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"Hachem dit à Moché : Etends ta main vers le ciel et qu'il y ait des ténèbres sur le pays d'Egypte et que ces ténèbres soient palpables (vayaméch). " (Bo 10,21)

Afin de révéler des idées cachées, nos Sages utilisent le système où chaque chaque lettre d'un mot est remplacée par celle venant juste avant elle.

Rabbi Chlomo Zalman Bregman fait remarquer qu'un des exemples se trouve dans notre verset, où pour le mot : vayaméch (palpable - וְיָמֵשׁ), on obtient : Hitler (הטלר).
[vav -> hé ; youd -> tét ; mém -> lamed ; shin -> réch]

Le plus curieux c'est que cela apparaît dans la 9e plaie (celle de l'obscurité, des ténèbres), durant laquelle les 4/5e des juifs y sont morts.

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-> "Il me semble que beaucoup des particularités [qui s’appliquent à la fin des temps] ont déjà eu lieu durant l’holocauste (la Shoah) … qui a été un moment de souffrances [d’une ampleur] comme il n’y en a jamais eu auparavant …"

[Rav Yéchezkel Levenstein – Ohr Yéchezkel – Emouna]

La 8e plaie : les sauterelles

+ La 8e plaie : les sauterelles

-> C'est le manque d'humilité de Pharaon qui va entraîner la plaie des sauterelles, qui vont être semblables à une armée en marche, composée d'espèces variées.
Elles ont rendu Pharaon plus humble que la plus petite créature de la terre.
[Malbim]

-> Étendant son bâton sur le pays, Moché va amener un vent d'est puissant qui soufflera toute la journée et toute la nuit.
[et ce afin de donner l'opportunité aux égyptiens de se repentir - midrach rabba Chémot 13,5]
Le lendemain, les sauterelles, portées par ce vent, feront leur apparition.
[Abravanel]

-> Les sauterelles ont été si nombreuses qu'elles ont recouvert toute le pays et ont masqué totalement le soleil. [Abravanel et Malbim]
On dirait qu'une éclipse de soleil totale s'était produite dans tout le pays. [Min'ha Béloula]

Selon Rachi, il y en avait tellement que l'on ne voyait également pas le sol sur lequel on marchait.
Ainsi, selon le Targoum Onkelos, il y avait de l'obscurité.

-> Normalement, les sauterelles traversaient l'Egypte en 40 jours, mais Hachem a fait en sorte qu'elles puissent le faire en un instant.
Elles recouvraient l'intégralité de l'Egypte d'un bout à l'autre, et du sol jusqu'à la hauteur moyenne des yeux d'un homme, ce qui handicapait leur vision.
[Haggada du Beit Avraham]

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-> Il y avait 8 espèces différentes de sauterelles, et chacune avait 100 sous-espèces.
A leur arrivée en Egypte, chacune de ces sous-espèces était composé de 1 000 sauterelles, faisant un total de 800 000.

Puis, elles ont augmenté en nombre, jusqu'à remplir toute l'Egypte.
Ce que laissait une espèce était dévoré par la suivante.
Le groupe le plus important était celui des "arbé", qui a ainsi donné le nom à cette plaie.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Les sauterelles qui ont sévi en Egypte ne ressemblent à aucune de celles que l'on connaît actuellement.

Leurs dents étaient dures comme de l'acier et leurs griffes, étaient acérées comme celle d'un lion.
Leurs antennes étaient aussi dangereuses que les cornes d'un taureau, leur cou, aussi robuste que celui d'un cheval, et leurs ailes aussi puissantes que les ailes d'un aigle.

La forme de leur corps les apparentait à la fois au poisson et au serpent.
Elles avaient une salive vénéneuse et les égyptiens sur lesquelles elles se posaient, mourraient empoissonnés.
[Midrach haGadol - Bo 10,17]

-> Le corps de ces sauterelles était recouvert d'une armure, et la lettre 'het (ח) était gravée sur leur cœur.
Ce signe indiquait qu'elles formaient l'armée ('hayil) de D.
[Sékhel Tov - Bo 10,14]

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-> Les sauterelles ont dévoré le blé et l'épeautre épargnés par la grêle. [Léka'h Tov]

Elles ont détruit la végétation et les fleurs qui ont repoussé à partir des racines restées sous terre pendant la grêle. [Sforno]

Toujours affamées, elles ont patrouillé dans toute l'Egypte, s'introduisant dans les maisons pour dénicher les moindres restes. [Kli Yakar]
Rien de comestible n'a échappé à leur faim vorace, et elles ont dévoré aussi les vêtements et les bijoux. [midrach haGadol]

-> La plaie des sauterelles provoquait parfois des situations tout à fait surprenantes.
Si un juif avait acheté les arbres se trouvant dans le champ d'un égyptien, les sauterelles mangeaient toutes les plantes poussant à terre mais laissaient ces arbres intacts.
Par contre, si le champ appartenait à un juif et les arbres à un égyptien, c'est l'inverse qui se produisait.
[Méam Loez - Bo 10,15]

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-> Les sauterelles vont également s'en prendre aux égyptiens.
Piquant comme des abeilles, elles leur injectent leur venin, les frappant au visage et aux yeux, leur causant des blessures et les aveuglant. [midrach haGadol - Bo10,17]

[Le Malbim parle aussi de sauterelles vénéneuses]

Elles s'introduisent dans leur bouche, leur nez, leurs oreilles et dans le moindre orifice. [Torah Chéléma]

Quelques-unes sont même capables de provoquer la mort par leur souffle répugnant. [midrach ha'Héfets]

-> Les 3 premiers jours, les sauterelles ne vont pas s'occuper directement des égyptiens, mais ensuite une fois qu'il n'y avait plus de nourriture disponible en Egypte, elles vont commencer à manger des morceaux de chair des égyptiens avec appétit.
[midrach bé'hidouch]

Elles ont ainsi mangé les yeux de nombreux égyptiens. [Séchel Tov]

-> Les sauterelles sont rejointes par des serpents venimeux qui attaquent les égyptiens à leur tour, faisant de nombreuses victimes.
[Baal haTourim]

Une morsure de serpent était tellement vénéneuse que la mort était immédiate. [midrach haGodel]

Le Méam Loez (Bo 10,16-17) écrit qu'en plus des serpents venimeux qui firent de nombreux victimes, il y avait également des guêpes, qui piquèrent les yeux des égyptiens et les aveuglèrent.

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-> Les égyptiens vont essayer de capturer des sauterelles, afin de les mettre en conserve pour constituer une réserve de nourriture pour après la plaie.
Mais les vivantes vont les emporter avec elles sur leur dos, et un vent d'est va les chasser toutes hors d'Egypte.
[midrach Chémot rabba 13,7]

[Ce vent va les transporter jusqu'à la mer Rouge, et elles vont de nouveaux tourmenter les égyptiens au moment de la traversée de la mer]

-> Les égyptiens voulaient vendre leur blé à des pays voisins, afin d'éviter de les perdre, mais les sauterelles formaient un mur aux frontières, empêchant toute sortie.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que pour les grenouilles Moché avait prié pour que la plaie cesse, et elles ont continué à vivre en Egypte.
Par contre, pour les sauterelles, Moché a prié pour qu'elles quittent le pays, et elles n'y sont plus jamais revenues en masse.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les sauterelles se disent en hébreu : "arbé", en connotation avec "arbé", signifiant : "beaucoup", car les insectes arrivent généralement en grand nombre.

D. a béni les juifs en leur disant : "arbé (ét zar'akha - Béréchit 22,17) : Je multiplierai (ta descendance)!", leur promettant qu'ils seront nombreux.

