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"[Moché] prit le veau qu'ils avaient fait, le brûla au feu et le pulvérisa très fin. Il répandit [la poudre] sur la surface de l'eau et la fit boire aux juifs" (Ki Tissa 32,20)

-> Lorsque Moché brisa les Lou'hot, les océans quittèrent leur lit et menacèrent d'envahir le monde.
Moché se dressa et dit à la mer : "Viens-tu détruire l'univers entier?"

La mer répondit : "Le monde n'existe que par le mérite de la Torah contenue dans les Lou'hot. Israël s'est révolté contre elles et ont fabriqué le veau d'or. Les Lou'hot sont détruites et je désire à présent détruire le monde."

Moché prit le veau et le pulvérisa. Il jeta cette poudre dans l'océan, qui ne s'apaisa que lorsque Moché en eût fait boire le peuple. [Zohar - Michpatim]

Certes, Moché dit plus tard : "Je jetai sa poudre dans le ruisseau qui descendait de la montagne" (Dévarim 9,21).
Le Sifté Cohen commente qu'il ne s'agissait pas d'un réel ruisseau, mais cela fait allusion à l'eau de l'océan venue dénoncer les juifs.
[en hébreu, ruisseau se dit "na'hal", un mot proche de "na'hala", signifiant : un héritage].
Le "ruisseau" désigne l'héritage. Moché jeta la poudre [du veau d'or] pour faire taire l'accusation au sujet de l'héritage : les Lou'hot, descendu du mont Sinaï.

Le Sifté Cohen ajoute que Moché fit boire cette eau aux juifs pour une autre raison : il désirait dénigrer le veau d'or et montrer au peuple l'insignifiance des idoles.
Lorsqu'ils boiraient la poussière de leur divinité, celle-ci allait passer dans leur urine.

=> L'or ne brûle pas, il fond. Pourquoi le verset dit : "le brûla"?

Le Sifté Cohen enseigne que lorsque Moché vit le veau d'or, il dit à l'or : "Est-ce pour cela que Hachem t'a créé? Est-ce pour cela que Hachem t'a fait le plus précieux de tous les autres métaux? Tu es à présent utilisé pour l'idolâtrie et tu fais commettre à tant de gens un péché extrême!"

L'or se transforma instantanément en bois sec. L'éclat du visage de Moché l'enflamma et il se consuma.
En effet, le mot : "vayisrof" (brûla) est écrit sans "vav", ce qui peut se lire "vayissaref" (il se consuma).
Ceci indique que le veau brûla de lui-même.

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+ "[Moché] leur dit : "Voici la parole de Hachem, D. d'Israël : Que chaque homme prenne son glaive et passe d'une porte à l'autre dans le camp. Que chacun exécute [toute personne impliquée dans la faute], serait-ce son propre frère, son ami ou son parent."
Les Lévi'im se conformèrent à l'ordre de Moché et environ 3 000 hommes furent tués ce jour-là." (Ki Tissa 32,27-28)

-> La Torah dit : "environ 3 000 homme" (ki chélochét alfé ich), au singulier (ich - homme).
Selon le Sifté Cohen, cela nous enseigne qu'ils furent tués comme un seul homme. Pour les Lévi'im, tuer ces 3 000 hommes ne donna pas plus de difficulté que d'en tuer un seul.

Le Yéfé Toar rapporte que les Lévi'im laissèrent tous les cadavres joncher le sol sans les enterrer afin qu'ils soient visibles aux gens du peuple. Ceci implanterait la crainte en leur cœur et les empêcherait d'imiter les mauvaises actions des coupables.

Parmi les 11 tribus (autre que Lévi), de nombreux hommes n'avaient pas fauté. Les princes (nassi) et les dirigeants des tribus n'avaient pas péché non plus. [Yalkout Réouvéni]

Pourtant selon le Tsor haMor, les Lévi'im furent choisis parce que les membres des autres tribus n'avaient pas le cœur de tuer leurs frères et leurs proches parents. Seuls les Lévi'im en étaient capables car ils savaient être très rigoureux (si telle est la volonté de D.!)

[Moché dit : "Quiconque est en faveur de D., qu'il se joigne à moi!". Bien qu'un grand nombre d'hommes n'eussent pas fauté, ils ne voulurent pas s'associer à Moché parce qu'ils se sentaient responsables des coupables faisant partie de leur tribu (responsabilité les uns des autres).
Seule la tribu de Lévi se présenta car tous ses membres étaient innocents.]

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+ Moché dit : "Ce jour vous pouvez être investis [en tant que tribu consacrée] à D. pour vous donner une bénédiction aujourd'hui. Car des hommes ont [été prêts à tuer même] leur propre fils et frère." (v.32,29)

-> Selon le Ibn Ezra, la "bénédiction" mentionnée ici nous apprend que les Lévi'im méritèrent la prêtrise à la place des 1ers nés.
Il est écrit : "A ce moment, Hachem choisit la tribu de Lévi" (Dévarim 10,8) = cela signifie qu'au moment où les Lévi'im punirent les fauteurs, D. les choisit comme Cohanim.

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+ "Hachem frappa le peuple d'une épidémie parce qu'ils avaient fabriqué le veau qu'avait fait Aharon" (Ki Tissa 32,25)

-> Puisque tout le peuple n'adora pas le veau d'or de la même façon, les coupables furent tués de 3 façons différentes :

1°/ De nombreuses personnes moururent par l'eau que leur fit boire Moché.
Il s'agit de ceux qui se réjouirent intérieurement du Veau d'or.
Elles burent cette eau comme une femme soupçonnée d'adultère (sota) absorbe les eaux amères pour établir sa culpabilité ou son innocence. Nombreux furent ceux qui périrent en avalant cette eau.
Selon le Zohar, toute la nuit, cette eau resta en eux, et on les trouva morts au matin.

2°/ D'autres furent passés au fil de l'épée par les Lévi'im.
Il s'agit de ceux qui offrirent des sacrifices et de l'encens devant le veau.
Ces 3 000 hommes furent tués par les Lévi'im.

3°/ Une épidémie se déclara : "Hachem frappa le peuple d'une épidémie à cause du veau d'or qu'Aharon avait fait".
Il s'agit de ceux qui n'offrirent pas d'encens, ni de sacrifice, mais embrassèrent la statue.
Le tribunal ne pouvait les mettre à mort parce que ce n'était pas un cas d'idolâtrie manifeste.

[Selon le Ramban, ceux qui moururent par l'épidémie étaient ceux qui se sont attroupés autour de Aharon pour exiger qu'il le fabrique. (cf. verset : "une épidémie A CAUSE du veau d'or qu'Aharon avait fait")]

"Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle.
Entre Moi et les juifs, c'est un signe éternel que pendant 6 jours D. fit le ciel et la terre et que le 7e jour, Il cessa [Son oeuvre] et se reposa." (Ki Tissa 31,16-17)

-> Ici la Torah nous décrit la grandeur de la personne qui observe strictement le Shabbath selon la loi : elle recevra une récompense comme si elle avait observé tous les Shabbath depuis la Création jusqu'à la résurrection [des morts].

La Torah dit : "Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle".
= Si les juifs observent le jour saint, c'est compté comme s'ils avaient observé les Shabbath de toutes les générations.

Le commandement d'observer le Shabbath est considéré comme supérieur à tous les autres parce qu'il fut le 1er donné à Israël.
Il représente le fondement du judaïsme. En observant le Shabbath, nous affirmons notre foi dans le fait que Hachem, Maître de l'univers, a créé l'univers à partir du néant pendant 6 jours et a cessé le 7e jour.

"C'est un signe éternel (léolam)".
[le mot "léolam" peut aussi signifier : "pour le monde". Ce verset peut donc être traduit : "c'est un signe pour le monde".]
Observer le Shabbath est un grand signe "pour le monde", car il indique que D. a créé le monde à partir du néant.

