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"Les sages-femmes craignaient D. et ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte et elles firent vivre les garçons" (Chémot 1,17)

-> "Le verset semble redondant : si elles n'ont pas suivi l'ordre de Pharaon de tuer les garçons, c'est forcément qu'elles les ont laissé en vie!

Cependant la Torah nous rapporte ici que le moyen avec lequel elles les ont maintenu en vie est : la prière.
En effet, pas tous les bébés ne survivent à un accouchement (surtout en ces temps très anciens!), et les sages-femmes ont prié pour qu'aucun bébé juif ne meurt pendant la naissance, afin qu'il soit clair que le décret de Pharaon n'était pas réalisé.

Ainsi, non seulement elles "ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte", mais en plus grâce à leurs prières "elles firent vivre les garçons" (signifiant qu'aucun bébé n'est mort naturellement lors d'une naissance)."

[Rabbi ‘Haïm Meïr Hager - le Rabbi de Vizhnitz]

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-> Bien que la Torah ne mentionne comme sages-femmes que Chifra et Poua, il est évident qu'un peuple aussi nombreux que les juifs avait des centaines de sages-femmes ...
Chifra et Poua étaient les patronnes de la corporation des sages-femmes.
[...]
Lorsque Pharaon ordonna aux sages-femmes d'avorter les fœtus mâles hébreux, celles-ci lui demandèrent comment connaître le sexe de l'enfant avant sa naissance.
Pharaon leur apprit une pratique occulte leur permettant de percevoir le fœtus dans la matrice.
Si celui-ci apparaissait orienté vers le bas, il s'agissait d'un garçon. Il regarde le sol d'où Adam, le 1er homme, fut formé.
Si le fœtus était orienté vers le haut, il s'agissait d'une fille qui regarde la côte de 'Hava, la 1ere femme, fut formée.
[...]
Les 2 sages-femmes principales n'étaient autres que Yo'hévét (Chifra = embellir et laver les bébés) et Myriam (Poua = parler et apaiser les bébés pleurant), sa fille de 5 ans ...
Selon une autre opinion, les 2 sages-femmes étaient Yo'hévét et sa [future] belle-fille Elichéva, fille d'Aminadav, qui épouserait plus tard Aharon ...
[...]
Yo'hévét fut récompensé en enfantant Moché, qui transmit la Torah au peuple juif (la Torat Moché) ...
Myriam aura pour petits-fils Bétsalel, architecte du Michkan, auquel D. insufflerait un esprit de sagesse.
[...]
C'est par le mérite des sages-femmes, prêtes à risquer leur vie pour résister à Pharaon, que le nombre d'enfants s'accrut encore davantage.
Le verset y fait allusion : "Hachem a récompensé les sages-femmes et le peuple s’est multiplié" (v.1,20) = la bonté que Hachem montra envers les sages-femmes causa l'accroissement du peuple.
[Méam Loez - Chémot 1,15-20]

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-> "Comme les sages-femmes avaient craint Hachem, Il leur fit des maison" (Chémot 1,21)

Rachi commente : Des maisons [dans le sens de : "dynasties"] de Cohanim, de Lévi'im et de royauté ...
Les Cohanim et les Lévi'im descendent de Yokhèvèd [Chifra], et la royauté de Myriam [Pou'a].

=> Il est surprenant de remarquer qu'elles ont bénéficiaient de telles récompenses grâce à leur crainte d'Hachem, et non au fait d'avoir sauvées/augmentées le nombre de juifs.
Imaginons une fête en l'honneur d'un héro qui a sauvé de très nombreuses personnes pendant la guerre.
Nos Sages disent que sauver une seule vie est comme sauver le monde entier. Ainsi, le fait qu'il a sauvé de très nombreuses vies fait qu'il mérite un immense respect.
Mais pendant la cérémonie, intervenant après intervenant on ne parle pas de cet aspect, mais plutôt de sa crainte d'Hachem. On ne comprendrait rien!
D'ailleurs, on ressentirait même un sentiment d'injustice, comme si on l'insultait : on aborde ce qui est secondaire sans le louer pour l'essentiel : il a sauver beaucoup de gens!

Cependant, notre paracha nous apprend que l'essentiel est la crainte Divine de Myriam et de Yo'hévét, sans nullement rapporter les incalculables vies qu'elles ont sauvées (nous existons sûrement grâce à elles!).

Le rabbi Chmouël Wosner (Rachmé haRav - Guévoura) écrit que Yo'hévét et Myriam étaient d'énormes tsadékette. Elles provenaient d'une lignée sainte, elles étaient des prophétesses, et elles craignaient Hachem depuis leur enfance.
Néanmoins, c'est la 1ere fois qu'il est rapporté qu'elles craignaient Hachem.
La raison est que la crainte Divine (yirat chamayim) n'est prouvée qu'à partir du moment où l'on surmonte ses sentiments humains afin de faire la volonté d'Hachem.
Ce n'est qu'alors que nous méritons le titre de craignant d'Hachem.
[lorsque nous avons quelque chose à perdre mais que nous restons fidèles à Hachem, nous méritons ce titre]

[certes sauver des vie est quelque chose de grand, mais par rapport aux efforts qu'elles ont dû témoigner pour atteindre un tel niveau de crainte d'Hachem, cela est quelque chose de secondaire.
Le rabbi de Kotsk dit qu'il n'y a rien de plus difficile que de mettre tout son être sous la Royauté du Ciel et de tout faire selon la Torah.
=> On peut apprendre de là la grandeur de continuellement développer notre crainte d'Hachem, c'est quelque chose d'encore plus louable que d'être un super héro qui sauve des vies!]

-> Dans le "barou'h chéamar", nous disons : "barou'h méchalem cha'har tov liré'av" (Béni soit Celui qui donne une bonne récompense à ceux qui Le craignent).
Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Par analogie, cela ressemble à une yéchiva (grande école/université) qui veut attirer un excellent enseignant. Ils vont faire la publicité d'offrir le double du salaire normal, afin d'encourager les meilleurs à venir les rejoindre.
De même, Hachem nous dit qu'il y a une "bonne récompense" (cha'har tov) pour la crainte du Ciel, afin que les personnes sages puissent profiter de cette offre.

La crainte d'Hachem n'est pas une chose facile, nous devons surmonter notre crainte du regard des autres, notre attirance vers nos désirs, vers les plaisirs de ce monde, ...
C'est pour cela que nous devons considérer la récompense, le bien qu'il en découlera, afin de nous renforcer à investir toutes nos forces pour suivre le chemin de la crainte d'Hachem.

-> Rabbi Yossef Its'hak de Loubavitch dit : "Si quelqu'un connait la Torah mais n'a pas de crainte d'Hachem (yirat chamayim), alors il est semblable à un talit katan sans tsitsit qui y sont attachés."

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-> Le rav Eliyahou Lopian enseigne :
Dans le monde non-juif si quelqu'un a sauvé des milliers de personnes, mettant sa vie en danger pour les aider, est-ce qu'on s'interrogera de savoir s'il est quelqu'un qui craint Hachem (yéré chamayim)?
N'est-il pas suffisant qu'il est sauvé des vies? Que nous importe ce qu'il a dans sa tête!

Pourtant dans la Torah, nous voyons le contraire : "et les sages-femmes ont craint Hachem ... et comme les sages-femmes avaient craint Hachem, Il leur fit des maisons" (Chémot 1,21).
Elles n'auraient jamais pu faire ce qu'elles ont fait sans crainte d'Hachem, et elles n'auraient jamais reçu de récompenses si elles n'en avaient pas [et ce même si elles avaient sauvé des milliers de vies!].

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-> Rabbi Yéhochoua de Belz enseigne :
- la yir'at chamayim (la crainte du Ciel) = c'est avoir peur de fauter, afin de ne pas empêcher la bonté du Ciel de venir sur nous.
- la yir'at Hachem (la crainte d'Hachem) = c'est lorsque nous pensons à la grandeur d'Hachem au point d'en arriver à craindre Hachem.
- la yir'at 'hét (la crainte de la faute) = c'est craindre de faire quelque chose qui ne nous convient pas de faire.
[comment puis-je descendre aussi bas! En ce sens, il est important d'avoir une haute estime de nous (on a une partie d'Hachem en nous!) afin que les fautes nous semblent le plus bas possible, le plus répugnant possible à nos yeux!
C'est en ce sens que la guémara (Sanhédrin 37) affirme : "tout le monde est obligé de se dire : "bichvili nivra aolam" (le monde a été créé pour moi)". On doit reconnaître notre importance, et cela doit nous aider à éviter la faute.]

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-> Selon le Ibn Ezra, pour une population juive aussi nombreuse, il y avait plus de 500 sages-femmes.
Shifra et Poua en étaient les responsables, et une partie de leur travail était de collecter l'impôt sur le revenu de toutes les sages-femmes.

-> Selon d'autres, Shifra et Poua n'étaient pas le nom de personnes, mais plutôt d'un groupe de gens.
Parmi les centaines de sages femmes, il y en avait qui étaient des sages-femmes de type Shifra, et d'autres de type Poua.
Les sages-femmes Shifra étaient celles qui s'occupaient d'accoucher le bébé, et les sages-femmes Poua étaient celles qui assistaient et calmaient les mères qui donnaient naissance, et c'était celles qui s'occupaient du nouveau-né immédiatement après la naissance.
Ainsi, lorsque Pharaon s'est adressé à Shifra et à Poua, il a en réalité parlé à de nombreuses sages-femmes en même temps.
[Abarbanel ; Malbim]

-> Nos Sages disent que Shifra et Poua étaient soit Yo'hévét et Myriam, ou bien soit Yo'hévét et Elichéva (la future femme d'Aharon). [guémara Sota 11b]
Elles étaient appelées Shifra et Poua, car elles amélioraient l'état du bébé (Shifra) et elles savaient comment calmer les pleurs d'un bébé. [cf. Rachi]
Selon le Alchikh haKadoch, puisque leurs actions étaient connues de tous, on faisait référence à elles par leurs actions, plutôt que leur nom.
De son côté, le Emet léYaakov enseigne que Shifra et Poua étaient les noms égyptiens des noms hébreux de Yo'hévét et Myriam/Elichéva.

-> D'autres commentateurs ont une interprétations différentes :
- selon le Rokéa'h, Shifra et Poua étaient des sages-femmes égyptiennes.
- selon le midrach (Tadsheh 21), il s'agit de sages-femmes égyptiennes qui se sont converties et qui ont rejoint le peuple juif.
En effet, si elles avaient été juives de naissance, comment Pharaon aurait-il pu leur faire entière confiance pour qu'elles tuent les bébés juifs?
De plus, si elles avaient été juives, pourquoi la Torah leur fait-elle autant de louanges pour avoir craint Hachem et ne pas avoir tué les bébés juifs, alors que cela serait une réponse évidente de la part d'un juif à ces instructions de Pharaon (tuer des milliers d'enfants juifs!).
Ainsi, il est probable qu'elles étaient d'origine égyptienne.
[Panéa'h Raza ; Abarbanel ; Kli Yakar]

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-> "Elles n'ont pas fait ce que leur avait dit le roi d'Egypte" (Chémot 1,17)

-> La guémara explique que Pharaon exigea des sages-femmes d'avoir un rapport avec lui, mais elles refusèrent. L'expression précise utilisée par nos Sages est : "Pharaon a exigé de leur faire commettre la faute et elles ne se sont pas laissées exiger". Cette formulation est étonnante. On se serait plutôt attendu à lire : "et elles ne lui ont pas obéi"!

