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Les plans d’une personne sont sans valeur

+ Les plans d'une personne sont sans valeur :

"Quand à Yossef, il était le gouverneur du pays, c'est lui qui fournissait toute la population du pays" (Mikets 42,6)

-> Le Chla haKadoch (Déré'h 'Haïm To'hakhot Moussar) explique comme suit :
Le prophète (Yéchayahou 55,8) dit au nom d'Hachem : "Mes pensées ne sont pas vos pensées".
Les pensées et les projets d'une personne n'ont aucune valeur. Une personne peut penser que quelque chose est bon pour elle alors qu'en réalité, c'est mauvais, et une personne peut penser que quelque chose est mauvais alors qu'en réalité, c'est bénéfique pour elle.
Un exemple de cela est la façon dont les tribus (shévatim) ont vendu Yossef pour en faire un esclave en Égypte (Téhilim 105,17). Ils pensaient ne plus jamais entendre parler de lui. Cependant, ils ont fait en sorte qu'il devienne roi.

C'est pourquoi il faut toujours servir Hachem simplement (tamim tiyé im Hachem Eloké'ha - Choftim 18,13) et subordonner sa volonté à celle d'Hachem (Pirké Avot 2,4).
Lorsque quelqu'un pense que quelque chose est mauvais, il doit reconnaître que ce n'est pas vraiment mauvais car Hachem ne fait que le bien.

Le bita’hon de Yossef

+ Le bita'hon de Yossef :

"Pharaon envoya quérir Yossef et on le pressa hors du cachot. Il se rasa et changea ses vêtements" (Mikets 41,14)

-> Le séfer Agra déKallah demande pourquoi il est nécessaire de mentionner qu'ils se sont dépêchés ou que Yossef s'est fait couper les cheveux.Qu'est-ce que la Torah veut nous enseigner à travers cela?

Il répond que cela nous enseigne l'immense droiture de Yossef et le bita'hon qu'il avait en Hachem.
Il est dit que Pharaon "appela Yossef" (vayikra). Rachi (début de Vayikra) dit que le mot "kriya" indique toujours l'importance et l'affection.
Ainsi, Pharaon appelait à honorer Yossef.

Cependant, ses assistants étaient des gens racha qui ne firent pas ce qu'il leur demandait. Au contraire, ils l'ont précipité hors de la geôle et l'ont traité avec manque de respect alors qu'ils le pressaient d'aller voir Pharaon.

Cela aurait dû effrayer Yossef. Lorsque quelqu'un est précipité devant le roi, c'est généralement parce qu'il est sur le point d'être traité durement. Yossef aurait dû penser qu'il allait être jugé pour son crime supposé et qu'il allait être puni. [ex: il avait été dans des conditions de détention horribles jusqu'à maintenant, et on le sortait pour le juger et lui appliquer une peine encore pire! ]
On pourrait imaginer qu'une personne dans cette situation soit terrifiée. Mais Yossef n'a pas eu peur. Il était même assez calme pour se faire couper les cheveux et changer de vêtements parce qu'il avait pleinement confiance en Hachem et qu'il était persuadé qu'Il l'aiderait de manière miraculeuse.

"Ce fut au bout de 2 années entières, Pharaon eut un rêve" (Mikets 41,1)

-> La guémara (Méguilla 10b) dit que le mot "vayéhi" (ce fut - וַיְהִי), dénote toujours de la douleur et de la souffrance.
Le séfer Divré Israël se demande pourquoi ce mot est utilisé dans cette paracha : "Et ce fut au bout de deux ans" (vayéhi mikets chénatayim yamim). De quelle souffrance s'agit-il?
Il s'interroge également : pourquoi le verset utilise le mot "chénatayim" pour deux, plutôt que le mot plus courant "chté".

Le Divré Israël répond que le mot "chénatayim" peut indiquer "hichtanout", le changement.
Il est dit (séfer Tséma'h David) que le mot "mikets" (מקץ) peut être un acronyme pour "tsom, kol, mamon" (le jeûne, la "voix" (la prière) et l'argent (tsédaka)).
Cela fait donc allusion à la téchouva et aux bonnes actions. Nos Sages (Sanhédrin 37b) disent que même si tous les temps de salut sont passés, la rédemption (guéoula) ne dépend que de ces choses.

Par conséquent, les mots "vayéhi mikets" peuvent être compris comme signifiant que c'est "la fin" et que tous les temps de salut semblent être passés. [d'où l'emploi de "vayéhi" qui est lié à la douleur. ]
Cela peut faire perdre espoir à une personne. Cela peut créer une situation de souffrance.
Cependant, les mots "vayéhi mikets" signifient également que la téchouva, la téfila et la tsédaka peuvent faire un "hichtanout". Ils peuvent changer une situation pour le mieux.

