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"Alors qu'il était sur le point d'entrer en Egypte, il dit à Saraï son épouse : Voici, je savais que tu es une femme de belle apparence" (Lé'h Lé'ha 12,11)

-> La guémara (Yoma 28b) dit que Avraham observait la Torah toute entière, même si elle n'avait pas encore été donnée.

-> Rachi écrit qu'en raison de son niveau de modestie, Avraham n'avait encore jamais regardé Sarah, sa femme, avant qu'ils ne soient sur le point d'entrer en Egypte.

-> La guémara (Kidouchin 41a) établie qu'il est interdit de se marier avec une femme sans l'avoir au préalable regardée pour s'assurer qu'elle trouve faveur à nos yeux.

=> Si Avraham suivait toute la Torah, pourquoi ne l'avait-il pas déjà regardée avant le mariage?

-> Le Maharcha (guémara Baba Batra 16a) répond qu'en réalité Avraham a vu Sarah dans sa jeunesse avant de se marier avec elle.
Après leur mariage, il ne l'a plus regardé, en ayant conscience que sa beauté diminuera avec le temps passant.
Cependant, lorsqu'il la regarda avant d'entrer en Egypte, il réalisa que son apparence n'avait pas changé pendant tout ce temps (cf. Rachi Béréchit 23,1).

Il donne un autre avis (guémara Yébamot 100b), selon lequel Avraham n'a commencé à observer les mitsvot qu'après avoir réalisé sa circoncision, ce qui n'était alors pas le cas.

-> Le rav Chmaryahou Ariéli (Michméret Ariel), cite le commentaire de Rachi (Béréchit 11,29), disant que Sarah était appelée : Yiska (provenant d'un mot hébreu signifiant : regarder), car tout le monde la regardait pour sa beauté.
Avraham se reposait sur sa réputation, plutôt que de la regarder lui-même avant le mariage.

-> Le rav Zalman Sorotzkin (Oznayim laTorah) dit que la guémara explique que la raison de l'obligation de regarder une femme avant le mariage, est par peur de trouver un défaut chez elle lorsqu'il la regardera après le mariage, et d'en venir alors à la mépriser.
Cette raison ne s'appliquait pas à Avraham qui n'a jamais eu l'intention de regarder Sarah par la suite.

Rabbi Barou'h Téoumim Frankel dit que Avraham (symbole du 'hessed), avait dans son cœur uniquement de l'amour envers autrui.
Ainsi, même en se forçant, il ne pourrait jamais en venir à mépriser une autre personne, et à plus forte raison sa femme.
C'est pourquoi, il n'avait pas besoin de la regarder avant le mariage.

"[Hachem] le fit sortir en plein air, et dit: "Regarde le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter!" Et Il lui dit : "Ainsi sera ta descendance"." (Lé'h Lé'ha 15,5)

-> Lorsque nous regardons les étoiles, elles semblent plutôt petites (comme un petit point lumineux!).
Cependant, en réalité elles sont énormes, comme nous pouvons le constater en s'en rapprochant.

C'est le message que Hachem a souhaité transmettre ici à Avraham : dans ce monde, tes enfants seront considérés comme ayant peu d'importance (des sales juifs!), comme insignifiants parmi les nations.
Cependant, dans le Ciel, ils sont considérés comme étant bien plus important que toute autre nation!

[le Divré 'Haïm]

[lorsque nous ne considérons pas un autre juif avec assez de valeur, c'est parce que dans notre cœur nous sommes trop distant de lui pour pleinement apprécier sa grandeur]

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-> D'une façon similaire, le 'Hatam Sofer enseigne :
"Pour nous une étoile semble petite, mais nous n'avons pas idée à quel point elle est grande et brillante. De la même manière, nous n'avons pas idée d'à quel point les tsadikim sont véritablement grands et brillants."
[Torat Moché - Béréchit p.44]

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-> "comptez les étoiles ... il en sera de même pour votre progéniture"

=> Pourquoi sommes-nous comparés aux étoiles?
Le rav Leib Bakst explique qu’à l’origine, le soleil et la lune étaient de taille égale. Cependant, la lune fut réduite quand elle se plaignit en disant qu’il était impossible à 2 rois d’utiliser la même couronne. Réduisant alors sa taille, Hachem créa néanmoins les étoiles pour la consoler.
Ainsi, le but de la création des étoiles était d’éliminer la douleur d’une autre créature. C’est pourquoi nous sommes comparés aux étoiles puisque c’est ce que fait un juif. Il fait preuve d’empathie, ressent la douleur d’un autre juif et fait ce qu’il peut pour compatir et éliminer cette douleur.

[Rachi (Béréchit 1,16) :
- "Les deux grands luminaires Ils avaient été créés égaux" = mais la lune a été rapetissée car elle s’était plainte en disant : "Il n’est pas possible à deux rois de se partager la même couronne!"
- "Et les étoiles" = Après avoir rapetissé la lune, Il lui a adjoint une armée d’étoiles pour apaiser son chagrin. ]

-> En entendant la douleur de l’un de ses ‘Hassidim, le Rabbi dit : "Quelle grande tragédie. Je n’ai pas de réponses pour toi mais je peux pleurer avec toi."