Le Shabbath a autant de valeur que tous les commandements de la Torah réunis.

Si les juifs avaient observé convenablement le Shabbath, Jérusalem n'aurait pas été détruite.
Elle n'a été dévastée qu'à cause de la profanation du Shabbath.
Hachem dit par l'intermédiaire du prophète Yirmiyahou : "Si vous ne M'écoutez pas pour sanctifier le jour du Shabbath en ne portant pas de paquets et de charges et en n'entrant pas dans les portes de Jérusalem le jour du Shabbath, J'allumerai un feu dans ses portes et Je consumerai le palais de Jérusalem, il ne sera pas éteint" (Yirmiyahou 17,27).

[comment peut-on souhaiter la venue du machia'h, sans être dans une dynamique d'améliorer notre respect du Shabbath. D'une certaine façon, c'est vouloir le Temple, tout en brûlant soi-même chaque tentative de reconstruction!]
[...]

Ce verset nous apprend également que si les juifs observent le Shabbath convenablement, ils mériteront de goûter l'éclat du monde futur qui est comparé à un long Shabbath.

On peut donc interpréter ainsi ce verset : si les juifs observent le Shabbath, ils feront Shabbath pour leurs générations, c'est-à-dire pour le monde futur qui dure éternellement.
Le Shabbath lui-même sera l'alliance éternelle au monde futur. Il n'y aura pas de fin à ce Shabbath.

Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]

"Hachem inscrivit les 10 Commandements sur 2 Tables et non sur une seule pour faire allusion au ciel et à la terre.
Si nous accomplissons les préceptes inscrits sur les Tables, le ciel et la terre peuvent subsister.
Le verset : "Si ce n'était Mon alliance jour et nuit, Je n'aurais pas établi les lois du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25) signifie que le ciel et terre ne se maintiennent que grâce à l'étude incessante de la Torah.

Les 2 Tables (lou'hot) font également allusion aux 2 mondes : ce monde-ci et le monde futur.
Si nous accomplissons les 10 Commandements inscrits sur les Tables, nous mériterons à la fois ce monde et le monde venir.

Les Tables, appelées "Tables du témoignage" (lou'hot aédout) étaient au nombre de 2 pour une autre raison : un témoignage suppose nécessairement 2 témoins. Puisque les Tables témoignaient du don de la Torah, il en fallait 2. [Rabbénou Bé'hayé]
[Méam Loez - Ki Tissa 31,18]

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-> "Lorsque [Hachem] eut fini de parler à Moché au mont Sinaï, Il lui donna les 2 Lou'hot" (Ki Tissa 31,18)

Le mot "donna" indique que D. fit littéralement don de la Torah à Moché.
Au cours de ces 40 jours, Moché apprit bien davantage qu'un homme en 40 ans.

Il ne faut pourtant pas croire que Moché fut à même d'apprendre absolument toute la Torah, car elle est plus vaste que la mer comme il est écrit : "Sa mesure dépasse la terre, elle est plus large que la mer" (Iyov 11,9).
A ce moment-là, Moché n'en apprit que les principes généraux mais c'est comme s'il avait assimilé toute la Torah.
Le verset (31,18) précise donc : "Hachem donna à Moché, lorsqu'Il eut achevé (ké'haloto - כְּכַלֹּתוֹ)".
Le mot "ké'haloto" est à rapprocher du mot "klal" qui veut dire une règle générale : Hachem lui avait enseigné les principes généraux de la Torah.

Au début, Hachem enseigna la Torah à Moché, puis ce dernier la révisa avec Lui.
En effet, la Torah dit : "Lorsque [D.] eut fini de parler avec lui".
N'aurait-il pas pu dire : "Lorsque [D.] eut fini de lui parler"?
Ceci enseigne que Hachem et Moché étudièrent ensemble les lois de la Torah.

De plus, ici le mot : "kékhaloto" (כְּכַלֹּתוֹ) est écrit sans "vav" entre le laméd et le tav.
Il peut donc se lire "kékhalato" qui signifie : "comme sa mariée (kalla)".
Ceci nous enseigne que lorsqu'un homme connaît les 24 livres de la Torah, il ressemble à une mariée parée de 24 ornements (cf. Yéchayahou chap.3).
Un homme instruit dans les 24 livres du Tana'h peut être appelé un érudit (talmid cha'ham).
[Méam Loez - Ki Tissa 31,18]

"Tu oindras également Aharon et ses fils et tu les sanctifieras comme prêtres pour Moi" (Ki Tissa 30,30)

-> Aharon n'a pas été oint de la tête aux pieds avec l'huile d'onction.
Moché a placé un peu d'huile sur sa tête et au-dessus de ses sourcils, qu'il avait ensuite rejoint du doigt pour former la lettre "kaf" en tant que signe de prêtrise.
En effet, la 1ere lettre du mot hébreu signifiant prêtre (כהן) est kaf (כ).

Tous les ustensiles utilisés dans le Michkan et l'Arche furent oints de la même manière. On déposait de l'huile sur chaque ustensile et l'on formait la lettre kaf ...

Il en était de même pour l'onction des Cohanim : les seuls à être oints de cette manière furent les fils d'Aharon, les 1ers prêtres.
Plus tard, les Cohanim ordinaires ne l'ont plus été. La sainteté des pères fut héritée par leurs fils.

Cette loi ne s'applique qu'aux Cohanim ordinaires. Quant au Cohan Gadol, il devait nécessairement être oint de cette huile spéciale à chaque génération pour pouvoir entrer en fonction.
Dans ce cas, le statut de Cohen Gadol n'était pas hérité par son fils [puisque dépendant des qualités personnelles du Cohen].
[Méam Loez]

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+ Tu parleras aux bné Israël et tu leur diras : "Ceci sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (Ki Tissa 30,31)

-> L'homme choisi par le peuple [juif] pour régner sur lui n'occupait pas le trône avant d'avoir été formellement oint.
Le roi n'était pas oint avec la forme de la lettre "kaf" comme un Cohen. L'huile était déposée tout autour de sa tête comme une couronne.
[...]

Cette huile d'onction ne fut préparée qu'une seule fois, par Moché ...
Seul Moché était autorisé à la fabriquer, et personne ne pourra plus jamais le faire par la suite.

C'est un grand miracle que l'huile d'onction faite par Moché suffit pour un nombre considérable d'usages.

Tout d'abord, elle ne représentait que 12 loguim (4 litres environ).
Une bonne partie de cette huile s'évapora lors de la cuisson et une partie fut absorbée par les herbes.
Après cela, on l'utilisa pour oindre Aharon et ses fils chaque jour pendant les 7 jours d'installation.
Elle servit également à oindre tout le Michkan et ses objets, la Table et ses ustensiles, la Ménora et ses ustensiles, le bassin et son socle.

On l'employa aussi pour oindre chaque Cohen Gadol après Aharon jusqu'à la destruction du 1er Temple [Abarbanel], pendant 7 jours consécutifs [Alchikh haKadoch].
De plus, cette huile servit à oindre tous les rois.

"Ce sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (v.30,31) = cette huile, et nulle autre, devra être utilisée pour toutes les générations.

Le mot hébreu voulant dire "ce" est : "zé" (זֶה), a la valeur numérique de 12. Ceci indique que les 12 librot d'huile restèrent intactes.
=> Quelque soit la quantité que l'on utilisait, sa quantité ne diminuait jamais.

Cependant, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'existait plus.
A cette période, les Cohanim Gédolim étaient installés en faisant passer sur la personne choisie les 8 vêtements du Cohen Gadol.
Chaque jour, pendant 7 jours consécutifs, il revêtait ces vêtements et les enlevait. Cette procédure remplaçait l'onction.
La Torah dit : "Le Cohen Gadol parmi ses frères, sur la tête duquel on a versé l'huile d'onction et qui fut installé pour porter les vêtements" (Emor 21,10).
Cette juxtaposition nous enseigne qu'un Cohen Gadol peut installé par l'onction ou par le port des vêtements de prêtrise.

