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 "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Égypte avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée." (Chémot 1;1)

Le Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) dit qu'on peut voir dans ce verset une allusion à la venue de l'homme dans ce monde pour se parfaire grâce à l'étude de la Torah, l'accomplissement des mitsvot, la prière et s'attacher ainsi à la présence divine (= la ché'hina).

Le mot "mitsrayéma" = à une valeur numérique de 385 = celle du mot : "ché'hina" (la présence divine).
D'où : en Egypte = 385 = ché'hina.
Quels sont "les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Egypte" = qui vinrent s'attacher à la ché'hina?

== ceux qui sont "avec Yaakov" = qui ont les qualités évoquées dans les lettres du nom Yaakov qui sont les initiales de :
- Yi'houd (יחוד) = la proclamation fervente de l'unicité de D. ;
- Anava (ענוה) = l'humilité ;
- Kédoucha (קדושה) = la sainteté acquise grâce à la Torah ;
- et la Béra'ha (ברכה) = la bénédiction = la récitation des prières avec toute l'attention requise.

La fin du verset : "chacun était venu avec sa maisonnée (béto)", fait allusion à la nécessité de parfaire les 3 parties de l'âme, appelées bayit, afin de s'attacher à la présence de D. (ché'hina).

+ Bonus :
- "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Égypte AVEC Yaakov"

1°/ Les 1eres lettres des 4 mots suivants : "chémot bnei Israël aba'im", forment le mot : shivya (=captivité - שִׁביָה).

A ce moment, Yaakov était le tsadik de la génération (il avait déjà 130 ans, et ses enfants la quarantaine), et toute sa famille se tournait vers lui pour connaître la direction à suivre et pour prendre des conseils.

La Torah nous met ainsi en garde qu'en période d'exil et de captivité à l'étranger, nous devons nous rassembler autour des tsadikim de notre génération (= nos Yossef à nous!), qui sont pour nous une source d'inspiration et d'aide.

Le 'Hafets 'Hayim, suggère que les fils de Yaakov ont eu un mauvais pressentiment quant à la venue de leurs familles en Égypte (peur de l'influence corruptrice du mode de vie local). Seul le fait que Yaakov les accompagnerait a réussi à apaiser leurs craintes, car comme dit le Rav Salanter : "Tant que le grand-père est assis à table, même les petits-enfants se conduisent bien!".

2°/ "Et voici les noms des enfants d'Israël ... "

Rashi = [Les enfants d'Israël sont cités par leur nom] pour faire savoir qu'ils sont aimés [de D.] car ils sont comparés aux étoiles.

Le Sfat Emet = les enfants d'Israël doivent savoir que D. les aime.
De même, qu'Il a créé les étoiles pour éclairer les ténèbres, Il a créé le peuple juif afin qu'il répande la lumière de D. et la fasse pénétrer dans les endroits les plus obscures.

[La paracha Chémot est la 13e = valeur numérique du mot aava (amour). Même dans une situation qui nous semble difficile (exil/esclavage très dur en Égypte), D. nous aime toujours autant et est toujours à nos côtés. ]

Le Rav Yaakov Kaminetsky fait remarquer qu'on a pu voir clairement briller les étoiles (=les fils de Yaakov) quand le soleil (=Yaakov) s'est éteint, et que les ténèbres de l'exil égyptien ont commencé.

3°/ "chacun était venu avec sa maisonnée."

Les fils de Yaakov sont venus d'Israël avec leurs maisons = ils ont apporté avec eux leurs maisons d'étude.

Les maisons d'étude de la diaspora possèdent la sainteté de la terre d'Israël.
(Torah Moshé)

 

Sources (b"h) : le livre "Pitou'hé 'Hotam" du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) + le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman + une partie d'un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (dans son livre : "védibarta bam") + le livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Et Moshé faisait paître les brebis ... il conduisit le bétail au fond du désert" (Chémot 3,1)

- "Moshé faisait paître les brebis" : cela renvoit au verset de Jérémie (50;17) : "Israël était une brebis pourchassée"

- "au fond du désert" (a'har amidbar) :
Le mot a'har peut se traduire par : après.
Ainsi "a'har amidbar" peut signifier = les lettres qui suivent celles du mot 'midbar' (מדבר - soit : noun suivant le mém ; hé suivant le dalét ; guimel suivant le beit ; chin suivant le réch).

Il est à noter que ces 4 lettres (נ-ה-ג-ש) = valeur numérique de 358 = valeur numérique du mot machia'h (משיח).

"Il conduisit le bétail au fond du désert" :
Ainsi, d'après le Kol Sim'ha, à partir du moment où Moché est nommé comme dirigeant du peuple juif, le "bétail" d’Hachem, il prend comme objectif : conduire les juifs au dévoilement du Machia'h (a'har amidbar!)

[Clin d'oeil :
Ces 4 lettres renvoient aux lettres inscrites sur une toupie à 'Hanoucca, formant la phrase : "ness gadol aya sham".
La toupie (de 'Hanoucca) à l'inverse de la crécelle (de Pourim) est tournée par une force de la main du haut vers le bas, signe d'une aide divine miraculeuse (alors qu'à Pourim le miracle est bien caché dans les lois de la nature).