Rabbi Bounim de Pshischa explique que les Sages-femmes avaient cette intelligence de voir dans la faute, le danger immédiat. Elles n'ont pas hésité un seul instant et n'ont eu aucun besoin de lutter pour refuser « l'exigence » de Pharaon.
C'est le sens de l'expression : "Elles ne se sont pas laissées exiger", comme si pour elles, rien n'avait commencé et Pharaon ne leur avait rien exigé. Car la faute était pour elles bien plus dangereuse que la désobéissance au roi lui-même. Elles y voyaient ce poison. Cela est suggéré par le verset qui se traduit littéralement : "Elles n'ont pas fait lorsque leur avait dit le roi d'Egypte", c'est-à-dire qu'au moment même où il leur avait demandé de commettre cette faute, elles ont refusé, sans hésiter, sans temps de réflexion, comme s'il s'agissait de consommer un gâteau empoisonné.

-> La guémara révèle que Pharaon demanda aux sages-femmes de s'unir à lui mais elles refusèrent. Mais pourquoi Pharaon leur demanda-t-il cela? Ne voulait-il pas juste qu'elles tuent les mâles hébreux! Pourquoi exiger de s'unir à elles?

Le 'Hatam Sofer explique :
En fait, nos Sages enseignent que les nations du monde suspectaient que les descendants des Hébreux étaient issus de pères égyptiens. En effet, ils tinrent le raisonnement suivant : "Si les Egyptiens réussirent à dominer leurs corps, encore plus ont-ils dû réussir à avoir maîtrise sur leurs femmes!" Mais Hachem témoigna que toutes leurs généalogies étaient restés pures. Aucune femme juive, dans leur intégrité, ne se laissa approcher par les égyptiens.
Pharaon aussi a tenu le même raisonnement et suspectait que certainement, les égyptiens devaient forcément avoir eu
une maîtrise sur les femmes Hébreux. Mais alors, les bébés qu'elles accoucheraient seraient de pères égyptiens. Il n'y a donc pas lieu de les tuer puisque Pharaon considérait qu'ils sont égyptiens. C'est pourquoi, Par'o voulait tester si ce raisonnement est valable et il demanda aux sages-femmes de s'unir à lui pour voir si les femmes Hébreux cèdent aux demandes des égyptiens, encore plus s'il s'agit du roi lui-même. Et comme elles refusèrent, Pharaon comprit qu'en fait les femmes juives ne se laissent pas approcher par les égyptiens, même si c'est le roi. De ce fait, il décida donc de décréter qu'il fallait les tuer, puisqu'ils sont bien des Hébreux.

"Sa sœur dit à la fille de Pharaon : "Faut-il aller quérir pour toi une nourrice parmi les femmes des Hébreux?"" (Chémot 2,7)

-> La guémara (Yoma 39a) enseigne :
""Ne vous rendez pas impurs, vous en contracteriez de l'impureté [vénitmétem - ונטמתם]" (Vayikra 11,43) : Ne lis pas "impureté" mais occlusion" [vénitamtem - ונטמאתם], car les fautes obstruent le cœur de l'homme."

Rachi commente cette guémara : "Elles bouches et ferment le cœur à toute sagesse".

-> Le rav Yéhouda Leib 'Hasman (Ohr Yahel) rapporte :
Si l'homme possède une dimension physique, il est également doté d'une nature spirituelle, que les fautes endommagent concrètement.
Il en résulte que même un enfant innocent, auquel on ne saurait imputer aucune faute, n'est pas moins affecté par la consommation d'aliments interdits.

Voilà pourquoi il était inconcevable que la bouche de Moché bébé soit nourrie par un lait impur.
C'est pour cette raison que la loi juive (Yoré Déa chap.81,7) est qu'il convient d'éviter, dans la mesure du possible, d'avoir recours aux services d'une nourrice non-juive, car son lait provient lui-même de ces aliments qui "occultent le cœur".

-> Le Sifté Cohen (v.2,10) dit que Hachem a provoqué l'incident où Moché a dû choisir entre le charbon et un plat de pièces d'or. En effet, lorsque la fille de Pharaon avait tenté de faire allaiter Moché par une égyptienne, l'une des nourrices avait pressé de son lait dans sa bouche. Le charbon brûlant lava sa bouche de cette impureté.

[le Méam Loez (Chémot 2,9-10) enseigne : "Le jour même où Yo'hévét avait déposé son fils dans le fleuve, il lui fut rendu. Elle put le tenir dans ses bras et l'allaitait pendant 24 mois. Elle fut même payé pour cela par la fille de Pharaon (qui ne savait pas que cette juive était sa mère).
Pendant cette période (de 24 mois, nourrit par sa mère), Moché mûrit plus rapidement qu'un enfant ordinaire, et à l'âge de 2 ans, il ressemblait déjà à un jeune homme.
Yo'hévét l'amena alors à la fille de Pharaon qui le prit dans ses bras et l'embrassa. Depuis ce jour, il ne quitta plus le palais [jusqu'à l'âge de 12 ans où il s'en enfuit], comme s'il était réellement le fils de la princesse.]

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-> Le Gaon de Vilna dit au nom du Rachba qu'on apprend cette halakha de l'attitude de Moché, refusant d'être allaité par une femme égyptienne, puisque dans le futur il sera amené à parler avec la présence divine.

-> Rabbi Yaakov Kaminetsky s'interroge : en quoi un enfant exceptionnellement saint comme Moché, doit-il venir à fixer la loi juive, s'appliquant à tous?

Il répond que nous apprenons de là une leçon fondamentale dans l'éducation des enfants.
En effet, à nos yeux : absolument tout enfant juif a le potentiel de parler avec la présence divine.
Ainsi, chaque aspect de son éducation doit se faire avec l'état d'esprit qu'il peut et qu'il va un jour parler avec la présence divine. En effet, qui sait : peut être que c'est NOTRE enfant qui sera le machia'h, qui deviendra un des principaux acteurs de la guéoula, un des géants du peuple juif, ...

Si nous avons toujours cela à l'esprit, nous en venons alors à élever différemment nos enfants.
Si nous les considérons comme spéciaux, alors nous nous devons de faire tous les efforts possibles pour les protéger de la moindre exposition à l'impureté, chose tellement facile dans le monde actuel.

[en effet, imaginons notre honte lorsque dans le monde de vérité, on nous révélera quel géant aurait pu être notre enfant si seulement nous ne l'avions pas contaminer par de l'impureté!]

-> Le Rambam (Michné Torah - Hilkhot Téchouva 5,2) écrit : "Chaque individu peut devenir aussi vertueux que Moché".

-> Lors de la brit mila de chaque enfant juif, nous exprimons le souhait que "ce petit devienne grand". On fait ici référence à la grandeur spirituelle, et non physique. Cela doit rappeler aux parents quelles aspirations ils doivent avoir. Il ne faut pas éduquer notre enfant à devenir un juif "ordinaire", mais l’aider à devenir "grand".
Et il ne suffit pas de "vouloir" que son enfant atteigne de hauts niveaux, il faut lui tracer la voie, lui faciliter la tâche au maximum. On peut y arriver en se souvenant des mots de Rav Kaminetsky et en élevant chaque enfant comme s’il pouvait devenir un "Moché Rabbénou".

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-> Le Talmud de Jérusalem (cité par les Tossafot 'Haguiga 15a) raconte que Elicha ben Abouya devint un renégat (reniant totalement la religion juive) parce que sa mère, alors enceinte de lui, était passée devant un lieu idolâtre, et attiré par l'odeur des sacrifices, en avait goûté.
Le Talmud ajoute que cette nourriture pénétra en elle comme le venin d'un serpent.

=> Elicha ben Abouya, un des plus grands érudits de son temps, l'un des 4 hommes qui pénétrèrent le "Jardin secret de la Kabbale" (Pardess), et qui devint le maître de Rabbi Méïr, ne put jamais se défaire totalement de ce "venin" absorbé par sa mère, entraînant qu'en fin de compte, il s'éloigna totalement du judaïsme.

S'il en est ainsi d'un fœtus qui ne mange que contre son gré, cela est d'autant plus vrai pour un homme qui se nourrit lui-même, et profite du plaisir que lui procure l'aliment interdit.

-> "Les mitsvot ne furent données aux hommes que pour leur permettre de se purifier" (midrach Béréchit rabba 44)

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+ "Sa sœur dit à la fille de Pharaon : "Faut-il aller quérir pour toi une nourrice parmi les femmes des Hébreux?"" (Chémot 2,7)

-> Rachi (Chémot 2,7) commente : Cela nous indique qu’elle l’avait présenté à de nombreuses femmes égyptiennes pour qu’elles l’allaitent, mais il avait refusé, étant destiné à converser avec la présence divine.

-> Rachi (guémara Sotah 12b) écrit que la raison pour laquelle le lait d'une non-juive entraîne une impureté spirituelle, est parce que la nourriture non cachère qu'elle mange, qui va passer au bébé juif par le biais de son lait.

-> Le Ritva ajoute que goûter indirectement à de la nourriture non-cachère va engendrer de la cruauté et des mauvais traits de caractère dans le bébé juif.

- C'est pourquoi le Netsiv écrit que si une femme non-juive qui ne mange que cachère, alors son lait ne serait pas problématique.

- Cependant le Rachba, ainsi que le Méïri, ne sont pas d'accord et maintiennent que le caractère d'une femme non-juive est par nature mauvais (un juif ayant une âme beaucoup plus élevée qu'un non-juif), et qu'automatiquement elle va le transférer au bébé qu'elle allaite [lui entraînant des dommages spirituels, bien qu'elle mange cachère].

- Le Ben Ich 'Haï est également rigoureux au sujet d'un allaitement par une non-juive qui mange strictement cachère.

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-> "La fille de Pharaon dit à celle-ci : "Emporte cet enfant et allaite-le moi, je t’en donnerai le salaire". Cette femme prit l’enfant et l’allaita." (Chémot 2,9)

-> Le Ben Ich 'Haï écrit :
Il est connu le midrash qui nous dit que Batya a essayé toutes les nourrices possibles d’Egypte pour allaiter Moché. Et qu’aucune d’elles n’a été capable de faire desserrer les lèvres de Moché qui étaient comme scellées pour ne pas laisser pénétrer du lait de ces femmes dans sa bouche sainte qui parlerait un jour avec Hashem face-à-face.
Seulement quand on y réfléchit d’un point de vue technique, il est impossible de ne pas penser qu’elles n’auraient pas essayé de forcer leurs tétons dans sa bouche et qu’obligatoirement du lait aurait sali le haut de ses lèvres saintes.
C’est ce qu’on peut lire dans le verset "cette femme prit l’enfant et l’allaita", une fois que Myriam propose à Batya de lui trouver une nourrice parmi les hébreux et l’amène à sa mère, il est dit qu’elle l’allaita, mais en hébreu l’allaita se dit : "Vaténikéhou", on peut le lire en changeant les voyelles : "Vaténakéhou", elle l’a lavé, c’est-à-dire que Yochéved a pris le soin avant de l’allaiter de bien nettoyer ses lèvres pour que la plus infime goutte de lait égyptien ne rentre pas en même temps que le sien.

Le midrach nous dit que Aharon a mérité de porter le 'Hochèn (Pectoral) en tant que Cohen Gadol, en récompense de sa joie débordante lorsqu'il a accueilli Moché dans le désert.
En effet, Aharon n'a ressenti aucune jalousie à ce que son frère, plus jeune que lui (de 3 ans), puisse être choisi comme le dirigeant du peuple juif, mais au contraire il était plein de joie sur sa réussite.

De là nous apprenons que même les plus grandes personnes peuvent devenir jalouse, et que c'est considéré comme un mérite de leur part lorsqu'elles retiennent leur jalousie.
Nous aussi, nous devons développer cette attitude d'être heureux de la réussite des autres.