-> "Comment pouvez-vous m’appeler un tsadik tant que je ressens toujours plus d’amour pour mes propres enfants que pour un autre juif?" (rabbi David de Lelov)

-> Un clercs catholique du 15e siècle en Espagne raconte ce qui s’est passé lors de l’expulsion espagnole en 1492 : les juifs riches ont dépensé leurs dernières pièces de monnaie pour assurer le passage sur les derniers navires quittant l’Espagne pour les juifs les plus pauvres qui risquaient d’être soumis à un baptême forcé.

-> De même, à l'image de Moché qui bien qu’il ait été sauvé par Batya, il ressentait toujours la douleur de ses frères dans l’esclavage, c’est pourquoi il pleurait! (Chémot 2,16).

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-> Le midrach (Pessikta Zoutreta) émet l'idée que Hachem a fait sortir Avraham, d'un lieu construit par l'homme vers l'extérieur lui montrant qu'à l'image des étoiles, Israël est au-dessus et transcende les lois de la nature (én mazal léIsraël).
Ainsi, si Hachem le désire, Avraham et Sarah auront des enfants, bien que de façon naturelle cela soit impossible (Sarah n'ayant pas de matrice).

Cette vision a également montré à Avraham que de même que nul ne peut conquérir les étoiles, de même aucune nation ne pourra jamais anéantir Israël.

-> De même, la guémara (Méguila 16a) dit qu'en comparant Israël aux étoiles, D. nous apprend que lorsqu'Israël accomplit Sa volonté, il est au-dessus de tout, comme les étoiles.
En revanche, quand il désobéit, il est piétiné par tous, comme la poussière et le sable.

-> Ainsi, selon le contexte, le peuple juif se retrouve comparé soit aux étoiles du Ciel, soit au sable de la mer.
Le étoiles sont géographiquement très éloignées les unes des autres, des milliers de kilomètres les séparant. Par contre, les grains de sable semblent collés les uns aux autres.
Le rabbi Israël de Tchoraktov souligne qu'en réalité c'est l'inverse : les astres, gravitant autour d'un même astre plus grand, forment un groupe, comme par exemple le système solaire, alors que les grains de sable semblent attachés, mais s'éparpillent au moindre souffle de vent.
Il en est de même concernant le peuple juif : quand il se trouve à un niveau bas, il est dépourvu de solidarité, à l'instar du sable s'envolant au vent.
Par contre, quand il se hisse à un niveau élevé et que ses membres sont unis autour de la Torah, il se distingue telles les étoiles.

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-> "Regarde le ciel et compte les étoiles" (Lé'h Lé'ha 15,5)
Rabbi Its'hak Abravanel commente : "C'est la nuit que l'on peut voir les étoiles. Et c'est ainsi quand les juifs sont au plus bas qu'ils peuvent apercevoir un peu de lumière. J'ai connu cela moi-même au moment de l'expulsion des juifs d'Espagne".

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+ "Il adviendra que le nombre des enfants d'Israël égalera celui des grains de sable de la mer" (Hochéa 2,1).
Les juifs sont comparés au sable du bord de la bord, tandis que les réchaïm sont comparés à la mer agitée, selon ce verset : "Mais les réchaïm sont comme une mer houleuse qui ne peut s'apaiser" (Yéchayahou 57,20).

Les réchaïm se liguent contre Israël, mais Hachem affaiblit la force de chaque vague au fur et à mesure qu'elle se rapproche du sable (comparé à Israël) du bord de mer.
La seconde vague et les suivantes n'apprennent pas la leçon du sort réservé à la 1er vague déferlante qui s'éteint sur le rivage.
De même, pour les réchaïm ; c'est ainsi que Pharaon s'est dressé en vain contre les juifs ; de même Amalek, de même Si'hon, ... sans succès.
[Maharcha - guémara Baba Batra 73a]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2018/12/08/7972-2

-> voir ci-dessous la comparaison des juifs avec la poussière et avec le sable de la terre.

[D. a dit à Yaakov : "Tes descendants seront comme la poussière de la terre" (Vayétsé 28,14)]

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-> De même que les étoiles illuminent le monde entier, le peuple juif illuminera la terre entière dans le monde futur.
En effet, il est écrit : "Les sages brilleront comme l'éclat du firmament et ceux qui donnent du mérite à la multitude [scintilleront] comme les étoiles, à jamais" (Daniel 12,3).
[Méam Loez - Bamidbar 2,32]

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"[Hachem] le fit sortir en plein air, et dit: "Regarde le ciel et compte les étoiles : peux-tu en compter le nombre? Et Il lui dit : "Ainsi sera ta descendance"." (v.15,5)

Rabbi Meïr Shapiro explique qu'il est évident que Avraham a suivi le commandement de Hachem : il est allé dehors et il a commencé à compter les étoiles.
Mais dans la même phrase, Hachem lui dit que cela est impossible (de toutes les compter).
=> Alors pourquoi D. lui a-t-il demandé de les compter?

Hachem enseigne là à Avraham une importante leçon : même si par le biais de la nature il lui est impossible de compter les étoiles, Hachem dit quand même : "Je veux que tu commence. Tu fais ta part et Je t'aiderai avec le reste. Peu importe si c'est possible ou non, car Tu m'as à tes côtés!"