De même, un grand miracle (ness gadol aya sham) a permis aux juifs de sortir d'Egypte, et de chanter tous ensemble une shira à D. : Mi kamo'ha ba'élim Hachem (initiales du mot Makabi) !! ]
Il est intéressant de ramener une explication sur le fait que D., au buisson ardent, a demandé à Moshé d'enlever ses chaussures (Chémot ch.3 ; v.5).

En effet, le fait d'être sans chaussure rend toute personne très sensible à ce qui se trouve sur son chemin (même le plus petit débris peut nous faire ressentir de la douleur).
De même, D. a insisté sur l'importance de la sensibilité d'autrui.
En effet, un chef/maître du peuple juif doit être sensible même au plus petit détail concernant son peuple.

Source : traduction & adaptation personnelle de commentaires de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

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-> "Pendant toute la durée de l'exil, nous devons avoir foi en la venue prochaine du machia'h.
D. a montré à Moché que le buisson ardent ne se consumait pas, symbole qu'il est impossible d'éteindre la lumière d'Israël."
[le Méam Loez - Haazinou 32,43]

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-> Le midrach enseigne que le buisson représente les juifs tandis que le feu symbolise l’oppression égyptienne qui n'arrivera jamais à détruire le peuple juif.
En apparence, on peut affirmer avec certitude que le buisson ne fait pas le poids face à un feu ardent, mais pourtant dans la réalité de la révélation à Moché il a tenu bon.
[de même que le buisson était en feu sans se consumer, de même le peuple juif pourra traverser des périodes très difficiles, sans jamais disparaître.
Les juifs sont au-dessus de la nature (le feu ne brûlant pas le buisson comme la nature laisse croire), puisque directement lié à Hachem, Créateur du monde.
De même que D. fait en sorte que le feu brûle, de même Il peut faire qu'il ne brûle pas!]

-> Pourquoi les juifs sont-ils comparés à ce buisson petit et épineux dans lequel Hachem s'est révélé à Moché?
De plus, les nations non-juives sont comparées à : "des épines coupées, que le feu réduit en cendres" (Yéchayahou 33,12).

Le Alshich haKadoch répond que durant son exil en Egypte, la nation juive s'est dégradée au point d'arriver au 49e niveau d'impureté, entraînant qu'ils ressemblaient aux autres nations du monde, et que les anges au Ciel ont demandé à Hachem : "En quoi sont-ils (les juifs) différents d'eux (les égyptiens)?"

Ainsi, quelle est la différence?
- Les non-juifs sont comme des "des épines coupées" sans racines, faisant qu'ils se consument facilement par le feu.

- Le peuple juif même lorsqu'il est similaire à des épines, il ressemble quand même à un élément unifié : un "buisson", avec des racines.
Quelles sont nos racines?
Elles ont été plantées par nos Patriarches, et elles nous assurent que nous ne serons jamais détruits jusqu'à la fin des temps.
Ainsi, même dans notre situation actuelle, avec toutes nos épines, avec notre hauteur très faible, notre aspect très sec (manquant d'eau de la Torah!), rien ne pourra jamais nous détacher de nos racines plantées par nos Patriarches.

=> Nous ne devons jamais baisser les bras, jamais sous-estimer notre valeur éternelle et infinie (puisque venant de D. Lui-même, d'ancêtres illustres!).
Nous devons investir nos forces à restaurer la gloire de Hachem à sa place légitime, et résister avec succès aux attaques de nos ennemis.

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-> "Les érudits en Torah sont comparés aux arbres fruitiers, tandis que les juifs simples sont comparés aux arbres et buissons ne portant pas de fruit.
La flamme du feu est apparue dans le buisson ardent, qui est comparé au juif simple. Cela nous enseigne que bien qu'un juif simple ne peut pas comprendre le sens derrière la réalisation des mitsvot ou les mots qu'il prononce pendant la prière, malgré cela il a toujours le feu de la sainteté qui brûle dans son cœur.
Ce buisson ne se consume pas : c'est-à-dire que le feu présent au sein de chaque juif ne peut jamais être éteint."
[le Baal Chem Tov]

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-> Rabbi David Pinto enseigne :
L'image du feu [du buisson] symbolise le désir, capable de brûler et de détruire l'homme, de l'expulser de ce monde. Cependant, si l'homme étudie assidûment la Torah, le buisson ne se consumera pas, la Torah le protégera de tout danger et malheur.
[de même que le buisson était toujours en feu sans jamais se consumer, de même dans notre monde matériel où l'on est toujours confronté aux tentations, et grâce à la Torah nous pouvons ne jamais être consumé/détruit par cela, et rester entier/complet avec Hachem.]
[...]

Certains arbres (comme les buissons) portent leurs feuilles vertes tout au long de l'année, même en automne, lorsque les autres les perdent.
Les tsadikim sont comparables à ce type d'arbres : de même que ceux-ci demeurent insensibles au changement de climat et continuent à verdoyer, les tsadikim respectent la parole de Hachem en toute circonstance et ne se laissent pas perturber par les vents qui soufflent, résistant courageusement aux épreuves.

