Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Ils (les égyptiens) rendirent leur vie amère (aux Bné Israël)" (Chémot 1,14).

-> Au fur et à mesure que les juifs s’imprégnaient de la conception égyptienne selon laquelle le succès dans la vie dépend du respect des lois de la nature, ils commencèrent à se relâcher dans leur étude de la Torah.
S’ils avaient œuvré pour leurs besognes tout en continuant à s’affairer à l’étude de la Torah, ils n’auraient pas eu à encourir des labeurs physiques : ils auraient pu accomplir le décret de l’exil en s’impliquant avec force dans la Torah, comme l’enseigne les Pirké Avot (3,5) : "Celui qui prend sur lui le joug de la Torah, se trouve affranchi du joug de l’État et du joug du gagne-pain".

Notre verset aurait alors pris la signification suivante : "Ils rendirent leur vie amère" = Ils se seraient sentis amers de leur manque de compréhension de la Torah, qui est notre vie, et se seraient efforcés de mieux la comprendre "par un travail difficile" (avoda kacha - עֲבֹדָה קשָָׁה)", c’est-à-dire par l’argumentation du questionnement (le mot "Kacha" = dur, s’apparentant au mot "Kouchiya" = question), et "avec du mortier" (‘Homer - חֹמֶר), soit en déduisant de nouvelles Lois à travers un raisonnement à fortiori (Kal Va’Homer - קל וחומר -> le mot "‘Homer" = mortier, s’apparentant aux mots "kal
va’homer" = léger et consistant [le raisonnement à fortiori]), "et avec des briques (lévénim - לְבֵנִים), autrement dit l’affinage de la compréhension de la Loi juive (le mot "lévénim" = briques, s’apparentant aux mots "liboun Hilkheta" = éclaircissement de la Halakha), et "toutes sortes de besognes dans les champs" (עֲבֹדָה בַּשָּׂדֶה - avoda baSadé), en d’autres termes, les braïtot (les prescriptions orales laissées à l’extérieur, dans le champs, c’est-à-dire, non intégrées dans la michna) ; et ils auraient étudié "avec une dureté accablante" (béFarekh – בְּפָרֶךְ), soit plus durement et davantage que ce à quoi ils étaient habitués.

De la même façon, il est possible en tout temps de remplacer le labeur profane par l’effort dans l’étude de la Torah.
Nous devrons certes continuer de travailler, mais notre travail ne sera plus un fardeau ; il sera béni par l’aide de D. et ne nous causera pas de soucis.
Or, au lieu de cela, les juifs se relâchèrent dans la Torah en raison de l’influence omniprésente de leur culture d’accueil.
Dans ce contexte, la phrase "qu’ils rendirent leur vie amère" prit ce sens = "[Les égyptiens] firent que l’étude de la Torah (leur vie) leur soit amère". Leur manque d’enthousiasme pour l’étude de la Torah laissa un vide dans leur vie qu’ils durent remplir autrement ; par l’idolâtrie aisément accessible partout en Égypte.

La leçon pour nous est claire : c’est le renforcement dans l’étude de la Torah qui allège les douleurs des derniers instants de l’exil jusqu’à les faire définitivement disparaître avec la venue du machia’h.
[Kollel - le feuillet de la Communauté Sarcelles - 5782]

"Un nouveau roi se leva sur l'Egypte, qui ne connaissait pas Yossef" (Chémot 1,8)

-> Selon nos Sages (guémara Kidouchin 30b), le yétser ara se renouvelle chaque jour.
Le mauvais penchant est appelé : "un roi vieux et sot" (Kohélét 4,13).
Il est "vieux" car il arrive dès la naissance d'une personne, tandis que le yétser atov (le bon penchant) ne vient qu'à compter de 12 ans (femme) ou 13 ans (homme).
Il est un "roi sot", car il règne sur la folie en faisant tomber les hommes, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).

Ainsi, notre verset : "Il s'éleva ... un nouveau roi" = c'est le mauvais penchant, qui est nouveau car il se renouvelle chaque jour "sur l'Egypte (mitsrayim)", sur le corps humain qui doit faire face à un grand nombre de dangers et de malheurs (métsarim).
Il "ne connaissait pas Yossef" = il ne savait pas à quel point l'homme serait capable de se renforcer (yassaf - ajouter) chaque jour dans la sainteté.