Selon le Sifté Cohen, la bouteille d'huile d'onction se trouve dans un lieu secret et y restera jusqu'à la venue du machia'h.
Elle sera retrouvée avec tous les autres objets cachés et servira à oindre les Cohanim Guédolim à l'époque du machia'h.
[...]

C'est parce que les Cohanim Guédolim du 1er Temple étaient oints de cette huile qu'ils craignaient Hachem et vivaient longtemps.

Au cours des 410 ans du 1er Temple, seuls 18 Cohanim Guédolim officièrent.
Par contre, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'était plus disponible. A cette époque, les Cohanim Guédolim ne craignaient pas Hachem et n'exerçaient pas longtemps la prêtrise.
Ainsi, au cours des 420 ans du 2e Temple, plus de 300 prêtres se succédèrent. La plupart d'entre eux ne vécurent pas le temps qui leur avait été alloué.

=> Quiconque était oint de l'huile préparé par Moché en profitait grandement. (longue vie, crainte de D., ...)
Hachem opéra le miracle que cette huile dura longtemps afin que tous les rois et les Cohanim Guédolim en fussent oints.
[malgré sa faite quantité, et quelque pouvait en être son utilisation elle gardait toujours la même quantité que Moché avait pu préparer à l'origine!]

Par ailleurs, lorsqu'un Cohen était sur le point d'être oint, d'autres Cohanim s'asseyaient près de lui et la bouteille d'huile était déposée au milieu d'eux.
L'huile "'s'élançait" et s'écoulait, selon la quantité exacte nécessaire pour l'onction, sur la tête du Cohen Gadol choisi.

Un phénomène semblable se produisit lors de l'onction du roi David.
Hachem dit au prophète Chmouël d'aller oindre l'un des fils de Yichaï, sans mentionner lequel.
Lorsque Chmouël arriva chez Yichaï, il lui demanda de lui présenter tous ses fils. Yichaï fit venir son fils Eliav
Chmouël vit qu'il était grand et beau, et dit : "C'est certainement celui-ci, que D. désire nommer roi".
Cependant, lorsqu'il voulut l'oindre, l'huile s'enfuit.
Chmouël pensa : "Hachem désire certainement un autre de ses fils pour roi".
Yichaï présenta successivement ses autres fils, mais l'huile réagit exactement de la même façon.
Cependant, lorsqu'on amena David, le benjamin, l'huile se précipita à sa rencontre et s'écoula d'elle-même sur sa tête.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,31]

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-> Le Chémen haMichka rapporte : lorsque l'huile était versée sur un Cohen de petite taille, elle le faisait miraculeusement grandir. [midrach Tan'houma - Emor 4]

"Hachem parla à Moché en disant : "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre (lifkoudéhém), chacun sera compté en donnant une offrande d'expiation à Hachem pour sa vie. Ainsi, ils ne seront pas frappés par l'épidémie lors du recensement." (Ki Tissa 30,11-12)

-> Pourquoi la Torah ajoute-t-elle le mot : "lifkoudéhém" (littéralement : pour leurs comptes)? ...

Hachem dit à Moché : "Ne pense pas que Je t'ordonne de compter les juifs pour connaître leur nombre.
Il faut les dénombrer, en réalité, "pour leurs comptes" = pour que les personnes comptées sachent combien Je les aime".
[Alchikh haKadoch]

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-> Hachem désirait montrer que bien qu'ils eussent fauté, Hachem ne les rejetait pas.
Après leur repentir, Il les considérait comme aussi importants qu'auparavant.

Nous le voyons du fait que Hachem ordonna qu'ils soient comptés. Lorsqu'une personne se donne la peine de compter quelque chose, cela montre que celle-ci lui est précieuse.

Cette idée est évoquée par le mot choisi pour dire : "recenser".
En effet, le verset peut se traduire littéralement ainsi : "Lorsque tu élèveras la tête des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch bné Israël).
La Torah ne dit pas : "ki tispor" (lorsque tu compteras), mais "ki tissa" (lorsque tu élèveras), expression qui dénote la grandeur et l'importance, comme si Hachem disait : "Lorsque tu élèveras les juifs en les comptant".
En effet, ils ont été dénombrés pour montrer combien ils sont importants pour D.
[Kli Yakar]

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-> La Torah dit que lors du recensement, chaque homme devrait donner une expiation pour son âme.

Hachem a ordonné qu'ils ne soient pas comptés individuellement.
En effet, toute chose dénombrée risque d'être affectée par le mauvais œil (ayin hara). Par conséquent, si les juifs avaient été comptés individuellement, ils auraient couru le risque d'être frappés d'épidémie.
Après que le roi David ait compté les juifs par tête, ils furent victimes d'une épidémie au cours de laquelle 70 000 personnes moururent (Chmouël II 24) ...
[...]

["La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (guémara Ta'anit 8b)]
[En ordonnant de ne pas compter les juifs individuellement,] Hachem ne voulait pas que le mauvais œil ait la moindre prise sur eux, et Il désirait qu'ils soient bénis.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> En employant : "Tu élèveras la tête des juifs", Hachem dit à Moché : "Si tu désires connaître le nombre des juifs, prends le début (littéralement : la tête) du nom des tribus".

En voici le calcul :
-> le réch de Réouven (ראובן) [a une valeur numérique de 200] désigne 200 000 juifs.
-> le chin de Shimon (שמעון) [a une valeur numérique de 300] désigne 300 000 juifs.
-> le youd de Yéhouda (יהודה) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le youd de Issa'har (יששכר) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le zayin de Zévouloun (זבולון) [a une valeur numérique de 700] désigne 7 000 juifs.
-> le bét de Binyamin (בנימין) [a une valeur numérique de 2] désigne 2 000 juifs.
-> le dalét de Dan (דן) [a une valeur numérique de 4] désigne 4 000 juifs.
-> le noun de Naftali (נפתלי) [a une valeur numérique de 50] désigne 50 000 juifs.
-> le guimel de Gad (גד) [a une valeur numérique de 3] désigne 3 000 juifs.
-> le youd de Yossef (יוסף) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le aléph d'Acher (אשר) [a une valeur numérique de 1] désigne 1 000 juifs.

=> La somme totale est de 597 000.

Tel est le nombre de juifs avant le Veau d'or. Hachem dit à Moché qu'en les comptant après la faute, il pourrait en déduire le nombre de morts.
A leur sortie d'Egypte, les juifs étaient au nombre de 600 000, la Torah disant explicitement : "600 000 hommes à pied" (Bo 12,37).
Selon ce calcul, il manque 3 000 hommes.

A la suite du Veau d'or : "il périt dans le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes" (Ki Tissa 32,28) de la main des Lévi'im.
Etant déjà considérées comme mortes, elles ne sont pas décomptées parmi les tribus.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch Bné Israël lifkoudéhém - Ki Tissa 30,12)
[כי תשא את ראש בני ישראל לפקדיהם car]

-> Le Rabbi de Moditz explique "tissa" (תשא) signifie aussi élever. On doit élever ses pensées pour se focaliser sur les ordres divins (pékoudé Hachem - פקודי ה), et ne pas se noyer tête baissée dans la parnassa (פרנסה).
Cela fait écho aux mots d’un Téhilim (128,2) qui parle de "yégui'a kapé'ha ki to'hél" = le labeur de tes mains (יגיע כפיך כי תאכל) et non d’effort mental. [Divré Israël - Chémot 30,12]
[Celui qui travaille avec ses mains en gardant sa tête pour le service divin est supérieur au craignant D. ]
Suivant cette voie, on se conforme alors au dicton (guémara Erouvin 41a) selon lequel le corps suit la tête (בתר רישא גופא אזיל).