Les égyptiens ont essayé de les écraser et de les empêcher de s'accroître.
En juste retour, ils sont punis par les "arbé", une nuée de sauterelles.
[Sifté Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens voulaient mettre un terme à la bénédiction : "va'arbé ét zar'o" (et Je lui donnai une nombreuse postérité - וָאַרְבֶּה אֶת זַרְעוֹ - Yéhochoua 24,3), qui avait été promise par Hachem à Avraham.
Ils faisaient cela en tuant activement les enfants juifs et en empêchant les naissances de beaucoup d'autres.
C'est pourquoi Hachem a amené les sauterelles, qui s'appellent : "arbé" (אַרְבֶּה), afin de détruire toutes les récoltes des égyptiens.
['Hida - Roch David]

-> Les sauterelles ont dévoré les récoltes que les juifs avaient planté après un dur labeur, et ce sous la menace des égyptiens.
[Abravanel]

-> Les égyptiens avaient l'habitude de voler le blé et les autres récoltes des juifs, et maintenant leur propre récolte était détruite par les sauterelles.
[Zéva'h Pessa'h]

-> Les égyptiens avaient forcé les juifs à labourer leur champ et à y planter du blé.
Lorsque la grêle eût détruit les récoltes égyptiennes, les égyptiennes confisquèrent les récoltes des juifs qui parce que situées en Gochen, n'avaient pas été touchées par la grêle.
Toutes les récoltes réquisitionnées par les égyptiens, bien que stockées en Gochen, furent à présent dévorées par les sauterelles.
[Méam Loez - Bo 10,15]

-> Puisqu'ils privaient les juifs de nourriture, les forçant à travailler dans la faim, Hachem a amené des sauterelles qui ont privé les égyptiens de leur propre nourriture.
[le Roch]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à leur cuisiner des pains, alors que ces derniers étaient affamés.
Cette plaie a amené de la famine, par le fait que les sauterelles ont absolument tout mangé.
[Mégala Tsifonot]

Les téfilines

"Ce sera un signe sur ta main et des joyaux entre tes yeux " (Bo 13,16)

Cela fait référence aux téfilin, qui ont 4 compartiments dans ceux de la tête, et un seul compartiment dans ceux du bras.

Le Roch donne une belle explication à ce sujet :

-> Tant que l'on est dans la réflexion et l'analyse (la tête), chacun a le droit de donner son avis et son opinion (d'où la présence de différents compartiments : il y a ceux qui pensent que ..., ceux qui pensent que ...).

-> En revanche, lorsque l'on est passé à l'action et à la pratique (le bras), on doit alors obligatoirement se réunir pour suivre l'opinion de la loi juive (la halakha).
On ne peut plus dire que chacun va agir selon son avis, cela est une faute (il n'y a qu'un seul compartiment).

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-> On peut accepter qu'il y ait une différence d'avis (au niveau de la tête), mais on ne peut pas accepter qu'il y ait une séparation entre les cœurs (les téfilin du bras sont tournés vers le cœur).
Cela signifie que bien que l'on ait des idées différentes, tout cela ne doit pas affecter les sentiments. Dans le cœur, nous sommes obligés d'être unis, de s'apprécier (tu aimeras ton prochain comme toi-même! = on doit tendre vers une fusion des cœurs : ressentir ses joies, peines, ...).

De même que nous trouvons normal d'avoir chacun un visage différent, de même nous devons respecter le fait que chacun a des avis différents, et tout le monde possède une part de Vérité.
[c'est par l'union des différentes facettes de la Torah, c'est grâce aux débats/confrontations comme le principe de la 'havrouta, que nous pouvons parvenir à la Vérité.]

Il faut faire attention à ne pas laisser rentrer dans notre cœur, nos différences d'opinions, en venant à avoir du mépris, à détester autrui.

[il y a plusieurs compartiments dans le bras qui représente l'action (ce monde), et un seul dans le celui de la tête (monde à venir).
Ainsi, certes il y a plusieurs façons de servir Hachem dans ce monde, mais dans celui à venir nous serons tous unis autour de D., profitant de Sa proximité, en fonction de nos mérites.
Par ailleurs, dans ce monde matériel chaque juif semble une entité distincte (plein de corps en apparence totalement indépendants), mais en réalité spirituellement parlant nous sommes tous unis, provenant d'une seule âme Divine.]

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-> Le Rosh nous enseigne :
Les passages (Chémot 13,1-10 ; Chémot 13,11-16 ; Dévarim 6,4-9 ; Dévarim 11,13-21) écrits dans les téfilin de la main sont réunis dans un seul parchemin. En revanche, dans les téfilin de la tête, ces passages sont placés dans quatre compartiments différents. Pourquoi cette différences?

En fait, l’homme est constitué de 5 sens.
La vue, l’ouïe, l’odorat et le goût, sont 4 sens contenus dans la tête (les yeux, les oreilles, le nez et la bouche). En revanche, le toucher est le sens associé à la main.
Les téfilin ont pour vocation de soumettre tous les sens à Hachem, pour accepter l’Autorité Divine au point de ne pas profiter du monde par aucun sens, de façon non voulue par Hachem.
=> C’est pourquoi, les téfilin de la tête contiennent 4 compartiments en allusion aux 4 sens situés dans la tête, et les téfilin de la main contiennent un seul compartiment, allusion au sens du toucher situé dans la main.

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-> Dans le Séfer Kaftor véPéra'h, il est écrit :
Les téfilines du bras sont en face du coeur quie est en rapport avec Hachem : Un et Unique dans Son monde. [il y a sur le bras 1 compartiment]
Ceux de la tête sont face aux 4 éléments utilisés pour la création de l'homme (le feu, l'eau, le vent et la terre). [d'où les 4 compartiments sur la terre]

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-> "Qu'est-il écrit dans les téfilin du Maître du monde?
Rav 'Hiya bar Avin répond : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre" (mi 'hamokha Israël, goï é'had baarets - Divré haYamim I 17,21)."
[guémara Béra'hot 6a]

D'une certaine façon, les téfilin de Hachem Lui permettent de renforcer Son attachement avec Son peuple bien-aimé. Parallèlement, en mettant nos téfilin nous lions davantage D. à notre vie, à nous-même.
=> Ils symbolisent l'amour ardent et permanent, qui règne entre Hachem et nous!!

-> A ce sujet, rabbi Guttman affirme : lorsque nous mettons nos téfilin nous devons réfléchir à ce que nous pouvons faire pour Hachem, et en conséquence Hachem, mesure pour mesure, va également mettre Ses téfilin et cela va éveiller Son désir de faire quelque chose pour nous, aussi bien au niveau individuel que collectif.

-> La michna Broura cite l'avis du Magen Avraham, que si les téfilin d'une personne tombe à terre sans être dans la boîte de protection, la coutume est de jeûner en expiation. Ceci témoigne de leur sainteté.

Un jour, après avoir observé un juif ignorant ramasser et embrasser ses téfilin qui étaient tombé au sol, Rabbi Its'hak de Berditechev a déclaré : "Maître du monde! Regarde comment un juif simple honore et chérit ses téfilin. Pourquoi ne relèves-Tu pas TES téfilin opprimés : Ta nation Israël! (cf. ce qui est écrit dans Ses téfilin)
Ils sont allongés sur le sol dans la honte et sans le moindre respect depuis 18 siècles. Ramasse-les avec Ta main forte et embrasse les. Pourquoi Tes téfilin doivent-ils être moins bien traités que les téfilin de Ton peuple?"

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+ Est-ce que les juifs ont pu réaliser la mitsva des téfilin pendant les 40 années dans le désert?
En effet, pour que cette mitsva soit valable, il est nécessaire d'avoir les 4 passages de la Torah qui y sont inclus, or 2 passages ne vont être enseignés par Moché que durant la dernière année dans le désert (Dévarim).
[Chémot 13,1-10 ; Chémot 13,11-16 -----> Dévarim 6,4-9 ; Dévarim 11,13-21]

-> Selon le Rachba (commentaire sur guémara Ména'hot 37a), après leur sortie d'Egypte les juifs possédaient uniquement 2 passages des téfilin sur 4, mais Moché leur a enseigné oralement les 2 autres passages afin qu'ils puissent les mettre par écrit. Cela leur a permis de porter les téfilin pendant les 40 années dans le désert.
Le rav Guédalia Schorr ajoute l'idée que les 4 portions qui sont présentes dans les téfilin, ne sont pas écrites en tant que copies d'une section apparaissant dans la Torah, mais ce sont des passages que nous avons l'obligation d'écrire dans nos téfilin, et il se trouve qu'ils sont également présents dans la Torah. Ceci explique pourquoi le peuple juif avait le droit de les y écrire avant d'avoir reçu la Torah, comportement ces mêmes passages.

-> Le rav de Brisk n'est pas d'accord, et pour lui ces 4 passages des téfilin ne sont simplement que des copies de passages provenant de la Torah. [s'il n'y a pas de Torah, il ne peut y avoir ces sections!]
Le Panim Yafot (ainsi que le Raavan) écrit que les juifs n'ont pas porté les téfilin dans le désert, et ce jusqu'à recevoir les 2 passages manquants (durant la dernière année dans le désert).