Les hommes simples du peuple sont comparables aux autres arbres, parfois verdoyants et parfois dénués de feuillage.
En effet, ces hommes connaissent des hauts et des bas dans leur service Divin : à certaines périodes, ils sont fidèles aux mitsvot, mais à d'autres, ils se laissent influencer par le mauvais penchant. Puis soudain, voilà qu'ils se ressaisissent et se repentent, à l'image des nouvelles feuilles qui au printemps viennent de nouveau couvrir les arbres.

Ainsi, nous comprenons pourquoi Hachem a choisi de se révéler à Moché au milieu d'un buisson ardent, l'arbre étant porteur d'un message concernant les différents niveaux de personnes composant le peuple juif.

[de plus, de même qu'un arbre à feuilles peut être majestueux au printemps/été, mais devenir quasiment mort en hiver, de même toute nation a ses heures de gloires, et ensuite disparaît (ex: les romains, les grecques, ...).
L'exception est celle du peuple juif qui existera toujours, et ce même si le climat environnant change, même si des vents hostiles soufflent sur lui, ... En effet, nous avons le feu d'amour de notre papa Hachem qui brûle constamment, et même si nous sommes petits (en nombre, plein d'humilité) comme un buisson, nous sommes éternels!]

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+ Le buisson ardent : symbole du fait que Hachem est proche de chaque juif :

-> Le midrach (Chémot rabba 2,5) rapporte qu'un non-juif a demandé à rabbi Yéhochoua ben Kor'ha : "Pourquoi Hachem a-t-il parlé à Moché spécifiquement dans un buisson? Pourquoi ne l'a-t-il pas fait d'un arbre plus jolie?"

Rabbi Yéhochoua ben Kor'ha lui a répondu : "C'est ainsi afin de témoigner que la Présence Divine se trouve partout, même dans un buisson épineux".

Le Maharal (Guévourot Hachem 23) explique que si Hachem était apparu dans un arbre magnifique, les gens auraient pensé que c'est seulement ceux qui ont des actions magnifiques qui sont capables de se lier avec Hachem.
En apparaissant dans un buisson bas et épineux, Hachem montre que la Présence Divine réside en chaque juif, peu importe leur niveau [peu importe ce qu'un juif a pu faire, D. ne le quitte jamais!]

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+ "Moché faisait paître les brebis ... il conduisit le bétail au fond du désert" (Chémot 3,1)

-> Selon une opinion, Moché fut responsable du troupeau de Yitro pendant 40 ans.
Durant toute cette période, aucun mouton ne mourut, ne tomba malade ou ne fut attaqué par des bêtes sauvages.
Grâce au mérite de Moché, les troupeaux s'accrurent de façon considérable.
[...]
L'espace se contracta en faveur de Moché. Il se trouvait à Midiyan, et l'instant suivant, il fut au pied du Sinaï.

Soudain, Moché assista à un spectacle prodigieux. Un ange lui apparut au milieu d'un feu, parmi les brindilles d'un buisson. Le buisson, en flammes n'était pas consumé.
Cet ange était Gavriel, le génie du feu.
Selon d'autres, il s'agissait de Mikhaël, l'ange le plus élevé.

La flamme que vit Moché était le rayonnement de D.
Cette vision avait pour but d'habituer Moché à ce rayonnement et de lui donner le courage d'y être exposé. Sinon, lorsqu'il serait confronté à la puissante révélation Divine du don de la Torah, il en serait totalement déconcerté.
Hachem décida donc d'habituer peu à peu Moché au Divin. Il verrait tout d'abord un ange avant de connaître, plus tard au mont Sinaï, une révélation complète de la Présence Divine ...
[Si une personne ayant passé une journée entière dans une pièce totalement obscure sortait subitement à la lumière du jour, ses yeux lui feraient mal et pourraient même être endommagés. Elle doit accoutumer peu à peu ses yeux à la lumière avant de pouvoir tolérer l'éclat du soleil.
Rabbénou Bé'hayé écrit qu'il en est de même au niveau de l'esprit, où les niveaux spirituels supérieurs ne peuvent être atteints en une fois. Il faut progresser d'un niveau à l'autre, petit à petit.
Le Tséda laDéré'h écrit que lors de son expérience au buisson ardent, Moché gravit 3 niveaux de prophétie. Tout d'abord, il vit un ange dans la flamme, puis il entendit la voix de D. l'appelant depuis le buisson, et enfin il eut une vision du Divin à travers une "lentille claire". C'était un niveau jamais encore atteint par un prophète et qu'aucun prophète, à part Moché ne connaîtra jamais.]

Hachem voulait également donner à Moché une leçon de foi.
Même lorsqu'une personne sent un glaive posé sur son cou, elle doit avoir confiance en D. et ne pas perdre espoir (guémara Béra'hot 10a).
Hachem peut protéger l'homme dans quelque situation qu'il se trouve [même la plus désespérée en apparence].
Voilà qu'un buisson épineux, habituellement enflammé par la moindre braise, demeurait intact alors qu'une grande flamme y brûlait, simplement parce que telle était la volonté de D.
Ni le glaive, ni le feu, ni l'eau ne peuvent faire de mal sans que Hachem ne le veuille.
[absolument rien ne peut se passer si Hachem n'en a pas donné l'ordre]