[dvar Torah du Abir Yaakov - rabbi Yaakov Abe’hssera - dans son Pitou’hé ‘Hotam]

"Je ne suis habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que Tu parles à Ton serviteur, car j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée" (Chémot 4,10)

-> Pourquoi Hachem a-t-il fait en sorte que Moché ait du mal à parler?
En fait, Moché a réussi à réunir le peuple d'Israël et à le diriger, jusqu'à lui donner la Torah. Ainsi, certains auraient pu dire que c'est par la force de sa parole et la beauté de son élocution, que Moché a réussi à autant influencer les foules. Pour éviter une telle erreur, Hachem a occasionné que Moché ait justement de grandes difficultés à parler. Ainsi, il devenait évident que toute sa force lui revenait de l'authenticité de son message et du fait qu'il était envoyé par Hachem pour transmettre Sa Parole.
[Drachot haRan]

-> Le Rachbam (dans son commentaire sur la Torah) réfute cette explication courante et acceptée, rapportée par de nombreux Richonim, selon laquelle Moché bégayait.
Il insiste : "Est-il possible qu’un prophète à qui Hachem S’est adressé face à face et qui a reçu la Torah en mains propres, ait bégayé?"

Selon le Rachbam, l’expression "j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée" signifie : "Je ne suis pas expert dans la diction de la langue égyptienne car j’ai fui cet endroit dans ma jeunesse et je suis à présent âgé de 80 ans".

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-> Le Ramban explique : "Hachem a dit à Moché ... J'ai la capacité de te guérir, mais puisque tu ne veux pas être guéri, et que tu n'as pas prié pour être guéri, va et fait ce que je t'ai ordonné, et je vais t'aider."

Ainsi, selon cela Moché n'a pas été guéri car il n'a pas prié pour cela.
La prière a le pouvoir de tout faire, mais tout dépend du fait que la personne va prier pour cela, car seulement ensuite elle peut l'obtenir.
[plein de super bénédictions nous attendent au Ciel, mais si on ne prie pas pour cela, elles ne peuvent pas descendre et nous parvenir!]

-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'allusion suivante :
Un roi a donné l'autorisation à l'un de ses sujets de prendre ce qu'il voulait dans la salle des trésors du roi. L'homme se tenait face à la salle des trésors, mais il n'avait pas la clé pour y entrer.

La clé représente la téfila (prière), qui nous permet d'ouvrir les trésors d'Hachem, et de remplir les désirs de notre cœur.
Mais sans prière il nous manque les clés pour ouvrir les salles du trésor royal.

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-> "Va donc Je seconderai ta parole" (Chémot 4,12)

-> Moché s'étonna que Hachem l'envoie parler à Pharaon alors qu'il bégayait.
D. lui répondit : "Va donc" = c'est-à-dire commence à accomplir cet ordre et Je t'aiderai ensuite.
Nous en déduisons que quiconque désire bénéficier de l'assistance Divine, il lui suffit d'effectuer les premiers pas pour se voir ensuite aidé du Ciel et assister à des miracles.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Envoie de grâce par la main de celui que tu vas envoyer" (Chémot 4,12)

=> Quand Hachem demanda à Moché de libérer le peuple juif, celui-ci refusa dans un premier temps, par mesure d'humilité. Il demanda à Hachem d'envoyer une autre personne : "Envoie de grâce par la main de celui que tu vas envoyer". Mais que signifie exactement cette phrase? Et qui Moché propose t-il à Hachem d'envoyer à sa place?

-> En fait, la Torah relate que Nadav et Avihou moururent le jour de l'inauguration du Michkan. Concernant la raison de leur mort, la guémara rapporte que Nadav a dit à Avihou : "Quand est-ce que ces deux ''vieillards'' vont-ils mourir pour que nous puissions prendre a direction de la génération?". Moché et Aharon avaient alors en charge la direction du peuple. Aussi, Hachem s'exclama et dit : "Nous verrons bien qui enterrera qui ..."
C'est ainsi, que Moché proposa à Hachem d'envoyer Nadav et Avihou pour libérer le peuple. Car s'ils sont les dirigeants, cela leur évitera de mourir par la suite, pour avoir voulu diriger le peuple. Moché et Aharon, quant à eux, n'auraient ressenti, dans leur humilité, aucune jalousie de ne pas être les chefs. Cela est suggéré dans ce verset : "Envoie de grâce (na - נא)".
Le terme "נא" est constitué des initiales des noms Nadav et Avihou (נדב אביהו). Ainsi, Moché demanda à Hachem : "Envoie (na - נא - de grâce)", c'est-à-dire Nadav et Avihou.
D'autre part, le Zohar dit que lorsque Pin'has tua Zimri, les âmes de Nadav et Avihou entrèrent dans son corps et c'est à ce moment là que Pin'has devint Eliyahou. Or, c'est le prophète Eliyahou que Hachem va envoyer prochainement pour annoncer la délivrance finale.
Ainsi, Moché dit à Hachem : "Envoie de grâce (נא), par la main de celui que tu enverras" dans le futur, à savoir Eliyahou, qui a justement les âmes de Nadav et Avihou.
[selon le Kanfé Yona]