Hachem dit : "Ainsi sera ta descendance" (ko yiyé zar'ékha) = ce même principe s'applique à tous tes enfants à venir. Je souhaite qu'ils connaissent également cela.
[ne te limite pas à ce qui peut être fait, mais plutôt (regarde plus haut - les étoiles) entreprend ce qui doit être fait (en accord avec la volonté de D.), et avec Hachem tout deviendra possible!]

D'ailleurs, rabbi Méïr Shapiro a mis cela en pratique, et même s'il n'a vécu que 46 années, il a énormément accompli dans sa vie.
On peut citer l'introduction de l'idée révolutionnaire du Daf Yomi, il a fondé et dirigé la grande yéchiva des 'Hakhmé Lublin, il a écrit des livres sur les profondeurs de la Torah, ...

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-> Pour citer dans ses mots, rabbi Méïr Shapiro de Lublin (dans son Imré Daat) :
Toute personne sensée sait parfaitement qu’il est impossible de compter et de connaître le nombre d’étoiles.
Néanmoins, dès qu’Avraham entendit l’ordre du Créateur, il se mit sur le champ à les compter sans chercher à comprendre et sans se dire : "A quoi bon commencer puisque de toutes façons je n’arriverai pas au bout du compte!"
C’est sur cette réaction qu’Hachem lui promit "ainsi sera ta descendance", à savoir : "Je désire que tu élèves tes enfants dans le même esprit : qu’ils ne soient jamais tourmentés par des pensées de découragement, et qu’au contraire, ils se mettent systématiquement à l’œuvre en accomplissant ce qui leur incombe".

Nos Sages (Pirké Avot 2,16) enseignent, en effet : "Tu n’es pas tenu de finir la tâche", Hachem achèvera ce qui est nécessaire, comme il est dit : "D. prendra ma cause en main" (Téhilim 57,3).
La réalité montre que dès qu’un homme fait le premier pas dans le bon sens, il lui sera plus facile de continuer sur cette voie, de s’élever davantage et de parvenir ainsi au but recherché.

[à l'image d'Avraham, de tout temps, un juif ne doit pas se laisser impressionner par des pensées décourageantes, mais qu'il se lance corps et âme à la tâche, qu'ils commencent à faire ce qui leur incombe, et Hachem lui viendra alors en aide.]

-> "Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle" (Yitro 19,4)
L'aigle ayant l'habitude de porter ses oisillons au-dessus de ses ailes, lorsqu'il prend son vol, ces derniers peuvent contempler confortablement le monde de très haut. Néanmoins, pour se hisser sur les ailes de l'aigle, les oisillons ne peuvent bénéficier de son aide et ils doivent grimper tout seuls. Le 'premier pas' leur incombe, et c'est seulement après l'avoir fait qu'ils s'élèveront sans autre effort de leur part ni aucune difficulté.
Hachem dit aux Bné Israël : "Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle" pour leur enseigner que lorsqu'ils font le premier pas en faisant l'effort de s'élever un peu, Lui de son côté, les portera jusqu'à la cîme du monde.

[nos Sages nous disent que la jalousie dans le domaine spirituel peut être positif. En effet, lorsque nous envions et aspirons à devenir comme un grand de la génération, alors au final nous pouvons espérer devenir la meilleure version de nous-même.
Mais si on ne vise pas la lune (les étoiles), alors nous n'atteindrons qu'un sommet beaucoup moins élevé spirituellement parlant.
Les juifs sont comparés aux étoiles car par nature on doit tous aspirer à devenir la star spirituelle de la génération, pour ainsi exprimer le meilleur de soi-même!]

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-> "La lune sera couverte de honte, le soleil de confusion" (Yéchayahou 24,23)
Les étoiles ne seront pas humiliés, contrairement à la lune et au soleil.
C'est pourquoi, les juif sont comparés aux étoiles. [midrach Bamidbar rabba 2,13]

Comment les juifs auront ce mérite de ressembler aux étoiles et de ne pas avoir honte?
C'est par le mérite de leur confiance (bita'hon) en Hachem, comme nous disons dans nos prières : "oul'olam lo névoch, ki bé'ha bata'hnou" (nous n'aurons jamais honte, car en Toi nous avons confiance).
[Béer Moché]

[dans le alénou léchabé'akh, nous affirmons que les autres nations investissent dans du vide, dans des "dieux" qui ne répondent pas => dans le futur, dans le monde de Vérité, ils seront plein de honte.
De notre côté, nous investissons en Hachem, qui est tellement rempli de bonté envers nous, que pour un tout petit acte que nous faisons dans ce monde (un point comme une étoile), nous recevrons une récompense infinie (une étoile est énorme quand on se rapproche d'elle).]