"Yaakov perçut qu'il y avait du blé (chéver - שֶׁבֶר) en Egypte" (Mikets 42,1)

Un juif au cœur brisé en Egypte :
-> Le séfer miZékénim Et'bonen écrit que le rav Mordé'haï 'Haïm de Slonim rapporte que le rav Yé'hezkel Hazaken de Kobrin dit ce qui suit au nom du Yessod ha'Avoda de Slonim :
Le verset qui dit que Yaakov a vu qu'il y avait du "chéver" en Egypte peut être traduit comme signifiant que Yaakov a vu qu'il y avait un juif au cœur brisé en Égypte.
[ le verbe : "lichbor" (לשבור), signifie littéralement : "casser"]

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Ne pas permettre à l'impureté d'affecter Eretz Yisroel :
-> Le rav Mordchele de Nadvorna (maamar Mordé'haï) explique ce verset comme suit : "Et Yaakov vit (vayar) qu'il y avait du chéver en Egypte".
Cela signifie que lorsque les enfants de Yaakov ont vu la dépravation en Egypte, ils ont eu très peur qu'elle ne s'étende à la terre d'Israël, mais Yaakov a vu qu'il y avait du "chéver" en Égypte.
Il vit qu'il y avait quelqu'un qui pouvait "briser" (le mot "chéver" peut signifier "briser") l'impureté et l'empêcher de se répandre.

Dans la suite de ce verset, Yaakov dit alors à ses fils : "lama tit'raou", ce qui peut se traduire par : "Pourquoi avez-vous peur?"
Il leur dit qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur car l'impureté ne se répandra pas en terre d'Israël.

Surmonter le pouvoir du yétser ara

+ Surmonter le pouvoir du yétser ara :

"Quand à Yossef, il était le gouverneur du pays, c'est lui qui fournissait toute la population du pays (ou amachbir lé'hol am aarets)" (Mikets 42,6)

-> Le rav Tsvi Hirsh de Rimanov (séfer Béerot haMayim) affirme qu'en disant que Yossef était le dirigeant de tout le pays d'Égypte et qu'il a fourni des céréales à toute la population, la Torah nous enseigne que la façon dont on mérite d'être un gouverneur, dirigeant, est de briser (le mot "machbir" peut également signifier : briser) les cœurs des "amé haarets" (les personnes ignorantes du pays) et de les convaincre de revenir dans le droit chemin.

-> Le séfer Zéra Kodech écrit également que le midrach (Tan'houma - Nasso 28) dit que Yossef a mérité de devenir le dirigeant parce qu'il a surmonté l'épreuve de la femme de Potiphar et n'a pas cédé à son yétser ara. Il explique le midrach comme signifiant que parce que Yossef a "brisé" (machbir) son yétser ara, il a mérité de devenir le dirigeant.

Cela nous enseigne que lorsqu'une personne surmonte son yétser ara, elle élimine tous les obstacles à son développement dans la spiritualité.
Chaque jour, Hachem "ouvre les portes et les fenêtres des Cieux ( 'haloné rokéa'h)" et met à notre disposition une abondance de sainteté divine.
Le mot 'halon (fenêtre - חלן), peut être un acronyme pour "notser 'hessed la'alafim", ce qui signifie qu'Hachem envoie la bonté céleste aux myriades à travers cette "fenêtre" vers le Ciel.
Cependant, les fautes causés par le yétser ara font obstacle et créent une séparation entre nous et ces portes (au Ciel). Si nous surmontons notre yétser ara, nous sommess alors en mesure de recevoir les plus grandes influences divines.

Nous pouvons relier cette idée à 'Hanoucca en notant que 'halon peut également être un acronyme pour "lé'hadlik ner 'Hanoucca", pour allumer la lumière de 'Hanoucca.
Cela indique que les jours de 'Hanoucca sont une période propice pour franchir les obstacles et recevoir l'abondance de la bonté céleste qu'Hachem envoie par Sa "fenêtre".
[rav Méïr Rosenbaum ]

Pourquoi Yossef a fait semblant de les soupçonner

+ Pourquoi Yossef a fait semblant de soupçonner ses frères :