"Le roi d'Egypte s'adressa aux sages femmes hébreux, qui se nommaient : l'une Chifra, l'autre Poua" (Chémot 1,15)

=> Pourquoi Pharaon attribua-t-il à Yo'hévét et Myriam des noms égyptiens : Chifra et Poua?

-> Le rabbi de Riminov explique que Pharaon savait que tant que les sages femmes garderaient leurs noms hébraïques, il ne pourrait pas leur demander d'agir cruellement, en tuant les nouveau-nés juifs.
C'est pourquoi il commença par leur imposer de nouveaux noms égyptiens, espérant que ceux-ci influeraient sur leur intériorité. Seulement alors, il leur énonça son cruel décret, escomptant qu'elles seraient désormais en mesure de s'y plier.

En effet, généralement l'attribution d'un nom à une personne influe considérablement sur son essence, son caractère profond.

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-> Le Bné Yissa'har fait un commentaire similaire.
Il explique que Pharaon changea les noms des Bné Israël et particulièrement ceux de Chifra et Poua.
Son intention était d'enfouir encore un peu plus profondément le peuple juif dans l'impureté de l'Egypte afin d'augmenter son emprise sur lui.
En effet, le nom attribue des forces particulières à l'âme.
En changeant leurs noms, Pharaon voulait annihiler la totalité des forces de l'âme juive.

Qu'a-t-il dit aux sages-femmes?
"Le nom de l'une est Chifra et le nom de la deuxième Poua" = en réalité, les 2 sages-femmes étaient Yo'hévét et Myriam. Cela nous apprend que Pharaon les nomma avant même de leur donner leur mission, persuadé qu'elles écouteraient ses directives par la force des nouveaux noms qu'il leur avaient attribués.
Mais : "les sages-femmes craignaient Hachem" (Chémot 1,17) = elles ne respectèrent pas les ordres du roi d'Egypte. Elles restèrent fidèles à leur appartenance et à leur nom, Yo'hévét et Myriam.

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-> b'h, sur l'importance du nom voir également : https://todahm.com/2014/10/23/limportance-du-nom

Le bâton de Moché

+ Le bâton de Moché :

-> Le bâton de Moché est l'un des [10] objets crées le vendredi soir, à l'issue de la Création.
Adam le reçut lorsqu'il se trouvait dans le Jardin d'Eden.
Avant sa mort, il le donna à Enoch, qui le donna à son tour à Chèm, fils de Noa'h.
Lorsqu'il émigra en Egypte, Yaakov apporta ce bâton avec lui, et le laissa en héritage à Yossef.
A la mort de Yossef, Pharaon s'appropria le bâton ainsi que d'autres biens de Yossef.
[une loi dans l'Egypte ancienne stipulait que lorsqu'un proche de la royauté mourait, tous ses biens étaient saisis au profit des caisses du trésor royal. Ainsi, à la mort de Yossef, le bâton se trouva dans les caisses du trésor royal.]

Yitro, conseiller de Pharaon, connaissait l'existence de ce bâton de Saphir et désirait vivement l'acquérir. Ainsi, lors de sa fuite d'Egypte, Yitro prit le bâton avec lui, utilisant ses pouvoirs occultes pour le dérober à la surveillance des gardes du Trésor.
Toujours grâce à ses dons occultes, il le planta au milieu de son jardin de telle sorte que personne ne serait capable de le déraciner.

Il annonça que quiconque réussirait à tirer le bâton du sol pourrait épouser Tsipora, la plus belle de ses filles.
Nombreux furent les hommes les plus vigoureux de Midiyan qui tentèrent de déraciner le bâton, mais en vain.
Un jour, alors qu'il traversait le jardin, Moché vit le bâton. Il remarqua les signes qui y étaient inscrits et reconnut immédiatement des lettres hébraïques.
Une observation plus attentive lui prouva qu'elles formaient l'un des noms mystiques de D., et Il le prit en main pour mieux le voir et le bâton émergea sans difficulté du sol.
[...]

