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"Vous ne mangerez d’aucune pâte levée" (Bo 12,20)

-> Le Zohar enseigne :
Rabbi Eliezer a dit qu’il est écrit : "vous ne mangerez d’aucune pâte levée (ma’hmétset - מַחְמֶצֶת)".
Les première et dernière lettres de ce terme forment le mot "mét" (mort - מת), ce qui nous enseigne que quiconque mange du ‘hamets à Pessa’h doit s’attendre à la mort.
Cette personne mourra dans ce monde-ci et dans le monde futur, car il est dit : "Cette âme-là sera retranchée".

Pour quelle raison la matsa est-elle appelée ainsi?

Le nom Divin "Sha-daï" signifie : "Celui qui a dit à Son monde ‘Cela suffit! (daï)’, et Il dira également à nos souffrances ‘Cela suffit!’" (en éloignant les esprits malfaisants).
Ainsi, la matsa soumet et anéantit tous les éléments négatifs nous concernant, en les opposant les uns aux autres.
Tout comme le nom "Sha-daï" écrit sur la mézouza fait fuir les démons et esprits malfaisants de l’entrée de la maison, la matsa les fait fuir de tout endroit saint et entraîne une dispute entre eux, comme dans l’expression "Matsa Oumériva" (מצה ומריבה).
C’est pourquoi elle a été appelée : matsa.

"On ne verra pas chez toi de levain et on ne verra rien de levé dans toutes tes frontières" (Bo 13,7)

-> Le ‘hamets qui gonfle après le pétrissage symbolise l’orgueil.
La Torah vient nous enseigner qu’en ce qui concerne l’orgueil, il n’y a pas à suivre la voie moyenne. Même la plus infime quantité est à exclure, il faut aller jusqu’au bout.
C’est cela la matsa, qui est basse et humble, et que nous avons l’ordre de manger.

On apprend de là qu’en ce qui concerne l'orgueil, il faut se montrer aussi intransigeant qu’envers le ‘hamets, que la Torah a absolument banni et qu’elle a appelé une abomination comme l’idolâtrie.
Il faut en suspecter même la plus infime quantité, à l'image du ‘hamets.
['Hida - ‘Hasdei Avot chap.4,4]

-> Le Bina LéItim enseigne :
La raison pour laquelle c’est justement à Pessa’h que nous avons reçu l’ordre de l’interdiction du ‘hamets est une allusion à la bassesse de l’orgueil.
L’impureté de l’Egypte est l’orgueil et la vanité, car "l’ange tutélaire de l’Egypte s’appelle : Rahav (large, gonflé)".
L’une des raisons de l’esclavage était l’orgueil du cœur des Bné Israël à l’époque : ils ne voulaient pas se soumettre à ceux qui les réprimandaient et refusaient d’avoir des chefs comme il convient (à l'image de nos rabbanim reconnus de tous).
C’est pourquoi, mesure pour mesure, leur est arrivé le malheur de l’esclavage et des travaux forcés, qui ont abaissé leur orgueil, sous l’autorité de Pharaon qui est le plus orgueilleux des orgueilleux, au point que son orgueil l’a poussé à faire de lui-même une idole.

Si la raison de l’exil et de l’esclavage était l’orgueil, il s’ensuit que le remède était de mériter la délivrance et la liberté par le contraire, qui est l’humilité et l’éloignement total de toute vanité.

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+ La matsa = apprendre l'importance de la vivacité :

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Voici un des message enfoui dans la matsa, cette matsa que nous mangeons : nous enseigner la vivacité.

Lorsque nous désirons corriger nos comportements, nous élever, le yétser ara vient parfois nous souffler à l'oreille : "Cela vaut la peine de se renforcer ... Mais pas si vite! Si tu avances vite, tu risques de perdre ta famille qui ne désire pas avancer à ton rythme, tu risques de tout perdre!
Le yétser ara réussit à nous convaincre, car il est préférable que Hachem patiente plutôt que l'épouse ou les enfants fuient ..."

En revanche, la matsa nous enseigne et nous rappelle, que lorsqu'une mitsva ou un acte pouvant nous renforcer se présente à nous, il ne faut pas attendre! Il faut agir vite, avec vivacité, ne pas perdre un seul instant!