[l'Alter de Kelm - Rabbi Sim'ha Zissel Ziv]

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Le midrach (Ruth rabba 5,6) enseigne que si Aharon avait su que la Torah allait immortaliser sa rencontre avec son frère Moché (Chémot 4,14 : "le voici [Aharon] même qui sort à ta rencontre : ... il se réjouira dans son cœur"), il aurait accueilli son frère en exprimant extérieurement sa joie par des tambourins et des danses.
Comment comprendre cela?

-> Le rav Méïr Shapiro explique que la nature humaine est d'être jaloux du succès de son jeune frère (Moché avait 3 ans de moins que lui), cependant Aharon était joyeux du fait que Moché devienne le dirigeant et libérateur du peuple (alors que c'était lui leur responsable jusque là!).
Aharon avait un niveau si élevé qu'il voulait cacher sa piété en ne la montrant pas à l'extérieure, c'est pourquoi il ne se réjouit que dans son cœur.
Si Aharon avait su que la Torah rapporterait cet événement, en révélant le fait qu'il a préféré cacher sa joie, il aurait alors dansé et joué de la musique afin de dissimuler le fait qu'il était à un si haut niveau.
[en exprimant extérieurement sa joie, il souhaitait par humilité que la Torah ne rapporte pas son réel niveau, sa pleine grandeur!]

-> Le rav Berel Povarsky écrit que les tsadikim sont toujours préoccupés par le fait que leurs mitsvot soient 100% en l'honneur de Hachem (léchem chamayim), sans la moindre miette d'intérêt personnel. C'est pourquoi Aharon ne pouvait pas être totalement heureux pour son frère, puisqu'il se demandait s'il n'y avait pas une toute petite part d'intérêt personnel dans son attitude.
Tout ce qui est écrit dans la Torah est complet et parfait, puisque n'étant que Vérité. Ainsi, si Aharon avait su cela (que sa mitsva était 100% désintéressée), sa joie aurait alors été totale, il se serait réjoui encore davantage en dansant et en jouant de la musique.

-> Le midrach (Ruth rabba 5,6) ci-dessus, se conclut par : Sachons qu'aucun acte méritoire ne reste ignoré de Hachem. Eliyahou haNavi le consigne par écrit, et ce compte-rendu est scellé par D. et par le machia'h.
[Par son attitude, Aharon désire nous inspirer sur l'importance qu'a chacun de nos actes aux yeux de Hachem. Il nous interroge personnellement : Que souhaites-tu marquer pour l'éternité dans le livre de TA vie? ... ]

"La paille (téven - תֶּבֶן) n'est pas donnée à tes serviteurs et [pourtant] on nous dit : Faites des briques (oulevénim - וּלְבֵנִים)!" (Chémot 5,16)

-> Le rav Méir de Prémichlan (Divré Méïr) explique :
Même s'il nous manque la compréhension [tévouna] du repentir, nos cheveux blancs [lévénim se traduit par : "les briques" et "les bancs"] poussent, et nous poussent à faire téchouva, puisque la vieillesse est arrivée.

"Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent ; leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage." (Chémot 2,23)

Le Or ha'Haïm donne plusieurs explications sur ce verset :

1°/ Malgré le fait que leurs gémissements n'étaient pas des prières dirigées vers Hachem, mais uniquement des cris d'une personne qui souffre, ils sont montés devant D., qui les a accepté.

2°/ Généralement les personnes sont déprimées lorsqu'une situation devient très difficile.
Ce verset souligne que Hachem a pris en compte l'effort supplémentaire nécessaire pour prier tout en étant dans un esclavage très sévère.
["Il n'y a pas de plus grande douleur que d'être esclave, car cela efface l'individualité de la personne, et on l'oblige à agir contre conscience" - Ibn Ezra (Chemot 2,3)]

3°/ Normalement les prières montent au Ciel par des émissaires, comme les anges.
Cependant, les gémissements provenant d'une souffrance, d'une douleur, sont tellement puissants qu'ils montent directement devant Hachem sans aucun intermédiaire.

=> Cela nous éclaire beaucoup sur l'impact de nos prières durant nos périodes difficiles, et à quel point D. fait tout pour qu'elles soient entendues et acceptées.

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-> Rabbénou Bé'hayé commente ce verset :
Même si le moment de la délivrance était arrivé pour eux, ils n'étaient pas méritants d'être délivrés.
Mais ils ont gémi vers Hachem et ces prières étaient très puissantes, au point de leur donner le mérite [d'être sauvés].

La Torah précise que ces prières étaient le fruit de leur travail d'esclaves éreintant, pour nous apprendre que la prière faite par quelqu'un dans une situation de détresse est la prière la plus efficace, celle qui est le plus facilement acceptée par Hachem.
Une personne désespérée met tout ce qu'elle a dans sa prière : ses émotions, ses larmes, son cœur, son âme.

[nos Sages nous recommandent de prier à l'image d'un pauvre qui n'a plus rien, qui ne peut compter sur personne si ce n'est son papa Hachem.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons lui parler de tout notre être (même de notre intériorité profonde, et pas uniquement par des lèvres qui bougent extérieurement), sans avoir une partie de nous même qui espère en autre chose.]

-> "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8)

Selon Rabbénou Bé'hayé, le prophète Yona nous garantit qu'une prière faite dans la détresse atteint la plus haute place du Ciel.
En Egypte, les juifs étaient à ce moment-là au 49e niveau d'impureté, mais ce qui a compté c'était uniquement leurs prières.

[Peut importe qui nous sommes et ce que nous avons pu faire dans notre vie, la prière sincère venant du cœur peut absolument tout changer.
Il faut prendre conscience de la gravité de la situation, et gémir à Hachem, comme si c'était une question de vie ou de mort.
Nos Sages recommandent d'être toujours joyeux, mais de compresser toutes nos douleurs, inquiétudes, ... dans notre moment où nous prions, et durant lequel nous vidons tout à Hachem, qui seul peut tout faire pour nous aider.
On oublie à quel point Hachem est infiniment grand, et que par nos prières nos soucis deviennent de plus en plus insignifiants (D. s'en chargeant alors!).]

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,23) continue : "La Torah nous enseigne comment être délivré de l'exil actuel.
Notre délivrance nécessite de la téchouva et de la prière, à l'image de la délivrance d'Egypte qui a eu besoin de la téchouva et de la prière avant que Hachem ne réponde à notre détresse ...
C'est en raison du fait que la guéoula est dépendante de la téchouva et de la prière."

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-> "D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)

Le Targoum Yonathan traduit ce verset ainsi : "Hachem a vu leur détresse dans l'esclavage, et Hachem a vu la téchouva qu'ils faisaient en privé, alors que personne d'autre [qu'eux-mêmes] était conscient de leur téchouva."

[on peut faire téchouva en partie pour que le regard d'autrui le remarque. Ainsi une téchouva qui se remarque en public n'est pas 100% désintéressée.
Mais une téchouva dont personne n'est au courant si ce n'est Hachem, est lichma (désintéressée), et elle amène la téchouva.
Le rav Elimélé'h Biderman fait remarquer que c'est ce qui se passa en Egypte, comme il est écrit : "D. sut" = seul Hachem avait connaissance de leur téchouva faite en privé, et tout de suite après la Torah aborde le buisson ardent, où Hachem va envoyer Moché pour délivrer les juifs.
Ainsi, la téchouva privée amène notre délivrance personnelle et collective!]

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-> "De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya, anéni bamer’hav ya - Téhilim 118,5)
La raison est que les prières qui sont répondues sont celles dites dans la détresse.
Comme il est écrit : "Quand mon âme allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8) ...
Les prières dans la détresse ne monte pas à Hachem par le biais d'un intermédiaire [un ange], mais elles vont directement à Hachem.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Chémot 2,23]

[même lorsque tout va bien, nous devons prier Hachem de toutes nos forces, des profondeurs de notre être, comme si notre vie en dépendait, comme si l'on était en train de couler et que seul Hachem peut nous sauver de cette mort certaine!]

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,2) fait remarquer que le jour où Moché a été mis dans un panier sur le Nil, il était en pleine détresse, gémissant fortement à Hachem. C'était un 6 Sivan, qui va être le même jour où il va monter au Ciel pour recevoir la Torah sur le mont Sinaï.
Cela correspond aux paroles du roi David : "Le jour où je t’appelai [dans ma détresse], tu me répondis, tu me donnas du courage en fortifiant mon âme" (Téhilim 138,3).

[cet exemple doit nous renforcer dans le fait que dans notre détresse, nous avons un pouvoir de prière énorme et elles sont exaucées.]

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-> "En Egypte, les juifs étaient incapables de parler. Tout ce qu'ils pouvaient crier est "Oy!". Ces gémissements sont montés au ciel et étaient très précieux pour Hachem
[...]
Certaines personnes sont presque incapables de prier à Hachem à cause des souffrances [de la vie] ... Néanmoins, il ne faut pas perdre espoir. Appelez Hachem Hachem du mieux que vous pouvez.
Même si votre prière ne produit qu'un seul cri à Hachem des profondeurs de votre cœur, Hachem prendra en compte votre pauvreté, vos difficultés, votre bas niveau [du moment], votre localisation, votre situation et dans Sa bonté immense, Il va écouter votre gémissement et Il vous sauvera."
[Yichma'h Israël - Chémot 2 - citant son père le rabbi Yé'hiel Alexander]

-> Lorsque les juifs arrivèrent à la mer Rouge, ils étaient également dans un état où ils n'arrivaient pas à prier, mais uniquement à crier.
Il est écrit : "voici que l'Egypte avançait derrière eux et ils eurent très peur ; les enfants d'Israël crièrent vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

Le 'Hidouché haRim écrit : "Il avait été prévu que les juifs ne puissent pas prier à ce moment, afin que dans toutes les générations suivantes, lorsqu'on n'aura pas la force nécessaire pour prier, alors on devra crier à Hachem et Hachem nous sauvera.
Comme il est dit : "Hachem combattra pour vous et vous gardez le silence" (Béchala'h 14,14), que la Mékhilta explique ainsi : même quand les juifs seront silencieux car dans l'impossibilité de prier, Hachem combattra les guerres pour eux."

-> Le Maor vaChéméch enseigne :
On peut s'interroger pourquoi est-il écrit : "Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage" (vayiz'akou - 2,23), et non pas qu'ils prièrent à Hachem (vayitpallel)?
La raison est ... que parfois il y a des anges Accusateurs qui créent un mur de fer qui empêche les prières de monter ...
D'après le Zohar (vol.2,p.63), la solution est : "de gémir des profondeurs de notre cœur et avec toute notre kavana".
Le gémissement est uniquement un son sans mots.
Les anges Accusateurs (mékatéguim) ne sont pas conscients de ce type de prière, seulement Hachem l'est et Il se tourne vers ces gémissements ... et Il répond à ces appels.
C'est une prière bien plus spéciale que les prières habituelles (téfilot) où l'on prononce des mots, que les anges comprennent et peuvent empêcher [de monter vers le Ciel].
Uniquement Hachem connait nos pensées et nos requêtes qui sont exprimées par des cris/gémissements, et Hachem les exécute."

[ => il en résulte que lorsqu'il nous est dur de prier, nous ne devons pas désespérer ou tout abandonner, mais au contraire nous devons déverser notre intériorité en gémissement à D.]

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-> D'une certaine façon, le Zéra Kodech (Vaéra) va encore plus loin :
"[En Egypte] Hachem a entendu l'ardent désir des juifs, à quel point ils voulaient être capables de pouvoir prier vers Lui comme il le faut.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël gémirent à Hachem" (vayiz'akou bné Israël él Hachem) de : "min aavoda" = de leur prière [car la prière est appelée : avoda chébalev - le travail du cœur] en raison du fait qu'elle n'était pas comme elle devrait l'être."