Nos Sages (guémara Kidouchin 29a) enseignent que l’on doit apprendre un métier (אומנות) à son fils, et d’autres ajoutent qu’il faut aussi lui apprendre à nager.
Le Avné Nézer (qui a vécu entre 1838-1910) explique que tout comme dans la natation, le corps est immergé mais la tête reste hors de l’eau, il doit en être de même pour la parnassa. Nous devons avoir la foi parfaite (émouna chéléma), que toutes nos affaires professionnelles dépendent de la providence Divine de façon très précise.
[rav Yéhochoua Alt]

"Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami, et il revint dans le camp" (Ki Tissa 33, 11)

La guémara rapporte que les anges ne voulaient pas que Moché reçoive la Torah, ils voulaient la garder pour eux.
Alors, Moché argumenta que la Torah parle essentiellement de sujets qui ne concernent que les humains et pas les anges, comme l'interdit du vol, du meurtre, de l'adultère ...
Puisque les anges ne sont pas concernés par ces sujets, alors la Torah doit être donnée aux hommes.

Cela est en allusion dans ce verset : "Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami" = c'est-à-dire qu'Hachem parla à Moché de sujets qui concernent les hommes, de sujets dont un homme parle à son ami, à savoir
de choses terrestres et humaines, qui ne concernent pas les anges.
Dès lors, "Il revint dans le camp" = Moché a pu revenir dans le camp avec la Torah, c'est-à-dire qu'il a pu ramener la Torah dans le camp aux enfants d'Israël.
=> Si la Thora a pu être rapportée au peuple, dans le camp, c'est parce qu'elle ne concerne que les hommes, qu'elle traite de sujets qu'un homme peut parler à son ami.

[le Ari zal]

"Tu feras un basin en cuivre et son socle en cuivre pour les ablutions ... Aharon et ses fils y laveront leurs mains et leurs pieds lorsqu'ils viendront dans la Tente d'Assignation (Ohel Moed) ... ou quand ils approcheront de l'Autel pour officier ... et ne mourront pas. Ce sera pour eux un décret éternel, pour lui et sa postérité, pour leur génération" (Ki Tissa 30,18-21)

-> Le Sforno enseigne que le bassin (kiyor) n'est pas évoqué en même temps que les autres ustensiles dans les chapitres précédents, car il n'avait pas pour but de faire résider la Présence Divine, mais de permettre aux Cohanim de se préparer à accomplir leur service.

-> Selon le Ramban, cette ablution visait plus la sainteté que l'hygiène.
En sanctifiant les mains et les pieds qui représentent les extrémités supérieures et inférieures du corps humain, les serviteurs de D. expriment leur dévouement absolu au service qu'ils s'apprêtent à accomplir.

Rachi (30,19) rapporte qu'on lavait les mains et les pieds en même temps : "On plaçait sa main droite sur son pied droit, et sa main gauche sur son pied gauche, et on les lavait".

Rabbi Nathan Scherman commente que cela sous-entend que pour servir D., toutes les facultés de l'homme doivent tendre vers le même but : des pieds (membres les plus bas) aux mains (parties les plus élevées lorsqu'on les lève).

-> Le rabbi Mordé'haï Yossef Leiner rapporte qu'en arrivant au Michkan le Cohen devait se laver les mains et les pieds.
En effet, les mains représentent la faculté de l'homme d'accomplir, et les pieds sa capacité à monter à des niveaux toujours plus élevés. Ensemble, les mains et les pieds font allusion à la force et à la capacité d'impacter ce monde (en bien ou en mal).

Le Cohen, responsable spirituel du peuple, était le conduit entre les 2 mondes (spirituel et matériel), et il était en charge de servir le Michkan et d'inspirer/influencer le peuple.

Il devait se laver les mains et les pieds, car ainsi il se nettoyait/retirait toute motivation personnelle, comme des pensées de s'enorgueillir de sa position, ou d'utiliser son Service à des fins égoïstes.
Il pouvait alors pleinement s'engager afin de les utiliser pour le bien de la nation et de Hachem.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/04/01/1219

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-> "En venant dans la tente d'assignation, ils se laveront avec de l'eau ... pour faire brûler l'encens" (Ki Tissa 30,20)

On peut s'interroger : Pour servir dans la cour du Michkan et offrir des sacrifices sur l'autel extérieur, il faut déjà se laver les mains et les pieds avec l'eau du Kior. Ainsi, il semble encore plus évident que pour offrir l'encens à l'intérieur du Michkan, où la sainteté est plus grande, qu'il faille encore plus se laver.
=> Pourquoi le verset a-t-il donc besoin de le préciser clairement, alors que c'est évident!

En fait c'est justement parce que l'endroit où l'encens est offerte est bien plus saint, celui qui va y entrer sera plus sensibilisé et se préparera davantage en sanctifiant ses pensées. De ce fait, il risquerait de croire qu'il n'a pas besoin de se laver avec l'eau du Kior, car il se sentira déjà pur intérieurement du fait de sa préparation pour pénétrer ce lieu si sacré.

La Torah vient ici nous apprendre que les pensées et les bonnes intentions, si elles sont nécessaires, elles ne suffisent pas. Il faut aussi y joindre la pureté de l'action. Le Cohen doit aussi se laver physiquement.
La Torah exige que les bonnes intentions se concrétisent par des actes conformes.
[Rabbi Moché Feinstein – Darach Moché]

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-> Pourquoi est-ce que les instructions concernant les ablutions dans le bassin suivent les instructions de donner un demi-Shékel au Michkan?

-> Le Shach (rabbi Shabtaï haCohen Katz) répond que les 2 avaient le même objectif : "obtenir le pardon pour vos âmes" (30,16), venir réparer la faute du Veau d'or.

En effet :
- concernant le demi-Shékel : "chaque homme donnera pour le pardon de son âme"(v.12) = puisque le Veau d 'or provenait d'une mauvaise utilisation des richesses, les hommes devaient en donner à une bonne cause : "pour l'ouvrage de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (v.16) ;

- de même, le bassin a été fabriqué à partir des miroirs que les femmes ont refusé de donner, refusant de participer à cette faute.
Ils étaient alors utilisés pour laver les mains des Cohanim, dont le responsable était Aharon, qui avait mené les juifs dans la conception du Veau d'or.
=> Tout cela permettait d'expier cette faute terrible, et aidait à purifier pour mieux effectuer le Service Divin.

-> Le Baal haTourim explique cette juxtaposition en allusion avec ce qui est écrit dans la guémara (Taanit 8) : les eaux de pluie sont retenues par Hachem lorsque ceux qui avaient promis de faire une "tsédaka" ne passent pas à l'acte.

[le demi-Shékel était en cuivre, comme le bassin. L'eau coulant du bassin représente le flux d'eau se déversant dans le monde, qui est dépendant de ceux qui ne tiennent pas leur promesse de tsédaka!]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°564) enseigne :
Les chekalim n’étaient là que pour racheter la faute du Veau d’or, ainsi qu’il est écrit (Chemot 30, 16) : "Tu prendras l’argent des rachats". Dans ce cas, il est difficile de comprendre pourquoi la Torah a mis le passage sur les chekalim avant le passage sur le Veau d’Or, et même si : "il n’y a pas d’ordre chronologique dans la Torah" (Pessa’him 6,2), le fait qu’un passage soit avant un autre doit tout de même avoir une raison.