-> Selon le Malbim, la réponse à cette question dépend de la discussion dans la guémara (Guitin 60a), entre Rav Yo'hanan et Reich Lakich, à savoir si la Torah a été donnée aux juifs en une seule fois à la fin de la vie de Moché, ou bien par des segments partiels au fur et à mesure de leur séjour dans le désert.

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"Ce sera en signe sur ton bras et en ornement entre tes yeux, car c'est d'une main puissante que Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Bo 13,16)

Habituellement : "ton bras" (yadé'ha) s'écrit : ידך , mais ici il apparaît différemment : ידכה, ce que nos Sages (Ménah'ot 37a) expliquent par : "la main faible" (יד כהה - yad kéa).
C'est pour cette raison que nous plaçons les téfilin sur notre main dite "faible" (la gauche pour un droitier).

[Rabbénou Bé'hayé fait remarquer qu'on a : ידכה, au lieu de l'habituel : ידך. La différence réside dans l'ajout de la lettre : hé (ה), qui renvoie au total de 5 compartiments où se logent les parchemins : 4 dans celui de la tête, et 1 dans celui de la main]

=> Comment concilier que la mitsva des téfilin est un souvenir du fait que c'est "d'une main puissante (בְּחֹזֶק יָד) que Hachem nous a fait sortir d'Egypte", avec notre obligation de les mettre sur "la main faible" (יד כהה)?

-> Rabbi Moché Bick explique que cela vient nous enseigne que Hachem est la seule puissance de ce monde. Il est l'Unique qui est Fort et Puissant, Il fait tout dans le monde.
Si nous mettions nos téfilin sur notre main "forte" (à droite pour un droitier), alors nous en viendrons à penser à tord que : "ma force et la puissance de ma main m’ont assuré ce succès" (ko'hi véotsem yadi assa li - Ekev 8,17).
Pour se rappeler ("ce sera un signe sur ton bras") que tout nous vient de Hachem, nous mettons nos téfilin sur notre main "faible".

-> Rabbi Guttman fait remarquer que :
- les téfilin du bras sont pour NOUS un signe, nous rappelant la "main forte" de D., et renvoyant au fait que notre main est "faible". Nous devons donc mettre toute notre confiance en Hachem, car Lui seul peut faire changer les choses.
- les téfilin de la tête sont un signe pour les AUTRES, pour qu'ils voient la sainteté des juifs et qu'ils nous craignent.
A propos de ces téfilin, il est dit : "alors tous les peuples de la terre verront que le Nom de Hachem est proclamé sur toi et ils te craindront" (Ki Tavo 28,10).
Nous portons le Nom Divin sur notre tête, et le monde entier en a peur.
[encore une fois, nous arrivons à la conclusion que notre force nous provient de notre proximité avec papa Hachem]

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-> Le Séfer Atéret Zékénim rapporte que les téfilines sont uniquement noirs, qui est la seule couleur qui ne peut se mélanger aux autres couleurs.
En effet, au sujet de Hachem, il est écrit : "Parce que Moi, Hachem, Je ne change pas".

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-> Le Or'hot 'Haïm explique qu'il y a 3 coutures à chacun des 4 côtés des téfilines, parce que cela fait un total de 12 coutures, en rapport avec les 12 tribus d'Israël.

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-> Pourquoi faut-il mettre un poil de veau?

Le veau évoque les forces de l'impureté, or dans le Zohar (Pékoudé 237b) il est enseigné :
"Viens et regarde, Hachem a donné une place aux forces impures pour diriger en ce monde certains domaines, elles ont aussi le pouvoir d'endommager.
C'est pour cela que nous devons nous comporter de manière respectueuse avec ces forces, de peur qu'elles ne portent d'accusation contre nous.
C'est pourquoi nous avons un principe fondamental, nous devons lui faire une petite place à l'intérieur de notre kédoucha.
[nous lui faisons un petit cadeau, pour qu'elle nous laisse tranquille, à l'image du bouc que nous lui offrions le jour de Kippour (séir laAzazel)]
Ainsi, il faut mettre discrètement sur la base des téfilines un poil de veau qui sorte vers l'extérieur et soit visible."

[Le Zohar affirme que l'épaisseur d'un fil ne rend pas impur l'endroit car ce n'est pas une quantité suffisante.]

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-> Le Arizal (Chaar haKavanot) explique que les forces d'impureté de Pharaon sont concentrées dans la nuque.
Les lettres du mot "nuque" (aoref - הערף) sont les mêmes que celles qui forment le mot : Pharaon (פרעה).

-> Le rav Yaniv Yaakov commente :
Plus précisément, le Daat (l'intellect) est matérialisé par le cervelet (le petit cerveau central), diffuse les informations contenues dans les pensées de l'homme à tout le reste du corps.
Les forces d'impureté égyptiennes étaient concentrées au niveau de la nuque afin de stopper le flux d'abondance généré par le cerveau sur les autres membres du corps et de tuer ainsi spirituellement le peuple d'Israël.

La mitsva des téfilines par exemple régénère ce flux d'abondance.
C'est le sans du verset : "Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux" (Bo 13,16). Quel lien y a-t-il entre la mitsva des téfilines à la sortie d'Egypte?
Nous mettons les téfilines de la tête près du cerveau, et celles du bras contre le cerveau qui symbolisent le corps, afin d'unir la tête et le corps.
Or, c'est précisément ce que Pharaon et les égyptiens voulurent tant séparer. Ainsi, nous accomplissons cette mitsva en souvenir et par reconnaissance pour Hachem qui nous délivra d'Egypte.
[...]

De la même façon que l'homme est en vie par la liaison de 2 parties essentielles que sont al tête et le corps, le peuple d'Israël est une entité vivante car il est constitué de 2 parties : la tête représentée par les tsadikim (les Sages et les dirigeants de la génération), et le corps représenté par le peuple d'Israël.
Les dirigeants du peuple juif désignés par le titre de Rabbi qui signifie : "chefs des enfants d'Israël" (רבי - roch Bné Israël) influencent le peuple juif par les enseignements et les décisions qu'ils propagent au sein du peuple.
[d'une certaine façon les téfilines matérialisent notre attachement à nos Sages, qui sont nos ailes pour s'élever au mieux vers Hachem!]
[...]
C'est le sens des paroles du Arizal, à propos des lettres du mot Pharaon (פרעה) qui sont les mêmes que celles du mot nuque (aoref - הערף). Il incarne la force d'impureté (klipa) et recherche à réaliser une séparation entre la tête (les dirigeants d'Israël) et le corps (le peuple d'Israël).

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-> Et il sera écrit comme symbole sur ton bras et comme fronteau entre tes yeux, que d'une main puissante l'Éternel nous a fait sortir de l'Égypte. (Bo 13,16)

-> "Et tu les mettras en signe sur ton bras" :
Nos Sages ont enseigné sur ton bras, on interprète sur ton bras faible (יד כהה) qui est le bras gauche de chacun d'entre nous (voir guémara Ména'hot 37) et il me semble que l'on peut en donner la raison, car le Maître du monde a pour vertu, deux nuances : une que l'on surnomme "main grande" et l'autre "main puissante".

La "main grande" fait appelle à la bonté d'Hachem. La "main forte", la main puissante fait allusion au côté rigoureux qui punit celui qui agit mal, au moment de la sortie d'Egypte des enfants d'Israël, il a étendu sa main puissante afin de frapper ses ennemis des 10 plaies.
C'est pour cela que D. nous demande de poser les téfilines sur le bras gauche (faible) en souvenir de la main puissante par laquelle Il nous a fait sortir d'Égypte. C'est à cela que fait allusion le verset car c'est avec une main forte que je t'ai fait sortir de là-bas.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Pour que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils ... et vous saurez que Je suis Hachem" (Bo 10,2)

Puisque le verset commence par dire : "Pour que tu racontes aux oreilles de ton fils", on se serait attendu qu’il finisse par dire : "Et ils sauront que Je suis Hachem", à savoir ton fils et le fils de ton fils (et non : "et vous saurez que")!

De là nous apprenons que quand on enseigne la Torah et qu’on la transmet aux enfants, en plus du fait qu’on leur transmet du savoir, cela permet aussi à l’enseignant de renforcer sa connaissance et son ressenti de la présence d’Hachem.

Par le fait que vous racontiez à vos enfants, non seulement de cette façon ils sauront, mais aussi cela vous permettra à vous également de savoir avec encore plus de force.

Enseigner construit non seulement les enfants, mais aussi les enseignants.