Bien qu'il se trouvât de nombreuses variétés d'arbres autour de la montagne, D. choisit de se révéler dans un modeste buisson épineux.
Hachem Lui-même partage les souffrances d'Israël, comme Il le dit : "Je suis avec lui (Israël) dans ses malheurs" (Téhilim 91,15).
A cette époque, le statut d'Israël dans le monde était très bas, comme celui d'un buisson d'épines [traînant et foulant la poussière du sol] parmi les arbres [parfois majestueux!].
Hachem choisit donc de se révéler dans un buisson épineux.
[aux yeux des nations les juifs sont considérés comme une "espèce" basse, pleins d'épines (ils nous piquent en apportant la spiritualité (la notion de compte à rendre, de vie après la mort), ils nous obligent à réfléchir, à aller au-delà de l'instantané, de nos pulsions animales!). Mais la réalité, c'est qu'en chaque juif règnent un feu ardent d'amour de Hachem qu'aucune action ne peut éteindre, ce qui fait que tout juif fait partie des êtres les plus sublimes/élevés de la Création.
Le feu d'Hachem en nous, contribue à notre éternité (à l'image du buisson perpétuellement en vie!).]

Le buisson faisait également allusion à l'exil d'Israël en Egypte.
Il es très facile d'enfoncer la main dans un buisson d'épines, mais quand on essaie de l'en retirer, elle est lacérée par les épines.
De même, les égyptiens trouvèrent très aisé d'accueillir les juifs et de les asservir. Mais à leur départ, les égyptiens essuyèrent de lourdes pertes.

Parmi tous les arbres, le buisson épineux est le seul dont chaque brindille est garnie de 5 feuilles.
En cela, il ressemble beaucoup à la myrte, dont les feuilles sont groupées 3 par 3 le long de la tige.
Ceci faisait allusion au fait que bien qu'Israël n'ait pas de mérite suffisant pour être délivré, il serait libéré par le mérite de 5 tsadikim : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moché et Aharon.

En hébreu, le mot signifiant "le buisson épineux" (haSné - הסנה) a une guématria égale à 120. Ceci est une allusion au fait que Moché vivrait 120 ans.
Moché eut cette vision l'après-midi, au moment où est également récité l'office de min'ha.
[...]

La 1ere chose que vit Moché était un buisson qui brûlait dans le champ. Il ne voulut pas s'en approcher afin de ne pas interrompre son travail. Quelqu'un pouvait avoir mis le feu au buisson et cela aurait été une perte de temps que d'assouvir sa curiosité [volant alors son employeur!].
[...]

[Selon certains Sages, le buisson ardent se trouvait au sommet du mont Sinaï.] Hachem révéla à Moché que la Torah serait donné à Israël à cet endroit.
[donnée dans l'humilité, la Torah est un feu éternel de vie (et non de destruction)]
[...]

Hachem dit à Moché que le miracle du buisson ardent sera le signe que c'est D. qui l'a envoyé et que la mission de Moché réussira.
Le buisson était entouré de feu sans en être touché. De même, Moché sera entouré de dangers mais ne sera pas touché.
[A l'image de ce miracle manifeste,] ... le monde entier saura que Moché est l'agent de D.
[Méam Loez - Chémot 3,1-2 & 5 & 12]

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-> D'après certains avis, Sinaï est dérivé des pierres de la montagne sur lequel est imprimé le dessin du buisson épineux (sné).
[Narboni - fin du chapitre 66 de Moré Névoukim]

-> D'après d'autres, le mot "Sinaï" symbolise l'hostilité (sin'a) des non-juifs après que les Bné Israël aient reçu la Torah.
[midrach Chémot rabba 2,4]

-> Moché y est arrivé le 15 Nissan, qui sera plus tard le 1er jour de Pessa'h, et le mont Sinaï au sommet duquel il y avait un buisson épineux, était à une distance de 3 jours de marche de l'Egypte (environ 100km).
[rav Yossef Deutsch]

-> En s'approchant de la montagne [de Sinaï], Moché aperçoit, à son sommet, l'ange Mikhaël, et comprend que la Présence Divine réside dans ce lieu.
Lorsque Moché attire l'attention des autres bergers sur ce prodige, ils lui répondent qu'ils ne voient absolument rien.
[midrach Chémot rabba 2,5]

-> Puisque c'est la première fois que Moché accède à un niveau si élevé de prophétie, il faut donc le préparer de façon graduelle, de même qu'on ne peut exposer d'un seul coup à une lumière éblouissante une personne plongée jusque-là dans une profonde obscurité.
C'est pourquoi il ne voit d'abord que le feu surnaturel qui fait brûler le buisson, puis l'ange qui se trouve au milieu des flammes. A ce moment seulement, D. lui adresse directement la parole. [rabbénou Bé'hayé - Chémot 3,1]

Maintenant non plus, D. ne s'adresse pas à lui d'une voix forte, pour ne pas l'épouvanter mais Il ne lui parle pas non plus à voix trop basse. Pour ne pas l'effrayer, D. prend la voix d'Amram, son père. [midrach Chémot rabba 3,1]

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-> Le buisson épineux, symbolise la douleur et la souffrance. C'est précisément au milieu de ces branches épineuses que D. se révèle à Moché pour souligner que Lui aussi, si l'on peut s'exprimer ainsi, souffre et se désole de voir les souffrances des Bné Israël, tout comme un père ressent toujours la souffrance de ses enfants.
[midrach Chémot rabba 2,5]

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-> "Moché se cacha le visage car il avait peur de regarder du côté de D. (Elokim - אֱלֹהִים)" (Chémot 3,6)

=> Pourquoi avait-il peur?