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-> "Israël est comparé aux étoiles", ce que certains expliquent de la manière suivante : Israël est comparé aux étoiles parce que celles-ci ne sont perceptibles que dans l'obscurité. Il en est de même des Bné Israël qui illuminent précisément lorsqu'ils se trouvent dans les ténèbres matériels ou spirituels."
[midrach Esther rabba 7,11]

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-> b'h, au sujet des étoiles voir également : https://todahm.com/2015/08/10/3637

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+ "Ta descendance sera telle la poussière de la terre" (Vayété 28,14)

-> On peut expliquer la comparaison du peuple d’Israël à la poussière de la terre de la façon suivante :
La poussière se trouve posée en bas, sur la terre. Mais quand on marche et on piétine la terre, alors la poussière monte et s’élève jusqu’à la tête de l’homme au point même de pouvoir entrer dans ses yeux et de les piquer.
Il en est de même pour les descendants de Yaacov. Quand les juifs sont bas, spirituellement parlant, et ne cherchent pas à se rapprocher d’Hachem, quand ils sont à terre et que ça ne les dérange pas, alors Hachem réveille leurs ennemis qui viennent les piétiner et les écraser . Et par la pression des malheurs, ils se “réveillent” et se rapprochent d’Hachem.
Malheureusement, comme la poussière, c’est quand ils sont piétinés que les Juifs commencent à remonter et s’élever spirituellement.
[Beit Its'hak]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/07/07/9447

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme la poussière de la terre :

Le Méam Loez (Dévarim 1,11) rapporte :
1°/ Pour nous enseigner que comme la poussière est foulée aux pieds par tous, la Torah ne se maintient chez le peuple juif que s'il se fait semblable à la poussière pour écouter ce que le rav dit à la synagogue.
Même s'ils portent leurs vêtements de Shabbath ou de fête, ... ils doivent [être prêts à] se laisser salir par la poussière en s'asseyant aux pieds des sages pour apprendre la Torah.
Il est écrit à propos de Yissa'har : "Yissa'har est un âne à la forte ossature, se couchant entre les alentours des villes" (Béréchit 49,14). Ce verset nous enseigne que Yissa'har a mérité que toute sa tribu se composât d'érudits parce qu'ils étaient prêts à se coucher dans la poussière ou dans la saleté pour écouter des paroles de Torah.

Un âne accepte n'importe quel fardeau et ne regimbe pas contre son maître comme le cheval ou les autres animaux. Il n'est pas fier : peu lui importe de devoir se coucher en un endroit inconnu plutôt que dans son écurie. De même, les membres de la tribu de Yissa'har ont mérité de posséder la connaissance de la Torah parce qu'ils en ont accepté le joug. Même lorsqu'ils connaissaient de grandes difficultés, ils ne se rebellaient pas contre D. et n'étaient pas fiers. Aucun d'eux ne se souciaient de son honneur personnel mais seulement de celui de D.
Pour étudier la Torah, ils étaient prêts à se coucher dans un tas de détritus.
[la poussière représente : peu importe les efforts, peu importe les conditions, mon honneur personnel, ... ce qui compte c'est acquérir la Torah!]

2°/ Comme le monde ne peut pas exister sans la terre car elle est indispensable à la pousse des plantes et des arbres, le monde ne peut exister sans Israël.
Il est écrit : "Toutes les nations de la terre seront bénies grâce à tes descendants" (Vayéra 22,18). Le monde entier est béni grâce aux juifs, jusqu'aux bateaux qui voguent sur les mers lointaines.

3°/ Les plantes ne peuvent pousser que si la terre est arrosée.
De même, les juifs ont seulement été bénis par le mérite de la Torah comparée à l'eau, comme il est écrit : "Quiconque a soif, qu'il aille à l'eau" (Yéchayahou 55,1).
De plus, comme la poussière de la terre survivra à tout, les juifs survivront même en exil.

4°/ De sa naissance à sa mort, l'homme est entouré de bonnes actions nombreuses comme la poussière.
S'il désire consommer du pain, il se lave les mains et récite une bénédiction avant de manger et une après. Lorsqu'il pétrit de la pâte, il sépare l'offrande de 'halla et récite une bénédictions, et ainsi de suite.
Tel est le sens des paroles : "Qui peut compter la poussière de Yaakov" (Balak 23,10). Qui peut compter les bonnes actions qu'accomplit un juif depuis sa naissance jusqu'à ce qu'il retourne à la poussière?

5°/ Lorsque les juifs tombent au niveau de la poussière et sont extrêmement abaissés, D. a pitié d'eux et les délivre.
En Egypte, les juifs étaient avilis par le travail avec la boue et les briques. Hachem a eu pitié d'eux et les a délivrés avec une main puissante.
D. a dit à Yaakov : "Tes descendants seront comme la poussière de la terre et tu t'étendras à l'ouest, à l'est" (Vayétsé 28,14) = "Lorsque tes descendants atteindront le niveau de la poussière, Je les libérerai et les bénirai comme la poussière de la terre".
Certes, tout le monde foule la terre de ses pieds, mais en fin de compte elle finira par recouvrir chacun après sa mort.

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme la sable de la terre :

Le Méam Loez enseigne :
1°/ Comme le sable sépare la mer de la terre, la tribu de Lévi est séparée et mise à part pour le service de D.
Il est écrit : "Tu sépareras les Lévi'im parmi les Bné Israël" (Bamidbar 8,14) et : "Il séparera Aharon pour le sanctifier" (Divré haYamim I 23,13).