[rav Shalom de Belz]

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-> Rav ‘Hanina dit : "J’ai beaucoup appris de mes maîtres et encore plus de mes collègues, mais le plus que j’ai appris, c’est de mes élèves." (guémara Taanit 7a)

=> Il ne faut pas penser que l'on "perd" son temps à enseigner des choses que l'on connaît, car d'une certaine façon nos élèves sont indirectement des maîtres.

Au-delà de nous renforcer, l'enseignement est comme une graine que l'on plante et qui un jour où l'autre se développera, donnant de beaux fruits.

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-> "Pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils"

On peut l’expliquer d’après l’enseignement de nos Sages selon lequel par la mitsva de la circoncision, les Bné Israël sont sortis d’Egypte avant le moment prévu.
La valeur numérique des dernières lettres de "Bin'ha Ouven Bin'ha" (ton fils et le fils de ton fils - בִנְךָ וּבֶן בִּנְךָ) est la même que celle de "hamilah" (la circoncision - המילה).
[Bné Yissa'har]

"Moché prit les ossements de Yossef avec lui " (Bo 13,19)

Pourquoi le verset précise-t-il : "Avec lui" ?
Ces termes semblent apparemment inutiles, car s'il les a pris, c'est forcément "avec lui"!

En réalité, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, le gain que cela lui rapporte va l'accompagner pour l'éternité (dans ce monde et celui à venir).
Cela est en opposition avec les gains matériels (comme l'or et l'argent), qui ne nous accompagnerons pas et ne nous apporteront plus rien après notre mort.

=> La Torah veut nous enseigner que Moché a réalisé une grande mitsva en prenant les ossements de Yossef, et qu'elle est vraiment "avec lui", l'accompagnant pour toujours, contrairement aux biens matériels, qui ne sont pas que très temporairement avec l’homme.

[le Kli Yakar]

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-> La guémara (Sotah 9b) enseigne qu'en récompense pour s'être occupé des os de Yossef, Moché a mérité que Hachem, Lui-même, l'enterre après sa mort.

-> Dans ce monde, il est très facile de se laisser absorber par le matérialisme.
Le yétser ara ne manque pas d'excuses, déguisant même parfois cela en une mitsva : je vais travailler à fond comme cela j'étudierai mieux plus tard ..., je vais travailler à fond comme cela mon fils pourra étudier ...
Et le temps passe, passe, sans que nous n'amassions de richesses spirituelles : nous sommes alors éternellement pauvres!

Le yétser ara réussit son objectif premier : nous faire partir de ce monde avec le moins de spiritualité possible.
=> De notre verset, on doit sans cesse se demander : qu'est-ce que je prends "avec moi" pour m'accompagner dans l'éternité, tout le reste n'étant alors que secondaire.

[ce monde pour accumuler les richesses spirituelles, le monde futur pour en profiter, et la matérialité n'étant qu'un moyen pouvant aider à y parvenir. ]

"Vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang … et vous atteindrez le linteau" (Bo 12,22)

Rabbi Yé'hezkel de Kozmir fait le commentaire suivant :

- "Vous prendrez un bouquet d’hysope" : cela fait allusion à l’humilité, car l’hysope est une plante très basse, qui représente la modestie dans la symbolique de nos Sages.

- "Vous le tremperez dans le sang" : cela fait allusion à la qualité du don de soi, qui pousse l’homme à donner même de son sang.

=> "vous atteindrez le linteau" : Si vous prenez la qualité d’humilité (l’hysope) et que vous y associez la qualité du don de soi (le sang), alors grâce à cela, "vous atteindrez le linteau", c’est-à-dire que vous atteindrez des hauteurs spirituelles (le linteau étant la partie la plus haute de la porte).

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-> Le rav David Pinto enseigne :
Il existe un principe : il est impossible à l’homme d’avoir 2 attitudes à la fois, car à ce moment-là il ne réussira ni dans une chose ni dans l’autre.
Celui qui croit en Hachem n’a pas honte des hommes, mais celui qui craint les hommes parce qu’il a honte, c’est qu’il ne croit pas vraiment totalement en Hachem.

C’est pourquoi Hachem a ordonné aux Bné Israël de mettre le sang sur les 2 montants et le linteau, car le sang est une allusion à l’intériorité, le sang est l’âme.
Hachem voulait dire en allusion aux Bné Israël que l’essentiel du service de Hachem est qu’il vienne de l’intérieur de l’âme, du profond du cœur.
Le service de Hachem qui est extérieur n’est pas accepté, et par le fait que l’homme étudie la Torah et accomplit les mitsvot en faisant attention à ce qu’il fait, il s’ensuit qu’il aimera Hachem de tout son cœur et de toute son âme.

De plus, même celui qui sert Hachem uniquement intérieurement et a honte devant les autres, son service n’est pas agréé, parce que de cette façon il enlève de lui-même la crainte de Hachem pour craindre les hommes.
C’est pourquoi les Bné Israël ont reçu l’ordre de mettre le sang, qui, comme nous l’avons dit, fait allusion à l’intériorité, sur les montants et le linteau à l’extérieur, pour nous insinuer que pour servir Hachem il faut les 2 choses, il est impossible d’en choisir une au détriment de l’autre.
C’est pourquoi le sacrifice de Pessa’h est différent de tous les autres sacrifices, puisqu’on le sacrifie avec ses entrailles.

Selon nos Sages (Pessa'him 74a) : "Comment fait-on griller le sacrifice de Pessa’h? On amène une broche de grenadier, on l’enfile dans sa bouche jusqu’au rectum et on met les entrailles à l’intérieur."
=> Pourquoi le sacrifice de Pessa’h est différent de tous les autres sacrifices (où les Cohanim enlèvent les entrailles), puisqu’on le sacrifie avec ses entrailles?

Avec ce que nous avons vu précédemment, nous pouvons répondre que c'est pour nous enseigner que pour arriver au niveau de serviteur de Hachem, l’homme doit servir son Créateur à la fois dans l’intériorité du cœur et dans l’extériorité.
["Hachem veut le cœur [notre intériorité]" (Sanhédrin 106b)]

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-> "Et vous, que personne ne sorte du seuil de sa maison jusqu’au matin" (Bo 12,22)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle ordonné au peuple d’Israël que personne ne sorte de chez lui pendant toute cette nuit-là, jusqu’aux lueurs du matin?

Le Séfer Moussar haYahadout" explique :
Hachem a ordonné aux Bné Israël que personne ne sorte de chez lui pendant la nuit où les premiers-nés ont été frappés pour une raison toute simple : afin qu’ils ne voient pas le malheur de leurs ennemis et ne soient pas remplis d’un sentiment honteux de vengeance.

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-> [Hachem ordonna à Moché : ] "Ils prendront du sang, en recouvriront les 2 poteaux et le linteau des maisons dans lesquelles ils mangeront" (Bo 12,7)

-> [Ensuite, lorsque Moché rapporta ces ordonnances de D. au peuple, il dit : ] "Hachem passera pour frapper l'Egypte, Il verra le sang sur le linteau et sur les 2 poteaux, sautera par-dessus la porte et ne laissera pas les destructeurs entrer dans vos maisons pour frapper" (Bo 12,23)

=> Comment comprendre que Moché a modifié les paroles d'Hachem en donnant priorité au linteau plutôt qu'aux poteaux de la porte ... Pour quelle raison agit-il ainsi?

-> Le Alchikh haKadoch répond :
"Les 2 poteaux de la porte de la maison d'un juif font référence à Moché et Aharon, le poteau droit à Moché et le poteau gauche à Aharon.
Le linteau de porte transversal qui supplante ces 2 poteaux fait allusion à Hachem qui nous entoure depuis les mondes supérieurs.

Hachem souhaitait honorer Moché et Aharon avant Lui-même. C'est la raison pour laquelle Il demanda d'enduire de sang en premier les 2 poteaux qui font allusion à Moché et Aharon avant le linteau supérieur de la porte, qui Lui fait référence.
Cependant, Moché et Aharon désiraient quant à eux faire passer l'honneur d'Hachem avant leur propre honneur, c'est pourquoi ils mentionnèrent le linteau supérieur représentant Hachem avant les 2 poteaux les représentant".

-> Le Binyan Ariel explique
Hachem mentionna les 2 poteaux avant le linteau afin d'enseigner à Israël qu'ils ne peuvent pas se rapprocher de Lui sans l'intermédiaire de Moché et Aharon, les 2 piliers de la maison d'Israël.
Toutefois, Moché et Aharon, dans leur grande humilité, pensaient que le peuple d'Israël pouvait se rapprocher d'Hachem même sans leur aide. C'est pourquoi ils mentionnèrent tout d'abord le linteau qui fait allusion à Hachem plutôt que les 2 poteaux.