Les filles de Yitro s'étaient toutes converties à la religion juive et avaient nettoyé la maison de toute idolâtrie.
[Méam Loez - Chémot 2,21]

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-> Hachem dit à Moché de prendre avec lui le bâton miraculeux ... ce bâton de pur saphir pesait 40 saa (environ 300 kg) ...
Sur le bâton était gravé l'un des noms mystiques de D, et y figurait l’abréviation des 10 Plaies que D. allait amener sur l'Egypte ...
[d'ailleurs, à chaque plaie Moché plaçait sa main sur la lettre correspond à la plaie à venir (Drachot Yéchénim - Chémot)]

Gravé sur le bâton figuraient également le nom des Patriarches : Avraham, Its'hak, Yaakov et les noms des 6 Matriarches : Sarah, Rivka, Ra'hél, Léa, Bil'a et Zilpa.
Les noms des 12 fils de Yaakov y apparaissaient aussi : Réouven, Chimon, Lévi, Yéhouda, Yissa'har, Zévouloun, Dan, Naphtali, Gad, Acher, Yossef et Binyamin.
[Méam Loez - Chémot 4,14-17]

-> Le Baal Hatourim (Chémot 4,17) rapporte que Moché fut le 9e tsadik à avoir pris en main le bâton : Adam, ‘Hanokh, Noa’h, Chem, Abraham, Its’hak, Yaacov, Yossef et Moché.

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-> Après la mort de Moché, le bâton sera conservé pour le roi David et transmis à tous les rois de Yéhouda jusqu'à la destruction du Temple.
Il réapparaîtra finalement dans les mains du machia'h, qui s'en servira pour détruire les nations impies et instaurer la délivrance.
[Yalkout Chimoni 'Houkat 763]

-> Le Zohar rapporte que ce bâton a ensuite été conservé dans le Saint des saints, avec les Tables de l'alliance.

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-> Le Arizal enseigne :
Le Nom divin (יהוה) était inscrit sur le bâton de Moché de haut en bas. Ainsi, lorsque Moché voulait faire descendre la miséricorde sur Israël, comme lorsqu'il frappa le rocher pour pouvoir faire sortir de l'eau et abreuver le peuple juif, il devait saisir son bâton tout droit de sorte que les lettres du Nom divin étaient disposées dans l'ordre, du haut vers le bas, et faisaient ainsi descendre la miséricorde sur Israël depuis les mondes supérieurs dans le monde d'en bas.
En revanche, lorsque Moché devait faire descendre le din et la rigueur, il se saisissait de son bâton en le retournant à l'envers, de telle sorte que les lettres du Nom divin étaient inversées (הוהי), ce qui attirait automatiquement la pleine mesure de rigueur sur l'Egypte.

-> "Voici je frappe sur les eaux avec le bâton qui est dans ma main sur les eaux" (Vaéra 7,17)

Rabbi Chimchon d'Ostropoli explique :
Que viennent nous apprennent les termes "dans ma main" qui sont en apparence superflus?
Moché dit à Pharaon : je frappe le fleuve "avec le bâton qui se trouve dans ma main" = c'est-à-dire avec la partie du bâton que je saisis dans la paume de ma main.
Inversement, Moché retourna le bâton afin de frapper le fleuve avec l'autre côté du bâton qui se trouve dans la paume de sa main.
Ainsi, il inversa l'ordre des lettres du Nom de D. de יהוה en הוהי en ayant l'intention de faire descendre la rigueur des mondes supérieurs sur l'Egypte et transformer le Nil en fleuve de sang.

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-> "Aharon jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs, il devint serpent" (Vaéra 7,10)

-> Le Zohar (Chémot 28) explique que le bâton d'Aharon n'était pas le même bâton que celui de Moché.
Il s'agissait de 2 bâtons distincts.
C'est le sens du verset d'après le Zohar lorsqu'il dit : Aharon "prends ton bâton".

=> Pour quelle raison Aharon ne s'est-il pas servi du bâton de Moché pour accomplir les prodiges d'Hachem?