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-> b'h, voir également : Hachem écoute nos cris du coeur : https://todahm.com/2020/01/05/38366

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-> La bouche est l'arme la plus puissante du peuple juif, en vertu du verset : "la voix est celle de Yaakov et les mains sont celles d'Essav".

Tout soldat sait qu'il ne lui suffit pas d'être armée d'un révolver et de munitions et de savoir viser, mais il doit également remplir une autre condition : son révolver doit être propre et pas rouillé.
De même, explique le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï), celui qui désire que sa prière ait un effet et soit exaucée doit se soucier de la propreté de sa bouche, veiller qu'elle soit dépourvue de paroles interdites, de médisance, de raillerie, de mensonge et de colportage.

D'ailleurs, nos Sages attestent qu'en Egypte, nos ancêtres restèrent fidèles à leur langue, grâce à quoi leurs plaintes parvinrent aux cieux et ils furent libérés de l'esclavage.
[c'est pour cela qu'il est écrit dans notre verset : "les enfants d'Israël se lamentèrent" puis : "leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage"]

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-> b'h, sur ce verset voir également : https://todahm.com/2013/12/25/divers-paracha-chemot

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-> Avec la mort de Pharaon, l'ange gardien de l'Egypte fut lui aussi évincé de sa position. Jusqu'alors, il ne laissait pas les prières des juifs atteindre D.
Une fois l'ange écarté, leurs prières "montèrent devant D."
Bien que Hachem sût que les juif ne méritaient pas d'être délivrés, il eut pitié d'eux à cause des Patriarches, qui priaient pour leurs descendants.

Ceci nous enseigne également que notre rédemption finale ne viendra que par notre repentir et notre prière. Elle est semblable à la 1ere rédemption d'Egypte, qui ne se produisit que grâce à la téchouva (repentir) et à la téfila (prière).
Les larmes que versa Essav lorsqu'il perdit le droit d'aînesse (Béréchit 27,38) est l'une des raisons du difficile exil que nous vivons actuellement. Nous devons pleurer suffisamment pour laver ses larmes, et alors nous serons délivrés.

[le Zohar - rapporté par le Méam Loez - Chémot 2,23-25]

"N’approche pas d’ici! Enlève ta chaussure" (Chémot 3,5)

-> Quand on porte des chaussures, il est possible de marcher sur le sol avec facilité, sans se faire mal par des embûches.
Mais, quand on marche sans chaussures, on ressent alors tous les piques et les pierres qui font mal.

Hachem fait ici une allusion à Moché : un dirigeant d’Israël doit être sensible et ressentir toutes les difficulté, les peines et les douleurs de son peuple, à l'image d'un pieds nu qui ressent fortement tout ce qu'il y a par terre.

Il doit toujours faire attention de ne rien avoir qui puisse l'empêcher de ressentir les souffrances d'autrui, comme si elles étaient les siennes.

[le Olélot Efraïm]

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Bien qu'évoluant dans le très confortable palais royal, il est écrit au sujet de Moché :
-> dans le midrach (Chémot rabba 1,27):
"Il fut témoin de leurs souffrances (Chémot 2,11)"
Que signifient ces mots?
Moché les voyait et en pleurait.
Il disait : "Combien de chagrin me suscitez-vous! Qui me laisserait mourir à votre place?" ...
Il n'hésita pas à prêter son épaule et à aider chacun d'eux. [...]
Hachem dit : "Tu as délaissé tes propres occupations pour aller voir la souffrance des juifs, te comportant ainsi comme un frère, Je jure de délaisser les Mondes supérieurs et les mondes inférieurs pour venir te parler"."

-> dans le midrach (Chémot rabba 2,6) :
"Que signifie : "il s'approchait pour regarder [le buisson]" (Chémot 3,4)?
Hachem dit : "Cet homme s'implique et s'attriste en voyant les souffrances des enfants d'Israël en Egypte, il mérite de devenir leur berger!"
C'est pourquoi il est dit aussitôt : "D. l'appela de l'intérieur du buisson"."
[son attitude a permis d'initier le processus de libération du peuple juif!]

-> Rachi commente : "il fut témoin de leurs souffrances" = Il s’appliqua de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux.
Le Saba de Kelm ('Hokhma ouMoussar) commente : il ne se contenta pas d'avoir une pensée pour ceux qui souffrent, reprenant ensuite le fil de ses occupations, mais il travailla sans cesse sa sensibilité et son imagination pour éprouver la souffrance d'autrui, comme s'il s'agissait de la sienne propre.

Le Saba de Kelm affirme même que : c'est en faisant preuve de pitié envers ses frères que Moché suscita la clémence divine!

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-> Rabbi Yonathan Eibeschetz (Yaarot Dvach) explique que si Pharaon n'a pas soumis la tribu de Lévi à l'esclavage c'est parce que ses astrologues lui avaient prédit que le sauveteur des juifs viendrait de cette tribu.
En laissant les Lévi'im libres, il leur empêchait de ressentir la douleur des autres juifs, et donc de ressentir l'urgence de les libérer de leur esclavage.

En effet, d'un point de vue psychologique, plus nous avons faisons des efforts pour obtenir un chose, plus cela aura de la valeur à nos yeux, plus nous en serons liés, concernés.
Pharaon espérait ainsi effectuer une déconnexion entre le sauveteur (tribu de Lévi) et le restant du peuple, puisque les Lévi'im pouvaient au mieux intellectualiser leur douleur, mais non pas la vivre émotionnellement.

=> Si Moché a pu devenir le défenseur de ses frères, c'est parce que sans cesse il quittait son confort royal pour ressentir pleinement leur douleur physique et psychologique.

-> Dans le même ordre d’idées, Rav Moché Sternbuch rapporte que Pharaon connaissait la force de la prière des Béné Israël. Par ailleurs, il savait que le sauveur d’Israël serait issu de la Tribu de Lévi. Aussi, décida-t-il de ne pas asservir cette frange du Peuple Juif afin que le futur sauveur d’Israël ne voit les souffrances de ses frères et ne prie avec ferveur pour accélérer leur délivrance.

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-> "Il advint, en ces jours que Moché grandit et sortit vers ses frères et observa leurs fardeaux. Il aperçut un égyptien frappant un Hébreu d'entre ses frères ... il frappa l'égyptien et l'ensevelit dans le sable" (Chémot 2,11-12)

Le 'Hatam Sofer commente : "Il advint en ces jours que Moché grandit" = ce verset nous enseigne comment Moché est devenu grand aux yeux de Hachem.
C'est parce qu'il a partagé la souffrance des juifs,
et qu'il a tué l'égyptien."

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+ Quelques exemples chez nos Sages :

-> Pendant la 1ere guerre mondiale, le 'Hafets 'Haïm dormait à même le sol avec ses mains servant d'oreiller, et il s'expliqua à sa femme : "Dehors, nos frères juifs rescapés errent d'un bout à l'autre du pays, souffrant du froid et de la faim. Nos fils couchent à même le sol. Et au front, dans les tranchées, la mort les encercle de toute part. Comment aurais-je le cœur de dormir paisiblement, dans un lit confortable?"

-> Lorsqu'un feu a ravagé la majorité du quartier juif de la ville de Brisk, le rav 'Haïm Soloveitechik (rav de la ville, dont sa maison avait été épargnée), a insisté pour dormir dans la synagogue avec ceux qui étaient sans maison afin de partager leur souffrance.
Il a dit : "Comment puis-je dormir dans mon lit, alors que tant de juifs n'ont même pas où se loger?"

-> Pendant la période de la guerre du Golfe, le rav Chakh refusa de s'étendre dans son lit, entraînant qu'il dormait très mal. Il disait : "Les parents de nos élèves ne sont pas en sécurité (car inquiets pour leurs enfants en Israël en temps de guerre) ... Comment pourrais-je dormir?"

[Un juif doit savoir être là pour partager les moments de joie de son prochain, mais également ses moments de peine.
La mitsva "d'aimer son prochain comme soi-même", nous exhorte également à nous préoccuper du sort de nos frères, et à éprouver pour eux de l'inquiétude, comme si nous formions réellement une seule famille.
Il y a une différence entre "partager les épreuves d'autrui" par la pensée, et entre les partager par une ou des actions concrètes pour encore davantage les ressentir, les vivre.]

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+ Enlève ta chaussure!

-> Le rav ‘Haïm de Volozhin (Roua’h ‘Haïm sur Pirké avot – 1,1) de nous apprendre :
"L’essence de l’âme est son origine supérieure, là-bas est sa demeure principale.

Une partie divine est descendue dans le corps, qui a le statut de "chaussure" pour l’âme.
De la même façon que la chaussure n’est pas un habit pour tout le corps, mais [en couvre] la partie inférieure [c.-à-d les pieds], ainsi le corps n’est pas un vêtement recouvrant la totalité de l’âme.
Il agit plutôt comme un revêtement couvrant seulement la partie inférieure de l’âme.

Le corps est comme une "chaussure" pour l’âme, n’en couvrant uniquement la partie inférieure, et c’est la signification de "retire tes chaussures de tes pieds" [que D. ordonna à Moché dans le buisson ardent], signifiant [enlève] le corps. "

-> La bénédiction du matin : "qui m'a fait tout mon besoin" (chéassa li kol tsorki) est associée au fait de revêtir des chaussures. (Ora'h 'Haïm 46,1).
Le Maharchal explique que porter des chaussures démontre notre domination sur les animaux vivants, desquels les chaussures sont faites pour notre avantage, puisque le monde entier a été créé pour nous servir.
Rav Yossef Tsvi Salant (le Béer Yossef) explique qu'il n'est pas convenable de porter une chose renvoyant à notre contrôle dans le monde lorsque nous sommes sur un sol saint en face de la présence divine.
C'est pourquoi Moché les a spécifiquement retiré à ce moment là, dans un but de se rappeler Qui est le Véritable Roi.

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+ Pourquoi avons-nous l'interdiction de porter des chaussures en cuir à Yom Kippour?

Le jour de Kippour, lorsque chaque juif se repent, toute la Création est élevée.
Oui, même la terre sur laquelle nous marchons est élevée à un niveau plus haut et devient une terre sanctifiée.
=> C'est pour cette raison qu'à Yom Kippour, nous avons l'interdiction de marcher dessus avec des chaussures.

Cette pensée trouve un écho dans l'épisode au cours duquel D., apparaissant devant Moché dans le buisson ardant, lui demanda d'enlever ses chaussures en disant : "Ôte ta chaussure, car l'endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).
[rabbi Ména'hem Mendel de Rymanov - Ména'hem Tsion]

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-> Au moment du miracle du buisson ardant, D. a ordonné à Moché : "N’approche pas d’ici! Ôte ta chaussure, car l’endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).

Les paroles introductrices de l’ordre divin de retirer sa chaussure sont : "al tikrav alom" (N’approche pas d’ici!).
Le mot "alom" (d’ici – הֲלֹם) a pour valeur numérique : 75, qui est la même que le mot : "Cohen".

Ainsi, ce verset est un message aux Cohanim : "N’approche pas Cohen, ôte ta chaussure."

[ En effet, selon la loi juive (Ora’h ‘Haïm 128,5), lorsque le Cohen récite la bénédiction des Cohanim, il doit retirer sa chaussure. ]

[Il est à préciser : Pendant 7 jours, Hachem supplie Moché d’aller sauver les juifs. Cependant, Moché refuse car il argumente que son frère Aharon est plus grand que lui, donc le mérite lui revient, et il ne veut pas éventuellement le blesser. Mais Hachem insiste pour que cela soit Moché qui délivre les juifs.
Par la suite dans le désert, pendant 7 jours Moché a construit le Michkan, pour que le 8e jour Aharon soit le Cohen Gadol.
=> C'est Moché qui initialement aurait dû être Cohen Gadol, mais il a perdu ce droit [selon rabbi Yochiahou Pinto car il a voulu être trop tsadik, au lieu de faire la volonté de D. sans ajouter sa propre pensée ("mais peut être que ...").]