Le Binyan Ariel ajoute qu'ayant devancé le linteau aux 2 poteaux, Moché et Aharon méritèrent d'atteindre par eux-mêmes un rapprochement vers leurs Créateur sans précédent dans l'histoire.
Malgré cela, en réalité, il y avait une nécessité de donner priorité aux 2 poteaux avant le linteau car il était impossible de se rapprocher du Créateur sans Moché et Aharon.
Comme on peut le relever dans la Torah : "les Bné Israël allèrent et agirent comme l'avait ordonné Hachem à Moché et Aharon" (Bo 12,28).
Les Bné Israël appliquèrent donc l'ordonnance d'Hachem, ils commencèrent par les poteaux qui représentent Moché et Aharon, avant le linteau qui représente Hachem, pour enseigner aux Bné Israël qu'on ne peut pas se rapprocher d'Hachem sans l'aide des tsadikim.

[les Sages d'Israël doivent être les piliers de notre vie! ]

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"Comme au milieu de la nuit, Je sortirai au sein de l’Egypte" (Bo 11,4)

-> Rachi fait remarquer que "comme au milieu de la nuit", indique un moment approximatif et non précis, car les égyptiens en se trompant pourraient penser que la plaie n'a pas eu lieu exactement au milieu de la nuit (ex: si une montre était en avance/retard de 2-3 minutes), et alors traiter Moché de menteur.

-> Pour éviter cela, Moché devait dire : "Comme au milieu de la nuit", c'est à dire ''à peu près''.
Le rav Yossef Dov Solovétchik enseigne que de là, nous voyons combien les égyptiens étaient corrompus. Car malgré le fait qu'à ce moment là Hachem sera en train de frapper tous les aînés égyptiens et que chaque maison aura des morts, malgré ce drame terrible pour l'Egypte, il y aura encore certains qui seront en train d'examiner leurs montres et de constater (certes par erreur) que la plaie n'a pas vraiment frapper au milieu de la nuit, mais à deux ou trois minutes d'écart.
Et ces personnes trouveront alors l'audace de dire que Moché s'est trompé.
=> Combien faut-il être pervers pour avoir de telles intentions à un moment si dramatique que cela!

[Il faut faire attention à notre mauvaise foi avec Hachem, comme cette personne qui tourne en rond sans trouver de place de parking, qui demande de l'aide à Hachem, et quand elle trouve une place, elle s'exclame : "C'est bon je n'ai plus besoin de toi!"
Quitter l'Egypte, c'est sortir de notre bassesse comportementale, afin de s'élever vers de sublimes hauteurs. [où toute occasion est bonne pour grandir D. à nos yeux, et non pour le réduire]

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-> "Moché dit : Ainsi a dit Hachem : 'Au milieu de la nuit, Je sortirai au sein de l'Egypte' " (Bo11,4)

=> Pourquoi la dernière plaie qui a entraîné la délivrance, devait se produire au milieu de la nuit?

En fait, la nuit symbolise l'obscurité, qui fait référence à l'hérésie et au manque de foi en Hachem.
L'essentiel de la délivrance provient du fait que cette obscurité et ces doutes sont brisés.
Ainsi, c'est au milieu de la nuit, quand la nuit est "cassée" et "brisée", quand les doutes et l'obscurité sont annulées, que la délivrance peut surgir.
[Likouté Halakhot]

Le erev rav

A propos de la sortie des Bné Israël d'Egypte : "De plus, une tourbe nombreuse (érev rav - עֵרֶב רַב) les avait suivis, ainsi que du menu et du gros bétail en troupeaux très considérables" (Bo 12,38)

=> Qui sont précisément les membres du "érev rav"?

1°/ Selon Rachi : "Un mélange de convertis venus des nations".

2°/ Il s'agit d'égyptiens qui seraient le "ramassis qui était parmi eux [et qui] fut pris de convoitise [pour la viande]" (Béaaloté'ha 11,4). [Ibn Ezra]

3°/ Après la faute d'Adam, celui-ci se sépara de sa femme pendant 130 ans. Il eut pendant ce laps de temps des pollutions nocturnes. Ces "âmes" qui sortirent sans trouver place dans un corps, durent passer de nombreuses épreuves pour parvenir à réparer.
Certaines d'entre elles s'incarnèrent dans les Bné Israël qui naquirent en Egypte et connurent l'esclavage.
D'autres, sont celles des Egyptiens que Yossef obligea à se circoncire pour mériter la nourriture durant les années de famine. Les descendants de ces Egyptiens constituent le érev rav. [selon le Arizal]

Instigateurs de la faute du Veau d'Or, ils auraient été les catalyseurs de certaines révoltes contre Moché pendant les 40 ans de traversée du désert. Le "érev rav" s'est donc greffé au peuple d'Israël et il n'est plus possible à priori de définir d'une façon précise qui en fait partie.

-> Le Zohar (I,25b) soutient que l'Erev Rav se distingue au sein du peuple juif non seulement par son absence de comportements positifs mais encore par une panoplie de comportements négatifs qu'il résume par l'acrostiche Néga Ra (mauvaise affection - נגע רע) :
- les Néphilim (נפילים) [il s'agit des anges déchus qui, lorsqu'ils ont été incarnés dans des corps humains, ont découvert que les filles des hommes étaient belles et se sont attachés à elles] ;
- les Guiborim (גבורים) [les forts (c'est-à-dire les orgueilleux) qui paient des fortunes pour que leur nom soit gravés partout - synagogues et maisons d'étude principalement] ;
- les Anakim (ענקים) [ceux qui disent du mal de la Torah, et de ceux qui l'étudient, sans l'avoir pénétrée ni comprise] ;
- les Réfaim (רפאים) et les Amalekim (עמלקים) [ceux qui ont la haine absolue du juif : les ennemis éternel d'Israël dont certains existent au sein du peuple juif].

Ainsi, la guémara [Beitsa 32b] nous raconte que Chavtaï Ben Marinus est arrivé en Babylonie et s'est trouvé confronté à un refus des habitants locaux de le nourrir, il dit alors : "Ce sont (ces juifs de Babel) des descendants du érev rav, car la Ra'hamim (la pitié, miséricorde) est une des qualités des descendants d'Avraham, qu'ils n'ont pas [il est évident qu'il ne mettait pas en doute leur statut de juif selon la Loi, mais qu'ils avaient des vertus qui ne sont pas les qualités propres au peuple juif. Ainsi, est-il donc possible que les mauvaises vertus du érev rav se trouvent en chacun d'entre nous]."
[il est écrit : "Les juifs se distinguent par 3 qualités : ils sont miséricordieux (ra'hamim), bienfaiteurs (gomlé 'hassadim) et humbles/timides (baïchanim)" (guémara Yébamot 79a ; aussi que Yérouchalmi Kidouchin 4,1) ]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) classe en 5 groupes le érev rav contemporain :
a) Ceux qui recherchent la dispute et parlent du lachon ara ;
b) Ceux qui poursuivent leurs propres désirs ;
c) Les escrocs qui prétendent être des tsadikim mais dont le cœur n'est pas droit ;
d) Ceux qui poursuivent les honneurs et construisent de grandes synagogues pour se glorifier ;
e) Ceux qui poursuivent l'argent et engendrent les conflits.

-> Le Gaon de Vilna écrit par ailleurs (Biour LéTikouné haZohar 27) :
"Ce sont les riches arrogants ... ils sont les chefs du peuple juif [en ce sens, ils sont appelés érev rav, parce qu'ils sont les chefs (Rav) des juifs dans l'Exil (Erev = soir) - Likoutim haGra] ... ils s'emparent des maigres possessions des pauvres d'Israël ... ils freinent l'accomplissement de la Bonté et de la Charité vis-à-vis du Monde de la Torah et se moquent des Talmidé 'Hakhamim".