2°/ La mer désire inonder le monde entier, mais lorsqu'elle voit le sable, elle prend peur et retourne en arrière. De même, lorsque le monde est empli de fautes, D. envoie des anges de destruction pour l'anéantir. Mais lorsque ces créatures célestes voient les juifs observer la Torah et les mitsvot et restés attachés à D., ces forces retournent en arrière comme les vagues de la mer qui avancent en rugissant puis se brisent sur le sable.

3°/ Le sable est blanc et ressemble à une montagne qui entoure la mer. De même, les juifs sont blanchis de leur péchés lorsqu'ils se repentent et accomplissent de bonnes actions. Aucune force spirituelle ne peut les dénoncer. Ainsi, l'attribut de justice se transforme en attribut de pitié (miséricorde).

4°/ Si un homme tentait de mâcher du sable, il s'abîmerait et casserait les dents. De même, lorsque viendra le machia'h, les nations qui ont essayé de dévorer les juifs, comparés au sable, seront détruites.
En effet, Hachem dit :"J'exercerai Ma vengeance contre Edom par l'intermédiaire de Mon peuple Israël" (Yé'hézkel 25,14).

5°/ Si un homme renverse du sable sur un aliment, celui-ci n'est plus mangeable. Quiconque le met en bouche s'abîmera les dents.
De même, quiconque fait du mal aux juifs et leur prend leurs biens n'en profitera pas.
De plus, lorsque viendra le machia'h, les dents des ennemis d'Israël seront brisées car les juifs sont considérés comme consacrés, comme il est écrit : "Israël est consacré à D." (Yirmiyahou 2,3).
Or quiconque fait un usage personnel d'un objet consacré mérite la mort.

6°/ Si l'on jette du sable dans une fournaise, on peut en faire du verre et ainsi en est-il des tsadikim d'Israël. Il leur est possible d'entrer dans le feu et d'en sortir vivants, comme ce fut le cas de 'Hanania, Michaël et Azaria.
De plus, dans le futur, les juifs et les autres nations entreront au Guéhinam. Israël en ressortira en paix alors que les autres nations seront anéanties.

7°/ Si un homme soulève du sable et le jette ailleurs, cela ne fait aucun bruit.
De même, si un juif fait quelque chose en cachette, son prochain reste silencieux et ne le révèle pas.
Les juifs ne disent pas de mal de leurs prochains.

Certes ils ont reçu la bénédiction d'être comme "le sable qui ne peut être compté tant il est nombreux" mais celle-ci ne se réalise que lorsqu'ils font la volonté de D.
Dans le cas contraire, on pourra les dénombrer.
Comment est-ce possible? Ils sont comptés s'ils ne font pas la volonté de D., mais dès qu'ils se repentent et font la volonté de D., ils deviennent innombrables. Comment est-ce possible en un instant?

En fait, chaque tsadik est considéré comme égal à de nombreux hommes ordinaires.
Yaïr, fils de Ménaché, était équivalent à la majorité du Sanhédrin, c'est-à-dire à 36 hommes.
De même, la plupart des tsadikim sont considérés comme égaux à de nombreux juifs. Par conséquent, même si les juifs sont dénombrables, chaque tsadik, selon sa valeur, est considéré comme illimité.
Pour cette raison, lorsque les juifs fautent, D. prend un tsadik (juste) qui fait expiation pour tous.

"Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère" (Lé'h Lé'ha 15,13)
[Dans le texte : יָדֹעַ תֵּדַע כִּי-גֵר יִהְיֶה זַרְעֲךָ בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם]

Ce verset aborde l'esclavage que les juifs seront forcés de subir en Egypte par la suite.
Cependant, nos Sages nous enseignent qu'il est également une allusion aux 6 jeûnes fixés dans le calendrier juif :
-> le youd (de yadoa : יָדֹעַ), d'une valeur de 10 = allusion au 10 Tévet ;
-> le tav (de téda : תֵּדַע) = allusion à TIcha béAv et au Taanit Esther ;
-> le kaf et youd (ki : כִּי) = c'est Yom KIppour, qui tombe le 11 Tichri ;
-> le guimel (de gèr : גֵר), d'une valeur de 3 = c'est celui de Guédalia, qui tombe le 3 Tichri ;
-> le youd et zaïn (de yiyé zar'a'ha : יִהְיֶה זַרְעֲךָ), d'une valeur de 17 = c'est le jeûne du 17 Tamouz.

[Rabbi Israël Bronstein]

"Il y eut une famine dans le pays et Avram descendit en Egypte ... car la famine était sévère dans le pays" (Lé'h Lé'ha 12,10)

Pourquoi est-ce que la famine est mentionnée 2 fois dans ce verset?

Nos Sages (guémara Yoma 28b) nous enseignent que Avraham observait toutes les mitsvot, même les lois de nos rabbanim, comme le érouv tavchilin, une disposition qui permet de préparer le Shabbath pendant Yom Tov.

Or selon la hala'ha, un juif n'a pas le droit de quitter la terre d'Israël de façon durable que pour une des 4 raisons suivantes :
1°/ Trouver une femme pour se marier si on n’y arrive pas en Israël.
2°/ Suivre son rabbin parce qu’on n’en trouve pas en Israël.
3°/ Aller sauver des juifs des non-juifs à l’étranger.
Cela inclut le fait de les sauver de l’assimilation en donnant des cours de Torah.
4°/ Si c’est vraiment la famine en Israël et qu’on n’y arrive plus du tout financièrement, on peut quitter Israël pour revenir par la suite lorsque ça ira mieux.