"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter!"
Selon les propos de nos Sages, nous en déduisons 2 enseignements :
1°/ Nous devons nous dépêcher de peur de perdre l'occasion qui nous a été offerte de mériter une vie éternelle et appliquer la volonté de notre Père qui est aux cieux, Hachem.
2°/ Nous devons être vigilants à ne pas faire la mitsva avec un visage amer ... car Hachem désire des mitsvot réalisées avec volonté, joie, enchantement, et non pas faites pour ainsi dire, comme si un démon s'était emparé de nous, comme si un lourd fardeau était posé sur nos épaules.
[...]

Le message qui est enfoui dans la matsa est : la vivacité. La vivacité en appliquant les mitsvot.
Ne pas dire : "Doucement doucement, cela viendra avec le temps ..."
Si ton père te demandait un verre de thé, le laisserais-tu attendre plusieurs années?
Evidemment non!
Mais en ce qui concerne Hachem qui patiente que tu appliques les mitsvot, Lui, tu Le laisses attendre ...

La mitsva désigne la vivacité, ne pas la laisser fermenter, ne pas laisser la mitsva fermenter.
Tu comprends quelque chose? Tu vois une bonne chose? Ne la laisse pas fermenter.

"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter"
Quelle est la conclusion?
Premièrement, ne pas faire la mitsva avec un visage amer ...
Deuxièmement, ne pas perdre la mitsva, ne pas la laisser passer, mais la faire avec vivacité, entièrement, avec amour et dévouement.

"Il appela Moché et Aharon pendant la nuit et leur dit : levez-vous, quittez mon peuple" (Bo 12,31)

-> Dans la guémara (Béra'hot 9a), les Sages disent que bien que la délivrance ait déjà commencé à minuit, les Bné Israël se sont malgré tout attardés jusqu’au matin pour sortir.
Eux qui avaient attendu cette délivrance pendant si longtemps sous d'atroces souffrances, et là ils avaient une opportunité peut-être unique de sortir!
Cependant lorsque enfin Pharaon les appelle en disant "levez-vous, quittez mon peuple", tout à coup ils ne sont plus pressés de sortir. Pourquoi cela?
Parce que Hachem leur a ordonné "que personne ne sorte de chez lui jusqu’au matin".

Le rabbi Yaakov Kamenetsky explique que nous apprenons de là que même lorsqu’on sait clairement que le moment de la Délivrance est arrivé, on ne doit pas transgresser fût-ce une seule interdiction.
On ne doit pas désobéir à Hachem, mais attendre et accomplir toutes les mitsvot de la meilleure façon.

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-> "Les Bné Israël s’étaient conformés à la parole de Moché" (Bo 12,35)

Selon le Rambam (Hilkhot Yessod HaTorah - chap.9) : si un prophète ordonne au peuple juif, au nom de D., de transgresser une mitsva temporairement, comme l’avait fait Eliyahou au mont Carmel, il faut lui obéir, sauf si son injonction concerne l’idolâtrie.

C’est ce qui est dit : "Les enfants d’Israël s’étaient conformés" = Sachant qu’il est incorrect de tromper un non-juif et de lui voler ses biens, comment les bné Israël peuvent-ils donner raison à celui qui les incite à commettre une faute?
C’est pourquoi la Torah précise : "selon la parole de Moché", expression qui confère à Moché le statut de prophète.
De ce fait, ils ont donné foi à ces paroles.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son voisin et chacune à sa voisine, des vases d'argent et des vases d'or" (Bo 11,2)

=> A qui nos ancêtres devaient-ils demander des vases d’argent et d’or? Comment le terme : "rééhou" (lit. : son prochain, traduit ici par voisin) peut-il désigner un égyptien?

Le Gaon de Vilna explique : ce mot se réfère, comme toujours, aux juifs.
Chacun devait demander à son frère juif des ustensiles précieux, car lorsqu’un juif se montre charitable envers son prochain, par ce mérite, Hachem fait en sorte que les non-juifs se conduisent également de la sorte à son égard, mesure pour mesure.

"Une nuit de protection pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations" (Bo 12,42)

-> "Une nuit de protection" :
La nuit de Pessa'h est différente de toutes les autres nuits, et appartient à la miséricorde totale.
Non seulement la nuit de Pessa'h qui a eu lieu en Egypte, mais chaque année c'est une nuit de miséricorde totale.
Ce verset se poursuit d'ailleurs par : "pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations".
[le Kaf Cohen]

"Nous ne saurons comment nous servirons Hachem que lorsque nous arriverons là-bas" (Bo 10,26)

=> Pourquoi Moché ne savait-il pas combien d'animaux il faudra pour sacrifier à Hachem et Le servir tant que le peuple n'avait pas quitté l'Egypte et n'était pas dans le désert?