Le Tiférét Chlomo (Lé'h Lé'ha) donne la réponse suivante :
Elokim (אֱלֹהִים) est le nom Divin qui représentent la Rigueur, la punition sévère, et le buisson ardent signifie la douleur que subissait le peuple juif en Egypte.
Moché a dissimulé sa face "car il avait peur de regarder du côté de D."
Il avait peur de se focaliser sur toutes les terribles souffrances des juifs, au point d'en venir à questionner la façon d'agir d'Hachem.
En effet, il aurait pu en arriver à se demander : "Pourquoi laisses-Tu le peuple juif souffrir [à ce point]?"  (ce qui va créer une petite brèche dans sa émouna en D., puisque remettant en question Ses actions!)
Ne souhaitant pas développer de telles pensées en son cœur, il a évité de regarder le côté d'Elokim (אֱלֹהִים), l'Attribut d'Hachem dans toute sa rigueur.

-> On peut trouver un comportement similaire lorsque Avraham va pleurer et faire une eulogie courte sur sa femme Sarah (Béréchit 23,2-3), préférant plutôt rapidement s'occuper d'acquérir le caveau de Makhpéla.
Le Tiférét Chlomo dit que Avraham ne voulait pas s'attarder [à chaud] sur le deuil avant de l'enterrer, car il avait peur d'en arriver à questionner Hachem.

D'ailleurs, le midrach rapporte que l'ange de la mort taquinait Avraham : "Pourquoi une tsadékette comme Sarah est morte? Mérite-t-elle cela (alors que vient d'avoir lieu la Akédat Its'hak)?"
Avraham a évité de prêter attention à cela en occupant sa tête d'autres pensées.

[Nous apprenons d'Avraham, de Moché, que nous devons parfois éviter de penser à nos malheurs/difficultés de peur d'en arriver à questionner Hachem, d'en venir à affaiblir notre émouna. Mais plutôt nous devons nous occuper et prendre plaisir à d'autres choses.]

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-> Le Sfat Emet explique que Moché a tourné la tête du buisson car il ne voulait pas profiter d'une révélation Divine qu'il n'avait pas méritée par ses propres efforts ou qui était au-dessus de son niveau.
Une perception d'Hachem qui vient par nos propres efforts est durable, alors qu'une perception que nous ne méritons pas disparaît vite et peut même être une source d'épreuve ou de danger.

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-> "Moché était berger" (Chémot 3,1)

-> Kaïn était agriculteur et Hevel berger. Moché avait en lui, l'âme de Hével et Yitro celle de Kaïn. C'est pourquoi, Moché qui était la réincarnation de Hevel était lui aussi berger. Il s'occupait du bétail de Yitro, qui avait l'âme de Kaïn. Quand le sacrifice de Kaïn ne fut pas accepté, contrairement à celui de Hevel, il le tua. Quand un homme tue son prochain, c'est que Hachem a décrété que ce dernier doit mourir.
La raison pour laquelle Hachem décréta que Hevel devait mourir, c'est à cause d'une faute qu'il avait commise. Quand Hachem consuma son sacrifice, un feu Divin descendit du ciel. Ce feu comportait une manifestation de la Présence Divine. Ainsi, il était interdit de le regarder, car on ne doit pas regarder la manifestation de la Présence Divine. Et Hevel a regardé ce feu.
C'est pourquoi, il fut décrété qu'il meure et Kaïn put le tuer (car "l'homme ne pourra pas Me voir et vivre"). Moché devait réparer cette faute de Hevel laquelle a entraîné sa mort. C'est pourquoi, Hachem se révéla à lui "dans une flamme de feu dans le buisson". Cette flamme manifestait la Présence Divine.
Et le Torah dit : "Moché cacha son visage, car il craignait de voir la Divinité". Par cet acte, Moché répara la faute de Hevel, qui avait contemplé la Présence Divine dans la flamme qui consuma son offrande. A présent, la Présence Divine se présente encore dans des flammes, mais là, Moché ne regarde pas.
[Tsioni]

"Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent (aba'im) en Égypte avec Yaakov" (Chémot 1;1)

 

++ Pourquoi est-il écrit "aba'im" (= verbe au présent) et non pas "acher ba'u" (= verbe au passé)?

Lors que des immigrants arrivent dans un pays, ils gardent généralement leurs coutumes au début, puis ils s'acclimatent et acceptent les habitudes du pays.

Durant tout leur séjour en Égypte (210 ans), les juifs se sont considérés comme de nouveaux arrivants (aba'im = comme s'ils venaient d'arriver).

Le fait de ne pas se sentir résident, a facilité leur volonté de garder leur identité intacte.
Le fait de ne pas adopter les noms, la langue et les façons de s'habiller du pays, a permis à nos ancêtres de sortir d’Égypte, en tant que juifs vivants.

 

++ Beau clin d’œil de la Torah :

Les dernières lettres des 5 premiers mots de la paracha permettent de former le mot : Téhilim (ואלה שמות בני ישראל הבאים).