Le Oznayim laTorah enseigne que Avraham était pointilleux sur la loi juive, et même lorsqu'il y avait de la famine en Israël, il n'est pas parti. [c'est la 1ere apparition du mot "famine"]

Quand est-ce qu'il "descendit en Egypte"?
Uniquement quand la "famine était sévère dans le pays", qu'il n'y avait absolument aucun moyen d'y trouver de la nourriture. [c'est la 2e apparition du mot "famine"]

=> Ce verset est une des preuves que Avraham accomplissait les mitsvot avant qu'elles ne soient données au mont Sinaï.

"C'est en ce même jour que fut circoncis Avraham" (Lé'h Lé'ha 17,26)

Nos Sages enseignent que Avraham a réalisé la mitsva de la brit mila le jour de Yom Kippour.
D'ailleurs, on remarque que les mots : "C'est en ce même jour que fut circoncis" (בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה, נִמּוֹל) ont la guématria que : Yom haKippourim (יום הכפורים).

C'est ainsi que chaque année, le jour de Kippour, le sang de la brit mila d'Avraham se manifeste devant Hachem, à l'image du sang des sacrifices (korbanot), et cela permet l'expiation des fautes du peuple juif.

[le 'Hida - Na'hal Kédoumim]

"Hachem dit à Avram : Va pour toi ..." (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Eliyahou haNavi dit : "Chacun de nous est obligé de se demander : Quand est-ce que mes actions atteindront celles de mes Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov."
[Tana déBé Eliyahou 21]

-> Le Ram'hal (Déré'h Ets 'Haïm) le reformule de la façon suivant :
"Chaque personne doit se demander : Qu'est-ce que les Patriarches ont fait pour que Hachem les désire autant? ... Qu'est-ce que tous nos guédolim avant nous ont-ils fait?

On doit se rendre compte à quel point il est bien pour une personne de vivre tous les jours de sa vie de cette même façon, et combien Hachem apprécie cela.
Ces pensées doivent nous pousser à réfléchir à la situation dans laquelle nous sommes."

=> Avec la paracha de Lé'h Lé'ha, nous commençons le récit de la vie de nos Patriarches, et leur exemplarité doit nous servir d'inspiration à notre niveau.
Si Avraham, Its'hak ou Yaakav, était à ma place (avec mes capacités et mon environnement), comment aurait-il agit?

Imaginons leur fierté de nous voir marcher dans leurs pas, imaginons toute la proximité avec Hachem que nous pouvons ainsi atteindre.

"Hachem dit à Avram: "Va pour toi, hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père, vers la terre que Je te montrerai. Je ferai de toi un grand peuple" (Lé'h Lé'ha 12,1-2)

-> Rachi commente : "Va pour toi" : Pour ton bonheur et pour ton bien. C’est là-bas que je te ferai devenir une grande nation. Ici tu n’auras pas la faveur d’avoir des enfants.

-> Les lettres des mots : "Va pour toi" (lé'h lé'ha - לֶךְ-לְךָ) ont une guématria totale de : 100.

Selon le Baal haTourim, le message est qu'ici dans ton pays de naissance, tu ne mériteras pas d'enfant, mais si tu réalise le "va pour toi", alors tu mériteras un fils à l'âge de 100 ans.
Cela fut le cas au moment de la naissance de Its'hak.

-> Rabbi David Feinstein (Kol Dodi) rapporte qu'il existe 50 niveaux dans l'impureté, et en parallèle 50 niveaux dans la pureté.
[Par exemple, les juifs sont sortis d'Egypte en étant au 49e niveau d'impureté, jusqu'à se hisser au moment du don la Torah en étant au 49e niveau de pureté]

Ainsi :
-> "Va" (lé'h - לֶךְ) = d'abord, quitte les 50 degrés d'impureté des personnes de ta patrie.
-> "Pour toi" (lé'ha - לְךָ) = pour ensuite, monter vers les 50 niveaux de sainteté.

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne que les mots : lé'h lé'ha, peuvent se lire ensemble : li'hlou'h (un endroit sale, corrompu - לכלך).
Avraham avait besoin de quitter sa terre pleine d'immondices et de paganisme, pour aller vers un endroit plus propice à la sainteté (kédoucha).

-> Le Ktav Sofer nous apporte l'enseignement suivant.
Avraham a découvert Hachem à l'âge de 3 ans. Il a jeté un coup d’œil sur le monde, et il en est arrivé à la conclusion qu'il doit y avoir un "Maître du monde", auquel tout appartient et dont tous doivent le servir.
Il a pris cela très à cœur et il se modela une vie 100% dans le spirituel.

C'est alors que Hachem lui dit :
- "Va pour toi" (lé'h lé'ha) = Fais partir de toi cette vision de la matérialité. Quittes cette mentalité que la matérialité est mauvaise, qu'elle est néfaste au rapprochement avec Hachem.
- "vers la terre que Je te montrerai" = vers la terre, c'est-à-dire vers la matérialité.
Hachem dit : "Je vais te montrer les problématiques matérielles d'un autre regard! Je vais te montrer à quel point on peut devenir grand et saint en élevant le terrestre!"