En réalité, ces sacrifices sont des offrandes de remerciement à Hachem.
Lorsque Hachem réalise un miracle pour sauver un homme, celui-ci doit Le remercier, et à l'époque, il apportait un sacrifice.
Or, à chaque fois que Pharaon refusait de laisser partir les Hébreux, cela entraînait une nouvelle plaie et donc de nouveaux miracles se réalisaient, ce qui impliquait d'autres sacrifices à apporter.

=> Ainsi, Moché dit à Pharaon qu'ils ne peuvent pas encore savoir combien de sacrifices il faudra apporter, car cela dépend en vérité de Pharaon.
En effet, plus il refuse, plus Hachem réalise des miracles et plus le nombre de sacrifices augmente.
Ce sera seulement quand il les libérera et qu'ils se retrouveront dans le désert qu'on saura le nombre définitif d'offrandes à apporter à Hachem pour Le remercier et Le servir pour tous les miracles qui auront été réalisés jusque là.

[Ktav Sofer]

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"Car de lui (mimeinou) nous prendrons pour sacrifier à Hachem" (Bo 10,26)

-> Le mot "miménou" (de lui - ממנו) est composé des mêmes lettre que "mamon" (argent).

Rabbi Avraham Harrari-Rafoul y voit l'allusion suivante :
Un homme aisé ne devra pas dilapider sa fortune uniquement dans la nourriture, la boisson, les vêtements, ... Il devra également utiliser sa richesse pour accomplir des mitsvot et des bonnes actions, pour faire de la charité, soutenir les érudits et les yéchivot, puisqu’il est écrit "car de lui (l’argent) nous prendrons pour servir Hachem".

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-> "Nous ne saurons pas comment servir Hachem jusqu'à notre arrivée là-bas" (Bo 10,26)

-> Ce verset peut s'expliquer de façon allusive.
Certes dans ce monde, un homme peut réaliser de nombreuses mitsvot et penser qu'il est plein de bonnes actions. Mais, nul ne connaît la valeur et la qualité de toutes ses mitsvot, si elles sont pures et parfaites ou si elles sont déficientes et sans grande valeur.
C'est uniquement dans le monde futur que l'on verra la qualité de tout le service Divin que l'on aura réalisé dans ce monde.
Cela est en allusion dans ce verset : "Nous ne saurons pas comment servir Hachem" = c'est-à-dire comment nous L'avons servi et quelle valeur a ce service, "jusqu'à notre arrivée là-bas", dans l'autre monde.
['Hidouché haRim]

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-> "Notre bétail viendra aussi avec nous… car nous en prendrons pour servir Hachem notre D., et nous ne savons pas comment servir Hachem avant d’arriver là-bas" (Bo 10,26)

-> Le Malbim (Erets 'Hemda) explique ainsi ce verset :
D’après la guémara (Erouvin 100b) : "Si la Torah n’avait pas été donnée, nous apprendrions la pudeur du chat, le vol de la fourmi, la chasteté de la colombe ..."
C’est ce qui est dit : "nous en prendrons" = nous prendrons des bêtes, "pour servir Hachem", car «nous ne savons pas" encore "comment servir Hachem avant d’arriver là-bas", à la montagne de D., où nous recevrons la Torah.
Pour le moment [avant le don de la Torah], nous apprendrons des bêtes et des oiseaux du Ciel.

"Quiconque mange du 'hamets, son âme sera retranchée d'Israël, du 1er jour jusqu'au 7e jour" (Bo 12,15)

-> On peut s'interroger sur la structure du verset qui aurait dû plutôt dire : "Quiconque mange du 'hamets du 1er jour jusqu'au 7e jour (de Pessa'h), son âme sera retranchée d'Israël".

En réalité, nos Sages disent que chaque juif a une part au monde futur. Ainsi, même celui qui a commis une faute passible de retranchement (karét), comme en l'occurrence le fait d'avoir mangé du 'hamets à Pessa'h, son âme ne sera retranchée et coupée de sa source que pendant la période de la durée de ce monde-ci, de son vivant et après sa mort.
Cependant, dans le monde futur, c'est à dire dans le monde qui suivra la résurrection des morts, son âme réintégrera son origine.