En Égypte, les juifs ont été asservis et ont connu une des périodes les plus difficile de leur histoire.
Ils ont prié à D. avec les mots des Téhilim.

Le nom dans le verset suivant ces 5 mots est : mits'rayéma (=en Egypte).
"Mitsraïm" (Egypte) vient du mot 'métsar', renvoyant à une situation tendue et difficile.

Chaque fois que l'on est confronté à une difficulté, il est bon d'utiliser le livre des Téhilim, comme moyen de prier D.

D'ailleurs, selon le Midrach Cho'har Tov (124), durant les 20 ans passés dans l’environnement mauvais de Lavan, Yaakov n'a pas dormi et a préféré occuper son temps en disant des Téhilim.

 

++ Précision : ce n'est pas la quantité de Téhilim lus qui compte, mais la qualité et le cœur mis pour les lire ...

Ouvrez votre cœur aux Téhilim (en lisant la traduction, en étant sensible aux passages qui vous parlent,...), l'impact sera alors phénoménal!!

 

Source : traduction & adaptation personnelle d'un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

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-> "Et voici les noms des enfants d’Israël qui vinrent (aba’im) en Égypte avec Yaakov" (Chémot 1,1)

Le mot "véélé" (et voici - וְאֵלֶּה) a la même guématria que le mot "bam", qui figure à propos de la Torah : "védibarta bam" (tu en parleras [des paroles de la Torah] - Dévarim 6,7).
On peut dire que grâce aux noms sacrés en usage, les juifs méritent de s'attacher à la Torah, qui est elle-même composée des Noms de D. (Zohar II 124a, et Introduction du Ramban à la Torah).
Il s’ensuit qu’outre le fait qu'ils sont rattachés à la Torah, ils méritent de s'attacher au Créateur.

"Voici les noms des enfants d’Israël, venus en Egypte" = en d’autres termes, les juifs ont préservé la tradition de leur père, et continué à nommer leurs enfants et petits-enfants par les mêmes noms saints et purs que Yaakov avait donnés à ses fils (midrach Chir haChirim rabba 4,25).
Il avait agi ainsi car il savait profondément que ces noms aideraient ses enfants à se protéger des forces impures dans n’importe quelle situation, et particulièrement pendant le sommeil, moment où ils n’étudient pas la Torah.

Les noms des juifs ont leur racine dans les profondeurs de la sainteté.
Le Arizal nous révèle, en expliquant ce verset d’après la kabbala, qu’il est question de ce monde-ci et du monde des âmes. Il écrit : "Voici les noms des bnei Israël qui sont venus en Egypte" = ce sont les noms de sainteté
qui sont descendus dans ce monde-ci, qui s’appelle "Mitsraïm" (l’Egypte).
"Avec Yaakov, ils sont venus chacun avec sa famille" = tous les noms sont accompagnés par les saints Patriarches, dont les noms ont leur source dans les secrets de la Torah, et ces mystères accompagnent les bnei Israël lorsqu’ils descendent en ce monde ...
On comprend que c’est effectivement le cas, la grandeur des bnei Israël était de ne pas avoir changé leur nom. En effet, cela les a protégés, ainsi ils ne se sont pas perdus, et personne ne s’est assimilé.
Les "noms" des bnei Israël sont les bases spirituelles avec lesquelles ils sont descendus en Egypte, accompagnés par leur père Ya’akov, et ces noms leur sont restés et ont protégé leur identité.
[issu de divré Torah du rav David Pinto]

"Et voici les noms des enfants d'Israël qui viennent (aba'im) en Egypte" (Chémot 1,1)

=> Pourquoi ce verset d'ouverture du récit amenant à la sortie d'Egypte est-il écrit au futur "abaïm" (litt. qui viendront - הַבָּאִים)?

Le 'Hidouché haRim commente :
Ce récit se poursuit également dans notre exil, les leçons et les détails étant pertinents à chaque époque.
C'est ce que veulent dire nos Sages : "à chaque génération, une personne doit se considérer comme si elle était personnellement sortie d'Egypte" (Pessa'him 10:5).
C'est parce que nous quittons toujours, génération après génération, individu après individu. La géoula est toujours en cours.

Paracha Chémot

- "Et voici les noms des enfants d'Israël qui sont venus en Egypte ..." (chémot 1,1)

Rashi sur ce verset : "bien qu'Il les ait comptés de leur vivant, par leur noms, Il les a recomptés, après leur mort, pour faire savoir son amour pour eux, car ils sont comparés aux étoiles".
1°/ La thora recompte les noms des enfants d'Israël pour montrer combien D. nous aime et comment D. s'occupe et se soucie de chacun de nous.
2°/ Le Sfat Emet ajoute que de même que D. a créé les étoiles pour éclairer l'obscurité de la nuit, D. a créé le peuple juif pour répandre la lumière divine même dans les lieux les plus obscurs spirituellement parlant.

3°/ Dans la Guemara Houlim 60b, il est dit qu'à la création de la terre, D. a créé 2 luminaires égaux. Mais la lune a été rapetissée car elle s'était plainte à D. en disant : "Il n'est pas possible à 2 rois de partager la même couronne!". Pour apaiser son chagrin, D. lui a adjoint une armée d'étoiles.
Ainsi, à l'image des étoiles, le rôle de l'existence d'Israël est comme l'a souligné rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".