Il est peut-être possible de dire selon la guémara (Avoda Zara 4b) : les bné Israël n’ont fait le Veau d’Or que pour donner un prétexte aux futurs baalei techouva (ceux qui font téchouva) ...
Comme D. savait que les bné Israël allaient faire un Veau, pour donner un prétexte aux ba’alei techouva, Il a envoyé la guérison avant le mal, comme à Son habitude (cf. guémara Méguila 13b). Et Il a placé le passage sur l’argent du rachat avant celui sur le Veau, afin que lorsque les accusateurs se présenteraient devant Lui pour éveiller la stricte justice contre les bné Israël, Il puisse leur dire : Sachez qu’Il m’était connu que les bné Israël feraient un Veau, et ils ne l’ont fait que pour donner un prétexte aux baalei téchouva afin qu’ils se repentent.

Quand Moché demanda à Hachem de pardonner la faute du Veau d’or, sinon, qu’Il efface son nom de la Torah, Hachem répondit : "Celui qui a fauté envers Moi, Je l’effacerai de Mon livre" (Ki Tissa 32,33).

En plus du sens simple, ce verset fait allusion que "celui qui a fauté", c'est-à-dire celui qui reconnaît sa faute et avoue son péché, alors : "Je l’effacerai de mon livre" = J’effacerai sa faute de Mon livre, où sont inscrites toutes les actions.

[le Divré Méïr]

[toute chose que nous accomplissons au cours de notre vie est consignée dans un livre. Ainsi, en faisant téchouva, nous nous permettons d'en retirer ce que nous avons fait de mal, pour n'y laisser que nos bonnes actions!]

Questions/Réponses – paracha Ki Tissa

+ Questions/Réponses - paracha Ki Tissa :

1°/ Dans chaque paracha, il y a 7 montées à la Torah, qui sont généralement de taille plus ou moins similaire.
La paracha Ki Tissa contient 139 versets, et on peut noter que les 2 premières montées sont totalement disproportionnées en longueur, puisque contenant 92 versets, soit environ 66%, bien au-delà des 28% (2 montées sur 7).
Pourquoi cela?

-> Le 'Hidouché haRim explique que la majorité de la paracha Ki Tissa aborde la faute du Veau d'or, une honte nationale sans précédent.
Si une personne serait appelée à monter à la Torah au moment de rappeler cette faute, où son ancêtre a participé, cela serait une humiliation pour elle.
Cependant, la tribu de Lévi a prouvé sa fidélité en refusant d'être impliquée dans la faute.

=> C'est pourquoi, les 2 premières montées, qui sont données aux descendants des Lévi'im (Cohen, Lévi), sont atypiquement longues, jusqu'à ce que le récit du Veau d'or soit terminé.

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2°/ Comment Moché a-t-il eu la permission de casser les Tables de la Loi ("Il jeta les Tables de ses mains et les brisa" v.32,19) qui contenaient le Nom de Hachem, alors que la guémara (Sanhédrin 56a) fixe qu'il est interdit d'entraîner l'effacement du nom Divin?

-> Le Kessef Michné enseigne que l'interdiction de détruire des objets écrits qui possèdent de la sainteté ne provient "que" d'une nature rabbinique, et à l'époque de Moché de telles décisions rabbiniques n'avaient pas encore été promulguées.

-> Selon nos Sages (guémara Yérouchalmi Taanit 4,4) en réalité c'était les lettres de feu qui miraculeusement supportaient le poids très lourd (environ 300kg!) des lou'hot, et dès que le peuple juif a fauté, elles se sont envolées restituant à la pierre leur poids impossible à supporter.

Selon le Rokéa'h, la sainteté des lou'hot est partie avec les lettres, et il était alors permis à Moché de les jeter.

Le rabbi Shalom Schwadron dit que les Lou'hot étaient d'origine Divine, et l'impureté et la faute du Veau d'or présent dans le campement juif vont entraîner la fuite des lettres saintes et pures.
Les Lou'hot n'ayant alors plus de réalité spirituelle, Moché a matérialisé cela en les jetant.

[Rabbénou Bé'hayé écrit que les lettres qui s'envolaient des lou'hot, sont semblables à une lettre du Roi, qui une fois le sceau disparu est comparable à du papier blanc. De même, une fois les lettres envolées, les Tables perdirent leur sainteté.
Rabbénou Bé'hayé enseigne également que sans les lettres, les Tables étaient semblables à une dépouille mortelle. Moché dit : "Puisqu'elles sont comme un corps inerte, elles doivent être mises en terre".
Le verset peut être traduit par : "Il les brisa SOUS (ta'hat) la montagne".]

-> Le Mochav Zékénim explique qu'après que les lettres soient parties, les lou'hot sont devenues très lourdes. Moché a alors réalisé que chaque instant où il retarderait son retour dans le campement, aurait pour conséquence que les juifs continuent à fauter avec le Veau d'or. Il a raisonné qu'il lui était permis de jeter les Tables de la Loi, qui le ralentissaient (car très lourdes!) pour retrouver son peuple au plus vite.

-> Le Ohr 'Haïm haKadoch rapporte l'opinion de nos Sages (Avot de Rabbi Nathan 2,3), selon laquelle c'est Hachem Lui-même qui a explicitement ordonné à Moché de les briser.

[La brisure des Tables était l'une des 3 choses que Moché fit de sa propre initiative et que Hachem approuva.
D. dit : "J'écrirai sur les Lou'hot les mots figurant sur les 1eres Lou'hot que tu as cassées (achère chibarta - אֲשֶׁר שִׁבַּרְתָּ)" (Ki Tissa 34,1)
Pourquoi D. ajouta-t-Il les mots "que tu as cassées", nous savons bien qu'elles ont été brisées!
Le Maharcha rapproche le mot "achère" (אֲשֶׁר) du mot : "achré" (אשרי), qui veut dire heureux ou fortuné. Hachem dit à Moché : "Tu es fortuné d'avoir brisé les Lou'hot. Par cela, tu as sauvé les juifs d'une sévère punition."]

-> Le Mochav Zékénim écrit qu'en agissant ainsi, Moché espérait choquer le peuple, qui à la vision de la destruction de ce don du Ciel (lou'hot), sortira de sa torpeur, éprouvant des remords et fera téchouva.
De plus, en les détruisant Moché voulait éviter qu'elles puissent devenir un accusateur perpétuel contre le peuple juif, car sans elles tout ce qui reste de l'accord entre D. et Son peuple, est uniquement verbal.

Selon le Ibn Ezra (Ki Tissa 32,19), les lou'hot représentent la kétouba, le contrat de mariage entre D. et le peuple. En les brisant, Moché empêche le mariage de prendre effet, ce qui minimise la gravité de la faute.

Rabbi Yéhouda Guerchouni enseigne également que s’il n’y a plus de mariage, il n’y a plus d’adultère, et la faute du Veau d’or, comparée à l’adultère (le peuple a été voir un autre dieu), en a donc été atténuée.

-> Le Pardess Yossef explique que Moché a pensé qu’il pourrait convaincre les bné Israël de renoncer à leur idolâtrie. Mais il a vu que sur le Veau il y avait un écriteau disant : "autel au D. d’Israël", c’est-à-dire qu’ils continuaient à faire les mêmes prières, simplement dans un cadre idolâtre, et par conséquent comment était-il possible de les amener à se repentir?
Si quelqu’un sait qu’il a fauté, on peut l’amener au repentir, mais les bné Israël qui croyaient qu’ils faisaient tout par amour du Ciel, comment pouvait-on les amener au repentir?
"Toute la Torah est ici et ils sont révoltés", par conséquent il n’y a aucune chance, donc il a cassé les Tables.

-> Le Kli Yakar explique, au nom du Midrach, que Moché a voulu descendre volontairement les Tables pour les casser et être lui-aussi en position de faute, pour avoir brisé ces Saintes Tables, gravées par Hachem Lui-Même.

C'est ainsi que Moché a eu la possibilité d’argumenter devant Hachem en Lui disant : "Si Tu leur pardonnes (alors c’est bon), sinon, efface-moi du livre que Tu as écrit (la Torah)". Car si tu ne leur pardonnes pas, alors moi aussi Tu devras ne pas me pardonner d’avoir briser les Tables et Tu devras me punir avec eux. Ainsi, Tu dois m’effacer de Ta Torah.