Cela est en allusion dans ce verset : "Son âme sera retranchée du 1er jour jusqu'au 7e jour" = allusion à toute la durée de ce monde qui est appelé à durer 6 millénaires.
Son âme sera retranchée jusqu'au 7e jour exclus, allusion au 7e millénaire. Mais après le 7e ''jour'', c'est-à-dire dans le monde futur, monde tout entier appelé Shabbat, son âme retrouvera son origine et il aura lui-aussi sa part dans le monde futur.

['Hatam Sofer]

"Moché et Aharon se rendirent chez Pharaon et lui dirent : "Ainsi a dit Hachem, D. des Hébreux : Jusqu'à quand refuseras-tu de te soumettre à Moi? Renvoie Mon peuple et qu'il Me serve!" (Bo 10,3)

-> Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman fait remarquer :
Si on traduisait Pharaon devant le Tribunal international des crimes de guerre, de quoi l'accuserait-on?
De crimes contre l'humanité, de sévices sur des prisonniers politiques, de graves entraves à la liberté de ses concitoyens, d'avoir jeté des enfants dans le Nil?

Pourtant, la Torah lui reproche uniquement de ne pas s'être soumis à Hachem et d'avoir refusé d'écouter Sa voix, et elle nous révèle que c'était là sa vraie faute.

Le rav Steinman poursuit en affirmant que ce reproche peut être fait à tout un chacun : car la cause de toutes les fautes et la source de tous les maux proviennent du fait que l'homme ne se soumet pas à son Créateur. L’orgueil le pousse à suivre la voie que lui dicte son cœur.

Hachem a beau nous envoyez des signes, plus ou moins clairs, mais nous ne parvenons pas à se défaire de notre orgueil et de nos mauvaises habitudes.

Le rav Steinman conclut qu'il faut étudier la Torah et comprendre la chance que nous avons de l'avoir reçue : elle affine les traits de caractère de l'homme et l'aide à surmonter son orgueil.
Elle entraîne amour et attachement avec Hachem, et nous apporte la réussite.

["Il n’est d’homme libre [dont de notre orgueil] que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)]

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-> "Jusqu’à quand refuseras-tu de te soumettre à Moi?"

-> Le Ktav Sofer enseigne :
Bien qu’effrayé par les plaies, Pharaon ne s’est pas soumis à Hachem. Il pensait [uniquement] avoir fauté envers ses idoles ...
En réalité, il aurait été prêt à renvoyer les Bné Israël pour être exempté des souffrances, mais Hachem a endurci son cœur pour qu’il finisse par se rendre compte que Hachem est D.

Tel est le sens de la phrase rapportée par Moché au nom de D. : "Jusqu’à quand refuseras-tu de fléchir devant Moi?" = en d’autres termes : "Qu’aurai-je gagné si tu renvoies Mon peuple sans te soumettre à Moi? Plie-toi à Mes ordres, renvoie Mon peuple ‘‘pour qu’il M’adore’’, pour qu’il Me serve justement avec ton accord!"

[Pharaon devait reconnaître D. intérieurement, et non extérieurement dans un but d'éviter les souffrances.]

"Vous garderez les matsot" (Bo 12,17)

-> Rachi commente : "Ne lis matsot, mais mitsvot.
Ainsi, de même qu'on ne laisse pas fermenter les matsot, on ne doit pas laisser "fermenter" les mitsvot : lorsque se présente à toi l'occasion d'accomplir une mitsva, saisis-là immédiatement."

-> De la même façon qu'une matsa qu'on a laissée fermenter perd son statut de matsa et devient 'hamets, et celui qui en mangerait pendant Pessa'h serait passible de retranchement (karét) du peuple à jamais, de la même façon en est-il pour toutes les mitsvot : la différence entre accomplir une mitsva avec empressement (zérizout) ou négligemment ressemble à celle qui sépare une mitsva d'une transgression (avéra).