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-> Moché a craint que son frère Aharon (son aîné) soit vexé s'il est envoyé à sa place pour libérer le peuple juif.
Moché était prêt à retarder la délivrance de tous les juifs, car il comprenait qu'elle ne pourrait pas se réaliser si elle déroulait sur le compte d'autrui.
Un telle délivrance ne durerait pas et ne serait pas une véritable guéoula.
Moché accepta de libérer le peuple juif d'Egypte, une fois qu'Hachem le rassura que son frère serait heureux, qu'il n'aurait pas le moindre soupçon de jalousie.

Il nous est suggéré de ne pas oublier cette leçon Car parfois, nous sommes pressés d'accomplir une certaine mitsva, et en chemin nous piétinons nos amis, ou notre femme ou nos enfants ...
Ainsi, nous apprenons de Moché qu'une telle mitsva ne vaut rien.
Une mitsva qui vient sur le compte de l'autre, n'a aucune valeur et jamais rien de bon n'en sortira.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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+ Pourquoi les Cohanim bénissent-ils avec leurs mains (birkat Cohanim)?

-> "Et maintenant, il pourrait étendre sa main et cueillir aussi du fruit de l'arbre de vie" (Béréchit 3,22)

Le Rama de Pano commente :
"Lorsque Adam mangea du fruit de l'arbre de la Connaissance du bien et du mal, ses bras ne le suivirent pas, ils refusèrent de s'étendre, ses mains ne s'ouvrirent pas et ses doigts ne voulurent toucher le fruit".

=> Il fut contraint de saisir le fruit directement avec sa bouche.
Les Cohanim bénissent leurs frères juifs avec leurs mains, car puisque celles de Adam (englobant toutes les âmes à venir) n'ont pas fauté, elles revêtent ainsi une force particulière et sont le vecteur de la bénédiction.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

[de la même façon qu'elles ne se sont pas étendues pour fauter, de la même façon elles peuvent s'étendre pour déverser sans déperdition les bontés provenant de D., en passant par les Cohanim.]

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+ "L’endroit que tu foules est un sol sacré!" (v.3,5)

-> "Toute situation dans laquelle on peut se trouver est sacrée.
En effet, Hachem attend que nous Le servions dans chaque situation et environnement, malgré les difficultés que cela impliquent."
['Hafets 'Haïm]

-> On demande à quelqu’un pourquoi il ne vient pas étudier. Il répond : "Je ne peux pas maintenant, la situation est très difficile! Quand cela s’arrangera, je viendrai tout de suite"

Le ‘Hafets ‘Haïm répond : "Là où tu te tiens, c’est un endroit saint! Hachem sait quelle est ta situation maintenant, et il n’exige certainement pas de toi le même genre de service que lorsque tu te trouves dans la sérénité.
Mais au moins, il y a une exigence dans la situation présente de servir Hachem en fonction de ses possibilités, et au contraire, servir Hachem dans les moments difficiles montre qu’on est attaché à lui et qu’on est prêt à se donner du mal.
C’est à ce propos que le verset dit : "l’endroit sur lequel tu te tiens (maintenant) est une terre sainte"."

-> "L'endroit où tu te trouves est un endroit saint" (Chémot 3,5)

Selon le 'Hafets ‘Haïm :
Chacun doit constamment progresser dans son service d'Hachem. Un homme ne doit pas penser qu'il ne se trouve pas dans la bonne situation pour avancer. En revanche, s'il était dans la situation d'une autre personne, avec son travail, ses capacités, sa famille, ... il aurait alors beaucoup mieux progressé.
Ce raisonnement est faux. La Torah vient nous dire en allusion que "l'endroit où tu te trouves", c'est-à-dire la situation où tu te trouves, "est un endroit saint", c'est une situation tout à fait apte pour que tu t'élèves dans la sainteté. Peu importe l'état où un homme se trouve, il peut toujours saisir l'opportunité de grandir dans la spiritualité.
C'est Hachem qui place l'homme là où il est et Il attend de lui qu'il progresse précisément dans cette situation.

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+ "Retire tes chaussures de tes pieds car l'endroit sur lequel tu te tiens est un sol sacré"

-> Les "chaussures" que Hachem recommanda à Moché de retirer font allusion au corps.
[De même que les chaussures couvrent les extrémités inférieures du corps, le corps couvrent l’extrémité inférieure de l'âme.]
Les égyptiens ayant touché le corps de Moché, il ne pouvait atteindre les niveaux spirituels élevés dont il était digne. Hachem lui dit donc de se dépouiller de son corps présent et de s'investir dans un nouveau corps sur lequel reposerait la Présence Divine.
[Méam Loez - Chémot 3,5]

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-> "Ote tes chaussures de tes pieds" (sal néalékha méal raglékha - שַׁל נְעָלֶיךָ מֵעַל רַגְלֶיךָ - Chémot 3,5)

-> La demande d'Hachem à Moché d'enlever ses chaussure était également une allusion au fait qu'il devait (avant même le don de la Torah) se séparer de sa femme, symbolisée par la chaussure (voir Zohar Pékoudé 222a).
(on peut noter que le mot שַׁל (ôte - sal) est formé des initiales de שחור (cha'hor - noir) et לבן (lavan - blanc), allusion à la Torah qui fut écrite "avec un feu noir sur un feu blanc". [rabbénou Bé'hayé])

-> Commentant notre verset, le midrach (Chémot Rabba 2,6) déduit qu' "en tout endroit où la Présence Divine se révèle, il est interdit de rester chaussé" [D. descendit sur le mont Sinaï (lieu où se trouvait le buisson ardent) comme Il le fera lors du don de la Torah - Targoum Yonathan - Ramban]
Selon ce midrach, c'est également ce qui apparaît dans l'histoire de Yéhochoua, à qui l'ange ordonna : "Ôte ta chaussure de tes pieds, car l'endroit sur lequel tu te tiens est saint. Et Yéhochoua fit ainsi" (Yéhochoua 5,15).

Le midrach conclut que pour cette raison les Cohanim marchaient pieds-nus dans le Temple, puisque là-bas aussi, la Présence Divine résidait en permanence [les chaussures sont essentielles pour l'homme, comme il est enseigné à plusieurs à plusieurs reprises :
a) "Celui qui ne porte pas de chaussures fait partie des 7 catégories de personnes qui ne peuvent avoir droit au
Monde Futur" (guémara Pessa'him 113b) ;
b) "Une personne doit aller jusqu'à vendre les poutres de sa maison, si nécessaire, afin de s’acquérir des chaussures" (guémara Shabbath 129a) ;
c) "L’Homme doit tout faire pour posséder des chaussures" (guémara Pessa’him 112a), car elles permettent de créer une séparation avec la terre, symbole de la matérialité et de l'impureté du monde.
(le Rama de Pano (Assara Maamarot) écrit qu'après la faute originelle d'Adam, la terre fut maudite par D. : "Maudite soit la terre à cause de toi" (Béréchit 3,17). Hachem décréta alors qu'elle produise "des buissons et de l'ivraie" (kots védardar), expressions des forces du mal. Par conséquent, l'Homme doit porter des chaussures pour créer une séparation entre lui et la terre, car son désir profond est de s'éloigner de l'impureté générée par la mort).

En revanche, dans un endroit de sainteté, il est nécessaire de les retirer afin de pouvoir s'unir au mieux avec la Présence Divine, Source de notre vie.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

-> La chaussure symbolise le corps humain, l'enveloppe terrestre de l'âme (d'où l'explication du Zohar précédemment et selon laquelle, la femme est comparée à la chaussure, conformément à l'enseignement : "Sa femme est comme son corps" (guémara Yébamot 62b).)
L'âme, création pure, spirituelle et véritable parcelle de la Divinité, d'une part, ne peut se rabaisser à la bassesse et la trivialité de ce bas monde, et d'autre part, réside essentiellement dans le monde supérieur (seule la partie inférieure de l'âme réside dans le corps, à l'image du corps dont seul le pied, sa partie inférieure, s'habille dans la chaussure - voir rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm Porte 1,5).

L'enveloppe terrestre de l'âme se traduit à 2 niveaux : il y a le corps à proprement parler, mais aussi les forces psychiques qui l'animent, et par lesquelles transitent les sensations et les impressions matérielles jusqu'à l'âme.
Ces 2 enveloppes constituent les 2 "chaussures" que doit porter l'âme pour supporter la réalité de ce bas monde.
Lorsqu'une prophétie se révèle à l'homme, il doit se dépouiller tout au moins de sa première "chaussure" ; c'est-à-dire que pour percevoir la révélation de la Parole divine, le corps doit perdre toute emprise sur l'âme, et comme pendant le sommeil, devenir une matière inanimée.
C'est ce que nous voyons chez Yéhochoua qui dut ôter "sa chaussure" pour appréhender la prophétie qui se dévoilait à lui. Néanmoins, même à ce niveau, la prophétie transitait nécessairement par les forces psychiques, ainsi appelées la "force imaginative", qui permettent au prophète de percevoir ces révélations à l'aide d'images et de représentations [c'est la raison pour laquelle il est dit à propos de Yéhochoua : "naalékha" (ta chaussure - נעלך), au singulier].

En revanche chez Moché, la prophétie apparaissait à un niveau unique, appelé par nos Sages "Aspakalria haMéïra" (l'Ecran lumineux) [voir guémara Yébamot 49b].
Chez Moché, la vision prophétique n'était pas perçue à l'aide de représentations personnelles, et il devait pour cela se dépouiller également de sa seconde "chaussure" [d'où le fait qu'il soit écrit à son propos : "néalékha" (tes chaussures - נעליך), au pluriel], afin de devenir semblable à un ange [Malbim ; voir aussi Chlah].
Il est enseigné : "le visage de Moché est comme la face du soleil et le visage de Yéhochoua est comme la face de la lune" (guémara Baba Batra 75a).
Le soleil éclaire de toutes ses faces, aussi Moché (depuis le jour de sa naissance) était-il capable de se dépouiller de ses 2 "chaussures"
[on peut noter que שַׁל (ôte - sal) s'apparente au mot שלילה (chlila - négation du corps)]
La lune n'éclaire que d'une seule face, ainsi Yéhochoua ne s'est-il dépourvu que d'une seule "chaussure". [Kli Yakar]
[le feuillet de la communauté de Sarcelles - 5780]

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-> "Enlève tes chaussures de tes pieds, car l'endroit où tu te trouves est une terre sainte" (Chémot 3,5)

Selon le Zohar :
Moché était marié à Tsipora. Mais, après le don de la Torah, il se sépara de sa femme, en raison de son état de sainteté. Il était si consacré à Hachem qu'il n'avait plus de lien avec le physique. Le corps ne pouvait donc pas vivre une vie de couple.
La guémara relate que Moché décida de se séparer de sa femme de sa propre initiative et que Hachem fut d'accord avec lui. Malgré tout, Hachem fit allusion à Moché dans le verset ci-dessous à l'attitude qu'il devra avoir. En effet, Hachem lui dit : "Enlève tes chaussures de tes pieds".
Par ce verset, Il lui suggère qu'il devra se séparer de sa femme (peut-être que l'expression "avoir chaussure à son pied" évoquant le fait d'avoir une femme, viendrait de là). Et la raison qu'Hachem lui donne est : "Car l'endroit où tu te trouves est une terre sainte". Le niveau spirituel et de sainteté de Moché était si haut que pour lui seul, il lui fut recommandé de se séparer de sa femme.