"Et a coupe, la coupe d'argent, mets-la dans l'ouverture du sac du plus jeune avec l'argent de son achat" (Mikets 44,2)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch demande pourquoi Yossef a agi de la sorte. Ce n'était certainement pas pour faire souffrir ses frères, car nous voyons clairement qu'il leur a donné à manger et à boire et qu'il a agi avec gentillesse à leur égard.
Il donne les explications suivantes :
Il souhaitait leur fournir une expiation pour l'avoir "volé". Il les a accusés de vol pour qu'ils aient l'embarras d'être soupçonnés d'une faute similaire à celui qu'ils ont commis, ce qui servirait de kapara.
Il voulait voir s'ils seraient prêts à se sacrifier pour sauver Binyamin. S'ils le faisaient, ce serait le signe qu'ils avaient agi de manière fraternelle envers leur frère et cela constituerait une kapara pour ne pas l'avoir traité de la même manière.
Il faisait allusion au "vol" qu'ils avaient commis en le vendant, dans l'espoir qu'ils se rendent compte par eux-mêmes qu'il s'agissait de Yossef.

Un homme humble est un serviteur d’Hachem

+ Un homme humble est un serviteur d'Hachem :

"L'homme dans la main duquel la coupe a été trouvée, celui-là sera mon serviteur" (Mikets 44,17)

-> Le rav Moché Leib de Sassov (cité dans 'Hidouché MahaRamal) explique ce verset en citant la Michna (Pirké Avot 4,4) qui dit : "Il faut être très, très humble d'esprit".

Il explique qu'une coupe symbolise l'humilité, car il doit être placé en dessous d'une bouteille afin d'y verser quelque chose. Si on le place en hauteur, rien ne peut y pénétrer.
De même, si quelqu'un veut obtenir une forme quelconque de connaissance, il doit se placer dans une position basse (humble) afin de pouvoir apprendre des autres.

En conséquence, le verset dit que "l'homme dans la main duquel la coupe a été trouvée", c'est-à-dire celui qui est humble et qui se transforme en un récipient capable d'accepter la connaissance des autres, "celui-là sera mon serviteur" (yiyé li avéd), c'est-à-dire qu'il pourra être un véritable serviteur d'Hachem.

"Ils étaient [à peine] sortis de la ville, ne s'en étaient pas éloignés, que Yossef dit à l'intendant de sa maison : "Lève-toi, poursuis les hommes, rattrape-les"" (Mikets 44,4)

=> Pourquoi précisément avant qu'ils ne se soient éloignés de la ville ?

-> Certains expliquent que si les frères s'étaient éloignés de la ville, ils ne se seraient pas sentis obligés d'obéir aux instructions de Yossef, ou pire encore, ils auraient pu réagir par la force.
Une autre approche consiste à dire que Yossef souhaitait minimiser l'épreuve que représentait pour eux le fait de revenir sur leurs pas.

Le Imré Emet proposent une nouvelle explication. La halakha stipule que la Téfilat haDéré'h (la prière du voyageur) ne doit être récitée qu'après avoir déjà parcouru la mesure d'une parcha (voir Béra'hot 30a).
Yossef était conscient de l'efficacité de cette prière pour protéger ceux qui la récitent. Il a donc demandé à ses hommes de rattraper les frères avant qu'ils ne récitent cette prière, afin de réussir à les éliminer.

Cela expliquerait également l'insistance de Yossef pour que les sacs des frères soient chargés de céréales. Son intention était de les alourdir afin de ralentir leur allure.

"Ils s'approchèrent de l'homme qui gouvernait la maison de Yossef et lui parlèrent, à l'entrée de la maison" (Mikets 43,19)

=> Pourquoi à l'entrée de la maison ?

-> Le Imré Emet cite une explication du Sifté Cohen.
Avant le départ des frères pour l'Egypte, Yaakov avait prié en leur nom pour qu'El Shadaï vous accorde la miséricorde devant cet homme (Mikets 43,14).
En arrivant à la maison de Yossef, ils remarquèrent le montant de la porte et se rappelèrent la mézouza qui est généralement placée à cet endroit dans une maison juive. Comme l'extérieur d'une mézouza est traditionnellement orné du nom El Shadaï, les frères se sont souvenus de la prière de leur père et ont senti que le moment et l'endroit étaient propices. Ils ont donc saisi l'occasion.

"Le maître échanson parla devant Pharaon : "[Ce sont] mes fautes [que] je rappelle aujourd'hui" (Mikets 41,9)

-> Le Imré Emet discerne dans ces excuses une allusion à l'esprit du jour. Nos Sages (tant dans la guémara (Roch Hachana 10b) que dans le Zohar (Vaéra 30b)) nous disent que cet événement s'est produit à Roch Hachana, un jour où la confession des fautes est découragée (voir Magen Avraham 584,2).
En tant que tel, le maître échanson s'est excusé de rappeler son infraction, ne le faisant que pour le plus grand bien de Pharaon.