Il faut répondre que le bâton de Moché était plus élevé en sainteté puisqu'il provenait du gan Eden et que le Nom d'Hachem y était inscrit.
Hachem ne voulait pas que le bâton de Moché puisse être en contact directement avec les bâtons impurs des sorciers égyptiens.
Ainsi Aharon avait son propre bâton et l'utilisa pour accomplir la volonté de D.

-> Le livre Tsafnat Paanéa'h rapporte que le bâton de Moché était orné de pierres précieuses, de saphirs, tandis que le bâton d'Aharon était en bois.

-> Cependant d'après le midarch (Chémot rabba 26), le bâton d'Aharon était le même que celui de Moché avec lequel il accomplit les miracles en Egypte.
Comment comprendre alors le sens du verset?
Le midrach répond : il faut simplement comprendre le verset de la façon suivante : lorsqu'Aharon accomplissait les miracles, la Torah emploi les termes "le bâton d'Aharon", mais lorsque Moché accomplissait des miracles, le bâton est appelé dans la Torah "le bâton de Moché".

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-> Le bâton de Moché a permis d'accomplir les signes pour les Bné Israël et Pharaon.
Plus tard, bien sûr, il l'a utilisé pour les plaies sur les égyptiens et pour ouvrir la mer Rouge.
D'où vient ce bâton?
Rabbi Lévi dit qu'il a été créé juste avant qu'Hachem ne se repose le 7e jour de la Création.
Il a été donné à Adam, puis transmis de génération en génération à 'Hanokh, Noa'h, Shem, Avraham, Its'hak, Yaakov et enfin Yossef.
Dans le palais du Pharaon, Yitro l'a ensuite pris et l'a planté dans son jardin, où personne ne pouvait l'approcher jusqu'à ce que Moché vienne et puisse l'arracher.
[Pirké déRabbi Eliézer 40]
Toute autre personne qui s'en approcherait était engloutie. [midrach Vayocha - sur Ozi vézimrat ya]

-> De quoi était fait le bâton?
Certains disent qu'il provenait de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, et qu'après avoir frappé le rocher et s'être repenti, Moché reçut un bâton de l'arbre de Vie. [Yalkout Réouvéni - 'Houkat]
D'autres disent qu'il était fait de saphir et pesait 40 Séa (soit 650 litres, soit à minima si la base est de l'eau : 650kg). [midrach Chémot rabba 8,3]

S'il était en bois, c'était le morceau de bois que Moché avait jeté dans les eaux amères pour les adoucir. [Zohar - Béchala'h 60b]
Et plus tard, les 12 explorateurs l'ont utilisé pour se protéger des géants (lors de leur visite en terre d'Israël). [Zohar - Chéla'h Lé'ha 160a]

Il existe de nombreuses opinions quant à ce qui était écrit dessus.
1°/ Certains disent qu'il s'agit du nom d'Hachem, des dix plaies, d'Avraham, de Yitchak, de Yaakov, de Sarah, de Rivka, de Rachel, de Léa, de Bilha, de Zilpa, et des douze tribus (Targoum Yonatan ben Ouziel - Béchala'h 14,21), ou les 70 noms d'Hachem (Yalkout Chimoni - Béchala'h 264).
2°/ D'autres disent qu'il s'agit d'un bâtonnet carrée dont un côté est gravé Détsa'h, Adach, Béa'hav, et un autre côté porte le nom d'Hachem. C'est ce côté qui a fendu la mer, un autre côté a frappé le rocher, et le quatrième côté a servi à retirer l'eau du rocher des années plus tard. [Zohar * Béchala'h 48a]
3°/ Une autre opinion affirme que sur un côté était gravé un serpent, un autre côté portait le nom d'Hachem en 72 lettres, un autre côté portait le nom d'Hachem en 4 lettres, et le dernier côté portait Détsa'h, Adach, Béa'hav. [Zohar - Béchala'h 48a]
4°/ Enfin, il y a aussi un avis selon lequel chaque face portait une lettre du nom d'Hachem en quatre lettres. [Tiféret Tsvi - sur Zohar Vaéra 28]

Les mots ‘"Mitsraïma" et "Ché'hina" ont la même valeur numérique.
Cela nous indique que la Présence Divine (Ché'hina) était présente même en Egypte et que tout se faisait sur ordre de D.