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-> "Enlève les chaussures de tes pieds car le lieu où tu te trouves est un lieu saint" (Chémot 3,5)

-> Une veille de Shabbat, on oublia d'allumer la lumière dans la maison du 'Hafets 'Haïm. Quand le Rav revint de la synagogue et vit l'obscurité, il demanda pourquoi il n'y avait pas de lumière. On lui expliqua qu'on avait oublié d'allumer l'interrupteur.
Alors le Juste, s'écria : "Ah! Il y a de la lumière! On a juste oublié d'appuyer sur le bouton! Le monde aussi est tout entier rempli de la Lumière d'Hachem. Aucun espace n'est vide de Sa Présence. La lumière est partout. Mais on ne la voit pas. On voit de l'obscurité, du mal, des souffrances. Nous n'appuyons pas sur le bouton. La lumière est là, il nous reste à nous y connecter par notre travail personnel, par l'étude de la Torah, la pratique des mitsvot, le développement de la foi, le travail sur le caractère ... Et si on appuie sur ce bouton, alors on verra la lumière partout!"

C'est ce que dit le verset : "Enlève les chaussures de tes pieds", débarrasse toi de ta matérialité, du mal et des doutes qui sont en toi et qui empêchent la lumière d'apparaître. Fais ce travail, appuie sur le bouton! Tu verras que "l'endroit où tu te trouves" , tout endroit où tu te trouves, "est un endroit sacré", rempli de Lumière Divine.

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"Hachem lui apparut dans une flamme de l’intérieur du buisson" (Chemot 3,2)

Le buisson, qui est composé d’épines, fait allusion aux souffrances, à la détresse.

Ce verset vient donc faire allusion au fait que la flamme sacré, qui est l’enthousiasme spirituel pour le service Divin, s’éveille souvent du fait des souffrances, comparées au buisson.
En effet, quand tout va bien, on a malheureusement trop souvent tendance à oublier le service d’Hachem et à se refroidir de ce feu spirituel.
['Hatam Sofer]

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-> b'h, également au sujet du buisson ardent : https://todahm.com/2013/12/21/883

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-> Rabbi Eliézer (Pirké Avot 2,10) dit : "Que l’honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien, ne sois pas prompt à la colère et repens-toi un jour avant ta mort.
Réchauffe-toi au foyer des Sages [en Torah] et prends garde à leurs braises, de peur de te brûler, car leur morsure est celle du renard, leur piqûre est celle du scorpion, leur murmure est celui du serpent et toutes leurs paroles sont comme des charbons ardents."

Les initiales des 3 forces des Sages en Torah forment le mot : "na'al" (chaussure - נעל). En effet, il y a : "néchika" (morsure - נשיכת), "akitsa" (piqûre - עקיצת) et "lé'hissa (murmure - לחישת).

A partir de cela, le Bné Yissa'har (rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov) explique le message de notre verset du fait que la direction du peuple est remise aux tsadikim de la génération : Hachem a enjoint à Moché dans le buisson ardent = lorsque tu dirigeras la communauté d'Israël, alors "enlève tes chaussures de tes pieds" = tu ne les utiliseras pas contre un juif (les 3 forces contenues en allusion dans le mot : chaussure).

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"Hachem vit qu'il s'approchait pour regarder, alors Hachem l'appela du sein du buisson, disant : "Moché, Moché!". Et il répondit : "Me voici"." (Chémot 3,4)

-> Allégoriquement parlant, Hachem, qui souffrait du joug sous lequel pliait Son peuple, appelle Moché 2 fois consécutives pour le supplier de venir rapidement à Son service pour faire cesser les tourments de Son peuple.
[midrach Chémot rabba, 2]

-> Au moment du sacrifice de Its'hak, Hachem appel : "Avraham, Avraham".
Selon Rachi, c'est une marque d'affection que Hachem manifeste à Avraham à ce moment où il a réussi son épreuve.

=> ainsi, cet appel répété traduit à la fois un signe d'affection, mais également une demande d'aide d'urgente.

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-> Moché qui a été le premier sauveur, a vieilli pendant 80 ans, sans savoir et sans sentir en lui-même que ce serait lui le sauveur d’Israël, puisque Hachem a dû le convaincre d’accepter cette mission, ainsi qu’il est écrit que Hachem a dit : "Va", "car Je vais t’envoyer à Pharaon".
Il a d’ailleurs refusé et ne voulait pas accepter cette mission.

Le 'Hatam Sofer dit que la même chose se passera avec le dernier sauveur.
Depuis que le Temple a été détruit, quelqu’un est né immédiatement qui était potentiellement digne d’être le sauveur, et ainsi à chaque génération.
Quand viendra le moment, Hachem Se révélera à lui et l’enverra, même s’il n’était pas conscient de sa mission jusque là. Et alors, l’esprit du Machia’h qui est caché en haut jusqu’à sa venue reposera sur lui.

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"Lorsqu'un homme pourrait se révolter contre son ami qui lui a causé un préjudice et se tait, [alors] Celui qui se trouve dans le buisson le jugera"
[rav A'ha de Bé'Hozaa - guémara Guittin 7a]

Hachem qui était installé dans le buisson ardent lorsqu'Il s'est dévoilé à Moché, jugera cet homme pour le délivrer immédiatement de celui qui lui a fait du mal.
=> Pourquoi spécifier qu'Hachem "Qui est installé dans le buisson" fera le jugement?

-> Le Yétev Lev répond :
Lorsque Moché a découvert ce buisson, il est écrit : "Il remarqua que le buisson était en feu et cependant il ne se consumait point" (Chémot 3,2).
Il s'en étonna : "Comment est-il possible que quelqu'un me brûle et que je ne sois pas brûlé?"
La réponse est que celui qui semble me brûler n'est pas le véritable auteur. Il y a quelqu'un au-dessus de lui qui brûle.
L'ange d'Hachem, qui apparaît dans le buisson, veut donc apprendre à Moché ce principe : le feu ne brûle pas, c'est Hachem qui lui ordonne de brûler!

=> On tire de là une leçon importante : même si quelqu'un t'a blessé, et que tu pourrais trouver légitime de te venger, sache que c'est Hachem qui a décidé que tu serais blessé! Alors, qu'as-tu à t'en prendre à ton ami? Ce n'est pas la bonne adresse.
Celui qui a l'intelligence de se taire à ce moment-là, montre qu'il a compris le message du buisson.

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-> Le Yétev Lev enseigne :
Hachem choisit de Se dévoiler à Moché précisément depuis le buisson ardent. Il voulait mettre en avant le fait qu'Il était présent dans chaque épine. Si l'on est piqué, on doit savoir que ce n'est pas l'épine qui nous a piqués, mais Dieu, présent dans chaque épine, qui nous a piqués. Lorsqu'un homme se trouve dans une situation difficile, qu'il souffre, c'est important qu'il prenne pleinement conscience que c'est D. qui a amené cette souffrance, et qu'Il Se tient au cœur de la flamme du buisson.

S'il en est ainsi, pourquoi devrais-je me formaliser, me fâcher, m'emporter, si quelqu'un médit de moi ou me fait du mal? Tout ceci ne vient-il pas de D.? Personne ne peut toucher, ne serait-ce qu'à l'ongle de son prochain, sans que ceci ne soit décrété d'En-Haut.

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-> "Un ange d'Hachem lui apparut [à Moché] dans une flamme de feu du milieu du buisson. Il regarda, et voici que le buisson était en feu et cependant le buisson ne se consumait point" (Chémot 3,2).
C’est chez les juifs simples, les humbles "buissons épineux", que l’on trouve cette ardente flamme divine, car ils ont une soif insatiable de Divinité, de Torah et de ses commandements.
[Baal Chem Tov]

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-> "Un ange d'Hachem lui apparut dans un jet de flamme au milieu d'un buisson. Il remarqua que le buisson était en feu et cependant ne se consumait point" (Chémot 3,2)

-> Le Sfat Emet (5638) décrit le symbolisme du buisson ardent.
Hachem s'est révélé au milieu des ténèbres pour transmettre un message à Moché : bien qu'Israël soit embourbé dans un exil amer, un feu brûlait toujours en lui.
En effet, le fait que leur feu brûle encore après leurs souffrances extrêmes est encore plus miraculeux que leur éventuelle rédemption.

"Hachem lui dit [à Moché] : "Qu'est-ce que cela, dans ta main?"
Et il dit : "Un bâton".
Il dit : "Jette-le à terre!" ; il le jeta à terre et il devint un serpent. Moché s'enfuit devant lui.

Hachem dit à Moché : "Tends ta main et saisis sa queue".
Il tendit la main et le saisit fermement et il devint un bâton dans sa main. (Chémot 4,2-4)

-> Moché a dit à Hachem à propos du peuple d'Israël : "Mais ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix, car ils diront : 'Hachem ne t'est pas apparu'. " (Chémot 4,1)

-> Face à ces craintes de Moché, Hachem a voulu lui enseigner que les enfants d'Israël ont la nuque rude (kéché oréf), à cause de l'exil et de l'asservissement, mais qu'ils retrouveront leur foi solide et leur sainteté dès qu'ils seront revenus dans leur pays.

Cette idée est illustrée par 2 signes miraculeux montrés à Moché :
1°/ le bâton transformé en serpent après avoir été jeté à terre revint à son état initial quand Moché le remis à son endroit en le reprenant dans sa main.

2°/ De même, sa main devint lépreuse quand il la retira de son sein et elle fut guérie quand il la remit à sa place.

[dvar Torah du Abir Yaakov - rabbi Yaakov Abe’hssera - dans son Pitou’hé ‘Hotam]

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-> Le Sfat Emet fait le commentaire suivant à ce sujet.

Le bâton symbolise la direction et le pouvoir, il vient faire allusion au grand principe selon lequel c’est Hachem qui dirige le monde.

Le serpent incarne le mal et l’obscurité.
Or, ce serpent provient du bâton, signifiant que le bien et le mal s’oppose (en apparence) à D., mais il n’en reste pas moins que c’est Hachem qui le crée et lui donne l’existence.

Quand on se renforce et qu’on l’attrape, le serpent redevient le bâton.
Quand on se renforce dans la émouna (la foi) que même ce mal n’est qu’une apparence, qu’en vérité il ne provient que d’Hachem, et que l’on ne prête pas attention à son apparence extérieure de mal, alors le mal et l’obscurité de l’exil disparaissent, et la vérité apparaît.

On mérite alors de voir comment tout, et même ce mal, est inclut dans le projet Divin, et que Seul Hachem est le dirigeant.

Alors, le “serpent” redevint “bâton” ...

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-> Le mot : "mazé" (Qu'est-ce que cela - מזה) a la même valeur numérique que : "ben" (un fils - בן).
Cela insinue à celui qui a un fils qu'il doit l'éduquer en lui disant qu'il a un bâton à la main, comme le dit le roi Chlomo : "Celui qui néglige le bâton déteste son fils".
Mais si on jette le bâton, alors le fils risque de devenir un serpent (de mal tourner).
[Oneg Shabbath]

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-> Hachem enseigna à Moché une leçon importante : si une personne est bonne et maîtrise ses désirs, un serpent peut se transformer en bâton.
Mais si elle suit ses désirs, un bâton peut devenir un serpent venimeux.
Même l'objet le plus inoffensif peut devenir l'instrument de sa punition.
[Tikouné Zohar p.93]

-> En général, lorsqu'un serpent venimeux mord un individu, ce n'est pas le venin qui le tue mais son péché.
S'il était absolument innocent, le serpent le plus dangereux ne pourrait lui faire de mal.
La guémara (Béra’hot 33a) rapporte les paroles de rabbi 'Hanina ben Dossa : "Ce n’est pas le serpent qui tue, c’est la faute".