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-> Le midrach Tan'houma rapporte que les 1eres Tables de la Loi ont été données au mont Sinaï à toute la nation avec les tonnerres, les éclairs et de la fumée.
En conséquence du fait qu'elles ont été transmises avec une publicité énorme (la Création entière s'est arrêtée face à ce moment historique), cela a entraîné qu'elles ont été impactées par le "mauvais oeil" (ayin ara), et elles ne pouvaient pas perdurer éternellement (la bénédiction réside dans ce qui est caché!).

=> Selon ce midrach, Moché a brisé ces lou'hot d'une manière ostensible, comme pour réduire en morceau le ayin ara présent.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk comprend ce midrach d'un niveau plus profond :
- Les 1eres Lou'hot qui ont été données en fanfare et avec beaucoup de publicité, ont acquis davantage de sainteté de Hachem plutôt que du peuple juif.
[en effet, D. a menacé par la force le peuple d'accepter la Torah en mettant la montagne au-dessus d'eux. C'est également Lui-même qui a réalisé les 1ere Lou'hot]

- Les 2e Lou'hot ont été transmises d'une manière modeste et elles étaient demandées par le peuple.
[en effet, le peuple juif alors était rempli de honte, d'humilité d'avoir pu faire la faute du Veau d'or, et Moché a réussi à prendre la défense de son peuple en aboutissant au don des 2e Lou'hot. C'est Moché qui les a taillées.]

=> Nous pouvons voir d'ici que ce qui vient facilement, sans effort, a peu de chance de rester sur le long terme, puisque repartant en général aussi vite qu'il a pu venir.
A l'inverse, ce qui s'acquiert par l'envie et des efforts peut perdurer.

-> Selon nos Sages, une fois les lou'hot brisées, Hachem va remercier Moché : "Merci de les avoir brisées! C'est ce qu'il fallait faire."

-> Le Méam Loez (Ekev 10,3) rapporte que pour soulager l'anxiété de Moché, d'avoir brisé les 1eres Lou'hot ("qui me donnera l'expiation?"), les 2e Tables ont été faites d'un matériau plus précieux que les 1eres.
Hachem lui montrait ainsi qu'il n'avait pas à s'alarmer de les avoir brisées, et que son acte était justifié.

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-> "[Aucun autre ne put reproduire] les signes et les miracles que D. lui fit déployer dans le pays d'Egypte, à Pharaon et à tout son pays" (Vézot haBéra'ha 34,11)

Le Méam Loez commente :
La particularité de Moché était que tous ses actes étaient dissimulés et constituaient des miracles cachés.
Nous pouvons apporter pour preuve la brisure des Lou'hot : bien que cet acte ne semblât pas être un prodige, il était miraculeux comme l'ont dit nos Sages : "D. tenait 2 palmes [des Tables] et Moché tenait 2 palmes. Moché a saisi 2 palmes de la main de D."

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-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 45) rapporte également qu'avant de jeter les Lou'hot pour les briser, l'écriture s'est miraculeusement envolée.
Or, il est écrit : "Ces Tables étaient l’ouvrage de D. ; et ces caractères, gravés sur les Tables" (Ki Tissa 32,16).

=> Comment une écriture gravée peut-elle s'envoler?

-> Le Maharcha répond qu'il y a eu en réalité 2 miracles : le premier était que les écritures s'envolent, et le deuxième était que cela soit possible bien que les lettres n'étaient rien d'autre que de l'air.

-> Selon le Korban haEida, bien que les lettres étaient gravées dans les Tables de la Loi, elles étaient également inscrites à l'encre noire au-dessus de la partie gravée, et c'est cette encre qui s'est envolée suite à la faute du Veau d'or.

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-> "Moïse redescendit du mont Sinaï" (Ki Tissa 34,29)

Rachi commente : il a rapporté les 2e tables, le jour de Yom Kippour.

=> Comment lui était-il permis de porter les Lou'hot d'un domaine privé (la montagne) à un domaine privé (le campement des juifs) le jour de Kippour?

-> Le Rivach affirme que les juifs n'avaient pas l'obligation d'observer les Yom Tov jusqu'à ce que le Michkan ne soit construit.

-> L'interdit de la Torah concernant le transport d'un objet le Shabbath ne comprend que 2 interdictions : le fait de prendre l'objet posé (akira) et le fait de reposer l'objet (ana'ha). L'action de déplacer un objet dans un domaine public sans le reposer est un interndit de nos Sages (dérabbanan).

En ce sens, le Panim Yafot répond que Hachem n'a donné les Lou'hot à Moché qu'une fois que celui-ci marchait déjà, ce qui est permis de la Torah puisque Moché n'a pas pris un objet posé : la akira (cf. guémara Shabbath 5a).
[les obligations rabbiniques n'étaient pas encore promulguées à cette époque]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que de la même façon qu'on peut profaner le Shabbath pour sauver la vie d'une autre personne, lui donnant la possibilité d'observer Shabbath par la suite, de même Moché avait la permission de porter les Lou'hot pendant Yom Kippour car l'acceptation de toute la Torah et la pratique future de Yom Kippour en dépendait.

[une fois que la Torah avait été donnée au Ciel, il fallait la donner au plus vite au peuple juif, puisqu'elle est nécessaire comme l'air que l'on respire. Sans Torah, nous sommes morts spirituellement, et il était donc possible de porter à Yom Kippour]

-> Le rav Its'hak Sorotzkin rapporte le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 45) qui enseigne que les Lou'hot portaient miraculeusement non seulement elles-mêmes, mais également Moché.
Or, la guémara (Shabbath 94a) fixe que porter une créature vivante est permis de la Torah car elle a la capacité de se porter elle-même.

["Moché a dit : Je redescendis de la montagne, tenant les deux tables d'alliance de mes deux mains" (Ekev 9,15)
Selon le Or ha'Haïm haKadoch, les Tables n'étaient pas DANS les mains de Moché, mais SUR ses mains.
Elles étaient suspendues dans les airs, Moché ne les portant pas réellement.]

-> Le 'Havatsélét haCharon suggère que la totalité de la sainteté de Yom Kippour n'a commencé qu'une fois que Hachem a déclaré à Moché qu'Il avait pardonné aux juifs le Veau d'or.
Puisque cette faute ne s'est produite qu'au milieu de ce jour de Kippour, Moché n'a dû suivre les lois relatives à ce jour que l'année suivante.

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-> Le Rama de Pano donne l'explication suivante :
Moché est descendu du Ciel avec les Tables de la Loi dans ses mains.
En effet, le verset écrit qu'elles étaient : "béyado" (dans ses mains - בְּיָדוֹ - Ki Tissa 32,15), car les Lou'hot étaient inscrites sur les mains de Moché.
L'essence de Moché était la Torah.
Lorsque Moché a vu la grave faute réalisées par les Bné Israël, le verset dit : "Et les mains de Moché se firent lourdes ; ils prirent une pierre et la placèrent sous lui" (Béchala'h 17,12).
Cela se passa pendant la guerre contre Amalek, où les Bné Israël s'étaient affaiblis dans leur attachement avec la Torah.
Le peuple juif n'avait plus le mérite que la Torah soit écrite sur les mains de Moché.
=> C'est pourquoi les Lou'hot ont été alors transférées sur de la pierre.

[Le Tikouné Zohar enseigne que Moché était éuquivalent à l'ensemble du peuple juif. Dans Moché, il y avait une partie de l'âme de chaque personne du peuple juif.
(ainsi, d'une certaine façon, puisque le peuple juif s'est éloigné de la Torah (elle est devenue externe à eux), alors la Torah s'est éloignée des mains de Moché (représentant le peuple entier), au point qu'on a dû l'écrire sur un support externe (la pierre)]

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-> "Il jeta de ses mains les tables" (Ki Tissa 32,19)

Il est écrit miyado (de sa main), mais on lit miyadav (de ses mains - מִיָּדָו). Quel enseignement cette double lecture recèle-t-elle ?