Un grand secret de la Torah nous est révélé ici : même dans le lieu le plus impur du monde, l’Egypte, appelée "nudité de la terre", le nom Divin était présent [aux côtés de Ses enfants adorés les juifs]!
[rabbi David Pinto]

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-> Le Arizal (Séfer haLikoutim) demande pourquoi le mot : "Egypte" (מצרים) a été écrit dans le 1er verset de Chémot (début de l'exil) de façon singulière "Mitsraïma" (מִצְרָיְמָה)?

Le Arizal répond que la valeur numérique du mot מִצְרָיְמָה est égale à 385, soit la même valeur que le terme : "Chékhina" (שכינה), afin de nous apprendre que la Présence Divine descendit avec Yaakov et ses enfants, et demeura parmi les Bné Israël durant toute la durée de l'exil égyptien jusqu'à leur délivrance.

"Plus ils les persécutèrent, plus ils se multiplièrent et plus ils se renforcèrent" (Chémot 1,12)

-> Rachi explique : dans tout ce qu'ils s'ingénièrent à les persécuter, Hachem s'ingénia en retour à les faire proliférer et se renforcer.

-> Le Chem miChmouël commente :
Cela signifie que dès qu'ils décidèrent de les persécuter, cela leur fut compté comme s'ils avaient déjà exécuté leurs mauvaises intentions.
Car chez un idolâtre, Hachem compte la mauvaise résolution comme un fait accompli (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).
C'est pour cela qu'immédiatement après avoir pris leurs cruels décrets, Hachem transforma le cours naturel des choses et créa des Bné Israël avec un corps nouveau qui leur permettait d'engendrer 6 enfants à chaque grossesse, ce qui n'avait jamais eu lieu jusqu'alors, et "plus ils les persécutèrent, plus ils se multiplièrent".

Le Chem miChmouël conclut :
"Chacun pourra faire un raisonnement a fortiori pour lui-même : si déjà à cause des mauvaises pensées des égyptiens, Hachem modifia le corps des juifs, à plus forte raison lorsqu'un juif prend sur lui une bonne résolution qui l'incite à mieux étudier et à servir Hachem, il est certain qu'Hachem le transformera sur le champ en un autre homme tant dans le domaine spirituel que matériel."

"La fille de Pharaon embrassait et enlaçait Moché. Elle l'aimait comme si c'était son propre enfant ...
Moché était si beau que tout celui qui le voyait ne pouvait pas le quitter des yeux.
Pharaon embrassait et enlaçait Moché."
[midrach Chémot rabba 1,26]

=> Ceci montre à quel point Hachem gère tout dans le monde.
Pharaon pensait faire le maximum pour noyer le sauveur des juifs dans le Nil, mais au final il l'embrassait et l'enlaçait.
Hachem, tu es Unique!

"J'ai vu la souffrance de Mon peuple qui se trouve en Egypte" (Chémot 3,7)

Dans tous les exils, les juifs ont été dispersés dans différents pays. C'est seulement lors de l'exil d'Egypte que tout le peuple était réuni dans un seul endroit : à Gochen.
=> Pourquoi une telle différence?

Tous les autres exils sont venus après le don de la Torah. Et même si les juifs furent alors dispersés, malgré tout, la Torah les a réunis et rassemblés dans leurs dispersions.
Par contre, l'exil d'Egypte eut lieu avant le don de la Torah. Et s'ils étaient alors dispersés dans plusieurs endroits, ils n'auraient pas pu se relever et auraient alors disparu.
[Avné Nézer - rabbi Avraham de Sokatchov]

"Maintenant, tu vas voir ce que Je vais faire à Pharaon" (Chémot 6,1)

Jusqu’à présent, quand il était seulement question de la douleur et des malheurs des juifs en Egypte, il y avait matière à accusation et on pouvait dire que les juifs n’étaient pas dignes de la délivrance.
Mais maintenant, quand Pharaon a manifesté une insolence tellement énorme envers Hachem, en déclarant : "Je ne connais pas Hachem et je ne renverrai pas les bnei Israël", la chose touche déjà à l’honneur du Ciel et à la douleur de la Présence Divine.
Alors il n’y a plus lieu d’accuser et la délivrance doit venir.

Le Maguid de Koznitz dit :
Quand un juif prie au moment du malheur, qu’il demande essentiellement pour la douleur de la Présence Divine et non pour sa propre douleur, car tant que la chose ne le touche que lui-même, cela laisse place aux accusations, mais quand cela touche à la Présence Divine [notre papa Hachem], qui souffre du malheur de chaque juif, tous les accusateurs doivent fermer leur bouche.