4°/ Ce verset est une louange aux Bnei Israël qui même en exil dans un pays étranger, n'ont pas modifié leur nom, mais au contraire, l'ont porté fièrement.
D'ailleurs, les juifs se distinguèrent des égyptiens dans 4 domaines (Chémot Raba 1,33) : aucun enfant ne reçut de nom non-juif, ils continuèrent à parler en hébreu, ils ne s'habillèrent pas à la façon égyptienne et ils agissaient avec bonté les uns envers les autres, et ne dénonçaient pas de juif aux égyptiens.

5°/Le rav de Bendin disait sur ce verset que les dernières lettres des 5 premiers mots en hébreu ("vééle shémot Bneï Israël abaïm") forment le mot Téhilim. C'est une allusion au fait que dans les difficultés et les douleurs comme en Egypte, il faut utiliser le livre des Psaumes, et c'est ainsi que viendra le salut.

6°/ [Leket Eliaou] - Le rav yéhouda Leïb Feïn demande pourquoi il est écrit  "voici les noms des enfants d'Israël" et pas directement "voici les enfants d'Israël"?

Hazal nous enseignent : "Il n'y a pas d'homme plus libre que celui qui s'adonne à l'étude de la Torah".

Le rav nous apprend qu'un juif en exil qui se dévoue à l'étude de la Torah sera toujours un homme libre. A l'image de nos ancêtres, notre corps est en exil mais notre esprit reste libre.

- "La fille de Pharaon ouvrit, elle le vit, l'enfant; et voici un garçon pleure. Elle eut pitié de lui et dit : "c'est un des enfants des hébreux" " (Chémot 2,6).

Rashi sur "et voici un garçon qui pleure" = sa voix était comme celle d'un grand garçon (jeune homme).

Pourquoi une voix de jeune homme? Moshé ne pleurait pas sur son sort (= avoir été abandonné par sa mère) mais sur le sort des autres (= les souffrances du peuple d'Israël). Dès sa naissance, il pleura pour son peuple.

- "Le roi d'Egypte mourut, et le enfants d'Israël gémirent à cause de l'esclavage; ils crièrent. Leur cri monta vers D. à cause de l'esclavage" (Chémot 2, 23)

Pourquoi les Bnei Israël prennent-ils conscience de la sévérité de l'exil et de l'esclavage maintenant, au moment de la mort du roi d'Egypte?
= ils avaient envie de prier et de crier auparavant, mais les égyptiens dans leur méchanceté les observaient, parce qu'ils savaient qu'Israël serait sauvé par la prière. Lorsque le roi est mort, les juifs ont profité de l'occasion pour dire aux égyptiens qu'ils pleuraient la mort de leur roi et se lamentaient avec eux, alors que la véritable raison de leurs pleurs et de leurs prières était l'esclavage et la douleur.

D. a discerné leurs intentions et a entendu leurs cris.

- "Moshé dit : S'il Te plaît, mon Maître envoie, je T'en prie par qui tu voudras envoyer" (Chémot 4,13)

Rashi sur ce verset = " Par la main de celui que Tu as l'habitude d'envoyer, et c'est Aaron ou (autre explication) par la main d'un autre que Tu voudras envoyer; je ne suis pas destiné à les faire entrer dans la terre d'Israël et être leur sauveur dans le futur; Tu as de nombreux autres émissaires ".

Il y a en Egypte des millions de juifs en esclavage, et Moshé refuse?
Le rav Chakh en tire un grand principe. Moshé savait qu'il n'était pas possible qu'une chose bonne comme la délivrance du peuple d'Israël découle du fait que quelqu'un qui n'aurait pas dû être blessé, soit blessé.
Rabbi Sholom Mordechai Schwadron (le Maharsham) a dit à ce sujet : "J'ai reçu de mes saints maîtres que si quelqu'un court pour construire le Temple, et que cette course cause un dommage à quelqu'un, il vaut mieux qu'il reste à la maison et ne construise pas le Temple!". Ainsi, nous ne sommes pas responsables d'amener la délivrance si c'est lié à une mauvaise action.
D'ailleurs, D. n'a pas contredit Moshé, et lui a dit : "Aaron te verra et se réjouira dans son cœur" (Chémot 4,15).
Rashi sur ce passage : " non pas comme tu penses qu’il t’en voudrait car tu accèdes à la grandeur; et de là Aaron mérita les ornements du pectoral qui est placé sur le cœur du Grand-Prêtre ".

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ Yoheved était agée de 130 ans à la naissance de Moshé. Contrairement à Sarah (qui a enfanté à 90 ans), on n'en parle pas dans la Torah car les miracles étaient fréquents à cette époque.
On apprend, par exemple, que les femmes juives mettaient au monde des sextuplés, tous forts et en bonne santé (chemot Raba 1,7).

2°/ Bénies soient les femmes juives !!!
Bien que l'esclavage s'était intensifié, les femmes juives ne s'avouèrent pas vaincues.
Elles se faufilaient dans les champs de travail pour laver leurs maris, les nourrir, leurs apporter des paroles de réconfort et les consoler ("D. nous libérera !").
Grâce à leur confiance en D., les Bnei Israël continuèrent à avoir des enfants (Yalkout Chimoni 1,163).