Cela est également vrai pour les avérot : il est fondamental de les fuir avec une grande rapidité.
C'est pourquoi, nos Sages (guémara Yoma 22b) disent que le roi David fauta à 2 reprises et ne fut pas puni, tandis que Chaoul ne fauta qu'une seule fois et il en fut puni.
En effet, lorsqu'on reprocha à David d'avoir fauté, il s'en repentit immédiatement (cf. Chmouel II 12,3).
En revanche, Chaoul après avoir reçu des reproches (Chmouel I 15,20) affirma avoir accompli la parole Divine, car il était incapable de faire un rapide examen de conscience, et il lui fallut du temps avant de reconnaître sa faute.
[rav Réouven Grozovsky]

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-> "On ne fait pas attendre une mitsva, même si on pense l'accomplir plus tard avec plus de splendeur, car il n'y a pas de qualité plus grande que l'empressement."
['Hafets 'Haïm - michna Broura (90,28)]

-> "N'atteindront le bien que ceux qui s'y précipitent"
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot]

-> "L'homme se lèvera le matin comme un lion pour le service Divin"
[au tout début du Choul'han Arou'h.
Ainsi, le livre compilant les lois juives démarre en mettant en avant l'aspect vital d'avoir du zèle à faire les mitsvot et à ne pas faire des avérot.]

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-> b'h, également sur l'importance du zèle : https://todahm.com/2019/02/14/8341

"Ils mangeront ... cette nuit-là ... des matsot" (Bo 12,8)

La Torah nous ordonne de manger de la matsa la 1ere nuit de Pessa'h.
=> Pourquoi de nombreuses personnes ont l'habitude d'utiliser spécifiquement des matsot rondes pour réaliser cette mitsva?

-> Le rav Yéhouda Assad suggère qu'au moment de sortir les juifs ont cuisiné des "galettes azymes" ("ougot matsot" - Bo 12,39) : la pâte n'a pas fermenté puisqu'ils sont partis sans s'attarder.
Le terme : "ouga" est souvent utilisé pour connoter une forme ronde (ex: guémara Taanit 19a).
=> Ainsi pour s'en rappeler nous utilisons des matsot rondes.

-> Le Réma (Ora'h 'Haïm 476,2) écrit que de nombreuses personnes ont l'habitude de manger un œuf au Séder, comme symbole de deuil, puisque la nuit du 9 Av tombe toujours le même jour de la semaine que la nuit du Séder (1er jour de Pessa'h).

Le Pri Mégadim ajoute (Michbétsot Zahav 476,3) que les œufs sont aussi un signe de deuil pour la mort de Avraham, qui a eu lieu la 1ere nuit de Pessa'h.

Rachi écrit (Toldot 25,30) : L’œuf est rond et entièrement fermé. Une personne en deuil reste également la bouche close.

=> Ainsi, nous mangeons des matsot rondes, également en expression de notre deuil pour la destruction du Temple (9 Av), et pour la mort de notre Patriarche Avraham.

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-> Les égyptiens avaient l'habitude de manger des pains carrés, ayant plusieurs coins, en référence aux multiples dieux qu'ils idolâtraient, tandis que leurs esclaves juifs mangeaient des pains ronds.
C'est pourquoi, afin de se souvenir de cette distinction, nous mangeons également des matsot rondes.
[rav Yéhouda Assad]

-> Le Séfer haDrach véa'Iyoun, cite le Ibn Ezra (Vayikra 2,4), qui écrit que les miches de pain offertes en offrandes dans le Temple étaient rondes, et c'est pour cela que nous procédons de même en ayant des matsot rondes au Séder.

-> Le rav Aharon Levin fait remarquer que Hachem semble apprécier les objets ronds, comme le soleil, la lune, la terre et les étoiles qui sont ronds, tandis que que rien n'a été créé avec une forme carrée (guémara Yérouchalmi Maasserot 25b), c'est pour cela que nous nous efforçons de manger des matsot rondes, forme qui semble appréciée aux yeux de D.

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[la forme ronde peut renvoyer au fait que : les festivités juives sont cycliques, dans le sens où à chaque fête nous revivons la même puissance et influence originelle (ce n'est pas qu'un simple souvenir du passé).
Cela renvoie au fait que le peuple juif est éternel à l'image du cycle de la lune (alternant des périodes de forte présence, avec une absence en apparence quasi totale), et au fait que tout chose de ce monde à un cycle de vie et que seul Hachem est l'Eternel (à par Lui, toute chose à une date de naissance et une date de fin!), ...]

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-> L’œuf est un symbole de deuil (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 378,9)
=> Si c'est ainsi, pourquoi mange-t-on de l’œuf à Pessa'h

-> Le 'Hatam Sofer (dans ses Drachot vol.2 p.236) donne la réponse suivante.