Le Yeffé Toar écrit que si une personne est parfaitement juste, un serpent ne peut lui faire de mal, et même le feu ne peut la brûler à moins que D. ne le désire.

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-> Moché a dit à Hachem à propos du peuple d'Israël : "Mais ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix, car ils diront : 'Hachem ne t'est pas apparu'. (v.4,1)
-> Il dit : "Jette-le [le bâton] à terre!" ; il le jeta à terre et il devint un serpent. Moché s'enfuit devant lui [le serpent]. (v.4,2)

Le Panim Yafot écrit :
Hachem demandait à Moché : Pourquoi as-tu peur d'un serpent? Qu'est-ce qui est arrivée à ta émouna?

La réponse est : Je te l'ai prise, et c'est pourquoi tu as eu peur des serpents.
Car tout est entre Mes mains, même la émouna.
Je donne la émouna au gens, et Je leur reprend.
C'est pourquoi ne dis pas : "ils ne me croiront pas ...", car si Je souhaite que le peuple juif croit, Je place de la émouna dans leur cœur, et ils croiront en Moi.

[ainsi, nous devons tout faire pour renforcer notre émouna et la demander à Hachem, car tout dépend de Lui]

"Pharaon ordonna à tout son peuple en disant : Tout fils qui naîtra, jetez-le dans le fleuve!" (Chémot 1,22)

Il existe de nombreux moyens pour tuer les enfants qui viennent de naître. Pourquoi par le biais de l'eau?

-> Rachi rapporte que les astrologues ont vu que le sauveur des juifs venait de naître, et qu'il sera frappé par l'eau. C'est pourquoi, Pharaon a promulgué ce jour-là un décret visant également les égyptiens (car ne sachant pas dans quelle famille il était né).

Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que Moché sera un jour puni à cause des eaux de Mériva (Bamidbar 20,7-13) [et que celles du Nil vont au contraire aider Moché à pouvoir sauver les juifs]

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-> Le Kéhilat Its'hak apporte une autre explication.

Selon la Torah, il est clair que l'Egypte de l'époque était la capitale mondiale de la sorcellerie, de la magie noire et de l'illusion.
En souhaitant la mort des nouveaux nés, Pharaon avait peur que les juifs créent de faux bébés par la magie, qu'ils tueraient en les faisant passer pour des vrais.

Selon nos Sages (Sanhédrin 67b), une chose réalisée à partir de la magie retourne à son état d'origine, lorsqu'elle est placée dans de l'eau ou sur un plan d'eau.

La guémara rapporte l'histoire de rabbi Ziri, se déroulant 1700 années après notre esclavage en Egypte.
Il a acheté un âne dans la ville égyptienne d'Alexandrie, sans savoir qu'il avait été créé par le biais de la magie.
Lorsqu'il est arrivé à un point d'eau, afin de donner de l'eau à boire à son âne, celui-ci est redevenu une planche de bois sur laquelle avait été jetée un sort pour la transformer en un animal.

=> On comprend mieux le choix de Pharaon, dirigeant de la capitale mondiale de la sorcellerie, qui voulait être sûr à 100% de la mort des nouveaux-nés juifs.

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-> "Pharaon ordonna à tout son peuple en disant (lémor)" (1,22)

Le terme "lémor" (en disant - לֵאמֹר) nous enseigne que ce n’était pas aux égyptiens de jeter les enfants dans le Nil, mais qu’ils devaient donner l'ordre à chaque juif d'y jeter ses propres fils.
La raison en est que les astrologues égyptiens avaient vu que le sauveur des juifs serait frappé par l’eau, et par quelqu’un de son propre peuple.
C’est pourquoi Pharaon a décrété que les juifs devaient eux-mêmes le jeter dans le Nil.
C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, qutand Yo'hévet y a jeté son fils Moché.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Tout garçon qui naîtrait, vous le jetterez dans le Nil, et toute fille vous la laisserez vivre" (Chémot 1,22)

=> On peut se demander pourquoi le fait de laisser vivre les filles, fait partie du décret (de tuer les garçons). Pourquoi dans l'énoncé, apparaissent les termes "et toute fille vous la laisserez vivre"? Si on ne tue pas les filles, elles vivront automatiquement.

En fait, les égyptiens ont fait le calcul suivant. Si on décrète de tuer les garçons et les filles, alors les juifs cesseront d'avoir des enfants, sachant qu'ils seraient fatalement jetés dans le Nil. Et si aucun enfant ne naissait, alors aucun ne serait tué.
C'est ainsi que les égyptiens ont décrété que les filles vivraient. Et les juifs continueraient à croître et à se multiplier, dans l'espoir de donner naissance à des filles. Forcément, des garçons naîtront aussi et ils pourront être tués.
Dans leur perversité, les égyptiens ont laissé vivre les filles dans le but de pouvoir tuer les garçons. Le fait d'épargner les filles est donc une partie intégrante de ce mauvais décret.
[Ben Ich 'Haï]

"Hachem a récompensé les sages-femmes et le peuple s’est multiplié" (Chémot 1,20)

En quoi le fait que le peuple se soit multiplié est une récompense pour les sages-femmes ? Est-ce que cela les concerne directement?

En fait, nos Sages disent que la récompense de la mitsva c’est la mitsva.
Cela signifie que quand un homme accomplie une mitsva, Hachem le récompense en lui donnant la possibilité de réaliser d’autres mitsvot qui lui ressemblent.

Ainsi, les sages-femmes ont accompli la mitsva de sauver les enfants juifs, et Hachem les a donc récompensées en multipliant le peuple pour qu'elles aient encore beaucoup d'opportunités d'accomplir cette grande mitsva de sauver les bébés juifs.

[le ‘Hatam Sofer]

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-> Selon le Or ha'Haïm, une personne est récompensée non seulement pour la réalisation d'une bonne action, mais également pour les conséquences indirectes.
Ainsi, plus il y avait de naissances, plus il y a une descendance nombreuse grâce à elle, sur laquelle elles vont recevoir indirectement une récompense pour les bonnes actions réalisées dans le futur par toutes ces personnes.
-> Nos Sages (guémara Sotah 11a ; Sanhédrin 100b) disent que Hachem récompense 500 fois plus puissamment qu'Il ne punit.

"Les enfants d'Israël fructifièrent, pullulèrent, se multiplièrent et se fortifièrent et le pays en fut rempli" (Chémot 1,7)

-> Selon le midrach Yalkout Chimoni (1,1), c'est à partir du moment où les théâtres et les lieux de divertissement ont été remplis par les juifs, que les égyptiens ont mis en place des décrets discriminants afin de se séparer d'eux.

-> "Plus les juifs désirent s'introduire dans le monde culturel des non-juifs, plus la haine des non-juifs s'accroît à leur égard, et ils promulguent des lois pour isoler les juifs et les écarter d'eux.
[...]
Lorsque les enfants d’Israël échangent leur foi contre des sottises et des coutumes non-juives qui leur paraissent plus importantes que les commandements éternels de la Torah, ils sont attaqués et pourchassés par des peuples qui perdent leur aspect humain et les haïssent de façon irrationnelle."
[le Avnei Azel - Rav Alexander Zoucha Friedman - dans son Mayana chel Torah]

-> "Les gens disent qu'il est dur d'être un juif ; mais il est encore plus difficile d'agir comme un non-juif. "
[car les citoyens non-juifs sont naturellement contrariés par cela, et nous le feront alors ressentir].
[Rav El'hanan Wasserman]

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-> "les enfants d'Israël avaient augmenté, pullulé, étaient devenus prodigieusement nombreux vayaam'tsou bim'od méod" (Chémot 1,7)

-> La traduction littérale du verset indique que les enfants d'Israël se sont renforcés "avec beaucoup" (bim'od méod).
Rabbi Moché Chagiz (cité dans Drachot 'Hasam Sofer I, p.216) explique que le peuple juif était devenu trop occupé à accumuler des richesses, des biens matériels.
Jusqu'à la mort de Yossef, ils s'étaient consacrés à l'étude de la Torah. Cependant, l'absence de son influence les a détournés de cet effort spirituel, et à son tour, les a amenés à subir l'influence négative de la terre qui les entourait.

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-> "Si les juifs ne font pas le kiddouch (qui sanctifie), les non-juifs feront la havdala (qui sépare)"
[Rabbi ‘Haïm de Volozhin]

Ce qui signifie que si notre façon de vivre est identique aux autres nations, que nous n'avons pas une attitude juive (qui sanctifie), alors ce seront les autres qui vont nous forcer à nous séparer d'eux.

-> "Vous serez saints pour Moi… et Je vous séparerez des nations" (Kédochim 20, 26)
Rachi de nous enseigner : "Si vous restez séparés d’eux, vous êtes à moi, et sinon vous êtes à Nevou'hadnétsar (Nabuchodonosor) et à ses semblables ... il faut que votre séparation d’avec eux soit en l’honneur de mon nom, il faut se séparer du péché et accepter sur soi le joug du royaume céleste."

Rabbi 'Haïm de Volozhin commente ce verset :
"Les Juifs doivent mener un mode de vie saint, basé sur la Thora et les mitsvot, et se séparer ainsi des comportements des autres nations.
Mais si les Juifs ne se sanctifient pas par eux-mêmes, alors Hachem provoquera que les nations les sépareront et leur rappelleront qu’ils sont différents.
Même si un Juif cherche à s’assimiler et à se fondre avec les non-Juifs, ces derniers finiront par leur rappeler leur différence.
Ainsi, à priori "vous serez saints", mais si vous ne vous sanctifiez pas et vous souhaitez vous assimiler, alors c’est Moi Qui "vous séparerez des nations" : Je mettrai dans leur cœur la volonté de vous écarter. "

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 33a ; ainsi que Yérouchalmi Béra'hot 5,2) font remarquer qu'à la sortie de Shabbath nous ajoutons un passage dans la amida (ata 'honan'tanou), et ce dans la bénédiction relative à la sagesse ('hochma), car s'il n'y a pas de sagesse, il ne peut y avoir de havdala (séparation).

Rachi explique qu'il est nécessaire d'être une personne dotée de sagesse afin de pouvoir faire la distinction entre le sacré et le mondain, entre le pur et l'impur.

C'est tout le message de la havdala, moment où après 25 heures plongé uniquement dans le kodech, on s'apprête à retrouver le monde environnant, et où tout notre travail sera de garder notre identité juive intacte au contact des nations.

On retrouve à de nombreuses reprises cette notion : "qui sépare entre Israël et les nations" (Havdala - la conclusion du Shabbath) ou bien : "Hachem ne nous a pas créé comme les peuples des (autres) pays" (alénou léchabéa'h - la conclusion de la prière du matin).

-> Le Beit haLévi fait remarquer que dans le Téhilim (105,25) nous louons D. et nous Le remercions, car lorsque le peuple juif est en train de s'assimiler, oubliant ses différences avec les autres nations, Hachem empêche que cela aille trop loin.

Bien qu'infiniment patient, lorsque la limite est dépassée, Hachem va réveiller chez les non-juifs des sentiments de haine envers les juifs.

=> La meilleure façon de se faire accepter des autres nations, est d'être nous-même, et non pas d'essayer de leur ressembler, de leur faire plaisir.

==> Ainsi, fuir les difficultés qu'imposent notre responsabilité à être juif, entraîne naturellement d'autres difficultés que vont nous imposer nos concitoyens non-juifs.

Notre identité spirituelle se trouve dans notre Torah, et non pas dans ce que la société peut nous proposer de divertissant.