-> Le rôle des 3 libérateurs de la fin des temps : Machia'h Ben Yossef, Machia'h Ben David et Moché, est de combattre, respectivement, les 3 "têtes" des forces du Mal (Klipot) : Essav, Ichmaël et le érev rav [contrairement à Essav et Ichmaël qui agissent de l'extérieur, le érev rav agit de l'intérieur].
Cette dernière entité, dont le chef se prénomme Armilus, tentera par tous les moyens de liguer Essav et Ichmaël contre Israël, afin d'empêcher l'unification des 2 machia'h, nécessaire pour révéler la guéoula.
Ainsi, Moché, le premier Libérateur, qui accepta de faire sortir d'Egypte ce "ramassis" de peuples avec les Bné Israël contre l'avis de D. [Moché avait vu en eux : 202 - valeur numérique de רַב ([Erev] Rav) - des 288 étincelles de divinité qui faut libérer et ramener vers la sainteté.
Lors de la faute du Veau d'Or, il s'avéra clairement qu'il s'agissait d'une erreur], aura pour tâche ardue de les éradiquer [voir Kol Hator 2].

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-> b'h, également sur la notion de Erev rav, ainsi que sur le Veau d'or : http://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor

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-> "Et une multitude mélangée (erev rav) monta également avec lui" (Bo 12,38)

-> Il s'agit des égyptiens convertis qui sortirent avec le peuple juif.
Le midrash dit que ce verset exprime la réalisation de la Promesse Divine selon laquelle les descendants d'Avraham sortiront avec de grandes richesses. Mais apparemment, on ne voit pas le rapport?

-> En fait, bien que les Hébreux sortirent avec beaucoup de richesses, malgré tout ils laissèrent encore beaucoup de biens en Egypte, de sorte que le butin qu'ils prendront des égyptiens après la traversée de la mer était plus important que celui qu'ils prirent en quittant l'Egypte, comme le disent nos Sages.
Or, psychologiquement, même quand quelqu'un est libéré avec beaucoup de richesses, le fait de savoir qu'il a laissé encore beaucoup derrière lui, cela lui donne l'impression de ne pas avoir pris beaucoup. Ainsi, les Hébreux n'avaient donc pas eu l'impression d'avoir pris une grande richesse.
Mais quand ils virent tous les égyptiens qui sortirent avec eux, et qui partirent les mains vides, c'est la comparaison avec eux qui les rassurait et fit qu'ils se satisfirent des biens qu'ils emportèrent.

Ainsi, c'est grâce à la multitude d'égyptiens (le erev rav) qui monta avec eux sans aucun bien, que se réalisa la promesse que les Hébreux sortiraient avec de grandes richesses, car cela leur donna le réel sentiment d'être riches (par rapport à ces égyptiens).
[Ktav Sofer]

 

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-> Le érev rav étaient des convertis de dernière minute (juste avant la 10e plaie en voyant les juifs préparer le sacrifice de Pessa'h, à l'odeur du gan eden) et appelés : le érev rav.
Il y avait parmi ces derniers (érev rav) d'illustres magiciens, notamment : Ianous et Iambrous.
Hachem a déconseillé Moché de les accepter, mais il a pris leur défense en affirmant qu'ils sanctifieraient le nom de D. en racontant à tous Sa grandeur et Sa toute puissance.
Finalement, D. a autorisé Moché à les convertir, mais en fin de compte, ce sont eux qui inciteront les érev rav à adorer le Veau d'or. (Zohar haKadoch - Ki Tissa)

A l'époque du machia'h, la grandeur Divine sera alors manifeste (à ce moment, qui ne voudra pas faire partie du peuple adoré/proche de D.!). Puisque Hachem est clairement révélé, la conversion ne pourra pas être acceptée.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch développe l'idée qu'à l'époque du machia'h ce sera Moché rabbénou qui mènera de nouveau le peuple, et pour corriger son erreur d'avoir accepté tous les convertis lors de la sortie d'Egypte (le érev rav qui nous a provoqué tellement de dégâts par la suite, comme le Veau d'or!), il rejettera alors toute conversion non sincère.

-> La Torah émet la règle que si un mari fait une fausse accusation envers sa femme : "elle restera sa femme, il ne pourra la répudier de sa vie" (Ki Tétsé 22,19).
Moché a émis une fausse accusation envers le peuple juif : "Ce peuple est coupable d'un grand péché" ( Ki Tissa 32,31).
Mais en réalité, ce n'était pas les juifs, mais le érev rav qui en était coupables.
C'est pourquoi, Moché doit rester avec nous pour toujours, et ce à travers chacune des générations, dans chacun des exils.
Il ne peut pas divorcer de son peuple.
[Yalkout 'Hadach]

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-> Les nations accusèrent les juifs d'avoir fabriqué le veau d'or. Hachem ordonna donc à Son peuple de commencer par apporter de l'or pour le Michkan.
Cela prouvait que l'or avec lequel le veau d'or fut fabriqué n'appartenait pas aux juifs mais au érev rav.
La Torah y fait allusion lorsqu'elle désigne le Michkan sous le nom de : "Michkan du témoignage" (Michkan haédout), car il témoignait que Hachem avait pardonné la faute du veau d'or aux juifs.
[Méam Loez - Pékoudé 38,21]

-> La manne tombait dans la maison et dans la bouche des juifs saints, ainsi qu'il est écrit : "[Hachem] fit pleuvoir sur eux la manne comme nourriture, Il leur octroya du blé du ciel" (Téhilim 78,24).
La manne leur tombait réellement dans la main, ils n'avaient plus qu'à la porter à leur bouche pour la manger.
Par contre, au sujet des réchaïm, la Torah dit : "Le peuple s'éparpilla et ramassa [la manne]" (Bamidbar 11,8). Ce verset implique qu'ils devaient aller loin dans le désert pour ramasser la manne ...
[le Méam Loez enseigne que : le érev rav ne mangeait pas la manne dès qu'elle tombait, mais une fois qu'elle avait commencé à fondre au soleil. De plus, il ne pouvait pas la manger nature mais il la broyait, puis la pétrissait comme du blé, et il en faisait ensuite des gâteaux qu'il consommait (Bamidbar 11,8). Il n'en appréciait pas la nature spirituelle, c'était comme un produit végétal quelconque.]

-> Selon le Sifté Cohen (Bamidbar 14,29), le érev rav n'a pas mérité d'être inhumé.
Lorsqu'on essayait d'enterrer l'un de ces pêcheurs, la terre vomissait son cadavre.

-> La mer Rouge s'est refermée et qu'elle a recraché l'incroyable richesse des égyptiens.
Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

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-> Selon le Bné Yissa'har, la manne et le puits ont bénéficié à tout le monde, même au érev rav.
Par contre les Nuées de Gloire étaient réservées uniquement au peuple juif, [les autres suivants le peuple en dehors de ces Nuées].

-> Le Bné Yissa'har, citant le 'Hida, écrit que c'est particulièrement les Nuées de Gloire qui peuvent témoigner du fait que les juifs sont spéciaux, qu'il sont uniques aux "yeux" de Hachem.
En effet, dans le désert le Erev Rav était "recraché" à l'extérieur des Nuées (c'est réservé uniquement à mes enfants, à mes biens-aimés!), tandis qu'ils pouvaient bénéficier de la manne et du puits.
En effet, il est normal que Hachem fournisse au Erev Rav le minimum pour vivre (nourriture et eau), mais de la bonté supplémentaire par le biais des Nuées, cela ne leur a pas été octroyée.
=> Ainsi, les Nuées témoignent de l'unicité des bné Israël, et c'est pour cela que Hachem a fixé une fête pour s'en rappeler.

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-> Au moment de la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Israël vit la main puissante que D. avait déployée sur l'Egypte, et le peuple craignit Hachem, et ils eurent foi (ils firent confiance) en D. et en Moché son serviteur" (Béchala'h 14,31)

Par la suite, au sujet du veau d'or, Rachi commente (Ki Tissa 32,4) :
"Voici tes dieux : et il n'a pas été dit : 'Voici nos dieux'.
De là nous apprenons que le érev rav, qui étaient montés (avec nous) d'Egypte, qui s'étaient unis contre Aharon ; ce sont eux qui ont fait le (veau d'or) et ensuite ils ont entraîné Israël à les suivre."

=> Si le érev rav n'avait pas entraîné le peuple juif à faire le veau d'or, nous n'aurions pas fauté.

Le Ramban (Béchala'h 14,31) précise que l'élite d'Israël avait déjà acquis la crainte et la foi de D., mais le érev rav n'a été animé de cette crainte et de cette confiance en D. qu’après la traversée de la mer.
De plus, comme la servante, le érev rav a vu la révélation éclatant de la présence divine et a assisté au don de la Torah en entendant les 2 premiers commandements prononcés par D. lui-même.
=> Comment expliquer la chute de leur niveau, en si peu de jours, jusqu'à devenir idolâtres et entraîner le public à fauter?