Le Ktav Sofer dit que Hachem a enseigné à Avraham le concept de : "Dans toutes tes voies, songe à Lui" (Michlé 3,6 - bé'hol déra'hé'ha daéou).
En effet, toute chose que nous faisons est une occasion de venir plus proche de Hachem.
Lorsque je mange, boit, dort, ..., je me comporte comme un animal, mais par la force de ma pensée, de mon intention (kavana), c'est l'occasion de me lier avec mon Créateur.
Par exemple, il suffit de prendre un bref instant et de penser : "Je suis en train de manger/boire afin d'avoir les forces nécessaires pour servir Hachem!"
C'est aussi simple que cela de transformer quelque chose de très physique (animal) en très spirituelle (divin).

-> Hillel avait l'habitude de dire : "Si moi je ne suis pas pour moi, qui le sera? Et quand moi je suis pour moi, que suis-je? Et si pas maintenant, quand?" (Pirké Avot 1,4)

"Va pour toi" = commence par aller en toi, par prendre conscience de tes qualités et de tes défauts, de ta nature propre (ta mission sur terre), et alors tu pourras illuminer pleinement ton environnement.

"Va pour toi" = dans ta vie, va pour ton vrai toi : ton âme.
Il faut être vigilant à ce que le yétser ara ne soit pas le pilote de notre vie : va pour toi, et non pas pour lui!
[le corps doit être au service de l'âme, et non l'inverse]

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-> "Va pour toi" (lé'h lé'ha) : D. n'a pas précisé à Avraham sa destination, se contentant de dire : "vers la terre que Je te montrerai".
Rachi explique que c'est une façon de lui faire acquérir une récompense pour chacun de ses pas.

-> La Torah décrit l'épreuve d'Avraham par ordre croissant de difficulté.
Il est difficile de quitter l'endroit où l'on vit, plus difficile de quitter sa terre natale, et encore davantage ses parents.
[le Ramban]

[ => Nous pouvons apprendre de là que la sensation d'être perdus sur le chemin de sa vie, que Hachem nous a laissé tout seul, n'est en réalité qu'une énorme bonté pour nous faire cumuler un maximum de mérites dans ce monde.
En effet, si tout était clair, qu'il n'y avait pas de libre arbitre, la récompense serait alors quasi-nulle, car on n'aurait aucune envie de faire autre chose que Sa volonté.

=> Nous pouvons également en tirer la nécessité d'évoluer dans un ordre croissant de difficulté, en fonction de nos capacités personnelles, en faisant les efforts pour monter sur la durée une marche après l'autre vers papa Hachem.
Nous devons nous connaître, et exploiter nos capacités, nos potentialités, en toute honnêteté.
Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons être sûr de terminer la totalité de NOTRE chemin de vie, que Hachem nous a assigné à notre naissance. ]

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"Je ferai de toi un grand peuple" (Lé'h Lé'ha 12,2)

Qu'est-ce que cela signifie?

Nous allons voir b'h une réponse du Gaon de Vilna.

Nos Sages (Massé'hét Sofrim chap.21) commentent le verset : "le plus grand des géants" (Yéhochoua 14,15 - aadam agadol ba'anakim), en disant que cela fait référence à Avraham, qui mangeait et buvait comme 74 hommes.

Comment comprendre cela? Est-il possible que Avraham était à ce point glouton?

Au moment du don de la Torah, il est écrit : "Moché monta, ainsi que Aharon, Nadav et Avihou, et 70 des Anciens d'Israël ...ils contemplèrent Hachem et ils mangèrent et burent" (Michpatim 24,9-11).

Nous pouvons noter qu'il y avait en tout : 74 hommes.
A ce moment, ils ont mérité une incroyable proximité avec la présence divine, puisque respirant la kédoucha présente lors du don de la Torah.
D'ailleurs, c'est cela le sens véritable des mots : "ils mangèrent et burent".
De même qu'une personne va ingérer de la nourriture et de la boisson en mangeant et buvant, de même ces 74 hommes ont ingéré de la sainteté en "mangeant" et en "buvant" de la nourriture spirituelle, particulièrement abondante à ce moment du don de la Torah.

=> Lorsque nos Sages disent que Avraham mangeait et buvait comme 74 hommes, leur intention est de nous enseigner que la spiritualité de Avraham était aussi importante que si l'on cumulait ensemble celle de ces 74 personnes au moment du don de la Torah.

Le Gaon de Vilna conclut en disant que c'est cela qui a fait mériter à Avraham la description de : "le plus grand des géants", et c'est cette grandeur qu'Avraham a reçu par le biais de la puissante bénédiction : "Je ferai de toi un grand peuple".

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-> D'après le Zohar, Hachem nous dit : "lé'h lé'ha", qui a une guématria de 100, comme les 100 bénédictions qu'un juif doit faire par jour, et dont leur qualité dépend de l'enthousiasme que l'on va y mettre en les récitant.
Va pour toi = il faut les faire avec tout notre cœur, pour notre bien d'en bénéficier au maximum.

"[Avraham dit à Lot : ] Sépare-toi de moi ... Et Lot leva les yeux" (Lé'h Lé'ha 13,9-10)

Nous pouvons voir ici combien il faut faire attention aux paroles des tsadikim, qui sont puissantes et ont une grande influence.

