoi gémis-tu?" = nous avons déjà été exilés à Babylone, toi et nous ; le fait que nous n'étions pas là à ce moment-là montre que ce n'est pas notre faute si le Temple a été détruit.
Tu leur répondras : Je gémis "à cause des nouvelles qui arrivent" = précisément parce que nous ne sommes pas dans le pays, et que les nouvelles doivent nous parvenir ici. En effet, si nous étions dans le pays, nous pourrions être sûrs que D. n'aurait pas enlevé ce qu'il y a de meilleur [le Temple], car il n'y a pas dans le pays de mauvais anges nés de la faute.
Mais nous, nous les avons (les anges destructeurs résultant de nos fautes).
C'est pourquoi "tous les cœurs vont fondre" = car la destruction du Temple est notre faute (les juifs de dehors d'Israël)!
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2,4]