Leur nature profonde n'a pas été modifié, car ils n'ont pas fait d'efforts personnels pour accéder à ce niveau qui leur a été donné "sur un plateau" par D., et à la 1ere épreuve, lorsque Moché a tardé à descendre, ils ont perdu cette confiance et ont fait le veau d'or.

=> Malgré leur prise de conscience élevée de la grandeur d'Hachem (avec tous les incroyables miracles liés à la sortie d'Egypte), ils sont demeurés comme ils l'étaient auparavant (érev rav), car leur élévation ne fut pas le fruit d'un labeur.

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-> "Voici les paroles que Moché a adressé à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Celui qui donne une remontrance doit parler à chacun d'une manière qui lui est adaptée.
On ne doit pas faire un reproche adressé qui englobe tout le monde.
C'est pourquoi, lorsque Moché commença ses mots de réprimande aux Bné Israël, il démarra par le érev rav, qui les a rejoint en Egypte et qui était particulièrement entêté. Ainsi, il leur a parlé : "bamidbar" = mot qui est la combinaison de 2 mots : "bédibour mar"(d'un ton vif, critique).
Cependant, au restant du peuple, il a parlé : "bé'arava" (agréablement).
Moché a réprimandé le reste de la nation juive d'une manière gentille et agréable, afin que son message puisse entrer dans leur cœur et susciter l'engagement et le dévouement souhaités.
[Sifté Cohen]

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-> "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D." (Nitsavim 29,9)

-> Le Méam Loez commente :
Généralement, la Torah emploie le mot "omdin" pour dire "être debout", mais dans notre verset le mot "nitsavim" évoque une position stable et forte que les juifs n'avaient pas encore expérimentée jusque-là.
En effet, ils étaient retenus par le érev rav qui les avait accompagnés d'Egypte dans le désert et qui les avait incités à fauter à de nombreuses occasions.
Cependant, les diverses épidémies et punitions que D. a envoyées au cours des pérégrinations dans le désert ont éliminé les membres du érev rav.
Ainsi, à présent, Israël se trouve debout seul, puissant et digne, sans erev rav, comme le dit Moché : "Vous êtes tous debout ... chaque homme d'Israël".

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-> Le Gaon de Vilna (.אפיקי ים סנהדריו צז) écrit que la domination du erev rav, et plus spécifiquement, leur haine envers les talmidé 'hakhamim et l'aversion effrénée de toute forme de soutien pour eux, sont tous les résultats de la haine gratuite qui a causé la destruction du Temple.

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-> "Hachem parla à Moché : Va, descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte s'est corrompu" (Ki Tissa 32,7)

-> Rachi commente : c'est un reproche implicite [de Hachem] à Moché, une façon de lui dire : "Ceux qui ont provoqué la faute sont ton peuple, le érev rav égyptien que tu as accepté de ta propre initiative.

-> Le Gaon de Vilna révèle que dans chaque génération, les juifs hérétiques et réchaïm sont des descendants du érev rav, et à l'époque précédant la guéoula par le machia'h, ils vont proliférer et avoir davantage de pouvoir, ce qui va entraîner des dommages énormes pour les justes de cette génération.

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-> Le Méam Loez enseigne (Térouma 25,3-7) :
Les arbres de chittim poussaient le long du ruisseau de Chittim.
Ce ruisseau avait la particularité de stimuler la convoitise et de corrompre quiconque buvait de son eau.
Les habitants de Sodome, qui s’approvisionnaient en eau à ce ruisseau, étaient très immoraux.
A l'époque du machia'h, ce ruisseau sera totalement asséché.

Yaakov emporta quelques-uns de ces arbres [de la Terre Sainte] avec lui en Egypte pour que ses descendants les utilisent dans la construction du Michkan, et par ce mérite qu'ils affaiblissent la tentation conduisant à la débauche.

Yaakov pressentit également qu'à leur départ d'Egypte, les juifs allaient séjourner auprès du ruisseau de Chittim. Si les arbres de chittim étaient utilisés pour construire le Michkan, alors cette eau ne les conduirait pas à la tentation.

C'est pour cette raison que les seuls à avoir fauté au ruisseau de Chittim [avec les filles de Moav après la sortie d'Egypte (Bamidbar 25,1)] étaient les membres du érev rav (Chémot 12,38).
Les vrais juifs ne se rendirent pas coupables de relations interdites. Le bois de chittim qu'ils emportèrent d'Egypte pour construire le Michkan subjugua leur mauvais penchant et les protégea de la tentation.
Sans cela, les juifs n'auraient pas survécu car Hachem hait l'immoralité et punit sévèrement ceux qui s'en rendent coupables.
Il est vrai que D. s'emporta contre les juifs et les frappa d'épidémie (Bamidbar 25,4-9), [mais la raison est] parce qu'ils n'avaient pas empêché le érev rav de fauter. Seul l'héroïsme de Pin'has apaisa la colère Divine.

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-> "La populace qui était parmi eux eurent un désir… Ils dirent : “Qui nous donnera à manger de la viande" (Béaaloté'ha 11,4)

-> Il y a un proverbe populaire : "Le renégat ne se repent que pour entraîner aussi sa femme et ses enfants à tout renier!"
Le ‘Hatam Sofer dit que c’est par ce proverbe qu’il faut expliquer le verset : au début il y avait seulement la populace (le erev rav) qui avaient des désirs, mais ensuite ils ont réfléchi et se sont repentis, afin d’entraîner aussi les bnei Israël à ces désirs.
Comme "ils ont fait téchouva (vayachouvou), immédiatement «les bnei Israël ont pleuré" eux aussi.

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-> "Le peuple fut empêché d'apporter" (Vayakél 36,6)
Le Sifté Cohen (rabbénou Mordé'haï haCohen) explique : "le peuple" fait référence ici au : érev rav, qui apportaient des donations car ils se sentaient forcés de le faire, n'ayant pas d'intentions convenables, puisque pas léchem chamayim.
Lorsque Moché a entendu cela, il a demandé aux gens d'arrêter d'apporter des donations car le Michkan nécessite une véritable pureté de ceux qui sont impliqués dans sa construction.
[pour Hachem l'essentiel n'était pas l'objet amené (Il n'a besoin de rien!), mais plutôt le cœur de celui qui l'apportait!]
Immédiatement alors, les gens du érev rav ont été plus que content de pouvoir arrêter.

-> Pour le Michkan : "Tous, hommes et femmes, ce que le cœur portait à offrir pour les divers travaux que Hachem avait prescrits par l'organe de Moché, les Bné Israël en firent l’hommage spontané à Hachem" (Vayakel 35,29)
-> Pour le Veau d'or : "tout le peuple qui se dépouilla" (Ki Tissa 32,3)

=> Comment comprendre que pour le Michkan seuls ceux qui y "étaient portés par leur cœur" offrirent leurs dons, mais pour le Veau d'or c'était "tout le peuple qui se dépouilla"?

-> Le rav Yonathan Eibschutz donne l’explication suivante :
Lorsque Moché appela les Bné Israël à apporter des offrandes pour la construction du Michkan, même le Erev Rav voulut contribuer en amenant des offrandes afin d'avoir aussi une part dans sa construction. Mais les Bné Israël s'y opposèrent : "Ceux qui nous ont fait fauter au Veau d'Or n'auront pas de part dans la construction du Michkan".
Cependant le Erev Rav attendait son tour, chacun avec son or, son argent, son cuivre. Les Bné Israël manifestèrent leur mécontentement.
Un délicat s’éleva alors : pouvions-nous "perdre" le Michkan de tous les dons du Erev Rav, sous prétexte que les Bné Israël ne voulaient pas qu'ils participent? Beaucoup d'or et tous les autres matériaux allaient être perdus!
Les Bné Israël décidèrent, malgré tout que le Erev Rav ne donnerait rien. Ils combleraient eux-mêmes la perte.
Ils firent donc l'inventaire de tout ce que le Erev Rav avait l'intention de donner : la quantité d'or, d'argent, ... et ils les renvoyèrent chez eux.
Et chaque Bné Israël apporta de ses propres biens afin de compenser la perte.
C'est ce que signifie le verset : "Tous hommes et femmes" : c'est le Erev Rav!