Cela était une coutume des juifs en Egypte, car pour nos Sages et anciens, tels que Aharon et les Lévi'im, la 1ere nuit de Pessa'h était une nuit de deuil comme le 9 Av.
[aussi longtemps qu'ils étaient esclaves en Egypte, les juifs traitaient la date du premier jour de Pessa'h comme un moment de deuil, semblable au 9 Av. Car de nombreux évènements tragiques ont eu lieu en ce jour.
Ainsi, nous mangeons des œufs au Séder pour nous rappeler du deuil que prenaient nos ancêtres en Egypte à cette date.]

La raison est que :
- c'est en cette nuit qu'a été décrétée la brit ben habétarim (Séder Olam rabba 5) ;
- en ce jour Sarah a été prise comme captive dans le palais de Pharaon (Pirké déRabbi Eliézer 26) ;
- c'est ce jour que Yaakov s'est tenu devant Pharaon lorsqu'il est venu en Egypte ;
- c'est en ce jour qu'a été décrété et qu'a commencé la période d'esclavage très difficile/intense d'une durée de 86 années.

Lorsque Hachem a parlé à Moché dans le buisson, lui demanda d'aller chez Pharaon, c'était Roch 'Hodech Nissan.
C'est le moment où l'esclavage était le plus difficile, et leur souffrance ayant été doublée [par les décrets de Pharaon], et ils étaient alors dans un état de désolation.

Soudainement est arrivé le temps de la joie : le peuple était libéré et devenant la nation de D.

=> Cependant, au Séder, nous mangeons des œufs pour se souvenir de nos moments difficiles passés [et d'à quel point Hachem peut nous libérer rapidement de tous nos soucis!].

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-> Rabbi Leibele Eiger dit que nous mangeons des œufs au Séder pour indiquer que de même qu'un simple œuf devient un poulet lorsqu'il est couvé au chaud sous une poule, de la même façon de nombreuses choses peuvent se passer pour nous durant le Séder. En effet, notre chaleur, notre enthousiasme et notre joie, on la capacité de nous faire mériter d'énormes choses.

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-> En Egypte, chaque année les juifs avaient l'habitude de se rassembler et ils s'endeuillaient sur leur esclavage en mangeant des œufs, le symbole traditionnel du deuil.
Ils se réunissaient ensemble le 15 Nissan, la nuit où leur esclavage avait été décrétée lors de l'Alliance des morceaux (brit ben habétarim) entre Hachem et Avraham, et ils se désolaient sur leur triste état.
Pour se souvenir de cela, nous mangeons également des œufs à notre Séder.
['Hatam Sofer]

-> Le rav Abba Levin dit que d'une façon similaire nous pouvons également nous imaginer qu'un jour nous mangerons des œufs à notre repas de fête du 9 Av [suite à la venue du machia'h et la reconstruction du Temple], commémorant le fait que ce jour était auparavant un jour de deuil, où nous mangions des œufs symbolisant notre peine sur la perte du Temple.

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-> Les œufs, plat symbolisant le deuil, sont mangés selon la coutume au début de Choul'han Orekh, afin de nous rappeler le deuil que subissaient les juifs lorsque Pharaon a décrété de tuer leurs enfants.
[Yafé l'Lev 476,2]

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-> Selon le Gaon de Vilna (Massé Rav 191), il y a un œuf qui est mangé est c'est celui du plateau du Séder, ce qui est un rappel pour le Korban 'Haguiga qui était apporté à Pessa'h au Temple.
De ce point de vue, l'œuf n'a rien à voir avec le deuil, car "que D. nous en préserve de se rappeler du deuil du 9 Av en ce jour [de fête (Yom Tov) de Pessa'h]".

-> De son côté, le Maharil (Seder haHaggada 27) enseigne :
le mot pour "œuf" en araméen est ביעא, qui est également le mot araméen pour : "demander".
Nous mangeons des œufs la nuit du Séder comme un signe : "que nous demandons le Miséricordieux de nous délivrer".

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-> La coutume consiste à manger un œuf cuit dur.
Le Pné Ména'hem explique qu'un œuf est un aliment qui existe à l'intérieur d'un autre aliment, le poulet, qui est également mangé.
Cela indique que même à l'intérieur de l'exil, les graines de la géoula sont déjà cachées.
Et dans l'œuf lui-même, sous sa coquille dure, se trouve la nourriture, capable de nourrir et de soutenir, la géoula cachée dans l'exil (galout).