En effet, dès qu'Avraham dit à Lot : "Sépare-toi de moi", cette parole eut un grand impact, au point que lorsque Lot leva les yeux et vit la contrée de Sodome, il désira y habiter, se détachant par là avec force d’Avraham, non seulement physiquement, mais aussi spirituellement, se séparant de ses valeurs et de ses enseignements.

[le 'Hidouché haRim]

"Hachem dit à Avram : Va pour pour toi ... de la maison de ton père" (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Quel est le nom de la mère de Avraham?
Amat'laï bat Kornévo (אמתלאי בת כרנבו).

-> Quel est le nom de la mère de Haman?
Amat'laï bat Orvéta (אמתלאי בת עורבתי).

=> Comment comprendre que 2 personnes aussi opposées : un tsadik parfait et un racha parfait, sont nées avec une mère portant le même nom?

Nos Sages (guémara Baba Batra 91a) donnent une réponse en se basant sur le nom des grands-mères :
-> Kornévo : fait référence à un type de bête (le kar) qui est permis à la consommation.
Ainsi, elle a donné naissance à un fils pur : Avraham.

-> Orvéta : fait allusion à un type d'oiseau (le orèv) qui est impur.
Elle a ainsi donné naissance à enfant impur : Haman.

"Lève tes yeux et observe, depuis l'endroit où tu es placé, le nord, le sud, l'est et l'ouest" (Lé'h Lé'ha 13,14)

-> Selon le Or ha'Haïm, l'expression "depuis l'endroit où tu es placé" traduit le miracle qu'Hachem a fait à Avraham en lui permettant d'observer à 360 degrés (dans les 4 directions) l'ensemble de la terre d'Israël, sans avoir besoin de tourner son visage.

Pourtant l'essentiel est la promesse de Hachem à Avraham, qui est contenu dans les 2 versets suivants : "Tout le pays que tu vois, je te le donne à toi et à ta descendance à perpétuité. Je rendrai ta descendance semblable à la poussière de la terre ...Lève-toi, parcours cette terre en long et en large, car c'est à toi que je la donne" (Lé'h Lé'ha 13,15-16)

Ainsi, selon Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 19), au moment même de l'annonce par D. de cette promesse fondamentale, Avraham bénéficie d'un "baiser" divin personnel, d'un "clin d’œil" divin, exprimé par le miracle de ne pas avoir besoin de se tourner.

Ce qui est secondaire (Avraham aurait pu tourner autour de lui-même!) devient l'essentiel, puisqu'il va contribuer à renforcer en Avraham la complicité et la bienveillance qu'Hachem lui témoigne.

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-> "David avec sa fronde atteignit le philistin (Goliath) au front ; la pierre s'y enfonça et il (Goliath) tomba la face contre la terre" (Chmouel I 17,49)

Normalement, Goliath frappé au front aurait dû tomber en arrière.

Hachem a réalisé un miracle en le faisant tomber en avant (en direction de David), pour que David puisse trancher sa tête en économisant un déplacement de 6,4 mètres (Goliath avait une hauteur de 3,2m).

Le grand miracle est le fait d'avoir pu tuer aussi facilement le puissant Goliath, sauvant ainsi David et le peuple juif, et permettant une sanctification du nom divin.

Le miracle de la chute a peu d'importance, n'est pas vraiment nécessaire, car il n'était pas difficile pour David de parcourir 6,4m de plus.

Cependant, David a donné plus de valeur à ce "petit miracle", contraire aux lois de la nature, car il traduisait la bienveillance et l'affection particulière d'Hachem à son égard.

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-> Lorsque Yossef, vendu par ses frères à des caravaniers ismaélites, descendit en Egypte, Rachi écrit : "D'habitude, les arabes ne transportaient que des peaux et du pétrole d'odeurs désagréables. Alors Hachem a préparé pour Yossef un chargement d'aromates et de parfums pour ne pas l'incommoder par des odeurs nauséabondes" (Rachi - Vayéchev 37,25).

Selon Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 19), ces aromates, inhabituels dans ce type de convoi, envoient à Yossef un message d'encouragement : "Ne perds pas ta confiance en D., tu n'es pas oublié ; Je t'accompagnerai et Je te protégerai en Egypte, comme Je le ferai plus tard pour ton père Yaakov"

["Moi-même (Hachem), Je descendrai avec toi (Yaakov) en Egypte ; moi-même aussi je t'en ferai remonter" - Vayigach 46,4]

=> Cette odeur de parfum devint pour Yossef un rayon de lumière dans le tunnel obscur où il été placé, et grâce à ce "détail", il a repris courage et espoir, car il savait que Hachem ne l'abandonnera jamais.

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==> A notre niveau, nous devons aussi capter, et ne surtout pas laisser passer les "petits" miracles de la vie (ex: j'ai mon métro/bus tout de suite, ...), et s'en servir afin d'alimenter notre espérance en Hachem, notre conscience que son amour à notre égard est permanent et infini.

En effet, pourquoi attendre ce qu'on considère comme de grands miracles, plutôt que de se délecter au quotidien de tous ces baisers, clin d’œil divins.