Rav Israël Salanter explique qu’au départ, Moché pensait ne briser qu’une des 2 Tables de la Loi, du fait qu’en construisant le Veau d’or, les enfants d’Israël n’avaient porté atteinte qu’à l’une d’elles, celle où figurent les mitsvot vis-à-vis de D.
Mais il reconsidéra la chose et se dit qu’il n’était pas possible qu’un homme atteigne la perfection dans ses relations avec autrui s’il ne l’a pas aussi atteinte dans celles envers Hachem.
Ainsi, pensait-il au départ n’utiliser qu’une de ses mains afin de briser une table, mais après réflexion, il se résolut à briser les 2 de ses deux mains.

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-> "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l’idolâtrie figure au nombre de ses fautes." (guémara Shabbath 118b)

Le Imré Emet, cite le midrach Yachan suivant : "Lorsque Moché a cassé les Lou'hot, aucun mot ni aucune lettre n'est resté intact. En effet, toutes les lettres se sont envolées dans les airs et la partie afférente de la Table s'est brisée, à l'exception d'une seule ligne : Souviens-toi du Shabbath pour le sanctifier."

Le Imré Emet commente que nous voyons ici que la faute du Veau d'or ne pouvait pas affecter la sainte nature spirituelle du Shabbath, et ainsi si quelqu'un commet même une des pires fautes comme l’idolâtrie, le Shabbath a toujours le pouvoir d'offrir expiation.

-> Le rabbi Aharon Friedman (Kédouchat Aharon) dit que le Shabbath a été donné à Marah, avant le don de la Torah, entraînant que sa sainteté était déjà établie dans la nature du monde, ce qui a entraîné que les mots se rapportant au Shabbath n'ont pas été affecté lorsque Moché brisa les Lou'hot.

-> C'est ce que nous affirmons dans la amida de la prière du matin de Shabbath :
- "béomdo léfané'ha al har Sinaï" = lorsque Moché se tient sur le mont Sinaï, après avoir passé les 40 derniers jours et nuits en communion avec Hachem, il se tourna pour descendre la montagne et il vit la faute du peuple ;

- "chéné lou'hot avanim orid béyado" = et les 2 Lou'hot faite en pierre [précieuse - le Saphir] qu'il tenait dans ses mains, il l'a immédiatement jeté à terre (orid) et l'a cassé en de nombreux morceaux ;

- vékatouv bahém chémirat Shabbath" = cependant, le partie contenant les mots se rapportant à la mitsva de Shabbath est restée intacte et écrite dessus (vékatouv bahém), et elle ne s'est pas cassée en morceaux comme les autres commandements!

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+ Les Tables de la Loi étaient faites en saphir, une pierre extrêmement dure qu'il est impossible de briser, et pourtant celles-ci étaient si souples qu'elles se déroulaient comme une feuille de parchemin.

=> Pourquoi les Tables de la Loi avaient-elles cette souplesse?

Pour nous enseigner ceci : bien que l'homme ait un mauvais penchant dur comme la pierre qui l'empêche d'accomplir ce qui est écrit sur les Tables, il ne doit pas désespérer. Il parviendra à accomplir les mitsvot, car de même que les Tables de saphir pouvaient se rouler comme une feuille de parchemin, D. peut aider l'homme à affaiblir et dominer son penchant.
[Méam Loez - Ki Tavo 27,1]

["10 objets furent créés la veille du Chabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : ... les Tables de la Loi" (Pirké Avot 5,6)
Or, Rabbi Abahou dit : "Grande est la téchouva, car elle a précédé la Création du monde". [midrach Béréchit rabba 1]
Les autres choses qui ont précédé l'existence du monde sont : la Torah, le Gan Eden, le Guéhinam, le Trône de Gloire divin, le Temple, et le nom de machia’h.
=> Ainsi, bien que le contenu de la Torah est scellé dans la pierre, il existe une souplesse de part la téchouva, cette expression de l'amour infini d'Hachem à notre égard!]

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-> "De même que l’eau purifie l’homme de l’impureté, ainsi la Torah purifie l’homme impur.
[…]
De même que l’eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit David : ‘Ta parole purifie beaucoup’ (Téhilim 119,140). "
[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

-> D'après nos Sages (guémara Nédarim 38a), les Tables de la Loi avait pour dimensions : 6 téfa’him (environ 50cm ) de hauteur, 6 téfa’him de largeur, et 3 téfa’him d’épaisseur.

Il en découle un volume de 125 litres (50*50*25*2) pour les 2e lou’hot.
Or, connaissant la matière (le saphir), on peut en déduire que la masse totale des 2e lou'hot est de 500kg, soit la masse de 500 litres d’eau (=40 séa), qui est la quantité d’eau minimale d’un mikvé casher.

=> Le lien entre Torah et purification à l’image d’un mikvé est magnifique.

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3°/ Pendant les 40 jours passés sur le Mont SinaÏ, D. lui a enseigné la Torah, mais celui-ci ne pouvait pas la retenir tout entière en un laps de temps aussi court.
D. la lui a donc offerte à la manière d'un don (cf. guémara Nédarim 38a).

=> Pourquoi devait-il l'apprendre pour ensuite l'oublier?

-> Le Alshich haKadoch donne 2 explications :
1°/ Moché devait purifier totalement son âme au niveau le plus élevé possible afin de pouvoir mériter de recevoir toute la Torah, et afin de pouvoir l'enseigner aux juifs.
Chaque jour d'étude sur le Sinaï lui permettait de se purifier encore davantage.

2°/ La connaissance de la Torah n'est donné uniquement comme un cadeau, à celui qui y aura d'abord investi toutes ses capacités, toute son énergie, pour la comprendre, pour l'obtenir.
C'est grâce à ses efforts personnels que Moché a mérité le don de D.
[selon le 'Hidouché haRim, il en va de même pour toute personne qui étudie la Torah]

-> Le rav Avraham Pam (Atara léMélé'h) en déduit que lorsque l'on étudie la Torah et qu'on l'oublie, nous ne devons pas en être déprimés et ressentir que tous les efforts dépensés l'ont été en vain.
En effet, la Torah étudiée permet de nous purifier et d'élever notre âme, afin que nous puissions mieux la comprendre.
De plus, cela aide à mériter de recevoir en cadeau des connaissances en Torah bien au-delà de ce que nous pourrions naturellement atteindre et comprendre.

[Nous avons une obligation de moyen (faire le maximum), le résultat provenant de Hachem, et cela se trouve pleinement dans la façon dont la Torah nous a été donnée pour la 1ere fois au travers de Moché!]

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=> Pourquoi suite à la faute du Veau d'or, Moché a-t-il eu besoin de retourner de nouveau pendant 40 jours (Ki Tissa 34,28), pour réapprendre la Torah qu'on avait déjà pu lui enseigner?

-> Le rav Modé'haï Gifter explique que la Torah que Hachem donne à une personne correspond à son niveau personnel propre.

Avant la faute du Veau d'or, les juifs étaient à un niveau de sainteté phénoménal, qui se reflétait dans la Torah que Hachem a pu enseigner à Moché lors de son premier séjour de 40 jours au Ciel.
Cependant, suite à cette faute, ils n'avaient plus le mérite de pouvoir recevoir une telle Torah, et Moché a alors dû passer 40 jours supplémentaires afin de réapprendre la Torah d'une manière qui sera mieux appropriée à leur nouvelle réalité spirituelle.