Le Méam Loez (Chémot 1,14) enseigne : "Hachem vit leurs bonnes intentions, et par divers moyens détournés, commença à aider ces femmes vertueuses.
De petits poissons se mirent à se multiplier dans leurs puits, facilement pêchés lorsque l'on allait puiser de l'eau ... Souvent, lorsque les femmes puisaient de l'eau, le sceau remontait à moitié plein de poissons."

3°/ Les 2 sages femmes juives.
Selon l'explication de Rashi (chémot 1,15), il y avait :
- Chifra = Yoheved (=mère de Moshé). Elle se faisait appeler Chifra car elle rendait beau le nourisson (le lavait et le nettoyait).
- Pou'ah = Myriam (=soeur de Moshé). Elle portait ce nom car elle calmait les nouveaux nés qui pleuraient (Rashi : "elle crie, parle et murmure au nourisson à la façon des femmes qui apaisent le bébé qui pleure").

Myriam avait 5 ans et était aussi habile qu'une adulte (chémot Rabba 1,17).
Après l'ordre de Pharaon de tuer les nouveaux nés juifs mâles, elles adressaient une prière à D. pour que l'enfant naisse en bonne santé et que la mère ne meurt pas lors de l'accouchement. Elles voulaient, ainsi, montrer clairement qu'elles écoutaient D. plutôt qu'un roi de chair, au péril d'être passible de mort.
D. accepta leurs prières.

4°/ Moché naquit circoncis, signe qui indiquait qu'il allait être un tsadik (chémot Raba 1,23).
Par ailleurs, Rachi cite la guémara (Sotah 12) : "quand Moché naquit toute la maison s'est emplie de lumière (de la présence divine)" (chémot 2,2).

Le Méam Loez (Chémot 2,2) enseigne : "L'enfant (Moché) n'était âgé que de quelques heures qu'il commença à parler. Le jour de sa naissance, Moché parla avec son père et sa mère".

5°/ Batia, la fille de Pharaon, avait rejeté depuis longtemps le culte des égyptiens et avait prit sur elle les lois de la nation juive (Pirkei de Rabbi Eliezer 48).
D'ailleurs, selon une opinion, elle s'est rendue auprès du Nil pour faire la tévila (immersion qui n'a pas de raison logique) pour devenir une convertie au judaisme (Rashi, Sota 12).

Elle l'appela Moshé (="retiré des eaux").
Malgré le fait qu'il avait déjà 10 noms (dont celui choisit par ses parents = Yekoutiel = qui enseigne aux Bnei Israël de placer leur espoir et leur confiance en D.), la Torah a retenu celui donné par Batia. Cela montre la grande récompense qui attend ceux qui font du hessed (service désintéressé rendu à son prochain).

6°/ Ne restons pas insensible aux difficultés d'autrui.
Dès que Moshé apprit ses origines juives, il quittait chaque jour le palais pour aller rendre visite à ses frères dans les champs de travail. Il portait des lourds fardeaux avec les Bnei Israël et pleurait et se lamentait : " Votre torture me fait mal à moi aussi ; si seulement je pouvais mourir pour vous !" (chémot Raba 1,32).

D'ailleurs Rachi illustre très bien l'attitude de Moshé : "il dirigea ses yeux et son cœur pour avoir de la peine pour eux" (chémot 2,11).
Le rav Its’hak Berkovits explique qu’il regarda d’abord l’expression de leurs visages et perçut leur malheur. Puis, il "focalisa son cœur", tentant de ressentir leur douleur.
[de même, quand nous entendons qu’une personne est en difficulté, nous devons tout d’abord observer l’expression de son visage pour que son épreuve soit concrète à nos yeux. Nous devons ensuite essayer d’imaginer ce que cela fait de vivre la même chose, pour ressentir sa peine.]

-> Le midrach (Chémot rabba 1,27) commente à ce sujet :
"Que signifient ces mots? Moché les voyait et en pleurait.
Il disait : "Combien de chagrin me suscitez-vous! Qui me laisserait mourir à votre place?" ...
Il n'hésita pas à prêter son épaule et à aider chacun d'eux. [...]
Hachem dit : "Tu as délaissé tes propres occupations pour aller voir la souffrance des juifs, te comportant ainsi comme un frère, Je jure de délaisser les Mondes supérieurs et les mondes inférieurs pour venir te parler"."

7°/ Moshé se maria à Tsipora (fils de Yitro) à l'âge de 77 ans.

8°/ Moshé demanda : "Il est vrai que les Bnei Israël seront délivrés dans le futur mais qu'adviendra t-il de tous ces enfants qui sont maintenant cimentés dans les murs?"
D. répondit : "Si tu es inquiet au sujet des enfants qui meurent dans les murs, tu peux sauver l'un d'entre eux. Tu comprendras alors que ces enfants, s'ils avaient vécu, seraient devenus complétement pervers. Je ne fais qu'éloigner les épines du sein des Bnei Israël".
Moshé sauva l'un de ces enfants, un garçon de nom de Mikha. C'est lui, qui va aider le erev rav (égyptiens qui se sont joints au peuple juif lors de la sortie d'Egypte) à former le veau d'or, et qui au temps des Juges va ériger une idole en Erets Israël (Sanhedrin 101 Rashi).