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+ Erev rav (quelques commentaires du Ohr ha'Haïm) :

-> "Si un étranger, habite avec toi et veut célébrer la fête de Pessa'h d'Hachem, que tout mâle qui lui appartient soit circoncis, il sera alors admis à la célébrer et deviendra comme tous les gens du pays ; mais nul incirconcis n'en mangera" (Bo 12,48)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Lorsqu'un étranger résidera avec toi. De là, nous apprenons que D. a agréé la demande de Moché de recevoir des convertis venant de ce peuple [égyptien] qui s'appelle le érev rav.
Le verset : "lorsque se joindra à toi un étranger" signifie que D. a accepté la demande de Moché.

On peut aussi apprendre de là que D. fait une allusion à Moché qu'il n'était pas d'accord avec lui sur cette chose, mais malgré cela il a accepté sa demande, d'ailleurs regardez toutes les mauvaises choses et les problèmes que nous avons rencontrés dans le désert à cause d'eux.

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-> "Et voici, lorsque Pharaon a renvoyé le peuple" (Béchala'h 13,17)

-> Le Zohar nous enseigne enseigne que chaque endroit où sont mentionnés les mots "le peuple", cela fait allusion au "erev rav" (nations qui se sont mélangées au peuple d'Israël). C'est pour cela que l'on trouve que certaines fois il est écrit le peuple et certaines fois le peuple d'Israël. Tout cela prouve bien que le mot le peuple ne fait pas allusion aux enfants d'Israël mais au erev rav.

Nos Sages ont dit dans le midrach (Chemot rabba 42) que la dégradation du peuple d'Israël est due à ce peuple (Erev rav) qui s'est mélangé à eux : ce sont eux qui ont dit au peuple d'Israël "venons et retournons en Egypte".
Ce sont eux aussi qui ont dit "venons et faisons nous un dieu qui aille devant nous (le veau d'or)".
C'est la raison pour laquelle le verset dit : "et voici lorsqu'il a renvoyé le peuple" = et voici montre un langage de souffrance (tristesse) par le fait que Pharaon a renvoyé ce peuple (le érev rav) et non pas Hachem.
Car D. ne désirait faire sortir uniquement que son grand et saint peuple, son patrimoine. Mais Pharaon, lui, a décidé de renvoyer le érev rav avec eux et son intention était d'obliger les enfants d'Israël à retourner en Egypte. Ils se sont "collés" aux Bné Israël et ils ont entraîné toutes les souffrances pendant les 40 années passées dans le désert.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Et on rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui. Alors les dispositions de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard de ce peuple et ils dirent : "Qu'avons-nous fait là, d'affranchir les Israélites de nous servir!" (Béchala'h 14,5)

-> "Et on rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui" :
Il faut dire que le peuple dont on parle ici, est encore une fois, comme précédemment, le "erev rav". On a rapporté au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui, le peuple que Pharaon a renvoyé en même temps que le peuple d'Israël (il pensait qu'ils ramèneraient le peuple d'Israël en Égypte). Et soudain, il réalisa qu'ils sont partis et qu'eux aussi ont fui l'Égypte ; c'est la raison pour laquelle le verset écrit "qu'ils ont fui d'Egypte", car les Bné Israël n'ont pas fui l'Egypte, ils sont partis à la demande de Pharaon mais le érev rav, lui, s'est enfui de Pharaon.
C'est ce que le verset écrit : Et le cœur de Pharaon s'est retourné et il a regretté d'avoir renvoyé "ce peuple" (erev rav) et non pas les Bné Israël,

-> Qu'a-t-on fait? Pourquoi les avons nous renvoyés? :
La raison de leur étonnement était que puisqu'il a libéré les Bné Israël de leur esclavage (il se trouve qu'ils n'ont plus le statut d'esclave) si c'est ainsi, le travail que les esclaves faisaient pour le Pharaon allait incomber, à ce moment-là, au peuple égyptien. Puisque le peuple (érev rav) s'est enfui qui va effectuer les travaux exigés par le roi. Lorsqu'ils ont pris conscience de cela, ils se sont mis, tout de suite, à poursuivre le peuple.

D'après ce que nous avons expliqué précédemment, que leur poursuite était en vérité afin de rattraper le "erev rav", Hachem a endurci le cœur de Pharaon et il a décidé de partir à la poursuite aussi des Bné Israël afin de les ramener en Égypte.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

L’amour de la mitsva/matsa …

+ L'amour de la mitsva/matsa ...

-> "Le peuple porta sa pâte avant qu'elle fût levée, attachés à leurs vêtements sur leurs épaules"  (Chémot - Bo 12,34)

-> "Sur leurs épaules, bien qu'ils aient eu beaucoup d'animaux de bât (servant au transport de leurs biens), manifestant ainsi leur amour pour les mitsvot"
(la Mekhilta sur ce verset)

-> Le Rav Réouven Melamed (Mélits Yochèr) nous enseigne :
Nous savons que les enfants d'Israël ont quitté l'Egypte "avec de grandes richesses" (Béréchit - Lé'h Lé'ha 15,14), constituées par de l'or et de l'argent.
Ils ont pourtant chargé ces biens matériels sur leurs animaux, et ont pris sur leurs propres épaules les restes de matsa et de maror (de la nuit du Séder) .
Ces simples "restes" de mitsvot leur étaient plus précieux que l'argent et l'or!

De même que nous devons chérir toute occasion d'observer une mitsva, nous devons aussi porter dans nos cœurs tout objet qui a été utilisé pour l'une d'elles, même si elle a déjà été accomplie.

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-> La michna Béroura (477,5) rapporte le témoignage suivant du Chla haKadoch :
"Parmi des êtres en quête d'élévation spirituelle, j'en a vu qui embrassaient les matsot et le maror ... et ce parce que les mitsvot leurs sont très chères.
Heureux celui sert son Créateur dans la joie!"

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-> Le rav Schechter enseigne que les vêtements que les juifs ont pu prendre aux égyptiens pouvaient négativement les affecter, puisque provenant d'un environnement rempli d'impuretés, d'immoralités. Comment éviter que cela ne déteindre sur eux?

Le midrach Tan'houma rapporte que les juifs possédaient tous de très nombreux animaux. Bien qu'ils pouvaient les utiliser pour porter la matsa, ils ont témoigné de l'amour pour la mitsva en les porter sur leurs épaules.
En utilisant les habits égyptiens pour emballer les matsot, les impliquant dans la mitsva, cela a permis d'élever ces vêtements, retirant leur impact négatif, et les rendant utilisables pour la suite.

Le 'Hizkouni affirme que les juifs désiraient les luxueux vêtements des égyptiens afin de pouvoir les revêtir en l'honneur des jours de fête (Yom Tov).
Rabbénou miBarténoura ajoute que c'était peu être afin d'être mieux habillés lors du don de la Torah.
[les habits les plus impudiques, car trop courts, étaient donnés aux enfants.]

"Et ce sera lorsque D. t’amènera au pays … qu'il a juré à tes ancêtres de te donner, un pays ruisselant de lait et de miel" (Bo 13,5)

-> "La terre d'Israël sans Torah est comme un corps sans âme. C'est juste un morceau de terre.
C'est uniquement lorsque les 2 existent ensemble, qu'il y a une unité complète."

[le 'Hafets 'Haïm – dans le 'Hafets 'Haïm al haTorah – p.65]

-> Dans les dernières années de sa vie, le rav Eliyahou Dessler est venu s'installer en Israël, et il parlait alors avec beaucoup d'enthousiasme d'à quel point c'est fabuleux d'être sur la terre sainte.

Un proche lui demanda : "Comment pouvez-vous donner si rapidement une opinion ? Vous n'avez pas encore parcouru le pays, vous n'êtes resté qu'à la yéchiva de Ponivitch depuis votre arrivée."
Rabbi Dessler de lui répondre : "Est-ce que mon impression vient du fait de voir des constructions ou des terrains ?
Absolument pas !
Ici, j’arrive à résoudre des problématiques spirituelles en 2 heures, alors qu'en dehors d'Israël je devais y consacrer plusieurs semaines."

[Marbitsei Torah ouMoussar – vol.3 – p.79]

"Israël ne sera pas sauvé eu égard à ses souffrances, sa servitude, ses tribulations, sa confusion, sa détresse ou le manque de nourriture, mais grâce à 10 hommes assis ensemble, chacun lisant et apprenant l'un avec l'autre à haute voix."

[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.14]

=> Même après tous les malheurs que nous subirons à la fin de notre exil, nous ne pourrons être sauvés que par le mérite de la Torah en groupe.

[ "Afin que la Torah de D. soit dans ta bouche"  - Bo 13,9]