-> Le rav Moché Feinstein enseigne que lorsque l'on est souillé par une faute, comme ce fut le cas avec le Veau d'or, il est nécessaire de déployer plus d'efforts, d'énergies dans l'étude de la Torah, par rapport à une personne qui est restée pure et libre de toute faute.
Par conséquent, Moché a dû réapprendre toute la Torah.

[l'impact de l'impureté du Veau d'or a entraîné qu'il nécessitait maintenant davantage d'efforts de la part de Moché pour acquérir la Torah au Ciel. Le "prix" à payer devenant plus élevé à cause de notre faute, il a dû remonter 40 jours supplémentaire pour l'obtenir!]

[Par exemple :
-> "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée"
(guémara Erouvin 54a) ;

-> "Moché regarda les Tables de la Loi et vit que leur lettres s'étaient envolées. Il les jeta donc de ses mains ...
A ce moment même, il fut décrété sur le peuple juif qu'il devrait étudier la Torah dans la souffrance, la servitude, l'exil, le trouble, la pauvreté et le dénuement. Et par cette souffrance qu'ils éprouveront, Hachem leur offrira au temps du machia'h une récompense décuplée."
(midrach Yalkout Chimoni - fin de Yéhochoua) ]

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-> "Après 40 jours sur la montage, le corps de Moché était purifié comme celui d'un ange pour qu'il puisse recevoir les 2 Tables de la Loi"
[Méam Loez - (Ekev 9,9)]

-> "D. remit les 2 Tables de pierre écrite du doigt de D." (Ekev 9,10)
Le Méam Loez commente : "Ce jour-là, D. a révélé à Moché tous les secrets de la Torah et les idées originales que tous les sages des générations futures allaient élaborer."

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4°/ "Tu oindras Aharon et se fils ... Ceci sera pour Moi une huile d'onction sacrée, pour vos générations" (Ki Tissa 30, 31)

Rachi commente : Cette huile se conservera entièrement pour les temps à venir.

=> A quoi va-t-elle servir après la venue du machia'h?

-> Le Ramban écrit que l'onction reçue par Aharon et ses fils est devenue invalide au moment de leur mort. A leur résurrection, ils auront besoin d'une nouvelle onction pour retrouver leur statut de Cohanim.

-> Bien qu'il n'en soit pas certain, le Min'ha 'Hihoukh dit que le machia'h lui-même aura besoin d'être oint.

-> Le rav Aharon Leib Steinman cite le Ohr ha'Haïm haKadoch, qui écrit qu'avec la venue du machia'h, les premiers-nés pourront de nouveau réaliser le Service Divin (qui leur a été retiré suite suite à la faute du Veau d'or - cf.Rachi v.32,29), et ils auront alors besoin d'être oints par cette huile demeurée intacte.

-> Concernant les premiers-nés :
Rabbénou Bé'hayé enseigne que même de nos jours c'est un grand mérite que d'être premier-né, et que cela doit toujours être considéré comme un avantage spirituel par rapport aux autres juifs.

Où pouvons-nous trouver un exemple de cela dans la loi juive?
Selon la michna Broura, c'est une habitude que ce soit un Lévi qui lave les mains des Cohanim avant la bénédiction des Cohanim, et dans le cas où il n'y a pas de Lévi alors un premier-né pourra le faire, car il possède un degré supplémentaire de sainteté [par rapport aux autres juifs].

-> Le Méam Loez (Ki Tissa 34,20) nous enseigne :
Tout premier-né convenablement racheté méritera de voir la Présence Divine lors de la reconstruction du Temple.
Cependant, si un homme n'a pas été racheté par son père et ne se rachète pas à l'âge adulte, il sera très sévèrement puni : il ne méritera pas de voir la Présence Divine lorsque le Temple sera reconstruit.

Un homme ayant mérité d'être premier-né doit particulièrement craindre Hachem.
Il veillera observer scrupuleusement les commandements et à étudier la Torah davantage car les premiers-nés ont une grande valeur aux yeux de D.
Avant la faute du veau d'or, ils faisaient office de Cohanim. Hachem les choisit pour offrir des sacrifices en raison de leur haute dignité.

Yaakov acheta le droit d'aînesse car Essav avait méprisé le privilège de servir Hachem en tant que Cohen. Certes, après la faute du veau d'or, le service Divin fut enlevé aux premiers-nés. Mais ils gardent un rang plus important devant Hachem que les autres hommes.

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5°/ Nous sommes obligés de profaner le Shabbath afin de sauver la vie de notre prochain.
Cela semble indiquer que la vie humaine est plus importante que l'observance du Shabbath.
Pourtant, il est écrit : "celui qui le profanera sera mis à mort" (Ki Tissa 31,14)
Cela implique que le Shabbath a priorité sur la vie humaine.

=> En réalité, lequel des 2 a-t-il le plus de valeur?

-> Le Messé’h ‘Hochma écrit que la vie d'un juif est sans aucun doute plus précieuse que l'observance du Shabbath, puisque si un juif n'est plus en vie, il n'a plus la capacité de respecter le Shabbath et d'attester du rôle de Hachem dans la Création de l'univers (je me repose le 7e jour, à l'image de ce que D. a fait après avoir créé le monde).

Cependant, si un juif profane intentionnellement le Shabbath, il coupe son âme de sa connexion avec Hachem.
En agissant ainsi, on se dégrade, au point où notre niveau spirituel devient même inférieur à celui d'un animal.

=> A partir du moment où l'on a rompu notre relation avec Hachem, la mort devient en réalité une alternative préférable, et c'est pour cela qu'un telle personne doit être tuée, ce qui l'aide à recevoir son expiation.

"Au début, Moché étudiait la Torah, mais oubliait ce qu'il apprenait. En fin de compte, elle lui a été donnée en cadeau"
[guémara Nédarim 38a]

Le Maharal (Tiférét Israël 50) explique :
"Vu la grandeur de la Torah qui de par sa nature ne peut être attachée ou liée à un être humain, Moché oubliait la Torah dès qu'il l'étudiait.
La Torah n'avait pas de moyen de se lier à Moché si ce n'est que D. l'a donnée à l'homme et a produit un changement dans la relation entre la Torah et l'humanité.
[...]
La Torah ne convient pas à l'homme car elle émane des royaumes supérieurs qui sont aussi loin de l'homme que possible.
La Torah dit donc : "[D. l'] a donnée à Moché lorsqu'Il a fini de lui parler" (Ki Tissa 31,18).
Si D. n'avait pas donné la Torah, elle n'aurait pas pu avoir le moindre lien avec l'homme."

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-> "Un élément saint et spirituel ne se mêlera pas de lui-même à des éléments physiques.
A cause de cela, la Torah ne pourra pas exister dans ce monde si ce n'est que D. l'a décrété."
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Méguila 6b]

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-> De même que Hachem a donné à Moché le cadeau de la Torah (car malgré sa grandeur il lui aurait été impossible de la maîtriser en 40 jours et 40 nuits), de même Hachem va finalement accorder le cadeau de la Torah à tout celui qui s'efforce de l'apprendre avec assiduité.
[Rav Shimon Schwab]

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-> Si un homme te dit : "J'ai fourni des efforts [pour mon étude] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas! [S'il te dit : ] "Je n'ai pas fourni d'efforts et je l'ai trouvée", ne le crois pas! "J'ai fourni des effets et je l'ai trouvé", crois-le
[...]
Mais s'agissant de l'étude de la Torah, cela ne s'applique qu'aux raisonnements. En revanche, pour ce qui est de se souvenir de son étude, cela dépend de l'aide Divine.
[Rachi commente : si bien que certains peuvent fournir des effets et pourtant ne pas trouver la réussite.]
[guémara Méguila 6b]

=> Ainsi, pour se remémorer des enseignements de la Torah, il n'est pas suffisant de s'échiner dans son étude : encore faut-il bénéficier d'une aide Divine.
[d'où la nécessité de prier pour cela, d'être saint, ...]