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+ "Mais, plus on l'opprimait, plus sa population grossissait et débordait et ils eurent du dégoût pour les Bné Israël" (Chémot 1,12)

-> À première vue, il semblerait que ce "dégoût" des Bné Israël se soit fait au détriment de ces derniers.
Cependant, le rav Yosef Dov haLévi Soloveitchik (le Beit haLévi) explique que ce dégoût était pour le bien du peuple juif. Chaque fois que le peuple juif se rapproche trop des nations qui l'entourent, Hachem provoque la haine dans le cœur de ces nations. Cela empêche les Juifs de s'assimiler à ces nations.
Ainsi, le sentiment de dégoût n'était pas une punition pour le peuple juif, mais plutôt une protection contre l'assimilation.

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-> Déjà à l'époque du prophète Yé'hezkel, il était question de la thèse qu'une assimilation intégrale au sein des nations serait susceptible de rendre la vie meilleure aux juifs.
Le prophète y écrit : "Ce qui vous vient à l'esprit ne se réalisera pas ; lorsque vous dites : "Devenons comme les nations, comme les familles des autres pays pour adorer le bois et la pierre"." (Yé'hezkel 20,32)

-> "De la même manière que l'huile ne se mélange pas aux autres liquides, ainsi Israël ne se mélange pas aux enfants de Noa'h (les autres nations).
[Cette division s'avère en effet impossible], dans la mesure où Hachem a donné au peuple juif la Torah et les mitsvot pour le distinguer des nations du monde, conformément au verset : "Je vous ai séparés des autres peuples pour que vous soyez à Moi" (Vayikra 20,26).
Or, si le peuple juif en venait à se rapprocher de ces peuples, que D. préserve, Hachem devrait alors réactualiser leur différence en faisant naître la haine dans le cœur des nations, et ce pour le bien du peuple juif, afin qu'il cesse de se mêler à elles.
[...]
C'est ce phénomène que, dans notre long exil, nous constatons ostensiblement en Hongrie et en Roumanie, où chaque jour la dose de haine contre les juifs ne cesse de s'accroître. Or, si l'on s'en remettait à la raison et à la nature des choses, la haine devrait au contraire s'amoindrir au fil des jours, comme tout phénomène au monde qui débute avec puissance et qui ne cesse ensuite de régresser par l'effet du temps. Ainsi, notre exil aurait logiquement dû être plus terrible à son début que par la suite.
L'explication de ce phénomène réside dans le fait que plus les juifs tentent d'estomper la démarcation voulue par la Torah grâce à l'accomplissement de ses mitsvot, plus Hachem accroît la haine dans le cœur des nations pour maintenir le but recherché, c'est-à-dire que le peuple juif reste séparé."
[le Beit haLévi - paracha Chémot - citant et commentant le midrach Chir haChirim 1,3]

=> Ainsi c'est dans les périodes où les juifs ont rejeté le joug de la Torah et des mitsvot pour mieux s'assimiler aux nations, que l'antisémitisme les a frappé avec la plus grande cruauté.

-> "L'Allemagne ne persécutera pas le juif sans prétexte ...
Prenez aujourd'hui note de ce que j'avance! C'est à cause de la transgression de notre Choul'han Arou'h par Geiger [l'un des chefs du mouvement de Réforme du judaïsme : la haskala], qu'un nouveau "Choul'han Arou'h" version allemande sera rédigé (un code légal institutionnalisant la haine du juif), dans lequel on pourra lire : "Le meilleur des juifs, tue-le!"
Que D. nous garde et nous protège!"
[le Maguid de Kelm - dans ses discours de 1870 (environ 70 ans avant la Shoah!)]

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-> "[Avant la fin des temps, le peuple juif] s'efforcera d'abandonner les lois de la Torah pour ressembler aux non-juifs, pensant que cela lui fera trouver le repos. En fin de compte, non seulement cela ne lui aura été d'aucune utilité mais cela aura même accru l'antisémitisme."
[Méam Loez - Ki Tavo 28,36]

-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 4,9) enseigne :
[Avant de mourir] Moché met les Bné Israël en garde : "Les nations vous estimeront et diront qu'il n'existe pas de peuple aussi sage et intelligent à condition que vous étudiiez la Torah, observiez les commandements et ne les oubliiez pas. Si vous abandonnez par contre le droit chemin, si vous oubliez la Torah en négligeant de l'étudier, vous serez méprisés et considérés comme des sots par les nations."

Cela est comparable à un roi qui a marié sa fille. Tant qu'elle reste mariée, son époux est honoré car il est le gendre du roi et il est proche de lui jour et nuit. Mais s'il ne veut plus de la princesse, le roi s'éloigne de lui. Le gendre ne sera plus respecté par le peuple car l'honneur dont il jouissait provenait uniquement de son lien de parenté avec le roi.

Le verset dit donc : "Sois vigilant et prends bien garde".
L'estime dont tu jouis auprès des nations provient de ta vigilance et du fait que tu prends bien garde à tout ce que tes yeux ont vu au mont Sinaï. Ces peuples t'admireront si tu n'écartes pas la Torah et les commandements de ton cœur durant toute ta vie. Tu dois observer les commandements non pas parce que tu les trouves justes et nécessaires mais pour la seule raison que D. te les a ordonnés.

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-> Le Nétsiv enseigne que dans le domaine de la nature, lorsqu'une créature perd son identité, elle descend tout en bas de la chaîne de création.
Les 4 catégories d'existence sont : minéral, végétal, animal et être humain.
Une plante morte est en réalité inférieure à un pierre inanimée.
[Le Kouzari ajoute une catégorie au dessus des autres : les juifs]
Ainsi, lorsqu'un juif perd sa caractéristique unique (sa judaïcité), alors il sombre même en dessous d'un animal, et il est regardé comme un sous-homme par les gens environnants.
Ochéa (8,8) écrit ainsi : "Israël [lui-même] est dévoré; le voici parmi les nations comme un vase dont personne ne veut."

=> Ainsi, lorsqu'un juif proclame être un "juif dans le cœur", mais qui a honte de pratiquer son judaïcité, alors les non-juifs le regardent avec mépris et le traitent comme "un vase dont personne ne veut", qui doit être mis au rebus (comme un sale juif!) et éliminé.

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-> (b'h) Voir aussi :
-> https://todahm.com/2018/04/21/reaffirmons-notre-fidelite-a-nos-origines
-> https://todahm.com/2018/05/30/6452

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+ "Vous direz : "tes serviteurs sont des bergers…" Car tout berger est une répugnance pour l’Egypte" (Vayigach 46,34)

Le 'Hidouché Harim explique que c’est parce que Yossef savait que l’Egypte répugne les bergers, qu’il a dit que ses frères étaient des bergers, et ce, pour ne pas que se crée de proximité entre les égyptiens et sa famille.

Le Rambam (Yad ha'Hazaka Hilkhot Déot 6,1) enseigne : "L'homme, par sa nature innée, est sensible aux influences, de ses amis et de son entourage, que ce soit dans ses opinions ou dans ses actes, et il sera tenté de se comporter de la même manière que les habitants du pays où il vit."

[Comme on peut le voir au cours de la 10e plaie, seul Hachem a cette faculté d'aller dans un environnement néfaste et d'en ressortir indemne.]

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"Un nouveau roi se leva sur l'Egypte, qui ne connaissait pas Yossef.
Il [Pharaon] dit à son peuple : "Voici, le peuple des enfants d'Israël est plus nombreux et puissant que nous (miménou)". " (Chémot 1,8-9)

-> Selon le Or ha'Haïm, Pharaon explique à son peuple que la puissance et l'opulence des juifs leur vient uniquement de "nous" (miménou) : "Ils se sont épanouis aux dépens de notre hospitalité, pendant et après la famine! A présent, nous avons donc tous les droits de reprendre ce qui nous appartient!".

-> Rav Yossef Dov Soloveitchik fait observer qu'on y retrouve l'un des arguments de base de l'antisémitisme.

Si Pharaon s'adresse aux égyptiens comme à "son peuple", il parle en revanche des juifs comme d'un peuple étranger, alors même qu'ils vivent en Egypte depuis plus d'un siècle et que Yossef a enrichi le pays de façon monumentale.

Comme le fait remarquer le midrach (sur Chémot 1,1), les égyptiens ont perçu les juifs comme "un peuple qui venait d'arriver" : quelle que fût leur ancienneté en Egypte, ils étaient toujours des nouveaux venus.

=> Quoique nous puissions faire pour un pays (Yossef a sauvé l'Egypte d'une famine longue et mortelle!), nous ne resterons pour eux que comme des "étrangers".

Au lieu de chercher vainement à trouver grâce à leurs yeux, investissons toutes nos forces et notre temps afin de trouver grâce aux yeux de Hachem, l'Unique.

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Chémot : Début de l'exil, début de l'antisémitisme :

Rabbi Chlomo Zalman Bregman note qu'en ce début de Chémot, qui marque le début de notre exil, on trouve quelques exemples d'antisémitisme :

-> verset (1,1) : "qui vinrent en Egypte" :
Comment comprendre cela alors que les juifs étaient déjà en Egypte depuis longtemps, avant la promulgation des décrets?

Selon le 'Hizkouni, lorsque les non-juifs cherchent à critiquer les juifs, ils les considèrent toujours comme venant d'arriver et n'ayant rien fait pour leur pays.

-> verset (1,7) : "le pays en fut rempli" :
Comment est-ce possible, car les juifs n'étaient absolument pas majoritaires en Egypte?

On retrouve cela de nos jours : les jours contrôlent les médias, le cinéma, ... ils sont partout (alors qu'ils sont à peine 0,5% de la population française).

Il suffit qu'une minorité juive se montre, pour qu'on nous accuse d'être partout.

-> verset (1,8) : "un nouveau roi se leva .... qui ne connaissait pas Yossef".

Yossef avait sauvé le pays d'une grande famine, et avait permis un enrichissement considérable de l'Egypte. C'était un héro national!
Comment pouvait-il être oublié?

Durant l'histoire juive, les juifs ont beaucoup fait pour les nations qui les ont accueilli.
Il suffit de voir par exemple les apports dans le domaine de la médecine, de l'éducation, la culture, ...

Au vu de cette vérité, les non-juifs ne peuvent pas en venir à nous détester, à moins d'en arriver à être ingrat et d'oublier les bénéfices considérables qu'ils ont reçu de nous.

Ainsi : "qui ne connaissait pas" = plutôt que d'assumer une dette de reconnaissance envers les juifs, on va oublier tout ce qu'ils nous ont fait.

-> verset (1,9) : "Pharaon dit à son peuple : Voici, le peuple des enfants d'Israël est plus nombreux et puissant que nous (rav véatsoum miménou)".

Les juifs n'étant pas majoritaires en Egypte, comment comprendre cela?

Si nous mettons une virgule entre : "rav véatsoum" et "miménou", nous comprenons mieux le sens des paroles de Pharaon : les juifs sont "plus nombreux et puissant", "de nous" (miménou).

Pharaon se plaint que les juifs sont devenus riches au détriment des autres. Ils viennent chez nous pour aspirer tout ce qu'ils peuvent, ne nous laissant plus rien!

A leurs yeux, notre réussite n'est pas le fruit de nos efforts, mais une injustice les dépouillant de tout ce qu'ils ont.

-> verset (1,10) : Pharaon dit : "Usons de sagesse envers lui (peuple d'Israël), de peur qu'il ne s'accroisse et il se pourrait, si une guerre survenait, qu'il se joigne lui aussi à nos ennemis ..." .

On peut remarquer l'emploi des mots : "de peur que" ; "il se pourrait" ; "si".

Les juifs en exil sont quasiment toujours des citoyens productifs et loyaux, qui apportent beaucoup à leur pays.
Afin de leur trouver des reproches, on va se baser sur des scénarios hypothétiques, sur des éventualités, des "on-dit".

[les juifs deviennent des "boucs émissaires", ils sont à l'origine, plus ou moins directement, de tout ce qui ne va pas dans un pays]